Le Terrorisme Poétique ( rien à voir avec le terrorisme MAM, so keep cool )
dimanche 17 mars 2002, par Hakim Bey
C’est une danse étrange et nocturne dans les guichets automatiques des banques. Des feux d’artifice tirés illégalement. L’art-paysager, des travaux de terrassement, ou des objets bizarres dans les Parcs Publics. Rentrez par effractions dans des maisons, mais au lieu de les cambrioler, laissez y des objets de terrorisme poétique. Kidnappez quelqu’un et rendez-le heureux. Prenez une personne au hasard et persuadez la qu’elle vient d’hériter d’une fortune colossale, inutile et surprenante - 1000 hectares en Antarctique, un éléphant de cirque trop vieux, un orphelinat à Bombay, ou une collection de vieux manuscrits alchimiques. Cette personne réalisera plus tard que durant un moment, elle a cru en quelque chose d’extraordinaire, et elle sera peut-être amenée à rechercher un autre mode de vie, plus intense.
Erigez des plaques commémoratives en cuivre dans les endroits (publiques ou privés) où vous avez connu une révélation ou une expérience sexuelle particulièrement satisfaisante...
Go naked for a sign.
Organisez une grève dans votre école ou sur votre lieu de travail sous prétexte que vos besoins en indolence et en beauté spirituelle n’y sont pas satisfaits.
Les graffitis apportent une certaine grâce aux métros si laids et aux monuments publiques si rigides - le Terrorisme Poétique peut également servir dans les endroits publiques : des poèmes gribouillés dans les toilettes des palais de justice, de petits fétiches abandonnés dans les parcs et les restaurants, des photocopies artistiques placées sous les essuie-glaces des pare-brise des voitures en stationnement, des Slogans écrits en Caractères Enormes collés sur les murs des cours de récréations ou des aires de jeux, des lettres anonymes postées au hasard ou à des destinataires sélectionnés (fraude postale), des émissions radio pirates, du ciment humide....
La réaction du public ou le choc esthétique produit par le Terrorisme Poétique devra être au moins aussi intense que le sentiment de terreur - de dégoût puissant, de stimulation sexuelle, de crainte superstitieuse, d’une découverte intuitive subite, d’une peur dadaesque - il n’est pas important que le Terrorisme Poétique soit destiné à une ou plusieurs personnes, qu’il soit « signé » ou anonyme, car s’il ne change pas la vie de quelqu’un (hormis celle de l’artiste), il échoue.
Le Terrorisme Poétique n’est qu’un acte dans un Théâtre de la Cruauté qui n’a ni scène, ni rangées, ni sièges, ni tickets, ni murs. Pour fonctionner, le Terrorisme Poétique doit absolument se séparer de toutes les structures conventionnelles de consommation d’art (galeries, publications, médias). Même les tactiques de guérillas Situationnistes comme le théâtre de rue sont peut-être actuellement trop connues et trop attendues.
Une séduction raffinée, menée non seulement dans l’optique d’une satisfaction mutuelle, mais également comme un acte conscient dans une existence délibérément belle - pourrait être l’acte ultime de Terrorisme Poétique.
Le Poète Terroriste se comporte comme un farceur de l’ombre dont le but n’est pas l’argent mais le changement.
Ne pratiquez pas le Terrorisme Poétique pour d’autres artistes, faites le pour des gens qui ne réaliseront pas (du moins durant quelques temps) que ce que vous avez fait est de l’art. Evitez les catégories artistiques identifiables, évitez la politique, ne traînez pas pour éviter de raisonner, ne soyez pas sentimentaux ; soyez sans pitié, prenez des risques, pratiquez le vandalisme uniquement sur ce qui doit être défiguré, faites quelque chose dont les enfants se souviendront toute leur vie - mais ne soyez pas spontanés à moins que la Muse du Terrorisme Poétique ne vous possède.
Déguisez-vous. Laissez un faux nom. Soyez mythique. Le meilleur Terrorisme Poétique va contre la loi, mais ne vous faites pas prendre. L’art est un crime ; le crime est un art.
ok; je comprends mieux
ce genre de truc ne m'intéresse absolument pas, c'est à mille lieux de ma manière de penser (parce que j'en ai une quand même
ça me rappelle la mode situationniste, c'est vraiment pas mon truc hein
donc bonne causerie
ok; je comprends mieux
ce genre de truc ne m'intéresse absolument pas, c'est à mille lieux de ma manière de penser (parce que j'en ai une quand même
ça me rappelle la mode situationniste, c'est vraiment pas mon truc hein
donc bonne causerie
Mon cher Dana, qui n'a pas de problème avec l'argent ?
mais c'est justement ce que je m'efforçais de mettre en avant !
on se comprend pas du coup
mais c'est pas grave
Je ne trouve pas que tu sois à mille lieux du Situationnisme. Beaucoup de tes interventions en contiennent quelques idées ou concepts. Et Guy Debord a posé dans "la société du spectacle" la plupart des problèmes dont nous discutons assidument ici.
J'ai posté le texte de Hakim Bey, dont est issu le titre du fil, parce que Taenia en parlé, non pour donner plus de poids à la pensée que je veux développer. Mais je trouve ce texte intéressant.
Effectivement, tu à pris le mot argent dans mon énoncé comme étant la pierre angulaire du débat qui devait s'en suivre, comme la plupart des intervenants d'ailleurs. c'est trés intéressant de voir que la première chose que font les gens avec le mot argent, c'est de se justifier par rapport à lui.
Je ne voulais rien démontrer, juste lancer une idée et voir où elle tomberait.
C'est étrange ( pour moi ) de ramener ce mot ARGENT à un problème personnel que nous aurions tous et de ne discuter que de ça. Ce serait comme dire le mot SEXE et de ne discuter que des problèmes que nous aurions avec.
ok koko, à mon tour alors, de me justifier et d'expliquer un peu ma première réponse :
j'ai vu, pour ma part, 4 mots clefs dans l'énoncé :
1) notre
2) but
3) argent
4) changement
comme je connaissais pas le texte dont l'énoncé est issu, ni son auteur, ça m'a fait penser à ça :
pour le "notre", j'en ai déduit que tu parlais des personnes qui fréquentent ce site, et donc d'une manière générale, des utilisateurs de licence ouverte. pour le "but", ça m'a donc amené à me dire que la question était : "quel est le but des utilisateurs de LO ?", et que tu proposais ensuite deux pistes : l'argent et le changement.
je me suis donc demandé pourquoi j'utilisais les LO... et j'ai écrit ma première réponse.
...
bon, pour le terrorisme poetique, j'avoue être sceptique.
chacun laisse, d'une manière ou d'une autre, et de façon plus ou moins, heu, militante, des témoignages. qu'ils soient poétiques ou non.
remplacez poétique par marketing et vous aurez une idée de ma réticence vis à vis du truc. imposer quelque chose, que ce soit poétique ou non, je trouve ça très discutable. alors bien sûr, si c'est "poétique", on aurait tendance à trouver ça bien. je force la main aux autres, mais c'est bien, parce que c'est bien pour eux.
je suis plutôt partisant d'une approche genre... proposition.
je propose un morceau. je le rend disponible, mais je ne fais que la moitier du chemin jusqu'au mélomane. à lui de faire l'autre moitier si ça l'interesse.
bon, en même temps, je suis en train de pondre mon super post, là, en vous infligeant une lecture débile. donc à partir de quand considère t'on qu'une proposition devient du terrorisme ? je sais pas. la moitier du chemin arrive peut-être jusqu'au moment où la personne a non pas juste la possibilité de voir (ou d'entendre) l'oeuvre, mais au moment où elle l'a effectvement vue (ou entendu). l'autre moitié étant alors ce que cette personne va faire de cette découverte... et donc maybe un changement dans sa façon de voir les choses.
texte interessant, dans les idées développées, mais je suis pas sûr d'appliquer la méthode proposée
C'est étrange ( pour moi ) de ramener ce mot ARGENT à un problème personnel que nous aurions tous et de ne discuter que de ça. Ce serait comme dire le mot SEXE et de ne discuter que des problèmes que nous aurions avec.
héhé bien vu, tu as bien saisi où je voulais en venir
sur ces questions, argent et sexe, je crois que toutes nos grandes envolées conceptuelles peuvent être réduites en réalité à des élaborations fumeuses destinées à éviter de nous confronter à nos petites affaires personnelles
pareil pour le "changement" : changer, à part le fait que ça change de toutes façons tout le temps, pas seulement au niveau moléculaire, qu'on le veuille ou pas, changer donc, c'est pas donné à tout le monde - il y a des impasses dont les fondements sont inscrites comme des lois dans le psychisme de certaines personnes, on n'est pas tous logés à la même enseigne à ce sujet, il y a un paquet de gens chez qui la capacité projective (à se projeter dans l'avenir) est tout à fait inhibé, et ce pour d'excellentes raisons, etc..
alors bon
causer du changement en général, de la sexualité en général ou de l'argent en général, c'est pas que ça n'a pas de sens, c'est même parfois intéressant, mais c'est me passionne pas plus que ça, je préfère le truc bien concret, bien singulier quoi
le situationnisme donc
je sais pas
j'ai baigné quand j'étais djeune dans des milieux qui s'en prétendaient et dégoisaient là dessus à longueur de temps entre deux rails de coke
ça m'a toujours paru terriblement ennuyeux (quoique jouissif sur certains points, assez délirant parfois, mais bon.. combien d'ex-situationniste sont devenus chef de rayon à Carrefour ? c'est une boutade hein.. un mode de vie plus intense.. oui.. on baisait tout ce qui bougeait et on se faisait baiser aussi, on buvait et on fumait tout ce qui passait, ok, tout àa dans une mabiance bien arty, théatreux de mes deux etc.. super quoi, ça m'a fait grandir à toute vitesse, mais, mais, mais.. faut pouvoir se le permettre, je dis pas "financièrement", mais psychiquement, s'autoriser à, et ça c'est une limite autrement plus redoutable que l'impasse financière parfois..
ce que je pense de ces machins situationnistes ? ou à la hakim bey ? la vie plus intense tout ça ? ben c'est des morceaux d'idéologie qui nous aident éventuellement à lever nos inhibitions.. après.. j'espère qu'en allant vers plus de sagesse on n'a pas besoin de ces bouts de théories pour baiser voilà
ce que je pense de ces machins situationnistes ? ou à la hakim bey ? la vie plus intense tout ça ? ben c'est des morceaux d'idéologie qui nous aident éventuellement à lever nos inhibitions.. après.. j'espère qu'en allant vers plus de sagesse on n'a pas besoin de ces bouts de théories pour baiser voilà
Je suis d'accord avec ça. Là où nous différons, c'est que je pense que l'action physique pour déshiniber le corps ne sert qu'à déshiniber le corps. Bon, je ne vais pas avoir l'impudeur de m'étendre sur mon histoire perso, mais je n'ai jamais eu besoin de passer par le jeu des tabous liés au corps pour me déshiniber
Par contre la simulation par l'esprit de toutes les idées possibles et imaginables par le biais de l'imagination permet de libérer l'esprit. C'est bien plus important que d'essayer les drogues, le sexe dans toutes ses formes, l'action violente, etc...
Ce changement proposé dans l'intitulé du fil est bien sûr un changement de point de vue sur notre rapport au monde et tout ce qu'il contient, un changement doux, non imposé, surtout pas une idéologie. Le point de vue actuel est majoritairement orienté marchandisation globale.
#dj3c1t :
pour le "notre", j'en ai déduit que tu parlais des personnes qui fréquentent ce site, et donc d'une manière générale, des utilisateurs de licence ouverte.
Pas nécessairement, mais ça pouvait être compris comme ça.
Mais si nous rapportons ce nous aux utilisateurs des licences libres et ouvertes, nous pouvons tomber d'accord sur le fait que notre but n'est pas l'argent mais bien le changement.
Changement dans les usages, changements dans les moyens, changements dans les mentalités. Nous changeons les choses de part notre parti-pris d'utiliser un mode de dissémination de l'art radicalement différent de celui utilisé depuis ces 60 dernières années. Si par hasard l'un d'entre nous a pour but l'argent en utilisant une licence ouverte, il faut qu'il se se demande en quoi consiste une licence ouverte.
bon, pour le terrorisme poetique, j'avoue être sceptique.
Le but de ce texte n'est pas de recruter les membres d'uns secte mais de donner un point de vue sur lequel nous pouvons avoir une réflexion. Le don à l'étalage est du terrorisme poétique. De même qu'abandonner un bouquin, un cd, un aïku sur un banc est du terrorisme poetique. Le graff est du terrorisme poetique.
Bon, sinon, je ne cherche pas à vous assomer avec mes discours. Ce genre d'échange me permet aussi de mieux structurer mes thérorie, de voir où elles pêchent par votre argumentaire et de chercher des informations qui me manquent, de revenir sur certaines de mes idées initiales, etc...
Donc merci de vos réponses.
Réponses
Ca s'appelle "le terrorisme poétique" et c'est de Hakim Bey
http://fr.wikipedia.org/wiki/Hakim_Bey
Le Terrorisme Poétique ( rien à voir avec le terrorisme MAM, so keep cool
dimanche 17 mars 2002, par Hakim Bey
C’est une danse étrange et nocturne dans les guichets automatiques des banques. Des feux d’artifice tirés illégalement. L’art-paysager, des travaux de terrassement, ou des objets bizarres dans les Parcs Publics. Rentrez par effractions dans des maisons, mais au lieu de les cambrioler, laissez y des objets de terrorisme poétique. Kidnappez quelqu’un et rendez-le heureux. Prenez une personne au hasard et persuadez la qu’elle vient d’hériter d’une fortune colossale, inutile et surprenante - 1000 hectares en Antarctique, un éléphant de cirque trop vieux, un orphelinat à Bombay, ou une collection de vieux manuscrits alchimiques. Cette personne réalisera plus tard que durant un moment, elle a cru en quelque chose d’extraordinaire, et elle sera peut-être amenée à rechercher un autre mode de vie, plus intense.
Erigez des plaques commémoratives en cuivre dans les endroits (publiques ou privés) où vous avez connu une révélation ou une expérience sexuelle particulièrement satisfaisante...
Go naked for a sign.
Organisez une grève dans votre école ou sur votre lieu de travail sous prétexte que vos besoins en indolence et en beauté spirituelle n’y sont pas satisfaits.
Les graffitis apportent une certaine grâce aux métros si laids et aux monuments publiques si rigides - le Terrorisme Poétique peut également servir dans les endroits publiques : des poèmes gribouillés dans les toilettes des palais de justice, de petits fétiches abandonnés dans les parcs et les restaurants, des photocopies artistiques placées sous les essuie-glaces des pare-brise des voitures en stationnement, des Slogans écrits en Caractères Enormes collés sur les murs des cours de récréations ou des aires de jeux, des lettres anonymes postées au hasard ou à des destinataires sélectionnés (fraude postale), des émissions radio pirates, du ciment humide....
La réaction du public ou le choc esthétique produit par le Terrorisme Poétique devra être au moins aussi intense que le sentiment de terreur - de dégoût puissant, de stimulation sexuelle, de crainte superstitieuse, d’une découverte intuitive subite, d’une peur dadaesque - il n’est pas important que le Terrorisme Poétique soit destiné à une ou plusieurs personnes, qu’il soit « signé » ou anonyme, car s’il ne change pas la vie de quelqu’un (hormis celle de l’artiste), il échoue.
Le Terrorisme Poétique n’est qu’un acte dans un Théâtre de la Cruauté qui n’a ni scène, ni rangées, ni sièges, ni tickets, ni murs. Pour fonctionner, le Terrorisme Poétique doit absolument se séparer de toutes les structures conventionnelles de consommation d’art (galeries, publications, médias). Même les tactiques de guérillas Situationnistes comme le théâtre de rue sont peut-être actuellement trop connues et trop attendues.
Une séduction raffinée, menée non seulement dans l’optique d’une satisfaction mutuelle, mais également comme un acte conscient dans une existence délibérément belle - pourrait être l’acte ultime de Terrorisme Poétique.
Le Poète Terroriste se comporte comme un farceur de l’ombre dont le but n’est pas l’argent mais le changement.
Ne pratiquez pas le Terrorisme Poétique pour d’autres artistes, faites le pour des gens qui ne réaliseront pas (du moins durant quelques temps) que ce que vous avez fait est de l’art. Evitez les catégories artistiques identifiables, évitez la politique, ne traînez pas pour éviter de raisonner, ne soyez pas sentimentaux ; soyez sans pitié, prenez des risques, pratiquez le vandalisme uniquement sur ce qui doit être défiguré, faites quelque chose dont les enfants se souviendront toute leur vie - mais ne soyez pas spontanés à moins que la Muse du Terrorisme Poétique ne vous possède.
Déguisez-vous. Laissez un faux nom. Soyez mythique. Le meilleur Terrorisme Poétique va contre la loi, mais ne vous faites pas prendre. L’art est un crime ; le crime est un art.
P.-S : No Copyright © Hakim Bey (sans date). Publié en anglais sur le site Menphis Notebook en 2001.
http://biblioweb.samizdat.net/article45.html?var_recherche=hakim bey
ce genre de truc ne m'intéresse absolument pas, c'est à mille lieux de ma manière de penser (parce que j'en ai une quand même
ça me rappelle la mode situationniste, c'est vraiment pas mon truc hein
donc bonne causerie
@koko mais c'est justement ce que je m'efforçais de mettre en avant !
on se comprend pas du coup
mais c'est pas grave
Je ne trouve pas que tu sois à mille lieux du Situationnisme. Beaucoup de tes interventions en contiennent quelques idées ou concepts. Et Guy Debord a posé dans "la société du spectacle" la plupart des problèmes dont nous discutons assidument ici.
J'ai posté le texte de Hakim Bey, dont est issu le titre du fil, parce que Taenia en parlé, non pour donner plus de poids à la pensée que je veux développer. Mais je trouve ce texte intéressant.
Effectivement, tu à pris le mot argent dans mon énoncé comme étant la pierre angulaire du débat qui devait s'en suivre, comme la plupart des intervenants d'ailleurs. c'est trés intéressant de voir que la première chose que font les gens avec le mot argent, c'est de se justifier par rapport à lui.
Je ne voulais rien démontrer, juste lancer une idée et voir où elle tomberait.
C'est étrange ( pour moi ) de ramener ce mot ARGENT à un problème personnel que nous aurions tous et de ne discuter que de ça. Ce serait comme dire le mot SEXE et de ne discuter que des problèmes que nous aurions avec.
;
j'ai vu, pour ma part, 4 mots clefs dans l'énoncé :
1) notre
2) but
3) argent
4) changement
comme je connaissais pas le texte dont l'énoncé est issu, ni son auteur, ça m'a fait penser à ça :
pour le "notre", j'en ai déduit que tu parlais des personnes qui fréquentent ce site, et donc d'une manière générale, des utilisateurs de licence ouverte. pour le "but", ça m'a donc amené à me dire que la question était : "quel est le but des utilisateurs de LO ?", et que tu proposais ensuite deux pistes : l'argent et le changement.
je me suis donc demandé pourquoi j'utilisais les LO... et j'ai écrit ma première réponse.
...
bon, pour le terrorisme poetique, j'avoue être sceptique.
chacun laisse, d'une manière ou d'une autre, et de façon plus ou moins, heu, militante, des témoignages. qu'ils soient poétiques ou non.
remplacez poétique par marketing et vous aurez une idée de ma réticence vis à vis du truc. imposer quelque chose, que ce soit poétique ou non, je trouve ça très discutable. alors bien sûr, si c'est "poétique", on aurait tendance à trouver ça bien. je force la main aux autres, mais c'est bien, parce que c'est bien pour eux.
je suis plutôt partisant d'une approche genre... proposition.
je propose un morceau. je le rend disponible, mais je ne fais que la moitier du chemin jusqu'au mélomane. à lui de faire l'autre moitier si ça l'interesse.
bon, en même temps, je suis en train de pondre mon super post, là, en vous infligeant une lecture débile. donc à partir de quand considère t'on qu'une proposition devient du terrorisme ? je sais pas. la moitier du chemin arrive peut-être jusqu'au moment où la personne a non pas juste la possibilité de voir (ou d'entendre) l'oeuvre, mais au moment où elle l'a effectvement vue (ou entendu). l'autre moitié étant alors ce que cette personne va faire de cette découverte... et donc maybe un changement dans sa façon de voir les choses.
texte interessant, dans les idées développées, mais je suis pas sûr d'appliquer la méthode proposée
héhé bien vu, tu as bien saisi où je voulais en venir
sur ces questions, argent et sexe, je crois que toutes nos grandes envolées conceptuelles peuvent être réduites en réalité à des élaborations fumeuses destinées à éviter de nous confronter à nos petites affaires personnelles
pareil pour le "changement" : changer, à part le fait que ça change de toutes façons tout le temps, pas seulement au niveau moléculaire, qu'on le veuille ou pas, changer donc, c'est pas donné à tout le monde - il y a des impasses dont les fondements sont inscrites comme des lois dans le psychisme de certaines personnes, on n'est pas tous logés à la même enseigne à ce sujet, il y a un paquet de gens chez qui la capacité projective (à se projeter dans l'avenir) est tout à fait inhibé, et ce pour d'excellentes raisons, etc..
alors bon
causer du changement en général, de la sexualité en général ou de l'argent en général, c'est pas que ça n'a pas de sens, c'est même parfois intéressant, mais c'est me passionne pas plus que ça, je préfère le truc bien concret, bien singulier quoi
le situationnisme donc
je sais pas
j'ai baigné quand j'étais djeune dans des milieux qui s'en prétendaient et dégoisaient là dessus à longueur de temps entre deux rails de coke
ça m'a toujours paru terriblement ennuyeux (quoique jouissif sur certains points, assez délirant parfois, mais bon.. combien d'ex-situationniste sont devenus chef de rayon à Carrefour ? c'est une boutade hein.. un mode de vie plus intense.. oui.. on baisait tout ce qui bougeait et on se faisait baiser aussi, on buvait et on fumait tout ce qui passait, ok, tout àa dans une mabiance bien arty, théatreux de mes deux etc.. super quoi, ça m'a fait grandir à toute vitesse, mais, mais, mais.. faut pouvoir se le permettre, je dis pas "financièrement", mais psychiquement, s'autoriser à, et ça c'est une limite autrement plus redoutable que l'impasse financière parfois..
ce que je pense de ces machins situationnistes ? ou à la hakim bey ? la vie plus intense tout ça ? ben c'est des morceaux d'idéologie qui nous aident éventuellement à lever nos inhibitions.. après.. j'espère qu'en allant vers plus de sagesse on n'a pas besoin de ces bouts de théories pour baiser voilà
Par contre la simulation par l'esprit de toutes les idées possibles et imaginables par le biais de l'imagination permet de libérer l'esprit. C'est bien plus important que d'essayer les drogues, le sexe dans toutes ses formes, l'action violente, etc...
Ce changement proposé dans l'intitulé du fil est bien sûr un changement de point de vue sur notre rapport au monde et tout ce qu'il contient, un changement doux, non imposé, surtout pas une idéologie. Le point de vue actuel est majoritairement orienté marchandisation globale.
#dj3c1t : Pas nécessairement, mais ça pouvait être compris comme ça.
Mais si nous rapportons ce nous aux utilisateurs des licences libres et ouvertes, nous pouvons tomber d'accord sur le fait que notre but n'est pas l'argent mais bien le changement.
Changement dans les usages, changements dans les moyens, changements dans les mentalités. Nous changeons les choses de part notre parti-pris d'utiliser un mode de dissémination de l'art radicalement différent de celui utilisé depuis ces 60 dernières années. Si par hasard l'un d'entre nous a pour but l'argent en utilisant une licence ouverte, il faut qu'il se se demande en quoi consiste une licence ouverte. Le but de ce texte n'est pas de recruter les membres d'uns secte mais de donner un point de vue sur lequel nous pouvons avoir une réflexion. Le don à l'étalage est du terrorisme poétique. De même qu'abandonner un bouquin, un cd, un aïku sur un banc est du terrorisme poetique. Le graff est du terrorisme poetique.
Bon, sinon, je ne cherche pas à vous assomer avec mes discours. Ce genre d'échange me permet aussi de mieux structurer mes thérorie, de voir où elles pêchent par votre argumentaire et de chercher des informations qui me manquent, de revenir sur certaines de mes idées initiales, etc...
Donc merci de vos réponses.
Un estrait d'un film réalisé par Guy Debord :
"nous tournons en rond dans la nuit et nous sommes dévorés par le feu"
http://www.dailymotion.com/video/xfnaq_guy-debord-in-girum-extraits_shortfilms