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c'est quoi, le libre, en fait ?

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Réponses

  • En sortant un peu des débats techniques (certes forts intéressants):
    Le libre pour moi c'était un rendez-vous.
    C'était la conjonction de moyens techniques (internet, home studio), d'outils juridiques (les licences ouvertes) qui permettaient enfin de laisser émerger la créativité de tous, révélant au grand jour que la création monétisée ne représentait pas 1% du volume de création total.
    Le tout dans un espace qui restait relativement ouvert au partage et à l'échange culturel.
    Avec toutes les conséquences positives que cela aurait pu avoir comme l'émergence d'un champs culturel a part entière complètement différent et déconnecté de l'industrie des loisirs numérique.
    Un espace bizarre ou des gens pas très bien dans leur tête auraient partagé leurs créations sans jamais avoir comme postulat unique de les vendre, d'en "vivre", sans jamais se poser la question de récupérer quelques centimes sur des diffusions diverses, sans se demander comment avoir plus de "visibilité", mais simplement pour partager.
    Effectivement modifier totalement les rapports publics/oeuvres/créateurs en mettant en place une relation plus directe , plus simple, plus vraie.
    Considérer l'activité créatrice somme un acte aussi naturel que respirer ou sourire, pas obligatoirement objet de consommation de masse. (un champs économique étant toujours possible bien entendu mais à la marge, certainement pas au centre).

    Mais ce ne fut point le cas, le rendez-vous est manqué, parce que finalement une des activités les plus significatives et révélatrices de ce qu'est la nature profonde de l'humanité reste sa capacité indiscutable de transformer l'or en merde puis, de faire de l'argent avec, tout en étant complètement convaincu que c'est une révolution ou un avancée extraordinaire qu'il faut naturellement imposer au plus grand nombre de gré ou de force.

    A partir de là, la clause NC ou ND ou autre, les 4 libertés…on peut toujours spéculer intellectuellement sur le sujet, établir des théories comportementales sur les différents usages, cela ne changera rien au fond de l'affaire qui reste malheureusement et définitivement "comment faire de la thune avec mes prods" vs "comment expliquer que l'activité de création n'est pas un métier"

    Mais réduire effectivement un élan d'émancipation créative inédit dans l'histoire de l'humanité (quelle que soit la finalité des créateurs) à des problématiques de droits sur la diffusion des oeuvres chez les commerçants…"ça fait pitié" comme on dit.

    Bonne zike :)
  • Salut Christophe,
    Un espace bizarre ou des gens pas très bien dans leur tête auraient partagé leurs créations sans jamais avoir comme postulat unique de les vendre, d'en "vivre", sans jamais se poser la question de récupérer quelques centimes sur des diffusions diverses, sans se demander comment avoir plus de "visibilité", mais simplement pour partager.

    Tu vois, c'est exactement ce que je ressent des fois quand je parle du libre à certaines personnes. Tiens pas plus tard que y'a quelques jours, je me suis inscrit sur la mailing liste CC FR histoire de suivre un peu les réactions sur le communiqué à propos de l'accord CC / SACEM. J'y ai raconté deux trois trucs et y'a quelqu'un qu'a pas pu s’empêcher de m'expliquer que la "nature humaine" recherchait forcément le profit. Et d'en conclure que même si on en avait pas conscience, faire du libre c'était de toute façon faire sa promo. Donc exactement le genre de réaction, effectivement, où t'en viens à te dire que merde, en fait, tu dois être un peu pété dans ta tête pour placer le partage de la musique avant le profit.

    Et pour être tout à fait honnête, ces histoire de considérations "politiques", là, je teste plus qu'autre chose. Pour voir si ça pourrait se défendre sur un plan rationnel. Je pense que y'a tout de même des idées très belles là-dedans et aussi très vrai. Il y a, indéniablement, une dimension politique, je veux dire au sens basique du terme : des gens qui, entre eux, s'organisent, prennent la parole, échangent leur point de vue, contribuent ensemble à développer un bien commun et le font en s'émancipant d'une certaine hiérarchie qui nous a brouté la vie pendant des décennies sur ce que devraient être les échanges musicaux (et qui continue d'ailleurs avec pas mal de succès). Pas sûr par contre d'arriver à exprimer ces idées comme il faut puisque, comme je le raconte dans mon premier post, ma définition "facile" du libre, c'est basiquement le partage. Juste mettre à dispo. et faire en sorte que cette mise à dispo soit explicite.

    En fait
    Cette définition "facile" maintenant, ne suffit plus. Elle a sans doute été suffisante dans les débuts de la musique libre. Et cette définition amène (du moins telle que je la vois), des implications que je tente de développer ici, avec mes 3 neurones ^^ mais pour tout dire, je sais pas si je vais pouvoir tenir longtemps dans cet exercice d'argumentation face à la vision "promo-centrée" qui déferle sur le libre. Et je vais peut-être tout simplement voir si je peux pas m'attraper une licence moins moisie que CC (voir en pondre une) et continuer de juste faire mes bruits pépère du coté de RSR et basta.

    Pour tout dire, là, c'est pas mal un baroud d'honneur en ce qui me concerne. Un peu de triturage de neurones pour voir si sur dogma y'a moyen de se mettre OK sur une approche commune. Et si ça foire, je choppe le maquis comme on dit.
  • Salut

    Wao, le forum Dogmazic reprendrait-il ses couleurs glorieuses du temps jadis ou ça parlait philosophie en s'engueulant avec des posts agumentés longs comme le bras? Je suis bien content.

    Vu de chez nous, le libre ce serait à la fois :

    - Un peu dans l'esprit du Colibri Nécrophile; le partage, la négation du copyright, la reconnaissance que les oeuvres que l'humanité produit sont patrimoine collectif et non la propriété d'un seul ; voire même la négation de l'Ârt, du statut d'Ârtiste et de l'Oeuvre : ce que je fais n'est pas un chef-d'oeuvre fait par un génie mais est modifiable et améliorable par chacun d'entre vous. Je lâche mes soit-disants "droits" su ma soit-disant "oeuvre" et je reçois la possibilté d'influer sur celle des autres. Une autre vision du monde, de la connaissance, des autres. Le partage. Un peu le je-m'en-foutisme (ce que je fais mérite d'être amélioré, et je laisse les autres s'en charger, ce n'est pas fini, c'est en devenir ; un peu dans l'espit des fanzines). DIY. On le fait. On le montre ax autres. On verra bien ce qu'il en sortira. D'ou peut-être l'étiquette d'amateurisme qui colle au libre. En un mot, le libre, c'est punk.

    - Un champ assez vaste ou se cotoyent :
    celles et ceux qui sont dans l'esprit plus haut cité ;
    et aussi des gens qui gagnent leur vie avec la "création artistique" ou à tout le moins intellectuelle, mais qui par éthique partagent certaines de leurs productions (comme exemple, je ne sais pas si vous connaissez ce site internet qui s'appelle Wikipedia) ;
    et aussi des gens qui sont là pour faire leur promo dans un calcul utilitariste du genre "j'ai qu'à mettre un morceau ou deux en téléchargement sur internet, c'est cool pour les auditeurs et ça m'aidera à me faire connaitre, dans un esprit My S Pace disons ;
    et aussi des gens qui utilisent le libre sincèrement pour l'instant, et puis quand leur chance viendra de faire un peu de beurre avec la sacem iront voguer vers d'autres eaux ;
    et aussi ceux qui ne voient aucun problème à mettre leur musique en téléchargement libre (et gratuit) mais qui vendent leur cd 15 euros ("mais tu sais, le jour ou les loyers seront gratuits, moi aussi je ferai des cds gratuits")
    et aussi, d'autres, encore et encore.
    Bref, un champ assez vaste qui regroupe des gens qui sont là pour des raisons très diverses, pragmatiques ou politiques, personnelles ou éthiques. Un champ dans lequel on pense, nous, qu'il y a des gens avec lesquels on peut communiquer, avec lesquels on partage un petit commun à partir dusquel il est possible de parler de nos différences.
    Des gens qui ont en commun l'utilisation de cet outil juridique qui s'appelle "licences libres".

    Parce que nous à vrai dire, à la base on s'en fout complet des licences libres. L'important est que (1) ce qu'on fait circule et que (2) se créé autour de ces choses des liens intéressants, des rencontres, des projets, des boulversements.
    Et pour ça, pour que ça circule et pour qu'il y ait rencontres et discussions, les licences libres nous ont paru un bon outil, un bon prétexte.

    Voilà.

    (le clavier déconne sur les "u" et les "r" désolé)
  • Le libre pour moi c'est avant tout le partage.

    Je pense bien sûr au partage en écoute, mais aussi aux possibilités immenses de projets communs ou communautaires. Je pense que le libre à la possibilité de démultiplier la créativité.

    Pour moi la question de la rémunération doit rester largement secondaire pour ne pas entraver la circulation des œuvres. C'est pour cela qu'à titre personnel je préfère la licence Art Libre.

    J'entends les arguments de ceux qui utilisent une clause NC pour se prémunir du méchant capital (même si je ne partage pas leur logique), mais l'usage de masse n'est pas celui-ci, tel que le montre l'expérience SACEM et avant elle celle de jamendo pro.

    Il y a une autre notion qui me perturbe, c'est l'association d'une clause d'héritage sur une clause restrictive. Car cette protection devient une entrave pour les "vrais projets" libres.
    Même si j'ai utilisé un temps la CC-by-NC-SA je me rends compte que cette licence peut poser de gros problèmes en terme de partage et de liberté.

    Et je rejoins donc dj3c1t sur le fait qu'il y a des projets non libres juridiquement qui en ont l'esprit (le jazzman Steve Coleman faisait du libre avant l'utilisation massive des licences libres) alors que d'autres se présentent sous licences ouvertes mais ne le sont pas dans le fond et surtout entretiennent un système existant : promo marketing en libre puis copyright si ça rapporte : c'est clairement la politique de Creative Commons depuis quelques temps déjà et c'est bien cette politique qui les a amené à signer cet accord avec la SACEM.

    Mais d'après ce que je lis ici et là et ailleurs, je pense qu'au delà des clivages sur le choix des licences,on a largement de quoi se mettre d'accord sur une éthique des usages grâce à une charte (oui hein ... désolée la revoilà ^^)

    Parce que j'aimerais bien qu'on avance et qu'on puisse construire de jolis projets musicaux (oiu multimédias) libres et qui le resteront.
  • le libre, c'est la non exclusivité.

    le partage d'oeuvres n'est qu'une conséquence de la non exclusivité...

    le libre casse les verticalités... ceux qui utilisent les outils du libre pour mettre en place de nouvelles verticalités (promo moi moi moi moi) ne font pas du libre... ceux qui n'utilisent pas les outils du libre mais agissent dans la non exclusivité, le partage, la coopération etc. font du libre sans le savoir...

    les licences, c'est carrément secondaire en fait.
  • Je sens qu'il y a quelque chose que je veux dire mais je n'arrive pas à mettre le doigt dessus. Depuis cinq minutes je tape des phrases que j'efface la seconde d'après. Je pense à des trucs, comme la verticalité, le transversal, l'absence de centre, et de la, au classisme. Mais je ne peux pas exprimer quoi que ce soit de cohérent. Désolé.

    [edit : conjugaison]
  • En un mot, le libre, c'est punk.
    héhé ^^ j'aime bien ce coté DIY, avec l'idée : on balance et chopera / triturera (...) qui voudra.

    en même temps, tu décris un "champ du libre" super vaste. finalement, le libre c'est ceux qui utilisent ces licences qui ont ce nom "libre" dedans. Et c'est justement ça que je commence à trouver chelou dans "le monde du libre" en fait. Un peu comme le bio. Y'a tout un tas de trucs étiquettés "bio" qui en vrai sont à chaille complet des préoccupations... on va dire "historiques" du bio.

    Là où je te rejoins, pour le coup, c'est quand tu dis que taenia-solium s'en fout complet des licences libres. Y'a quelques années, j'aurais pu me lancer dans une tirade militante machin pour te dire que ces licences sont bien parce qu'elles rendent le partage explicite. Mais c'est plus vrai maintenant (si ça l'a jamais été). Du moins j'y ai cru un moment, mais en fait ces licences, c'est pas suffisant. ça aide, mais c'est pas suffisant. Et c'est bien le fucking punk qui compte, en fin de compte :)

    bon
    je perd pourtant pas espoir de pouvoir formaliser ça d'une manière ou d'une autre. parce qu'on peut pas demander aux gens de nous croire sur parole non plus quand on dit qu'on est OK pour le partage. C'est ce coté (qui me semblait) explicite des licences licences libres qui m'a intéressé. sinon quel intérêt en fait de les utiliser ? Y'avait comme une sorte de message "clair" qui disait : ok, là c'est tranquille, tu peux y aller.

    et alors
    si la non exclusivité permet le partage, est-ce qu'on pourrait pas par exemple développer cette idée dans une charte ? je sais, taro, que t'es pas spécialement emballé par une charte dans le sens où finalement, ça garantira pas grand chose (voire rien du tout, en fait). Mais j'allais dire "au pire", ou plutôt, à défaut d'en faire une charte, comment ça pourrait se traduire ?

    Un truc non-exclusif, en fait, c'est quelque chose que personne ne peut s'approprier à lui tout seul (arrête-moi si je m'égare). C'est une chose pour laquelle personne ne peut se proclamer "passage obligatoire". Après, on peut pousser l'idée à l'extrème, un peu comme le fait taenia en fait, et se dire que même le sacro-saint "artiste" finalement, devrait renoncer à son statut de donnant droit. Car c'est bien ça que permet l'exclusivité, non ? l'exclusivité donne le pouvoir d'accorder des droits. Donc si on pousse l'idée à fond, on tombe sur la suppression pure et simple du droit d'auteur.

    Après, on va dire techniquement parlant, un auteur possède de toute façon (droit ou pas) le pouvoir de diffuser (ou pas). Il y a donc de toute façon comme une singularité à son niveau, un truc qui de fait, le place dans une situation particulière. Et en plus de cet aspect purement technique, j'aurais tendance aussi à y voir un autre truc important à son sujet, à savoir qu'il est aussi auteur (je résume hein, mais je considère aussi par exemple un interprète comme étant auteur de son interprétation). Pas que ça le place sur un piedestal, mais ça lui confère une certaine responsabilité : je dirais au minimum celle de pouvoir être cité par ceux qui réutilise ses trucs. Enfin tout ça pour dire que cette notion de non-exclusivité, à mon avis, butte sur l'auteur à un moment donné.

    Par contre, une fois que la diffusion a eu lieu, et en dehors de l'auteur, personne à priori n'est plus légitime que quiconque (à part l'auteur) pour revendiquer un... droit de passage ?

    En gros, là, je teste "exclusivité" : droit de passage ? donnant droit ? refuser l'exclusivité (donc en dehors de l'auteur), ça revient finalement à mettre l'accent sur le fait que personne ne devrait pouvoir gérer les droits de l'auteur à sa place. bon. c'est la gestion individuelle, en fait, non ?
  • C'est bien ça le hic. C'est que dans ce cas pour pas qu'il y ait d'exclusivité le domain public serait intéressant seulement si je me trompe pas c'est la que la prédation du monde commercial fout la merde. Car si on pouvait déposer dans le domaine public tout en ayant la garantie que le monde commercial ne vienne pas planter son putaing de drapeau de propriétaire à la con.
    Si les œuvres du domaine public et leurs dérivés pouvaient être préservées de leur manie de l'exclusivité ce serait bien ?

    Du coup le problème c'est plutôt la soi disant justice qui permet aux plus riches d'avoir tous les droits sur les plus pauvres tout en se servant de l'alibi de la légalité.
    (je détaille pas le leurre de l'aide juridique gratuite, le blocage des class actions etc)

    D'où l'intérêt d'être dans un esprit "plunderpunkonicopyleft".

    Et de pas se faire d'illusion sur les licences et toutes les bonnes résolutions tant qu'eux seront en guerre. Ceci dit autant les outils légaux sont du beau pipo pour les punks autant qui n'obéit pas aux lois se forge plus ou moins forcément une éthique. Et ça c'est intéressant à creuser.

    Quel est le rêve du libre ?
    La non exclusivité. des ressources culturelles. voir de toutes les ressources vitales à l'humanité.

    Mais j'ajouterais également même si c'est plus la conséquence de la non exclusivité, de pouvoir accéder à suffisamment d'alternatives.
    Façon l'idéal d'un monde ou chacun puisse avoir droit de cité quelque soit ses particularités et sans bouffer écraser les autres et surtout sans que sous prétexte de majorité ou de lois on lui refuse le droit de choisir.

    Tant qu'il y aura le pouvoir et ses addicts, nos politiciens et ciennes de tous bords.
    A se goinfrer de de tout ce qu'on leur abandonne de liberté.

    Et bien il faudra se rappeler nos objectifs. on s'en fout des licences libres, si leur système est hermétique il suffit de refuser toutes leurs intrusions a commencer peut être par défendre le droit de sampler de la même sorte qu'on leur refuserait de breveter le langage ???

    Prendre le maquis et user du chaos dans la joie pour desserrer leur etreinte mortelle. :twisted:
  • Salut,
    Car si on pouvait déposer dans le domaine public tout en ayant la garantie que le monde commercial ne vienne pas planter son putaing de drapeau de propriétaire à la con.
    Si les œuvres du domaine public et leurs dérivés pouvaient être préservées de leur manie de l'exclusivité ce serait bien ?
    sans avoir besoin du domaine public, c'est l'idée des licences virales.
    ce qui rejoins, je crois, le souhait d'Yza (c'est moi qui grasse) :
    Parce que j'aimerais bien qu'on avance et qu'on puisse construire de jolis projets musicaux (oiu multimédias) libres et qui le resteront.
    sinon, pour faire bref (parce là maintenant tout de suite j'ai pas le temps de développer plus), je tentais de voir aussi dans mon post précédent si la non-exclusivité était finalement équivalente à la gestion individuelle. Mais en fait on peut envisager une gestion collective non exclusive. donc c'est pas ça.

    En fait, la gestion individuelle (et qui reste individuelle) garanti la non exclusivité (donc en dehors de l'auteur). Quoi d'autre ?
  • février 2012 modifié
    En lisant à gauche et à droite, et depuis des années les débats libre/pas libres, qu'est ce que le libre etc... j' en viens à quelques pistes de réflexion assez simplistes...

    1. est ce que le terme "libre", dans son sens premier, le terme originel issu du monde du logiciel est il réellement compatible avec les usages artistiques/musicaux?

    2. n' avons nous pas ,trop érigé en DOGME sacré les licences, alors qu'elles ne sont qu'un simple outils juridiques mis à disposition de chacun ( et par conséquent, chacun y met ce qu'il veut derrière)... en gros, ce ne sont pas les licences le plus important, mais bel et bien ce que l' on en fait.. l' aspect juridique à outrance ( droit permission cession etc) au détriment de l' aspect philosophico-idéologico-militant?? ( d' ou depuis quelques temps une rélle volonté chez RSR d' expliquer "la pratique" l' esprit" plutôt que l' aspect juridique.

    3 je commence à être persuadé que le monde artistique doit absolument s' émanciper du monde du logiciel libre... tout en gardant des liens profonds, mettre en avant ses propres particularismes, pratiques, terminologie etc (propre licence? charte commune?)

    4 revenir sur les fondamentaux de partage, communauté... et encore mettre en avant LE/les particularisme (s) de la "musique libre" qui comme le souligne christophe , est basée sur la notion de partage, mais aussi d' entraide... bref cet histoire de LIEN social, vraiment important à mes yeux, ou l' humain devait surplanter le monétaire.

    Nous ne devons pas oublier que la musique libre est un mouvement de réaction face à l' industrialisation massive de la création musicale, c' est un acte citoyen de refus, ayant pour postulat l' accès à tous et pour tous à la culture, ceci aidé par la démocratisation et l' appropriation des moyens de production... créant un champ des possibles et de nouvelles alternatives...
    libre parce que pas enchaîné aux carcans imposés par cette industrie, par cette pseudo politique culturelle consumériste... Libre car libre à chacun de s' exprimer en dehors de la sacro sainte barrière economico financière...
    Libre parce que nous avons refusé de suivre...

    Enfin concernant les débats, je citerais la Loi de futilité de Parkinson: "En discutant de l'abri à vélo, le débat dévie vers la question de savoir si le meilleur choix de la toiture serait en aluminium, amiante, ou fer galvanisé, plutôt que de savoir si la construction d'un abri serait une bonne idée ou non."
  • dj3c1t écrit:
    mais pour tout dire, je sais pas si je vais pouvoir tenir longtemps dans cet exercice d'argumentation face à la vision "promo-centrée" qui déferle sur le libre. Et je vais peut-être tout simplement voir si je peux pas m'attraper une licence moins moisie que CC (voir en pondre une) et continuer de juste faire mes bruits pépère du coté de RSR et basta.

    Pour tout dire, là, c'est pas mal un baroud d'honneur en ce qui me concerne. Un peu de triturage de neurones pour voir si sur dogma y'a moyen de se mettre OK sur une approche commune. Et si ça foire, je choppe le maquis comme on dit.

    Je suis exactement dans le même état d'esprit du "baroud d'honneur". A ceci près que ce qui me lasse, ce n'est pas seulement la vision "promo-centrée", mais aussi la tendance à un certain mysticisme de l'abstraction creuse (sempiternel blablah pour définir la liberté, la création, l'art...) qui refuse systématiquement d'analyser les rapports de force concrets (sociaux, politiques...) et d'en tirer des conséquences pratiques, l'individualisme libéral-libertaire stérile, la dépression chronique des non-dupes à qui on ne la fait pas et qui sont revenus de tout avant même d'y être allés... J'ai moi-même été partie prenante de ces travers, mais je crois avoir mûri et j'ai l'impression que le libre est resté bloqué sur 2006. Je ne me sens plus du tout en phase avec ce libre-là.
    Avant de "prendre le maquis", j'aurais bien aimé toutefois que se pointe la relève, tout de même...
  • collegue écrit:
    3 je commence à être persuadé que le monde artistique doit absolument s' émanciper du monde du logiciel libre... tout en gardant des liens profonds, mettre en avant ses propres particularismes, pratiques, terminologie etc (propre licence? charte commune?)

    4 revenir sur les fondamentaux de partage, communauté... et encore mettre en avant LE/les particularisme (s) de la "musique libre" qui comme le souligne christophe , est basée sur la notion de partage, mais aussi d' entraide... bref cet histoire de LIEN social, vraiment important à mes yeux, ou l' humain devait surplanter le monétaire.

    Les propres particularismes du libre me sautent clairement aux yeux quand on parle de créations communes, collaboratives, type de ce qui se faisait par exemple sur MCP. Néanmoins, je pense que ces pratiques là existaient bien avant nous.

    Autant on se doit de présenter les cultures libres comme autant de nouvelles manières de créer, autant, les outils portent en eux une vision de ce que devraient être les pratiques culturelles (Read Only VS Read Write, par exemple). C'est pour moi vachement important de mettre en avant ces initiatives, en somme, ce que permettent ces licences, les rapports entre les gens.
  • le rapport d'importance licence/oeuvre est a équilibrer, bien sûr.
    Je serais tenté de dire que la démarche est punk dans le concept d'autogestion, mais punk qui a mûri (vieilli ?) car la reflexion pousse aussi du côté de la légalté, dans le sens " existence juridique" .
    C'est do it yourself, mais pas no future.
    Ce mouvement emprunte aussi à la base de la réaction du mouvement electro avec la désacralisation de l'artiste au profit de son oeuvre (u dj derrière un mur de son et non plus une scène avec les projecteurs braqués sur lui). Cela est ultra cohérent avec l'époque de la numérisation dans laquelle nous sommes entrés.
    Ce qui explique aussi la difficulté à le transformer n quelque chose de concret, à le transposer " dans le monde réel ".
    Qu'il est dur de définir une idée !
  • Hey Collegue !
    n' avons nous pas ,trop érigé en DOGME sacré les licences, alors qu'elles ne sont qu'un simple outils juridiques mis à disposition de chacun ( et par conséquent, chacun y met ce qu'il veut derrière)... en gros, ce ne sont pas les licences le plus important, mais bel et bien ce que l' on en fait.. l' aspect juridique à outrance ( droit permission cession etc) au détriment de l' aspect philosophico-idéologico-militant?? ( d' ou depuis quelques temps une rélle volonté chez RSR d' expliquer "la pratique" l' esprit" plutôt que l' aspect juridique.
    carrément
    et en matière de point de rupture vraiment flagrant entre l'outil juridique et la pratique, l'accord SACEM / CC se pose pas mal là.

    mais mais mais... ^^
    from Alphonse :
    la reflexion pousse aussi du côté de la légalté, dans le sens " existence juridique" .
    l'aspect juridique est important dans cette histoire. non pas parce que "cession" "article machin" "droit bidule" etc, mais bien pour raconter de manière concrète cette volonté de partage. Je crois qu'on est tous ok pour dire que les textes de loi, c'est pas ce qui compte ici. Par contre, ce qui à mon avis compte (et du moins ce qui me fait continuer à utiliser les licences libres), c'est qu'elles rendent le partage explicite. C'est un engagement des auteurs vis à vis des mélomanes pour leur assurer que c'est VRAIMENT du partage (d'où l'absurdité à mon sens des 3.0 FR). A partir du moment où le CPI donne la possibilité aux auteurs de brouter grave les mélomanes, on peut pas attendre de ces derniers qu'ils nous croient sur parole quand on leur dit que c'est libre.

    Il faut leur dire clairement ce qu'on entend par là. d'où ce thread qui me semble indispensable. pas vraiment pour savoir quelle licence est libre ou pas (...) mais bien pour savoir ce qu'on entend par liberté dans le domaine musical. Et ensuite, mais seulement ensuite, si en plus on arrive à en tirer une licence, voire une charte alors ce sera gagné (disons au moins pour un moment...).
    ce qui me lasse, ce n'est pas seulement la vision "promo-centrée", mais aussi la tendance à un certain mysticisme de l'abstraction creuse (sempiternel blablah pour définir la liberté, la création, l'art...) qui refuse systématiquement d'analyser les rapports de force concrets (sociaux, politiques...)
    j'avoue que le débat, là, en est pas encore vraiment tout à fait à un stade où on va pouvoir en tirer des applications concrètes ^^

    mais je trouve ça chouette quand même, toutes ces réactions. même si certaines sont assez éloignées de mes préocupations, ça me fait quand même plaisir de voir que finalement la question intrigue, interpelle. et que même si certains n'arrivent peut-être pas à bien exprimer ce qu'ils voudraient dire, on sens quand même une volonté de participer, d'apporter son grain de sel à l'histoire et ça faisait tellement un bail que ce genre de sujet n'avait pas attiré autant de monde sur ce forum que même si des fois c'est un peu rock 'n roll, ben franchement, ça fait plaize à voir.

    râaa puis y'a des trucs qui ont été dit ici et qui me semblent vachement interessants quand même. pour en citer deux au passage qui m'interpèllent pas mal, je dirais : cette histoire de non-exclusivité, et la charte qui repointe le bout de son nez ^^
  • charte zone libre v2 ?
    hum,
    l'expérience montre qu'un gros travail de balisage doit être effectué avant d'aborder le sujet.
    Au risque de s'y perdre !
  • Oui Alphonse, faut baliser... c'est bien l'idée de ce thread ;) et c'est sans doute effectivement un gros boulot.

    Bon.
    J'ai rédigé un petit texte que je vous propose ici. ça ressemble à une ébauche de charte, mais c'est surtout en ce qui me concerne un récapitulatif du sujet qui me préoccupe ici.
    Préambule :

    La culture est riche. Riche au sens de la diversité de ses composantes. La culture est aussi vivante. Et sa diversité perdure tant qu'elle est transmise, et donc tant qu'elle rencontre des personnes qui non seulement veulent la transmettre mais en ont aussi la possibilité.

    Chacun a la possiblité de créer et de participer à la richesse culturelle, de même que chacun est libre d'apprécier ou non une oeuvre, et d'avoir le désir, ou non, de la transmettre. Le fait cependant d'en avoir la possibilité repose sur les moyens qui rendent les oeuvres accessibles (lieux de diffusion, technologie...), mais aussi sur la legislation, qui défini un cadre de transmission par défaut des oeuvres culturelles.

    Un certain nombre d'auteurs adoptent donc une démarche volontaire de partage, pour rendre leurs oeuvres explicitement accessibles sur le plan législatif et utilisent des licences dites "libres". Ces licences précisent les droits accordés sur les oeuvres et permettent donc de légaliser le partage.


    Constat :

    Il existe beaucoup de licences libres, toutes très différentes les unes des autres. D'une manière générale, toutes ces licences autorisent au minimum la copie et la rediffusion dans un cadre non commercial.

    Mais la souplesse d'utilisation de ces licences est à la fois un atout et un inconvénient. C'est un atout car elle n'emprisonne pas les acteurs de la culture dans un cadre stricte et figé. Mais c'est aussi un inconvénient car ces licences peuvent être utilisées dans des situations qui s'écartent d'une certaine éthique de la libre diffusion.


    Objectif de ce texte :

    Ce texte a pour objectif de clarifier cette éthique de libre diffusion en mettant l'accent sur quelques notions de partages et d'accessibilité des oeuvres, pour définir une certaine vision des libertés qu'impliquent ces licences "libres".


    Engagement des auteurs :

    Ne pas avoir délégué une partie de la gestion de ses droits à un tier de manière exclusive. Si certains droits ne sont pas autorisés par défaut, le seul interlocuteur obligatoire pour discuter d'une autorisation doit rester l'auteur. D'autres interlocuteurs sont possibles. L'auteur peut par exemple être membre d'un collectif ou d'une association qui gère ces droits de manière collective, mais ce collectif ou cette association (...) ne doit pas demander d'exclusivité pour la gestion de ces droits (*).

    Les libertés accordées sur une oeuvre ne doivent pas être annulées par la suite (par exemple en changeant de licence pour une licence plus restrictive). De nouvelles libertés peuvent par contre très bien être ajoutées dans le temps.

    (*) là, je raconte ce que j'ai pu comprendre des remarques de taro, mais ça se peut que je sois complet à l'ouest ^^

    disons là, ça se résume pas mal à un certain nombre d'engagements des auteurs. Mais on pourrait aussi étendre ce texte pour y ajouter des engagements pour les sites, les plateformes, enfin d'une manière générale les organismes qui font de la diffusion d'oeuvres libres. à ce sujet, y'aurait peut-être des choses à voir sur les CGU et la façon dont elles peuvent interférer avec les licences...

    ... d'autres idées ?
  • constat :
    peut-être développer la notion de culture détachée de notion marchande
    inconvénients : la multiplicité des licences et leur portée relative peuvent perdre l'artiste non initié en matière juridique.

    objectif
    Ce texte a pour objectif de proposer une approche objective des licence dites " libres ", de définir les notions liées de partage et d'accessibilité des oeuvres et d'en retirer un cadre amené par ces reflexions.
  • février 2012 modifié
    @ dj3c1t : La dernière phrase de ta proposition peut être très diversement interpréter.
    Les libertés accordées sur une oeuvre ne doivent pas être annulées par la suite (par exemple en changeant de licence pour une licence plus restrictive). De nouvelles libertés peuvent par contre très bien être ajoutées dans le temps.

    ça veut dire qu'on ne peut refermer la source original d'une œuvre (tout en laissant les copies existantes sous leur licence native) ? auquel cas je serais contre.

    ou alors ça veut dire qu'on ne peut refermer une œuvre et toutes ces copies inclues ? auquel cas je suis d'accord.

    Car un auteur peut s'il le souhaite déterminer que à partir d'un moment T une œuvre n'a plus de raison d'être distribuer sous tel ou tel licence et que donc la source se trouve supprimer ou refermée.


    Pour vous donner ma vision du Libre, il s'agit pour moi de la combinaison de 2 facteurs historiques : les Licences et le Hacking.
    Les licences représentent à la fois une réalité pratique et juridique. Et un moyen de représentation pour l'auteur, ce qui explique ma quête de la licence qui nous réunirait tous car je comprend la plupart des reproches formuler envers la LAL que je chéri plus que tout au monde (ironie indeed).
    Le Hacking est à la fois le partage, que vous avez mentionner, l'envi d'évolutions, de changements et de curiosités. C'est aussi une affirmation des usages et de l'éthique qui a émergé de ces usages.
    edit : Et puis Partage et Hacking ça fait Parking.
  • bon en fait partir sur une charte dans ce thread, ce serait peut-être domage car ça risquerait de figer un peu les idées... je trouve ça bien en fait de garder ce thread ouvert sur la façon dont chacun envisage le libre, de manière assez générale.

    donc j'ai ouvert un nouveau thread pour la charte par là (j'y répond à ta question, Decay).

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