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SOUN music

novembre -1 modifié dans Economie de la musique
je reprend ici la suite de la discution concernant soun-music.
quelques idées en vrac
3ntho écrit:
Pour ce qui est des CGU, il est clair que nous allons les changer. Je serais même ravi de vous les présenter, avec le contrat de diffusion, une fois que nous avons fini leur rédaction (si toutefois vous le voulez bien).
A vrai dire, les CGU concernant les licences libres sont assez simples à définir :

coté musiciens, ils s'engagent à ne publier que des morceaux sous licence libre, ce qui implique qu'ils ne doivent pas être inscrits à la SACEM (les statuts de cette dernière étant incompatibles avec les LO). Et coté mélomanes, ils s'engagent à utiliser les oeuvres dans le respect des licences qui les accompagnent.

maintenant, si le site accepte aussi les musiciens inscrits à la SACEM, c'est une autre histoire et là faut voir avec la SACEM pour les droits de diffusions et ce qu'il convient de mettre dans les CGU...

mais si tous les titres sont diffusés en LO, alors c'est simple : ce sont les LO elle-même qui définissent les CGU pour ce qui touche aux droits de propriété intellectuelle concernant les oeuvres.

maintenant, y'a aussi à prendre en compte la publicité des... partenaires (?) sur le site.
qui peut être considérée comme une utilisation commerciale, ce qui pose un problème avec les cc qui ont une clause nc. A prendre en compte aussi que si vous voulez faire payer les downloads, pareil, clause nc à gérer. ça, c'est dans le contrat de diffusion que ça doit apparaître.

note au passage : (je me répète, mais ça me semble important) brider le download, je trouve pas ça super en adéquation avec l'idée des LO. Et j'insiste : est-ce vraiment les LO qui conviennent le mieux pour ça ? parce que pour des titres d'artistes inscrits à la SACEM, vous aurez le soutient de cette dernière pour vous assurer que les downloads ne se feront qu'après paiement.

re-note sur cette histoire de streaming / download. il faut savoir aussi que le streaming, c'est pas mal un mythe. Ce qu'un internaute écoute en streaming, il a de fortes chances de pouvoir aussi le télécharger (même si c'est pas directement proposé sur le site). Mais la SACEM a l'air d'y croire donc vous devriez pouvoir vous entendre là-dessus.

Sinon, il faudrait aussi penser à revoir le slogan qui dit "protegez votre musique avec Creative Commons". Parce que les licences libres ne protègent pas les musiques. Les musiques sont protégées (comme l'a dit Eisse dans l'autre thread) par le doit d'auteur, qui s'applique par défaut à toute création dès lors que l'auteur peut prouver sa paternité. Les LO définissent ce que l'auteur accepte comme utilisation et garantissent au mélomane que l'auteur n'utilisera pas telle ou telle particularité du droit d'auteur pour lui pourir la vie s'il le télécharge. Les LO ont donc plus tendance à protéger les mélomanes que les auteurs.

Et encore une fois, cette confusion dans la façon de penser aux LO me fait me dire que si c'est une protection que vous cherchez, c'est plutôt du coté de la SACEM que vous devriez vous tourner.

Enfin bon...
Ce qui est merveilleux, aussi, dans le monde du libre, c'est que y'a presque autant de façon de penser les LO que d'individus.
donc mes remarques n'engagent bien sûr que moi et ne sont en aucun cas issu du manuel officiel d'utilisation des LO (que j'ai du paumé kekpart dans une dimension parallèle).
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Réponses

  • Je précise que je suis l'auteur de l'insulte (gros naze) adressée sur l'autre thread à l'encontre du fondateur de soun-music. Désolé pour la rudesse du propos, mais je maintiens que l'idée de financer la création ou la diffusion musicales (ou toute autre activité artistique, d'ailleurs) est complètement naze.

    Je vous épargnerai l'argumentation éthique (pour faire vite, on dira : la pub est con, la pub rend con, la pub vous prend pour des cons... ). Il y a tout simplement qu'un tel modèle est voué à l'échec. Jamendo en apporte confirmation, au demeurant, avec ses difficultés actuelles. Idem pour Deezer. Espérer faire vivre des artistes grâce à des revenus publicitaires relève ou bien d'une tenace crédulité ou bien de l'escroquerie.
    Les grandes boîtes touchées par la crise ont plutôt tendance à réduire les budgets de la publicité et du sponsoring. Donc y en a moins de sous. Ensuite, les annonceurs, longtemps crédules eux-mêmes, commencent à se rendre compte des limites de la surdose de pub sur internet : les gens ne cliquent plus sur n'importe quoi, leur oeil s'habitue à faire abstraction de l'agression publicitaire, et les plugins de type adblock filtrent une partie de la nuisance. Du coup, ces annonceurs ne vont plus aligner le pognon aussi facilement qu'il y a 5 ans.

    A ce titre, je me souviens du discours des défenseurs de Jamendo, il y a plusieurs années, lorsque, déjà, je gueulais contre le mirage publicitaire. On me disait que la pub n'était pas gênante, qu'il suffisait d'avoir adblock. Et je répondais que si tout le monde avait adblock, les annonceurs ne seraient peut-être pas cons assez longtemps pour payer des emplacements publicitaires que personne ne voit. On m'avait dit que je ne comprenais rien aux subtilités de l'économie. Soun-music compte peut-être recourir à des types de sponsoring différents des affichages publicitaires traditionnels, je ne sais pas. Mais dans le fond, le problème reste le même : sous prétexte de tenter une "nouvelle" expérience, on nous ressert une vieille recette qui a fait illusion au début des années 2000 mais qui est déjà dépassée aujourd'hui. Je reviens sur la phrase qui m'avait fait bondir : Soun-music aurait pour but de trouver "une solution de rémunération assez efficace et sereine pour que les artistes gagnent de l'argent sans que les utilisateurs payent". Si personne ne paye (et ce n'est pas la pub qui paiera de façon décente), comment comptez-vous rémunérer les artistes ?

  • Je vous épargnerai l'argumentation éthique (pour faire vite, on dira : la pub est con, la pub rend con, la pub vous prend pour des cons... ).

    Cavanna inside !
    Mais finalement, c'est un peu ça le truc.
    Ils se sont fait hara-kiri avec le modèle de libre diffusion en créant des sites pastiches de dogmazic ou autres.
  • Bonjour !

    Désolé pour le délai de réponse...

    Depuis ma dernière intervention sur le forum, dans l'autre thread, j'ai eu l'occasion de m'entretenir avec diverses juristes, plus ou moins spécialisés dans les questions relevant du Code de Propriété Intellectuelle, et plus ou moins au courant de ce que permettent les LO. J'ai donc beaucoup appris, et je tiens à préciser quelques points.

    Nous n'avons aucunement l'intention d'accepter que les artistes sociétaires de la Sacem uploadent leurs morceaux sur Soun-Music. Cependant, nous estimons qu'il est dommage que les artistes indés sociétaires de la Sacem soient ainsi mis de côté éternellement, prisonniers du choix qu'ils ont pris par le passé d'y adhérer. Nous sommes donc ouverts dans le futur à proposer une structure à part pour ses artistes qui méritent eux aussi d'avoir une chance de réussir. Mais ça ne rentre pas dans le cadre de l'action de Soun-Music, qui justement veut informer les artistes sur l'existence et le fonctionnement des LO pour éviter que d'autres tombent dans le "piège" (car beaucoup sont d'accords pour dire que la Sacem n'est utile qu'à un certain seuil de développement et de possibilité de communiquer dans les médias grand public).

    Je comprends vos méfiances vis à vis du modèle économique que nous avons choisi, mais sachez que nous ne nous sommes pas engagés dans cette voie sans avoir scrupuleusement analysé le marché de la publicité, et notamment sur Internet. Nous savons donc exactement où nous allons. Il ne faut pas oublier que le "marché" dans lequel nous nous situons n'en est qu'à ces balbutiements, et prétendre qu'il est arrivé à maturité est une grave erreur. En effet, nous allons voir (et nous nous en réjouissons) dans les mois à venir de nombreuses initiatives similaires à Soun-Music, et quand je dis similaires, je parle de la combinaison LO - Pubs&Sponsoring - Communauté musicale.

    Nous avons constaté durant notre étude de marché, que certains aspects du sponsoring étaient inexploités, et c'est ainsi là dessus que nous allons nous appuyer. Nous avons pour ambition d'ailleurs d'en faire notre principale source de revenus (plus importante que les revenus publicitaires "classiques").

    Concernant le "bridage" du download auquel tu fais allusion. Ton point de vue est respectable, et totalement bien fondé - même si certains diront qu'avec l'arrivée du très haut débit on va voir une diminution des téléchargements, une progression importante du streaming (déjà amorcée) et une nouvelle commercialisation des supports physiques (éditions limitées, dont les processus de commercialisation feront "sauter" bon nombres d'intermédiaires qui n'auront plus vraiment d'intérêt à exister).

    Sans forcément prendre en compte ces analyses, nous avons fait le choix de ne pas proposer le download tant que nous n'avons pas trouvé de solution de rémunération pérenne pour les artistes, sans pour autant que les utilisateurs payent. Il faut certes faire preuve d'ouverture d'esprit et être patient (chose RARE de nos jours, à l'heure du profit et du développement quasi exponentiel à court terme) pour réussir à résoudre ce problème.

    Car à chaque problème, il y a une solution. Il ne faut pas brider la créativité en disant que c'est "cause perdue" avant même d'avoir tenté. Car je suis désolé de vous surprendre, peu de choses ont été tentées jusqu'ici sur le net en terme de modèle économique, mis à part un copié/collé pure et simple de ce qui se faisait dans le monde 'réel'.

    Je rappelle que le but du site n'est pas de "remplacer" Dogmazik, mais d'être complémentaire. Nous voulons seulement devenir une plateforme de rémunération pour les artistes qui ont fait le choix d'utiliser les LO. Par la même occasion, nous comptons fédérer les différents acteurs de la musique (les pros et les artistes), tout en faisant office de médiateur entre ces derniers et les "médias grand public" (cinéma, télévision, publicité).

    Avant de conclure sur ce post, je tiens quand même à reconnaitre que notre démarche était assez maladroite concernant nos CGU et la manière dont nous parlions des LO, et je vous remercie beaucoup de nous l'avoir fait remarquer avec autant de fougue. Comme je le disais, nous sommes en contact avec plusieurs juristes et spécialistes du milieu de la musique, qui nous aident donc à établir des CGU et Contrat de Distribution, respectant à la fois la loi (CPI mais aussi la fiscalité), et l'utilisation des LO.

    Je compte donc rassurer tout le monde sur l'utilisation que nous feront des LO. Et non!, nous n'avons pas d'intérêt à marcher avec la Sacem, déjà présente dans tout le circuit économique en rapport avec la musique. Nous voulons proposer une alternative, certes moins fournie en paillettes, mais plus en adéquation avec l'image que nous avons de la diffusion de la musique.

    Les LO sont souvent décriées comme étant dangereuses pour le droits des auteurs, leur rémunération (reconnaissance du talent ainsi récompensé) et donc par extension, pour la culture dans son intégralité. Le but de Soun-Music est de prouver le contraire.

    N'hésitez pas à me relancer si vous estimez que je n'ai pas bien répondu à vos remarques...
  • C'est assez terrible 3ntho, je suis absolument contre tout ce que tu développes dans ton argumentaire.

    Pour reprendre quelques formules qui me rebutent au plus au point :

    "il est dommage que les artistes indés sociétaires de la Sacem soient ainsi mis de côté éternellement"
    "ses artistes qui méritent eux aussi d'avoir une chance de réussir"
    "la Sacem n'est utile qu'à un certain seuil de développement et de possibilité de communiquer dans les médias grand public"
    "je parle de la combinaison LO - Pubs&Sponsoring - Communauté musicale"
    etc.

    A presque à chacune de tes phrases, je pourrai signifier mon désaccord profond sur ce que tu penses comme bien fondé de ta démarche et l'aspect bénéfique que tu comptes tiré pour les artistes "indés". Est-ce par véritable naïveté ? Est-ce la fausse naïveté de l'entrepreneur 2.0 (qui n'a rien d'un entrepreneur soit dit en passant) qui espère convaincre un fond de pension ?

    C'est pas contre toi 3ntho, c'est plus sur la conception de l'art que tu développes dans ton post.

    La plupart du temps, pour aider les artistes et les LO, il faudrait juste les laisser tranquille.
  • 3ntho écrit:
    Cependant, nous estimons qu'il est dommage que les artistes indés sociétaires de la Sacem soient ainsi mis de côté éternellement, prisonniers du choix qu'ils ont pris par le passé d'y adhérer.

    Pourquoi dire qu'ils sont "prisonniers" ? Il est possible de démissionner de la SACEM. Et à l'inverse, un auteur qui ambitionne de palper un peu de pognon sur des diffusions commerciales voit-il forcément comme une atroce souffrance le fait de ne pas pouvoir être diffusé librement ? Pas sûr.
    3ntho écrit:
    Nous sommes donc ouverts dans le futur à proposer une structure à part pour ses artistes qui méritent eux aussi d'avoir une chance de réussir.

    Personne ne mérite rien, en art.
    Je ne comprends rien à ce genre de rhétorique.
    Et tu entends quoi par "réussir" ?



    3ntho écrit:
    car beaucoup sont d'accords pour dire que la Sacem n'est utile qu'à un certain seuil de développement et de possibilité de communiquer dans les médias grand public).

    Je connais des gars qui vivent de leurs droits SACEM sur des jingles, des illustrations sonores... et qui sont totalement inconnus du grand public. Par contre, il est vrai que ce qui leur rapporte, c'est les diffusions sur des grands medias à heure de grande écoute. Mais eux, en tant qu'artistes (ou artisans), n'ont rigoureusement aucun besoin de communication ou de "visibilité". Certes, on n'est pas dans le modèle "album du siècle" vendu à des millions d'exemplaires avec tournée mondiale dans les stades. Mais bon, il n'y a de toutes façons vraiment pas de place pour tout le monde, dans ce circuit-là, et ce n'est pas une nouvelle structure qui changera ce fait.
    3ntho écrit:
    Je comprends vos méfiances vis à vis du modèle économique que nous avons choisi, mais sachez que nous ne nous sommes pas engagés dans cette voie sans avoir scrupuleusement analysé le marché de la publicité, et notamment sur Internet. Nous savons donc exactement où nous allons.

    Tant mieux pour vous si vous savez où vous voulez aller (enfin bon, je pense que Kratz et Zimmer ont pensé la même chose avant vous). Mais la question, c'est aussi : est-ce qu'il faut y aller, là où vous savez que vous allez ? Est-ce que c'est une bonne chose que d'aller par là ? Est-il désirable que la musique soit financée par la publicité et le sponsoring ?


    3ntho écrit:
    Il ne faut pas oublier que le "marché" dans lequel nous nous situons n'en est qu'à ces balbutiements, et prétendre qu'il est arrivé à maturité est une grave erreur.
    En effet, nous allons voir (et nous nous en réjouissons) dans les mois à venir de nombreuses initiatives similaires à Soun-Music, et quand je dis similaires, je parle de la combinaison LO - Pubs&Sponsoring - Communauté musicale.

    Beurk.
    Même question : la démarche qui a conduit un certain nombre d'entre nous à utiliser les LO est-elle soluble dans la pub et le sponsoring ? Est-ce ça, le monde que nous voulons ?

    3ntho écrit:
    Car à chaque problème, il y a une solution.

    Argh ! Raffarin, sors de ce corps !
    T'as oublié : "à chaque jour suffit sa peine", "chacun voit midi à sa porte", "il faut savoir raison garder", ou encore "la pente est longue mais la route est droite"...

    3ntho écrit:
    Il ne faut pas brider la créativité en disant que c'est "cause perdue" avant même d'avoir tenté.

    Mais bon sang, où tu as vu que la créativité était bridée ? Et c'est toi qui vas tenter de la débrider ?

    3ntho écrit:
    Car je suis désolé de vous surprendre, peu de choses ont été tentées jusqu'ici sur le net en terme de modèle économique, mis à part un copié/collé pure et simple de ce qui se faisait dans le monde 'réel'.

    Parce que ton idée de financer la diffusion de musique par la pub et le sponsoring, ce n'est pas un copié/collé, peut-être ?

    3ntho écrit:
    Je compte donc rassurer tout le monde sur l'utilisation que nous feront des LO.

    Ce que tu dis n'est pas très rassurant pour les LO. Par pitié, si vous voulez faire du business, conquérir les grands medias, inventer de nouveaux modèles économiques, n'y mêlez pas nos braves LO. Faites des sites de distribution gratuite de lessive contre quelques secondes de temps de cerveau disponible, mais laissez la musique libre tranquille.

    edit : je t'avais pas vu passer, sam. T'as dit comme moi en plus court.
  • c'est incroyable Siegfried, on a posté en même temps, les mêmes remarques.
    nous sommes aseptisé (je dis bien aseptisé) musique libre. ça m'ennuie, moi qui aime cultiver ma différence. je pars de ce pas chercher un nouveau cheval de bataille, certainement la lessive libre.
  • Pourquoi dire qu'ils sont "prisonniers" ? Il est possible de démissionner de la SACEM. Et à l'inverse, un auteur qui ambitionne de palper un peu de pognon sur des diffusions commerciales voit-il forcément comme une atroce souffrance le fait de ne pas pouvoir être diffusé librement ? Pas sûr.

    Je n'ai jamais été inscrit à la Sacem, c'est simplement ce que m'a affirmé un ancien inspecteur de la Sacem, et au moins une bonne 50aine d'artistes qui m'ont eux-même dit qu'il ne savaient pas comment s'en débarrasser, quand d'autres ne l'avaient pas envisagé encore par peur de perdre les 115 euros investis. De plus, très peu de gens savent comment se désinscrire. Un exemple : http://www.linuxmao.org/tikiwiki/tiki-view_forum_thread.php?comments_parentId=18743&forumId=7
    Personne ne mérite rien, en art.
    Je ne comprends rien à ce genre de rhétorique.
    Et tu entends quoi par "réussir" ?

    Je ne vois pas en quoi la phrase que tu sors est plus à prendre en compte que mes propos. Ce genre de réponse est digne de celle d'un politicien qui veut éviter un sujet délicat. Et puis le terme "réussir" est relatif à l'ambition de chacun il est vrai. Dans notre cas nous nous adressons à ceux qui veulent pouvoir être en mesure de gagner de l'argent sans s'engager à vie avec une structure.
    Je connais des gars qui vivent de leurs droits SACEM sur des jingles, des illustrations sonores... et qui sont totalement inconnus du grand public. Par contre, il est vrai que ce qui leur rapporte, c'est les diffusions sur des grands medias à heure de grande écoute. Mais eux, en tant qu'artistes (ou artisans), n'ont rigoureusement aucun besoin de communication ou de "visibilité". Certes, on n'est pas dans le modèle "album du siècle" vendu à des millions d'exemplaires avec tournée mondiale dans les stades. Mais bon, il n'y a de toutes façons vraiment pas de place pour tout le monde, dans ce circuit-là, et ce n'est pas une nouvelle structure qui changera ce fait.

    Je n'ai jamais parlé de de millions d'albums vendus, ou de tournée dans les stades. Pas besoin de ça pour signer 70 000 euros pour que 3s d'un morceau soit utilisé dans une pub. Par contre, il faut bien quelqu'un qui ait un réseau qui fasse le lien avec ces publicitaires, réalisateurs (courts et long-métrages) et journalistes (reportages, émissions, etc...) qui finalement permettent de gagner plus d'argent. Le seul problème, c'est que les éditeurs qui font le lien sont justement ceux qui ne connaissent pas la crise à l'heure actuelle, en se prenant 50% de la thune ainsi dégagée.
    Tant mieux pour vous si vous savez où vous voulez aller (enfin bon, je pense que Kratz et Zimmer ont pensé la même chose avant vous). Mais la question, c'est aussi : est-ce qu'il faut y aller, là où vous savez que vous allez ? Est-ce que c'est une bonne chose que d'aller par là ? Est-il désirable que la musique soit financée par la publicité et le sponsoring ?

    Très bonnes questions. Mais pour éviter de te sortir un plan détaillé que nous ne voulons pas dévoiler, je vais te sortir une autre phrase qui va te plaire : "qui ne tente rien n'a rien". Surtout quand les artistes ne risquent rien dans le coup... Je ne vois pas en quoi notre démarche est à décrier si nous réussissons à détourner plusieurs centaines de milliers d'euros du budget publicitaire des grosses boites pour les reverser aux artistes...
    Beurk.
    Même question : la démarche qui a conduit un certain nombre d'entre nous à utiliser les LO est-elle soluble dans la pub et le sponsoring ? Est-ce ça, le monde que nous voulons ?

    Si tu représentais la majorité des utilisateurs des LO et que tous pensaient comme toi, alors je m'inclinerais. Mais à en croire les commentaires des artistes inscrits sur le site, il sont très heureux de pouvoir gagner des brouzoufs via l'argent des grosses marques. Y'en a même un qui a sorti que c'était agir comme Robin des Bois ;)
    Argh ! Raffarin, sors de ce corps !
    T'as oublié : "à chaque jour suffit sa peine", "chacun voit midi à sa porte", "il faut savoir raison garder", ou encore "la pente est longue mais la route est droite"...

    Donc tu fais parti des gens qui sont sceptiques sur toutes les innovations ou projets d'étude ; les mêmes qui disaient que la télé HD ("impossible à produire en grande quantité !!"), les téléphones portables et les DVD ne marcheraient pas ("aucun intérêt !").
    Mais bon sang, où tu as vu que la créativité était bridée ? Et c'est toi qui vas tenter de la débrider ?

    Quand on démonte un projet sans même savoir quel est le plan, ça participe à brider la créativité d'un entrepreneur. Je te rassure, tu ne me bride pas dans la mienne, tu m'aide même à avancer. Puis oui je vais tenter de faire bouger les choses, comme des milliers, des millions d'être humains sur Terre.
    Parce que ton idée de financer la diffusion de musique par la pub et le sponsoring, ce n'est pas un copié/collé, peut-être ?

    Notre démarche ne s'arrête pas là. C'est bien pour ça qu'on ne divulgue pas non plus nos plans. Puis je ne connais pas beaucoup de sites associatifs dans la musique qui marchent avec le sponsoring pour financer les artistes. Jusqu'ici, c'est publicité et actionnaires qui régissent ce petit monde.
    Ce que tu dis n'est pas très rassurant pour les LO. Par pitié, si vous voulez faire du business, conquérir les grands medias, inventer de nouveaux modèles économiques, n'y mêlez pas nos braves LO. Faites des sites de distribution gratuite de lessive contre quelques secondes de temps de cerveau disponible, mais laissez la musique libre tranquille.

    Aucune conquête des médias prévue (voir plus haut). Ensuite, si un artiste veut se risquer à accepter d'être diffuser 10 fois par jour sur 10 radios différentes et 5 chaines de télévision différentes, libre à lui. S'il est connu grâce à Soun-Music, nous lui avertirons qu'il y a de grandes chances pour qu'il soit noyé dans la mélasse de la musique commerciale (qui n'est pas un style de musique, juste un adjectif qualifiant le côté abrutissant de la diffusion de l'oeuvre).
    C'est pas contre toi 3ntho, c'est plus sur la conception de l'art que tu développes dans ton post.

    La plupart du temps, pour aider les artistes et les LO, il faudrait juste les laisser tranquille.

    Nos avis divergent donc sur la question. Comme dit plus haut, pas tout le monde pense la même chose, bien heureusement !

    J'aimerais par ailleurs savoir si vous êtes au courant que différents acteurs européens soutenant la musique indé essayent de mettre en place un espèce de mix entre LO et gestion de type Sacem (pour faire rapide) en utilisant les méta données des fichiers mp3 (en gros la création d'un nouveau fichier de musique, pour pouvoir voir où sont lus/téléchargés/échangés les morceaux). C'est un peu ce qui a déjà été fait aux Etats-Unis, mais avec une autre gestion (au niveau de la répartition de sources de revenus - faut-il encore qu'ils déterminent lesdites sources !).
  • février 2010 modifié
    3ntho écrit:
    Personne ne mérite rien, en art.
    Je ne comprends rien à ce genre de rhétorique.
    Et tu entends quoi par "réussir" ?

    Je ne vois pas en quoi la phrase que tu sors est plus à prendre en compte que mes propos. Ce genre de réponse est digne de celle d'un politicien qui veut éviter un sujet délicat. Et puis le terme "réussir" est relatif à l'ambition de chacun il est vrai. Dans notre cas nous nous adressons à ceux qui veulent pouvoir être en mesure de gagner de l'argent sans s'engager à vie avec une structure.

    Euh... Quel rapport entre mes propos ("personne ne mérite rien, en art"), et "un politicien qui veut éviter un sujet délicat" ? Je n'élude aucune question délicate. Je conteste juste ton affirmation comme quoi des artistes "mériteraient eux aussi d'avoir une chance de réussir". Je maintiens que le mérite n'a rien à voir avec l'art. Tu peux mettre toute ta vie à peaufiner un album, y mettre sueur, sang, tripes et boyaux, ainsi que toutes tes économies, être donc extrêmement méritant... et pondre pourtant une grosse merde que tout le monde trouvera inaudible et que personne, pas même toi, peut-être, ne pourra considérer comme de l'art. Pourtant tu aurais mérité, toi aussi, d'avoir une chance de réussir, non ? Mais peut-être qu'un autre gars, sans se forcer, sans même un effort, te pondra en une journée l'album du siècle. Sans même le mériter. Ou alors son seul génie lui donnerait-il, par nature, un droit à la réussite ? Enfin bref, l'affaire est bien plus complexe que tu ne sembles le penser en parlant de "mérite".

    Le monde est rempli de gens qui méritaient mieux que ce qu'ils ont. Ben oui, mais en fait, ce n'est à peu près jamais comme ça que le problème se pose réellement.


    3ntho écrit:
    Par contre, il faut bien quelqu'un qui ait un réseau qui fasse le lien avec ces publicitaires, réalisateurs (courts et long-métrages) et journalistes (reportages, émissions, etc...) qui finalement permettent de gagner plus d'argent. Le seul problème, c'est que les éditeurs qui font le lien sont justement ceux qui ne connaissent pas la crise à l'heure actuelle, en se prenant 50% de la thune ainsi dégagée.

    Ah bon. Ton grand plan secret, c'est donc en fait de devenir éditeur, mais peut-être un genre d'éditeur qui prendrait moins que les autres ? Tu es donc le dernier petit malin en date qui as l'idée de faire concurrence aux autres en étant moins cher qu'eux, c'est ça ?
    En même temps, je ne sais pas si tu maîtrises vraiment le métier d'éditeur ni si tu as le "réseau" qui le fait bien. Du coup, comme intermédiaire, c'est peut-être normal que tu prennes moins. Peut-être même que le médiocre service que tu rendras ne justifiera même pas la petite commission que tu prendras. Comme Jamendo, quoi.
    Bon, j'imagine que si c'est ça ton plan secret, tu ne vas pas nous le dire, hein ? Et puis peut-être que ça n'a rien à voir du tout, mais comme c'est secret, on ne peut qu'extrapoler.

    3ntho écrit:
    Très bonnes questions. Mais pour éviter de te sortir un plan détaillé que nous ne voulons pas dévoiler, je vais te sortir une autre phrase qui va te plaire : "qui ne tente rien n'a rien". Surtout quand les artistes ne risquent rien dans le coup... Je ne vois pas en quoi notre démarche est à décrier si nous réussissons à détourner plusieurs centaines de milliers d'euros du budget publicitaire des grosses boites pour les reverser aux artistes...

    Tu as raison. "Qui ne tente rien n'a rien", j'adore : c'est tellement creux qu'on pourrait jouer du pipeau avec. Mais dis-moi, Robin des bois, tu crois que tu es le premier à tenter quelque chose ? Dogmazic, Pragmazic, Automazic, c'est plutôt bien tenté, non ? Et sans pub. Et nous tous qui "tentons" de faire de la musique, on ne t'a pas attendu, tu sais. Et crois-tu que les sponsors et autres publicitaires vont laisser des flots de pognon couler gentiment de la poche des grosses boites vers celles des artistes, juste parce qu'ils le "méritent" bien ? Et quand bien-même ce serait le cas, pour quelle contrepartie de la part des artistes ? Quelle politique économique, quelle stratégie marketing, quelles pratiques sociales leurs musiques vont-elles cautionner ?
    3ntho écrit:
    Mais à en croire les commentaires des artistes inscrits sur le site, il sont très heureux de pouvoir gagner des brouzoufs via l'argent des grosses marques. Y'en a même un qui a sorti que c'était agir comme Robin des Bois ;)

    Comme les bisounours qui frétillaient chez Jamendo. Eux aussi voulaient des brouzoufs.
    3ntho écrit:
    Donc tu fais parti des gens qui sont sceptiques sur toutes les innovations ou projets d'étude ; les mêmes qui disaient que la télé HD ("impossible à produire en grande quantité !!"), les téléphones portables et les DVD ne marcheraient pas ("aucun intérêt !").

    Ah ah ! Trop fort. Belle rhétorique de politicard. Je vois mieux d'où te venait l'allusion plus haut.
    Bon, alors, non, je ne suis pas hostile a priori à l'innovation ou aux évolutions technologiques. Mais je suis plus que sceptique sur le caractère vraiment "innovant" de ton bouzin à toi, qui me semble au contraire avoir un métro de retard. Vraiment rien de nouveau dans ce que tu nous annonces là : le mirage du sponsoring et de la pub, ça ne date pas d'hier. Et en plus, cette "innovation" qui n'en est pas une me semble avilissante pour la musique libre et constitue une énième dérive mercantile des LO.


    3ntho écrit:
    Quand on démonte un projet sans même savoir quel est le plan,

    Ben, dévoile-le, alors, le plan.
    3ntho écrit:
    ça participe à brider la créativité d'un entrepreneur. Je te rassure, tu ne me bride pas dans la mienne, tu m'aide même à avancer. Puis oui je vais tenter de faire bouger les choses, comme des milliers, des millions d'être humains sur Terre.

    Ah ben oui, on est des milliers, des millions... et même des MILLIARDS su terre, à tenter de faire bouger les choses. Si si, je t'assure. Et ils ne t'ont pas attendu, eux non plus.
    Tu me rassures sur ta créativité d'entrepreneur. Mais bon, euh... ta créativité, là, elle a créé quoi, au juste ? Un site internet de diffusion de musique gratuite financé par la pub ? Euh... Même au Medef, je doute qu'on te décerne le prix de la créativité innovante pour ça, tu sais.
    Enfin bon, à ce stade, c'est de la naïveté ou du cynisme ?
  • 3ntho remarque :
    Nos avis divergent donc sur la question
    je crois que c'est clair :)

    désolé d'insister, mais y'a comme un truc qui me gratte, là, dans cette histoire. vous voulez brider le téléchargement de musiques diffusées avec des licences de LIBRE DIFFUSION.

    et puis tu racontes aussi :
    J'aimerais par ailleurs savoir si vous êtes au courant que différents acteurs européens soutenant la musique indé essayent de mettre en place un espèce de mix entre LO et gestion de type Sacem (pour faire rapide) en utilisant les méta données des fichiers mp3 (en gros la création d'un nouveau fichier de musique, pour pouvoir voir où sont lus/téléchargés/échangés les morceaux).
    donc t'es encore une fois en train de nous raconter qu'un truc qui te passionne, c'est de pouvoir "voir où sont lus/téléchargés/échangés les morceaux".

    mais bordel !
    quel rapport avec les licences de LIBRE DIFFUSION ?

    y'a pourtant une base simple dans les LO: la diffusion, de toute façon, est libre. et c'est pas juste une histoire de technique. Que ce soit ou non réalisable de mettre un péage efficace sur la diffusion n'est pas la question. dans l'idée des LO, ce sont plutôt les utilisations qui, éventuellement, peuvent devenir payantes. Mais en aucun cas la diffusion !

    Lis par exemple ce raconte Ram Samudrala (l'un des fondateurs des licences de libre diffusion pour la musique) :
    http://www.ram.org/ramblings/philosophy/fmp.html

    Il explique pourquoi la copie ne doit pas être soumis à des restrictions. un extrait :
    Why must we Free Music?

    Music is a creative process. Today, when a musician publishes music, i.e., exposes it to the outside world, only a privileged set of individuals are able to use the music as they please. However, the artist has drawn from the creativity of many other musicians and there is an existential responsibility placed upon them to give this back unconditionally, so creativity is fostered among people. As a dissenting opinion in the Vanna White vs. Samsung case [2], Judge Kozinski writes:
    All creators draw in part on the work of those who came before, referring to it, building on it, poking fun at it; we call this creativity, not piracy.

    il s'agit de pouvoir disposer librement de copies, sans avoir à être obligé de passer par tel ou tel intermédiaire. parce que les intermédiaires, ça va un moment, mais on se retrouve toujours obligé de faire avec (même en streaming... dans ce cas, en même temps qu'on écoute les zic, on est obligé de fader par exemple des putains de pubs dont on a rien à battre).

    et tu déboules ici en nous disant que tu refuses de laisser les downloads sans rémunérations, que tu cherches un moyen de savoir qui diffuse quoi, etc.

    donc en gros, tu dis un gros fuck à toute la philosophie qui a été à l'origine des LO.

    et re-donc, effectivement:
    Nos avis divergent donc sur la question

    Tu ne sembles pas vraiment t'interesser aux LO pour ce qu'elles veulent dire, mais plutôt parce qu'elles te permettent de mettre en place un business-plan de la mort. Et re-contradiction avec la démarche des LO : ce plan est top-secret. à ne surtout pas diffuser librement. :?

    au risque de paraitre lourd à poser toujours les même questions : es-tu vraiment sûr que ce sont les LO qui t'interessent, là ?
  • Euh... Quel rapport entre mes propos ("personne ne mérite rien, en art"), et "un politicien qui veut éviter un sujet délicat" ? Je n'élude aucune question délicate. Je conteste juste ton affirmation comme quoi des artistes "mériteraient eux aussi d'avoir une chance de réussir". Je maintiens que le mérite n'a rien à voir avec l'art. Tu peux mettre toute ta vie à peaufiner un album, y mettre sueur, sang, tripes et boyaux, ainsi que toutes tes économies, être donc extrêmement méritant... et pondre pourtant une grosse merde que tout le monde trouvera inaudible et que personne, pas même toi, peut-être, ne pourra considérer comme de l'art. Pourtant tu aurais mérité, toi aussi, d'avoir une chance de réussir, non ? Mais peut-être qu'un autre gars, sans se forcer, sans même un effort, te pondra en une journée l'album du siècle. Sans même le mériter. Ou alors son seul génie lui donnerait-il, par nature, un droit à la réussite ? Enfin bref, l'affaire est bien plus complexe que tu ne sembles le penser en parlant de "mérite".

    Le monde est rempli de gens qui méritaient mieux que ce qu'ils ont. Ben oui, mais en fait, ce n'est à peu près jamais comme ça que le problème se pose réellement.

    Tu joues sur les mots en enfonçant des portes ouvertes. Tu as bien sûr raison, mais je ne vois pas le mal que d'offrir la possibilité aux artistes de se faire connaitre des gens qui pourraient éventuellement aimer leurs créations. Bien entendu que certains ne rencontreront pas le succès qu'ils escomptaient. Et oui, certains méritent d'être connus car ils apportent quelque chose de nouveau qui pourraient ravirent un public conséquent. Qui ça ? Je ne sais pas, je n'ai qu'un avis subjectif comme tout le monde. Mais dans le passé il y en a eu, et il y en aura dans le futur. Il y a des bons et des mauvais comme des bons, et les rôles peuvent être inversés selon les goûts de chacun. Le but, c'est juste de pouvoir bouffer un peu de la place à ceux qui ne sont que des produits qu'on nous balance à la gueule à longueur de journée sans critères artistiques. Quel est le problème avec le fait de vouloir donner la possibilités aux artistes sous licences libres d'être écoutés par le plus grand nombre ? Ce n'est pas un "privilège" réservé à ceux qui sont adhérents Sacem...
    Ton grand plan secret, c'est donc en fait de devenir éditeur, mais peut-être un genre d'éditeur qui prendrait moins que les autres ? Tu es donc le dernier petit malin en date qui as l'idée de faire concurrence aux autres en étant moins cher qu'eux, c'est ça ?
    En même temps, je ne sais pas si tu maîtrises vraiment le métier d'éditeur ni si tu as le "réseau" qui le fait bien. Du coup, comme intermédiaire, c'est peut-être normal que tu prennes moins. Peut-être même que le médiocre service que tu rendras ne justifiera même pas la petite commission que tu prendras. Comme Jamendo, quoi.
    Bon, j'imagine que si c'est ça ton plan secret, tu ne vas pas nous le dire, hein ? Et puis peut-être que ça n'a rien à voir du tout, mais comme c'est secret, on ne peut qu'extrapoler.

    En effet, tu ne fais qu'extrapoler. On ne se connait pas, tu ne connais pas nos plans, et tu te permets de nous comparer à Jamendo. Tu fais des raccourcis très faciles. Puis notre plan 'secret' ne concerne pas ce rôle d'intermédiaire. Soun n'est pas un éditeur, mais une association loi 1901 qui a pour but de promouvoir la culture sous toutes ses formes. Nous aimerions pouvoir aider les artistes sous licences libres à avoir eux aussi l'occasion d'être écoutés par les publicitaires, réalisateurs et journalistes, car à l'heure actuelle, c'est très majoritairement les artistes présents dans le catalogue de la Sacem qui sont connus de ces personnes. Je ne vois vraiment pas pourquoi tu dépenses tant d'énergie à nous descendre de la sorte. Si demain on arrive à faire connaitre certains artistes sous licences libres afin qu'ils soient encore plus diffusés je ne vois pas en quoi c'est quelque chose de mal.
    Ah ah ! Trop fort. Belle rhétorique de politicard. Je vois mieux d'où te venait l'allusion plus haut.
    Bon, alors, non, je ne suis pas hostile à l'innovation ou aux évolutions technologiques. Mais je suis plus que sceptique sur le caractère vraiment "innovant" de ton bouzin à toi, qui me semble au contraire avoir un métro de retard. Vraiment rien de nouveau dans ce que tu nous annonces là : le mirage du sponsoring et de la pub, ça ne date pas d'hier. Et en plus, c'est "innovation" qui n'en est pas une me semble avilissante pour la musique libre et constitue une énième dérive mercantile des LO.

    Quand je te lis, je comprends mieux pourquoi certains trouvent les LO dangereuses pour la santé de la culture. Nous avons juste une divergence d'opinion sur l'aspect mercantile de la culture. Je suis pour la possibilité de diffuser librement ses morceaux, et je ne trouve pas scandaleux que les artistes puissent en vivre. De plus, pas tous les artistes ont les moyens de continuer à faire de la musique et malheureusement beaucoup arrêtent car c'est un trou financier pour eux. Leur permettre tout simplement que ce soit une activité "qui ne leur coûte rien" ne me semble pas être quelque chose d'abusé. J'ai l'impression que tu estimes que les LO ne doivent pas permettre de recevoir de rémunération. Or, les LO sont la possibilité pour les artistes une gestion individuelle de leurs oeuvres. Je ne pense pas que seuls les sociétaires Sacem peuvent être rémunérés pour la diffusion de leurs morceaux...
    Tu as raison. "Qui ne tente rien n'a rien", j'adore : c'est tellement creux qu'on pourrait jouer du pipeau avec. Mais dis-moi, Robin des bois, tu crois que tu es le premier à tenter quelque chose ? Dogmazic, Pragmazic, Automazic, c'est plutôt bien tenté, non ? Et sans pub. Et nous tous qui "tentons" de faire de la musique, on ne t'a pas attendu, tu sais. Et crois-tu que les sponsors et autres publicitaires vont laisser des flots de pognon couler gentiment de la poche des grosses boites vers celles des artistes, juste parce qu'ils le "méritent" bien ? Et quand bien-même ce serait le cas, pour quelle contrepartie de la part des artistes ? Quelle politique économique, quelle stratégie marketing, quelles pratiques sociales leurs musiques vont-elles cautionner ?

    Oui Dogmazik, Pragmazik et Automazik c'est bien tenté. Et je suis loin de faire partie de ceux qui les mettent dans le même panier que Jamendo en parlant des salaires qu'ils s'octroient. Mais voilà, nous voulons proposer une autre manière de procéder, et je crois que c'est dans l'intérêt des artistes que d'avoir une alternative. Et il va y en avoir d'autres. Comme dans tout marché, c'est dans l'intérêt de tout le monde que d'avoir plusieurs acteurs. Et Soun-Music n'imposera jamais aux artistes une contrepartie de leur part. Puis quand tu parles de cautionner les pratiques sociales des grosses boites, je trouve que c'est un autre débat. Je ne veux pas tomber dans un débat de la sorte qui viendra à conclure que du coup il ne faut plus acheter de Renault car il délocalisent, ne plus acheter de poisson car nous pillons les côtes africaines, ne plus acheter de vêtements car des mains d'enfants les ont conçus, ne plus aller chez ED car c'est justement grâce à l'écrasement des petits producteurs que nous pouvons payer si peu cher nos produits.
    Ah ben oui, on est des milliers, des millions... et même des MILLIARDS su terre, à tenter de faire bouger les choses. Si si, je t'assure. Et ils ne t'ont pas attendu, eux non plus.
    Tu me rassures sur ta créativité d'entrepreneur. Mais bon, euh... ta créativité, là, elle a créé quoi, au juste ? Un site internet de diffusion de musique gratuite financé par la pub ? Euh... Même au Medef, je doute qu'on te décerne le prix de la créativité innovante pour ça, tu sais.
    Enfin bon, à ce stade, c'est de la naïveté ou du cynisme ?

    OK, je me rends compte que tu es trop fermé pour discuter sans être agressif. Je ne sais pas si tu as de l'expérience dans les affaires, la publicité ou l'entreprenariat. Mais quoi qu'il en soit saches qu'on ne juge pas sans savoir.

    Je sens que tu auras toujours quelque chose à dire à mes propos, et que tu resteras fermé dans ton idée que nous sommes des nazes... Nous n'avons rien demandé à personne, nous sacrifions notre quotidien bénévolement pour proposer quelque chose de sympa aux artistes et voilà que des inconnus se permettent de nous critiquer sans savoir qui nous sommes, ce que nous prévoyons, tout en extrapolant sur des choses fausses.

    Autant j'appréciais les remarques très percutantes des autres personnes sur l'autre thread, autant je ne comprends pas ton comportement, et j'ai du mal à cerner tes motivations. J'ai l'impression que tu auras toujours quelque chose à redire, quoiqu'il advienne à l'avenir.
  • février 2010 modifié
    Oups erreur de manip, comment supprime-t-on un post ?

  • désolé d'insister, mais y'a comme un truc qui me gratte, là, dans cette histoire. vous voulez brider le téléchargement de musiques diffusées avec des licences de LIBRE DIFFUSION.
    t'es encore une fois en train de nous raconter qu'un truc qui te passionne, c'est de pouvoir "voir où sont lus/téléchargés/échangés les morceaux".

    mais bordel !
    quel rapport avec les licences de LIBRE DIFFUSION ?

    y'a pourtant une base simple dans les LO: la diffusion, de toute façon, est libre. et c'est pas juste une histoire de technique. Que ce soit ou non réalisable de mettre un péage efficace sur la diffusion n'est pas la question. dans l'idée des LO, ce sont plutôt les utilisations qui, éventuellement, peuvent devenir payantes. Mais en aucun cas la diffusion !

    il s'agit de pouvoir disposer librement de copies, sans avoir à être obligé de passer par tel ou tel intermédiaire. parce que les intermédiaires, ça va un moment, mais on se retrouve toujours obligé de faire avec (même en streaming... dans ce cas, en même temps qu'on écoute les zic, on est obligé de fader par exemple des putains de pubs dont on a rien à battre).

    et tu déboules ici en nous disant que tu refuses de laisser les downloads sans rémunérations, que tu cherches un moyen de savoir qui diffuse quoi, etc.

    donc en gros, tu dis un gros fuck à toute la philosophie qui a été à l'origine des LO.

    Tu ne sembles pas vraiment t'interesser aux LO pour ce qu'elles veulent dire, mais plutôt parce qu'elles te permettent de mettre en place un business-plan de la mort. Et re-contradiction avec la démarche des LO : ce plan est top-secret. à ne surtout pas diffuser librement. :?

    au risque de paraitre lourd à poser toujours les même questions : es-tu vraiment sûr que ce sont les LO qui t'interessent, là ?

    Sur le site, les artistes ont la possibilité de proposer des liens pour que l'on puisse télécharger leurs morceaux, et il ne s'en privent pas. Je tiens à préciser que nous sommes une plateforme de rémunération des artistes. Une plateforme parmi tant d'autres qui permet la diffusion des oeuvres. Nous voulons juste avoir la particularité de rémunérer les artistes avec cette diffusion. En fait c'est juste l'utilisation du site qui est différente. Nous voulons privilégier le côté "radio", c'est-à-dire, que l'on compte permettre aux artistes de découvrir les artistes sans chercher forcément. Nous ne bridons pas volontairement le téléchargement, c'est juste que nous voulons proposer des services s'apparentant à de la radio. Car le site est loin d'être fini en terme de développement... Beaucoup plus est à venir.

    Pour répondre à ta remarque :
    dans l'idée des LO, ce sont plutôt les utilisations qui, éventuellement, peuvent devenir payantes. Mais en aucun cas la diffusion !

    En gros, c'est Soun-Music qui payent les artistes pour l'utilisation de leurs oeuvres. Est-ce que tu comprends mieux présenté ainsi ?

    Et oui ce sont les LO qui nous intéressent, car quand je parle de l'initiative que certains en Europe essayent de mettre au point (pouvoir "voir où sont lus/téléchargés/échangés les morceaux"), je ne suis pas forcément passionné, j'ai été tenu au courant de leur existence il y a quelques jours seulement. Je vous demandais juste si vous étiez au courant et je voulais connaître votre avis. Car je n'en sais pas plus. Je ne cherche aucunement à les adapter à Soun-Music ! :)
  • 3ntho écrit:
    Le but, c'est juste de pouvoir bouffer un peu de la place à ceux qui ne sont que des produits qu'on nous balance à la gueule à longueur de journée sans critères artistiques.

    Mais pourquoi vouloir leur bouffer leur place ? Est-elle enviable, d'ailleurs ? Ne pouvons-nous plutôt créer notre espace ?
    3ntho écrit:
    Quel est le problème avec le fait de vouloir donner la possibilités aux artistes sous licences libres d'être écoutés par le plus grand nombre ? Ce n'est pas un "privilège" réservé à ceux qui sont adhérents Sacem...

    De quel privilège parles-tu ? Les adhérents de la SACEM n'ont pas forcément plus de moyens d'être écoutés que nous. Par exemple, le sacémisé de base, il ne peut pas diffuser sa musique sur Dogmazic. Ce "privilège" est réservé aux artistes qui diffusent sous LO.
    3ntho écrit:
    Je ne vois vraiment pas pourquoi tu dépenses tant d'énergie à nous descendre de la sorte. Si demain on arrive à faire connaitre certains artistes sous licences libres afin qu'ils soient encore plus diffusés je ne vois pas en quoi c'est quelque chose de mal.

    Euh, ça va, je ne dépense pas tant d'énergie que ça, hein.
    Faire connaître des artistes, bon, ok. En les transformant en hommes-sandwichs ? Là, je tique.

    3ntho écrit:
    Quand je te lis, je comprends mieux pourquoi certains trouvent les LO dangereuses pour la santé de la culture.

    Ah bon. Ben, ça nous fait un point commun. Moi, quand je te lis, je comprends mieux pourquoi les zycos qui vivent tant bien que mal de leurs droits SACEM considèrent les LO comme du dumping de la part d'amateurs aigris qui veulent leur piquer leur beefsteack.
    3ntho écrit:
    je ne trouve pas scandaleux que les artistes puissent en vivre.

    Ben moi non plus. Mais prétendre faire vivre les artistes grâce à la pub sur un site internet est une tartufferie qui, si elle n'en était pas une, n'en serait pas moins néfaste. Que des artistes vivent du pognon qu'ils touchent en vendant à bon prix de l'illustration sonore pour des pubs, je n'ai rien à y redire. Mais que le premier naze venu croie réinventer l'eau chaude en proposant de financer la diffusion de musique par la pub, ça, je trouve ça scandaleux, oui.
    3ntho écrit:
    J'ai l'impression que tu estimes que les LO ne doivent pas permettre de recevoir de rémunération.
    Mauvaise impression, et méconnaissance du sujet.

    3ntho écrit:
    OK, je me rends compte que tu es trop fermé pour discuter sans être agressif. Je ne sais pas si tu as de l'expérience dans les affaires, la publicité ou l'entreprenariat. Mais quoi qu'il en soit saches qu'on ne juge pas sans savoir.

    Tu es loin d'être le premier "entrepreneur" à débarquer ici pour vendre son concept novateur. Tu ne mesures donc même pas la patience qu'il nous faut pour échanger sur le sujet. Et tu sembles plus familier des "affaires", comme tu dis, que des LO. Or, on n'est pas sur un forum de businessmen, ici, il me semble ?
    3ntho écrit:
    Je sens que tu auras toujours quelque chose à dire à mes propos, et que tu resteras fermé dans ton idée que nous sommes des nazes...
    Tu en sens, des choses, dis-moi. Mais, non, je n'aurai pas toujours quelque chose à dire à tes propos. Je crois même qu'on a fait le tour de la question, à présent.

    Ah si, quand-même :
    3ntho écrit:
    Nous n'avons rien demandé à personne, nous sacrifions notre quotidien bénévolement pour proposer quelque chose de sympa aux artistes et voilà que des inconnus se permettent de nous critiquer sans savoir qui nous sommes, ce que nous prévoyons, tout en extrapolant sur des choses fausses.

    Cette phrase est sublime, vraiment.
    J'en pleure, moi l'inconnu égaré sur ce forum où je viens de débarquer pour chercher des poux à un brave patron qui se sacrifie, oui, qui se sacrifie, quotidiennement même, pour être sympa, et bénévolement en plus, avec les artistes. Amen.
    Eh ben mon cochon, je suis bien content d'être inscrit ici pour avoir eu le privilège de lire ça.
  • 3ntho écrit:
    Nos avis divergent donc sur la question. Comme dit plus haut, pas tout le monde pense la même chose, bien heureusement !

    J'aimerais par ailleurs savoir si vous êtes au courant que différents acteurs européens soutenant la musique indé essayent de mettre en place un espèce de mix entre LO et gestion de type Sacem (pour faire rapide) en utilisant les méta données des fichiers mp3 (en gros la création d'un nouveau fichier de musique, pour pouvoir voir où sont lus/téléchargés/échangés les morceaux). C'est un peu ce qui a déjà été fait aux Etats-Unis, mais avec une autre gestion (au niveau de la répartition de sources de revenus - faut-il encore qu'ils déterminent lesdites sources !).

    Salut Anthony,

    Ce dont tu parles mélange deux trucs en fait.

    Le système d'identification dont tu parles est en fait le système DDEX, discuté en ce moment lors des travaux de l'ACTA. Il s'agit d'un système payant d'identification mis au point par Microsoft, Apple, Sony, Warner, la Sacem... un peu comme l'ISBBN pour les livres. Il fera office de standard général pour la mise au point de fichiers informatiques "interopérables" (c'est-à-dire entre ces structures) et de drm (limitations du nombre de copies, utilisations limitées dans le temps...).
    J'en avais parlé dans cet article en 2007.
    http://aisyk.blogspot.com/2007_12_01_archive.html

    Pour l'ouverture des sociétés de gestion aux LO.
    Ce sont 2 tests menés par la Koda (Danemark), et la Burma Sterna (Pays Bas), depuis 2 ans maintenant chapeautés par CC et limités à quelques types de licences (exclues les CC-by-sa, et CC-by). En France, la SACD a elle-même accepté les CC-by-nc-nd en stipulant que s'il devait y avoir un abus, elle ne se donnerai pas les moyens de faire respecter la licence et que ce sera aux auteurs de le faire.

    Et j'aimerai bien connaître l'expérimentation aux États-Unis dont tu parles, as-tu un article sous la main ? Merci.
  • incaudavenenum :

    Je dis juste que c'est dommage, en tant qu'auditeur, de ne pas avoir accès aux artistes sous LO dans les médias traditionnels. Mais de toute façon Internet risque de tout supplanter à l'avenir, et quand je parle de prendre un peu de place, je parles surtout de présence dans les reportages, pubs, films. Car en tant qu'artiste, je ne vois pas vraiment d'intérêt de participer au gavage de cerveaux des gens (tapage médiatique incessant à coup de clips pimpant et passages répétés dans les radios nationales).

    Puis je ne veux pas en faire des hommes-sandwich... A moins que tu considères que les artistes qui passent à la radio en sont, tout comme les journalistes, photographes, caméramans travaillant dans les médias (financés par la pub). Idem pour les artistes qui jouent à la fête de l'Huma (sont-ils des hommes-sandwichs pour le journal communiste ?), où à n'importe quel concert sponsorisé par le département, la région, la communauté d'agglo, des partenaires privés.

    Proposer une rémunération par le sponsoring et la pub est l'un des projets de l'association SOUN. Mais ce n'est pas le seul. Si tu trouve ce concept scandaleux, c'est juste qu'on n'est pas d'accords. Et je tiens à préciser que je ne suis pas venu ici pour vendre mon projet, mais pour défendre le projet de l'association pour laquelle je travaille, qui se faisait critiquer.

    Pour info, je ne suis pas un patron, juste co-fondateur de l'association. Et dans la prochaine déclaration des statuts il n'y aura plus de membres du bureau et de hiérarchie (car ce n'est pas stipulé dans la loi 1901 contrairement à ce que beaucoup de gens pensent). Et je ne suis pas dans les affaires, je n'ai justement jamais profité de ce que me permettait mon diplôme. Mon objectif étant de faire ce que j'aime, et pas de m'en mettre plein les fouilles. C'est pour ça que j'ai consacré mes 3 dernières années au projet général de l'association, en utilisant mes cours et devoirs pour avancer. Me consacrer pendant un an à un mémoire sur la publicité et le sponsoring avec l'apparition de la technologie numérique m'a fait découvrir pas mal de choses, tout en me spécialisant dans le développement durable.

    Et tu te moque en ironisant sur ma situation social. Je ne vois pas en quoi ça fait avancer le débat. C'est juste une agression de plus. Heureusement que les institutions ne se moquent pas de la sorte des chômeurs qui tentent de se construire un projet professionnel. Je pense que tu te trompe sur ma personne. Si tu crois parler à un vieux businessman, saches que tu es loin de la vérité !


    Aisyk :

    J'ai du mal m'exprimer : c'est une personne, responsable du développement des musiques actuelles dans grosse association culturelle qui m'a fait part de cette information. Je n'ai malheureusement pas d'article sous la main car il m'en a parlé de vive voix, lors d'un rendez-vous. Je vais lui demander s'il peut me fournir plus d'information à ce sujet, et notamment sur l'expérimentation aux Etats-Unis, qui est toutefois apparemment différente de l'initiative européenne (le point commun étant l'utilisation des méta-données).

    Ce dont m'a parlé mon interlocuteur est juste la création d'un "code génétique" pour les fichiers mp3, dans lesquelles on pourrait justement avoir toutes les informations concernant les auteurs de l'oeuvre, etc... Le but serait de pouvoir savoir à quel point une oeuvre est diffusée sur la toile. Après, leur travail de réflexion est loin d'être terminé car ils doivent aussi réfléchir sur ce que pourrait permettre l'utilisation d'une telle technologie. A ce que j'ai compris, ça n'a rien à voir avec la Sacem, les Majors ou même les LO. C'est juste un travail sur une nouvelle norme de fichiers qui pourrait être utilisé par tous les artistes. J'imagine que la Sacem y trouverait son compte pour collecter plus de brouzoufs, mais les artistes sous LO pourraient juste voir à quel point ils sont écoutés.

    Encore une fois, mon but était juste de d'informer les membres du forum, tout en demandant d'en savoir plus si toutefois vous en saviez plus que moi. Vu l'état embryonnaire actuel du projet, j'ai du mal à me faire un avis tranché sur la question. Que penses-tu d'un tel projet, avec le peu d'informations dont nous disposons ?
  • 3ntho écrit:
    A moins que tu considères que les artistes qui passent à la radio en sont, tout comme les journalistes, photographes, caméramans travaillant dans les médias (financés par la pub).
    Si, justement, je trouve affligeant que le foisonnement des radios libres du début des années 80 n'ait abouti qu'à transformer la FM en gigantesque déversoir à pubs. Et j'espère qu'avec internet comme moyen de diffusion, nous saurons éviter de sombrer de la même manière. Quant au financement de la presse par la pub plutôt que par les lecteurs, cela a signé la mort de la presse, à mon avis.
    3ntho écrit:
    Idem pour les artistes qui jouent à la fête de l'Huma (sont-ils des hommes-sandwichs pour le journal communiste ?),
    Là, c'est assez différent. J'ai déjà joué à la fête de l'Huma, justement. C'était bien sûr une occasion de jouer devant pas mal de monde, dans des conditions vraiment sympas. Mais vois-tu, je n'aurais jamais accepté de jouer à la fête de Minute ou du Figaro. La fête de l'Huma, qu'on soit encarté au PC ou pas, ça s'inscrit tout de même dans l'histoire du mouvement ouvrier et des luttes sociales. Ce n'est pas neutre d'y jouer, et je suis content que l'Huma existe encore, et d'avoir ainsi très humblement soutenu cette existence. Ça ne me dérange pas du tout de faire de la "pub" pour l'Huma. En revanche, je n'ai pas particulièrement envie que ma musique soit diffusée sur un media bardé de pubs, et surtout vraiment pas envie que l'existence de la musique libre se mette à dépendre de la pub et qu'on persiste à faire croire que la pub soit la solution pour rétribuer des artistes sans que les auditeurs aient à payer. Ça, c'est le modèle TF1, NRJ, et les journaux gratuits de merde... J'aspire à autre chose.


    3ntho écrit:
    où à n'importe quel concert sponsorisé par le département, la région, la communauté d'agglo, des partenaires privés.
    Jouer pour la fête de l'Huma, je considère cela comme un acte politique en même temps qu'artistique.
    Jouer à un concert sponsorisé par le département, la région, une communauté d'agglo, ok. Ce sont des collectivités territoriales. Et encore, ça dépend quand-même un peu de la couleur politique de ladite collectivité et du but de l'opération. Faut quand même regarder un peu où on met les pieds.
    Et tu mets ça sur le même plan que des "partenaires privés". Je trouve que ce n'est pas de même nature. Bon, je ne condamne pas en bloc toute forme de mécénat ni même de sponsoring. Mais, vraiment, je pense qu'il vaut mieux éviter, quand on peut. Bien sûr, l'organisation de concerts géants dans des stades ne peut se faire sans une armée de sponsors. Mais à un niveau bien plus "intime", qui est le nôtre, on peut éviter de trop se compromettre.

    3ntho écrit:
    Et tu te moque en ironisant sur ma situation social.
    Où ça ? J'ai parlé de patron parce que tu parlais d'entrepreneur, mot qu'utilise le Medef pour désigner les patrons. Mais je ne connais rien de ta situation sociale. Ce n'est pas le propos.
  • 3ntho écrit:
    Pour répondre à ta remarque :
    dans l'idée des LO, ce sont plutôt les utilisations qui, éventuellement, peuvent devenir payantes. Mais en aucun cas la diffusion !

    En gros, c'est Soun-Music qui payent les artistes pour l'utilisation de leurs oeuvres.

    ... en faisant payer ce que les LO ont choisi de rendre gratuit. comment dire... c'est pas parce vous tolérez que les musiques soient par ailleurs librement téléchargeables que ça change le fait que vous, vous reniez cet aspect des LO.

    si les licences de libre diffusion ont toute en commun, justement, la libre diffusion, c'est pas pour rien. c'est parce qu'à la base, y'a la constatation que mettre un frein, quel qu'il soit, à la diffusion, c'est aller à l'encontre de l'idée d'une culture commune et ouverte.

    historiquement, la diffusion, dans ses débuts, était payante et c'était légitime. parce que peu de personnes pouvaient s'en charger. et parce qu'il fallait investire de grosses sommes d'argent pour pouvoir diffuser. Et donc comme toute chose à la fois rare et demandée, la diffusion était chère (voir les récentes précisions économiques dans un autre thread ^^). Et le prix à payer était justifié.

    mais maintenant, la diffusion est tellement plus accessible, à des coups tellement moindres, que ceux qui veulent continuer à faire payer la diffusion ne sont plus payé pour leur capacité à diffuser... mais pour leur capacité à empécher la diffusion ! pour créer une fausse rareté.

    Et les personnes qui ont commencé à penser aux LO ont bien compris le coté absurde (et dangereux) de la rénumération sur la diffusion. Cette "nouvelle" situation implique qu'on doit chercher la valeur ailleurs. Et si on la trouve pas, alors tant pis !

    mais par exemple, pour des cas d'utilisation commerciales qui iraient trés bien avec les LO, on a les concerts, les mixs dans des soirées payantes et de manière générale, les diffusions lors d'événements payants...

    ça ce sont les cas les plus évidents. après, le débat sur la définition d'une utilisation commerciale d'une musique est loin d'être bouclé... mais dans les exemples cités plus haut, à chaque fois, on a un événement qui par nature est payant... je veux dire, ces événement peuvent aussi être gratuits, mais quoi qu'il en soit l'energie dépensée est utilisée pour les faire exister. pas pour leur associer une fausse rareté.

    et encore une fois, on peut dire: oui mais les morceaux ne sont pas rares puisqu'ils sont téléchargeables ailleurs librement. oui. sauf que vous, vous brider le téléchargement. donc tous les autres ok mais surtout pas vous... hummpf.

    bon, je sais pas si j'ai été trés clair, là.
    mais avec un peu de chance, ça expliquera un peu mieux pourquoi j'insiste depuis le début sur cette histoire de download.

    j'ai rien contre les utilisations commerciales des musiques en LO, du moment qu'elles sont ok avec les idées qui ont motivé la libre diffusion.

    s'agit pas juste de dire: la libre diffusion, c'est des licences donc une expression juridique qu'on peut se permettre de contourner à condition d'établir un contrat qui l'autorise... on peut. et on trouvera d'ailleurs sûrement plein de gens qui trouveront ça trés bien. mais alors on passe complètement à coté de ce qui a motivé, au départ, ces licences.
  • incaudavenenum, j'ai l'impression que tu 'défends' (si bien sûr tu défends quelque chose) en réalité, autre chose que les LLD. je me reconnais en partie dans ton discours. j'ai moi-même beaucoup de mal avec les initiatives LLD & point de vue libérale, et je suis plus proches de projet LLD & point de vue "libertaire" (cf. Rico pour cette dichotomie)

    Je ne comprends d'ailleurs pas ceux (jamendo, ...) qui continuent à croire en ce mix LLD & point de vue libéral : ils se plantent tous (et pourvu que ça dure). j'ai l'impression que c'est antinomique, et pourtant, (alors que je suis le premier à vouloir séparer art libre et code source libre), ce point de vue LLD - libérale se rapproche de fondation type Mozilla etc. (juste une remarque).

    "de notre côté", LLD - '''libertaire''' (c'est pas le bon mot), il manque une brique claire qui exposerait la vision que nous semblons partager. pour faire un parallèle avec le monde de l'industrie automobile, la question qui se pose à nous est, dans leur contexte :
    - comment faire vivre des ouvriers de l'industrie automobile sans continuer à produire des voitures qui polluent ?. en exagérant un peu la réponse de droite étant : on s'en fout, on continue à polluer pour faire du fric, celle de gauche, étant, il faut défendre les pauvres travailleurs et donc continuer à produire pour leur donner un salaire.

    dsl si ce n'est pas très explicite ?
  • février 2010 modifié
    incaudavenenum :

    Je comprends mieux ton point de vue, après avoir lu de derniers messages et tes propos dans d'autres threads. Par conséquent, je comprends mieux ta méfiance. J'aimerais toutefois te faire part de mon avis sur les problèmes soulevés.

    Je suis du même avis que toi en ce qui concerne les radios FM, la presse gratuite etc... Mais je ne pense pas que les ressources publicitaires soient à mettre totalement de côté. SOUN n'obéissant pas à la volonté d'actionnaires d'avoir plus de dividendes, nous sommes maitres de l'utilisation de nos espaces publicitaires. C'est pour ça que nous essayons de mettre en avant un mode de sponsoring moins agressif que les pubs qui gênent la navigation sur un site Internet. Le fait d'habiller la ville en fond de décor du site, de logos par ci par là de sponsors qui auront bien voulu réserver quelques ronds pour les artistes utilisant les LO, ça permet plusieurs choses :

    - Les pubs font partie du décors, que l'on va essayer de rendre le plus beau possible.

    - Des pubs qui ne changent pas tous les jours, voir même entre chaque page, puisque nous voulons engager des partenariats à l'année.

    - Ces fameux sponsors vont avoir un pied dans le monde des licences libres, et vont donc de ce fait s'y intéresser de plus près, ce qui de fil en aiguille peut contribuer à informer un peu plus le "grand public" de leur existence, et de la vision de la diffusion de la culture qu'il y a derrière.

    Je ne compte pas ainsi te convaincre que le sponsoring est la meilleure des sources de revenus. Je ne dis pas non plus que notre business model s'arrêtera là, car nous comptons bien nous adapter à l'évolution des moeurs et des comportements des utilisateurs d'Internet. N'oublies pas non plus que SOUN est association qui n'a pas pour seul objectif que d'éditer Soun-Music. Il y a bien d'autres projets qui permettront aux artistes, de manière directe ou indirecte d'accéder à d'autres sources de revenus.

    Moi non plus je ne veux pas que la musique libre dépende de la publicité. Mais je trouve que c'est dommage de priver les artistes de ce moyen-là pour leur rémunération.

    Pour finir sur ce sujet là, j'aimerais te donner l'exemple d'une radio locale, totalement fermée, depuis sa création dans les années 80, aux revenus publicitaires. C'est une belle idée, le problème c'est qu'ainsi elle est devenue dépendante du bon vouloir des décideurs politiques locaux, qui selon les bords ne la soutenaient qu'à bout de bras. Résultat, aujourd'hui elle est en faillite, ne que très peu écoutée car elle n'a pu investir dans du matériel pour proposer un meilleur son, etc... En plus de ça, elle ne paye pas ses animateurs qui n'ont aucunement le droit de trouver de sponsors, même occasionnellement, pour financer des projets d'émissions (lives notamment).

    Je ne dis pas non plus que le modèle des radios commerciales me convient, loin de là, et pour avoir faire un stage de 6 mois chez NRJ, j'ai bien vu que ce n'était pas de la radio, mais plus une "marque". J'estime juste qu'il faudrait trouver un juste milieu, et qu'il ne faut pas fermer la porte à la publicité, du moment où l'on garde pour objectif d'être maitre de ce que l'on en fait.

    Ensuite, concernant ce propos :
    Jouer pour la fête de l'Huma, je considère cela comme un acte politique en même temps qu'artistique.
    Jouer à un concert sponsorisé par le département, la région, une communauté d'agglo, ok. Ce sont des collectivités territoriales. Et encore, ça dépend quand-même un peu de la couleur politique de ladite collectivité et du but de l'opération. Faut quand même regarder un peu où on met les pieds.
    Et tu mets ça sur le même plan que des "partenaires privés". Je trouve que ce n'est pas de même nature. Bon, je ne condamne pas en bloc toute forme de mécénat ni même de sponsoring. Mais, vraiment, je pense qu'il vaut mieux éviter, quand on peut. Bien sûr, l'organisation de concerts géants dans des stades ne peut se faire sans une armée de sponsors. Mais à un niveau bien plus "intime", qui est le nôtre, on peut éviter de trop se compromettre.

    Je comprends ton point de vue. Il faut savoir où l'on met les pieds, certes. Mais il ne faut pas tout mélanger. Si un groupe doit attendre que la couleur politique de leur localité change pour commencer à accepter de faire des concerts subventionnés, on n'est pas sorti de l'auberge. Car dans ce cas, les artistes de la ville d'Orange sont bien emmerdés, comme ceux de Toulon ou Vitrolles il fut un temps... SOUN a reçu un soutien de la région PACA. Je ne vois pas pourquoi on devrait faire sans leur soutien si demain la gestion de la région passe dans l'autre bord. Après c'est sur, si c'est le journal proche d'un parti qui organise un événement, il est évident qu'un artiste peut se priver de cet événement s'il ne soutient pas les idées politiques défendues.

    Pour les partenaires privés, quand il s'agit de concerts locaux, il est presque impossible de faire sans eux, et je ne vois pas en quoi c'est un problème que le journal local, la boite de fringue du coin ou même Red Bull aide à la tenu d'un festival ou concert qui a pour objectif de faire jouer des artistes de la scène indé. On ne peut malheureusement pas faire qu'avec les moyens fournis par les institutions publiques.

    Est-ce que tu saisies mieux où se situe mon point de vue ? Car il est loin d'être celui des radio FM et des chaines de télés, où même de sites gavés de pubs. Et ce qui nous permet d'être différents, c'est notre indépendance vis-à-vis de la recherche de profits.
  • dj3c1t :

    Tu as raison, mais je pense que simplement je présente mal les choses (faut dire que la communication par forum n'est pas des plus efficaces). Nous n'avons tout simplement pas pu encore développer la possibilité de télécharger les morceaux via le site. De plus, à l'origine, il y a quelques années, nous voulions avant tout sortir une webradio, qui ne permet pas de télécharger les morceaux. Ca ne nous a donc pas semblé si absurde que nous ne proposions pas encore le téléchargement.

    Cette absence de téléchargement ne vient pas d'une volonté fondamentale de notre part. Nous pensions que le meilleur moyen de découvrir des artistes était de pouvoir les entendre librement en streaming (après avoir entendu un artiste, c'est après que l'on agit activement pour pouvoir l'écouter, s'il nous a plu). S'il faut passer par le téléchargement pour la découverte d'un artiste, je pense que ça en découragerait plus d'un. C'est pourquoi nous avons tenu à développer en premier lieu l'écoute en ligne.

    Ensuite, nous avons tenu à protéger les morceaux du téléchargement sauvage, pour la simple et bonne raison que tous les artistes ne veulent pas forcément que leurs morceaux soient téléchargeables. Et d'ailleurs, dès lorsqu'elle apparaitra sur le site, la fonction téléchargement pourra être activée ou désactivée par les artistes. Notre travail sera donc d'informer le plus possible sur le bienfondé des licences libres et de la libre diffusion totale (ne serait-ce que diffuser les discours et textes de Lawrence Lessig peut permettre d'expliquer bien des choses). Car aujourd'hui, la plupart des cerveaux sont conditionnés par la vision que nous ont inculqué les businessman sur le côté mercantile de la culture.

    Et quand je déclare que nous voulons trouver, par la même occasion, une solution pour que les artistes soient rémunérés aussi grâce au téléchargement, sans que ça coûte de l'argent aux utilisateurs, je ne pense pas que ça aille à l'encontre de la philosophie des licences libres et notamment du concept "read-write". Nous pensons ainsi encourager les artistes à proposer aussi leurs morceaux en téléchargement qui y verront ainsi un intérêt.

    En gros, le message que nous adressons aux artistes est le suivant "nous voulons diffuser librement votre musique, mais nous tenons absolument à nous démener pour trouver un moyen de vous 'remercier' en vous rémunérant".

    Après je comprends que du coup, il va y avoir quelques artistes qui n'ont que faire des licences libres, et qui vont y voir comme seul intérêt de gagner de l'argent, mais j'ai du mal à leur en vouloir. Pour les autres, qui eux adoptent pleinement le concept des licences libres, ils y verront un lieu en plus de pouvoir diffuser librement, tout en ayant un moyen en plus de recevoir une rémunération.

    Tu comprends ce que je veux dire ?

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