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Une révolution pour le droit d'auteur ?
http://aisyk.blogspot.com/2008/09/une-rvolution-dans-le-droit-dauteur.html
L'explication de ce titre pompeux est dans l'article
L'explication de ce titre pompeux est dans l'article
Réponses
un petit truc d'abord sur le titre :
le mot "révolution" me paraît un peu fort. A trop l'utiliser, et Dieu sait si ça parle un peu partout de révolution dès qu'un nouveau gadget fait son apparition dans nos chaumières, le sens en est galvaudé je trouve. Et : "révolution du droit d'auteur" ? Je trouve que le droit d'auteur en France se porte plutôt très bien. S'il y a des modifications dans le droit, elles concernent plutôt le durcissement de certaines dispositions contraignantes, visant à restreindre et empêcher la circulation des choses.
Donc je ne sais pas si les licences ouvertes révolutionnent quoi que ce soit, mais le droit surement pas !
au contraire, les licences ouvertes ont vis-à-vis du droit une attitude de subordination, qui s'exprime par la recherche d'une compatibilité, le pompom étant probablement pour demain, quand on va inventer la licence libre compatible SACEM (et comme vous l'aurez compris, je n'aurais de cesse de lutter contre cette perspective - ça n'a pas toujours été ma position, mais on change voilà tout
une remarque aussi concernant le paragraphe sur la réorganisation des indépendants. l0 aussi, je ne vois pas de révolution.. plutôt un arrangement nécessaire à la survie. Dans la bouche du boss de jarring effects, c'est vraiment ce que j'ai entendu, après on peut toujours faire passe'r des vessies pour des lanternes, faire passer une tactique de survie pour des principes idéologiques, mais moi je n'y crois pas une seconde
Ces labels indépendants sont attachés à bien plus de "médias dominants" que la sacem et les distro comme tu dis (à commencer justement par ceux qu'on appelle les médias dominants)
un petit mot enfin sur la disctinction que je fais entre éthique et utilitarisme, et non pas éthique et pragmatisme
si j'ai choisi (faute de mieux) le mot utilitariste, c'est justement pour ne pas choisir pragmatique. Stallamn disait joliment que le mouvement du libre relevait de l'idéalisme pragmatique. C'est-à-dire qu'on ne se contente pas de fantasmer, on fait des choses, donc on tient compte de la réalité. Ce que j'appelle simplement "réaliser" (cette inarnation de l'idée dans le réel). ET la licence, c'est précisément le moment pragmatique de la réalisation des idées (qu'on soit tenant de l'éthique ou de l'utilitarisme). le pragmatisme est fondamentalement neutre selon la définition que j'en donne et qui s'inspire de tout le courant pragmatique anglo-saxon en philosophie et de la sociologie pragmatique française.
Dogmazic représente une tendance éthique Et pragmatique : ne laissons pas le pragmatisme aux mains des utilitaristes par pitié !!
tu conclues joliment en disant :
oui
une construction "récurrente".. que veux tu dire par là ?
que ça se réinvente à chaque fois que quelqu'un choisit une licence ?
ou bien que la communauté se noue se renoue se dénoue, etq ue ça finit par avancer quand même
ma crainte à ce sujet est la suivante : jusqu'à présent, l'éclatement du champ des personnes engagées dans les LLD empêche qu'iil y ait un discours suffisamment cohérent qui passe dans la sphère public. C'est pas faute que les gens de dogma s'y emploie pourtant. mais déjà, on n'est pas sûr qu'ils soient tous d'accord entre eux alors..
mais le problème futur, et là c'est demain.. imaginez qu'un média suffisamment puissant (par exemple au hasard jamendo) décide de s'accaparer l'idée même de licence libre, devenir le numéro 1, le seul représentant légitime (un peu comme dans l'esprit de pas mal de guss : artiste = myspace).. humm et qu'il réussisse lui à se faire reconnaître des institutions voire bridger les deux mondes etc.
ben là je te dis pas la révolution .. pas celle à laquelle certains aspirent ici en tous cas (à titre personnel je ne souhaite absolument pas de révolution mais bon)
Construction récurrente, plutôt ceci (j'ai l'impression de faire mon marché dans les idées que tu évoques là).
Et sinon oui je suis d'accord avec toi sur la notion de pragmatisme. Mon souci c'est que ce terme est employé à tout va par des marketeux et des financiers pour dénigrer les arguments de l'autre (utopie contre réalité). Je ne suis pas très à l'aise avec ce terme, je pense que je vais éditer mon article en le remplaçant par "utilitariste" qui même si le mot est moche, il évite de parler de pragmatisme pour le laisser à ceux qui en abusent.
À mon sens, le boss de Jarring Effects est plus dans une idée de compromis entre utilitarisme et idéologie. Dans leurs productions, ses éditos (Nuke sur le site de Jarring Effects), ils défendent une idée qui n'est pas si éloignée de la musique libre et de son éthique. Le slogan de CD1D par exemple "télécharger c'est découvrir, acheter c'est soutenir", c'est typiquement ce qu'on défend aussi dans la musique libre. Sauf qu'à Jarring Effects, les albums coûtent près de 23000€ en production (le dernier Ez3Kiel), on est sur une autre échelle qu'Another Rec. Les deux mondes vont se "bridger" bientôt je pense
Jarring Effects a plus connu une crise de la distribution que celle de la production, plus une crise de la modification de la place de la musique (son intervention par rapport aux ventes de t-shirt plus importantes que les cd) dans la société qu'une crise d'éthique.
À mon sens il cherche une conciliation.
On devrait faire comme Attali, faire un "L'Avenir des Idées" sur les cultures libres
Ma seule crainte vis-à-vis de Jamendo c'est leur possible "recentrage en France". On a une chance pas possible qu'il soient basés au Luxembourg et que 45% de leurs visites proviennent maintenant des US. Ils sont complètement désaxés du débat politique français à mon sens.
Par contre rien ne les empêchera de créer une "licence Jamendo", labelisée CC (pour la marque, en droite lignée du courant de pensée de T.Nitot sur la marque "Firefox") et compatible Sacem et SPRD internationales.
C'est à mon sens le plus grand danger.
Les rencontres CC France seront super intéressantes à suivre si les intervenants ne campent pas sur leurs positions.
voilà c'est tout à fait ma crainte (mais en mieux formulée) certes
c'est d'ailleurs pour ça que ça ne m'intéresse pas plus que ça
le destin des labels indie dans le monde féroce du marché de la musique, je t'avoue que je m'en tape complet désormais, j'ai quitté le naivre another record parce que je sentais que ça commençait à trop bien marcher (ce qui est très relatif hein , et en fait je me rend compte que ces réflexions sur l'avenir du marché de la zique me sortent complètement par les yeux et les oreilles
(et Dieu sait pourtant qu'autrefois j'ai écrit à ce sujet avec passion etc.)
on change quoi
pour le mot utilitariste, faut que je précise que je n'ai rein a priori contre les philosophies utilitaristes, enfin.. disons qu'il y a des choses passionantes chez John Stuart Mill et même chez le fameux Bentham (qui doit sa mauvaise réputation au panoptique, mais faut aussi lire le reste)
des gens comme Peter Singer en font un usage (un usage de l'utilitarisme hahaha) assez convaincant (quand on est sensible au problème du statut de l'animal dans le monde d'aujourd'hui etc)
en fait c'est vraiment pas un mot très heureux
il aurait mieux valu parler de "la théorie de l'agent individuel égoïste et calculateur "etc. l'agent rationnel qui avait cours il y a quelques années dans les couloirs du FMI (ça a changé depuis quand même)
l'indifférence à l'éthique en somme, indifférent aux questions d'intérêt général ou qui considère forcément son intérêt particulier avant l'intérêt général etc.
si quelqu'un a un meilleur mot je suis preneur (bis repetita)
http://blog.dmute.net/?2008/10/03/143-musique-et-pensee-une-etrangete
Avec la crise bancaire actuelle, il y a déjà des entreprises industrielles qui se voient refuser les prêts nécessaires à leurs investissements. Les "libéraux" qui ont tant privatisé se verront peut-être contraints, même, d'en nationaliser certaines comme ils le font déjà pour les banques. Sauf que les Etats sont eux-mêmes surendettés...
Du coup, je vois mal une vulgaire start-up comme Jamendo, dont l'activité repose en fait sur du vent, affermir durablement sa position alors même que les budgets publicitaires risquent de connaître pas mal de restrictions et que les levées de fonds vont devenir de plus en plus problématiques. A moins que le Luxembourg ne nationalise Jamendo. Mouarf !
Bon, donc, on devrait peut-être être tranquille de ce côté-là : quel sera l'avenir du versant purement "utilitariste" des licences ouvertes ? Face à un public qui n'a plus les moyens d'acheter, la tendance "éthique" qui n'a rien à vendre, ou qui fait du commerce un moyen et non une fin, a nettement moins à perdre. Vive la crise, donc.