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une petite correction de L.P.

novembre -1 modifié dans Economie de la musique
lu dans son interview avec guillaume champeaux sur ratatium
(http://www.ratiatum.com/p2p.php?id_dossier=2035&page=2)
vous vous souvenez sans doute du fameux : "la création musicale est-elle encore possible en 2005 ?"
ben finalement, même Laurent Petitgirard (président du directoire de la sacem) doit bien c onvenir que oui, elle l'est encore :)
on s'en réjouit, même si comme il le précise, elle est "difficile et complexe certes, mais réalisable à coups de sacrifices et d'efforts, encore faut-il avoir quelque chose à dire d'intéressant et en avoir les moyens artistiques."
alors bon..
répondons :

uno : je ne vois pas en quoi la création est plus difficile avant 2005 qu'après.. C'est toujours difficile de se retrouver devant sa feuille blanche à mettre des mots sur une mélodie. Toujours difficile de secouer ses souvenirs et ses expériences pour en nourrir une chanson.. Enfin, voilà ce que j'en dis moi. DEs fois c'est plus facile, ça coule comme de source si on peut dire, des fois ça peine et ça veut pas sortir. bon.

deuxio : même chose pour les sacrifices et les efforts - ben oui, mais c'est la vie quoi. Quand on est au rmi par exemple, on y regarde à deux fois avant d'aller faire un concert à 500 kilomètres de chez soi, parce qu'il faut mettre de l'essence dans la voiture ou payer le train. Alors on se dit, ok, je fais ce concert, mais je devrais manger des pâtes pendant deus semaines pour payer le voyage. BOn. des fois on peut, des fois on peut pas. Des sacrifices et des efforts ok.

tertio : pour ce qui est d'avoir quelque chose à dire, et quelque chose d'intéressant qui plus est, je prétends en avoir de ces choses dans ma caboche, de ces choses à dire, au moins autant ou sinon plus que bien des artistes de variété par exemple. Par exemple, je suis en train de composer des chansons sur la folie, la paranoia, les psychotiques. C'est intéressant je crois. J'ai toujours écrit sur la souffrance. ça intéresse des gens non ? la souffrance.

quatro : quant aux moyens artistiques : de ce côté là pas de souci. J'ai ma guitare sèche, achetée à 1200 francs il y a 10 ans. M'a jamais fait faux bond la belle (une Cort). Faudrait que je change les cordes un jour, surtout les cordes aiguées qui tremblottent un peu. Un an que je les ai pas changées.

Un doute cependant me saisit : et si Laurent Petitgirard et moi, nous ne parlions pas tout à fait la même langue, je veux dire, c'est bien les mêmes mots, les mêmes signifiants, mais j'ai comme le sentiment qu'on ne parle pas de la même chose, qu'on y met pas les mêmes signifiés. Qu'en pensez-vous mes amis ?
Ah oui ! J'oubliai ce que Laurent Petitgirard disait l'autre jour, quand il parlait des "musiciens du dimanche" (ceux qui, sociétaires de la sacem, touchent moins du smic en droit d'auteur par mois). bah, je ne suis pas à la sacem, mais j'imagine qu'il pourrait m'y compter chez ses musiciens dominicaux. D'un autre côté, je ne joue pas forcément le dimanche, souvent le lundi aussi, et les autres jours. Mais là encore, je soupçonne un malentendu entre nous.

Réponses

  • D'abord merci de bien noter que je ne suis pas Président du Directoire (Bernard Miyet, qui dirige l'entreprise dont il est salarié) mais président d'un conseil d'administration composé de 6 compositeurs, 6 auteurs, 1 auteur vidéo et 6 éditeurs ELUS.
    Avec en plus un système de rotation qui fait qu'ils sortent du conseil pour un an au bout de chaque mandat (de 3 ans).
    C'est ainsi que le 15 juin prochain, j'en aurai temriné ce qui me laissera plus de temps pour composer mon opéra.

    Les créateurs du dimanche, comme les peintres du même jour, c'est très sympathique.
    Ce que je signalais simplement, c'est que la sacem enregistre et documente tout ce qui est déposé, et que 90% de ces œuvres ne seront jamais même jouées une seule fois dans une enceinte soumise au droit d'auteur.
    C'est une charge terrible, mais nécessaire et qui est entièrement supportée par les auteurs des œuvres diffusées.
    Cette société est beaucoup plus solidaire que vous ne semblez l'imaginer.
    Une minute d'un inconnu iffusée en télévision ou en radio sera rémunérée le même montant que la même minute d'un auteur star.
    Le même inconnu touchera pour sa chanson, sur chaque disque la même chose que la star évoquée.
    C'est le marketing mis à la disposition de la star qui sera sans comparaison.
    Comparez donc avec le monde des interprètes et vous verrez que la royaltie de l'inconnu sera ridicule par rapport à celle de la star.

    Tout ceci pour vous dire que les vies d'artistes prennet des chemins différents, avec des succès divers, mais que la sacem reste sous le contrôle des créateurs et que c'est cela l'essentiel.
    Par contre, étant un système précis, elle reflète les inégalités de traitement de la société, c'est inévitable. Au moins essayons nous de les compenser un peu par le biais de l'action culturelle et professionnelle.

    Amitiés.

    Laurent Petitgirard
  • Merci
    Je me contentais de faire apparaître les confusions de langue, parce qu'évidemment, sorti du contexte, ces mots "artistes", "musique", "auteurs", n'ont pas de sens.
    Ce qui me met en colère, c'est la manière dont ces mots là sont accaparés sans complexe par certains qui discourent, sans prendre la peine d'en considérer l'extension. Il est normal que la Sacem parle au nom des auteurs inscrits à son répertoire, mais pas au nom de tous les auteurs. DE même que l'industrie du disque n'a aucune légitimité à parler au nom de tous les artistes. etc..
    Mais vous m'aurez compris.
    J'espère en tous cas que cette visite sur notre forum vous aura permis de découvrir une manière différente d'appréhender le droit d'auteur, et c'est courageux de votre part devenir vous frotter à nos idées et nos réalités.
    Si vous avez un moment, n'hésitez pas à jeter un oeil là-dessus :
    http://www.another-record.com/textes/dissemination/diss.html
    dana
  • NB :
    Les créateurs du dimanche, comme les peintres du même jour, c'est très sympathique.
    ah oui d'accord, mais je ne suis pas très sympathique (enfin.. c'est mon problème d'accord)

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