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Sacem : Petitgirard parle

novembre -1 modifié dans Economie de la musique
Edito rapporté par l'admin de Deepsound suite à la newsletter SACEM de janvier
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Des principes à la réalité

Grand écho a été donné à la signature de l'accord Sacem-Dailymotion. Les
dirigeants de ce site ont opportunément souligné leur volonté de respecter
les auteurs alors que les responsables politiques y ont vu "la preuve
qu'Internet peut constituer un réseau de distribution privilégié des oeuvres
culturelles parfaitement compatible avec les droits des artistes et des
entreprises qui les soutiennent".

Nous saluons naturellement cet événement qui marque, au terme d'une longue
et difficile négociation, la première concrétisation d'une licence avec un
exploitant de ce type. Mon devoir est toutefois d'alerter les auteurs et
leurs éditeurs sur les espoirs démesurés que pourrait faire naître une telle
annonce. Car s'il est fondamental que soit défendu le principe du respect
du droit d'auteur, quel que soit le support, il convient parallèlement de
rappeler que les recettes publicitaires de ce site de partage français
resteront limitées comme le démontre l'expérience acquise avec Deezer dont
les ressources sont extrêmement faibles en comparaison de celles constatées
à la radio ou à la télévision. Le résultat est sans appel, les sommes issues
de ces contrats ne représenteront dans un futur proche que quelques
centaines de milliers d'euros, alors que les oeuvres de notre répertoire qui
seront écoutées ou visionnées se compteront par milliards. De tels montants
ne peuvent permettre de couvrir le simple coût de l'analyse détaillée des
programmes de ces diffuseurs ni, en tout état de cause, représenter plus de
quelques dix millièmes d'euros par oeuvre. Cela étant, il fallait signer ces
accords car nous ne pouvions pas laisser perdurer des zones de "non droit"
sur des sites très populaires qui, nous l'espérons, pourront bientôt
bénéfcier des recettes suffisantes pour leur permettre de perdurer et de se
développer.

Il importe donc de savoir qu'en dehors de quelques titres massivement vus ou
écoutés qui pourront faire l'objet d'une répartition individualisée, les
sommes perçues ne pourront être réparties qu'en fonction de méthodes basées
sur des paramètres analogiques. À titre d'exemple, le titre le plus apprécié
par les internautes sur Deezer au cours du premier semestre 2008 ne
rapportera que 146 euros... aux 24 ayants droit de cette oeuvre.

Mais si les accords signés ne doivent pas donner à nos sociétaires matière à
s'illusionner sur l'impact immédiat qu'ils auront sur leurs droits d'auteur,
ils ne doivent pas plus permettre à nos responsables politiques de les
considérer comme la solution définitive et globale devant assurer la
compensation des préjudices subis et la rémunération légitime des auteurs et
de leurs éditeurs sur Internet. Il est évident que cet objectif ne pourra
être atteins que si l'on décide enfin de faire participer financièrement les
fournisseurs d'accès à Internet qui depuis des années profitent directement
ou indirectement de la diffusion de musique sur leurs réseaux sans apporter
la moindre contribution. Pareille mesure nous paraît devoir être envisagée à
échéance rapprochée et au-delà même de l'adoption nécessaire de la loi
"Création et Internet" que nous souhaitons prochaine et suivie d'une mise
en oeuvre rapide et déterminée.

Laurent Petitgirard,
Président du Conseil d'administration de la Sacem, Membre de l'Institut

Janvier 2009

Réponses

  • bon
    globalement il est dans la logique de son truc
    obligé de signer un contrat tout à fait inique, dont même les auteurs sous licence ouverte avec clause NC ne voudraient pas si y réfléchit
    Deezer et daily motion sont à coup sûr ce que nous appelons des sites à visée commerciale, vu l'importance qu'y prend la publicité, et donc je doute que les CC NC voient d'un bon oeil ce genre de sites
    ce qui est frappant dans le texte de petitgirard, c'est cette conjugaison d'une sorte de défaitisme (on est bien oblligé de céder à ce truc totalement injuste) et la persistance du laius de combat (nous avons perdu une bataille mais la guerre continue)
    et là évidemment on balance Hadopi dans lequel manifestement tous les espoirs des tenants du copyright strict repose
    J'ai aussi lu un truc récemment sur le nouvel album de U2. Les précautions démentes que la bande à Bono prend pour prévenir le piratage de leur scud avant sa sortie.. pathétique évidemment

    on en arrive à un paradoxe insoutenable dans la réalité.. ces gens là, s'ils sont logiques, devraient tout simplement à mon avis cesser de publier leur musique (la rendre public), parce qu'à peine leur musqiue commence à circuler, ils en perdent le contrôle (et donc : perdent de l'argent)

    c'est un combat perdu d'avance, mais comme ces généraux déments qui sur les champs de bataille, après que l'ennemi ait décimé leurs troupes, continuent d'échafauder des plans, nos tenants du copyright absolu continuent de s'accrocher à leurs stratégies, et ce jusqu'à l'absurde.

    mais enfin bon..
    d'un côté ce n'est pas notre problème
    et comme je ddis toujours, il est stupide d'attendre du pape un discours favorable à l'avortement, comme il est crétin de demander au patron de Vivendi de lutter contre le chomage :) C'est pas leur job voilà tout.
    le hic évidemment, ce serait que l'état pour défendre ces dinosaures en vie d'extinction, fassent adopter des lois dont nous, qui sommes les tenants d'un copyright soft (voire du copyleft) aurions à pâtir. On verra bien avec hadopi, mais je dois avouer que je ne suis pas très inquiet là dessus :)

    bref
    je trouve ce discours touchant tout compte fait
  • dana écrit:
    on en arrive à un paradoxe insoutenable dans la réalité.. ces gens là, s'ils sont logiques, devraient tout simplement à mon avis cesser de publier leur musique (la rendre public), parce qu'à peine leur musqiue commence à circuler, ils en perdent le contrôle (et donc : perdent de l'argent)
    ça c'est très bon !
  • J'ai lu aussi une bellle histoire pleine d'enseignements, qui ferait une belle introduction à un nouveau livre sur lee droit d'auteur appliqué à la musique , mais je me souviens plus où je l'ai lu (qu'importe)
    bono enregistre donc son scud dans le sud de la France, à la campagne de façon à ce que personne ne risque de tendre une oreille sur les enregistrements en cours, voire pire, n'en fasse une "prise de son"
    pas de bol : un voisin entend cette jolie musique qui s'échappe du jardin de la villa de Bono, et enregistre ce son là
    bellle histoire parce que ça nous rappelle que la musique, contrairement aux autres oeuvres d'art, est "par nature" si l'on veut, vouée à se disséminer tant quu'un obstacle physique ne vienne lui barrer la route (par exemple : les limites de l'audition humaine, un mur de pierre, la distance entre émetteur et recepteur etc)
    les tenants du copyright confondent la musique avec le support qui receuille les enregistrements, par exemple le disque en tant qu'objet. Or, ce n'est pas tout à fait comme un roman, dont le contenu demeure inscrit sur les pages d'un livre, et qui demeure confiné en partie dans l'objet avec lequel il se confond : quoique
    quoique
    quid de la culture orale ! de la lecture en public ! du théatre !
    et quid des athéniens, dont la plupart de ne savaient pas lire, mais qui n'ignoraient rien des tragédies d'Eschyle ou de Sophocle (j'exagère un peu mais bon)
    pour la musique, rappelons nous qu'il fut un temps pas si lointain où aucun artiifice technique ne permettait l'enregistrement des sons
    est-ce que pour autant ça signifiait "la fin de la création" ?
    parlez en à Jean Sébastien Bach, ou aux pygmées qui réinventent chaque jour que les dieux de la forêt font, le chant de la pluie :)
    blalabla etc
  • juste pour rebondir anecdotiquement :

    la tendance s'est inversée aujourd'hui entre les 'consommateurs de musique' et les 'critiques' :
    ceux qui ont les copies gratos, c'est les consommateurs, et ceux qui galèrent pour se les procurer, ceux sont les critiques ;). bientôt, ils ne seront même plus invité aux concerts.
  • février 2009 modifié
    mouarfffff
    excellent sam
    en même temps ça se saurait s'il était nécessaire d'écouter un disque pour en faire la critique :) suffit de lire le dossier de presse
  • La MARCHé GRIS ! Mouaaarfff !
    Les français achètent ailleurs !!!

    J'espère ne pas avoir ratté un épisode mais AVEZ VOUS LU ça ici ? :

    http://fr.news.yahoo.com/16/20090203/ttc-copie-privee-quelles-solutions-contr-c2f7783.html

    Encore un coup de la SACEM et compagnie, pour toucher des tunes des autres pays sur la copie Privée, elle pleure la pauvre snifff... et qui va faire passer la france et son système de Taxes pour une bande de Vrais connards hyper capitalistes auprès de tout le monde je crois, si j'ai bien compri ...vas y avoir du Boycott je crois ....
    Mas aidez moi à mieux comprendre encore si vous voulez bien !!
    ça sent le Glauque
  • Que le choix soit celui de l’harmonisation ou de l’augmentation des contrôles aux frontières, le gouvernement avait lui-même écrit à Bruxelles pour signifier que « le phénomène [du marché gris] mérite une attention toute particulière. Il porte en effet préjudice aussi bien aux ayants droit – puisqu’il entraine une perte de revenus significative – qu’aux fabricants et importateurs, puisqu’il crée une distorsion de concurrence »
    C'st pas le marché gris qui crée une distorsion de concurrence, c'est la redevance.
  • J'aime beaucoup ça :
    Cela étant, il fallait signer ces
    accords car nous ne pouvions pas laisser perdurer des zones de "non droit"
    sur des sites très populaires qui, nous l'espérons, pourront bientôt
    bénéfcier des recettes suffisantes pour leur permettre de perdurer et de se
    développer.

    Il fallait donc signer ces accords. Dont acte. On attend donc avec impatience que la SACEM renonce à toute poursuite contre les "pirates" adeptes des réseaux P2P qui sont des zones de "non droit" très "populaires" aussi.


    ils ne doivent pas plus permettre à nos responsables politiques de les
    considérer comme la solution définitive et globale devant assurer la
    compensation des préjudices subis et la rémunération légitime des auteurs et
    de leurs éditeurs sur Internet.

    Des gens téléchargent des trucs qu'ils n'auraient pas acheté et dont les droits n'auraient de toute façon pas été répartissables, puisque déjà Petitgirard avertit que les sommes perçues sur Deezer seront difficilement réparties aux ayants droit... Alors de quels préjudices il parle, bordel de merde ?
  • La propagande de père castor est dite...

    Les_histoires_du_Pere_Castor.PV__.jpg

    En même temps quand je lis ce texte et bien je me dit: " pourquoi alors rejoindre la sacem?"
  • Tu te posais encore la question ? ;)
  • mmmmmmmmmmh
    je crois que je n' ai rien a prouver sur ce plan la mR mankin....

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