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la musique libre et la professionnalisation ?

RdHRdH
novembre -1 modifié dans De tout et de rien...
Salut,
je me permet de solliciter votre avis car je me pose des questions autour de la musique libre et je pense qu'il est
bien de s'en réferer à des personnes averties et plus informées.
Je suis membre d'une association de défense et de promotions des Arts Libres.
Cela se traduit essentiellement par l'organisation de soirées associatives tekno sur donnation. Ou de soirées à 5 euros
(cotisation adherent pour 1 an) si nous louons une salle.
Nous avons aussi auto-produit un CD vendu à 5€ comprenant de la musique et de la vidéo en copyleft. (licence rainbow : copie,
diffusion et modification de l'oeuvre autorisées tant que ça reste dans un cadre non commercial). D'un point de
vue général, nous ne tirons qu'un profit modeste de la production artistique des membres de l'association car nous pensons
que la musique et l'art doivent rester abordable pour tous.
Dans le cadre de nos soirées, certains membres de l'association ont émis le désir de faire venir jouer des D.J issus
de la free-party et de ne plus compter seulement sur les musiciens membres de l'association. Toutefois ces DJ
ayant aujourd'hui fait le choix de vivre de leur musique, d'en faire leur métier ils sollicitaient un cachet. Un
cachet raisonnable de l'ordre de 100/150 euros.
Pour une partie de l'association cela semblait tout à fait normal de payer un peu ces personnes. Pour une autre non.
Cette proposition de faire venir des D.J est née d'une envie d'entendre un autre style de musique électronique dans
nos soirées, jouées par des personnes plus experimentés, plus professionnelles que les musiciens présents dans l'asso.
L'entrée et les consommations au bar n'auraient pas été plus chères qu'à nos soirées précédentes. ( 5 € l'entrée pour les
non-membres,sur donnation pour les membres et bieres et verre a 1 €).
Mais d'autres membres de l'association ont pensé que des lors que nous payons un D.J pour venir, nous rentrons dans une
logique commerciale; cette soirée ne pouvait plus etre d'appellation "libre".

Est-ce parce que nous avons décidé de faire de la musique libre doit-on du coup renier les musiciens qui ont décidés de
devenir professionnel, d'en vivre. D'autant plus que ces personnes ne demandaient pas des cachets à la carl cox.
Est-ce la musique libre est incompatible avec la professionnalisation ?
Ces personnes produisent de la musique copyrightés certes mais produisent dans le cadre de petit label issus de la culture
alternative tel astrophonik, audiotrix ou bien encore iot. Je peux affirmer que ces artistes la n'irait pas porter plainte
contre des internautes qui téléchargent leur musiques meme si leur musique est protégée par exemple.

Est-ce que la musique libre veut forcément dire amateurisme ?
C'est ça que je comprends pas . Au final, j'en arrive à me dire que la musique libre ça va donner quoi dans son
application extreme ? Des musiciens frustrés qui seront obligés de travailler dans des boulot qu' ils aiment
pas pour pouvoir continuer à offrir de la musique libre ?
Parce qu'il me semble que si la musique c'est ta vie, c'est la seule chose que tu sais bien faire, que c'est ta passion
ultime il semble normal que t'es envie de faire toute la journée.
Et comme il faut bien manger c'est logique qu'à un moment, ce que tu fais toute la journée devienne ton gagne-pain.

Alors voila je sollicite donc votre avis pour m'éclairer un peu.
La musique libre est-elle incompatible avec la professionnalisation ?
Dés lors qu'on defraie un DJ à une soirées, ne sont-elles plus "libres" ?
Est-qu'on mélange tout ?


merci
koopinski

Réponses

  • Ca sent le mélange, tout cela.

    IL est clair, que si les DJ et autres musicos que tu invites, moyennant finances, eux ne se produisent pas sous une licence libre ou l'autre, ce ne sont plus des soirées musicales "Libre".

    A contrario, si tes DJs, et autres intervenants se font monnayer, et dispensent leur fruit sous une licence libre ou l'autre, CC, LAL, et autres (y en a tellement maintenant ! :wink: ) ... je ne vois franchement pas en quoi ce ne sont plus des soirées "Libre".
    Tout le problème est de trouver l'équilibre entre se faire plaisir, en vivre sereinement, comprendre comment en vivre au-travers d'une licence Libre ou l'autre...
    Ce n'est franchement pas simple.

    J'ai dans mes relations un Editeur Libre, qui l'assume de façon artisanale... et ce n'est pas simple, en cause la vision extrémiste de beaucoup.
    Pour applatir tous ces arguments mal venus, du style Libre est forcèment gratuit ...
    n'oublies pas que la GNU/GPL ne veut pas statuer aucunément sur le fait d'être gratuit ou commercial pour un logiciel protégé ainsi, idem pour la LAL.
    Les licences *BSD, elles, acceptent en plus que le code source soit englobé dans un projet protégé juridiquement de façon "classique", tout en ne reniant pas non plus l'aspect commercial.
    Certaines licences libres permettent à l'auteur de vendre ses oeuvres, tout en interdisant à d'autres de faire ainsi, s'ils veulent assumer la promotion des dites oeuvres ... à moins d'un accord avec l'auteur !!!

    Bref, autrement dit, ne te laisse pas avoir par ce que pense les uns les autres ... étudies bien "juridiquement" ta licence libre, et agis en conséquence.
  • ok, merci bien pour ta reponse :)
    ça nous a eclairé sur la question et permis de trancher.
  • Oui la réponse de EBNH me semble très claire.
  • koop-tkz écrit:
    Salut,
    Est-ce que la musique libre veut forcément dire amateurisme ?
    C'est ça que je comprends pas . Au final, j'en arrive à me dire que la musique libre ça va donner quoi dans son
    application extreme ? Des musiciens frustrés qui seront obligés de travailler dans des boulot qu' ils aiment
    pas pour pouvoir continuer à offrir de la musique libre ?
    Parce qu'il me semble que si la musique c'est ta vie, c'est la seule chose que tu sais bien faire, que c'est ta passion
    ultime il semble normal que t'es envie de faire toute la journée.
    Et comme il faut bien manger c'est logique qu'à un moment, ce que tu fais toute la journée devienne ton gagne-pain.
    koopinski

    On peut voir les choses autrement : en ce qui me concerne, j'ai fait le choix de l'amateurisme très tôt parce que la musique est ma principale raison de vivre. Etre amateur me permet d'avoir une liberté totale, de refuser de jouer dans des contextes qui ne me conviendraient pas, de jouer gratuitement si je le décide et si j'y trouve mon compte. Je ne me sens pas frustré par cette situation, mais bien plus par l'environnement musical qui lui, considère que l'amateurisme (au sens de non professionalisation) est synonyme d'amateurisme (au sens de manque de rigueur). En revanche, je ne me suis jamais permi de critiquer les professionnels, tant que ceux-ci respectent les amateurs et ne pratiquent pas le procès d'intention ("ouais, les amateurs, ça pose à l'arrache et c'est le bordel" : désolé, ce n'est pas du tout le constat que je fais, du moins je pense que ce type de propos relève du stéréotype). En effet, on peut légitimement penser qu'on sera plus concentré sur ce qu'on fait, voire plus créatif, si on ne travaille pas en parallèle à ses activités musicales. Mais ce n'est qu'un choix, et comme n'importe quel choix, il n'a pas à déboucher sur des discours de généralité : on a tous connu des amateurs rigoureux et créatifs, et des professionnels bordéliques et sans âme. Bref, gardons-nous de présupposer un comportement "logique" ou évident là où les choix peuvent être "politiques" : l'amateurisme, en ce qui me concerne, relève d'une conception politique du rapport à la musique, pas d'une incapacité à me frayer un chemin dans le monde professionnel, puisque je n'ai jamais souhaité cela, ausi loin que je m'en souvienne (j'ai fais mon choix à 18 ans, et j'en ai 40...). J'ai pu constater le type de dégat que ça pouvait faire, le fait de "courir le cacheton", y compris chez des DJ (ça ne concerne pas que la variété, loin de là), pour que je n'aie aucune envie de remettre mon choix en cause.

    +A+
  • J'ai choisi de rester amateur, pour être mon propre patron, faire mes choix et evoluer comme je l'entends. Mais aussi (et c'est pour moi le plus important) pour garder "les pieds sur terre", conserver le contact avec la vie réelle (c'est peut-être extrêmement simpliste comme vision des choses, mais je parle pour moi uniquement).

    Etre un musicien "anonyme" (et c'est très vrai dans mon cas) bousculé par des impératifs extérieurs m'oblige à constament mettre la musique au second plan, m'impose des breaks et un recul que seul je ne prendrai pas. Bref je suis éternellement sur le fil entre plaisir de composer et frustration de ne pouvoir le faire quand je le souhaite mais c'est aussi une immense source d'inspiration.

    Ca va paraître un peu maso, mais je ne conçois pas une autre manière de vivre la musique, dans l'urgence, le danger, la frustration. C'est qu'elle est gourmande la coquine, elle demande un sacré panel de sentiments, et pas que les bons, hein :)

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