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« La gratuité c'est le vol »
« LA GRATUITÉ C'EST LE VOL » déclare le ministre des finances
« La loi sur la préservation de l'économie et la diminution de la dette publique est une loi juste, digne d'une grande démocratie comme la France, » appuie le président. « Il faut préserver notre industrie, notre commerce et nos services contre les ravages de la gratuité. Les revenus des auteurs et des compositeurs ne sont-ils pas en train de plonger à cause de la concurrence déloyale exercée par les artistes qui mettent leur musique en libre accès, contrairement à toutes les règles du marché ? Les ventes des quotidiens ne sont-elles pas en chute libre en raison de la multiplication des sources d'informations gratuites — et, disons-le, le plus souvent douteuses ? Nos artisans ne sont-ils pas menacés par le travail au noir non rémunéré qui se multiplie en catimini ?
« Il devenait urgent de mettre un terme à ces abus qui mettent en péril le pays tout entier. C'est pourquoi, après avoir écouté avec attention les différents acteurs économiques, le gouvernement a décidé d'interdire toute offre de service ou de produit gratuit dès lors qu'il existe une solution payante équivalente. Par conséquent, le don, le prêt et à plus forte raison la copie des produits culturels est interdite, dans le souci de défendre les créateurs contre la véritable spoliation dont ils sont victimes chaque fois qu'une de leurs œuvres est consommée sans contrepartie financière. De même, il est désormais défendu aux associations caritatives de procurer gratuitement nourriture, vêtements ou services pour ne pas concurrencer les commerces et entreprises au bord de l'asphyxie financière. Recourir aux services de l'État sera désormais facturé à l'acte, afin de donner à chacun la possibilité du libre choix dans tous les domaines, y compris celui de la sécurité des biens et des personnes.
« À partir du premier janvier de l'année prochaine, la vente de produits de seconde main sera interdite, afin de protéger les producteurs. Seuls les objets de collection d'une valeur supérieure à cent euros échapperont à cette règle. De fait, brocantes et vide-greniers sont appelés à disparaître en faveur de foires ne proposant que des objets neufs, dans le but de préserver les emplois de ceux qui fabriquent les objets en question. À cette même date entrera en vigueur l'article 17 de la loi qui condamnera sévèrement le travail gratuit, cette plaie de notre société. Aider quelqu'un à, par exemple, refaire le papier peint de son salon sera dés lors passible de 5 ans de prison et de 375 000 euros d'amende, sauf bien entendu à l'intérieur du cercle familial restreint tel qu'il a été défini par la loi sur la famille du mois dernier — c'est à dire limité aux personnes possédant au minimum 50 % d'ADN en commun, les individus prédisposés génétiquement à la malhonnêteté et à l'incivilité étant bien entendu exclus.
« C'est ainsi, mes chers compatriotes, que nous sauverons la France et reviendrons à une croissance positive dès l'année prochaine. En supprimant à jamais l'illusion scandaleuse de la gratuité. »
DÉPÊCHE AFP :
« Un boy-scout qui avait aidé une vieille dame à traverser la rue sans lui réclamer de chèque emploi service a été condamné à trois ans de prison dont deux avec sursis et 10 000 euros d'amende par le tribunal de Nice. Le ministre de l'intérieur, qui estime la sanction bien légère, a demandé au parquet de faire appel. »
« La loi sur la préservation de l'économie et la diminution de la dette publique est une loi juste, digne d'une grande démocratie comme la France, » appuie le président. « Il faut préserver notre industrie, notre commerce et nos services contre les ravages de la gratuité. Les revenus des auteurs et des compositeurs ne sont-ils pas en train de plonger à cause de la concurrence déloyale exercée par les artistes qui mettent leur musique en libre accès, contrairement à toutes les règles du marché ? Les ventes des quotidiens ne sont-elles pas en chute libre en raison de la multiplication des sources d'informations gratuites — et, disons-le, le plus souvent douteuses ? Nos artisans ne sont-ils pas menacés par le travail au noir non rémunéré qui se multiplie en catimini ?
« Il devenait urgent de mettre un terme à ces abus qui mettent en péril le pays tout entier. C'est pourquoi, après avoir écouté avec attention les différents acteurs économiques, le gouvernement a décidé d'interdire toute offre de service ou de produit gratuit dès lors qu'il existe une solution payante équivalente. Par conséquent, le don, le prêt et à plus forte raison la copie des produits culturels est interdite, dans le souci de défendre les créateurs contre la véritable spoliation dont ils sont victimes chaque fois qu'une de leurs œuvres est consommée sans contrepartie financière. De même, il est désormais défendu aux associations caritatives de procurer gratuitement nourriture, vêtements ou services pour ne pas concurrencer les commerces et entreprises au bord de l'asphyxie financière. Recourir aux services de l'État sera désormais facturé à l'acte, afin de donner à chacun la possibilité du libre choix dans tous les domaines, y compris celui de la sécurité des biens et des personnes.
« À partir du premier janvier de l'année prochaine, la vente de produits de seconde main sera interdite, afin de protéger les producteurs. Seuls les objets de collection d'une valeur supérieure à cent euros échapperont à cette règle. De fait, brocantes et vide-greniers sont appelés à disparaître en faveur de foires ne proposant que des objets neufs, dans le but de préserver les emplois de ceux qui fabriquent les objets en question. À cette même date entrera en vigueur l'article 17 de la loi qui condamnera sévèrement le travail gratuit, cette plaie de notre société. Aider quelqu'un à, par exemple, refaire le papier peint de son salon sera dés lors passible de 5 ans de prison et de 375 000 euros d'amende, sauf bien entendu à l'intérieur du cercle familial restreint tel qu'il a été défini par la loi sur la famille du mois dernier — c'est à dire limité aux personnes possédant au minimum 50 % d'ADN en commun, les individus prédisposés génétiquement à la malhonnêteté et à l'incivilité étant bien entendu exclus.
« C'est ainsi, mes chers compatriotes, que nous sauverons la France et reviendrons à une croissance positive dès l'année prochaine. En supprimant à jamais l'illusion scandaleuse de la gratuité. »
DÉPÊCHE AFP :
« Un boy-scout qui avait aidé une vieille dame à traverser la rue sans lui réclamer de chèque emploi service a été condamné à trois ans de prison dont deux avec sursis et 10 000 euros d'amende par le tribunal de Nice. Le ministre de l'intérieur, qui estime la sanction bien légère, a demandé au parquet de faire appel. »
Réponses
Je dois dire que durant les premières lignes, j'y ai crû !
En même temps, ne dit-on pas que la science rattrape le plus souvent la science-fiction ?
Donc pourquoi l'économie ne rattraperait-elle pas l'économie-fiction ?
Avec ce qui se passe ces derniers temps, on serait tenté de le croire malheureusement...
A moins que la propriété soit gratuite...
http://www.dailymotion.com/actusf/video/x3dud6_roland-c-wagner-la-gratuite-cest-le_people
Bravo bravo!!! La lecture publique est très bien, c'est juste dommage qu'il n'y ait pas plus de réactions dans le public (rires, applaudissements, sifflets...)
Peux tu nous donner la source?
thanx !
eisse
la source, c'est lui
http://www.actusf.com/spip/pub/AppelAir_presentation.htm
Braindamage parle de déclaration du ministre.
Je souhaitais simplement disposer de la source de cette déclaration.
je vais voir le lien donné ; peut être est ce dedans.
eisse
Et même de science-fiction.
Donc, le ministre, il est hypothétique.
c'est un faux quoi, et heureusement
déja au vide grenier je sentais le coup fourré, quand même c'est assez gros
Ce n'est pas « un faux » : c'est un texte de fiction.
La nuance est importante.
ben
je me vois mal te dire à toi (!!) que ton texte n'est pas un texte de science-fiction, mais franchement il est tout à fait crédible, on pourrait tout à fait entendre un truc dans ce goût dans la bouche d'un des sibres gouvernementaux
disons que c'est à peine de la fiction..
par exemple dans les débats sur la future loi sur le spectacle vivant, il a été dit cela presque dans les mêmes termes concernant la concurrence déloyale faite par les "amateurs" aux professionnels.
C'est précisément l'idée qui inspire nombre de "professionnels", enfin disons de gens installés dans la culture, qui touchent leur bille dans ce système depuis des lustres et qui voient avec horreur des gens non installés leur voler des parts de marché (enfin ce qu'ils formulent comme ça). Mais bon suffit de se rappeler quand le jazz puis le rock n roll sont arrivés dans le vaste monde, la réaction des installés
on tient de grands discours sur "la dégradation de la culture", la culture en danger (et aujourd'hui le nivellement produit par la multiplication des oeuvres publiées).. en réalité on veut dire : j'ai les boules qu'on me pique mon pognon et qu'on me prenne ma place que je devienne un has been
je ne sais pas si quelqu'étudiant a pris la peine de mener une étude historique sur la rhétorique du déclin de la musique et de la culture.. mais je suis sûr qu'on y trouverait toujours en toile de fond la peur des "installés" de perdre leurs privilèges.
De nombreux systèmes sont totalement organisés sur cette peur : par exemple l'université, le monde politique, la bourgeoisie, le patronat.... le maintien des positions acquises, la conservation des patrimoines et des propriétés
il y a une conférence très intéressante prononcée par Jon Elster au collège de france qui donne des éléments très pertinents pour analyser cette rhétorique :
http://www.radiofrance.fr/chaines/france-culture2/emissions/utls/fiche.php?diffusion_id=55866
c'est sur le "désintéressement".
Je vous conseille..
Ton texte dit en quelque sorte tout haut ce qui n'ose pas se dire tout haut dans les discours des conservateurs - quoique.. maintenant que la droite est "décomplexée", ça pourrait bien se dire tout haut de plus en plus souvent.
je commencais a bouillir et a vouloi direct monter au créneau.
pour info, un député a eu apparemment ce genre de réflexion à propos des entreprises de spectacles amateurs ; pretextant un concurrence déloyale du fait du non payement de l'urssaf et de prix d'entrée plus bas que les pros.
...j'ai pas pu retrouvé la source ; mais il semble que cela à été amené a l'assemblée.
un député coté alpes il semble.
il parlais d'obliger les fly à être imprimés par des moyens non professionnels, estampillés "concert amateur".
Si ce genre de chose devenaient valides je pense que ca ferait déjà un moment que ca serait le bordel dans le pays....enfin j'espère...il y a tant d'endormis.
eisse
je t'assure ce sont dees choses qui ont été proférées par des assoiciations d'artistes du spectacle dans le cadre de discussions sur la refonte de la loi sur le spectacle vivant (ce qui est une jolie manière de dire : abrogation du decret de 1953 qui nous autorise précisément à abreuver nos bars préférés de musiques en tous genre)
faudrait que je retrouve les sources
doit y avoir des trucs au milieu de mon machin amateurs vs professionnels
ça m'étonne pas qu'un député ait dit ça
je trouve ça tout à fait logique d'ailleurs (enfin : selon une certaine logique