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Sorti tout droit du grenier

Bonjour à tous et toutes,

Tout récemment avec la sorti du nouvel album de DidJaws chez Crem Road records le compteur des releases présentées par le label est arrivé au nombre de 128. Un nombre cher aux informaticiens certes, mais aussi, il faut bien reconnaître une chose...

Toutes ces productions sont le fruit du travail d'un nombre très réduit de musiciens et de projets ; les mêmes personnes revenant aussi, très souvent, par ailleurs, d'un projet à l'autre. Et même si le label a fêté ses 20 ans d'âge en 2017, il convient de noter que la très vaste majorité du catalogue a été publié sur la deuxième décennie de sa "vie".

Autant dire qu'on a été productif. Moi le premier.

Et un effet de bord est que bien évidemment personne n'est à même de trouver le temps et la motivation pour suivre nos aventures de bout en bout, dans leur intégralité. Même les plus motivés finissent par se laisser distancer par cette avalanche constante de materiel audio qui sort avec la régularité d'un métronome... Et donc, je me dis, pourquoi pas, pourquoi pas ouvrir un fil de forum pour revenir un peu sur certaines pépites méconnues ou oubliées de notre catalogue, une petite piqure de rappel, juste au cas où dans toute cette montagne de releases il y en ai justement une qui soit totalement faite pour vous, et que vous n'auriez juste aucune chance de découvrir sans un petit coup de pouce forumisé !

Aussi je me propose de revenir ici sur quelques un des enregistrement les plus marquants de ces 20 dernières années, et on va commencer dès ce soir, mais ça, c'est pour le message suivant qui viendra dans ce fil !
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Réponses

  • mai 2018 modifié
    Me In The Bath - Au Fond Du Parc
    image
    Écouter l'album sur Dogmazic
    ou sur Cremroad (où on peut aussi l'obtenir à prix libre sur support physique)
    ou sur YouTube pour les partageurs du rezozio !

    Cet album a une histoire un peu spéciale... Initialement Me In The Bath devait se produire en formation quatuor pour la Fête de la Musique... Mais finalement les festivités ont été annulées.

    Aussi, on a decidé d'enregistrer un album live acoustique au fond du parc municipal... Sauf que quand on est arrivé le fond du parc était pris par une cérémonie de mariage en cours... On a d'ailleurs du attendre un peu que le photographe termine son travail pour nous libérer un banc, non pas au fond, mais au milieu du parc (ce qui ne change pas grand chose à la donne).

    Malgré notre campagne d'affichage... Bon, on s'est accordé, on a attendu, attendu... Mais le seul spectateur qui s'est finalement présenté est un ami qui est aussi un musicien électro aussi doué que très injustement méconnu... Et bon au bout d'un moment on a bien dû se résoudre à admettre que personne d'autre ne viendrait, et on a commencé le concert, concert donc, qui comptait trois fois plus de musiciens que de membres du public.

    Le line up était
    • Le morse des mers (basse), ex Jumping Stools, ex Brainless On Line, ex New Kids On The Débloque
    • Fulvio (guitare lead), ex Gorbie's Stuff, ex-The Kuang, et maintenant surtout connu pour son projet solo Silence International
    • Et moi même à la guitare rythmique et au chant
    Nous avions convenu de jouer en improvisation totale, sauf, la chanson d'ouverture et la chanson de cloture.

    En ouverture, nous avons donc joué un classique de Me In The Bath, "Dreamin", initialement publiée sur le EP Together We Stand en 2011, et plus tard reprise façon garage reggae par Thcoreba Thmano

    "I heard an angel choir / I thought the end was mine / I had my arms 'round you / 'twas too good to be true"

    Et en dernière chanson pour conclure le concert, nous avons fait une reprise de Somethin' de Gorbie's Stuff (également reprise par LGGR aka Matmix)

    "And I go / I haunt my hometown / you can find me around / just waiting for the mercy of the dawn"

    Hormis ces deux morceaux donc, l'album a été intégralement improvisé (y compris au niveau des paroles)

    Les chansons évoquent tour à tour les bon vieux moments, du temps de nos vieux groupes, avec nostalgie (Past Time)... L'état d'esprit du musicien qui ressent le besoin de d'exprimer (Sing a Song)... La gratitude qu'on éprouve à être encore en vie lorsque la mort ne vous a manqué que d'un cheveu, la joie de survivre encore chaque jour pour un jour de plus (Merciful Fate), les méandres du cybermonde, où l'on existe dématérialisé (Not Here But Here), et "From Le Parc" qui est une impro sur les choses qui arrivaient en ce jour, le vent qui souffle (on l'entend assez souvent tout au long de l'album), notre présence sur ce banc du parc, les voitures qui filent sur la route en contrebas....

    Et puis, donc, Somethin pour clore le set !

    C'est un album court mais ça n'enlève rien à sa valeur. Oscillant entre influences alternative US, punk/hardcore mais joué acoustique, et tout simple bon vieux rock des familles, c'est un plaisir, presque deux ans plus tard, de le réécouter.

    Et bien entendu tous les rude boys du village qui avaient vu notre affiche sont venus pour écouter le concert... Mais avec tellement de retard qu'on avait déjà plié, et quitté les lieux ^^


  • Je dois avouer que même si j'ai rejoint l'aventure bien plus tard, il m'arrive de fouiller dans le site des vieilles releases. La série des Loops de Me In The Bath est plutôt pas mal (je recommanderai cette série à quelqu'un qui souhaiterai découvrir doucement) et y a aussi Old Song et Lost Track EP de Still Living Creature qui est plutôt pas mal aussi. Voilà, c'était pour citer une de mes releases préférées.
  • avril 2018 modifié
    la série des Loop :

    http://cremroad.com/?album=Loop

    http://cremroad.com/?album=Loop+Two

    http://cremroad.com/?album=Loop+Three

    http://cremroad.com/?album=Loop+Four

    http://cremroad.com/?album=Loop+Five

    Old Songs :

    http://cremroad.com/?album=Old+Songs

    Lost Tracks EP :

    http://cremroad.com/?album=Lost+Tracks+EP

    Marrant que tu cite Old Songs et Lost Tracks EP comme notables de la part de Still Living Creature, car les deux ont été réalisés vers octobre 2007 (et publiés plus tard), c'était les toutes premières expérimentations de Still Living Creature, et peut être que c'est vrai ce qu'on dit, les premiers albums d'un projet sont généralement les meilleurs (quoique je m'échine à prouver le contraire avec notamment Me In The Bath), en tout cas c'est vrai que Old Songs, j'aurais du mal à surpasser, y'avait un coté "killer tunes" que j'ai jamais retrouvé par la suite avec SLC.
  • C'est vrai, le côté pop (dans le sens électronique, pas le genre) dans le projet est totalement perdu, on est dans du noise dance plutôt braindance. Mais au fond c'est pas si mal.
  • avril 2018 modifié
    Oui, à cette lointaine époque je travaillais beaucoup sur l'harmonie des gammes européennes, pour un rendu très mélodique. Rythmiquement, aussi, c'était très carré. Ça a duré en gros sur Ten Songs, Old Songs, Flowers For Helena et Blue Monday. Plus bien entendu Lost Tracks EP qui contient des chansons du tout début de cette première période mais n'a été publié que bien des années plus tard.

    Ensuite, Free Drug fait un peu la transition et annonce la période suivante...

    Ensuite, j'ai eu ma période "live sequencing" où la musique restait (généralement) dans les harmonies et les gammes courantes, mais était déjà beaucoup plus atmosphérique, toute la série des "live" (je vais pas poster la liste)...

    Et là ça a commencé à se dégrader, notamment au niveau de la mesure... Mesure à cinq, six, sept temps, etc etc, la musique devenait moins accessible. Je pense que l'album de cette troisième période qui s'écoute le plus facilement est encore le premier, More Martian Music...Qui reste gentiment en 4/4 mais annonce clairement la suite au niveau des sons et intègre les acquis de ma période de live.

    Puis brutalement avec SLC Is Back et No Sleep (qui est un album qui a encore pas mal d'attrait pour le public même de nos jours, ne me demandez pas pourquoi) il y a eu un virage, IDM déjà proche de l'electro bruitiste...

    Ensuite vient le Grand N'Importe Quoi, du hardcore (No Way) à la techno noise minimaliste et répétitive étirée sur trois quart d'heure (Moon Moon), Radio Link que je distribuait uniquement via un point d'accès wifi ouvert (les un ou deux premiers mois, ensuite je l'ai mis sur le net)... Et j'en passe, et des pas piqués des vers ! Et avec Arkham Asylum j'ai atteint le point de non retour, et je me suis dit, STOP ! J'ai beaucoup de mal avec cette cinquième période... Pourtant c'est là dedans que Radio Giroll est allé piocher And In The Middle Of A Forest pour mettre en rotation sur leur playlist "perpétuelle"... Comme quoi...

    Et la suite tu la connais, c'est d'allier la piste de danse au gros son, avec, le jalon principal, Rogue Analog, et je continue dans cette voie depuis... Jusqu'à quand, je ne sais pas ! Tout arrive un peu par accident et je n'ai pas de stratégie délibérée, d'ailleurs je ne réfléchis jamais à mes orientations musicales, et même si je passe ma vie à réécouter mes vieux truc, je ne prends jamais le temps de regarder en arrière pour voir un peu avec le recul quel genre de paysage sonore se dessine... Ce message, à ce niveau, est pour moi une rare exception.

    Notez que si vous êtes vraiment fous, il suffit d'aller sur http://cremroad.com/?artist=Still+Living+Creature pour écouter l'intégrale de Still Living Creature en lecture continue, du plus récent au plus ancien. Pensez à bloquer environ 18 heures d'affilée.
  • Je trouve cette progression vraiment excellente, passer de l'accessible au bruitiste. Bark At Anyone Seen semble reprendre le bruitisme mais a une certaine ésthétique de "Ape".
  • juin 2019 modifié
    Gorbie's Stuff - The 01-06-05 Session
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    Écouter sur Dogmazic
    Ou sur Crem Road
    Ou sur YouTube

    Bonjour tout le monde,

    Me voici de retour au clavier pour une deuxième chronique "sorti tout droit du grenier" ! Avant toute chose je voudrais remercier tout le monde pour les nombreuses visites et écoutes de "Au Fond Du Parc" qui était le premier épisode de cette série (et merci Jaws pour les commentaires aussi ;) ). Du coup ça m'encourage à me remettre à fouiller dans les pépites oubliées de Crem Road records ; je vais essayer de faire une chronique hebdomadaire, un nouveau billet chaque week-end, car l'accueil reçu par ma prose est vraiment encourageant et ce n'est pas du temps perdu que de revenir parler ici.

    Aujourd'hui, je viens vous présenter la première release de Gorbie's Stuff. Elle n'est arrivée sur le net que bien des années après le split du groupe ; cependant sa publication initiale (comme son nom l'indique) date de janvier 2005. Notre site était en semi sommeil à cette époque, et nous l'avions distribuée par deux moyens, en gravant des CDs que l'on passait de main à main à nos auditeurs, et en faisant suivre les fichiers audio par email pour ceux (celui) qui préféraient ce moyen. Ainsi, la publication sur internet n'est intervenue que bien plus tard.

    Cette session a été enregistré en janvier 2005 donc. Nous l'avons donc nommée The 01-06-05 Sessions, ce qui n'avait pas manquer de faire bouillir le sang de gallois de notre ami et collègue Matt de Public Housing : "pourquoi avez vous fait une notation impériale pour la date ! Vous êtes français, que diable !"... La notation impériale étant celle de la forme "mois/jour/année"...

    Tout s'est donc passé en une journée de début janvier 2005. Il faut que je précise que Gorbie's Stuff relevait d'une chimie des plus explosive, et que la carrière météorique du groupe (fondé à l'été 2004, dissous au printemps 2005) est un véritable tourbillon et ma mémoire a du mal ! Je garde le souvenir des répétitions hebdomadaires dans le local que nous louions, dont nous laissions à chaque fois la poubelle bien emplie de bouteilles vides de Baltika et d'Obolon... Le plus marquant a été nos concerts ; notamment celui dans un bar de Lyon, la "Vegetable Noise Party", pour lequel il y avait, non seulement une salle bondée, mais encore deux fois plus de public sur le trottoir pour entendre la musique, dehors, et en plein mois de décembre ! Mais vraiment, Gorbie's Stuff nageait dans un tourbillon de chaos, et donc ma mémoire a du mal a fixer les jalons de l'histoire brève de la vie du groupe...

    ...En particulier j'ai des doutes sur mon souvenir de cette session d'enregistrement. J'ai le souvenir d'une pièce borgne au murs peints de noir... Peut être que Grrrnd Zero nous avait prété son local pour la journée, ou peut être ce souvenir est-il en fait issu d'un rêve... Ce que je peux dire c'est que nous disposions d'un matériel d'enregistrement rudimentaire : un micro d'ambiance de qualité moyenne, et un enregistreur sur MiniDisc... L'inconvénient du MiniDisc étant que si le support magnétique a des secteurs défectueux, à l'écoute on entendra des micro-coupures... Et c'est le cas sur notre release.

    Il convient de préciser que bien que l'album comporte 7 pistes, il ne présente en fait que quatre chansons, car trois d'entre elles sont présentées deux fois, lors de deux prises différentes. Sans aucun changement vraiment notable dans les arrangements ou le style. Ce disque doit surtout être vu comme un témoignage de ce qu'étaient les compos du groupe à un moment précis de son histoire. Car nous avions une habitude bien établie, qui consistait à ne jamais considérer nos compos comme finalisées, et à perpétuellement les modifier à tous les niveaux possibles. Ainsi la version de "Go Away" présentée ici diffèrent pas mal de la version live que l'on peut trouver sur Almost Complete enregistré un peu plus de trois mois plus tard.

    En fait, pour le live, nous avions un répertoire qui faisait la part belle aux covers (ce qui nous rendait très atypique par rapport au reste de la scène locale à l'époque), nous assurions donc des concerts d'une durée raisonnable mais n'avions que peu de titres "à nous". Le groupe fonctionnant démocratiquement était très exigeant sur la qualité des chansons que nous allions amener à la vie ; durant la majeure partie de la vie du groupe je présentais une ébauche de chanson pour ainsi dire chaque semaine... Et seulement très peu d'entre elles ont été acceptée par l'ensemble du groupe pour intégrer notre répertoire.

    Hormis No Lips qui était une chanson de Turm (d'ailleurs c'est lui qui assurait le lead vocal sur celle-ci), j'étais le compositeur principal -une notable exception est que Someone a été composé en jam session par le groupe en son entier ; session nocturne d'une nuit sans sommeil passée dans un sous sol avec Ism qui coupait court à chaque pause discut avec un rapide "1, 2, 3, 4" pour relancer la musique, et au fur et à mesure de la nuit nous avions amélioré le titre jusqu'à fixer son ossature de base... C'était pour le 15 aout 2004, environ un mois avant notre tout premier concert.

    Mais laisser moi vous présenter le line up du groupe :

    Ism était notre batteur. C'est un ancien de Euh, un groupe qui avait connu un bon succès d'estime local et joué y compris dans des salles grand public et assez commerciales, mais aussi un ancien de Nique Dindon Caramel Bonbon qui s'est en gros séparé pile au moment de la formation de Gorbie's Stuff. Multi instrumentiste (guitare, basse, batterie, chant) il assurait en plus des percussions pour Gorbie's Stuff, également des vocaux, qui étaient plus que des chœurs, mais carrément une seconde lead vox ; je précise d'ailleurs qu'il écrivait lui même tous les textes de ses parties vocales.

    Turm était notre guitariste rythmique, choriste, et chanteur sur sa compo "No Lips". Je le connaissais vraiment bien pour avoir précédemment joué avec lui déjà dans Delta 9 Surfing City puis ensuite dans Beatles II. Depuis, il s'est mis à la batterie et il lui arrive de rejoindre le "club" Me In The Bath, comme par exemple sur le live de 2015.

    Fulvio, qui officie maintenant dans son projet solo Silence International assurait la guitare lead et les chœurs... Théoriquement ! S'il chantait effectivement en live et en répèt, nous avons joué de malchance au niveau du matériel et ses chœurs ne sont pas présents sur aucun des enregistrements qu'a réalisé le groupe, hélas. Quelques temps après le split de Gorbie's Stuff, nous avons aussi, brièvement, formé le duo The Kuang.

    Moi même, votre serviteur, assurait la basse et le chant.

    Je n'ai pas grand chose à dire sur le disque dont il est question aujourd'hui, car la musique parle d'elle-même. Tout ce que je peux dire, c'est que je vous enjoins fortement à écouter cette session de janvier, pour vous faire une idée... Et si vous voulez creuser plus loin, Almost Complete,le second album de Gorbie's Stuff, attend lui aussi vos écoutes ; petite mise en garde cependant, c'est un mix d'enregistrement live et de prise de son en répèt réalisé avec un matériel extrêmement rudimentaire et la qualité sonore s'en ressent. C'est pourquoi j'ai préféré exhumer plutôt pour vous aujourd'hui cette 01-06-05 Session qui a au moins l'avantage d'avoir été un peu plus proprement captée.

    Et c'est tout ! À la revoyure !
  • Si tu as enregistré chez Ground Zero, franchment, chapeau...

    J'ai écouté cette session et on peut vraiment dire que ça diffère des autres releases, c'est clean pour un Gorbie's Stuff.
  • Je suis au moins sûr que Grrrnd Zero nous a prếté leur local pour une répèt avant un concert. Ensuite comme je disais, mon souvenir de cette session d'enregistrement, c'est peut être juste sorti d'un rêve que j'ai fait :)
  • avril 2018 modifié
    Me In The Bath - While You
    image
    (l'image de pochette en haute résolution est ici s'il y en a qui veulent s'amuser à lire les tous petits caractères)

    ***
    Écouter l'album sur Dogmazic
    Ou sur Crem Road records
    ou sur la playlist YouTube pour le rezozozio !

    Voilà, aujourd'hui nous allons parler d'un album enregistré au milieu du printemps 2012, si ma mémoire est bonne. Et puisque ce fil se veut consacré aux pépites oubliées du label Crem Road records, il se taille une place de choix ! Car c'est l'un des albums les plus méconnus, les moins écoutés, en bref les plus oubliés de tout ce qu'a pu publier Me In The Bath, qui est un groupe qui est un peu comme un club avec parfois des invités, mais pour ce "While You" j'étais seul à bord et aux manettes.

    C'est un très court EP... 4 titres, 15 minutes, on ne peut pas dire que les chansons s'étirent trop dans la durée ! Mais attention, quelles chansons ! De toute ma discographie, si je reviens pour ce troisième billet "sorti direct du grenier" vous parler de While You, ce n'est pas pour rien. Cet album fait une synthèse pour ainsi dire parfaite entre deux facettes prépondérantes chez Me In The Bath : le pop-rock, et la no-wave. C'est un mélange assez inédit, du moins à ma connaissance (si après écoute vous connaissez des groupes qui pratiquent un style similaire, ça m'intéresse)...

    En fait, comme je disais il a été publié à la fin du printemps... Et il fait la synthèse des différents albums l'ayant immédiatement précédés, qui contenaient parfois, certains morceaux très pop ; parfois certains morceaux en roue libre façon no-wave... Mais sur "While You" c'est chacun des quatre morceau qui allie à lui seule les deux facettes, et je trouve cela extrêmement intéressant et notable dans la carrière du groupe.


    Il y a quatre titres, donc...

    Le premier, "Song Maker", c'est un peu comme si Sonic Youth chantait soudain des ritournelles de comptine enfantine... La guitare, atmosphérique et erratique, laisse rapidement deviner que les choses vont se popifier (avec quelques changements de tonalité en début de titre, tout de même, histoire de divertir un peu l'auditeur)... Et en effet quand le chant commence à enchaîner sur le thème principal, ça se popifie... Et au couplet qui suit, on lorgne du coté des Pixies, beaucoup... Avant de devenir plus violent, plus bruyant sur le pont... Et ensuite pas de refrain, mais un nouveau couplet, très court, et hop, voilà, enfin, le refrain... Mais la batterie s'est faite presque muette, la guitare ne fait que souligner la ligne de voix avec des grappes de notes atonales et aiguës... Et... C'est déjà le final ! (je vous avais dit que les chansons sont courtes)... Écoutez bien la ligne de basse sur ce final elle vaut le détour.

    Everything In The Middle, everything in the middle, everything in the middle man in the middle

    Le second, "While You", commence de manière très atmosphérique, et ça dure un peu comme ça, il n'y a pas de ligne directrice claire pour la mélodie, puis, ça commence doucement à se profiler, et la voix, qui était quasiment inaudible sur l'intro, fini par devenir discernable... Mais pas pour autant compréhensible. En fait, j'improvise très souvent les lignes de chant au moment même de les enregistrer, et, c'est très souvent qu'après coup je n'arrive pas à discerner les paroles exactes que j'ai chantées... Mais pour ce "While You" je crois que j'ai vraiment chanté dans une langue imaginaire et qu'il n'y a aucun sens à trouver.... Et après trois petits tours, le chant s'efface, puis vient un court final avec une basse en roue libre... Et voilà, la chanson est terminée.

    "Out Of Sight" commence vraiment tout doucement, et on ne sait pas trop où ça nous mène, mais assez vite une suite d'accord très carrée émerge, le chant est là, clair et audible... La guitare alterne violence et douceur sur une large plage.... Et voilà, le morceau est terminé ! Brutalement. C'est donc un morceau à l'effet très resserré, comme dirait Alan Poe, et qui préfigure la suite...

    ...Car nous en sommes déjà au tout dernier morceau de cet EP, "Went Home", avec ses paroles hypnotiques répétées

    There were a fight and I went home

    Pour la petite histoire, la chanson m'a été directement inspirée par une bagarre de rue (a fight) qui prenait naissance sous mes yeux. Qu'est-ce que j'ai fait ? Je suis rentré chez moi (went home). Mais j'avais besoin d'évacuer l'impression désagréable que m'avait laissé cette scène, et cette chanson en a été l'occasion... Très courte elle aussi, elle aussi commence avec un égrainage de notes qui semble de premier abord sans queue ni tête, mais qui ensuite très vite préfigure ce que sera la suite d'accord, qui arrive finalement... Et tout comme Out Of Sight jouait sur une grande dynamique d'expression, Went Home joue sur les variations de tempo... La chanson avance, s'énerve de plus en plus, le rythme accélère, accélère... Puis vient le final, et tout ralentit et s'apaise.

    Voilà donc pour les quatre titres qui composent ce court EP. Il convient de noter que les quatre chansons ne comportent, toutes, qu'une unique piste de guitare, ce qui arrive parfois avec le projet mais constitue plus l'exception que la règle ; et que l'on peut y entendre la légendaire batterie homemade qu'il ne sera pas, pour la plupart d'entre vous, la peine de présenter.

    Voilà, c'était donc "While You", troisième épisode de cette série "sortis tous droit du grenier". Si tout va bien on se revoit dans une semaine pour parler, si vous le voulez bien, d'un autre album plus ou moins oublié.

    N.
  • Excellent EP, je viens de l'écouter.
  • merci Jaws pour ton soutien continu ! Une écoute, ça compte déjà beaucoup ! Un message de forum pour parler de l'écoute, même juste une phrase, c'est encore plus parfait. Merci, donc, Jaws !
  • De rien ! Me plonger dans des vieilles releases, c'est cool ! Je suis un peu digger de vinyles.
  • Me In The Bath - 20110406 Impro
    image
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    Salut tout le monde !

    Me voici de retour pour un nouvel épisode hebdomadaire de "Sorti tout droit du grenier". Aujourd'hui, je suis venu avec du matériel dans un style que Me In The Bath aime à pratiquer quand même assez fréquemment, celui de l'impro acoustique. Celle-ci fait partie des quelques unes qui dépassent largement le format chanson, puisqu'elle dure plus de dix sept minutes.

    Elle alterne différents thèmes liés par de plus ou moins brèves transition, pour faire monter la sauce jusqu'au final, qui, à mon avis, vaut vraiment la patience d'attendre - mais il faut écouter tout le reste d'abord, c'est une longue, longue mise en condition pour préparer la terrible décharge d'énergie qui clôture la composition.

    Le premier thème annonce franchement la couleur, c'est un rock simple et direct, exécuté sur l'instrument avec beaucoup de violence, un peu dans la lignée de ce que faisait Kurt Cobain quand il jouait de la guitare acoustique... On commence un peu à prendre ses marques, et voilà un intermède dans une autre tonalité... Qui ne dure pas, le premier thème revient rapidement, avec le chant... Puis, effondrement de tempo, le jeu passe en rythmique étouffée, commence à déployer des arpèges... Et soudain un changement s'amorce ; un passage de transition sur un accord asséné, puis, quelques notes aigrelettes de solo, un accord qui ne sait pas où il veut aller, puis, un nouveau thème fait son apparition, une apparition fugace, et voilà une nouvelle longue transition, en arpège...

    Puis le jeu redevient violent, la voix répète un seul mot, "Jerk", mais ça ne dure pas, et reviennent une série de notes aigrelettes et un peu erratiques... Et ça recommence ! "Jerk" "Jerk", mais la colère est de courte durée... Et on revient soudain sur le thème initial, joué en rythmique plus nuancée, cordes étouffées, puis ça prend de l'amplitude, les accords changent et...

    ...Nous voici avec une rythmique reggae sans paroles qui tourne un moment (!) et c'est reparti pour une transition erratique comme on commence à avoir l'habitude à l'écoute de cette pièce... Les arpèges se développent, deviennent des accords... Redeviennent des arpèges, des notes solo... Redeviennent des accords, s'amorce un mouvement, un peu avant dix minutes, très intéressant harmoniquement je trouve... Et (c'est une habitude avec ce morceau) ça ne dure pas, revoici une transition erratique, longue, qui s'étale, s'étale, les développements du morceau deviennent de plus en plus inattendus, voilà une petite rythmique vaguement funky... Mais étouffée dans l’œuf, on ne lui laisse pas le temps de se développer... Et soudain les accords reviennent sur un tempo plus vif, c'est le dernier mouvement, le mouvement final du morceau... Ces accords vont durer jusqu'à la fin, cette fois, joués de plus en plus en plus vite, de plus en plus violemment, le chant est de retour, très punk dans l'esprit (ce qui colle donc bien à la musique), les paroles, douloureuses, abordent le thème des amitiés défuntes, ou étiolés jusqu'à ce qu'il ne reste rien.... Je suis vraiment fier de ce final et c'est ce qui me motive à venir parler de cet album aujourd'hui ; on peut voir l'ensemble de la composition comme une mise en préparation pour délivrer finalement l'âme même de la compo sur les, allez, deux, trois dernières minutes... Et la chanson s'arrête brutalement sur, à nouveau, quelques notes errant de ci de là.

    Voilà, j'espère que cet album sorti du grenier saura réjouir quelques auditeurs et auditrices qui passeront par là, et je vous dis à la semaine prochaine pour de nouvelles aventures !
  • Salut !
    J'ai écouté While You, il est étonnant, les morceaux sont assez différents de l'un à l'autre. Ça fait une synthèse inhabituelle !
  • Et c'est fou... l'impro 20110406, elle est vraiment de 2011 ? Je veux bien le croire parce que ta voix y est un peu différente il me semble, mais ça me fait pas mal penser à ce que tu fais en ce moment, tout de même !
  • mai 2018 modifié
    Salut tout le monde ;

    Je prends un peu de retard sur mon post hebdomadaire, ayant eu pas mal de choses à faire dans ma vie au quotidien ces derniers jours, mais je n'oublie pas ce fil ! Je reviendrai bientôt ici parler d'un autre vieil album exhumé "tout droit sorti du grenier".

    Mais sinon, pour répondre à @Ladee :

    Concernant While You, je dois dire que ton message m'a laissé plongé dans un abîme, euh, d'intenses réflexions.

    Le premier résultat a été que j'ai eu Out Of Sight en bande-son mentale continuellement pendant quelques temps, mais ça je m'en remettrai :)

    Sinon, j'avais beau réfléchir, je ne savais (et je ne sais toujours pas vraiment) quoi répondre ! Est-ce que cette "synthèse inhabituelle" signifie que sur d'autres albums il y a une plus profonde cohérence et peu de différences de style d'un morceau à l'autre ?

    Concernant la 20110406 Impro, oui oui je confirme bien qu'elle a été réalisée en 2011. Après, je comprends qu'on y retrouve la personnalité de Me In The Bath ; contrairement à Still Living Creature qui a fait le grand écart sur différent mode d'expression musicales et pour qui il n'est pas forcément possible de retrouver immédiatement une "patte" Still Living Creature sur un test en aveugle (à moins de vraiment, vraiment particulièrement bien connaître le projet), Me In The Bath, bien qu'il y ait d'énorme différences au fil des enregistrements et de la vie du groupe, a beaucoup gardé une certaine approche "pop conventionnelle" qui reste en filigrane même sur les morceaux les plus déconstruits, même sur les harmonies les plus inhabituelles, ça fait partie de la personnalité du projet !

    Bon, ben, sur ce, bonne journée à tout le monde,

    Shangril
  • shangril a dit :


    Sinon, j'avais beau réfléchir, je ne savais (et je ne sais toujours pas vraiment) quoi répondre ! Est-ce que cette "synthèse inhabituelle" signifie que sur d'autres albums il y a une plus profonde cohérence et peu de différences de style d'un morceau à l'autre ?

    Peu de différence de style d'un morceau à l'autre... je dirais que oui, à l'exception d'un ou deux de tes albums très récents (dont le nom m'échappe) là où venait le retour de la "dé-saturation". Encore que, même là, je parlerais moins de différence de style que de différence de "son" global.
    Mais pour revenir à la question, il me semble que tes albums plus récents sont plus homogènes, oui ! Là, on aurait vraiment dit 4 styles complètement différents de l'un à l'autre.

    Bonne journée à toi aussi :)
  • mai 2018 modifié
    Salut salut et salut et salut !

    Hum, bon, je sais pas si ça s'est beaucoup remarqué mais je n'ai pas du tout tenu mon rythme annoncé comme hebdomadaire pour les publications dans ce "sorti tout droit du grenier" dernièrement... Au début, les jours passent, un peu trop vite, puis dimanche est déjà derrière soi... Et on se dit... Tant pis, je saute une semaine, j'ai un mot d'excuse, on verra dimanche prochain... Puis le dimanche suivant arrive... Et puis passe... Et on se dit, oh, oh, oh, j'ai encore raté le créneau, et, etc etc, et voilà que j'ai accumulé un retard assez conséquent sur le rythme des publications qui avait été annoncé, aussi, je ne veux pas prendre le risque d'attendre à nouveau un dimanche si c'est pour finalement le laisser filer ! Je viens poster tout de suite maintenant, et, ça fait un moment que je voulais parler de cet album, le voici, le voilà, aujourd'hui nous allons revenir sur ce qui est un peu la pierre de touche de tout ce qu'a pu produire Still Living Creature mon petit projet d'électro ! Tout le monde est prêt ? C'est parti !

    Still Living Creature - Old Songs
    image

    La page de l'album sur le site du label
    la page de l'album sur YouTube
    La page de l'album dans l'archive Dogmazic... N'est pas là ! Car je viens de m'apercevoir à l'instant que l'album n'est, bel et bien, pas présent dans l'archive de Dogmazic ; je suppose que c'est lié aux remous de 2011 quand à plusieurs reprise il y avait eu des soucis techniques, qui tombaient bien entendu à des époques où je venais de passer des semaines à uploader tout mon back catalog, et tout ça passait à la trappe et il fallait recommencer... Et j'ai dû oublier, ou ne pas me rendre compte, que Old Songs était à "remettre". C'est dommage et je corrigerai cela immédiatement, je vais uploader pendant que je rédige ce post. C'est ce qu'on appelle les aléas du direct !

    En attendant donc... Voici l'histoire de cet album fondamental si l'on veut comprendre l'approche générale qu'a -enfin, qu'a eu- Still Living Creature de la production de petites mélodies fabriquées en bougeant un curseur de souris sur un écran d'ordinateur !

    En fait, et je ne dis pas ça pour rire... Il faut remonter loin, loin dans le temps, jusqu'à l'automne 2007. En cette lointaine époque, je commençait à peine à me remettre de l'explosion -si ce n'est en pleine gloire, mais au moins en plein vol- de mon groupe Gorbie's Stuff, dont le split, en 2005, m'avait laissé totalement anéanti. Il faut dire qu'ensuite les choses, dans ma vie, avaient également eu tendance à prendre une sale tournure, et je m'étais enfoncé dans une spirale descendante... J'avais besoin d'une planche de salut, et c'est, bien entendu, la musique qui m'a permis de refaire surface, de reprendre prise, de me rétablir, et tout ça est parti de toutes petites choses...

    Je sais que je suis, avant tout, un musicien rock. J'ai appris, j'ai découvert la musique avec un manche de basse entre les mains... Cependant, avant de devenir bassiste, avant de suivre des cours, bien avant tout cela, alors que je n'étais qu'un enfant, j'avais commencé la musique par... L'informatique musicale. Je pratiquais surtout du live, avec les moyens rudimentaires de l'époque, et ma machine bipante a été mon tout premier instrument pratiqué avec un peu de suivi...

    Aussi, quand, après le split de Gorbie's Stuff, j'ai commencé -une fois remis du choc- à réfléchir à un travail en solo, l'idée de me mettre à l'electro est venue tout naturellement, une façon de renouer avec mes toutes premières pérégrinations musicales ;

    Mais aussi, je fréquentais assez souvent un ami qui pratiquait la MAO depuis des années, et c'est sur son matériel que j'ai découvert que la technique, pendant mon long intermède où musique avait rimé avec microphones et instruments en vrai bois bien lourds, la technique ne m'avait pas attendu et avait fait de sacrés progrès ! Ce n'était plus l'époque du 8 bits et les possibilités décuplées par la technologie qui avançait m'ouvraient des fenêtres vers de nouveaux horizons.

    Et puis, il y avait David Guetta, Daft Punk et tous les autres... Dont certains que je passerai, par courtoisie, sous silence... En bref, le niveau moyen de la production électro me laissait penser que je pouvais largement tirer mon épingle du jeu, que la gloire était à ma portée, que j'allais très vite devenir richissime ! Mon objectif n'était pas de m'exprimer, ni d'enrichir le patrimoine culturel de l'humanité, mais bel et bien de m'acheter des villas luxueuses et des voitures de sport tout en défrayant la chronique dans les pages des magazines à scandales ! Je tiens à être très clair sur ce point.

    Bon, ça n'a pas exactement marché, mais ensuite, j'étais pris par le virus, et travailler en solo est devenu une nécessité, et je me suis remis au rock tout seul dans mon coin, tout en continuant l'electro, sans plus me soucier de savoir combien de Ferraris j'allais pouvoir m'acheter avec les royalties de mon prochain single.

    Et donc, cela donne Old Songs, "l'album qui aurait dû cartonner", et comme on dit à propos des premiers albums, enfin, on dit ça à propos des premiers romans, on y met tout ce qu'on a pu vivre auparavant avant de se mettre au travail, et donc, si vous prenez le temps (merci à vous :) ) d'y jeter une oreille vous allez rapidement comprendre ce que j'ai essayé d'exprimer jusqu'ici.

    Et vous ne pourrez pas l'écouter sur Dogmazic tout de suite, parce que, je ne sais pas pourquoi, l'upload ne veut pas fonctionner pour moi cette nuit. Je vous renvoie donc à Crem Road records ou à Youtube pour le materiel audio en lui même !

  • et ça y est, j'ai réussi à uploader Old Songs sur Dogmazic, c'est ici : http://play.dogmazic.net/#albums.php?action=show&album=9766

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