Je ne suis pas du tout d'accord avec ce que je crois comprendre du propos d'Aisyk
qualifié l'alternative libertaire d'utopique est une manière classique d'expliquer pourquoi il faut s'allier avec les forces du progrès, c'est à dire collaborer avec les forces capitalistes en place : donc grosso modo tu nous craches à la gueule, c'est assez facile planqué derrière un clavier et un écran : c'est un grand classique du web x.0
sauf que Sonic tu n'as pas lu le post d'aysik en entier :
Il me semble qu'il parle d'une oscillation entre une alternative "contre le système" (voire tout contre
et au sein même du système (en tant que subversion ou correction ou amélioration du dit système)
"Alternative libertaire" mouai
il y a des tas de projets alternatifs libertaires hein, mais pour qu'ils soient viables faut bien qu'ils s'inscrivent dans un certain rapport à la réalité.. Quand on étudie l'histoire de ces réalisations là, on se rend compte que c'est tout sauf n'immporte quoi : ça demande une organisation très serrée, très détaillée. Enfinj tu connais sans dooute mieux que moi (je pense à des communautés partiellement autonome, des entreprises autogérées, des tas de trucs passionants..) mais ce qui me frappe toujours dans ces projets, c'est qu'à un moment ou à un autre, la pression de la réalité extérieure vient comprimer les énergies, brises les enthousiasmes : c'est épuisant ces trucs là.
Utopie donc, certainement pas (puisque des tas de projets se sont effectivement réalisés, des gens ont vécu ces réalisations là et les vivent encore), mais par contre ce sont toujours des trucs à la limite : je crois que le désir d'autarcie, bien compréhensible, ne peut pas s'incarner dans sa radicalité, sans dériver en organisation sectaire et au fond délirante. D'où le fait en général que les projets qui fonctionnent ne sont pas radicaux mais s'arrangent de certains compromis avec la réalité disons "dominante".
On en revient à la causerie sur : se développer hors sytème ou au sein du système
je ne crois pas que la première version "hors système" ait un sens, au-delà d'un phantasme ou d'un désir mégalomaniaque. Ne serait-ce que parce que la musique s'adresse à un public qui au fond est incontrolable.
Pour que l'autarcie fonctionne, il faudrait non seulement réunir dans une organisation parallèle des auteurs et des producteurs attachés à une "philosophie" commune autour des licences de libres diffusion, mais aussi un public sélectionné. Et c'est là que le bât blesse. On peut accueillir dans un tel collectif des auteurs et des producteurs selon un certain nombre de règles, des convertis, mais on ne peut pas contrôler le public, ce serait débile
Or : le public : c'est une partie de la réalité
en fait pour pousser les choses jusqu'à l'absurde, je dirais le problème, c'est le public
D'autre part une chose me frappe dans ce que je lis (et vous allez voir c'est lié) :
il est question à plusieurs reprises dans cette discussion, de se développer, de toucher plus de public, etc. ça revient comme un leitmotiv, une évidence.
Alors, bêtement, je demande :
1° pourquoi voulez-vous (je laisse le flou concernant qui est ce "vous") avoir plus de public ? Question qui paraît stupide, mais par exemple, perso, j'en viens à me dire que je m'en fous d'avoir plus ou moins de public..
2° Combien "en plus" exactement ??
parce que là il y a à un moment un saut quantique : si par exemple le public de dana hilliot passe de 100 à 1000 auditeurs, bon franchement, je verrais pas la différence : peut-être dans le lot quelques uns m'écriront , peut-être il y aura plus de chances que je puisse dans le lot me faire une gonzesse par exemple , peut-être j'aurais plus de chroniques, plus de concerts, mais pas beaucoup plus hein..
Par contre : si dana hilliot passe de 1000 à 100000 (cent mille), là je vois tout de suite la différence : parce que y a moyen de se faire de la thune au bout du compte.
Concrètement on passe dans une autre dimension quoi, on peut monter ue tournée, commercialiser des trucs, un scud ou je sais pas quoi. C'est pas les mêmes journaux qui écrivent, pas les mêmes expositions sur le net et aillleurs etc.
3° Si vous passez de cent à cent mille auditeurs, ne voyez vous pas que tout change soudainement ? ça aura forcément de l'effet sur la réalité dominante !
regardez les fameux groupes qui sont aujourd'hui présentés voire labellisés comme "ayant réussi grâce à internet" (c'est-à-dire sans l'aide au départ des majors"). Ben immanquablement, ces fameux groupes, dès qu'ils atteignent une notorité suffisante, se tournent vers les moyens de l'industrie du divertissement pour satisfaire à leur nouveau statut de stars. etc. (faut de sacrés moyens pour satisfaire 100 000 fans)
Y'a moyen de faire autrement bien sûr (j'attends qu'un mec ayant eu du succès se barre en disant fuck off, y'en a eu d'ailleurs, et y'en aura encore dieu merci) mais bon..
Pourquoi toujours PLUS ?
Vous sentez la tension qu'il y a entre l'idéal et la réalité là ?
qu'on peut être piégé pârce qu'au fond on est noué à deux idéaux contradictoires (ou éventuellement contradictoires) : 1. un idéal d'autarcie (ou d'autonomie ou de liberté ou d'indépendance comme vous voudrez) 2° un idéal d ' "avoir plus de.. " (plus de thunes ,plus de public, plus de concerts etc... au choix)
c'est pour ça qu'en général je demande toujours aux gars qui se tâtent pour les licences libres : "mais quel est ton désir au fond ?"
pourquoi parler d'utopie alors que l'auto-gestion libertaire des droits est plutôt concrète puisqu'elle est msie en application tous les jours sur cette plate-forme
Chacun arrive à peu prêt à gérer la diffusion de ces titres avec les droits qu'ils souhaitent..
Tu souhaites passer (je peux le comprendre sans le partager) à la vitesse 2.0 en associant musique libre à rémunération.... soit. Tu parles alors d'une confusion entre le marchand et le pas trop marchand
Pour moi, soit tu joues avec, soit tu joues contre l'industrie marchande
Pour donner le fond de ma pensée, j'utilise une licence cc nc pour pouvoir me retourner si une entreprise quelconque décide de faire un commerce et que je le trouve vraiment trop contradictoire avec ce que je fais.. Mais je n'envisage absolument de tirer avantage de mon eouvre en tant qu'auteur..
par contre, j'apprécierai que l'on me fasse des commandes pour des compos (court, long métrage), de jouer dans des salles rémunérés..
J'ai déjà échangé qqs fois par ici sur l'amboguïté des lience by nc qui réunissement à la fois ce qui souhaient se protéger et ceux qui veulent pouvoir moneyer leur passage sur OuiFm (j'ai personnellement évolué sur ce point, si vous tracez mes posts sur ce forum...)
Après, je en vous apprend rien si je vous dis que de toute façon les sites tels que myspace ce contrefoutent des licences pusiqu'ils vous font signer un contrat d'exploitation certes non exclsuif mais total (ce qui peut aussi s'expliquer pour des raisons techniques, mais ils pourraient explicitement réduire la publication à leur site, ce qu'ils ne font pas..)
On en revient à la causerie sur : se développer hors sytème ou au sein du système
je ne crois pas que la première version "hors système" ait un sens, au-delà d'un phantasme ou d'un désir mégalomaniaque. Ne serait-ce que parce que la musique s'adresse à un public qui au fond est incontrolable.
j'ai pris un café, je pense être réveillé, mais je ne suis absolumement pas ton raisonnement :
- on fait de la musique pour un public
- le public consomme (souvent, toujours ?) dans un système
- se développer hors du système est impossible car le public n'y est pas ?
je suis absolument pas d'accord avec l'idée de la nécessité de se sectariser etc..si l'on souhaite conserver une certaine intégrité dans la marchandisation d'une partie de la musique libre.. Par contre je suis complètement pour réunir un ensemble d'acteurs du libre sous une charte si tenté que l'on puisse en réunir suffisamment.. j'avais lancé cette idée il y a 2 ans je crois sous le nom de la charte "univers propre" en référence à qui vous savez..
1° pourquoi voulez-vous (je laisse le flou concernant qui est ce "vous") avoir plus de public ? Question qui paraît stupide, mais par exemple, perso, j'en viens à me dire que je m'en fous d'avoir plus ou moins de public..
exactement, si tu fait de la musique pour avoir du public, sa partira forcement en couille au bout d'un moment, on dois faire ce qu'on aime et pis c'est tout!! apres on aime ou on aime pas.
Par contre : si dana hilliot passe de 1000 à 100000 (cent mille), là je vois tout de suite la différence : parce que y a moyen de se faire de la thune au bout du compte.
Concrètement on passe dans une autre dimension quoi, on peut monter ue tournée, commercialiser des trucs, un scud ou je sais pas quoi. C'est pas les mêmes journaux qui écrivent, pas les mêmes expositions sur le net et aillleurs etc.
A mon avis, c'est la tout le probleme, pourquoi parce que l'on passe de 1000 a 100000 auditeurs, on devrait changer ces principes ? tu peut monter une tourné avec d'autre collaborateur, mais seulement du libre. Tu peut commercialisé des trucs sans pour autant quitté le libre. Et tu peut aussi décidé de rester dans les memes expositions ce qui leur donnerai un sérieu cou de pouce ...
justement, si tu as cent fois plus d'auditeur, tu as le pouvoir de changer la donne car tu sais que ces auditeurs t'écouterons et te suivront si il t'apprécie et par la meme occasion découvriront d'autre truc.
Je trouve inadmissible de s'inscrire sous licenses libre pour se barrer trois mois (ou 1 ans) apres a la sacem. c'est meme pas par souci commerciale mais par souci politique !!
mais je ne parle pour toi dana, je prend juste ton exemple qui me parait bien!!! :!:
en fait licence libre ou pas, je pense que passer de 100 à 100 000 auditeurs change pas mal de choses - si on veut en faire quelque chose justement
c'est surtout pas mal d'emmerdes
je dis licence libvre ou pas, parce que je suis persuadé qu'on peut vendre 100 000 scuds tout en étant sous licence libre : je vois pas où serait le problème
toutefois, j'attends toujours qu'un artiste ou un groupe à succès adopte la démarche des licences libres.. jusqu'à présent ça n'est arrivé que rarement (on cite des artistes de la compilation Wired, mais c'est très différent : la plupart ont déjà une carrière derrière eux, ils n'ont pas grand chose à risquer dans cette affaire, même si la démarche est intéressante)
tout se passe comme si, dès que les zigues ont du succès ils veulent non seulement le beurre (par exemple les royalties sur leur contrat avec la maison de disque) mais aussi l'argent du beurre (les droits d'auteur).
C'est bizarre ça.. je pige pas en fait..
je vois pas ce qui oblige à gagner plus dans cette histoire. Si vous touchez par contrat 2% sur chaque scud vendu ou je ne sais quel autre produit dérivé (par exemple des entrées de concert etc..), ben ça fait déjà une somme. Pourquoi faudrait-il obligatoirement en plus toucher des droits d'auteur style sacem ??
On pourrait très bien se contenter d'un contrat enfin bon..
Donc je suis plutôt d'accord avec toi : sauf que je crois que passer à 100 000 fans ça change beaucoup de choses (faut des tournées plus importantes, plus de moyens etc. Or, le fric il est où ?? il est chez les distributeurs, les grosses boîtes etc. d'où le bins), mais on pourrait très bien garder les licences libres quand même.. Je vois pas bien en quoi ça génerait..
En fait je crois surtout qu'à un moment les mecs se laissent gagner par l'appât du gain, l'envie de fortune.. (souvent déçu en réalité.. quand une maison de disque avance de l'argent, faut faire très attention à ceci qu'elle le soustrait de tes gains futurs, et c'est comme ça que plein de guss se font nicker)
@sonic, globalement je te suis hein..
Mon message visait juste indiquer qu'il pouvait y avoir contradiction pour une entreprise autogérée dès lors qu'elle atteint un certain chiffre d'affaire
Il y a des exemples fameux, comme l'entreprise Mondragon en Espagne (née dans la grande effervescence de l'espagne pré-franquiste)
ou ces mines dans le pays de galle là (me souviens plus du nom)
imaginer que les musiques sous licence libre puissent être gérées comme ces entreprises par exemple.. hé bien je crois que c'est discutable.
Je précise pourquoi : quand un produit est créé par une entreprise autogérée , le consommateur achête le produit en tenant compte de sa philosophie (on le voit au niveau du commerce équitable par exemple, même si il y a de tout et n'importe quoi dans le commerce dit équitable, mais ça se traduit au niveau du prix pâr exemple, et il y a un texte des logos qui informent de la spécificité, de la philosophie qui sous-tend le projet.)
Quelque part, ça demande que toute la chaîne de production se plie à une certaine éthique. C'est très difficile à mettre en oeuvre, il faut des labellisation, des organismes de controle etc.. Je n'imagine pas ça dans la musique.. Il faudrait d'abord que tous les acteurs en jeu dans la production de l'oeuvre se convertissent à une même philosophie : or, cette philosophie, elle est introuvable (la preuve : ce thread)
ou alors il faut un gourou qui convertisse tout le monde
Et après il faudrait des consommateurs ou un public qui soit lui aussi converti, qui s'intéresse à CEtte musique là parce qu'elle est produite selon telle ou telle règle
on peut vraiment délirer avec ça
par exemple j'imagine le disque produit 100% sous linux, sous licence art libre (parce que c'est PLUS libre, donc 100% libre), en indiquant que les musicos ont mangé bio pendant tout l'enregistrement et qu'ils ont alimenté l'essence du camion de tournée en carburant alternatif etc..
Enfin tu vois ce que je veux dire ??
Je crois que le public (?? qui n'existe pas en fait, il y a des gens qui écoutent de la musique point barre), hé bien s'il commence à consommer de la musique parce qu'elle est conforme à cette philosophie là, il deviendrait vraiment gravement atteint..
C'est confondre l'art et la philosophie (ou l'idéologie)
ça ne me gène pas quand il s'agit de haricots verts ou de café, mais pour la musique, la littérature etc. je trouve ça vraiment débile.
(et puis réfléchissons un peu.. j'achète un scud parce qu'il est "libre" dans le sens où il est vendu sur un marché alternatif etc.. qu'il répond à une certaine philosophie etc.. ça signifie que j'aide ces artistes là, ces mecs là qui ont fait cette zique, je les aide à payer leur loyer etc. Mais bon.. pourquoi je ferais ça hein ?? je préfère aider dana hilliot à payer son loyer ou à enregistrer un nouveau scud, mais pas florent pagny à payer son impot sur la fortune ?, Pourquoi donc ? Et si, en aidant dana hilliot, finalement, je contribue à l'enrichir, et peut-être que plus tard à son tour il paiera l'impot sur la fortune etc.., enfin , c'est idiot non ? )
les échecs autogérés il y a en eu, il y en aura, ce qui ne veut pas dire (ce n'est pas ce que tu as dis bien sûr) que toute expérience est vouée à l'échec..
Tu sembles penser que tout cela semble être très compliqué.. je ne pense pas à contrario que c'est très simple.. mais tout de même.. de nombreuses alternatives au système marchand se multiplient.. elles prennent généralement la forme de coopérative..
que ce soit dans l'idée d'une charte (minimaliste) ou d'une coopérative musicale (+ ambitieux), l'idée est bien sûr toujours d'associer des gens qui en ont l'envie et surtout qui souhaitent aller dans le même sens.. ce qui n'est par exemple pas du tout le cas de l'association dogmazic et c'est très bien comme ça d'ailleurs.. sinon comment faire se rencontrer toutes les énergies du libre...
je pense que l'essor d'une telle structure pourrait par exemple accompagner l'essor artistique d'un artiste libre.. bien sûr, j'imagine bien Michel Sardon ou Brazil;:) Mais je suis également tout à fait disponible pour accompagner qqn dont je me sens proche...
ha oki
j'avais entendu ton projet dans une acception beaucoup plus ambitieuse, style organiser un courant du libre en coop par exemple
dans le cadre d'un label ou d'une distro alternative ou encore d'un collectif d'artistes, c'est faisable bien sûr, et d'ailleurs ça doit exister de près ou de loin.
Réponses
Il me semble qu'il parle d'une oscillation entre une alternative "contre le système" (voire tout contre
et au sein même du système (en tant que subversion ou correction ou amélioration du dit système)
"Alternative libertaire" mouai
il y a des tas de projets alternatifs libertaires hein, mais pour qu'ils soient viables faut bien qu'ils s'inscrivent dans un certain rapport à la réalité.. Quand on étudie l'histoire de ces réalisations là, on se rend compte que c'est tout sauf n'immporte quoi : ça demande une organisation très serrée, très détaillée. Enfinj tu connais sans dooute mieux que moi (je pense à des communautés partiellement autonome, des entreprises autogérées, des tas de trucs passionants..) mais ce qui me frappe toujours dans ces projets, c'est qu'à un moment ou à un autre, la pression de la réalité extérieure vient comprimer les énergies, brises les enthousiasmes : c'est épuisant ces trucs là.
Utopie donc, certainement pas (puisque des tas de projets se sont effectivement réalisés, des gens ont vécu ces réalisations là et les vivent encore), mais par contre ce sont toujours des trucs à la limite : je crois que le désir d'autarcie, bien compréhensible, ne peut pas s'incarner dans sa radicalité, sans dériver en organisation sectaire et au fond délirante. D'où le fait en général que les projets qui fonctionnent ne sont pas radicaux mais s'arrangent de certains compromis avec la réalité disons "dominante".
On en revient à la causerie sur : se développer hors sytème ou au sein du système
je ne crois pas que la première version "hors système" ait un sens, au-delà d'un phantasme ou d'un désir mégalomaniaque. Ne serait-ce que parce que la musique s'adresse à un public qui au fond est incontrolable.
Pour que l'autarcie fonctionne, il faudrait non seulement réunir dans une organisation parallèle des auteurs et des producteurs attachés à une "philosophie" commune autour des licences de libres diffusion, mais aussi un public sélectionné. Et c'est là que le bât blesse. On peut accueillir dans un tel collectif des auteurs et des producteurs selon un certain nombre de règles, des convertis, mais on ne peut pas contrôler le public, ce serait débile
Or : le public : c'est une partie de la réalité
en fait pour pousser les choses jusqu'à l'absurde, je dirais le problème, c'est le public
D'autre part une chose me frappe dans ce que je lis (et vous allez voir c'est lié) :
il est question à plusieurs reprises dans cette discussion, de se développer, de toucher plus de public, etc. ça revient comme un leitmotiv, une évidence.
Alors, bêtement, je demande :
1° pourquoi voulez-vous (je laisse le flou concernant qui est ce "vous") avoir plus de public ? Question qui paraît stupide, mais par exemple, perso, j'en viens à me dire que je m'en fous d'avoir plus ou moins de public..
2° Combien "en plus" exactement ??
parce que là il y a à un moment un saut quantique : si par exemple le public de dana hilliot passe de 100 à 1000 auditeurs, bon franchement, je verrais pas la différence : peut-être dans le lot quelques uns m'écriront , peut-être il y aura plus de chances que je puisse dans le lot me faire une gonzesse par exemple , peut-être j'aurais plus de chroniques, plus de concerts, mais pas beaucoup plus hein..
Par contre : si dana hilliot passe de 1000 à 100000 (cent mille), là je vois tout de suite la différence : parce que y a moyen de se faire de la thune au bout du compte.
Concrètement on passe dans une autre dimension quoi, on peut monter ue tournée, commercialiser des trucs, un scud ou je sais pas quoi. C'est pas les mêmes journaux qui écrivent, pas les mêmes expositions sur le net et aillleurs etc.
3° Si vous passez de cent à cent mille auditeurs, ne voyez vous pas que tout change soudainement ? ça aura forcément de l'effet sur la réalité dominante !
regardez les fameux groupes qui sont aujourd'hui présentés voire labellisés comme "ayant réussi grâce à internet" (c'est-à-dire sans l'aide au départ des majors"). Ben immanquablement, ces fameux groupes, dès qu'ils atteignent une notorité suffisante, se tournent vers les moyens de l'industrie du divertissement pour satisfaire à leur nouveau statut de stars. etc. (faut de sacrés moyens pour satisfaire 100 000 fans)
Y'a moyen de faire autrement bien sûr (j'attends qu'un mec ayant eu du succès se barre en disant fuck off, y'en a eu d'ailleurs, et y'en aura encore dieu merci) mais bon..
Pourquoi toujours PLUS ?
Vous sentez la tension qu'il y a entre l'idéal et la réalité là ?
qu'on peut être piégé pârce qu'au fond on est noué à deux idéaux contradictoires (ou éventuellement contradictoires) : 1. un idéal d'autarcie (ou d'autonomie ou de liberté ou d'indépendance comme vous voudrez) 2° un idéal d ' "avoir plus de.. " (plus de thunes ,plus de public, plus de concerts etc... au choix)
c'est pour ça qu'en général je demande toujours aux gars qui se tâtent pour les licences libres : "mais quel est ton désir au fond ?"
Chacun arrive à peu prêt à gérer la diffusion de ces titres avec les droits qu'ils souhaitent..
Tu souhaites passer (je peux le comprendre sans le partager) à la vitesse 2.0 en associant musique libre à rémunération.... soit. Tu parles alors d'une confusion entre le marchand et le pas trop marchand
Pour moi, soit tu joues avec, soit tu joues contre l'industrie marchande
Pour donner le fond de ma pensée, j'utilise une licence cc nc pour pouvoir me retourner si une entreprise quelconque décide de faire un commerce et que je le trouve vraiment trop contradictoire avec ce que je fais.. Mais je n'envisage absolument de tirer avantage de mon eouvre en tant qu'auteur..
par contre, j'apprécierai que l'on me fasse des commandes pour des compos (court, long métrage), de jouer dans des salles rémunérés..
J'ai déjà échangé qqs fois par ici sur l'amboguïté des lience by nc qui réunissement à la fois ce qui souhaient se protéger et ceux qui veulent pouvoir moneyer leur passage sur OuiFm (j'ai personnellement évolué sur ce point, si vous tracez mes posts sur ce forum...)
Après, je en vous apprend rien si je vous dis que de toute façon les sites tels que myspace ce contrefoutent des licences pusiqu'ils vous font signer un contrat d'exploitation certes non exclsuif mais total (ce qui peut aussi s'expliquer pour des raisons techniques, mais ils pourraient explicitement réduire la publication à leur site, ce qu'ils ne font pas..)
soit tu revends ton son sur pragmazic
soit t'envois ta démo chez universal
j'ai pris un café, je pense être réveillé, mais je ne suis absolumement pas ton raisonnement :
- on fait de la musique pour un public
- le public consomme (souvent, toujours ?) dans un système
- se développer hors du système est impossible car le public n'y est pas ?
je suis absolument pas d'accord avec l'idée de la nécessité de se sectariser etc..si l'on souhaite conserver une certaine intégrité dans la marchandisation d'une partie de la musique libre.. Par contre je suis complètement pour réunir un ensemble d'acteurs du libre sous une charte si tenté que l'on puisse en réunir suffisamment.. j'avais lancé cette idée il y a 2 ans je crois sous le nom de la charte "univers propre" en référence à qui vous savez..
exactement, si tu fait de la musique pour avoir du public, sa partira forcement en couille au bout d'un moment, on dois faire ce qu'on aime et pis c'est tout!! apres on aime ou on aime pas.
Et aussi qu'a force tu devienne accroc au viagra..
A mon avis, c'est la tout le probleme, pourquoi parce que l'on passe de 1000 a 100000 auditeurs, on devrait changer ces principes ? tu peut monter une tourné avec d'autre collaborateur, mais seulement du libre. Tu peut commercialisé des trucs sans pour autant quitté le libre. Et tu peut aussi décidé de rester dans les memes expositions ce qui leur donnerai un sérieu cou de pouce ...
justement, si tu as cent fois plus d'auditeur, tu as le pouvoir de changer la donne car tu sais que ces auditeurs t'écouterons et te suivront si il t'apprécie et par la meme occasion découvriront d'autre truc.
Je trouve inadmissible de s'inscrire sous licenses libre pour se barrer trois mois (ou 1 ans) apres a la sacem. c'est meme pas par souci commerciale mais par souci politique !!
mais je ne parle pour toi dana, je prend juste ton exemple qui me parait bien!!! :!:
en fait licence libre ou pas, je pense que passer de 100 à 100 000 auditeurs change pas mal de choses - si on veut en faire quelque chose justement
c'est surtout pas mal d'emmerdes
je dis licence libvre ou pas, parce que je suis persuadé qu'on peut vendre 100 000 scuds tout en étant sous licence libre : je vois pas où serait le problème
toutefois, j'attends toujours qu'un artiste ou un groupe à succès adopte la démarche des licences libres.. jusqu'à présent ça n'est arrivé que rarement (on cite des artistes de la compilation Wired, mais c'est très différent : la plupart ont déjà une carrière derrière eux, ils n'ont pas grand chose à risquer dans cette affaire, même si la démarche est intéressante)
tout se passe comme si, dès que les zigues ont du succès ils veulent non seulement le beurre (par exemple les royalties sur leur contrat avec la maison de disque) mais aussi l'argent du beurre (les droits d'auteur).
C'est bizarre ça.. je pige pas en fait..
je vois pas ce qui oblige à gagner plus dans cette histoire. Si vous touchez par contrat 2% sur chaque scud vendu ou je ne sais quel autre produit dérivé (par exemple des entrées de concert etc..), ben ça fait déjà une somme. Pourquoi faudrait-il obligatoirement en plus toucher des droits d'auteur style sacem ??
On pourrait très bien se contenter d'un contrat enfin bon..
Donc je suis plutôt d'accord avec toi : sauf que je crois que passer à 100 000 fans ça change beaucoup de choses (faut des tournées plus importantes, plus de moyens etc. Or, le fric il est où ?? il est chez les distributeurs, les grosses boîtes etc. d'où le bins), mais on pourrait très bien garder les licences libres quand même.. Je vois pas bien en quoi ça génerait..
En fait je crois surtout qu'à un moment les mecs se laissent gagner par l'appât du gain, l'envie de fortune.. (souvent déçu en réalité.. quand une maison de disque avance de l'argent, faut faire très attention à ceci qu'elle le soustrait de tes gains futurs, et c'est comme ça que plein de guss se font nicker)
@sonic, globalement je te suis hein..
Mon message visait juste indiquer qu'il pouvait y avoir contradiction pour une entreprise autogérée dès lors qu'elle atteint un certain chiffre d'affaire
Il y a des exemples fameux, comme l'entreprise Mondragon en Espagne (née dans la grande effervescence de l'espagne pré-franquiste)
ou ces mines dans le pays de galle là (me souviens plus du nom)
imaginer que les musiques sous licence libre puissent être gérées comme ces entreprises par exemple.. hé bien je crois que c'est discutable.
Je précise pourquoi : quand un produit est créé par une entreprise autogérée , le consommateur achête le produit en tenant compte de sa philosophie (on le voit au niveau du commerce équitable par exemple, même si il y a de tout et n'importe quoi dans le commerce dit équitable, mais ça se traduit au niveau du prix pâr exemple, et il y a un texte des logos qui informent de la spécificité, de la philosophie qui sous-tend le projet.)
Quelque part, ça demande que toute la chaîne de production se plie à une certaine éthique. C'est très difficile à mettre en oeuvre, il faut des labellisation, des organismes de controle etc.. Je n'imagine pas ça dans la musique.. Il faudrait d'abord que tous les acteurs en jeu dans la production de l'oeuvre se convertissent à une même philosophie : or, cette philosophie, elle est introuvable (la preuve : ce thread)
ou alors il faut un gourou qui convertisse tout le monde
Et après il faudrait des consommateurs ou un public qui soit lui aussi converti, qui s'intéresse à CEtte musique là parce qu'elle est produite selon telle ou telle règle
on peut vraiment délirer avec ça
par exemple j'imagine le disque produit 100% sous linux, sous licence art libre (parce que c'est PLUS libre, donc 100% libre), en indiquant que les musicos ont mangé bio pendant tout l'enregistrement et qu'ils ont alimenté l'essence du camion de tournée en carburant alternatif etc..
Enfin tu vois ce que je veux dire ??
Je crois que le public (?? qui n'existe pas en fait, il y a des gens qui écoutent de la musique point barre), hé bien s'il commence à consommer de la musique parce qu'elle est conforme à cette philosophie là, il deviendrait vraiment gravement atteint..
C'est confondre l'art et la philosophie (ou l'idéologie)
ça ne me gène pas quand il s'agit de haricots verts ou de café, mais pour la musique, la littérature etc. je trouve ça vraiment débile.
(et puis réfléchissons un peu.. j'achète un scud parce qu'il est "libre" dans le sens où il est vendu sur un marché alternatif etc.. qu'il répond à une certaine philosophie etc.. ça signifie que j'aide ces artistes là, ces mecs là qui ont fait cette zique, je les aide à payer leur loyer etc. Mais bon.. pourquoi je ferais ça hein ?? je préfère aider dana hilliot à payer son loyer ou à enregistrer un nouveau scud, mais pas florent pagny à payer son impot sur la fortune ?, Pourquoi donc ? Et si, en aidant dana hilliot, finalement, je contribue à l'enrichir, et peut-être que plus tard à son tour il paiera l'impot sur la fortune etc.., enfin , c'est idiot non ? )
Tu sembles penser que tout cela semble être très compliqué.. je ne pense pas à contrario que c'est très simple.. mais tout de même.. de nombreuses alternatives au système marchand se multiplient.. elles prennent généralement la forme de coopérative..
que ce soit dans l'idée d'une charte (minimaliste) ou d'une coopérative musicale (+ ambitieux), l'idée est bien sûr toujours d'associer des gens qui en ont l'envie et surtout qui souhaitent aller dans le même sens.. ce qui n'est par exemple pas du tout le cas de l'association dogmazic et c'est très bien comme ça d'ailleurs.. sinon comment faire se rencontrer toutes les énergies du libre...
je pense que l'essor d'une telle structure pourrait par exemple accompagner l'essor artistique d'un artiste libre.. bien sûr, j'imagine bien Michel Sardon ou Brazil;:) Mais je suis également tout à fait disponible pour accompagner qqn dont je me sens proche...
j'avais entendu ton projet dans une acception beaucoup plus ambitieuse, style organiser un courant du libre en coop par exemple
dans le cadre d'un label ou d'une distro alternative ou encore d'un collectif d'artistes, c'est faisable bien sûr, et d'ailleurs ça doit exister de près ou de loin.