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Remarques sur les créateurs pauvres (octobre 2007)
bon bon
je viens de fiinir une première version d'un texte intitulé "remarsques sur les créateurs pauvres" (titre peut-être provisoire)
Il ne porte pas directement sur les licences que nous appelons aujourd'hui (enfin depuis un mois) "ouvertes", mais peut-être, indirectement, on peut en tirer quelques liens.
Comme d'habitude, parce que je suis immensément paresseux, je ne donne quasiment pas mes sources, ni de chiffres à l'appui de ma thèse.
les plus habitués d'entre vous à la littérature sur la la politique de la musique, et notamment mes lecteurs fidèles (s'il en est peuvent zapper les 4 première pages, et se contenter de lire le paragraphe de conclusion Ils connaissent déjà par coeur l'argumentaire, dont l'essentiel s'est constitué ici-même, dans ce forum.
Ceux qu ont fréquenté mes derniers blogs savent que j'écris souvent sur les thèmes de la pauvreté et de la précarité, et sur les inégalités en général. Mes propos radicaux ne les étonneront sans doute pas. Je crois très sincèrement que tous ces textes resteront lettre morte, qu'il n'y a quasiment aucun espoir d'un monde meilleur et que le pire est à venir. disant cela, je parle bien sûr d'un sentiment personnel et d'un "j'en ai marre", mais j'espère que, en proie à ce désespoir récurrent, ma plume et mon argumentaire ne s'en trouve pas trop pour autant décredibilisé.
Si quelqu'un veut faire des remarques, il est évidemment le bienvenue, c'est pour ça que j'ouvre un post. Si c'est pour causer des bienfaits du web 2.0 il vaut mieux qu'il s'abstienne, ça risque de me lourder.
je ne sais pas trop où publier ce texte. Je ne pense pas qu'il soit pertinent sur le blog de dogmazic. Du coup, je le dépose sur mon site perso, on verra bien.
http://www.another-record.com/danahilliot/dana_writings/writings.htm
I y a trois formats :
PDF :
http://www.another-record.com/danahilliot/dana_writings/des_createurs_pauvres.pdf
Abiword :
http://www.another-record.com/danahilliot/dana_writings/des_createurs_pauvres.abw
RTF :
http://www.another-record.com/danahilliot/dana_writings/des_createurs_pauvres.rtf
c'est pas très long mais assez chiant
bon courage aux intéressés et merci pour votre effort !
je viens de fiinir une première version d'un texte intitulé "remarsques sur les créateurs pauvres" (titre peut-être provisoire)
Il ne porte pas directement sur les licences que nous appelons aujourd'hui (enfin depuis un mois) "ouvertes", mais peut-être, indirectement, on peut en tirer quelques liens.
Comme d'habitude, parce que je suis immensément paresseux, je ne donne quasiment pas mes sources, ni de chiffres à l'appui de ma thèse.
les plus habitués d'entre vous à la littérature sur la la politique de la musique, et notamment mes lecteurs fidèles (s'il en est peuvent zapper les 4 première pages, et se contenter de lire le paragraphe de conclusion Ils connaissent déjà par coeur l'argumentaire, dont l'essentiel s'est constitué ici-même, dans ce forum.
Ceux qu ont fréquenté mes derniers blogs savent que j'écris souvent sur les thèmes de la pauvreté et de la précarité, et sur les inégalités en général. Mes propos radicaux ne les étonneront sans doute pas. Je crois très sincèrement que tous ces textes resteront lettre morte, qu'il n'y a quasiment aucun espoir d'un monde meilleur et que le pire est à venir. disant cela, je parle bien sûr d'un sentiment personnel et d'un "j'en ai marre", mais j'espère que, en proie à ce désespoir récurrent, ma plume et mon argumentaire ne s'en trouve pas trop pour autant décredibilisé.
Si quelqu'un veut faire des remarques, il est évidemment le bienvenue, c'est pour ça que j'ouvre un post. Si c'est pour causer des bienfaits du web 2.0 il vaut mieux qu'il s'abstienne, ça risque de me lourder.
je ne sais pas trop où publier ce texte. Je ne pense pas qu'il soit pertinent sur le blog de dogmazic. Du coup, je le dépose sur mon site perso, on verra bien.
http://www.another-record.com/danahilliot/dana_writings/writings.htm
I y a trois formats :
PDF :
http://www.another-record.com/danahilliot/dana_writings/des_createurs_pauvres.pdf
Abiword :
http://www.another-record.com/danahilliot/dana_writings/des_createurs_pauvres.abw
RTF :
http://www.another-record.com/danahilliot/dana_writings/des_createurs_pauvres.rtf
c'est pas très long mais assez chiant
bon courage aux intéressés et merci pour votre effort !
Réponses
bon, je viens de lire ton texte, et si je ne partage pas forcément tous les arguments et les constats, je suis en revanche agréablement surpris de constater que l'idée générale (développée dans la dernière partie) correspond tout à fait à ce que je pense depuis le conflit des intermittents du spectacle d'il y a quelques années.
Oui : plutôt que de demander des régimes spéciaux moins mal foutus pour les zartistes (ou telle ou telle catégorie sociale), il vaudrait mieux tous se battre pour quelque chose qui profiterait à TOUS. Donc participer aux luttes sociales en cours et à venir, et arrêter de penser que les artistes sont des humains spéciaux. Dans l'idéal, chacun devrait créer, quelles que soient les autres activités qu'il mène.
Plutot qu'un revenu d'artiste, exigeons le Revenu d'Existence pour tous et sans conditions : cela n'aurait que des avantages pour les "gens d'en bas" : si on a le droit de le toucher sans conditions, pas d'administration dédiée au controle des allocataires, pas de jalousie entre travailleurs et chômeurs (puisque les travailleurs aussi le toucheraient). En bref, un gros RMI pour tous, et si on veut + de fric on travaille pour le bonus. Même certaines entreprises y trouveraient peut-être leur compte, puisque les prétentions salariales seraient probablement diminuées du montant du revenu d'existence.
Cependant cette idée de revenu d'existence ne peut venir du pouvoir actuel, qui est celui de la finance : comment forcer les gens à accepter n'importe quel boulot de merde s'ils sont assurés d'avoir de quoi survivre ? Donc retour à la case départ : il faut pousser le plus possible vers un changement social, mais comme l'a dit Dana, c'est pas gagné et l'ambiance actuelle pousse plutot au pessimisme voire au nihilisme ...
http://www.assemblee-nationale.fr/12/dossiers/030748.asp
http://www.frs-ladroitehumaine.fr/frontoffice/dividende-universel.r15215_l1.htm?PHPSESSID=e1b2bdc3c0ecbc7bc20e92c4e7c9211b
Je crois que c'est un peu les deux : le gâteau est trop petit pour l'ensemble des convives, et quelques oligarques prennent les plus grosses parts, un petit nombre les miettes, et la majorité rêve (car "qui dort dîne").
Concernant l'Etat, étant moi-même issu de la mouvance libertaire, je me surprends souvent ces temps-ci à en prendre la défense, car ce "plus froid des monstres froids" (Nietzche ?) est à présent le dernier rempart contre "la liberté du renard dans le poulailler" (Marx ?). Le fait que les poules aient placé un renard à la tête de l'Etat ne risque évidemment pas d'arranger les choses...
Je suis d'accord avec toi, Dana, sur le fait qu'on ne peut attendre que l'Etat aide les artistes après avoir décidé "objectivement" qui est artiste et qui ne l'est pas.
Toutefois, on pourrait attendre (ou exiger) de l'Etat (ou de ses avatars locaux) qu'il assure certaines missions de service public, comme par exemple favoriser la création de lieux de concerts, financer un service en ligne du droit d'auteur qui permettrait à chaque artiste d'inscrire ses compos dans une banque de données où serait mentionné le type de licence (SACEM, CC...) et qui permettrait aux utilisateurs de savoir facilement ce qu'ils ont le droit de faire avec tel ou tel morceau, et aux auteurs de s'appuyer sur une trace officielle en cas de litige... Sans parler de la complexité de la législation lorsqu'un auteur qui n'est ni à la SACEM ni dans une entreprise ou une association veut percevoir des cachets ou des revenus de manière légale : là aussi, l'Etat pourrait agir pour en faire en sorte qu'un artiste puisse se passer simplement d'intermédiaires pour percevoir des revenus. Ces revenus sont généralement tellement modestes que tout pousse aujourd'hui à ce que les transactions se fassent au noir.
Pour ma part, le ski est le seul sport dont je goûte la pratique. Mais j'en fais une fois tous les 10 ans car ce n'est pas dans mes moyens. Il y aurait bien une solution : que tous les internautes qui détestent ma musique me fassent des dons pour que je puisse partir à la montagne. Ainsi, je ferai moins ou presque plus de musique. Ça serait révolutionnaire et "désacralisant", ça comme modèle économique : tu me payes pour que j'arrête de te casser les oreilles.
Entièrement d'accord. Les musiciens pauvres sont des lumpenprolétaires comme les autres.
Artistes, RMistes, chômeurs, précaires, sans-papiers : même combat. Ce qui manque le plus, finalement, c'est ce qu'on appelait autrefois "conscience de classe".
L'époque n'est pas propice, c'est sûr, à cette prise de conscience, à l'heure où chaque catégorie sociale est placée sur la défensive, quand ce n'est pas chaque individu, tout bonnement.
Je me souviens du débat d'idées qui agitait un peu la gauche radicale au début des années 90, avec par exemple l'idée d'allocation universelle de vie. Cela pouvait sembler très utopique (et encore plus aujourd'hui où le mot d'ordre est "travailler plus pour gagner plus"). Souvenons nous tout de même que c'est dans ce contexte qu'un gouvernement de centre gauche pas révolutionnaire pour un sou avait mis en place les 35 heures. Avec le recul, cette mesure (qui malheureusement a servi aussi à précariser davantage une partie des travailleurs) était sacrément gonflée, au moins dans le principe, et pourtant elle était passée.
Alors avec un peu d'agitprop, de contestation, de discussions, d'implication dans les mouvements sociaux... il peut se passer plein de choses... peut-être.
je défend cette idée, (sur mon blog et ailleurs) d'un revenu minimum d'existence depuis pas mal d'années. dans la version qu'a développé en rance la revue Multitudes
L'idée fait son chemin effectivement on dirait, mais attention aux versions "light"
c'est commme les licences ouvertes : on peut en faire des usages franchement contradictoires entre eux
@incaudavenum
la conscience de classe.. mouiii.. je ne sais pas si le concept de "classe " est adapté à la situation actuelle. Si la conscience de classe manque c'est peut-être parce qu'au fond il n'y a plus rien d'identifiable sous le nom de classe, mais plutôt des groupes d'intérêts divers et variés, une société fragmentée etc..
Chaque groupe d'intérêt tendant à défendre son bout de fromage, en demeurant indifférent au fromage convoité par les autres groupes etc..
Un des grands succès des politiques en France ces dernières décennies, c'est d'avoir favorisé cette fragmentation, et en ce moment, ça frise la caricature ce "diviser pour mieux regner"
un de mes voisins pauvres parmi ls pauvres, au retour d'un stage de reboostage ANPE, de bourrage de crâne, me soutient mordicus que le problème c'est tous ces chomeurs pauvres qui veulent pas se bouger.. j'ai essayé de lui faire comprendre que nous étions dans le même bateau (sauf qu'il y a un AUTRE bateau, un yacht luxueux, qui croisait au large en se payant nos tronches, mais ça l'a pas convaincu)
bon l'État je n'en attend vraiment plus grand chose, dans la mesure où l'État est globalement devenu à mon sens une succursale de Vivendi et consorts.
Et en tout cas dans le domaine de la culture, c'est vraiment très net.. Et comme je l'ai déjà dit mille fois, je considère qu'en matière de création, l'État devrait s'abstenir de toute implication (je suis à ce niveau là ultralibéral). par contre, je soutiens sans réserve les missions de l'état pour la conservation des archives, des monuments historiques, et les bibliothèques etc. mais on devrait laisser les créateurs se débrouiller. Plus de subventions, une déréglementation radicale (suppression des taxes en tous genres, suppression des freins à la création que constituent l'assimilation de la création à un travail, libéralisation complète dans le domaine des concerts, des spectacles, etc.). Et les revenus éventuels font l'objet d'un impot sur le revenu, point barre.
Et laisser les artistes s'organiser eux-mêmes (c'est déjà très exactement ainsi que nous vivons la création, nous autres de chez dogmazic soit dit en passant on n'a jamais demandé un centime de subvention chez another record par exemple, et je suis très fier de ça)
Le mot "classe" n'est peut-être plus adapté (quoique...) mais si tous les "sans" (papiers, ressources, voix au chapitre, terre, espoir...) pouvaient prendre conscience de leurs intérêts communs, de leur nombre, de leur force, et de leur dignité, s'organiser et agir en conséquence, on aurait déjà franchi un grand pas. Et après tout, la fragmentation sociale actuelle attisée par les pouvoirs dominants n'est pas foncièrement différente de celle que connaissait le monde ouvrier au XIXème siècle. J'espère juste qu'il ne faudra pas encore un siècle pour mettre un frein à cette fragmentation et inverser la tendance.
Je suis assez d'accord, sinon, avec ton couplet "ultralibéral" concernant les arts. A la nuance prêt que la puissance étatique peut aussi servir, il me semble, à faire vivre cette liberté, ne serait-ce qu'en cessant de mettre des bâtons dans les roues aux artistes : rien que sur Paris, des flics moins tâtillons sur les horaires de fermeture des bars, sur les squats d'immeubles inoccupés utilisés par des artistes comme ateliers, studios, salles de concert... ça serait déjà pas mal.
oui voilà
du coup la puissance de l'état se manifesterait en laissant faire. On est bien dans une aspiration libérale là et/ou libertaire
certains diront : mais c'est laisser toute la part au marché !
sauf que dans l'état actuel des choses, l'État (au moins en France) est le milleur allié du marché, ou au moins de l'industrie du divertissement, puisque même la loi en vient à exprimer les intérêts de ces consortium contre les mélomanes et contre les artistes (ou la majorité d'entre eux)
Se passer de l'état, ça voudrait dire aujourd'hui affaiblir le marché dominant !
c'est dingue mais c'est comme ça (et pas que dans la musique regardez dans l'agriculture ou la santé)
j'ignore ce que pensent les groupes anarchistes à ce sujet.. je serais curieux de le savoir.
sur : je suis très frappé par les livres et les fims d'anticipation (et non plus de SF) qui présentent l'avenir du monde sous la forme d'une humanité radicalement coupée en deux. les uns, riches, bénéficient de toutes les technologies, ont fait main basse sur les ressources naturelles restantes, se protègent derrière des tours aux remparts infranchissables, les autres, l'immense majorité, est retournée à un état quasi sauvage, erre et survit dans les débris des sociétés occidentales, les ruines des villes abandonnées par les nantis.
On n'imagine pas à quel point les hypers riches vivent déjà selon des lois et des règles qui n'ont rien en commun avec les lois qui régissent nos vies à nous.. (j'ai la chance pour ainsi dire d'écouter deux fois par semaine, une personne dont la famille peut être considérée comme faisant partie de cette caste - le mot caste irait mieux alors que celui de classe, au sens où il existe là une véritable discontinuité) : c'est édifiant. Vouloir être honnête au sens de nos démocraties, c'est une tâche quasiment impossible, quand on est hyper riche.. à chacun ses problèmes me direz-vous)
Tout à fait d’accord avec la conclusion "si l'on veut améliorer la situation des auteurs, il faut améliorer la situation sociale générale". Du coup le débat Etat/pas d’Etat me semble presque hors sujet puisque il s’agit bien d’une lutte des classes (moi j’aime bien l’appeler comme ça, ce doit être affectif).
Je me demande, et je pense que c’est compatible avec ton raisonnement, si "l’artiste professionnel" se justifie. Un métier se définit par la production régulière d’un produit (physique ou intellectuel). Impossible d’y faire entrer les notions floues de l’art de l’inspiration du besoin de créer… toutes ces choses qui s’accordent mal avec les termes "produit " et "régulier".
Alors oui pour un revenu universel, vieux débat. J’ai l’impression que ça avance lentement… pas très confiant. Ce qui avance beaucoup plus vite, c’est la fracture sociale (héhé… bon… hum… il y a d’autre termes mais vous savez ce que c’est, on ne résiste pas à citer les grands auteurs). Un accroissement des richesses d’un côté et une large paupérisation de l’autre. Malheureusement les motivations pour la lutte s’amenuisent avec le porte-feuille. Le seul combat de classes actuel est celui mené par les financiers pour maintenir/aggraver la situation de besoin de la main d’œuvre. Faut-il souhaiter d’arriver vite dans le mur vers lequel nous fonçons pour réactiver le besoin de trouver d’autres routes ?
Un texte intéressant…. Mais putain, je n’ai aucun espoir.
Vieille question aussi que celle-là :
– attendre gentiment que la catastrophe aille à son terme (tendance contemplative vaneigemienne), au risque d'attendre gentiment sans jamais agir,
– hâter la chute par quelques actions d'éclat en appuyant systématiquement là où ça fait mal (tendances debordienne ou blanquiste plus ou moins comploteuses), au risque de dénigrer la moindre avancée partielle parce que, putain, on n'est pas là pour rendre vivable le capitalisme,
– agir maintenant et tout de suite en se coupant du reste du monde (tendance autarcique autonome) au risque de bosser comme des fous pour juste réussir à construire un chiotte à sec,
– infiltrer systématiquement les lieux de pouvoir pour préparer la révolution (tendances trotskarde liguarde ou crypto-jospinienne) au risque de trouver très bien d'avoir le pouvoir et d'oublier pour le compte de qui on s'est inflitré,
– miser à fond sur les luttes sociales (tendance arletto-trostko-syndicaliste) au risque de finir bureaucrate à FO, soucieux uniquement de terminer une bonne grève,
... ?
Difficile de dépasser les vieilles pratiques...
Quand vous dites que l'Etat pourrait faire qqch de bien en "laissant faire" et en "ne faisant pas" ceci ou cela, moi j'entends que ce que vous souhaitez c'est tout simplement que l'Etat s'efface, c'est à dire tende à disparaitre.
Dogbreath, tu as raison, la lutte des classes est + que jamais d'actualité, et c'est la bourgeoisie qui mène les offensives et qui fait progresser ses intérêts, alors que les prolétaires ne font au mieux que se défendre, et de manière bien dispersée, sans avoir conscience qu'il s'agit bel et bien d'une guerre sociale qui est en cours.
Et si l'on veut vraiment "améliorer la situation sociale générale", il faut pas compter sur l'Etat, mais sur l'auto-organisation de la classe de ceux qui ne possèdent rien. Du coup, il est vraiment important de redéfinir ce que veut dire "lutte des classes" aujourd'hui, et ce qu'est la classe des prolos. Bien sûr il y a les "classes moyennes", qui constituent probablement la plus grande partie de la population dans les sociétés occidentales, mais un "classe moyenne " devient un prolo lorsqu'il prend conscience de sa condition d'exploité et de dominé et qu'il entre en lutte. Ce qui est nouveau par rapport à la période d'avant 1940, c'est que le "mouvement ouvrier" est maintenant un cadavre, qu'agitent encore quelques orga et syndicats. Du coup, la grande majorité des gens est passive (attitude de base des classes moyennes, masses indécises perdues dans les mirages de la représentativité et réclamant avant tout du confort), ce qui n'est pas le cas des dominants, qui eux continuent à lutter pour leurs intérêts.
La confusion est grande (y compris dans ma tête mais je tente d'éclaircir mes idées), et le rapprochement que certains font entre les modéles libertaire et ultralibéral illustre bien cette confusion. L'idéal libertaire est incompatible avec le capitalisme, puisqu'il suppose l'abolition de la propriété et du pouvoir. Le modèle néo ou ultra libéral n'a même aucun idéal, il se veut juste le moins pire des systèmes, et prône la concurrence de tous conte tous dans un capitalisme totalement débridé : il n'y a là aucune volonté de solidarité, d'égalité sociale, et encore moins de volonté de dynamiter les rapports de domination.
Dana, quand tu dis être ultralibéral pour la création, dis plutôt que tu es pour l'autonomie : absence de dépendance et d'entraves venant d'où que ce soit (Etat, marché ...). Ce serait pas un mal pour éviter d'ajouter à la confusion générale ... L'autonomie a aussi pour condition de ne pas dépendre de subventions, comme tu le revendiques si justement.
Oui, le "marché" (ou plutot ceux qui en profitent le +) ne peuvent se passer de l'Etat, et cela a toujours été comme cela. Seulement, et c'est la doctrine ultralibérale en ce qui concerne l'Etat, les seuls services vraiment utiles au maintien du désordre économique sont la police, la justice, les prisons, et l'éducation. Les fameux "pouvoirs régaliens", auquel j'ajoute l'éducation car elle est essentielle pour maintenir des mécanismes de sélection sociale et former les élites mais aussi la chair à patron ou à canon.
Les autres services de l'Etat auquels tiennent tant les partisans de l'Etat providence, ont tous (ou quasiment) été conquis par les luttes sociales, et c'est cela qui est en cours de démantèlement : sécurité sociale, minima sociaux, retraites par répartition, garanties de libertés minimales (temps de traval, liberté syndicale, droit de grève, ordonnance de 45 etc ...)
Ce qu'en pensent les groupes anarchistes ? je voudrais pas parler à leur place ...
D'un point de vue anarchiste, il faut en finir avec tous les rapports de domination, à commencer par le pouvoir ET la propriété. Il est vrai que certains anars sont mal à l'aise pour critiquer l'offensive ultralibérale puisqu'elle consiste à démanteler l'Etat qui est "leur pire ennemi", mais la grosse différence qu'il y a c'est que les libéraux s'attaquent dans l'Etat à tout ce que les libertaires auraient plutot tendance à vouloir sauver comme exemples de solidarité collective (même imparfaite puisque soumise au contrôle des institutions) : sécurité sociale, retraites par répartitions, minima sociaux etc ... Et les libertaires veulent plutot s'attaquer à tout ce que les libéraux défendent dans l'Etat : prison, justice, police, soutien à l'industrie etc ...
alors je suis libertaire anarchiste sans le savoir (enfin j'exagère un peu là. pour le "sans le savoir" . mais disons que le courant libéral, le courant philosophique en tous cas, propose bien des variantes, et des courants qui sont franchement contradictoires.. mais bon, on ne va pas exposer ici toutes ces variantes... ce qui est sûr c'est qu'en France en tous cas, on confond tous ces courants dans une seule version, la plus conservatrice et la plus favorable aux intérêts des hyper riches. Aux états-unis les choses sont évidemment beaucoup plus subtiles mais bon.. passons)
un collectif (je ne sais pas si le mot veut dire grand chose mais on va s'en contenter là) comme dogmazic constitue-t-il une manifestation de cet idéal d'autonomie ? Et nos licences ouvertes sont-elles un outil d'émancipation, et de reconquête d'une telle autonomie ?
C'est ce que plusieurs ici (dont moi) veulent faire valoir. Sans être dupe qu'elles pourraient aussi n'être que des outils dénués de sens, des outils marketing par exemple.
C'est peut-être en ce sens là que les discussions que nous avons sur ce forum, qui paraissent certainement oiseuses à beaucoup de visiteurs, y compris à pas mal de gens qui posent leur musique sur notre BD, que ces discussions donc sont importantes.
merci pour ces retours en tous cas
Belle formulation.
juste je veux revenir sur un truc qui a été dit par dogbreath :
Ben j'espère pas, paskeu d'ici peu ça va devenir impossible de s'écarter de la "Grande Route qui va droit dans le mur" : augmentation du nombre de flics, citoyens "référents" collaborant avec la police, caméras partout, fichage généralisé et notamment fichage génétique, cartes d'identités et passeports biomètriques et "communiquant", bornes biométriques pour contrôler les accès de n'importe quoi (cantines scolaires ...),, puces RFID (obligatoires en version sous-cutanée pour les animaux d'élevages dès maintenant ... c'est pour quand pour les humains?).
Le contrôle se renforce partout, et l'industrie électronique fournit les outils construisant le totalitarisme moderne.
S'il faut attendre que tout le monde soit équipé de mouchards électroniques pour qu'on se révolte, j'ai peur qu'il soit trop tard à ce moment-là ...
J'ai lu un texte il y a peu où était rapporté le témoignage d'un ancien de la Résistance, qui disait qu'une grande partie de l'activité de la résistance contre les nazis et Pétain consistait à faire des faux papiers (rendus obligatoires sous l'occupation), avec des moyens rudimentaires .
On fait comment pour bricoler une carte biométrique RFID avec les moyens du bord ?
On peux aussi contacter le Kaos Komputer Klub (célèbre groupement de hacker allemand, vu récemment dans un doc un petit gars qui piratais une empreinte digitale trouvé sur un verre de bière avec de la super glue, du scotch et de la colle a bois budget : 30 euros gros max résultat : accès et controle d'un ordinateur)
Mon post veux juste dire, oui les technologies de controle sont flippante et se propagent très vite, mais la connaissance et le challenge de la transgression aussi, se qui fait qu'on peut savoir assez facilement comment détruire la puce qui est dans les passeports américains par exemple (avec un marteau, si, si), comme tout les verrous depuis longtemps, les technos de controle sont faillibles et la connaissance de ces verrous est grandement facilité par le réseau.
Donc oui flippant, mais faut toujours se rappeller que le Titanic était réputé insubmersible. Donc les systemes inviolable, infalsifiables etc, ne sont pas encore (et on de moins en moins de chances) de ce monde.
Donc on a encore du temps et de l'espoir, une fois dans le mur on pourra encore et toujours faire quelque chose, et comme pour les dépendances à l'ivresse, je pense effectivement qu'il faut avoir touché le fond pour remonter, c'est une manie chez les humains
Juste un poil d'optimisme et d'influence hacker (rencontré des gens sur marseille ce WE qui débatais sur la culture libre et le culture hacker, super interessant j'en reparlerais y'a un bouquin touçatouça)
dF
http://www.operationswamp0000.net/
:twisted:
(edit: déconnez pas, hein, faites pas ça chez vous, demandez au moins à un pote chirurgien...)
Ah , enfin un peu d'optimisme sur ce thread ...
"on a encore de l'espoir"
"on va tout droit dans le mur"
"nous devrions militer"
etc.
or
qu'imaginons nous exactement les uns et les autres quand nous utilisons ce mot "on"il se peut très bien que demain, une des personnes qui poste ici pète un cablos et se retrouve en hopital psychiatrique, ou se retrouve totalement démuni, dès lors que la bise fut venue et se naufrage dans une rue d'une ville quelconque. À l'hopital psychiatrique ou dans la rue, sans logement, on n'a plus internet déjà, et on a globalement autre chose à faire que militer.
c'est juste une remarque
Le truc le plus probable, c'est que "on" touche le fond non pas de manière gloable, d'un coup d'un seul, mais à l'échelle d'une vie humaine, sur quelques dizaines d'années, et dès lors, qu' "on" touche le fond un par un et non pas collectivement d'un seul coup.
la prudence de nos politiques c'est de laiser croire que, malgré tout, c'est el voisin qui risque de sombrer et pas soi-même.
Pour se permettre le luxe de militer, il faut avoir un minimum je pense (pas seulement matériellement mais psychiquement).
voilà
c'était juste une remarque (qui nourrit mon pessimisme quant à un changement majeur venant du "peuple" si j'ose dire)
c'est vrai qu'il reste toujours possible de contrer les technologies totalitaires par des moyens techniques.
Cependant il me semblerait plus sain et plus simple de refuser dès maintenant le fichage génétique, les puces sous-cutanées, la rfid et la biométrie (sans même parler des applications à venir des nanotechnologies), plutôt que de devoir lutter contre ces trucs une fois qu'ils sont dans nos vies.
(elle fait partie d'un ensemble assez curieux de pages webs qui accompagnent leur dernier album: Year Zero)
sinon, tout à fair d'accord avec: c'est un peu la philosophie de la médecine chinoise, je crois. On serait peut-être tous un peu plus zen si on savait voir venir un peu mieux...