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Help. Moi pas comprendre Bernard Miyet !
"La liberté de l'internaute, celle de choisir sa musique, c'est aussi la liberté du créateur. Voilà un enjeu culturel et sociétal majeur."
Bernard Miyet, Président du Directoire, La musique en morceaux, nov.2004 (à ne pas confondre avec Bernard Minet, chansonnier de son état)
Ces deux phrases laissent une impression étrange. La première mêle de manière assez obscure la liberté de l'internaute et celle du créateur, et manifestement, il est question de musique, soit. La liberté du créateur et de l'internaute consiste en une même chose : choisir sa musique. On peut le reformuler ainsi. Mais cela n'aurait aucun sens. On sent bien que s'opère au contraire ici un déplacement plus subtil -et manque dans ma citation toute l'argumentation qui justifie ce déplacement. L'internaute - l'usager d'internet j'imagine- bénéficierait d'une liberté toute spéciale, en tant qu'internaute : celle de choisir sa musique. Bien : les internautes, qui, comme on le sait, sont tous sans exceptions des amateurs de musique, ne se connectent sur internet que dans ce but, sont libres de choisir leur musique. On s'en réjouit du côté des internautes. On se réjouit que ce droit nous soit reconnu, même si c'est de la bouche du président du directoire de la sacem, et même si, pour la majorité d'entre nous, on n'avait pas attendu qu'on nous le dise pour effectivement choisir d'écouter la musique qui nous plaît, et ne pas écouter la musique qui ne nous plaît pas. Notez au passage que cette liberté de choix n'est pas véritablement spécifique aux internautes, et il me semble, si mes souvenirs sont exacts, qu'on n'a pas attendu internet et Monsieur Miyet pour effectivement considérer que nous avions le droit d'écouter ce que nous voulions écouter - il n'en a pas été ainsi à toute époque et en toute nation, il n'a pas toujours été bien vu, sinon autorisé, d'écouter de la musique composée par des nègres par exemple. Plus étonnante est cette mention de la liberté du créateur. Etant à la fois l'un et l'autre quand l'envie m'en prend, c'est-à-dire internaute et créateur, j'ai peut-être quelque légitimité à me sentir concerné par cette affirmation de Monsieur Miyet (dont j'ignore au fait s'il est lui-même internaute et/ou créateur à ses heures perdues). Et là je ne vois pas non, je ne vois pas dans propre expérience comment s'articuleraient ma liberté d'internaute et ma liberté de créateur. Par exemple, j'écris une chanson. Bien. C'est un bon début non ? Suis-je libre de ce point de vue en tant que créateur ? Oui, dans un certain sens. Je pourrais plutôt aller chercher du travail ou faire un footing (ce serait peut-être plus raisonnable, meilleur pour mon porte-monnaie et ma santé). Maintenant, supposons qu'en tant qu'internaute – puisque j'ai ce privilège rare de porter les deux casquettes – je télécharge maintenant une chanson sur internet, selon mon libre choix comme le dit Monsieur Myiet. Bon. Dans les deux cas, je peux admettre que d'une certaine manière ma liberté soit en jeu. Mais j'ai beau triturer le problème dans tous les sens, je ne vois pas bien en quoi ces deux libertés seraient liées. Sans doute suis-je trop stupide, trop ignorant de ce qu'on veut dire par « liberté » -à supposer qu'il existe une définition ultime et décisive de ce mot quelque part.
N'empêche, la seconde phrase fait tout de même froid dans le dos : cette chose que je ne comprends pas, constituerait « un enjeu culturel et sociétal majeur. » Il est tout de même dommage et inquiétant qu'une personne comme moi, qui ait fait des études comme on dit, ses humanités, et qui de surcroît soit à la fois internaute et créateur, et donc doublement concernée par le propos de Monsieur Miyet, rate cet enjeu culturel et sociétal majeur (j'espère seulement qu'on ne laisse pas entendre ici que la simple question de la transformation de quelques sons en données numériques -c'est peut-être le sujet de la sentence présidentielle- constitue un enjeu sociétal et culturel majeur. Parce que dans ce cas là, le problème de la misère galopante dans le monde constituerait quoi ? Enfin : il n'en reste pas moins que sociétal est un joli mot.)
Bernard Miyet s'exprime ainsi sur le site web de la Sacem. Evidemment, en présentant cette phrase hors de son contexte, je ne lui rend pas justice. A vrai dire, j'ai beau lire et relire le texte dont je l'ai extraite, je continue de trouver cette phrase tout à fait incompréhensible. Mais, cette incapacité à donnner du sens à ce que dit Monsieur Miyet, c'est mon problème, et je n'imagine pas à seul instant que le Président du Directoire de la Sacem me sache pas ce qu'il dit quand il écrit ceci.
Bernard Miyet, Président du Directoire, La musique en morceaux, nov.2004 (à ne pas confondre avec Bernard Minet, chansonnier de son état)
Ces deux phrases laissent une impression étrange. La première mêle de manière assez obscure la liberté de l'internaute et celle du créateur, et manifestement, il est question de musique, soit. La liberté du créateur et de l'internaute consiste en une même chose : choisir sa musique. On peut le reformuler ainsi. Mais cela n'aurait aucun sens. On sent bien que s'opère au contraire ici un déplacement plus subtil -et manque dans ma citation toute l'argumentation qui justifie ce déplacement. L'internaute - l'usager d'internet j'imagine- bénéficierait d'une liberté toute spéciale, en tant qu'internaute : celle de choisir sa musique. Bien : les internautes, qui, comme on le sait, sont tous sans exceptions des amateurs de musique, ne se connectent sur internet que dans ce but, sont libres de choisir leur musique. On s'en réjouit du côté des internautes. On se réjouit que ce droit nous soit reconnu, même si c'est de la bouche du président du directoire de la sacem, et même si, pour la majorité d'entre nous, on n'avait pas attendu qu'on nous le dise pour effectivement choisir d'écouter la musique qui nous plaît, et ne pas écouter la musique qui ne nous plaît pas. Notez au passage que cette liberté de choix n'est pas véritablement spécifique aux internautes, et il me semble, si mes souvenirs sont exacts, qu'on n'a pas attendu internet et Monsieur Miyet pour effectivement considérer que nous avions le droit d'écouter ce que nous voulions écouter - il n'en a pas été ainsi à toute époque et en toute nation, il n'a pas toujours été bien vu, sinon autorisé, d'écouter de la musique composée par des nègres par exemple. Plus étonnante est cette mention de la liberté du créateur. Etant à la fois l'un et l'autre quand l'envie m'en prend, c'est-à-dire internaute et créateur, j'ai peut-être quelque légitimité à me sentir concerné par cette affirmation de Monsieur Miyet (dont j'ignore au fait s'il est lui-même internaute et/ou créateur à ses heures perdues). Et là je ne vois pas non, je ne vois pas dans propre expérience comment s'articuleraient ma liberté d'internaute et ma liberté de créateur. Par exemple, j'écris une chanson. Bien. C'est un bon début non ? Suis-je libre de ce point de vue en tant que créateur ? Oui, dans un certain sens. Je pourrais plutôt aller chercher du travail ou faire un footing (ce serait peut-être plus raisonnable, meilleur pour mon porte-monnaie et ma santé). Maintenant, supposons qu'en tant qu'internaute – puisque j'ai ce privilège rare de porter les deux casquettes – je télécharge maintenant une chanson sur internet, selon mon libre choix comme le dit Monsieur Myiet. Bon. Dans les deux cas, je peux admettre que d'une certaine manière ma liberté soit en jeu. Mais j'ai beau triturer le problème dans tous les sens, je ne vois pas bien en quoi ces deux libertés seraient liées. Sans doute suis-je trop stupide, trop ignorant de ce qu'on veut dire par « liberté » -à supposer qu'il existe une définition ultime et décisive de ce mot quelque part.
N'empêche, la seconde phrase fait tout de même froid dans le dos : cette chose que je ne comprends pas, constituerait « un enjeu culturel et sociétal majeur. » Il est tout de même dommage et inquiétant qu'une personne comme moi, qui ait fait des études comme on dit, ses humanités, et qui de surcroît soit à la fois internaute et créateur, et donc doublement concernée par le propos de Monsieur Miyet, rate cet enjeu culturel et sociétal majeur (j'espère seulement qu'on ne laisse pas entendre ici que la simple question de la transformation de quelques sons en données numériques -c'est peut-être le sujet de la sentence présidentielle- constitue un enjeu sociétal et culturel majeur. Parce que dans ce cas là, le problème de la misère galopante dans le monde constituerait quoi ? Enfin : il n'en reste pas moins que sociétal est un joli mot.)
Bernard Miyet s'exprime ainsi sur le site web de la Sacem. Evidemment, en présentant cette phrase hors de son contexte, je ne lui rend pas justice. A vrai dire, j'ai beau lire et relire le texte dont je l'ai extraite, je continue de trouver cette phrase tout à fait incompréhensible. Mais, cette incapacité à donnner du sens à ce que dit Monsieur Miyet, c'est mon problème, et je n'imagine pas à seul instant que le Président du Directoire de la Sacem me sache pas ce qu'il dit quand il écrit ceci.
Réponses
je m'en voudrais de ne pas citer mes sources quand même !
alors, utilisation du portail sacem :
cliquer sur le lien,
vous arrivez sur une page qui dit : donc, aller sur l'index, puis chercher l'article : comment ?
démerdez-vous :roll: :twisted:
Bernard, c'est pas sérieux ça !
donc j'explique le cheminement tortueux qui mène à la littérature de MOnsieur le Président du Directoire (cheminement prequ'aussi tortueux que celui qui consiste à savoir à quelle date se tiendra la prochaine AG de la dite sacem) :
sur la page d'accueil de http://www.sacem.fr
tu as un magnifique onglet sur la gauche (à environ 70 pixels du bord gauche du cadre principal, mouarff excusez je suis en verve ce soir)
avec écrit dessus : à propos de la sacem
en cliquant tu accèdes à une très belle image elle-même cliquable, notamment les mots : "accédez à l'espace sacem"
là dessus il t'arrive plein d'aventures passionantes, la couleur du lien change, la page se modifie en long et en large, bref, un délice (vive java)
et quelque part au milieu de la page, tu dois avoir l'article de BM (cliquez alors sur en savoir plus.. pfffffffffffff)
j'aime beaucoup
La liberté du créateur de pouvoir continuer à créer et d'avoir la possibilité d'être produit passe par la juste rémunération de ses œuvres.
Si ses œuvres ne génèrent aucun retour financier, il n'a plus de producteur ni de revenus et ses œuvres ne sont plus produites ni diffusées.
L'internaute qui ne paye jamais ce qu'il télécharge contribue à l'apauvrissement du choix d'œuvres et de productions nouvelles.
C'est en ce sens que ces deux libertés sont liées.
Au niveau d'un individu, c'est peanuts, multiplié par des millions, c'est dévastateur.
Ce raisonnement n'excuse en rien les errances des majors, mais il tend à responsabiliser les deux côtés de la chaîne.
Cordialement.
Laurent Petitgirard
Compositeur (accessoirement président du Conseil d'Administration de la Sacem)
c'est absolument faux.
La preuve : tous les artistes de ce site.
bien à vous
dana
ouais, mais tu nike la largeur du forum et du styli du site avec des liens aussi longs!!
Bien que je sois quasi d'accord (pour l'instant) avec tes propos parfaitement censés je te conseille : http://minilien.com pour éviter les résolutions extra-terrestres ou nanties :twisted:
La preuve : tous les artistes de ce site.
bien à vous
dana[/quote]
Ce raccourci est trop simple.
Qui dans ce site peut affirmer avoir véritablement les moyens d'enregistrer dans les conditions idéales et de bénéficier d'une véritable promotion ?
Vous êtes libres bien sûr, et heureusement, mais vous êtes limités (et je le regrette) dans la possibilité de mieux faire connaître votre travail et dans les moyens de productions.
Vous êtes donc dans un certain sens, libres "à minima".
Quand je parle de liberté, j'entends bien sûr celle de ce métier, pas celle de vos vies personnelles et émotionnelles, certainement très fortes, ce site en témoigne.
Amitiés.
Laurent Petitgirard
Ce qui est intéressant dans ce dialogue que nous entreprenons vaille que vaille (et je note que vous êtes un des rares à faire la démarche de venir entamer ce dialogue ici), c'est qu'il montre bien que dès le départ nous sommes issus de communautés dont les pratiques les règles et les valeurs se sont édifiées tout à fait indépendament les unes des autres.
je reconnais tout à fait que le "monde" (ou l'apparence de communauté) qui semble s'établir autour des licences libres ne s'est solidarisé que très récemment (même si au fond nous ne faisons que reactualiser des débats qui avaient cours au moment même de l'invention des droits d'auteurs il y a maintenant plus de deux siècles).
La position de la sacem était jusqu'à présent indiscutable, mais les temps changent , et je suis persuadé (voir mon essai sur la dissémination de la musique), que les débats qui ont abouti au droit d'auteur tel qu'il est, sont à nouveau actuels, prenent une vigueur nouvelle (et pas seulement à cause d'une évolution technologique comme on voudrait le faire croire : mais parce que l'homme est conduit à s'interroger sur la place qu'il occupe dans le monde d'aujourd'hui et par rapport à la loi, parce qu'il y a crise si vous voulez).
Ceci étant dit, nous sommes assez nombreux ici à penser que le droit d'auteur est le lieu d'un conflit crucial entre les intérêts de la société de consommation et les intérêts de l'art. Et que du coup, la sacem se retrouve dans une position un peu alambiquée là.
Que les principes sur lesquels elle s'appuie pour justifier son action soient légitimes, pour autant qu'ils soient conformes au droit, on ne peut le nier. Mais qu'en défendant ses intérêts elle se trouve paradoxalement amenée à apporter une pierre aux desseins et à la propagande de l'indutrie de la musique, voilà qui doit faire question n'est-ce pas ?
Quand je suis dans de bonnes dispositions - disposé à l'utopie - je me dis que le meilleur qui pourrait advenir en cette affaire ce serait, sinon une refondation complète du droit des auteurs, au moins un réaménagement profond de la philosophie de la sacem, qui prendrait en compte l'intérêt de tous les auteurs, considérerait les particularités de leurs choix, s'essaierait à imaginer la manière d'intégrer dans ses principes la reconnaissance des licences libres par exemple. On peut rêver. Mais croyez bien que nous sommes (enfin, certains d'entre nous), tout à fait disposés à vous aider dans cette réflexion.
Je termine par une remarque concernant votre dialectique des moyens et de la liberté.
Vous n'êtes pas sans savoir que les moyens justement de produire de la musique ont évolué, et que cette facilitation de présenter son oeuvre joue un grand rôle dans le réveil des artistes vis-à-vis de leur condition d'auteur.
Mais d'un autre côté, il convient à mon sens ne pas trop se laisser obnubiler par cette question des moyens, et en revenir à des considérations plus essentielles. Pour ce qui est de la production, vous savez très bien que la production n'a jamais fait la qualité d'une oeuvre, tout au plus elle a contribué éventuellement à son succès. la plupart des hits qui passent à la radio ne tiendraient pas la route s'ils étaient interprétés avec une guitare sèche. Il ne faudrait pas se laisser duper à confondre l'oeuvre avec les moyens de production. S'il fallait attendre qu'on ait les moyens pour créer, alors ce serait là une pure affaire mercantile. Vous savez bien également que le ticket d'entrée sur le marché du disque est devenu horriblement élévé, que les majors y prennent toute la place et imposent leurs règles, que le marché ne saurait absorber la totalité des oeuvres produites, et qu'en définitive, les artistes qui peuvent s'y faire une place sont forcés de devenir des buisnessmen - ce qui n'a rien à voir avec la musique en tant que telle. C'est faire de chaque artiste un requin, un "pousse toi de là que je m'y mette".
Vous voyez bien que vos réflexions sur les moyens et la liberté nous poussent dans une impasse, qui serait de faire de l'artiste un buisnessman, une petite entreprise (en concurrence avec toutes les autres petites entreprises que seraient chaque artiste). Ce qui n'a plus rien à voir avec l'art, les oeuvres, les auteurs, enfin.. tout ce à quoi la sacem est censée avoir affaire.
Je ne travaille pas dans la variété et j'espère avoir beaucoup de recul par rapport à tous ces sujets.
Je continue à penser que positionner la sacem comme vous le faites est exagéré, d'autant que le monde ne s'arrête pas à Internet, encore heureux et que pour gérer l'ensemble des droits des créateurs dans le monde physique, on a pas trouvé mieux que la gestion collective.
Le jour où une société d'auteurs se mêlera de philosopher et de trancher entre ce qui est bien ou pas dans le monde de la création, elle signera son arrêt de mort.
Demandez à la sacem d'être encore plus précise, efficace et rapide, bien sûr.
Demandez lui de compenser les folies du monde médiatiques et les injustices de la société commerciale et vous la placez dans une impasse (même si par l'action culturelle, la sacem adoucit un peu certaines inégalités en aidant les musiques les plus difficiles).
Un des problèmes majeurs c'est que la plupart de ceux qui parlent de la sacem en connaissent très mal le fonctionnement.
Cordialement.
Laurent Petitgirard
Nous verrons bien
Vous avez certainement raison. Je suis fatigué à l'avance d'avoir à vous rappeler que les concerts (qui constituent une part des revenus de la sacem) sont eux-mêmes réglés, conditionnés par le marché.
je vous invite juste à visiter une partie de mon univers et de celui de mes amis :
http://www.another-record.com
http://www.another-record.com/reseau/
http://www.danahilliot.tk
http://www.another-record.com/wordpress/
et aussi ce texte qui vous intéressera peut-être :
http://www.another-record.com/wordpress/?page_id=122
les musiciens du dimanche vous saluent.
merci en tous cas de cette discussion.
dana
Précisémment les concerts, en dehors des grandes tournées, sont souvent en contrepoint ou complémentaires du marché.
Parlez en au groupe Téléphone, qui ne vendait plus un disque et qui s'est à l'époque relancé sur scène.
Sans parler de l'univers des concerts classiques, beaucoup plus éloigné des réalités du marché du disque et de la multitude des petites scènes.
Les festivals sont aussi à part.
LP