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De la visibilité...

novembre -1 modifié dans Economie de la musique
Ca fait un bout de temps que ça me taraudait l'esprit, faire un article sur la "visibilité"...

http://aisyk.blogspot.com/2007/06/de-la-visibilit.html

C'est fait !
;)
«1

Réponses

  • J'ai hésité à te traiter d'intégriste, mais tu ne prends pas vraiment partie.:D

    A mon sens la visibilité est un leurre. C'est la qualité de l'auditeur qui est importante.
    La diffusion massive de la musique ne signifie pas pas écoute, tout au plus d'être éventuellement entendu. Je préfère être écouter par 1 personne qu'être entendu par des millions au milieu d'un océan de pub qui dénature ou annihile les sentiments présents dans ma musique.
    Que deviennent ceux qui ont été massivement diffusés ? Malheureux quand le système les a jeté comme de vielles chaussetted, car ne correspondant plus aux canons de la mode du moment.
  • Tu n'as pas tord :D
    Mais prendre partie ne veut pas dire que je sois un intégriste, c'est être honnête avec ceux qui me lisent en leur donnant mon point de vue.

    L'idée de la "qualité de l'auditeur" est intéressante, malheureusement je me pose la question de savoir comment quantifier une "qualité". Parce que c'est ce que veut un producteur (gros ou petit), quantifier les choses pour avoir un minimum de retour sur investissement, pour les gros, d'autres facteurs rentrent en ligne de compte (actionnariat, image, marque...). La "qualité d'un auditeur" irait donc de pair avec une "éducation" du public aux musiques, et surtout à la qualité du son en passant notamment par le matériel ? J'ai un peu de mal à saisir cette notion, même si j'en comprends très bien les buts (éviter les phénomènes de modes qui dévalorisent le contenu musical)... J'irai plus loin dans les buts, éviter que les productions ne dévalorisent les contenus artistiques en les formatant dès la démarche (format radio, format discothèque...)
  • on veut de la visibilité! on veut de la visibilité !
    http://www.2bfamous.com/
    :lol:
  • taro écrit:
    on veut de la visibilité! on veut de la visibilité !
    http://www.2bfamous.com/
    :lol:
    ça c'est très beurk !

    La qualité de l'auditeur ?
    J'entendais par là que je préfère la qualité à la quantité, même si j'aimerai une quantité d'auditeurs de qualité...
    La qualité de l'écoute ? Comment fait on pour écouter l'autre quand une quantité de bruits environnant viennent pertuber la diffusion ?
    La visibilité : Je trouve que c'est finalement une notion détestable. Essayer de se mettre devant les autres... Le matraquage publicitaire... écraser son concurrent... tout ce que j'abhorre.
    Un auditeur de qualité est un auditeur qui fouille, qui découvre.
    Tout est fait pour, qu'au contraire, l'auditeur ne cherche pas mais prenne ce qu'on veut bien lui donner.
    Un auditeur de qualité est quelqu'un qui a le sens critique, qui n'accepte pas la soupe qu'on veut lui servir.
    Bon maintenant, il y a quand même des artistes de qualité qui sont très visibles et reconnus, comme quoi tout ce qui est visible n'est pas mauvais.
    C'est chercher à être visible à tout prix, ou rendre visible à tout prix un artiste qui est mauvais. La visibilité c'est alors la loi du plus fort.
  • taro écrit:
    on veut de la visibilité! on veut de la visibilité !
    http://www.2bfamous.com/
    :lol:

    :D
    Hahahaha !
    D'aileurs on ne peut pas avoir accès aux rubriques tout en bas sans s'enregistrer (error 500), qui sont quand même dans l'ordre :
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    # FAQ

    Vraiment des quiches sur ce site....

    Et oui je suis d'accord avec toi Mankind, la "loi" de la visibilité veut très souvent que les amis des amis deviennent les amis de ceux qui diffusent les amis des amis... :D On rentre dans des considérations relationnelles et le côté "professionnel" au sens exécution intéressante, ou intérêt artistique est dévoué à des illuminés souvent qualifiés de bobos ou d'extra-terrestres...
  • problématique intéressante aysik
    et finalement assez cruciale dans les débats qui nous animent ici :
    comme s'il y avait d'un côté les sectateurs du web.2.0. qui au fond n'auraient qu'une vision quantitative (le "se faire connaître") de l'art, et de l'autre, des gens qui sont attachés avant tout à la qualité (ce que tu appeles la "reconnaissance").
    Du coup effectivement, il y a là une opposition franche, et quoi qu'en disent certains (cf. quelques web2.0.istes fanatiques qui ont essayé de d'essaimer sur ce forum, en vain semble-t-il), entre une valeur qualitative et une valeur quantitative (donc : calculable, chiffrable : c'est très important cela, les économistes amateurs du web 2.0. se la jouent supers forts avec leurs chiffres, tandis que nous autres, nous parlons de quelque chose qui ne se laisse pas réduire à de simpes additions. Tiens ça me fait penser au débat actuel sur l'évaluation des "psychothérapies" : d'un côté les adeptes du questionnaire - lesquels fondent la soi-disant scienficité des thérapies dites comportemantales, et de l'autre les thérapies fondées sur la parole etc.., évidemment pas "évaluables" au sens quantitatif du terme.
    Bref, laquestion du réductionisme encore (cf. mes récriminations envers l'économisme à courte vue de julien b. ici-même)

    En fait c'est assez fondamental ce que tu racontes là mon ami.

    Je note ceci :
    La démarche des musiques libres est surtout de valoriser le travailleur, le travail de l'artiste au centre de tout système de promotion, et non plus l'artiste en tant que marque à faire connaître et à faire repasser 20, 30, 50 fois par jour à la tv/radio.
    J'ai envie de dire oui, peut-être, et en même temps je tique. Je songe à certains artistes sur d'autres sites qu'ici, et néanmoins sous licence de libre diffusion qui semblent surtout soucieux d'e battage médiatique, et inversement, je pense à d'autres artistes qui, bien qu'étant à la sacem, mènent une carrière toute entière consacrée à la création plutôt qu'à la promotion. Je ne sais pas si les licences de libre diffusion sont un critère pertinent à ce niveau. Le désir de visibilité anime la plupart des artistes, à des degrés divers (il y a des exceptions, des gens hyper discrets bien sûr, qui répugnent à toute promotion :) .. Est-ce que le fait d'adopter une licence de libre diffusion indiquerait un moindre intérêt pour la promotion, la visibilité disons "marketing", et un intérêt plus marqué pour la valorisation de l'oeuvre elle-même ou d'une "démarche" (je reprends ton mot).. J'en doute un peu..
    ça c'est l'affaire de chacun avant tout me semble-t-il, licence libre ou pas.

    Autre truc aussi :
    ma brève expérience de la promotion, humm, me ferait dire que la frontière entre "buzz marketing" et "reconnaissance de la qualité" est quand même assez floue. Par exemple, dh a connu un certes modeste succès critique, et a suscité une certaine sympathie de la part d'autres artistes et de certains auditeurs (pour ce que j'en sais), sans pour autant soulever les foules (mouarff), et je pourrais dire que j'ai eu de la reconnaissance, sans pour autant être connu.
    Mais, qu'est-ce au fond que la reconnaissance ? sinon le sentiment, éminemment subjectif, d'une adéquation entre une demande et une réponse. NE préjugeons surtout pas du contenu de cette demande : je connais des artistes qui seront à jamais insatisfaits, bénéficient-ils d'une presse élogieuse, d'un large cercle de fan, de l'estime de leurs congénères : parce qu'au fond ils se sentent "ratés" - et là on peut décrire ces ratages selon des modalités infiniment diverses. j'ai un ami qui est persuadé d'avoir écrit un chef d'oeuvre, à tel point que les éloges dont il est couvert ne lui suffisent pas, la frustration (ne pas être reconnu) demeure insupportable. Inversement, je connais un autre gars qui au fond demandent juste à être aimé, comme une personne réelle, et qui au fond se sent toujours raté même quand on chante ses louanges, même quand un fan lui cause après le show, parce qu'on ne peut pas aimer et admirer en même temps (là c'est le psy qui parle: admirer, c'est tenir soingeusement à distance son envie)
    bref : il n' y a pas de critères a priori de la "reconnaissance", c'est un sentiment très personnel, qui renvoie aux désirs, voire aux besoins de chacun.
    remarques qui confortent en fait ta démonstration aysik.
  • Ah ! la visibilité... vaste débat c't'affaire :D

    ok, je chope ma gratte, je cri un peu, et tout... et je me retrouve avec un morceau. la belle affaire. bon, voilà, j'ai un morceau. et maintenant quoi ?

    je l'enregistre sur mon lecteur mp3 et je me le passe en boucle ?
    (éventuellement, si j'ai plusieurs morceux, je peux me faire une compil...)

    mais je peux aussi le diffuser.

    y'a les grenouilles, par exemple, qui pondent des floppées de tétards et je suis pas sûr que la moitié parvienne à l'age adulte. bah, y'a aussi le pollen dans le vent... dissémination pas forcément efficace, mais là, c'est la quantité qui aide.

    et puis y'a heu.... je sais pas moi, tient, la baleine par exemple.
    elle fait un marmot et concentre ses efforts dessus.
    là, c'est l'attention qui compte.
    ici, on mise sur LA valeur sûre (eventuellement LES, mais point de vue quantité, ça va jamais aussi loin que les tétards)

    ... enfin, vous voyez le truc quoi.

    chacun sa méthode.
    la qualité / la quantité... ouais. je crois qu'on est pas encore près de voire laquelle est la meilleur.

    maintenant, en ce qui concerne la satisfaction... peut-être y'a des artistes plus "baleines" qui aimeraient bien être plus "grenouilles" (ou le contraire) :roll:
  • Tu connais l'histoire de la grenouille qui a une grande bouche ?
  • il est des oeuvres qui modifient le monde.
    cela dépasse la vanité de la reconnaissance de l'artiste ou de sa visibilité.
    l'artiste, on s'en fout, et peu importe le public.
    ce qui compte, c'est une oeuvre qui provoque un enrichissement du monde,
    par quoi le regard de l'humanité change instantanément et définitivement.

    signé Meuh

    Meuh, du mouvement QCVD ("quand comprendrez-vous donc?")
    (ça, c'est un clin d'oeil à Rico) ;)
  • dana écrit:
    Je note ceci :
    La démarche des musiques libres est surtout de valoriser le travailleur, le travail de l'artiste au centre de tout système de promotion, et non plus l'artiste en tant que marque à faire connaître et à faire repasser 20, 30, 50 fois par jour à la tv/radio.
    J'ai envie de dire oui, peut-être, et en même temps je tique. Je songe à certains artistes sur d'autres sites qu'ici, et néanmoins sous licence de libre diffusion qui semblent surtout soucieux d'e battage médiatique, et inversement, je pense à d'autres artistes qui, bien qu'étant à la sacem, mènent une carrière toute entière consacrée à la création plutôt qu'à la promotion. Je ne sais pas si les licences de libre diffusion sont un critère pertinent à ce niveau. Le désir de visibilité anime la plupart des artistes, à des degrés divers (il y a des exceptions, des gens hyper discrets bien sûr, qui répugnent à toute promotion :) .. Est-ce que le fait d'adopter une licence de libre diffusion indiquerait un moindre intérêt pour la promotion, la visibilité disons "marketing", et un intérêt plus marqué pour la valorisation de l'oeuvre elle-même ou d'une "démarche" (je reprends ton mot).. J'en doute un peu..
    ça c'est l'affaire de chacun avant tout me semble-t-il, licence libre ou pas.

    Je dirai que la volonté de mettre ses oeuvres à la libre diffusion de chacun transcende la valeur de la musique. On offre son travail et par la visibilité que l'on voudrait, on désire, presque dans un mouvement philanthropique, être quelque chose d'incontournable. La notion de visibilité est ainsi dépossédée de sa véritable valeur, celle qui permet, dans une logique commerciale et publicitaire, l'acte d'achat. Or grâce aux licences libre, on explose cette logique qui devient de manière plus pertinente soumise à l'appréciation de son auditeur, ceci bien évidemment dans des modèles tels que Pragmazic ou CD1D où les fichiers et cd des artistes sont à la vente, c'est le "soutien" (revendiqué) à l'artiste. Dans un modèle tel que celui de Jamendo, par exemple, la visibilité amène la reconnaissance financière (le "revenue sharing" basé sur les clics et nombres de pages vues par mois) et le rapport initial de la musique libre "démarche artistique" qui amène un "acte d'achat" est rompu puisqu'il suffit d'être visible pour être rémunéré. On reste dans l'ancienne logique de visibilité=acte d'achat.
  • taro écrit:
    il est des oeuvres qui modifient le monde.
    cela dépasse la vanité de la reconnaissance de l'artiste ou de sa visibilité.
    l'artiste, on s'en fout, et peu importe le public.
    ce qui compte, c'est une oeuvre qui provoque un enrichissement du monde,
    par quoi le regard de l'humanité change instantanément et définitivement.

    signé Meuh

    Meuh, du mouvement QCVD ("quand comprendrez-vous donc?")
    (ça, c'est un clin d'oeil à Rico) ;)

    Effectivement, du moment que l'humanité s'enrichie...
    Meuh dépose son oeuvre dans le pré carré et creuse un petit trou dans la couche d'ozone pour regarder Dieu à travers cette serrure (S'il existe).
  • Je dirai que la volonté de mettre ses oeuvres à la libre diffusion de chacun transcende la valeur de la musique. On offre son travail et par la visibilité que l'on voudrait, on désire, presque dans un mouvement philanthropique, être quelque chose d'incontournable. La notion de visibilité est ainsi dépossédée de sa véritable valeur, celle qui permet, dans une logique commerciale et publicitaire, l'acte d'achat. Or grâce aux licences libre, on explose cette logique qui devient de manière plus pertinente soumise à l'appréciation de son auditeur, ceci bien évidemment dans des modèles tels que Pragmazic ou CD1D où les fichiers et cd des artistes sont à la vente, c'est le "soutien" (revendiqué) à l'artiste. Dans un modèle tel que celui de Jamendo, par exemple, la visibilité amène la reconnaissance financière (le "revenue sharing" basé sur les clics et nombres de pages vues par mois) et le rapport initial de la musique libre "démarche artistique" qui amène un "acte d'achat" est rompu puisqu'il suffit d'être visible pour être rémunéré. On reste dans l'ancienne logique de visibilité=acte d'achat.

    alors là aysik tu m'excuseras mais j'ai beau relire dix fois je comprends pas
    ou alors tu voudrais dire qu'il y a une logique de la visibilité qui est tendue vers une finalité commerciale, et une autre qui est tendue vers la "reconnaissance" (qui ne serait pas "financière") ??
    heu..
    soi tu veux bien préciser
  • @ meuh
    il est des oeuvres qui modifient le monde.
    cela dépasse la vanité de la reconnaissance de l'artiste ou de sa visibilité.
    l'artiste, on s'en fout, et peu importe le public.
    ce qui compte, c'est une oeuvre qui provoque un enrichissement du monde,
    par quoi le regard de l'humanité change instantanément et définitivement.

    signé Meuh

    meuh certes..
    cela dit un papillon bat de l'aile au Japon etc.. (cf. Leibniz etc.. je ne sais plus si le papillon bat de l'aile au japon ou au mexique, mais au final c'est le tremblement de terre de Lisbonne)
    mais pourquoi : "il est des oeuvres".. ça induirait qu'il y ait aussi des oeuvres qui ne modifieraient pas le monde ??
    pfffff
    faudrait me donner un exemple d'une oeuvre qui ne modifierait pas le monde alors.. (mais moi je suis héraclitéen, enfin, à ma manière, et donc, le monde : ???? - bref, les modifications, c'est le lot de la vie sublunaire. Le reste c'est une histoire de valeurs. On en revient donc bien à cette histoire de valeurs, qu'on peut toujours balayer d'un coup de serpillère métaphysique, mais enfin, humain trop humain , c'est quand même ça qui nous préoccupe au bout du compte n'est-il pas ?)
  • Je souscris en grand partie au point de vue de dana.
    Chercher à être connu ou reconnu, admiré ou aimé, avoir le goût du travail bien fait, vouloir changer le monde, satisfaire une pulsion créatrice, faire de l'art pour l'art ou de l'art engagé, vanter la beauté du monde ou lui chier à la gueule, séduire ou choquer, faire acte de pédagogie ou d'hermétisme, faire réfléchir ou distraire... tout cela peut exister à divers degrés chez chaque artiste et même coexister chez un même artiste. C'est une alchimie intime qui va ensuite se heurter à une autre alchimie intime : celle de l'auditeur. Difficile de quantifier quoi que ce soit là-dedans ou même de définir des critères de qualité.

    En fait, la supercherie de la "visibilité" est juste une escroquerie marketing de plus qui veut profiter de la frustration quasi-inhérente à l'acte de création (pour les raisons évoquées ci-dessus). Je ne veux même pas me placer sur le terrain d'une réflexion sur l'art par rapport à ce problème. Ni même dénoncer les musiciens qui tombent dans le panneau (ils ont leurs raisons – voir encore ci-dessus). Promettre "visibilité", ou gloire et honneurs, aux artistes, tout en exploitant leurs créations à des fins mercantiles sans leur reverser le moindre kopeck, c'est tout simplement malhonnête, même dans le système marchand. Et cela mérite d'être combattu pour ce que c'est, quelles que soient nos pensées intimes au sujet de l'art.
  • dana écrit:
    Je dirai que la volonté de mettre ses oeuvres à la libre diffusion de chacun transcende la valeur de la musique. On offre son travail et par la visibilité que l'on voudrait, on désire, presque dans un mouvement philanthropique, être quelque chose d'incontournable. La notion de visibilité est ainsi dépossédée de sa véritable valeur, celle qui permet, dans une logique commerciale et publicitaire, l'acte d'achat. Or grâce aux licences libre, on explose cette logique qui devient de manière plus pertinente soumise à l'appréciation de son auditeur, ceci bien évidemment dans des modèles tels que Pragmazic ou CD1D où les fichiers et cd des artistes sont à la vente, c'est le "soutien" (revendiqué) à l'artiste. Dans un modèle tel que celui de Jamendo, par exemple, la visibilité amène la reconnaissance financière (le "revenue sharing" basé sur les clics et nombres de pages vues par mois) et le rapport initial de la musique libre "démarche artistique" qui amène un "acte d'achat" est rompu puisqu'il suffit d'être visible pour être rémunéré. On reste dans l'ancienne logique de visibilité=acte d'achat.

    alors là aysik tu m'excuseras mais j'ai beau relire dix fois je comprends pas
    ou alors tu voudrais dire qu'il y a une logique de la visibilité qui est tendue vers une finalité commerciale, et une autre qui est tendue vers la "reconnaissance" (qui ne serait pas "financière") ??
    heu..
    soi tu veux bien préciser

    En partie. Ce sont les rapports entre visibilité et acte d'achat qui changent.

    Dans le modèle "hors internet", la visibilité fait partie du processus de commercialisation d'une oeuvre en vue de sa vente, au plus l'oeuvre sera visible (ou dans les canaux les plus appropriés, une zik rap ne se retrouvera pas sur radio nostalgie par exemple), plus elle aura des chances d'être achetée et donc de rapporter. La diffusion gratuite des oeuvres (tv/radios) entraîne souvent un acte d'achat (pas forcément celui espéré tout le temps mais il y a un minimum quantifié avec une formule qui donnait X Visibilités (opérations promo, passages radios, affiches de concert...) = X Achats... pour permettre notamment des retours sur investissement quasi certains.

    Dans le modèle internet tel que nous le connaissons aujourd'hui (de manière large pour tous les échanges), l'équation se modifie tout simplement parce que l'acte d'achat n'est plus seulement conditionné par la visibilité, il se pondérerai aussi avec la qualité intrinsèque de l'oeuvre et avec d'autres logiques (la volonté de soutenir les artistes, leurs démarche...) et à des échelles plus réduites (paradoxalement contraire avec l'idée de "village global" défendue par julienb). D'où la peur des financiers et des publicitaires de se faire déposséder de toute cette manne financière et d'inventer des "fuck the wat", des "web2.0" fumeux pour profiter de l'illusion de la visibilité. L'apport des licences libres, c'est qu'elles apportent un nouveau cadre qui permet de se passer des anciens cadres de diffusion. Elles suppriment certains intermédiaires, d'autres en profitant pour essayer de prendre leur place (et il est nécessaire d'en connaître leurs démarches, certaines étant plus "haïssables" que d'autres), mais elles modifient l'assimilation d'une oeuvre et son rapport avec son public qui devient plus proche. On est plus dans un système où 50 passages radios pouvaient faire un "tube" (ça le peut encore mais le rapport "visibilité-acte d'achat" évoqué plus haut est moins bon) mais plutôt un système où des myriades d'artistes pourront avoir un buzz autour de leurs musiques sans forcément s'accaparer tout l'espace médiatique.
  • Je souscris en grand partie au point de vue de dana.
    Chercher à être connu ou reconnu, admiré ou aimé, avoir le goût du travail bien fait, vouloir changer le monde, satisfaire une pulsion créatrice, faire de l'art pour l'art ou de l'art engagé, vanter la beauté du monde ou lui chier à la gueule, séduire ou choquer, faire acte de pédagogie ou d'hermétisme, faire réfléchir ou distraire... tout cela peut exister à divers degrés chez chaque artiste et même coexister chez un même artiste. C'est une alchimie intime qui va ensuite se heurter à une autre alchimie intime : celle de l'auditeur. Difficile de quantifier quoi que ce soit là-dedans ou même de définir des critères de qualité.

    En fait, la supercherie de la "visibilité" est juste une escroquerie marketing de plus qui veut profiter de la frustration quasi-inhérente à l'acte de création (pour les raisons évoquées ci-dessus). Je ne veux même pas me placer sur le terrain d'une réflexion sur l'art par rapport à ce problème. Ni même dénoncer les musiciens qui tombent dans le panneau (ils ont leurs raisons – voir encore ci-dessus). Promettre "visibilité", ou gloire et honneurs, aux artistes, tout en exploitant leurs créations à des fins mercantiles sans leur reverser le moindre kopeck, c'est tout simplement malhonnête, même dans le système marchand. Et cela mérite d'être combattu pour ce que c'est, quelles que soient nos pensées intimes au sujet de l'art.

    Un gars de la Sacem te dira que tu réinventes l'eau chaude car c'est comme cela qu'au début la Sacem est née, des gens reprenaient des oeuvres à des fins commerciales sans payer les auteurs. C'est toujours comme cela qu'ils se voient même si leur rôle a bien changé. Il est nécessaire de garder à l'esprit que les initiatives dont tu parles doivent rendre des comptes aux artistes quand elles réutilisent leurs oeuvres. Je souscris totalement à ton idée.
  • juin 2007 modifié
    l'équation se modifie tout simplement parce que l'acte d'achat n'est plus seulement conditionné par la visibilité, il se pondérerai aussi avec la qualité intrinsèque de l'oeuvre et avec d'autres logiques (la volonté de soutenir les artistes, leurs démarche...)

    heu
    là je suis vraiment sceptique
    en fait tu tombes dans le piège que j'essayais de dénoncer lors de ma première réponse (faudrait la relire), mais que incaudavenenum a très bien résumé ci-dessous
    précisément parce que tu parles d ' "équation"
    ton texte initial marquait (du moins c'est ce que j'ai pensé en le lisant) qu'il y avait une césure entre la perspective calculante, marketing (où effectivement il y a des choses qu'on peut chiffrer donc "mesurer" - quoiqu'on puisse discuter de ce terme, car quelle est l'unité de mesure ??) et d'un autre côté une perspective "inévaluable" quantitativement. Parce que la "reconnaissance" (je reprends ton vocabulaire) renvoie au fond à des motivations et des attentes foncièrement subjectives.

    Du coup je ne vois pas bien ce que vient faire l'acte d'achat là dedans par exemple. Et je ne vois pas bien ce qui a changé avec internet au fond (et les licences libres bah.. est-ce qu'elles changent grand chose au problème de la reconnaissance si on admet qu'après tout, et là je cite incaudavenum qui le dit mieux que moi :
    Chercher à être connu ou reconnu, admiré ou aimé, avoir le goût du travail bien fait, vouloir changer le monde, satisfaire une pulsion créatrice, faire de l'art pour l'art ou de l'art engagé, vanter la beauté du monde ou lui chier à la gueule, séduire ou choquer, faire acte de pédagogie ou d'hermétisme, faire réfléchir ou distraire... tout cela peut exister à divers degrés chez chaque artiste et même coexister chez un même artiste. C'est une alchimie intime qui va ensuite se heurter à une autre alchimie intime : celle de l'auditeur. Difficile de quantifier quoi que ce soit là-dedans ou même de définir des critères de qualité.
    excuse hein, mais j'ai l'impression que tu passes d'un point de vue à l'autre de manière un peu cavalière.
    Autant je trouve que la distinction visibilité (au sens de "visibilité quantifiable") et "reconnaissance", me semblait féconde pour expliciter, voire dénouer, un débat interminable sur ce forum ou ailleurs. Autant là, je pige plus où tu veux en venir, à partir du moment où tu réintroduis une continuité à mon avis factice entre les deux points de vue.

    Bref, il y a des choses qu'on peut compter, si on décide de les réduire à des quantités, et il a des choses dont on doit faire le deuil du décompte (et se contenter de descriptions plurielles et de concepts tels que désir, création, attente, etc..)

    Est-ce que les licences libres y changent quelque chose ou internet (en produisant des solutions de continuité entre le quantifiable et le non-quantifiable ? ) J'en doute sérieusement.. (et je me réjouirais que la réponse soit négative, car, ringard comme je suis, je demeure attaché à cette idée que toute chose ne se laisse pas évaluer aussi facilement etc..)

    ha oui
    faudra aussi que tu m'expliques ce que tu entends par "qualité intrinsèque de l'oeuvre", parce que là ouarff
    quand je parle de qualité, je ne parle justement pas d'une qualité intrinsèque de je ne sais quoi : mais plutôt le sentiment (totalement subjectif) d'une satisfaction relative à une attente, ou un truc dans ce goût.
  • aisyk écrit:
    Un gars de la Sacem te dira que tu réinventes l'eau chaude car c'est comme cela qu'au début la Sacem est née, des gens reprenaient des oeuvres à des fins commerciales sans payer les auteurs. C'est toujours comme cela qu'ils se voient même si leur rôle a bien changé. Il est nécessaire de garder à l'esprit que les initiatives dont tu parles doivent rendre des comptes aux artistes quand elles réutilisent leurs oeuvres. Je souscris totalement à ton idée.

    Et précisément, ce n'est pas cet aspect "originel" de la SACEM qui me heurte.
  • dana écrit:
    l'équation se modifie tout simplement parce que l'acte d'achat n'est plus seulement conditionné par la visibilité, il se pondérerai aussi avec la qualité intrinsèque de l'oeuvre et avec d'autres logiques (la volonté de soutenir les artistes, leurs démarche...)

    heu
    là je suis vraiment sceptique
    en fait tu tombes dans le piège que j'essayais de dénoncer lors de ma première réponse (faudrait la relire), mais que incaudavenenum a très bien résumé ci-dessous
    précisément parce que tu parles d ' "équation"
    ton texte initial marquait (du moins c'est ce que j'ai pensé en le lisant) qu'il y avait une césure entre la perspective calculante, marketing (où effectivement il y a des choses qu'on peut chiffrer donc "mesurer" - quoiqu'on puisse discuter de ce terme, car quelle est l'unité de mesure ??) et d'un autre côté une perspective "inévaluable" quantitativement. Parce que la "reconnaissance" (je reprends ton vocabulaire) renvoie au fond à des motivations et des attentes foncièrement subjectives.

    Du coup je ne vois pas bien ce que vient faire l'acte d'achat là dedans par exemple. Et je ne vois pas bien ce qui a changé avec internet au fond (et les licences libres bah.. est-ce qu'elles changent grand chose au problème de la reconnaissance si on admet qu'après tout, et là je cite incaudavenum qui le dit mieux que moi :
    Chercher à être connu ou reconnu, admiré ou aimé, avoir le goût du travail bien fait, vouloir changer le monde, satisfaire une pulsion créatrice, faire de l'art pour l'art ou de l'art engagé, vanter la beauté du monde ou lui chier à la gueule, séduire ou choquer, faire acte de pédagogie ou d'hermétisme, faire réfléchir ou distraire... tout cela peut exister à divers degrés chez chaque artiste et même coexister chez un même artiste. C'est une alchimie intime qui va ensuite se heurter à une autre alchimie intime : celle de l'auditeur. Difficile de quantifier quoi que ce soit là-dedans ou même de définir des critères de qualité.
    excuse hein, mais j'ai l'impression que tu passes d'un point de vue à l'autre de manière un peu cavalière.
    Autant je trouve que la distinction visibilité (au sens de "visibilité quantifiable") et "reconnaissance", me semblait féconde pour expliciter, voire dénouer, un débat interminable sur ce forum ou ailleurs. Autant là, je pige plus où tu veux en venir, à partir du moment où tu réintroduis une continuité à mon avis factice entre les deux points de vue.

    Bref, il y a des choses qu'on peut compter, si on décide de les réduire à des quantités, et il a des choses dont on doit faire le deuil du décompte (et se contenter de descriptions plurielles et de concepts tels que désir, création, attente, etc..)

    Est-ce que les licences libres y changent quelque chose ou internet (en produisant des solutions de continuité entre le quantifiable et le non-quantifiable ? ) J'en doute sérieusement.. (et je me réjouirais que la réponse soit négative, car, ringard comme je suis, je demeure attaché à cette idée que toute chose ne se laisse pas évaluer aussi facilement etc..)

    ha oui
    faudra aussi que tu m'expliques ce que tu entends par "qualité intrinsèque de l'oeuvre", parce que là ouarff
    quand je parle de qualité, je ne parle justement pas d'une qualité intrinsèque de je ne sais quoi : mais plutôt le sentiment (totalement subjectif) d'une satisfaction relative à une attente, ou un truc dans ce goût.

    J'aurai dû reprendre les termes que j'avais évoqué dans l'article, là il est vrai je confonds plusieurs notions en essayant d'expliquer l'économie par les ressentis sur les oeuvres.

    Quand je parle de "qualité intrinsèque de l'oeuvre" c'est faire un écho à la subjectivité de tous qui prend plus d'importance aujourd'hui que les évaluations quantitatives que j'ai évoqué (l'équation économique des oeuvres et de leur diffusion en vue de leur rentabilité). D'où l'idée que la "connaissance d'une oeuvre" devient moins importante que la "reconnaissance" dans le cheminement de l'assimilation culturelle par un public, et donc parfois de l'acte d'achat (par raccourcis cavalier ?).
  • Quand je parle de "qualité intrinsèque de l'oeuvre" c'est faire un écho à la subjectivité de tous qui prend plus d'importance aujourd'hui que les évaluations quantitatives que j'ai évoqué (l'équation économique des oeuvres et de leur diffusion en vue de leur rentabilité).

    oki doc !
    c'est juste que le mot intrinsèque me faisait penser à ces zigues qui sont convaincus qu'il existe des critères irrémédiables de la qualité d'une oeuvre, ce qui leur permet gentiment de distribuer des subventions et des prix et des printemps de bourges mon cul
    donc j'ai sorti mon pistolet là :)
    me voilà rassuré !

    D'où l'idée que la "connaissance d'une oeuvre" devient moins importante que la "reconnaissance" dans le cheminement de l'assimilation culturelle par un public, et donc parfois de l'acte d'achat (par raccourcis cavalier ?).

    ok
    mais je demeure peu convaincu par cette histoire que les choses auraient changé en substance à cause d'internet et des licences libres. Ce qui a changé ce sont les modalités de dissémination de la musique, ça ok, certains usages du droit d'auteur ok, le fait que de plus en plus de zigue s'autorisent d'eux mêmes à se produire comme "artiste" ou "auteur" ou "créateur" (cochez la case correspondante), mais est-ce que pour autant la reconnaissance a pris le pas sur le marketing ?? J'ai l'impression qu'il y a toujours eu du marketing (enfin disons depuis les années 60 surtout), et toujours eu des zigues en quête de reconnaissance (et que cette reconnaissance qu'ils désirent n'a pas grand chose à voir avec le succès ou l'absence de succès (au sens marketing) etc..
    mais peut-être je me rend pas bien compte, suis un peu largué en fait depuis que j'ai laché le navire..

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