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CC, LAL, commercial, non commercial, etc..

Il existe plusieurs licences libres, permettant de faire divers choix sur les droits accordés ou non aux utilisateurs.

Ces lcences ont le vent en poupe actuellement, en général, le mouvement du libre, originé dans le monde du logiciel, se répandant et devenant très populaire dans d'autres domaines, comme l'art et la musique.
Les trois libertés fondamentales sont : - liberté de copier, liberté de modifier, liberté de distribuer. (pour plus de détails quant aux logiciels libres : voir ici)

L'adaptation de la philosophie du logiciel libre à d'autres champs de l'activité humaine, comme la musique, suppose une adaptation, et pose certaines questions. (cf. ici & ici

Il y a notamment la distinction, qui produit discussion voire querelle parfois, entre Open source & copyleft, qui n'est pas mon objet ici.
La spécification 'non commercial', possible dans certaines licences, est aussi un sujet de discussion :

Certaines licences autorisent la redistribution "à titre onéreux ou gratuit" (cf. article 2.2 de la LAL: Licence Art Libre) pourvu seulement que soient respectés les termes de la licence, d'autres soumettent cette possibilité de redistribution commerciale à demande d'autorisation, par ex. les licences Creative Commons 'non-commercial' voir ici les CC nc, qui spécifient : "vous ne pouvez user de cette oeuvre dans un but commercial", mais ajoutent "toute condition de cette licence peut être modifiée si vous obtenez l'accord de l'ayant droit" (ces 2 traductions sont de moi.)

Je voudrais maintenant seulement poser une question : l'utilisation de ce type de clause 'non commercial' n'est-elle pas une adaptation pertinente du système des licences libres au monde de la musique ?
En effet, la question de la diffusion est très différente pour un logiciel et un morceau de musique.
A l'ère numérique, le support est certes souvent le même : cd de données ou audio, fichier numérique sur le réseau ; logiciel comme musique libres peuvent être copiés, téléchargés, etc..
Mais il y a une différence fondamentale, qui est la possibilité de diffusion radio, télé, etc.. de la musique : la clause 'non commercial', qui soumet la diffusion commerciale à autorisation de l'auteur ayan-droit, n'est-elle pas un moyen tout à fait légitime d'assurer une gestion correcte de ses droits face à des gros diffuseurs comme des radios commerciales ou des chaîïnes de télévision, pour des musiciens qui voudraient vivre de leur musique ?
S'ils se prémunissent contre ces appétits commerciaux qui ne pourront être taxés de 'libre', en seront-ils pour autant moins 'libre', leur musique ne méritera-t-elle pas pour autant la qualité de musique libre, tant que la licence sous laquelle ils la déposent garantit la copie, la modification, la diffusion et distribution privées, et ne fait que soumettre à autorisation la diffusion et distribution commerciale ?
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Réponses

  • tout à fait d'accord avec toi sur ce point.. Je me suis déjà pris la tête à ce sujet avec des informaticiens qui considéraient que la restriction "non commercial" était une concession inacceptable à la liberté des licenses..
    mais la musique, ou les oeuvres d'art en général, ne peuvent ête traitées comme du code informatique à mon sens du moins (et dieu sait si je remercie chaque jour les créateurs de php python linux et le W3C)
    déjà : ça me rendrait fou qu'un type grave un des cds que j'ai sorti afin de le revendre ou qu'Obispo se fasse des couilles en or avec une chanson que j'aurais écrite, alors que : je sacrifie mes droits d'auteur afin que le plus grand nombre puisse jouir gratuitement ou à très bas prix de cette musique, je peine à payer mon loyer, je galère comme un malade etc..
    Ce qui me parait essentiel au niveau des licenses libres, c'est la notion d'héritage, une oeuvre dérivée d'une oeuvre libre (une reprise par exemple), et a fortiori une copie, doivent hériter des caractères de la license libre originelle. je crois bien que toutes les licences libres mentionnent explicitement ce point.
    La réalité du marché de l'art et la précarité de la vie d'artiste justifient à mon sens qu'une commercialisation éventuelle de l'oeuvre libre (ou plutôt d'un support contenant une copie de l'oeuvre) soit conditionnée par l'autorisation de l'artiste. ça me semble JUSTE (du point de vue moral et pragmatique) même si c'est difficile à défendre philosophiquement c'est vrai.
    Chez another record par exemple, l'artiste nous autorise à commercialiser des copies de son oeuvre, mais il reste tout à fait libre de ressortir son disque ou ses chansons sur un autre label, d'effectuer ses propres tirages etc.. Il sait très bien qu'on ne fait pas de bénéfices et que l'argent récupéré par ce biais servira à faire d'autres disques d'autres artistes ou de lui-même, ou pourra permettre de faire une promo plus importante etc.. Maintenant on ne s'oppose pas à ce qu'il négocie avec un autre label etc.. On l'encourage même quand on sent que c'est la possibilité pour lui de passer à l'étage supérieur, avec un soutien plus important etc..
    maintenant, il est vrai que la plupart des maisons de disques non-associatives doivent engranger des bénéfices et se constituer un catalogue etc.. Donc impose à l'artiste de leur céder ses droits sur les oeuvres. Du coup, il n'est plus en mesure de négocier quoi que ce soit et délègue la commercialisation de son oeuvre exclusivement à une entreprise, qui espère en tirer profit (ce qui est bien normal tout compte fait, quand vous claquez des centaines de milleirs d'euros pour promouvoir un scud, vous espérez en récupérer au moins autant :)
    Mais quid dans ce cas des licenses libres ?????
  • D'accord également, en tant que musicien, avec la possibilité de restreindre les usages commerciaux de sa musique. Derrière la musique, il y a le sens qu'on y met, et ce sens (souvent politique dans le cas des musiques alternatives) est souvent, aujourd'hui, lié à une contestation du marché. Ca, que les informaticiens n'arrivent pas à l'intégrer, ça ne m'étonne pas et j'ai eu mainte fois l'occasion de m'engueuler avec des représentants de la doxa du libre... J'avais mis mes titres sous LAL, et comme Bituur le sait, c'est après des engueulades avec des halatoyas linuxien sur Copyleft_Attitude, que j'ai éliminé toute référence à la LAL de mon site et quitté Copyleft_attitude : depuis, je donne mes mixes sans faire la moindre référence à aucun système de licence. Finalement, je ne m'en porte pas plus mal. Je précise afin d'éviter tout malentendu, qu'il ne s'agit pas dans mon esprit de remplacer une doxa par une autre : vendre sa musique ne me semble pas nécessairement négatif. En revanche, refuser qu'on prenne en considération le sens attribué à sa pratique musicale par un auteur, quand celle-ci consiste à refuser le marché, est une attitude rien moins qu'autoritaire que je n'accepte pas. Je crois que les licences CC seraient plus adaptées à mon cas, mais ayant déjà déposé mes titres sous LAL, je crains de ne plus pouvoir revenir en arrière. C'est pourquoi, j'ai éliminé toute référence au droit autour de mes productions musicales : on vit très bien sans !

    +A+
  • drone a écrit :
    "En revanche, refuser qu'on prenne en considération le sens attribué à sa pratique musicale par un auteur, quand celle-ci consiste à refuser le marché, est une attitude rien moins qu'autoritaire que je n'accepte pas"

    oui oui oui c'est exactement ça ! à 100% d'accord. j'ai rien contre les majors le machin buisness etc.. (on est même un peu obligé parfois d'envoyer un scud aux inrocks par exemple :) parce que bon.. Mais qu'on nous empêche pas de suivre le chemin qu'on a choisi c'est tout !
  • Je crois que les licences CC seraient plus adaptées à mon cas, mais ayant déjà déposé mes titres sous LAL, je crains de ne plus pouvoir revenir en arrière
    Question interessante à poser à nos amis de copyleft_attitude : est-on libre de démissionner de la LAL ? ou de toute autre licence d'ailleurs ?
    ou bien est-ce ad vitam eternam qu'on est sous une licence copyleft quand on en a choisi une ?

    En tout cas, du côté de l'Electronic Frontier Fondation, c'est tranché :
    Ils recommandent maintenant d'utiliser la licence CC attriibution-share alike 2.0 en lieu et place de l'OAL 2.0... alors...
  • paraît que le logo des creative commons n'est pas sous license libre :)
    si si.. j'ai lu ça quelque part (excusez j'ai la flemme de vérifier mes sources).
    d'autre part, il y avait bien une version prévue adaptée au droit français ?? J'avais suivi ça puis j'ai lâché le truc (trop compliqué pour mes compétences juridiques minables).
    La question de changer de license est étrange. On se l'est posée en fait. Actuellement la plupart des artistes du albel quand ils choisissent une license libre, se contentent de suivre mon merveilleux conseil : adoptez la Yellow open music license (http://openmusic.linuxtag.org/showitem.php?item=0030). En fait quand j'ai commencé c'est celle qui me convenait le mieux. Maintenant, je me rends compte que tout le monde s'en tape de cette license, et qu'en rance en tous cas les creative commons et la license art libre semblent les plus répandues (mais peut-être je me plante complètement ?).
    A supposer que l'adaptation française des CC permettent de leur donner une véritable valeur juridique (compte tenu du droit français, qui est terrible en ce qui concerne le droit d'auteur), on pourrait envisager de changer pour nos prochaines sorties.
    Mais pour ce qui est des morceaux déjà publiés (au sens : donnés en patûre au public).. Suffirait que sur les prochaines pochettes ou cds je remplace le texte de la Yellow open music par celui des creative commons par exemple. Mais quel sens ça aurait ?
    (ça pourrait être pire.. je pourrais me transformer en pascal obispo et m'inscrire à la sacem.. du coup.. J'aimerai savoir juste pour me fendre la poire si les morceaux réalisés avant l'inscription à la sacem appartiennent de fait au répértoire de la sacem ? déjà que les mecs qui s'inscrivent sont liés apparemment A VIE à cet organisme -enfin tant qu'il existe... Voilà un des aspects monstrueux du droit d'auteur : l'auteur seul prime, les oeuvres sont privées de toute liberté. D'où ce contrat à vie. LIBERONS LES OEUVRES de la tyrannie des auteurs !! voilà ce que j'en dis !)
  • Rico écrit:
    Je crois que les licences CC seraient plus adaptées à mon cas, mais ayant déjà déposé mes titres sous LAL, je crains de ne plus pouvoir revenir en arrière
    Question interessante à poser à nos amis de copyleft_attitude : est-on libre de démissionner de la LAL ? ou de toute autre licence d'ailleurs ?
    ou bien est-ce ad vitam eternam qu'on est sous une licence copyleft quand on en a choisi une

    J'ai déjà posé la question aux juristes de la liste : la LAL étant un contrat, il s'avère que si une oeuvre a déjà été copyleftée, après avoir été placée sous LAL, on ne peut plus la sortir de la LAL. Or, en l'absence de possibilité de savoir si une oeuvre a été ou non copyleftée (vu que personne ne dispose d'un système de traçabilité des usages d'un fichier, à part ces enc... de majors), hé bien on ne peut pas supposer qu'une oeuvre mise un jour sous LAL n'aurait pas déjà été copyleftée à l'insu de notre plein gré. Donc, je suis baisé...

    Ceci dit, je m'en cogne grave, et ça débouche sur Ze maouse question du moment : heu... attention, ça va faire mal : à quoi bon une licence ? Hein ? A quoi bon, si tu te situes dans la configuration qui est la mienne, à savoir que je ne fais pas d'argent avec ma musique, que je me fous du droit comme de la guerre de 14, et que ma musique est proprement un hobby qui n'intéressera jamais personne à part quelques potes et un public à qui je ne vend rien ? Hum ? Sachant à quel point je me désintéresse du droit, n'est-ce pas perdre mon temps que d'avoir passé plus d'un an à tenter de comprendre le Copyleft, à m'être engueulé avec moult informaticien désagréable et obtu ? N'est-ce pas plus pertinent (encore une fois dans mon cas), de ne plus m'occuper de tout ça et de continuer sur ma lancée, comme je l'avais toujours fait avant de rencontrer la LAL, à savoir donner bêtement ma musique à qui n'en veut, et ne plus m'en occuper ensuite ?

    +A+
  • ben tu sais drone
    ça me travaille aussi cette question là (bien que je me foute pas du droit, j'ai des relents de communitarisme au fond de moi, étant un enfant de 68 sans doute, qui souhaite autant que possible être légal.. autant que possible :)

    parce que finalement ça changera strictement rien au final

    en fait plus je fais des disques (et disons que chez another on commence à en avopir fait un paquets et c'est pas fini), plus je me dis que le vrai bonheur c'est quand tu joues avec tes ami(e)s ou pour les murs de ta chambre ou pour les oiseaux de l'étang (bref, je suis de plus en plus hippie).. et tout ce qui suit.. ça me broute parfois. (il faut peut-être un accent quelconque sur le u de broute je sais pas trop :)

    on se dit des fois que si on se bougeait le cul, qu'on rentrait à fond dans le bizz machin on pourrait vendre des disques etc. avec notre gueule dans les magazines.. mais nous on est pas des mondains.. et ça me fatigue à l'avance d'appeler les mecs pour leur dire d'écouter mon scud etc..

    mais en fait, je me demande si le choix des licenses libres ça va pas en deça du droit comme tu dis
    quand j'étais ado j'aurais bien aimé être une star comme morissey
    de fait, je passais trop de temps à jouer les stars et pas assez à composer
    maintenant, je fais pas mal de trucs dans l'art, et j'en éprouve déjà une satisfaction complète
    mes premiers disques étaient totalement téléchargeables.. après j'ai eu une petite distro en espagne, donc j'ai laissé que la moitié des scuds sur le net (question que mon pote espagnol essaie d'en vendre un peu..). Mais en même temps quand je me connectais sur soulseek, je proposais l'intégralité des titres du label en partage. (pour un patron de label c'est pas commun je crois :)
    ce qui est marrant c'est qu'on vend des scuds quand même (enfin pas beaucoup hein :) style, 3 par semaine dans les meilleures semaines un peu plus pendant les concerts.. (enfin ça se saurait si le téléchargement libre faisait baisser la vente de scuds :))

    bref.. les licenses libres je crois que c'est pas pour rien quon a ça dans la peau.. Y'a des enjeux juridiques ok des enjeux philosophiques ok
    mais "donner bêtement ma musique à qui n'en veut, et ne plus m'en occuper ensuite" c'est peut-être le coeur de la motivation des musiciens libres (et qui veulent par dessus tout le rester).

    en fait si y'avait pas tout ce bordel autour des (faux) problèmes de téléchargements, piratages, atteinte au droit d'auteur etc.. c'est clair que je ne me serais même pas poser la question de la license libre..
  • Oui, j'ai bien compris qu'il y avait un enjeu militant (laissons la philosophie de côté, please, ça n'a rien à voir et je suis un puriste qui en a assez de voir cette discipline associée à l'informatique et aux licences), qui consiste à faire la nique aux majors en diffusant le plus largement possible des textes (juridiques, donc) qui ne peuvent que les agacer.

    Mais dans le même temps, on en perd, nous, du temps, avec ces histoires de licence ! Comprendre les textes, en discuter, les tester, cerner les enjeux sociaux, politiques, économiques, juridiques, etc.

    Et mieux vaut ne pas croire que le Copyleft changerait les mentalités : Bituur et Rico savent bien que j'ai eu quelques exépriences très négatives de ce côté qui m'ont montré que sous copyleft comme sous droit d'auteur classique, un profiteur est un profiteur et un limonadier reste un limonadier...

    Pensons également aux autres enjeux : le copyleft, en tout cas son actuelle application sous le format de la LAL, revient à centrer le droit et les pratiques sur l'individu, en général en accompagnement du slogan "non aux institutions". En effet, sans jurisprudence, sans groupe clairement constitué, la LAL c'est l'individu seul contre le marché, de même que sans la Sacem le musicien de base n'a affaire qu'à lui-même (qu'elle fonctionne bien ou non est un problème que je laisse de côté pour ne garder que l'aspect "caisse d'entraide" collective).

    On serait il y a 10 ou 15 ans, j'aurais applaudi des deux mains, en vieil anar : "Bouuuh ! pas beau les institutions ! Bahhhh !". Aujourd'hui que le libéralisme s'étend tel un cancer à l'ensemble de la société, et qu'il n'a rien de plus urgent à faire que de casser tous les systèmes de solidarité, toutes les tentatives de communautarisme, le fait de voir ces licences hyper individualistes prônées par des gens du libre (parfois libertariens, souvent libertaires au sens de l'économie de la jungle...), hé bien je freine des 4 fers... Le contexte, le contexte... il pue le contexte, et il est capable de tuer toutes les bonnes idées, d'en inverser les valeurs.

    J'ai beaucoup (trop) discuté de ça, ailleurs, et il faudrait reprendre les archives de la liste Copyleft_attitude pour voir les positions des uns et des autres, mais ça explique aussi mes doutes actuels.

    +A+
  • ouaip
    me manquent sans doute quelques mois de causeries sur les forums de la copyleft machin (d'ailleurs je sais pas pourquoi, instinctivement, j'y ai pas causé, bien qu'ayant lu un peu :) pour être complètement deg
    je dois vous paraître plein d'enthousiasme non ? argglll
    (ce serait bien nouveau ça qu'on me voit plein d'enthousiasme :)
    cela dit on est assez d'accord non ?
    tu sais moi, c'est les montagnes et jouer de la guitare dans les prés
    alors d'un autre côté
    là je sors en septembre un album qui doit être très bon d'après ce qu'on dit (on ajoute bordel, ça mériterait autre chose qu'une sortie cdr etc...) et en fait, je m'en contrebranle.. (excusez le néologisme)
    donc
    les doutes on peut pas ne pas en avoir je crois
    comme une crevette qui s'attaque à une baleine
    bien sur si radiohead ou michel sardou passaient aux licenses libres ça ferait causer :)
    mais je suis pas sûir que ce soit dans leur intérêt
  • Ouaip, on est d'accord. Et ne t'inquiète pas pour l'enthousiasme : ce n'est pas une maladie. tiens, moi qui ne fais que du live pour le moment, ça m'intéresserait de savoir comment on sort un album. Comment tu distribues ? Produis ? Graves ? Etiquettes ? Livres ?

    J'ai un pote (Juko) qui a sorti le sien, auto-produit mais il était déjà à la Sacem, donc c'est pas du Copyleft son truc. Ca lui a coûté plus de 10000 F pour la prod (studio + gravure, etc.).

    Même si j'aime bien être dans l'éphémère (à la limite des musiques improvisées), j'aimerais également pondre une galette, mais je n'ai jamais réussi à trouver un label). Même les "alternatifs", quand on les contacte, ne répondent pas. En plus, ils t'engueulent quand après leur avoir envoyé une démo, tu oses - crime odieux ! - leur demander leur avis. Ca m'est arrivé avec Jarring Effect, ici à Lyon : dire qu'ils ont une réputation de gens différents, engagés et intègres... pfff...

    +A+
  • en fait pas mal de mecs qui ont fondé un label l'ont fait soir parce qu'ils n'arrivaient pas à trouver un label, soit parce que ça les gonflait d'envoyer des scuds à des labels (ce dernier cas est mon cas :)
    chez another, maintenant on fait que du gravé
    parce que de toutes façons vu les ventes, c'est plus intéressant. Notre meilleure vente doit d'élever à 200 exemplaires (half asleep).
    ce qui est déjà beaucoup de notre point de vue..
    mais bon, ça augemente régulièrement les ventes, EN MÊME TEMPS QUE LES TELECHARGEMENTS (j'insiste : plus on a de telechargements et de concerts plus on vend de scuds)
    sinon..
    on envoie à peu près autant de disques en promo qu'on en vend.. (voire plus dans certains cas)
    on achête nos cdr chez des allemands (pas chers et très beaux, il y a le lien quelque part dans notre page liens, section music)
    nos pochettes plastiques dans une boîte à New York (du coup ça nous coûte autant en frais d'envoi qu'en marchandise)
    l'étiquette est du simple papier transparent un petit rectangle qu'on imprime nous mêmes et qu'on colle sur le cd
    On faut des livrets 4 à 8 pages en papier gris perlé 160g qu'on glisse dans la pochette plastique souple de gauche, on met le disque dans le volet droit avec en plus une feuille de papier fin sur laquelle est noté le tracklisting.
    on privilégie le noir et blanc et les nuances de gris
    par choix esthétique (on n'est pas très rigolo :) et aussi parce que la photocop laser coûte moins cher
    on photocopie les livrets en laser en fournissant les pdf
    (on a donc fait la PAo nous -même)
    puis on découpe on plie etc..
    après y'a toute la promo (c'est-à-dire la trentaine de wenzines et qualques magazines papier et des émissions de radio qui nous suivent)
    au total, le cd complet revient entre 5 et 7 euros (un peu plus quand on le vend par pay pal à cause des frais et un peu plus quand il y a des frais d'envoi style states ou australie)
    on fabrique les disques à la demande
    on fait un peu de stocks de temps en temps (surtout pour, la promo parce que là faut graver un paquet de cds)
    aui début je gravais en solo, maintenant on est 3 dans l'équipe à le faire vu qu'on a de plus en plus de demandes


    quant au pressage... un pressage c'est au minimum 300 ex. (en cd audio, en vinyl tu peux faire moins). niveau coût global, la boîte plastique basic avec un livret basic faut compter entre 450 et 700 euros. basic hein !! ça monte très vite si tu veux un truc chiadé et original et de la couleur.
    Pour débuter je conseille pas. Quand j'ai commencé je faisais du pressage.. résultat je le paye toujours aujourd'hui : et j'ai des cartons de cds invendus..
    Un pressage ne vaut le coup que si tu es certain de vendre tes 300 cds (enfin au moins 150 on va dire) Et là c'est pâs gagné !! c'est énormément de boulot et d'envois et de promos.. tu imagines pas le temps passé pour faire connaître ton truc. Et faut pas rêver.. ton disque à la fnac (enfin à part si tu connais un vendeur il te mettra peut-être dans la case autopro à la fnac de poitiers.. t'en vendra peut-être 2..) pffff..
    donc..
    pour commencer faire de la gravure
    à peu de frais on peut faire des pochettes sympas et originales
    il y a plein d'expériences bargeots dans ce domaine
    des mecs qui font des pochettes en tissu etc.
    nous on fait des boîtes de rangement pour nos cds, qu'on vend en concerts..

    et nous ce qu'on aime c'est sortir des disques qui ous touchent
    or, si tu fais un cd pressé, ça te bouffe un tel budget qu'à moins d'être pourri de tunes d'entrée, tu peux atendre un an avant d'en faire un autre.. Alors qu'avec notre système on fait autant de cds qu'on veut
    exemple, j'ai fait un album instrumental (architectonic#33, things gone away). Des mecs voulaient que je le sorte.. je l'ai mis en téléchargement complet, et on en a vendu à tout casser 10. Mais on s'en branle.. Nous les tunes qu'on touche, ça nous permet juste de sortir de nouveaux disques. Et tout le monde est ok sur le principe : si mon disque marche, ça permettra de faire les disques des autres (et évnetuellement son porchain disque).
    donc on a pas de pression à ce niveau.

    maintenant si on avait un jour un gros succès, style 500 demandes par mois, là ou on envisagerait, peut-être pas un pressage, mais de faire graver le disque par une boîte qui aurait des robots de gravure :)
    parce que à la main ça devient un peu cho parfois, tu y passes tes journées.. et des fois t'as pas le temps..

    bref..
    faut aimer le travail manuel ça c'est clair :)
    si tu as d'autres questions je te répondrais avec plaisir

    c'est vrai qu'au niveau label on croule arfois sous les disques à écouter
    moi je préfère qu'on m'en envoie plus
    je suis trop débordé pour écouter sérieusement
    mes copines et copains le font très bien
    si : un truc que je ne supporte pas : les mecs qui t'envoient un scud pressé digipack qui coûte la peau du cul et te demande de les sortir parce qu'ils ont une réel potentiel commericla que c'est les nouveaux kyo (et en plus ils sont souvent inscrits à la sacem)
    là je réponds : et notre charte elle est faite pour les martiens ?
    les mecs ils prennent un annuaire de labels et te balancent le même message qu'à universal à la virgule près
    putain si on avait les moyens de se payer des digipack pfffffff
  • Merci pour ta réponse. En fait, moi aussi je grave mes CD à la mano, et je fais mes pochettes en photocopie. C'est d'un chiant je trouve, toutes ces manips ! Pour ma question, je pensais plus à l'aspect production en fait : quel est l'apport de ton label aux groupes, de ce point de vue ? Vous avez un studio d'enregistrement, ou vous utilisez directement ce que vous fournissent les groupes ? Vous faites du "booking", ce genre de chose ?

    +A+
  • tout dépend des projets
    certains projets sont directement lo-fi donc enregistrés at home
    d'autres demandent un peu de studio, mais là c'est le groupe qui finance ou bien nous (mais c'est clair que ça dépend de la taille du projet, on peut aider un peu parfois..)
    après il y a le mixage le mastering
    un de nos amis a son propre home studio donc ça aide
    Ce qu'on apporte aux artistes c'est surtout de faire connaître leur travail. D'abord par le biais du "réseau" :) tous les genres de musiques ont leur réseau -des webzines, des programmes radios, les autres labels etc.. Donc on envoie nos disques au réseau, on met des morceaux en téléchargement, on balance nos infos sur notre mailing list etc.. Pour notre zique (indie folk post-rock slo-core etc..), les concerts sont un bon moyen de se faire connaître. Tout ça c'est d'abord une question d'entraide mutuelle entre labels, zines, assos etc..
    Mais ça reste très artisanal, surtout chez nous, et c'est un choix assumé.
    De fait, même si on commence à avoir une petite notoriété, on n'a vraiment pas envie de passer à la vitesse supérieure. Parce que là faudrait passer son temps à faire du buzz machin buisness et c'est pas notre truc..
    Mais les artistes sont contents. Pour certains, sortir chez another c'est un premier pas, d'autres savent qu'ici ils pourront sortir des choses dont els autres ne voudraient peut-être pas, et il y en a aussi qui n'ont absolument pas envie de changer de crémerie et qui se sentent bien chez nous même si ils n'ont aucune chance de devenir des stars :)
    De plus en plus de labels comme le nôtre existent, et tout ça mis en relation, ça permet de faire connaître sa musique sans passer par les modes de promo traditionnels. Et du coup ça marche : half asleep et gâtechien sont maintenant bien connus dans le milieu indie et sortirons leur prochain scud sur des labels plus importants avec plus de promo.
    Mais c'est clair que notre but c'est pas de vendre des disques mais de faire connaître les musiques qu'on aime. Donc c'est cool.. pas de pression budgétaire, suffit juste d'équilibrer les comptes. On peut se concentrer uniquement sur le travail artistique.
  • Voilà un discours qu'on aimerait entendre plus souvent ! Bravo ! A une période où seuls les gros machins trouvent de l'écho, c'est absolument nécessaire de revendiquer comme tu le fais les échelles gérables humainement, et l'aide à l'émergence. Côté tek, ça fonctionne aussi un peu comme ça au niveau des réseaux d'entraide et de diffusion, même si la tendance chez pas mal d'alternatifs est aujourd'hui au gigantismes (des teknivals à 90000 spectateurs...). On est un certain nombre à lutter contre cette tendance.

    +A+
  • ouaip y'a des réseaux qui se montent pour tous les styles de zique.. mais c'est vrai qu'il est rare que les différents réseaux communiquent. Forcément on va pas aux mêmes concerts, on fréquente pas les mêmes sites webs etc..
    dans mon idée, je pense qu'à terme on aura d'un côté les grosses machines majors et autres, qui vendront peut-être encore des scuds ou des produits dérivés (surtout) dans quelques grandes chaînes de "disquaires" (qui vendro,nt en fait surtout des produits dérivés :) en se concentrant uniquement sur la cible des dix-treize ans (ah mince c'est déjà un peu le cas :)
    et puis des dizaine de milliers de petits labels sur le net ou ailleurs (??) qui ne feront peut-être même plus de disques au sens "copier la musique sur un support matériel et solide".
    Enfin.. c'est un des modèles possibles..
  • septembre 2004 modifié
    Bonjour !

    Je relève des choses qui m'interpèlent dans ce très intéressant débat.

    Selon dana...
    La question de changer de license est étrange. On se l'est posée en fait. Actuellement la plupart des artistes du albel quand ils choisissent une license libre, se contentent de suivre mon merveilleux conseil : adoptez la Yellow open music license (http://openmusic.linuxtag.org/showitem.php?item=0030). En fait quand j'ai commencé c'est celle qui me convenait le mieux.

    Personnellement c'est aussi la licence que j'ai choisi. Seulement voilà, depuis quelques jours leur site est complètement H.S. alors j'espère qu'ils n'ont pas tout simplement mis la clef sous la porte sans rien dire à personne... :?

    Sinon je sens que je vais devoir être obligé d'adopter une autre license comme, au hasard, la Creative Commons Non Commercial.

    Pour ma part, je ne diffuse ma musique que sur mon site, en téléchargement gratuit, et j'encourage les utilisateurs à la distribuer à leur tour via le réseau (que de soit en toute légalité avec un logiciel P2P, par e-mail à leurs amis, ou encore sur leur propre site).

    Alors qu'est-ce que ça va bien pouvoir faire que je change de licence étant donné que les clauses seront peu ou prou les mêmes (pas d'utilisation commerciale, le reste étant autorisé) ?

    Les fichiers musicaux que je distribue ne font aucun état de la licence sous laquelle ils sont placés. Tout ce que j'indique dans les tags MP3 prévus à cet effet c'est la mention du copyright (même si le terme peut paraître inapproprié, c'est bien ce qu'ils recommandaient de faire sur le site de la Yellow open music license...).

    Un autre point que je trouve intéressant a été soulevé par drone...
    à quoi bon une licence ?

    Pour moi une licence, ça sert avant tout à protéger mes oeuvres des vilains pas beaux qui voudraient en faire n'importe quoi, notamment en retirer des sous à l'insu de mon plein grès...

    Maintenant se pose la question de la valeur juridique de ces licences dans notre pays.

    Pour ce que j'en sais, en droit français la seule chose qui peut donner raison à l'auteur devant les tribunaux c'est ce qu'on appelle "la preuve de l'antériorité". Il faut que vous puissiez prouver que c'est bien vous l'auteur de l'oeuvre et pour cela, une seule méthode : vous envoyer à vous même, en recommandé simple, un exemplaire de votre oeuvre que vous vous gardez dans un coin sans jamais l'ouvrir, le cachet de la poste faisant foi.

    Après, si un couillon de requin aux dents longues prétend que votre morceau est à lui et bien vous êtes juridiquement en position de lui répondre : "Que nenni l'ami !"

    Et pour ce qui est de l'usage commercial, je me demande dans quelle mesure qui que ce soit pourrait se permettre une telle chose sans détenir lui-même une preuve écrite (un contrat donc) que vous l'y avez autorisé. Non ?
  • Virgo écrit:

    Un autre point que je trouve intéressant a été soulevé par drone...
    à quoi bon une licence ?

    Pour moi une licence, ça sert avant tout à protéger mes oeuvres des vilains pas beaux qui voudraient en faire n'importe quoi, notamment en retirer des sous à l'insu de mon plein grès...

    Maintenant se pose la question de la valeur juridique de ces licences dans notre pays.

    Pour ce que j'en sais, en droit français la seule chose qui peut donner raison à l'auteur devant les tribunaux c'est ce qu'on appelle "la preuve de l'antériorité". Il faut que vous puissiez prouver que c'est bien vous l'auteur de l'oeuvre et pour cela, une seule méthode : vous envoyer à vous même, en recommandé simple, un exemplaire de votre oeuvre que vous vous gardez dans un coin sans jamais l'ouvrir, le cachet de la poste faisant foi.

    Après, si un couillon de requin aux dents longues prétend que votre morceau est à lui et bien vous êtes juridiquement en position de lui répondre : "Que nenni l'ami !"

    Et pour ce qui est de l'usage commercial, je me demande dans quelle mesure qui que ce soit pourrait se permettre une telle chose sans détenir lui-même une preuve écrite (un contrat donc) que vous l'y avez autorisé. Non ?

    il y a d'autres dimensions à cette question qui m'ont fait opter pour le zéro licence, bien que je reste attentif à ce qui se dit et se passe du côté du Copyleft.

    D'une part, avec le, type de musique que je fais, il y a peu de chance pour qu'une exploitation commerciale en soit tirée. Je sais bien que TF1 vient de sortir une compil "le son des free" à partir de DJ qui ont acceptés de se vendre au plus offrant, mais je suis persuadé que rien n'a été fait derrière leur dos : les gros opérateurs de l'industrie culturelle ne sont pas à une mélodie préfabriquée près, et je vois mal EMI se dire "oh, ce que drÖne fait est tellement génial qu'on va le sortir commercialement derrière son dos". Non, la démarche sera toujours pour eux soit de récupérer des concepts globaux dans une perspective de marketing ciblé "jeunes" (la techno, les raves, les free, l'imagerie du DJ avec sons casque, etc.) mais certainement pas le titre barré du obscurs musicien dans mon genre. Au pire, si tu ponds une mélodie qui accroche et sonne grand public, ils paieraient un requin de studio pour la relever et la transformer en quelque chose d'encore plus banal et vendeur, avec juste ce qu'il faut de différence par rapport à ton original pour que le droit ne leur pose pas de problème.

    D'autre part, après plus d'u an de discussion avec les gens de Copylet_attitude, j'ai compris que du côté de la LAL, nulle organisation structurée ne verrait jamais le jour pour des raisons idéologiques (le complexes des anars de base : "s'organiser c'est pas bien"). Ca, plus le fait que nulle jurisprudence ne vient valider concrètement l'existence de la LAL, plus le fait que personne n'a envie ni les moyens de se lancer dans un procès contre EMI ou Sony pour tenter le coup et vérifier la robustesse juridique d'une licence, hé bien tout ça mis bout à bout signifie qu'une licence n'a, à ce jour, aucune valeur juridique *attestée* : sa velur est seulement de l'ordre de la croyance, du postulat. P'tet bien qu'oui, p't' bien qu'non...

    Dans ces conditions, soit tu milites activement pour le changement du droit (ce qui est légitime), soit tu te dis que le droit ne changera que si les gens s'en donnent les moyens et font du lobbying réaliste : la LAL ne fait pas ça. C'est beaucoup de bla bla, et peu de concrêt. Sans compter les gens qui enfourchent le cheval des attitudes "alternatives" pour se faire un nom dans unen perspective de carrière future, soyons-en conscient...

    j'aurais aimé passer sous une autre licence, genre pour militer avec musique-libre.org dont je me sens plus proche que Copyleft_Attitude. Mais paraît-il, une fois déposé sous LAL, tu n'as plus le droit de changer de licence si tu as déjà été copylefté.. or, comme aucun suivi des oeuvres copyleftées n'est possible faute d'organisation, et que j'ai été copylefté (je ne l'ai appris bien souvent que par hasard, car là encore, les alternatifs se comportent de la même manière que les requins du marché : je prends, et je ne préviens pas, que tu sois d'accord ou pas, rien à foutre, t'es juste un sample de plus ou de moins sur une liste de musique au mètre, surtout du côté des réalisateurs de docu ou de fiction...). Bref, au point où j'en suis, je n'ai plus trop cherché à m'engager.

    Si je pouvais changer, ce serait pour une licence de type CC avec interdiction de vente de mes titres, et obligation de me demander mon accord préalable.

    +A+
  • Merci pour ta réponse drone. :-)

    Je suis d'accord avec toi pour dire que la validité juridique des multiples licences libres est encore toute théorique.

    On nage dans un flou artistique évident et, pour l'instant, l'attention du législateur est à mon avis davantage portée du côté de l'intérêt des majors...
    Si je pouvais changer, ce serait pour une licence de type CC avec interdiction de vente de mes titres, et obligation de me demander mon accord préalable.

    Tu as au moins une consolation, c'est que tu seras libre de le faire pour tes futures oeuvres.
  • Virgo écrit:

    Tu as au moins une consolation, c'est que tu seras libre de le faire pour tes futures oeuvres.

    Oui, mais je précise que mon accord ne serait nécessaire que pour une exploitation commerciale. Qu'on me copylefte, ça ne me gène pas, sinon, je ne vois pas ce que je ferais ici ! Ma phrase n'était pas claire je trouve. Du coup, ça serait laquelle, la licence la plus adaptée ? Une CC il me semble, mais j'ai plus remis le nez dans ces histoires de licences depuis des mois et des mois...

    +A+
  • CC by-nc-sa : Creative Commons attributive - non-commercial - share alike
    voir ici : http://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/2.0/
    en anglais seulement, le projet de traduction français sommeille un peu en ce moment, trop de taf je pense pour les deux traducteurs...
    en gros :
    attributive : créditer l'auteur
    non-commercial : toute utilisation commerciale soumise à autorisation
    share alike : doit être re-distribué sous licence 'équivalente' ou 'accordant les mêmes droits'

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