Pour nous contacter : soyez au rendez-vous sur IRC ! ⋅ Parcourir l'archive musicale Dogmazic ⋅ Notre Blog
Notre Documentation

Gérer sa propre distribution numérique

novembre -1 modifié dans Economie de la musique
Bonjour, c'est mon premier post ici qui risque d'être un petit peu long.
Je suis auteur indé et je souhaitai soumettre quelques questions en ces lieux terriblement rafraîchissants pour la création musicale.

Ma 1ere question :
Les sociétés civiles à l'image de la SACEM garantissent à l'artiste qu'elles feront tout pour percevoir (et dans le monde entier) les droits de diffusion/représentation de l'artiste et poursuivre en justice ceux qui n'obtempéraient pas. Elle a des moyens à l'internationnal pour le faire.
Alors quels sont les moyens à la portée de l'artiste pour vérifier l'application de son oeuvre sous licence libre de diffusion même à l'autre bout du monde ?... oué bon je rêve un peu là.

2ème question :
Beaucoup d'artistes indépendants ont déjà déposés des oeuvres auprès des services de la SACEM et perçoivent quelques deniers hésitant du coups à sauter le pas des licences libres. Connaissez vous un moyen pour un artiste de garder le dépôt de ses anciennes oeuvres à la SACEM tout en utilisant les licences libres ? J'ai cru comprendre que ce n'était pas possible...

3ème question :
La SPPF (une société de gestion collective pour les indé) avait monté une plateforme ("POD" je sais pas si cà existe toujours) qui permettait aux indépendants de faire numériser leur production et de superviser leur vente. Comportement hégémonique paradoxal d'une institution qui défend l'indépendance, quand on sait de plus que l'usine à gaz n'utilisait que les formats DRMisés de Microsoft ...

Dans le même esprit qui va amener ma dernière question : l'industrie du disque accompagnée de sociétés civiles sont en train de définir un standard de description de la musique en vue de faciliter son exploitation numérique à l'image du futur standard DDEX. C'est bien entendu tout sauf gratuit et les indépendants souhaitant utiliser ce standard pourront le faire contre le paiement de « quelques centaines de dollars » (dixit le responsable du service informatique de la SACEM).

Ma question : savez vous si il existe un standard normalisé de description de la musique ou un outil créé à l'initiative des artisans du libre POUR les indépendants et artistes sous licences libres qui leur permette d'assurer et de superviser eux-mêmes leur distribution numérique ?
Voila merci à celles et ceux qui sont restés jusqu'au bout !
_(")_ Igor
«1

Réponses

  • Bonjour à toi Igor !

    Je vais essayer de répondre à tes questions.


    1/ Licence de libre diffusion signifie, libre diffusion/copie/partage. Là où la Sacem perd de l'énergie (et par corollaire, l'argent de ses sociétaires) à vouloir limiter les copies illicites sur les réseaux p2p, les licences libres le permettent. Être à la Sacem ne te garanti pas de percevoir tes droits. Elle est limitée dans ses investigations par les lois internationales (les pays adhérants à l'OMC), et les accords passés à l'international avec les autres sociétés d'auteurs. Il y a une histoire récente d'un artiste qui s'est fait floué de près de 10000 cd vendus en Russie et la Sacem ne pouvait rien faire. Après, pour un auteur, c'est aussi un choix moral que d'adhérer à une société qui préfère poursuivre en justice les auditeurs, les plus gros acheteurs de musique et surtout son propre public.

    Plus éloquent, les chiffres du rapport moral de la Sacem de 2004.

    1) 0 à 20 €/an (67 000 sociétaires/110 000)
    2) 20 à 1 000 €/an (30 000 sociétaires/110 000)
    3) 1 000 à 10 000 €/an (9 000 sociétaires/110 000)
    4) + de 10 000 €/an (3 000 sociétaires/110 000)

    Cela donne 97 000 sociétaires sur 110 000 (90 % des sociétaires tout de même) qui touchent entre rien et quasiment rien, alors que la SACEM engrange 750 000 000 d'€ dans l'année. C'est là le fond du problème. En restant à la SACEM, on cautionne une politique injuste, qui place la rentabilité de l'œuvre au sommet de la pyramide. Un autre truc à prendre en considération : les frais de fonctionnement de la sacem. Là aussi on tombe de haut, car (toujours même source) toujours en 2004 :
    726.5 millions d'euros ont été prélevés pour 578,1 millions répartis.

    Je t'invite à consulter le très sérieux rapport Mariani-Ducray sur le sujet :
    http://www.culture.gouv.fr/culture/actualites/rapports/mariani/sommaire.htm
    Et pour terminer de se faire une bonne opinion de la SACEM : http://timbale.com/


    2/ Le mieux est de citer la page des Creative Commons France :
    CC-FR écrit:
    Partie relative à la SACEM (Informations relues par la SACEM, octobre 2005)

    "L'attitude de la SACEM à l'égard des contrats Creative Commons est, conformément à sa mission qui est de défendre les créateurs, déterminée par l'intérêt de l'auteur.
    La SACEM estime qu'il n'est pas de l'intérêt d'un auteur d'autoriser le téléchargement de ses œuvres à titre gratuit d'autant que cette autorisation demeure valable pendant toute la durée de protection par le droit d’auteur, que Creative Commons n’assure pas de contrôle du respect des conditions et limites fixées aux utilisations des œuvres placées sous contrat Creative Commons et n’a pas qualité pour ester en justice en cas de contrefaçon ou de violation des termes d’un contrat Creative Commons.
    En conséquence, le Conseil d'administration n'envisage pas de modifier les statuts de la SACEM pour permettre à ses sociétaires d'utiliser les licences Creative Commons. Le sociétaire de la SACEM qui utiliserait un contrat Creative Commons pour diffuser certaines de ses œuvres ne respecterait pas les statuts de cette dernière et les autorisations données par lui ne seraient pas reconnues par la SACEM qui se réserve la possibilité d'intervenir auprès des utilisateurs pour faire respecter les droits dont la gestion lui a été confiée par son sociétaire.

    La SACEM a de son côté souhaité permettre aux auteurs compositeurs qui sont ses membres qui n'ont pas encore rencontré le succès d'utiliser Internet pour promouvoir gratuitement leurs propres œuvres.
    Aussi, les auteurs compositeurs membres de la SACEM vont très prochainement pouvoir présenter leurs œuvres au public sur leur propre site internet sous réserve de ne réaliser à cette occasion aucune recette de quelle que nature que ce soit et que le téléchargement ne soit pas autorisé. En outre les œuvres éditées et/ou exploitées phonographiquement par des tiers ne peuvent bénéficier de ce régime et leur mise à disposition du public ne sera autorisée que, conformément au cas général, moyennant paiement d'une rémunération.

    Les diffuseurs (radios, organisateurs de manifestations publiques, standards téléphoniques, sites web...) qui n'utiliseraient que des oeuvres du domaine public ou des œuvres d'auteurs non membres de la SACEM placées sous contrat Creative Commons n'ont pas d'autorisation à demander et de rémunération à verser à cette dernière.
    Toute utilisation d'une œuvre du répertoire de la SACEM doit être précédée de la conclusion préalable avec cette dernière d'un contrat l'autorisant. Les radios qui diffusent moins de 30% du temps d'antenne des œuvres du répertoire de la SACEM peuvent bénéficier sur justification (programmes détaillés...) d'une réduction de moitié des redevances dans le cadre d'un contrat général de représentation."


    3/ Pour le standard DDEX, c'est un standard d'identification des fichiers à grande échelle qui a pour buts principaux l'interopérabilité, et l'identification massive des usages de fichiers. J'ai déjà écrit dessus
    http://aisyk.blogspot.com/2007/01/le-midem-2007.html
    http://aisyk.blogspot.com/2007/05/identification-de-masse.html. Reste à savoir ce que tu voudrais, une licence libre permet la libre diffusion, un tel outil dans ce cas n'est pas vraiment pertinent. On veut sortir du carcan sécuritaire avec les licences libres et les normes DDEX nous y replongent. Pour des outils de distribution numérique pour les indés, tu as bien évidemment toutes les initiatives de vente en ligne de musique, avec au premier rang, Pragmazic, CD1D, Perséphonemusic... et bien d'autres que j'oublie certainement.
  • salut igor et welcome
    tu écris :
    Je suis auteur indé
    tu peux en dire plus ? qu'est-ce qu'un auteur indé ?
    thx
    (sinon les réponses d'Aysik me semblent nickel)

    juste une chose : il faut bien garder à l'esprit que lorsqu'on adopte une licence de libre diffusion, on sacrifie en tant qu'auteur ses droits sur la diffusion, la copie et le partage (dans la limite des clauses venant amender la licence, par exemple la clause non-commercial indique qu'on ne sacrifie pas ces droits en cas d'utilisation commerciale, pour dire vite..)
    bref
    on peut pas avoir le beurre (par exemple la satisfaction de se sentir plus généreux que d'autres artistes) et l'argent du beurre (toucher de l'argent à chaque fois que l'oeuvre est diffusée). C'est assez simple en fait.. mais faut le rappeler de temps en temps.

    Cela dit, je comprends que certains artistes souhaitent faire ce sacrifice pour une partie de leurs oeuvres seulement, et pour les autres, toucher de l'argent. Je me demande toutefois si tous les acteurs des licences de libre diffusion verraient cela d'un bon oeil si c'était possible (si la sacem révisait ses règlements). La plupart des artistes présents sur la fameuse compilation du magazine Wired ont procédé de la sorte, s'arrangeant avec les sociétés de droits d'auteur auxquelles ils étaient liées pour que soit accordé à quelques unes de leurs chansons un statut particulier (être présentée sous licence creative commons). Je note que cette initiative n'a pas fait de petits chez les stars.. Mais bon : dans l'ensemble, les artistes de la compilation Wired ont acquis à peu de frais (à mon avis) un capital sympathie auprès des mélomanes sensibles aux questions du droit d'auteur.

    quand tu écris :
    ces lieux terriblement rafraîchissants pour la création musicale.

    j'éprouve comme un malaise..
    En quoi est-ce rafraichissant ? artistiquement ? juridiquement ? parce qu'on a l'ait sympa ?
    ça me fait penser à ces gens du ministère de la culture qui trouvent la création des dits "amateurs", forcément sympathique ou rafraichissante..
    Il y a pas mal de musiques ici qui ne sont pas spécialement rafraichissante je trouve :)
  • Merci pour vos réponses, sinon pour répondre à Dana, yep je suis travailleur indépendant et la société civile (les AGESSA) me qualifie en tant qu'auteur réalisateur.
    Pour le coups du
    ..en ces lieux terriblement rafraîchissants pour la création musicale.
    Clair que cà fait vieux croulant aux affaires culturelles...c'est juste toute l'emulsion autour de la musique libre que je trouve excellente et j'étais un poil intimidé pour un premier post au point de dire n'importe quoi pour me rendre interressant...je vais me flageller 5 minutes tiens.
  • :)
    non non te flagelle pas (c'est qu'il y a de fortes chaleurs ce week end alors forcément.. ça donne envie de rafraichir, n'ai-je pas moi-même passer l'après midi d'hier à la piscine ?)
    les AGESSA.. bon
    http://www.agessa.org/
    je connaissais pas
    j'ai un peu de mal à savoir qui fait quoi : la sacem, agessa, sacd etc..
    C'est quoi la spécificité de l'Agessa (sur le site je vois pas bien..), puisque manifestement y sont affiliés aussi bien des musiciens que des écrivains les cinéastes photographes et les gens de la maison des artistes (humm)
  • L'Agessa, c'est en gros, un intermédiaire entre la Sécu et les auteurs. Par contre je ne sais pas si c'est directement lié au statut d'intermittent.
    Agessa écrit:
    Elle sert de passerelle entre les auteurs et les caisses primaires d'assurance maladie pour déterminer les conditions d'affiliation au régime spécifique créé par le législateur en 1975, et faire assurer le service des prestations dues aux affiliés et la délivrance de la carte d'assuré social.

    L'AGESSA recouvre pour le compte des organismes de sécurité sociale les cotisations et contributions dues sur les rémunérations artistiques. Ces fonds sont transférés journellement à l'Agence Centrale des Organismes de Sécurité Sociale.

    L'AGESSA ne verse aucune prestation.
    Ce rôle reste dévolu à l'ensemble des caisses concernées (branche maladie, branche famille, branche vieillesse).

    Il est financé par les cotisations des artistes-auteurs auxquelles s'ajoute une part contributive mise à la charge des personnes (physiques ou morales, y compris l'Etat, les établissements publics, les collectivités territoriales) qui procèdent à la diffusion ou à l'exploitation des oeuvres.
  • ha oki
    merci aysik
    dis donc, pour être artiste professionnel c'est aussi compliqué administrativement que pour être heu.. chef d'entreprise (ça me rappelle ce bouquin :
    MENGER PIERRE-MICHEL, Portrait de l'artiste en travailleur, métamorphoses du capitalisme, Seuil 2002.
    )
    alors que pourêtre artiste comme nous le sommes
    ben c'est quand même plus cool :)
    je me dis aussi que les gars qui trouvent parfois que nos histoires de licences libres sont compliquées devraient mesurer la complication qu'il y a dans le fait de prétendre à faire de l'art son métier
    m'enfin
    ce que j'en dis hein..
  • Bonjour,

    Je suis surpris en parcourant le site de musique libre de voir que vous ne connaissez pas l'AGESSA. J'imagine que la Maison des Artistes ça ne vous dit rien non plus. C'est quand même incontournable comme sujet si l'on veut traiter des droits d'auteurs des nombreuses activités que recouvrent ces deux organismes. Par contre, ça n'a stictement rien à voir avec l'intermittence.

    En espérant avoir comblé une de vos lacunes. :wink:
  • Bonjour Karman,

    Pour l'Agessa, cette structure permet de prélever sur les droits d'auteurs les CSG/CRDS et les assurances sociales. En même temps les sommes prélevées sont très minimes pour les personnes en libre diffusion, puisque si on regarde du côté du nombre d'auteurs qui n'ont même pas droit à une rémunération par le biais de la Sacem, (67 000 sur 110 000 touchent entre 0-20€ par an). Fait toi-même le calcul sur le site de l'Agessa, ces auteurs là doivent verser un chèque de 1€ ainsi que les diffuseurs (pour 20€ par an !)

    En même temps, donner à "l'ignorance" de dana valeur de représentation du site de la musique libre, je doute de la pertinence du propos. ;) Il est comme beaucoup de personnes ici, un personne qui cherche à savoir et qui pose des questions. Pas sûr que si on pose une question à un artiste à la Sacem, il puisse nous répondre de suite.

    En ce qui concerne la Maison des Artistes, je la connais un peu plus, néanmoins ce n'est pas forcément cela qui nous intéresse ici, puisque peu de musiciens sont aussi des auteurs d'oeuvres graphiques et plastiques.
  • mon cher karman
    je ne connaissais pas l'AGESSA
    je connais un peu la maison des artistes mais comme je suis un garçon gentil je m'abstiendrais de commentaire à propos de ce que je pense de la maison des artistes
    c'est très sympa de souligner mes lacunes
    je te ferais remarquer que le droit d'auteur auquel tu sembles si attaché n'a strictement rien à voir avec l'AGESSA
    le droit d'auteur a té inventé à la fin du XVIIIème siècle
    L'Agessa me semble-t-il c'est un plus récent
    je ne crois donc pas du tout que l'agessa ou la maison des artistes soient "incontournables"
    la preuve
    il existe des dizaines de milliers d'artistes qui n'en ont jamais entendu parler et n'en entendront jamais parler
    évidemment ce sont des musiciens du dimanche de pauvres amateurs sympathiques et rafraichissants (excuse Igor)
    Bref, je vous trouve bien condescendant monsieur ou madame karman sur ce coup là
    faudrait quand même pas trop nous prendre pour des ahuris hein..
    (surtout que là tu es sur un forum consacré aux licences de libre diffusion, et tu imagines bien que l'agessa la plupart d'entre nous on en n'a pas grand chose à cirer)
  • Je connais l'AGESSA côté photographie. Si tu veux bénéficier du statut juridique d'un auteur, ce qui est beaucoup plus avantageux que de dépendre directement de l'URSSAF, vaut mieux s'inscrire chez eux. Pour ça, t'es obligé de vendre tes droits de représentation et de diffusion. Sinon, t'es bon pour la chambre des commerces et le statut de libéral. Le 1% n'est pas à reverser lorsque tu vends à des particuliers par contre.

    Pour répondre à Dana, le problème de la Maison des Artistes ne concerne que l'association et non la partie collectrice des charges sociales. Et c'est dommage d'en avoir rien à cirer du monde réel qui lui n'en a rien à cirer des CC par exemple. Enfin, l'AGESSA, c'est le cas, et pourtant, elle est indispensable pour débuter une activité d'artiste auteur. :wink:
  • Et c'est dommage d'en avoir rien à cirer du monde réel qui lui n'en a rien à cirer des CC par exemple.
    alors je me demande cher représentant du monde réel
    ce que tu viens nous faire chier ici, nous qui manifestement ne sommes pas réels
    (tiens je te remercie au passage pour cette autre articulation phantasmatique :
    professionel/amateur
    réel/virtuel
    j'ajouterai un chapitre à mon texte professionnels versus amateurs
    que tu n'as pas lu et ne liras pas qu'importe
    http://www.another-record.com/danahilliot/dana_writings/professionnelsversusamateurs.htm

    bordel les gars révoltez-vous!!
    ne sommes-nous pas réels ??


    Enfin, l'AGESSA, c'est le cas, et pourtant, elle est indispensable pour débuter une activité d'artiste auteur.

    ha ??
    parce que tu crois que les uns et els autres ici nous n'avons pas démarré une activité d'artiste auteur ????????????????
    moi j'ai publié 4 albums
    monté un label qui compte aujourd'hui 25 références
    fait environ 20 concerts
    je prends environs 10 000 photographies par an
    j'écris environ 2000 pages par an
    tu crois que j'ai pas débuté ??
    et ça fait 35 ans que ça dure

    bref
    tu nous prends vraiment pour des cons hein..
  • Je pense que karman voulait plutôt parler de "carrière" d'artiste et d'auteur. Chose qui est bien plus glissante à considérer.

    En même temps le "libre" est une alternative, comment la construire autrement qu'en créeant d'autres outils que ceux, imparfaits et qui ne satisfont pas des artistes et les auteurs qui ont une activité, ici par exemple, mais chez ralamax, flickr, boxson, jamendo... les problématiques sont-elles les mêmes ?

    On est pas que dans le monde "internet", on est aussi dans le réel. Ca c'est une idée à évacuer d'emblée quand on rentre sur un forum tel que celui de dogmazic/boxson (jamendo moins à cause de sa structuration en entreprise, le contenu est basé sur l'interaction "virtuelle" entre les artistes/auditeurs). On parle ici d'une association qui organise concerts, soirées d'informations, débats, conférences, qui est invitée à débattre avec la Sacem, les SPRD (au sens large), qui est une véritable interface entre les labels et net-labels, les structures organisatrices de concerts...

    Je pense que karman ne sait pas trop où il met ses paluches maladroites et pleines d'a priori. En espérant que nos réactions forcément vives quand on nie à ce point nos actions REELLES sur le terrain lui auront fait connaître un peu plus cette alternative qu'est le "libre". Et je l'invite à aller venir voir sur le terrain les actions et les discours menés de ci de là. Ca tombe bien, deux festivals sont organisés fin juillet et en août :
    Fête du libre en Bretagne
    Fête du libre à Donzac

    Et s'il passe sur Lyon, il pourra toujours contacter l'association Musique Libre Lyon, très active, sur Bordeaux, l'association à l'origine de ce site, sur Marseille avec ChristopheE...
  • Sur montpellier avec d'autres :
    www.antiblues.org
    www.diffuz.org
    www.lescristauxliquident.com
    www.coope-numerique.org

    On est réels ! Si, si !

    dF
  • oui aussi, je ne sais pas pourquoi j'oublie tout le temps Montpellier. Faudra que je vienne vous voir à l'occasion tiens. :D
  • Et mais vous êtes pas clairs sur ce site. J'vois bien qu'on est dans la section "économie de la musique" mais on parle de l'agessa qui concerne aussi l'image. Je m'en fous de ce que vous faites, c'est pas le propos, et je parle pas de faire "carrière", je parle de gagner sa croûte avec son art. Parcequ'à moins que toi dana tu vives encore chez ta mère, je vois pas comment tu peux t'en sortir seulement en uploadant tes images sur flickr.

    J'te parle pas de tes compétences, j'te parle de l'état et des impôts qui s'en contre-carrent des licences libres et qui, tant que t'es pas déclaré chez eux, te considéreront toujours comme amateur. Je vois pas comment on peut rester constamment en opposition si on veut faire aussi avancer les choses. Mon propos est à placer dans le contexte fiscal et juridique, je crois pas que ce soit un aspect de l'activité des artistes qui soit à négliger.

    Maintenant à vous de voir. Mais visiblement, si vous prenez le parti du déni, il y a des réponses qu'on est pas prés de trouver ici.
  • Ecoutes,

    Je ne vois pas où est le problème avec les impôts là. Il n'y a que les licences avec la mention "NC" qui n'autorisent pas une diffusion commerciale et donc qui peuvent donner droit à des droits d'auteurs (fiscalisés eux). Pour l'Agessa, il faut déclarer un certain seuil de ressources par an que peut de monde peut se targuer pour le moment de toucher grâce à son "art" (avec un seuil de 6600€ par an). En ce qui concerne les impôts, évidemment que tous les revenus (cachets, ventes de cd...) des artistes doivent être déclarés (un topic sur Jamendo en parlait à propos des dons).

    Je te recommande de lire un peu plus la réponse que j'ai faite sur ce topic à Igor, et tu comprendras que vivre de son art aujourd'hui (notamment avec la Sacem) comme de tout temps d'ailleurs est quelque chose de très difficile et que beaucoup d'artistes préfèrent avoir un travail à côté en plus de leur activité artistique.
    Pour le domaine de l'édition, je te recommande l'ouvrage de Bernard Lahire, sociologue qui a travaillé sur ces problématiques dans le milieu de l'édition littéraire (La Condition Littéraire). 97% des auteurs ne vivent pas de leurs publications.

    Et nous on te parle de condition de vie. de création des artistes... la vie "réelle", en faite, celle dont tu parles depuis le début, ce sont les impôts, merci pour une meilleure compréhension générale de mieux formuler tes idées pour éviter les quiproquo, incohérences...
    En outre, beaucoup de tes réponses sont déjà présentes dans la documentation de Dogmazic :
    http://www.dogmazic.net/faq.php?id_cat=102
    http://www.dogmazic.net/static.php?op=tableau_licences.php
  • karman, si, on est assez au clair, mais il y a diverses voies c'est tout. et divers stades.

    déjà, une chose : ne pas confondre "le" droit d'auteur : le régime de mise à disposition au public choisi par un auteur ; et "les" droits d'auteur : les revenus générés par la distribution et diffusion commerciale des oeuvres, selon les contrats signés. souvent cette confusion intervient dans la discussion et tend les protagonistes.
    j'ai l'impression que c'est le cas ici : tu parles (surtout) des droits d'auteur, quand dana parle (surtout) du droit d'auteur.
    ce qui est une marque un peu générale sur dogmazic et dans l'univers / la mouvance du libre. c'est le droit d'auteur qui nous intéresse surtout.

    ainsi dans un cadre fiscal et juridique l'agessa est une des voies qui s'offrent, d'accord.
    mais ce n'est pas la seule, même pour "débuter une carrière d'auteur". nombre de musiciens débutent et continuent une carrière sans être à l'agessa. ça peut être la maison des artistes (les deux sont indépendants, n'est-ce pas, on peut être affiliés à l'un sans être à l'autre ? merci de me détromper le cas échéant), ou autre ; ça peut être aussi en indépendant total, urssaf etc. ; tout cela étant dans un cadre "professionnel", où "professionnel" veut dire au sens fiscal qui tire de telle activité un revenu pouvant être soumis à impôt.
    bon. il y a aussi nombre d'artistes qui débutent ou même font carrière en dehors de ce cadre professionnel et fiscal : on les appelle amateurs si on veut. mais justement, là on aborde le problème plus au fond, sous un autre angle.

    car, outre que la reconnaissance et la qualité d'artiste, de musicien, ne vient pas du statut, mais de la reconnaissance des pairs et du public,
    ces catégories de "professionnel" et "amateur" sont complètement chamboulées, remodelées, par les nouvelles conditions technologiques, économiques, de diffusion, de partage et de relation avec un public.
    et on ne peut plus les opposer selon le vieux sens "professionnel" c'est celui qui en fait carrière, est reconnu, et en vit contre "amateur" celui dont c'est le hobby ou le violon d'ingres.

    il est clair que ces aspects nous mobilisent et motivent plus pour beaucoup d'entre nous que les aspects fiscaux


    et ne crois pas que le monde "réel" s'en fout des CC, que ce ne serait qu'un gadget virtuel. dans les évolutions actuelles de l'économie mondialisée, les affrontements sur la propriété intellectuelle, copyright versus copyleft, sont tout ce qu'il y a de plus concrets, décisifs, et très chauds : ce sont des enjeux culturels, politiques, économiques, sociaux, absolument capitaux.

    le monde "réel" (je pense que tu voulais dire 'économique', 'hyperindustriel') ne se fout vraiment pas du libre, des CC, de la GNU/GPL etc.
    demande à steve ballmer s'il se fout de la GNU/GPL... eh bien c'est pareil pour les CC et autres LLD (Licences de libre diffusion), à cette différence près que la GNU/GPL date de 84/87, les CC de 2002 (2000 pour la LAL) : on en est pour la musique libre là où en était le logiciel libre en.. 90, mettons.
    mais c'est parti, les choses se mettent en place, à leur rythme. (rythme de croissance géométrique, pour ce qui est de l'adoption et de l'usage de ces licences).

    quant à l'état et aux impôts, ils considèrent comme amateur qui n'est pas déclaré, oui, dans quelque domaine que ce soit ; je ne sais plus jusqu'à quelle somme par an ils considèrent que tu n'es pas encore "pro" et "redevable", même déclaré, qq chose comme 15000€ je crois (je ne suis pas sûr du chiffre) ; et ils "attendent" deux ans d'existence par ex., pour toute création d'entreprise, avant de la considérer comme viable. toute société d'auteurs a aussi des seuils et délais de ce genre, statutaires comme empiriques.
    mais ça n'a rien à voir avec le régime du droit d'auteur choisi.

    et des considérations sur les régimes sociaux, fiscaux, ont leur place.
    mais ne pas nous dire que c'est incontournable "en soi" pour parler du droit d'auteur. c'est un des aspects, touchant à la rémunération, protection sociale et retraite. un seul des aspects.
  • Parcequ'à moins que toi dana tu vives encore chez ta mère, je vois pas comment tu peux t'en sortir seulement en uploadant tes images sur flickr.

    est-ce que j'ai dit que je m'en sortais en uploadant mes photos sur flickr ?
    tu es vraiment buté karman
    moi je n'ai rien contre les gens qui essaient de gagner leur pitance en faisant des trucs artistiques. j'ai des tas d'amis qui y sont en plein dedans : franchement ça me fait pas envie mais passons.

    mais tu t'es jamais dit qu'il y avait des musiciens, des écrivains, des photographes de talent (je parle pas de moi , vu que je m'en tape un peu) qui n'ont jamais gagné de quoi vivre avec leur art, tout en lui consacrant une bonne partie de leur vie ?

    la plupart des musiciens américains ou européens que j'aime et que je considère comme de très bons compositeurs gagnent leur vie en faisant autre chose (parfois au rmi parfois en exerçant un métier, parfois alimentaire, et parfois parce qu'ils aiment ce métier, c'est désormais mon cas soit-dit en passant, j'ai été au rmi, et je fais désormais un métier auquel je tiens sans doute autant qu'à la musique ou l'écriture ou la photographie ou la randonnée)

    ce n'est d'ailleurs pas réservé aux musiciens

    (et pour ta gouverne je ne vis plus chez ma maman depuis l'age de 17 ans.. et pourquoi faut-il toujours que les mecs avec qui je suis pas d'accord me parlent de ma mère : c'est une manie l'attaque ad hominem chez certains on dirait.. )

    on prend pas le parti du déni
    il y a d'excellents sites pour les personnes qui souhaitent faire carrière dans l'artistique
    ici, ce n'est pas notre sujet (et beaucoup d'entre nous n'ont aucunement envie de faire carrière dans l'artistique d'ailleurs. Quand tu fais de la musique expérimentale, du folk indé dépressif ou de l'electro avant-gardiste, faudrait être un peu crétin pour prétendre faire carrière avec ce genre de zique..

    cela dit je serais curieux de savoir à quoi ressemble ton oeuvre, des photographies si j'ai bien saisi ?
    J'ai beaucoup d'amis sur flickr, dans le monde entier. Certains vendent leur photographies, font des expos, certains en vivent, la plupart comme moi font ça pour le plaisir ou parce que c'est une forme de thérapie ou pour témoigner de trucs qui les préoccupent.

    Sur flickr, sans doute parce qu'on n'est pas dans le microcosme arty franco-français, on s'en fout que ce soit amateur ou professionnel, numérique ou argentique. Disons qu'on s'inspire les uns les autres. J'en connais quelques uns, surtout aux states, qui se sont fait connaître par ce biais et maintenant exposent et gagnent des prix etc.
    Disons que c'est une autre mentalité..

    ça me fait penser à un jeune homme qui composait environ une centaine de chansons par an, et arrivé à l'age où il devait justement quitter le domicile familial et éventuellement aller bosser, il me demande : "mais comment je vais faire pour continuer à écrire des chansons si je bosse ?"
    et nous (on était plusieurs) de lui répondre : "et comment penses-tu que nous faisons ?" De fait, soit dit en passant, ces chansons, une fois qu'il avait moins de temps pour les écrire et les répéter, et donc qu'il devait composer dans une certaine urgence, sont devenus beaucoup plus intéressantes et profondes. Comme quoi..

    [en tous cas tu as bien pourri le post de Igor]
  • Je me planquais avec mes questions qui n'ont fait que déclencher des malaises finalement rafraichissants (huhu).
    ces catégories de "professionnel" et "amateur" sont complètement chamboulées, remodelées, par les nouvelles conditions technologiques, économiques, de diffusion, de partage et de relation avec un public.
    et on ne peut plus les opposer selon le vieux sens "professionnel" c'est celui qui en fait carrière, est reconnu, et en vit contre "amateur" celui dont c'est le hobby ou le violon d'ingres.
    L'activité professionnelle fixe un cadre quelque peu aliénant c'est vrai, et du coups ce n'est pas super evident de prendre la mesure des boulverssements à venir (quelqu'un le peut-il en fait?) ou de l'état d'esprit général ici.

    L'air de rien les sociétés civiles de gestion collective et leurs prérogatives tentaculaires ont essayé de maintenir un modèle de remunération autour de la création (le grand écart quoi). C'est sûr c'est un peu foireux, carrement pas équitable mais bon ce sont des institutions, elles créveront/se transformeront parceque plus légitimes vis a vis de leurs sociétaires et basta - pas de koi se créper la truffe entre ceux qui les utilisent et ceux qui veulent pas en entendre parler. Sinon je suis content des AGESSA pour ma part, un peu bricolo à pratiquer mais bon...
    Sinon pour l'auto distrib numérique je continue mes recherches. Vous tiens au zu
    _('')_
  • Je ne sais pas si quelqu'un l'a signalé mais la maison des artistes de protége pas les musiciens, cela concerne uniquement les graphistes, photographes, illustrateurs, peintres etc....Je continue de parcourir le thread, à plus.

Ajouter un commentaire

GrasItaliqueBarréListe ordonnéeListe non ordonnée
Emoji
Image
Aligner à gaucheCentrer le texteAligner à droiteBasculer en code HTMLBasculer en mode plein écranAllumer les lumières
Déplacer image/fichier