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Au nom de la lutte contre le terrorisme ...
http://www.lefigaro.fr/france/20070528.WWW000000165_lantiterrorisme_espionne_aussi_mails_et_textos.html
Le prétexte semble louable ...
... mais jusqu'où peut on accepter ou se résigner quant aux intrusions dans notre vie privé ?
PeLF
________________
Chaque civilisation doit affronter une force inconsciente
susceptible d'annuler, de dévier ou de contrarier presque
toute intention consciente de la collectivité.
-+- Frank Herbert, Dune -+-
Le prétexte semble louable ...
... mais jusqu'où peut on accepter ou se résigner quant aux intrusions dans notre vie privé ?
PeLF
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Chaque civilisation doit affronter une force inconsciente
susceptible d'annuler, de dévier ou de contrarier presque
toute intention consciente de la collectivité.
-+- Frank Herbert, Dune -+-
Réponses
http://membres.lycos.fr/vieprivee/
source : http://lists.ibiblio.org/pipermail/cc-fr/2007-May/000978.html
Merci pour le lien ! (Il resservira)
PLF
_______________
> SUITE À DE NOMBREUSES TENTATIVES D'INTRUSIONS SUR MA MACHINE SUR LE PORT 80
Meuh non, pour tous vos problèmes de peau , Biactol.fr est le seul site
qui débouche tous vos ports, même le port 80...
-+- Yûsei in Guide du Fmblien Assassin : la crème de la sécurité -+-
http://www.youtube.com/v/zLztxjz4cWk
je voudrais pas vous gonfler avec un poil de philo politique
mais
juste quelques pistes :
(c'est comme la liberté d'expression, on ne peut pas en parler comme si tout le monde savait ce que c'était que l'expression.. en vérité, nous avons tous des notions différentes de ce qu'il s'agit d'autoriser ou pas)
quand j'entends vie privée je dégaine mon Tocqueville d'une part et mes libéraux de l'autre (libéraux au sens "philosophique", épargnez moi le sempiternel anti-libéralisme ha gaga à la française please !)
hé bien, dans tout système politique, la frontière entre le privé et le public est mouvante. Les sociétés organisées comme démocratie n'y échappé pas. Sauf que la manière dont un état démocratique s'insinue dans la sphère privée est plus subtile, se veut plus acceptable (on donne au moins des raisons, alors que le tyran n'a pas vraiment besoin de donner d'autre raisons que la menace de la force)
Selon le temps et le lieu, la sphère qui échappe au regard de l'Etat, est plus ou moins étendue. L'administration en général est l'instrument privilégié de l'Etat sous régime démocratique pour justifier l'insinuation dans la sphère privée. Notez bien d'ailleurs que quand vous plus vous êtes pauvres plus le régime, sous prétexte de soutien social, se permet de mettre le nez dans vos affaires (vous seriez effarés de savoir à quel traitement bienveillant sont soumis pas mal de rmistes : il s'agit parfois d'une véritable mise sous tutelle, et d'ailleurs la tutelle n'est jamais bien loin). C'est pourquoi je défend lidée d'une allocation universelle versée sans condition (sans autre contrepartie en tous cas que d'obéir à la loi commune). dans le RMI, je hais le I d'insertion, quand ce I signifie en réalité l'autorisation pour l'Etat de réguler la vie de quelques uns, des plus démunis. Les riches on leur fout la paix. Sur quelle vision de l'homme s'appuie une telle discrimination ? Les pauvres seraient moins à même que les riches de décider ce qui est bon pour eux ? Donnez moi 100 000 euros, je vous jure que je saurais tout à fait m'en débrouiller..
Le citoyen voit en général d'un mauvais oeil toute insertion dans ce qu'il considère être sa propre intimité (dites vous bien que nous n'avons pas tous la même notion de ce qui doitêtre caché aux yeux de l'Etat), mais chacun je crois est au fond LIBÉRAL, au sens précis où il ne souhaite pas que l'Etat se mêle de ses affaires "privées". C'est un des aspects fondamentaux de tout contrat social (relisez hobes et rousseau, on n'insiste pas là dessus mais pourtant c'est lisible clairement : on le voit mieux chez John Rawls par exemple) : je ne cède une part de ma liberté à la puissance publique que dans la mesure où ça garantit une certaine jouissance privée. On ne peut rien comprendre à la révolution française (qui en ce sens est "libérale", va contre les exactions de la monarchie) si on ne voit pas ça : c'est bien plus net encore dans la déclaration d'indépendance américaine : on ne peut d'ailleurs pas comprendre nos amis américains si on n'a pas cela à l'esprit.
Bref :
un projet de contrôle des communications privées entre citoyens est évidemment une mesure qui fait horreur à tou libéral qui se respecte (mais qui dans un système socialiste ou communiste se justifie parfaitement).
De mon point de vue il franchit une ligne jaune entre ce que l'Etat peut se permettre ou non; Mais.. Ce n'est pas la première fois qu'une mesure de contrôle des la circulation des idées se produit même en démocratie. Les républicains américains, certain d'entre eux, qui ne sont pas plus libéraux dans l'esprit que notre sarkozy, ne se sont privés de justifier par la GUERRE ce genre de mesure.
Et justement, je ne vois pas qu'en dehors d'un état de guerre, on puisse justifier ce genre de mesure. Et même en état de guerre cela se discute.
Au fond, la rhétorique des gouvernements néo-cons c'est précisément de brandir le spectre de la guerre, attiser la peur (et on voit bien comment la campagne et les discours de l'uMP ont consisté à attiser cette peur, à tous les niveaux, peurs de fous, peurs de l"étranger, peur des pauvres etc.), afin de justifer des mesures visant à réduire la sphère privée.
L'argument des néo-cons est évidemment que, si l'on s'insinue dans la circulation des idées, y compris les plus anecdotiques (c'est cela je crois qui nous choque au fond, que des conversations entre amants par exemple, puissent être écoutées), on en garantit toutefois l'usage : c'est-à-dire, aites nous confiance (ou faites confiance à la CNIL) : on ne s'en servira pas contre nous.
la réalité, c'est que dans ces conversations privées, hé bien, nous risquons fort d'apparaître, les uns et els autres comme des délinquants
Parce que nous avons tous quelque chose à cacher, un monde secret. Et ce monde là, nous y tenons comme à la prunelle de nos yeux.
sauf que : la peur est là, et ça fonctionne, sinon sarko n'aurait pas été élu. La plupart des gens seront pour une telle mesure parce qu'on les a convaincu d'avoir peur.
Et c'est ainsi que la démocratie s'éffondre non pas tant parce que quelqu'es puissants veulent la mettre à bas, mais parce que certains citoyens eux mêmes, terrfiés, désirent de l'ordre, y compris si ce ordre limite leur liberté. ils préfèrent encore la sécurité, et un état sécuritaire, plutôt que la liberté. dans une société marquée par la précarisation galopante de la plupart des citoyens, ce réflexe sécuritaite est malheureusement logique.
Les gens sont crédules, veulent un papa qui les rassure. C'est triste... Ils s'en mordront les doigts bien sûr.. mais en attendant.. C'est reparti comme en 40..
J'ai vu un ou deux films de SF ou il y avais des trucs comme ça ...
Ça existe donc vraiment ?
Du coup, je mettrais bien en oeuvre mon projet d'aller vivre dans une grotte, mais j'ai un peu trop besoin des autres, d'un minimum de vie sociale (et d'une connexion haut débit) pour vivre ...
Cruel dilème
PeLF
Je dérive en en rajoutant une couche.
Je ne crois pas (ou disons je ne crois plus) que le problème vienne de la tendance politique d'un gouvernent ou d'un président.
La mesure en elle même, avec ses gardes fou, paraît justifiable.
Mais dans une société où le peuble (toute tendence politique confondue avec un bel accessit pour la gauche qui me semble encore plus sournoise que la droite dans ce domaine là) , réclame des méchants et souhaitent que les méchants payent ...
Ma crainte est, maintenant que la possibilité technique et législative est là de voir l'outil utilisé à d'autres fins que l'anti-terrorisme :
On commence par l'anti terrorisme
puis au fils des ans ....
Grand banditisme
Banditisme
Petit banditisme
Meurs
Consommateur de drogue
Toutes personnes défendant des idées en controverses des valeurs morales standards et de ce fait représentant un potentiel risque pour le système établie
Une dernière dérive qui va de paire:
Dans les textes, en frrance, nos tribunaux condamnent sur des actes, et non des intentions.
En terme de lutte anti-terrorisme, il y a déjà exception dixit : « Association de malfaiteur dans l'intention de commettre un acte terroriste. »
La conjonction entre l'outil permettant légalement de lire une correspondance privée + la dérive souhaitée par une bonne partie du peuple de condamner sur des intentions et non plus sur des actes, nous laisse présager d'un avenir ...
... enfin je m'arrête là, sinon je vais réellement aller m'enfermer dans une grotte ...
PeLF, un peu ours
oui
sauf que qui est premier de la poule ou de l'oeuf ?
est-ce que c'est la peur des gens ? ou bien la rhétorique politique (ou les médias ou ce que vous voudrez) ? c'est la peur qui suscite le discours ou le discours qui attise la peur ?
on voit bien que cela repose en réalité (à mon humble avis) sur un mythe :
le mythe selon lequel nous sommes en guerre.
or je voudrais faire une remarque à ce sujet :
quand en 1940 la France était en guerre, c'est ce qu'on lit dans les livres d'histoire, hé bien tout le monde ne sentait pas les effets de la guerre de la même façons. mais admettons qu'on en sentait où que l'on soit plus ou moins les effets (par exemple, dans les régions directement touchées par les comabts, c'était la mort, et dans d'autres, plus épargnées, le rationnement par exemple, etc.)
Bref, il y avait des effets. Or ces effets directement issus de la guerre, on les sentait j'ai envie de dire dans sa chair. dans la vie de tous els jours. ça modifiait le réel quoi.
Alors que là
dites moi ce que sont les effets de cette "guerre" contre les terroristes.
Imaginez un instant que nos n'ayons aucun accès aux médias (la grotte dont tu causes justement)? ni aucun moyen d'entendre les discours des uns et des autres. Croyez-vous alors que la réalité de cette guerre nous paraîtrait si évidente. À moins d'avoir été la victime directe ou le proche d'une victime d'un attentat,par exemple, ou de bosser dans le pétrole (et encore, je doute que la crise du pétrole dépende du terrorisme), enfin, ce sont là de rares cas où on subit des effets dans la chair.
Bref : nous sommes en guerre dans la mesure où on nous bourre le crâne de cette idée que nous sommes en guerre.
Alors attention : je ne dis pas qu'il n 'y ait pas une menace qui plane. Mais je vous le demande : ne planait-elle pas dans les années 50-70 pendant la guerre froide ? n'a-t-elle pas toujours planée au fond, parce que c'est tout simplement, ce que certains appelaient, un état universel de guerre entre les nations (faut relire Kant là)
Bref, nous ne sommes pas plus en guerre, si l'on entend par guerre "la menace de la guerre", qu'il y a vingt ans, ou cent ans ou un millénaire.
Et c'est faire preuve de bien du mépris envers ceux qui ont connu non pas la menace de la guerre mais la guerre elle-même (demandez aux irakiens, aux gens du soudan en ce moment, et malheureusement on peut multiplier par cent ces exemples)
Donc, fin de la demonstration :
je ne vois pas ce qui justifierait aujourd'hui qu'on prenne des mesures liberticides au prétexte d'une MENACE de guerre qui au fond n'a jamais cessé de planer sur nos têtes (et comme nous sommes des êtres humains, des machines à oublier et à cliver les choses, forcément si on ne nous rappelle pas cette menace nous vivons comme s'il n'y avait pas de menace).
je sais pas si je me fais bien comprendre là..
Je crois qu'il y a au moins deux grandes causes au fait les gens sont prêts à accepter une mesure attentatoire à la liberté :
1° à cause de la réussite du matraquage des discours tendant à faire croire qu'il existe non seulement une menace de guerre (ce qui n'a jamais cessé d'être vrai depuis que Dieu a viré adam et eve du paradis mais une guerre avérée, réelle.
2° à cause aussi de la possibilité technique qui permet de contrôler des choses qu'on ne pouvait contrôler auparavant.
Cette seconde raison est à mon avis fondamentale. J'ai déjà écrit pas mla de choses là dessus, après beaucoup d'autres (à commencer au fond par Heidegger), comme quoi, la technique, la machine, une fois qu'elle existe, exige qu'on l'utilise. Nopus avons des outils extraordinaires pour scruter le cerveau humain ? hé bien inventons des pathologies susceptibles d'être "explorées" grâce à ces outils (il faut bien les rentabiliser) etc..
là c'est pareil. On sait faire, hé bien, suffit de trouver à quoi ça pourrait bien servir. et faisons le. etc.
Je songe à un autre point lié à l'invention de l'objet de la peur.
Prenons deux objets qui sont devenus en quelque années des objets de peur : les pauvres (les rmistes surtout) et les immigrés clandestins (les sans papier).
Dans les deux cas ce qui me frappe, c'est le fait que ces populations comptent quasiment pour rien dans l'économie nationale. lenombre d'immigrés clandestins est si faible que leur impact économique est inversement proportionnel à leur impact politique. Le rmi concerne pas loin de 1 million 500 mille personnes (trois fois plus de rmiste que de ISF donc), et coûte àaux collectivités et à l'état (quand il verse effectivement son obole aux départements), moins de 6 milliard d'euros (on compte par là toutes les dépenses liées au rmi, pas seulement la somme des allocations versées directement aux bénéficiares) : je vous laisse comparer cela au budget global de la nation et des collectivités locales.. Ce ne sont que quelques poussières. le budget de la défense dans notre pays (qui n'est pas le pire dans ce cas hein) s'élève à environ 33 miliard d'euros, 2% du PIB. Calculez vous-même : le rmi, c'est vraiment pas ça qui plombe les finances du pays bordel, et encore moins les sans papiers. Mais voyez coment on présente les choses : d'un côté, nous sommes en guerre (ou sinon comment expliquer ce budget de la défense) de l'autre, il y a des ennemis intérieurs qu'il faut détruire (les sans papiers, les délinquants, els pauvres etc.)
Alors que : tout ça c'est globalement du flanc
vraiment
le problème des discussions politiques, c'est qu'elles se fondent en général sur des mythes, et justifient malgré des postulats délirants des mesures que tout le monde accepte (ou presque) sans sourciller, voire avec zèle, parce qu'on passe trop de temps à travailler plus pour gagner plus au lieu de se creuser la cervelle et de rechercher la vérité et la justice.