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[34] Syl Kougaï // Rencontre à Kawenga - 11juin 2010

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Réponses

  • heu..
    scuzez mais il est impossible de fournir un chiffre général
    qu'appelez vous "production" ?
    si c'est la fabrication du cd, là il suiffit de regarder sur n'importe quel site de pressage de cd (ça manque pas) et de faire les calculs.. mais mais
    tout dépend quel genre d'objet vous voulez, le boitier cristal avec un livret 4 pages, c'est pas du tout la même chose que le digipack avec un livret 24 pages en quadrichromie
    et les quantités font une énorme différence aussi

    si en plus vous entendez par production tout ce qui entre dans la "production" de la musique, et la promotion etc..
    enfin bref, je préfère vous donner cette page classique du grand Steve Albini, qui sait de quoi il parle lui :) certes très datée, mais où on voit bien que le pressage compte pour pas grand chose dans le budget des big company, alors qu'il constitue parfois le gros des dépenses pour de petits labels indé (je le sais, j'en ai animé un pendant 6 ans)
    http://www.negativland.com/albini.html

    Pour la part que prennent :
    1. les distributeurs (parfois la chaîne est compliquée, il n'y a pas qu'un seul rouage de distro)
    2. les vendeurs finaux (magasins de scuds, pour le peu qu'il en reste)
    c'est très variable, la situation en plus a complètement changé, dans la mesure où les distributeurs, les gros, font la pluie et le beau temps (et puis, les prix des scuds ont énormément baissé en moyenne, si on compte tous les back catalogue en nice price etc.. ce qui constitue évidemment un coup de poignard supplémentaire pour les indé, quand ils ont encore la possibilité de voire leur scud à la fnac, ce qui devient de plus en plus difficile)

    enfin bon..
    si vous demandez aujourd'hui à de petits labels indé comment ils voient le futur de leurs scuds dans les boutiques, je crois qu'ils seraient tous extrêmement amers. Gagner de l'argent en vendant des disques comme autrefois, c'est finito ou presque
  • Ce qui serait intéressant c’est le montant qui revient aux artistes sur le prix d’un CD. Il y a déjà une indication dans l’article de Steve Albini : lorsque la maison de disque fait un profit de 710000$, chaque membre du groupe touche 4000$, soit à peu près 0.05%. En extrapolant ça au prix d’un CD vendu 15€ à la fnac, si la maison de disque fait un profit de 4€ sur la vente (au pif), chaque membre du groupe va toucher … 0.02€ ! :shock:

    Achetez des disques pour rémunérer les artistes, qu’ils disaient… Mouarf!
    J’ai l’impression que les artistes et le public sont les dindons de la farce dans l’histoire.

    Maintenant si ce groupe avait choisi de mettre son album en téléchargement libre (avec une option « don »), il suffirait que chaque personne qui télécharge donne 10 centimes d’euro (ou qu’une personne sur 50 donne 5€) pour que le groupe gagne plus (!) par album que s’il avait signé sur une major et qu’il était commercialisé à la fnac… Ca fait réfléchir, non ?
  • oui.. mais attention tout de même à relativiser l'article d'Albini, ou du moins à la réactualiser
    ce genre de contrat aujourd'hui n'existe plus que pour d'énormes prods sur les majors à pas moins de 100 000 ex..
    Les moyennes maisons de disque, hors majors, ont quasiment disparu depuis la rédaction de l'article
    il ne reste donc qu'une myriade de micro ou petits labels, dont certains fabriquent encore des scuds certes (ceux dont j'ai cité le nom dans un message plus haut, ou les labels de cd1.com par exemple en France), d'autres plus du tout, d'autres fonctionnent plutôt comme des artisans, sur un modèle très très très différents de ce que décrit Albini
    Donc : Surtout ne généralisons pas une situation extrêmement complexe et variée

    Ce qui est certain, c'est que le petit label sympa d'antan
    qui sort ces 500 ex en espérant les écouler dans x magasins de disque grâce à une chronique des inrocks et quelques concerts, ça ne marche plus.. Les rares distributerus qui s'intéressent à ce genre de labels râment comme des malades pour placer leurs disques dans les rayons : généralement ils arrivent après la bataille, les gros distributeurs sont passés par là, c'est eux qui font la pluie et le beau temps à coup de cadeaux et de promotions. À cela s'ajoute que les disquaires qui restent, à quelques rares exceptions près, appartiennent à de grosses chaînes (je citerai pas de nom). Même à la FNAC, où on trouvait autrefois de vrais passionnés, qui faisaient leurs propres choix, c'est devenu de simples rayons dont la composition et l'organisation est décidée en amont par la centrale d'achat nationale, qui évidemment se contente de répercuter le marché et la volonté des distributeurs.
    C'est un fait. Avec Another Record, j'ai vraiment travaillé de cette manière entre 2000 et 2006, mais il faut se rendre à l'évidence, ça ne suffit plus.
    Autre remarque, la part de l'artiste sur une vente de disque.. c'est un sujet qui n'a de sens que sur les majors aujourd'hui.. Les petits labels font ce qu'ils peuvent et il s'agit plutôt d'un contrat de soutien entre l'artiste et le label, d'une collaboration, pas du tout d'un bisness en vue de gagner de la thune. En général, l'artiste va toucher en nature un certain nombre de scuds, charge à lui de les revendre. Mais l'essentiel est ce que le label apporte à l'artiste : par exemple il paye le studio, ou le mastering, ou le pressage ou organise une tournée, ou fait toute la promo, enfin bon, c'est énorme.. c'est précisément pour cela qu'on signe sur un label, pour bénéficier de cette activité de cette compétence etc.. Donc ne crions pas à l'exploitation des artistes quand il s'agit de petites structures s'il vous plaît (d'autant plus que la plupart du temps, ces structures sont animés par des bénévoles).
    Les majors on peut cracher dessus tant qu'on voudra par contre, mais bon, c'est un autre monde, et ça n'avancera pas à grand chose de le faire ici :)

    mais enfin tout cela mes amis c'est un monde qui meurent depuis dix ans.. J'aurais pu écrire exactement la même chose en 2000, voire avant. Ce genre de causerie est complètement inactuelle.

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