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Notre Documentation
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Une journée ordinaire au JT de france 3.
Message qui porte encore sur ......... les pathos mentales... (c'est mon dada, bein quoi ?)
je pose le décor.
Édition nationale du journal de 19h sur France 3...
On apprend qu'un malade s'est échappé d'un hôpital psychiatrique.
On apprend qu'il est schizophrène. Ben quoi vous en doutiez encore ?
On apprend qu'il est (donc) dangereux..
J'exagère à peine.
S'en suis un reportage assez grotesque (dans son ensemble) sur UN malade délirant en pavillon de haute sécurité où la voix off prend le pas sur les propos du patient qui continue à parler dans le vide.. Le montage est astucieux : comme pour signifier au téléspectateur que se qui se dit dans les propos du malade n'est pas de l'ordre du censé, qu'ils ne revêtent aucune importance.
Son identité d'individu est niée, sa parole est coupé par la voix "calme et rassurante" du journaliste. (mais bon l'essentiel est qu'on a vu qu'il délirait... c'est pas vraiment un type normal quoi)
Dans tout ça: une très très brève explication d'un infirmier qui témoigne du manque de moyen des hôpitaux...
Aucune information euh.. oui. Aucune information dans ce reportage mais surtout aucun décryptage des ressorts des pathos mentales encore moins du pourcentage alarmant de personnes atteintes de troubles psychiques, qui dans le contexte actuel de crise, de pressions et de dépression, prend des proportions énormes.
(je témoigne du manque énorme de place dans les cliniques et hôpitaux publics... ils sont au taquet. vraiment)
Le message est passé en tout cas : ces individus, le couteau entre les dents, sont près à tout, (surtout à s'enfuir de l'enceinte de leur établissement) à tuer et violer femmes, hommes et enfants...
Vous craigniez pour la grippe A ? Vous tremblerez devant les hordes de schizophrènes et autres fous furieux, et barricaderez vos portes. Bien comme il faut.
Ah oui j'oubliais en guise de dessert :
http://www.antibes.maville.com/actu/actudet_--Fugitifs-de-l-hopital-psychiatrique-de-Nice-la-traque-s-organise-_dep-929598_actu.Htm
ps: salut danah
je pose le décor.
Édition nationale du journal de 19h sur France 3...
On apprend qu'un malade s'est échappé d'un hôpital psychiatrique.
On apprend qu'il est schizophrène. Ben quoi vous en doutiez encore ?
On apprend qu'il est (donc) dangereux..
J'exagère à peine.
S'en suis un reportage assez grotesque (dans son ensemble) sur UN malade délirant en pavillon de haute sécurité où la voix off prend le pas sur les propos du patient qui continue à parler dans le vide.. Le montage est astucieux : comme pour signifier au téléspectateur que se qui se dit dans les propos du malade n'est pas de l'ordre du censé, qu'ils ne revêtent aucune importance.
Son identité d'individu est niée, sa parole est coupé par la voix "calme et rassurante" du journaliste. (mais bon l'essentiel est qu'on a vu qu'il délirait... c'est pas vraiment un type normal quoi)
Dans tout ça: une très très brève explication d'un infirmier qui témoigne du manque de moyen des hôpitaux...
Aucune information euh.. oui. Aucune information dans ce reportage mais surtout aucun décryptage des ressorts des pathos mentales encore moins du pourcentage alarmant de personnes atteintes de troubles psychiques, qui dans le contexte actuel de crise, de pressions et de dépression, prend des proportions énormes.
(je témoigne du manque énorme de place dans les cliniques et hôpitaux publics... ils sont au taquet. vraiment)
Le message est passé en tout cas : ces individus, le couteau entre les dents, sont près à tout, (surtout à s'enfuir de l'enceinte de leur établissement) à tuer et violer femmes, hommes et enfants...
Vous craigniez pour la grippe A ? Vous tremblerez devant les hordes de schizophrènes et autres fous furieux, et barricaderez vos portes. Bien comme il faut.
Ah oui j'oubliais en guise de dessert :
http://www.antibes.maville.com/actu/actudet_--Fugitifs-de-l-hopital-psychiatrique-de-Nice-la-traque-s-organise-_dep-929598_actu.Htm
ps: salut danah
Réponses
salut à toi aussi
bon alors..
que les médias s'excitent autour du mot schizophrène là.. ben oui.. c'est l'air du temps.. faut bien des boucs émissaires, les arabes, les fous, les guss dans un garage etc.
enfin.. ça se saurait si les journaux télé du soir faisaient preuve d'intelligence et cherchaient à informer les téléspectateurs..
comment dire.. quelque chose d'intelligent par exemple.. ben oui y'a des psychotiques qui ont des délires vraiment terribles. Ça arrive. et qui du coup sont dangereux pour d'autres personnes. C'est très rare mais ça arrive. Bon. Est-ce qu'ils sont plutôt schizo ? plutôt paranoaiques ? plutôt psychopathes ? Faut pas s'attendre à ce que le mec de France 3 entre dans ce genre de subtilités. Même quand tu es spécialisé dans les psychoses, les choses sont rarement aussi claires.
dans mon cabinet, je ne suis pas psychiatre, je rencontre quelques patients qui ont été étiquetés schizo (à raison), qui ont fait des séjours en psychiatrie, qui sont menacés de délires ou d'hallucinations, ils viennent me voir parce qu'ils espèrent que ça leur évite de retourner à l'hopital (ça marche pas toujours mais bon) et ça m'est arrivé quelques fois d'être témoin si je puis dire d'un délire ou d'une hallu en séance. Je ne me suis jamais senti en danger (sauf peut-être dans un cas). Dans les institutions de soin, on trouve des services adaptés à la gravité des cas, et bien sûr, si on visite un service de malades vraiment graves, ben c'est impressionnant, et je tire mon chapeau aux équipes qui bossent là dedans. Mais c'est là vraiment des cas extrêmes. C'est pas parce qu'on se met à délirer qu'on va trucider tout le monde.
Il y a un truc assez basique : c'est que d'une certaine manière (et Freud l'avait largement développé) la société toute entière, ses pensées, ses codes, ses rituels, peut être considérée comme un vaste entreprise visant à distinguer le normal du pathologique : la limite ou la frontière entre les deux domaines, construits par la culture, varie et se déplace selon les temps. Il faut que soit instauré une limite infranchissable entre les fous et les normaux, une différence de NATURE. D'où les grandes espérances que portent les recherches en neurosciences : ha ce serait bien si on pouvait affirmer par exemple contre la psychanalyse, que la folie, c'est une affaire de gènes, donc de nature, parce que ça nous mettrait à l'abri, en tant que non fous. le truc, c'est que par exemple les nazis, qui font figure à nos yeux de tarés pris dans une folie collective, pensaient exactement la même chose, que tout était dans les gènes, que c'était une question de dégénerescence, d'hérédité, etc
dans le journal de france 3 évidemment le fou c'est l'autre. Comment pourrait-il en être autrement ?
La position de pas mal de psychanalystes aujourd'hui je la résumerai grossièrement en disant que oui, peut-être les neurosciences mettront à jour des causes ou des facteurs endogènes, des trucs biologiques ou je ne sais quoi. Mais il n'empêche que les délires et les hallus, leur contenu, comme tu disais solcarius, hé bien si on les écoute, c'est pas n'importe quoi. ça fait sens, ça a sa logique, une logique souvent diabolique, parce qu'elle ne tolère pas ou mal les exceptions, et parfois même c'est extrêmement sophistiqué (comme en témoignent les mémoires d'un névropathe du Président Shreber, disponible en livre de poche).
Après.. les psychoses.. bon.. heureusement que france 3 ne s'excite pas sur les psychoses en général, vu qu'il y a quand même quelques artistes qui sont franchement pas loin d'être psychotiques, et même des psychanalystes voyez-vous le truc justement, c'est qu'on peut vivre tout à fait convenablement même quand on a le malheur de flirter parfois avec ces territoires psychotiques.. Grâce à l'art par exemple.. entre autres bricolage..
Ce que tu décris à propos de la frontière entre folie et normalité m'est totalement parlant.
sinon:
L'étiquette psychotique-schizo-chépasquoi à mon sens revêt quand même une sorte d'apaisement pour le patient - quand il est suivi médicalement - et pour les proches quand les symptômes 'positifs' ou apparents sont flagrants...
Pour ma part, cela n'entrave pas trop (je le pense) la psychothérapie effectuée, d'avoir à me coltiner un diagnostic de psychotique.
(en même temps c'est moi qui ai 'réclamé' l'étiquette en insistant un peu auprès du médecin)
quand à l'Aaah (allocation adulte handicapé) elle est à mon sens essentielle pour qui veut pouvoir vivre décemment avec une pathologie trop lourde à porter (genre handicap social important, instabilité affective etc.)
et nous sommes loin d'être tous égaux devant les difficultés. (réitération de schémas pathologique par exemple d'où difficultés...)
wow ça digresse un peu là....
quand j'emploie le mot étiquette, ce n'est pas péjoratif
il y a là un mot, schizophrène par exemple,dont je ne doute pas qu'il renvoie à un truc bien réel.. après, l'histoire de la psychiatrie, de la psychanalyse, des psychothérapies est riche en vocable divers, ce qui est aujourd'hui désigné dans tel champ comme "schizo" ne correspond pas tout à fait à ce que bleuler par exemple nommait ainsi, et même aujourd'hui, je ne suis pas sûr que ce que le patient ou le psychiatre ou l'analyste lacanien ou l'analyste kleinien et les médias, et les politiques, enfin bref , tous ceux qui sont amenés à utiliser ce mot, mettront le même chose là dessous..
c'est pour ça que c'est compliqué
en tant qu'analyste par exemple, il m'arrive de dire "un psychiatre dirait que vous êtes schizophrène à tendance paranoïde", mais, une fois qu'on a dit ça, tout le boulot commence
c'est toujours dommage quand, ce qui arrive souvent, le patient ou le thérapeute se cache à bien à l'abri derrière le diagnostic. Tu as des gens qui utilisent le mot magique là, schizo ou psychotique comme une sorte de destin personnel, une fatalité, alors qu'à mon avis, ce n'est qu'un point de départ.. mais parfois on ne peut pas aller plus loin que ça, je suis bien d'accord, et c'est déjà un morceau d'identité, un truc avec lequel on peut se démmerder éventuellement, une sorte de place sociale paradoxale, de reconnaissance. Si les médecins rechignent parfois à balancer le diagnostic au patient, c'est souvent pour éviter que ledit patient se mette alors à fonctionner comme ce que prédit le diagnostic, style, je file sur internet voir comment un schizo est censé se comporter.. et forcément, on finit toujours par trouver en soi des similitudes avec ce qu'on lit. J'ai bien peur qu'alors ça cache le problème de fond.. ça économise par exemple de faire une analyse (de toutes façons je suis comme ça, on n'y peut rien, et d'une certaine manière mes problèmes sont réglés)
bon
c'est un psychanalyste qui te dit ça, alors forcément je prêche pour ma chapelle, mais l'idée serait la suivante, ce diagnostic, ça peut aider, mais c'est encore mieux si c'est le début de quelque chose d'un peu créatif ou constructif..
Ravie en tout cas de te lire en ce qui concerne les délires....
C'est un peu Lacanien tout ça quand même nan ?
Une adepte de la secte....
dans ce que j'ai dit en tous cas y'avait pas grand chose de "lacanien" me semble-t-il
m'enfin..
Quant à la psychanalyse qui ne peut rien contre la connerie, les gens du métier en sont la preuve vivante on dirait....
qué pasa louisemichel ?
je sens comme un reproche là mais qu'est-ce que j'ai dit ?
et de quelle connerie parles-tu ?
en fait je pige rien à ton message
j'analyse rien du tout là je suis un forum
l'analyse ça se passe en séance, et là que je sache, y'a pas de divan
on causait juste avec l'ami solcarius des représentations de la folie dans les médias actuellement, pis ça dérivait un peu
après.. si tu veux vraiment causer psychanalyse des psychoses ben écoute, envoie moi un mail en private, je serais ravi d'en discuter, comme je suis très intéressé à discuter avec les lacaniens que je connais (et j'en fréquente un certain nombre), bien que n'étant pas spécialement lacanien, et effectivement assez critique sur un certain usage un peu trop systématique à mon goût de la "forclusion du nom de père, et du schème structural en analyse (mais enfin bon y'a de multiples courants en psychanalyse, moi je suis plutôt bionien, et même les différentes assos lacaniens sont pas toutes d'accord sur tout.. si tu veux vraiment entrer là dans ces discussions, on le fera ailleurs éventuellement, mais pas ici, et puis moi je suis en guerre contre personne : il y a des tas de théories plus ou moins sophistiquées, mais ça ne fait pas l'essentiel du travail psychanalytique voilà)
Pourtant pour terminer je préfèrerais ne pas l'être, car suite à l'étude que j'en ai fait je crois que la schyzophrénie et le fait de se rendre compte que les formes ne sont pas le fond, et elle permet à apprendre à se passer de ses répères ou plus exactement à fonctionner avec des repères mobiles. Exemples, quelqu'un qui croit que sa télé l'observe n'a pas tord sur le fond car des études sont faites pour produire un programme fonction du public, ce que l'a télé emet est la conséquence de l'observation du public. Mais pour réussir la metanoia, accomplir sa mutation et passé à la 3 d, c'est un peu une ordalie, dommage qu'il n'y ait pas des spécialistes pour accompagner ce passage et que les psychiatres et autres neurobiologistes bornés s'entêtent à détruire la personnalité de leur patients. Un dernier exemple pour rire, ma compagne est en theorie bipolaire et elle m'a raconté un de ses rendez vous avec son psychiatre ou celui ci faisait remarquer à une étudiante les bienfaits des cachets sur sa maladie mentale... le hic c'est que ma compagne ne prend pas ses cachets.
merci de ton message, je t'ai répondu,
au plaisir de te lire,
c'est vrai qu'en ce moment c'est un sujet chaud, et je n'ai pas été très clair, on avait déjà causé avec solcarius en private, donc j'ai un peu zappé qu'on était sur un forum.. (et les psychanalystes et les psychiatres s'en prennent plein la poire, mais parfois c'est mérité.. cela dit, c'est pas des métiers faciles,, suffit d'avoir mis les pieds dans un centre hard, et la médiatisation délirante au sujet des schizo dont parlait solcarius n'arrange rien)
Cette histoire d'étiquette' je ne m'en souvenais plus, nous en avions parlé en pv ou sur un autre sujet...
Étonnamment, tes propos à ce sujet ne diffèrent pas bcp de ceux de la dernière fois.
@LeColibriNecrophile : je m'arme de courage pour lire ton pavé !!!
Pas totalement d'accord pour dire que les cachetons constituent en quelques sortes (j'essaye de reformuler ce que tu dis) les symptômes et que les personnalités psychotiques (toutes) peuvent se passer de cachets.
Certains médicaments ne sont pas 'lourds' à supporter (ex: abilify) et peuvent aider pour les angoisses et autres symptômes chiants.
(Dis moi si j'ai mal compris ce que tu disais..)
Concernant les hôpitaux publics, je suis tout à fait d'accord, ce ne sont la plupart du temps que des espèces de mouroirs ou le temps s'écoule au ralenti et est rythmé par les prises de médicaments et les repas.
Peu ou PAS d'écoute de la part du personnel ( blasé ? pas formé ?), dans de très rares cas des psychologues pour écouter, 1 fois par semaine au maximum.
J'ai 'testé' deux pavillons différents dans un seul hôpital, les méthodes divergent en fonction de l'endroit.
L'un, atelier ergo 3 jours par semaine + psychologue.
L'autre -> mouroir et malades assez lourdement 'atteints'.
Autre chose :
Ce que je ne comprends pas ( ma question s'adresse à danah) c'est pourquoi certains personnes dites psychotiques arrivent à vivre convenablement voire très bien leur traits de personnalité, et d'autres (j'en suis ) très mal. (nécessité d'aah, traitement médicamenteux , impossibilité à travailler et difficultés à se concentrer, et j'en passe)
L'art ne suffit malheureusement pas toujours...
Tripoter son piano ou sa guitare tout seul dans son coin ( ) c'est pas forcément d'une grande aide.. (je parle pour moi.)
Bien sûr il est possible de jouer en groupe.. Cela dit les impératifs des musiciens (travail à côté, obligation de jouer le soir) constituent une entrave !
Je témoigne d'un truc : durant le début des années 2000, j'ai expérimenté mon premier album.. J'étais en pleine décomposition, repli sur moi même etc. Bon.
J'ai passé pas mal de temps à travailler là-dessus.
Je dirais avec le recul que ce fut épuisant et pas vraiment d'un grand secours pour le moral.
Je ne généralise pas... j'donne juste ma propre expérience...
Mais peut-être ce travail qu'il te reste à faire, tu ne le feras pas qu'en trouvant une écoute, celle-là même que tu te plains de ne pas trouver dans les institutions de soin. Tu imagines qu'en psychanalyse, il m'arrive de recevoir des personnes 4 fois par semaine pendant plusieurs années (bon c'est exceptionnel, et la plupart du temps c'est une à deux fois/semaine). Alors là ok, on risque d'en apprendre un peu plus sur ce qui déconne..
Pour le reste,
je ne peux m'en tenir ici qu'à des généralités vaseuses : comment pourrait-il en être autrement ?