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Sur le libre, les licences libres, & notamment les CC

excellente analyse de Pierre Mounier d'Homo Numericus,
Le logiciel libre : avant-garde révolutionnaire ou ghetto communautaire ? que je trouve sur framasoft.

A partir d'une réflexion sur le mouvement du libre, sa position, selon ce que dit le titre, il passe à une analyse de la licence CECILL, puis surtout (deuxième partie du texte) des licences Creative Commons, montrant bien les différences d'objet, de but, etc.. entre les icences logicielles et les licences d' "oeuvres à contenu", pour citer P. Mounier.

Un extrait pour donner l'angle de vue :
"La question de l’articulation entre le mouvement du logiciel libre et celui des Creative Commons commence en effet à se poser de manière relativement critique et interroge encore, mais d’une autre manière que précédemment, la capacité du premier à élargir sa base politique en entrant en synergie avec des mouvements historiquement distincts mais que tout le monde sent très proches de lui. Même s’il touche au même sujet, le mouvement des Creative Commons répond en effet à d’autres problématiques que celui du logiciel libre. Concernant d’avantage des oeuvres “ à contenu ” que des logiciels, les licences Creative Commons visent avant toute chose à préserver un droit d’accès du public à l’oeuvre culturelle, remis en cause par une industrie culturelle qui manipule le droit de propriété intellectuelle dans un objectif d’appropriation privative."

Ce sont en effet des éléments très débattus, il y en a même qui ressortent l'antienne "sapusépalibre" pour stigmatiser et récuser les licences Creative. Or cet article pose bien certaines différences de contexte, d'objet, de fond, qui permettent de replacer correctement les choses, et considérer les deux commes proches et liés, bien plus qu'ennemis ou incompatibles. Autre extrait :
"On comprend bien qu’il y a de fortes similitudes entre les deux mouvements. Le « rip, mix and burn culture » défendue par Lawrence Lessig comme l’actualisation la plus récente d’une « free culture » consubstantielle à la société américaine en particulier a, bien sûr, quelque chose à voir avec le concept de « free software » popularisé par Richard Stallmann. Cette parenté essentielle entre les deux mouvements n’empêche pas des différences importantes dues à des contextes très particuliers."

J'y reviendrai.

Réponses

  • oui excellent article.
    C'est un problème évident et récurent sur les forums. La musique par exemple, n'est en rien comparable à un logiciel. Le droit d'auteur est déjà très restrictif pour les oeuvres littéraires ou artistiques -et ce ne raison de l'originalité censée fonder l'attribution à un auteur (enfin, je résume grossièrement là).
    On peut admettre que toute oeuvre s'appuie sur un héritage, constituées des oeuvres qui l'ont précédées, mais le droit d'auteur est fondé sur la "nouveauté" apportée par un auteur (subjectivité dans la forme ou l'expression). Ce qui pose question, c'est à mon sens la nature de cet héritage : dans le cas de la programmation informatique, on ne part jamais de rien, certes, mais quand vous écrivez un programme en python par exemple, vous n'êtes pas en train de penser en permanence à Guido Van rossum et ses successeurs, de la même manière, quand vous parlez français, vous ne vous posez pas la question de savoir qui a inventé le français (à raison d'ailleurs, puisque la question n'a aucun sens !). De même en musique, ce qu'on appele l'inspiration peut effectivement être liée de manière consciente ou incosnciente à des oeuvres particulières ou des ambiances particulières. Tous les créateurs sont donc des nains juchés sur l'épaules de géants ou d'autres nains :)
    MAIS, ce qui pose problème à mon sens, et que l'auteur de l'article met en exergue en parlant d'oeuvre "à contenu" (ce qui est le cas pour des oeuvres littéraires et artistiques), c'est justement la subjectivité mise en oeuvre dans la création : les oeuvres logicielles impliquent-elles un investissement de la subjectivité de l'auteur comparable à celle qu'implique une oeuvre littéraire ou artistique ? D'où le statut un peu particulier des oeuvres logicielles (le code de la propriété intellectuelle en témoigne et les atermoiements politiques sur le sujet actuellement n'y sont pas étrangers).
    La critique déjà entendue sur les creative commons, qui considérent qu'elles ne sont pas libres au sens où certaines licences logicielles le sont, ne prend pas suffisamment en compte la spécificité de l'oeuvre d'art : elle procède d'une assimilation trop réductrice de la création logicielle à la création artistique. Il existe d'ailleurs une multiplicité de licences réunies sous la charte des creative commons, et d'autres, qui toutes ont pour base minimale de libérer l'oeuvre des restrictions originelles instaurées par le droit d'auteur (le fameux monopole de l'auteur sur l'oeuvre), au moins pour en autoriser la libre copie et diffusion. Pour ma part j'ai finalement adopté la license qui vient d'être adaptée au droit français (Attribution-NonCommercial-ShareAlike 2.0), qui libère l'usage mais oblige l'attribution, conditionne la commercialisation à l'accord de l'auteur, et n'autorise le partage qu'à l'identique.
    Je pense qu'il existe aussi une distinction à faire dans le domaine même de la musique, selon la manière dont on travaille : entre le DJ, le musicien qui n'utilise que des samples et d'aun autre côté, le songwriter par exemple, qui non seulement compose mais aussi écrit des textes, il y a un monde. Je fais partie des deux mondes ayant sorti un album entièrement fondé sur des samples et deux albums d'indie folk, qui sont du pur songwriting, avec des textes. Je réfléchis à l'éventualité de proposer le premier disque sous une licence moins restrictive que les seconds (notamment pour l'album fondé sur des samples, à passer sous : Creative Commons Attribution-NonCommercial License (en supprimant donc la clause chare alike.) . D'ailleurs, des morceaux de ce disque ont déjà fait l'objet de remixes. Ce qui me réjouit ! Tandis que pour mes disques de songwriting, ça me gonflerait qu'on modifie mes textes par exemple : parce que le sens de ces textes renvoie à des expériences personnelles, à mon existence même, et j'aurais l'impression d'un détournement insupportable.
    voilà ce que m'inspire le texte de pierre mounier.
    que pensez vous de ces problèmes ?
    ne faut-il pas simplement adapter la license à la nature de son travail (et la part "subjective" de la création devient alors le critère (lui même subjectif au demeurant) qui permet de chosir la license adaptée). Notez bien que je ne fais ici aucune considération d'ordre économique (parce que je m'en tape :)

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