Pour nous contacter : soyez au rendez-vous sur IRC ! ⋅ Parcourir l'archive musicale Dogmazic ⋅ Notre Blog
Notre Documentation

"licences en libre diffusion"

2

Réponses

  • Dans le langage courant, j'aurais plutot tendance à dire "open licences" (contrats ouverts) pour traduire les licences libres , a ne pas confondre bien sur avec open source.
    Je ne crois pas que l'on puisse littéralement traduire musique sous licence en libre diffusion.
    D'ailleur a titre purement individuel je parle de licences ouvertes en français plutot que de licences libres et ce afin d'eviter l'amalgame gratuitesque mais c'est qu'un avis rien de plus.

    Bonne zike :)
  • j'y pense, là: y'a aussi la formule "some rights reserved", utilisée par creative commons, mais qui s'applique dès qu'on sort du domaine public.

    Alors à voir maintenant si c'est suffisant ou si ça peut se décliner avec music et licence... je sais pas trop. Un truc du genre, si c'est tellement ardu d'aborder le truc du coté de l'aspect libre, on pourrait peut-être s'en sortir en le prenant par l'autre bout...
  • Licences libertaires ? ... je plaisante bien sur ;)

    c'est vrai que "certains droits réservés" n'est pas mal pour les licences Nc. Sinon, il y aura toujours un crétin pour venir nous casser les bonbons avec des "oui mais tu utilises libre alors qu'il faut pas", "libre c'est réservé aux open source" et blablabla et blablabla. C'est très bien Licence en libre diffusion, je vois pas pourquoi le changer. Quand au anglophones ben faut traduire de façon à faire comprendre la même chose qu'en français et pas une traduction littérale c'est clair. Le simple fait de citer Licence Creative Commons devrait suffire pour faire comprendre et si les gens connaissent pas on peut y aller de la petite explication "some right reserved".
  • Mais oui, elle est finie cette discussion stérile libre ou pas libre, dumoins ici !
    Et le premier qui se pointe avec dans l'intention de relancer le débat sera âprement accueilli :evil:
    La question posée par edised portait avant tout sur une difficulté de traduction de l'expression "licences de libre diffusion" in english.

    Donc, ne changeons rien, expliquons mieux :D
  • One might say “'some rights reserved' licences”, for instance.
  • It could be interesting... ed, what do you think about?
  • Bon mais si on est d'accord que le mot "libre" est inacceptable (car faux) tant en anglais qu'en français, car un CC nc n'est ni complètement "libre", et encore moins "gratuite"...

    pourquoi pas licences de "large" diffusion, sous entendant le "grand public" et "plus large et plus facile" que tout le reste...aucun raccourci de ce genre ne sera de toutes façons tout à fait exact.

    Y aurait bien aussi "licences de saine diffusion", par opposition au "malsain"... mais ça fait un peu ancien toxico...bon, je sais c'est un sujet sérieux, mais bon... :arrow:
  • pia écrit:
    pourquoi pas licences de "large" diffusion, sous entendant le "grand public" et "plus large et plus facile" que tout le reste...aucun raccourci de ce genre ne sera de toutes façons tout à fait exact.
    Mouais, disons que là on tombe dans le complètement neutre et un peu plat, je trouve. Avec « libre diffusion », on indique tout de même au public que certaines libertés lui sont laissées/offertes, et qu'elles concernent avant tout la diffusion de l'œuvre.

    La « large diffusion », c'est aussi le cas de la Starac et de tout ce qui passe sur les grosses radios FM... ça ne dit pas au public qu'il peut participer à cette diffusion plutôt que de se contenter de recevoir ce qu'on veut bien lui matraquer sur les médias de masse.

    Je vote contre. :twisted:
  • Bon mais si on est d'accord que le mot "libre" est inacceptable (car faux) tant en anglais qu'en français, car un CC nc n'est ni complètement "libre", et encore moins "gratuite"...

    ??
    excuse moi pia
    mais c'est complètement erroné
    cf.mes posts ci-dessus
    (qui ne suscitent pas de réactions, vu que le sujet a été abordé mille fois)


    si je peux me permettre
    relisons le CPI (code de la propriété intellectuelle)

    vous savez que le livre premier qui concerne le coeur du droit des auteurs est divisé en trois grandes parties
    1° l'objet du droit d'auteur
    2° les droits proprement dits (ce à quoi l'auteur a droit)
    qui se divise en 2.1. droit moral
    2.2 droit patrimonial (c'est-à-dire et c'est là que ça nous intéresse le droit de de représentation - c'est-à-dire ce que nous appelons "diffusion" au sens large, et le droit de reproduction - c'est-à-dire les problèmes liés à la copie)
    3° le droit d'exploitation (sous -entendu le commerce des oeuvres : c'est là où la clause non-commercial est pertinente)

    vous pouvez vous reporter au CPI online sur le site du CELOG (actualisé avec les lois DADSVI)
    http://www.celog.fr/cpi/sommaires/livre_1.htm

    Je laisse de côté la suite, les droits voisins etc., tout ce qui concerne le logiciel etc.

    BON
    Je ferai plusieurs remarques
    dans la seconde partie, on décrit les droits des auteurs, c'est à prendre au sens fort : c'est tout ce qu'un auteur a le droit de réclamer au sein de la cité, ce qui le protège en quelque sorte : et NOTEZ BIEN que ces droits ne concernent que la représentation (la diffusion) et la reproduction : c'est cela qui dépend de son consentement (ce qui signifie qu'indépendamment de tout contrat, l'auteur conserve ces droits, à moins qu'il ne fasse expréssément cession, auquel cas on est renvoyé à la troisième paryie sur l'exploitation des droits)
    sur ces points là, il a des droits

    La troisième partie qui nous intéresse, c'est non pas le droit d'exploitation mais l'exploitation des droits : on fait souvent une confusion à ce niveau
    ça veut dire quoi ?
    ça veut dire que, une fois les droits des auteurs fixés, il reste à les exploiter : c'est bien le but du droit des auteurs : construire un système de rémunération équitable pour les auteurs (parce qu'avant le CPI, les auteurs étaient précisément exploités sans vergogne par les libraires ou les éditeurs)
    OR, si vous regardez bien, comment est décrite l'exploitation des droits ?
    hé bien elle est décrite sous forme de CONTRATS
    c'st-à-dire qu'elle supose qu'un contrat soit passé entre l'auteur et l'exploitant (et le droit décrit comment doit être passé ce contrat, sous forme écrite par exemple)

    ce contrat doit évidemment respecter le droit du commerce (même si dans le cas des eouvres de l'art il existe des modalités particulières)

    Où se situe notre fameuse licence CC non-commerciale dans cette histoire ?

    On présente généralement les licences CC comme des contrats. Du pont de vue juridique c'est indéniable. Parce qu'une licence ne saurait se substituer au droit des auteurs (décrit dans le livre II) : c'est la raison pour laquelle ça n'a pas de sens de céder sa paternité en tant qu'auteur en droit français.
    mais
    il y a une ambiguité tout de même
    je vais essayer d'expliquer ça, attention faut s'accrocher là !

    D'un côté on peut décrire les licences CC (ou autres) comme un contrat spécial qui lie l'auteur non pas à n'importe quel ayant-droit (un exploitant commercial par exemple, un label), mais à l'humanité toute entière
    Quand un auteur céde tout ou partrie de ses droits patrimoniaux à un tiers, cette cessation concerne la partie III du CPI , au titre de l'exploitation de ses droits. l'auteur en quelque sorte, en cédant ainsi uen partie de ses droits, en fait commerce : c'est ainsi qu'il gagne sa vie.
    Mais dans le cas des licences CC, le tiers n'est pas n'importe qui : c'est l'humanité : du coup, quand on s'adresse à l'humanité toute entière, on se place du point de vue du droit des auteurs et pas seulement des contrats
    Il y a là une ruse des licences CC (et autres) à vouloir faire passer un contrat avec l'humanité pour un contrat comme un autre
    O, il est évident que le droit distingue les deux choses

    J'ai décrit dans mon essai sur la dissémination de la musique comment les licences de libre diffusion RUSE avec l'article 122.4 du CPI en faisant usage de ce droit de consentement a priori
    en consentant à l'avance pour l"humanité toute entière à la représentation et la reproduction (objets des droits des auteurs je le rappele)
    Art. L. 122-4. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l'auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause est illicite. Il en est de même pour la traduction, l'adaptation ou la transformation, l'arrangement ou la reproduction par un art ou un procédé quelconque.


    Donc c'est la première ambiguité

    Ensuite il existe une seconde ambiguité
    Ce sont les différentes clauses des licences CC, qui sont notez le bien toujours des clauses négatives
    Vous êtes autorisés à représenter et à reproduire MAIS..... (mais vous ne devez pas faire commerce sans le consentement de l'auteur, mais vous ne pouvez pas publier une modification sans le consentement de l'auteur, mais vous ne pouvez rediffuser l'oeuvre modifiée que si vous utilisez la même licence que l'oeuvre originale etc.)
    Ces clauses ressemblent fortement à ce qu'on lit dans un contrat d'édition par exemple
    On devrait s'attendre à ce que ces clauses soient pertinentes dans le cadre du livre III du CPI
    mais là on est en face d'un problème du au contexte dans lequel a été conçu le droit des auteurs

    En effet, quand le droit des auteurs a été établi, il l'était d'abord pour des auteurs (des écrivains) qui ne pouvaient pas matériellement prendre en charge eux-mêmes l'exploitation commerciale de leurs oeuvres
    Il aparaissait donc évident que l'auteur devait forcément à un moment ou à un autre se lier à un éditeur (au sens large), un exploitant.

    le problème qui se pose aujourd'hui, c'est que le droit français n'avait pas prévu que les auteurs un jour puissent être en mesure de disséminer (exploiter) eux-mêmes leurs oeuvres, et qui plus est, sans en attendre sépcialement une rémunération.

    D'où le bins
    Les licences CC sont certes un contrat, mais un contrat qui n'est pas celui que les inventeurs du droit avaient imaginé
    Or, je le répète, ce n'est pas tout à fait la même chose de passer un contrat avec un exploitant et avec l'humanité (dans le second cas, on est dans le domaine des droits de l'homme si je puis dire)


    Alors :
    quid de la mention libre là dedans ?
    Posons la question autrement :
    de quelle manière les licences CC (par exemple) donne-t-elle des libertés particulières en plus de celles que donne ou ne donne pas le droit d'auteur ?
    Première remarque :
    les licences CC ne donne aucune liberté supplémentaire à l'auteur !
    ça ne rend pas les auteurs plus libres !!
    les auteurs sont libres de consentir à ce qu'ils veulent : c'est l'article 122.4 qui le dit
    c'est idiot de se proclamer artiste libre parce qu'on utilise les licences libres

    Qui donc est plus libre (au sens de "ne plus être empêché") grâce aux licences CC ?
    l'humanité bien sûr !!
    Qu'on le veuille ou non, stricto sensu, l'humanité grâce aux licences CC gagne une liberté, ou si vous préférez perd un empêchement (c'est toujours ainsi qu'on devrait mesurer la liberté REELLE, aux empêchements qu'on perd) : puisqu'l'humanité est autorisé à représenter et reproduire l'oeuvre d'une manière incomparablement moins restrictive que dans le droit d'auteur pris à, la lettre.

    Pour le reste, à mon avis, la clause non derivative, la clause commerciale, hé bien on devrait se contenter de dire que c'est un contrat d'exploitation à peu près comme un autre (comme un contrat qu'on passe avec un tiers, un éditeur) - même si ça reste je le reconnais ambigu

    Voilà pourquoi en définitive je maintiens que les licences CC sont avant tout des licences de libre diffusion selon le mot de MPOP, ou bien si on veut être conforme au droit français : de libre représentation et de reproduction.
    Les clauses non-commercial etc. ne font que préciser la manière dont on peut EXPLOITER ces droits de représentation et de reproduction - est-ce que l'humanité y perd une liberté ?
    bah, peut-être bien, mais elle en gagne d'abord beaucoup pour en perdre un peu par la suite

    J('ajouterai que le mot même de LICENCE signifie précisément qu'une liberté est donnée. ON a licence de faire quelque chose qui n'était pas permis en temps normal. C'est précisément là que se situe la liberté : d'une certaine manière parler de licence libre est pléonasmique.
    J'en conclus que la meilleure appelation, conforme au droit français serait :
    LICENCE DE REPRESENTATION ET DE REPRODUCTION
    et voilà
    en droit français c'est nickel à mon avis
    après, on ajoute des clauses comme dans tout contrat, pas besoin d'en faire une montagne

    Voilà pourquoi je crois qu'il faut arrêter de chipoter et employer l'adjectif LIBRE si ça nous chante
    et si ça ne nous chante pas hé bien appelons les les licences choucroute ou ce que vous voudrez

    (vous savez pourquoi je m'énerve là ? parce que nous sommes comme des petits enfants terrifiés à l'idée qu'on pourrait nous reprocher l'usage de certains mots.. comme des gros mots, comme des mots qui appartiendraient d'abord aux adultes, et qu'on ne pourrait utiliser qu'avec des pincettes. je veux bien qu'on ait ces précautions à l'usage d'un mot comme copyleft, mais mon dieu, pas avec le mot libre !!
    putain il ya des gens, à tort ou à raison qui sont morts à cause de ce mot là, que je sache, les gens du logiciels libres ou de la licence art libre n'en sont pas morts eux !!
    un minimum de décence s'impose
    vous imaginez si les gens qui ont lutté contre l'escalvage qui ont pensé les droits de l'homme nous lisaient là avec nos chichis sur le mot libre ?
    ce mot justement appartienyt à l'humanité, on, peut tout de même s'en servir si on veut non ??)
  • T'énerve pas surtout dana... hein ?

    J'ai lu toutes tes explications et c'est sûr qu'il y a pas mal d'ambiguité dans tout ça...
    Je suis entièrement d'accord avec tout ce que tu dis et particulièrement :
    Qui donc est plus libre (au sens de "ne plus être empêché") grâce aux licences CC ?
    l'humanité bien sûr !!
    Qu'on le veuille ou non, stricto sensu, l'humanité grâce aux licences CC gagne une liberté, ou si vous préférez perd un empêchement (c'est toujours ainsi qu'on devrait mesurer la liberté REELLE, aux empêchements qu'on perd) : puisqu'l'humanité est autorisé à représenter et reproduire l'oeuvre d'une manière incomparablement moins restrictive que dans le droit d'auteur pris à, la lettre.

    L'humanité gagne une liberté incomparablement plus grande ('licenses de diffusion PLUS LIBRE" ça pourrait passer), mais pas la totale liberté... donc un élargissement de la liberté...d'où une diffusion plus large (car plus facile, quoi)...
    Mais toujours pas une liberté TOTALE de diffusion, ni même une liberté TOTALE de reproduction ... C'est une liberté conditionnelle en somme. Or quand on dit LIBRE...pour le commun des mortels et les non-juristes, ben y a pas de conditions... libre c'est totalement libre, point c'est tout...

    Tu dis :
    (vous savez pourquoi je m'énerve là ? parce que nous sommes comme des petits enfants terrifiés à l'idée qu'on pourrait nous reprocher l'usage de certains mots.. comme des gros mots, comme des mots qui appartiendraient d'abord aux adultes, et qu'on ne pourrait utiliser qu'avec des pincettes. je veux bien qu'on ait ces précautions à l'usage d'un mot comme copyleft, mais mon dieu, pas avec le mot libre !!

    Mais là, tu t'énerves pour rien... c'est pas qu'on soit frileux par rapport à ce mot "libre"...ou qu'on ait honte ou peur de l'utiliser... mais c'est que ça donne une fausse idée qu'on peut tout faire avec des oeuvres sous CC....qu'il y a aucune restriction, aucune condition... Je pense que changer de terminologie pourrait éviter de devoir se battre à coup de CPI et d'avocats lorsqu'un verreux (Freetunes ou Myspace ou n'importe qui qui sait même pas ce que c'est que le CPI) mettra tous nos morceaux sur un site localisé au Brésil, super commercial, en les vendant, et en disant partout que c'est normal puisque c'est "libre"...Enfin, je suis même pas sûr que ce ne soit déjà trop tard...C'est déjà tellement passé dans les moeurs...

    Je suis pas un expert en droit et en fait je suis pas très intéressé par le débat juridique, mais je suis assez d'accord que le mot "libre" n'a pas vraiment sa place dans un CC-nc-nd... ceci dit, j'ai mis tous mes trucs sous CC-nc-nd et j'aime (j'adore) le mot libre qui y est associé, car je me sens moi même plus "libre" que si j'étais à la Sacem... mais j'irai sûrement pas faire chier à coup de CPI et de cabinet d'avocats international un mec qui aurait rien compris aux licences CC et qui ferait commerce de mes morceaux...Faut être réaliste, quel artiste sous CC a les moyens de se payer un procès sur un non respect de licence CC ?

    Ca ne me gêne pas qu'on continue à utiliser le mot "libre", mais vraisemblablement ça pose question (d'où ce fil), et surtout ça ouvre grandes les portes aux dérives...on en n'est qu'au début à mon avis.

    Tu vas pas t'énerver dis hein ? :oops:
  • En effet vu la quantité d'encre ou de pixels que ce débat fait se répandre, on se demande si finalement ce mot "libre" n'engendre pas plus de confusion et de divisions qu'un réel consensus. Je ne parle pas de la signification donnée par le monde du logiciel "libre".
    Mais vu la tartine d'explications qu'il faille fournir derrière ce mot, je crois qu'il est un peu trop sensible.
    Libre est un mot séduisant, pour celà beaucoup de gens y mettent un peu le sens qu'ils veulent bien y attribuer, et dans ce registre on s'adresse plus à l'émotionnel qu'à l'informatif. Et je comprend l'attachement à ce mot, surtout quand on militte pour des idées.
    Ce n'est même pas le mot "libre" qui me fait tiquer, c'est "libre diffusion", terme qui semble partial, qui peut signifier ou impliquer librement diffusable sans aucunes conditions, et là je parle au niveau du péquin moyen que je suis et qui se trouve face à cette formule. Je doute que beaucoup de gens prennent la peine d'aller lire la définition du mot "libre".
    Les licences CC, par nature sont conditionnelles, et demande que ses critères soient respectés, de la confusion aussi que la musique soit "libre" de droits, je pense que c'est courir le risque de faire passer des idées inexactes...
    "plus libre" serait plus exact en effet, mais évidemment c'est moins bien et moins séduisant.
    Dans ce genre de formulations j'ai tendance à penser que la neutralité, ainsi que la sécurité de termes comme "flexibles", "ouvert" (j'aime beaucoup "open licenses")reflettent bien la réalité de ces licences...
    En utilsant "libre" il ne faut pas seulement prendre en compte ce que personellement on met derrière ce mot, mais prendre en compte aussi la manière dont il est généralement perçu...
    Ca ne m'empêche pas de dormir hein!
    Mais je pense qu'il est bon de débattre ici de ce genre de choses qui semblent acquises, et qui visiblement ne le sont pas!
  • licences publique ?
  • Hackrow écrit:
    licences publique ?
    Comme dans « domaine public » ? :twisted:
  • hackrow écrit :
    L'humanité gagne une liberté incomparablement plus grande ('licenses de diffusion PLUS LIBRE" ça pourrait passer), mais pas la totale liberté... donc un élargissement de la liberté...d'où une diffusion plus large (car plus facile, quoi)...
    Mais toujours pas une liberté TOTALE de diffusion, ni même une liberté TOTALE de reproduction ... C'est une liberté conditionnelle en somme. Or quand on dit LIBRE...pour le commun des mortels et les non-juristes, ben y a pas de conditions... libre c'est totalement libre, point c'est tout..

    hé bien ce que je veux dire c'est que le projet d'une liberté totale absolue est un délire
    (je ne dis pas que TU délires, je dis que tous nous délirons dès lors que nous évoiquons la liberté en dehors d'un contexte d'application des libertés concrètes)
    tu es libre de penser le contraire mais encore faudrait-il me décrire à quoi pourrait ressembler une telle liberté
    les licences "radicalement" libres, par exemple la licence art libre ne le sont pas "totalement"
    LOIN DE LA !!
    parce qu'on est autorisé à faire ce qu'on veut de l'oeuvre A CONDITION de joindre toute une série d'information et tout un cadre juridique (l'héritage des conditions initiales de diffusion)
    Une licence absolument libre au sens où tu en parles serait une licence où même le nom de l'auteur pourrait être détourné
    ce serait évidemment stupide

    Il ya là une erreur de raisonnement due au fait qu'on en prend pas la peine de réfléchir à ceci que la liberté ne s'entend que d'un CONTEXTE
    la liberté absolue n'a aucun sens
    On est plus ou moins libre selon le contexte et surtout selon les désirs que l'on a et qui nous agite

    Relis le texte de Lacan que j'ai glissé plus haut, c'est exactement ce qu'il veut dire

    Nous sommes victimes ici d'une conception du langage naïve, oubliant le fait que la langue est performative et normative : c'est peu manifeste quand on utilise le mot chaise (ou les enjeux personnels, sociaux, culturels sont relativement anodins), mais beaucopup plus quand on dit : "je voudrais être libre"

    je vais donner une atre manière d'aborder la question :
    j'ai l'impression que la plupart des informaticiens oiu des discoureurs du libre parte d'un concept abstrait de la liberté absolue, sans avoir la moindre réalité susceptible de l'illustrer
    Du coup, la liberté ainsi entendue n'est qu'un mot, un flatus vocis, du vent
    on déclame et ça suffit à faire impression : c'est de la rhétorique ni plus ni moins (et notez bien que de l'extrême gauche à l'extrème droite tout le monde trouve que la liberté c'est très bien, sauf qu'évidemment, personne ne parle de la même chose, et pour cause !)

    Il existe une autre manière de prendre le problème
    partir de la réalité
    quand je pense à la liberté je songe d'abord aux gens qui sont en prison dans les geöles de corée du nord, ou ceux qui gagnent un euro par jour et sont obligés de trimer 90 heures par semaine dès l'age de 8 ans
    et après je vois ce que la liberté pourrait signifier pour eux
    et donc, j'essaie de voir si ma définition de la liberté pourrait s'accorder au moins avec leur expérience (fantasmée forcément)

    bon
    la liberté est d'abord une question morale, faudrait pas l'oublier

    Donc le choix n'est pas entre une liberté (ou une LICENCE) supplémentaire (par exemple la liberté d'acheter de l'alcool après une période de prohibition) et une liberté absolue (laquelle n'est qu'un concept vide)
    Il n'y a même pas de choix

    Edised écrit :
    Ce n'est même pas le mot "libre" qui me fait tiquer, c'est "libre diffusion", terme qui semble partial, qui peut signifier ou impliquer librement diffusable sans aucunes conditions, et là je parle au niveau du péquin moyen que je suis et qui se trouve face à cette formule. Je doute que beaucoup de gens prennent la peine d'aller lire la définition du mot "libre".

    Le péquin moyen comme tu dis, a sa propre théorie ou plutôt son propre USAGE du mot libre et liberté
    De ce point de vue devant ce mot qui exerce une fonction si importante sur l'homme occidental (et même au-delà maintenant), nous sommes tous des péquins moyens
    la thèse de dana hilliot n'est pas moins intéressante que celle de mon boulanger
    c'est ça que je veux dire
    et c'est exactement pour cette raison que je pense que NOUS avons tout à fait le droit d'utiliser ce mot là
    parce que de toutes façons il n'existe pas une définition qui fasse autorité (et TANT MIEUX !!!)
    Les licences CC, par nature sont conditionnelles, et demande que ses critères soient respectés, de la confusion aussi que la musique soit "libre" de droits, je pense que c'est courir le risque de faire passer des idées inexactes...
    "plus libre" serait plus exact en effet, mais évidemment c'est moins bien et moins séduisant.

    Bien sûr que libre est séduisant
    des hommes se sont même battus à mort pour ce qu'ils croyaient être la liberté
    On ne se battra pas à mort dans le contexte des licences de libre diffusion (enfin ce serait un peu ridicule) mais nous utilisons évidemment ce terme non seulement pour des raisons juridiques, mais aussi dans un but de persuasion (réthorique)
    tu poses bien le problème :
    Entre l'exactitude et la séduction, vers où devons nous pencher ?
    Vu que tout le monde se réclame du mot libre, dans des tas de domaines, je ne vois pas pourquoi on s'en priverait
    Car notre usage, qu'on le veuille ou non, vient enrichir l'extension sémantique du mot libre
    imaginez cela : un mot (et surtout un mot comme "libre") est le résultat d'une histoire longue et complexe, de lutte de pouvoirs, d'enrichissements incessants, de variations, de censures, de désaxation poétique, que sais-je ?
    Voilà ce que c'est qu'un mot comme "libre" : contribuons à l'enrichir sans chercher à avoir le dernier mot, en nous contentant de PROPOSER (au sens de Bruno Latour) une nouvelle acception, l'humanité en fera bien ce qu'elle voudra, qu'importe.

    Hacrow propose :
    licences publique ?


    ça sonne bien
    le mot licence indique, comme je l'ai précisé, une liberté supplémentaire
    mais le mot "publique" risque de provoquer autant de débat que le mot "libre"
    mais ça demande d'y réfléchir en effet
  • Bon, on peut passer des journées entières à chercher un terme qui conviendrait bien ou mieux que « licence libre » ou « licence de libre diffusion ». Pour ma part, j'ai expliqué ce qui me semble être les avantages et inconvénients de « libre diffusion », et effectivement cela comporte un risque vis-à-vis des professionnels incompétents, qui pourraient sur-interpréter et/ou ne pas vérifier ce qui leur est permis ou pas. Les abus ne tiendraient pas devant un tribunal (cf. la « jurisprudence » hollandaise), en vertu du principe selon lequel en cas de doute c'est le régime plein du copyright qui s'applique (et donc les professionnels ne peuvent pas jouer les ingénus : il est de leur responsabilité de se renseigner correctement). Mais effectivement des séries de petits abus risquent de se produire, et se produisent déjà. C'est regrettable, mais :
    1. je ne suis pas sûr que des termes « moins équivoques » permettent une diminution significative de ces abus (il y aura toujours des gens pour imaginer qu'à partir du moment où un téléchargement gratuit est proposé, il s'agit d'œuvres « libres de droit »...) ;
    2. il faudrait trouver d'autres termes qui restent simple, permettent une communication pas trop juridico-technique avec le grand public, et en même temps diminuent les risques de méprise... ça va pas être évident (mais peut-être pas impossible, qui sais, je pourrais être surpris...).

    Ensuite, quand on a une série de termes possibles, comment savoir lequel est le « meilleur » ? Le sentiment personnel de tel ou tel intervenant sur ce forum est loin d'être suffisant. Il faudrait une étude systématique, en interrogeant différents publics et en leur demandant ce que les termes « ... » évoquent pour eux...
    Je doute que nous en ayons les moyens. Le mieux que nous puissions faire, c'est nous fier à nos sentiments personnels, choisir une manière de faire, et voire avec le recul si elle a produit les effets voulus.

    Je m'arrête donc là. Si quelqu'un trouve une idée miraculeuse, je donnerai peut-être mon avis, mais d'ici là je vous laisse vous dépatouiller avec ces histoires de terminologie. ;)



    Je vais juste rebondir, par contre, sur une intervention de dana... disons dans le message qui suit.
  • . Le mieux que nous puissions faire, c'est nous fier à nos sentiments personnels, choisir une manière de faire, et voire avec le recul si elle a produit les effets voulus.

    hé bien c'est exactement ce que je disais plus haut :
    Voilà ce que c'est qu'un mot comme "libre" : contribuons à l'enrichir sans chercher à avoir le dernier mot, en nous contentant de PROPOSER (au sens de Bruno Latour) une nouvelle acception, l'humanité en fera bien ce qu'elle voudra, qu'importe.

    Donc je suis comme florent pour laisser les choses en l'état, pusique de toutes façons il n'existe pas et n'existera pas (je l'espère) d'autorité en matière de définition de la liberté
    (et quand bien même il en existerait : les autorités sont faites comme les idoles pour êtres descendues :
    http://multitudes.samizdat.net/La-democratie-radicale-d-Emerson.html
    http://multitudes.samizdat.net/Le-modele-americain-de-la,2356.html
    )
    yeah
  • Hop moi je troll parceque ça parle (derechef) de la définition/adaption/traduction du mot libre...

    http://82.236.238.137/html/ileauxfleurs.avi

    Et que je voudrais que l'humanité entière voie ce film une fois pour toute.
    (je crois que c'est illégal cependant)

    très interessant en tout cas comme thread. Merci au "tronches" ;)

    dF
  • L'humanité gagne une liberté incomparablement plus grande ('licenses de diffusion PLUS LIBRE" ça pourrait passer), mais pas la totale liberté... donc un élargissement de la liberté...d'où une diffusion plus large (car plus facile, quoi)...
    Mais toujours pas une liberté TOTALE de diffusion, ni même une liberté TOTALE de reproduction ... C'est une liberté conditionnelle en somme. Or quand on dit LIBRE...pour le commun des mortels et les non-juristes, ben y a pas de conditions... libre c'est totalement libre, point c'est tout..

    héhé dana cette citation n'est pas de moi ;)

    Bref, oui c'est sur qu'on pourrait tourner 20 ans autour mais ça a certainement une importance sinon on en discuterait pas. Après, je le répête, il y aura toujours des gens pour ne pas comprendre ou cherchant des prétextes pour critiquer tel ou tel terme. Libre choix d'expression sans doute.

    "Je ne suis pas un numéro, je suis un homme gratuit" héhé :lol:

    Tdbt : je l'ai vu il est énorme ce doc, je le conseille aussi bien que je vois pas le rapport avec la libre diffusion ;)
  • Tdbt : je l'ai vu il est énorme ce doc, je le conseille aussi bien que je vois pas le rapport avec la libre diffusion Clin d'oeil

    Je sait c'est plutot sur l'histoire de la définition du mot liberté.

    Et la définition du "troll" aussi ;)

    dF, oui je sort ok ok
  • Alors voilà.
    D'abord merci dana pour ta contribution sur la liberté et le statut des licences de libre diffusion. Je suis pour l'essentiel d'accord avec toi.

    MAIS, il y a un point sur lequel il me semble que tu divagues un peu. Pour la discussion sur « quels termes utiliser ? » c'est un détail, mais je relève tout de même, car plus généralement, pour ce qui est de l'analyse des licences de libre diffusion, ça me semble important.
    dana écrit:
    D'un côté on peut décrire les licences CC (ou autres) comme un contrat spécial qui lie l'auteur non pas à n'importe quel ayant-droit (un exploitant commercial par exemple, un label), mais à l'humanité toute entière.
    En gros, c'est cette partie là que je vais contester. :)

    La suite se trouve par ici : Licence de libre diff. : un contrat passé avec l'humanité ?

    Attention les yeux, j'en ai mis une tartine.

Ajouter un commentaire

GrasItaliqueBarréListe ordonnéeListe non ordonnée
Emoji
Image
Aligner à gaucheCentrer le texteAligner à droiteBasculer en code HTMLBasculer en mode plein écranAllumer les lumières
Déplacer image/fichier