Le mot art vient du latin ars (habileté, métier, connaissance technique). Le terme grec équivalent, techne (τέχνη), a évolué dans un sens différent, ne conservant que le sens de technique. On retrouve ici la classique évolution littéraire des racines latines et scientifique des racines grecques. C'est malgré tout et dans les deux sens: l'ensemble des gestes précis concernant une pratique maîtrisée entre la science théorique et la pratique spontanée, autant pour l'art de la menuiserie que pour les Beaux-Arts.
Philosophiquement, l'art se définit par sa dimension esthétique : il est une création d'œuvres visant à susciter une appréciation esthétique positive, c'est-à-dire à plaire et à toucher la sensibilité par leur seule forme, par leur seule apparence.
L'art est le propre de l'homme, ce "je-ne-sais-quoi" qui le distingue radicalement de l'animal, fût-ce ce chimpanzé avec lequel il partage 99 % de ses gènes. L'art est l'expression de l'aspiration à l'absolu de l'homme, de sa connaissance intuitive de l'absolu, de son désir de transcendance, parce qu'il est aspiration et sens du Beau qui est aussi le Bien.
Je trouve que la fin résume bien ce qu'est l'art, ou plutôt,ce qu'il devrait être (car pour beaucoup l'art se résume à la célébrité ou à l'argent... snif) : l'art, c'est l'expression de l'aspiration du beau.
Donc toute création peut être une oeuvre d'art à partir du moment où une seule personne la trouve belle.
du coup : on devrait bien admettre que toutes les musiques par exemple de doigmazic sont des oeuvres d'art et toute la production musicale humane, à moins de préjuger d'un auteur qu'il ait créé sans aucune émotion ou sentiment..
On peut vouloir créer une oeuvre sans vouloir retranscrire un sentiment, mais dans un autre but, comme par exemple faire une musique qui plaira à un large public. Ça reste une oeuvre, mais pas une oeuvre d'art au sens où je l'entends.
Sinon dire qu'une oeuvre me touche ou non, ça me paraît être autre chose. Quelqu'un peut faire une oeuvre qui transcrit effectivement ses sentiments, mais qui ne me touchera pas, parce que je n'ai pas l'état d'esprit nécessaire pour être ému par l'émotion que l'oeuvre retranscrit.
Après, je ne crache sur le travail de gens dont les oeuvres ne m'émeuvent pas, pas plus que sur celui de personnes qui ne font pas ça pour transcrire leurs sentiments. ^^
[mode provocation = ON]
Alors selon vous, Lorie, son producteur, son parolier, son chorégraphe, ses actionnaires feraient des oeuvres d'art ?
[/mode provocation = OFF]
Et les artisans, font-ils des oeuvres d'art ? L'oeuvre d'art peut-elle se satisfaire d'une maîtrise technique ou non ? (voir les débats sur la musique de Iannis Xenakis dans les années 60-70).
eOLe, par contre je ne suis pas très d'accord avec la définition que tu nous donnes. Je la trouve très binaire (le Bien, le Beau, sous-entendus, le Mal, le Moche...). Car même le "moche" est de l'art (le "moche" dans la réaction qu'il nous suggère, pas dans le jugement in fine que l'on peut avoir sur des critères esthétiques.)
… tiens je voulais mettre un lien vers un titre de tbls sur dogmazic (le succès pour les nuls), piske gross mod c'est le thème de la chanson hein, comment se faire un nom… et je sais même pas comment on fait ici pour mettre un lien sur UN TITRE ? Help !
scuz, commence à faire soleil, ça tape sur mon neurone gauche, et j'ai débranché celui de droite depuis mai…
Sinon, à mon avis, la meilleure façon pour se faire un nom dans la musique, c'est encore d'être producteur, tiens. En plus, là, non seulement on n'est pas obligés de coucher, mais en plus on peut coucher tout le temps !
Bien au contraire, vous ne semblez pas avoir compris ce que cette définition recoupe.
Car elle tient compte exactement de tout ce que vous soulignez ici, et c'est pour ça qu'elle est intéressante.
Tu dis qu'elle est binaire.
Mais non elle parle du beau (ou sens large) et ne parle justement pas du moche !
Ce qui est intéressant c'est la notion de relativité qui émane du mot Beau !
Certains trouvent "beau" ce que d'autres trouvent "moche".
Beau, même s'il est très connoté esthétique ne veut pas forcément signifier uniquement "beau". C'est l'idéal, l'absolu, etc... qui passe aussi à travers des sentiments.
Et le plaisir peut passer aussi par des sentiments dé dégout, de choc...
A propos de Laurie, je répondrai oui.
Car même si personnellement je trouve ça vide et nul, tout le monde n'a pas le même avis que le mien et beaucoup de gosses trouvent beaucoup de plaisir à l'écouter.
Encore une fois, l'art est subjectif et relatif...
Quant aux artisans, si l'on prend l'origine éthymologique du terme art (voir mon précédent post) alors on peu dire aussi que les artisans font de l'art.
On dit bien "artisanat d'art" non ?
Après je suis d'accord que l'art ne se résume pas à une maitrise purement technique.
C'est d'ailleurs pourquoi cela n'entre pas dans la définition donnée avant.
Enfin, je pense que quoi qu'on le veuille ou non, une oeuvre d'art reflète toujours un sentiment, car son auteur est tout simplement humain et qu'il éprouve forcément un ou plusieurs sentiments au moment de sa création.
Ce qui est intéressant c'est la notion de relativité qui émane du mot Beau !
Ce qui est intéressant, c'est la notion de relativité qui émane de la définition de l'art. Ça sert -relativement- à rien de déplacer le problème une lettre après dans le dictionnaire.
C'est vrai que l'on s'écarte du sujet, mais ce qui nous titille, justement, c'est l'idée de mettre un nom (reconnaissance) sur un domaine qui porte le symbole d'art.
On se place donc à l'exact opposé des définitions citées plus (ars, techné) car de l'art (technique, artisanat) à la reconnaissance, le schéma est acceptable car le travail et le talent méritent reconnaissance, et la reconnaissance se paye (argent) à notre époque. Le schéma proposé par le titre de ce sujet est donc une proposition inverse puisqu' elle cherche à obtenir une reconnaissance (argent) avant le travail et le talent. Donc, ostentation and co.
C'est ce qui me déplait, moi le conservateur, particulièrement. Je reste proche, après avoir taté le cul du diable à plusieurs reprises, d'un certain ordre des choses. (en optant sporadiquement pour un soupçon de permissivité, histoire de continuer à manipuler les objets avec l'intelect, en vue de les repositionner quand il me semble juste de le faire)
Donc un "ordre logique", admis par tous depuis fort longtemps, que l'art contemporain, entre autre, à foutu en l'air à grand coup de pompes.
Cela dit, à chaque tentative ayant pour but de cerner la notion "art" ne fut que cassage de dents en bonne et due forme. On peut définir l'art, mais le soucis est que chacun y met sa vision, en prenant en compte, ou non, les contextes liés à celui ci (époques, cultures, intension...) ça rend la définition complexe car sans cesse en mouvement.
Si quelqu'un tente une définition de l'art, je (moi ou un autre) pourrais parvenir à créer un oeuvre qui viendrait contredire cette définition. Donc tuer la précédente caractérisation du mot.
Et c'est en ça que l'art est interessant quand on l'observe. Cette expansion inconstante, définie consciemment ou non par l'homme un groupe d'hommes, voire une machine. (pour moi la machine peut créer de l'art en partie parceque derrière la machine, il y a l'homme, cf. A.Turing, autre sujet passionant d'ailleurs).
L'art est insaisissable. L'art est la sublimation de Dieu.
Non, je déconne... je suis encore en train de tenter de saisir la notion alors qu'elle est déjà bien loin de mes propos.
moi je pense qu'il vaut parfois mieux partir de ce que nous disons (à la suite de Wittgenstein ou J.L. Austin - bref : la philosophie du langage ordinaire):
que voulons-nous dire quand nous disons que :
"ceci c'est de l'art" (sous entendu, ceci n'en est pas")
"l'artiste a mis ses tripes dans cette oeuvre"
"un producteur ne mérite pas le titre d'artiste"
"je ne suis pas vraiment un artiste"
"l'art est une transformation de la chose indicible intolérable en une forme tolérable, désintoxiquée - la sublimation humm"
"un artisan n'est pas vraiment un artiste " ou "un artisan est un artiste comme un autre"
"les peintures d'aliénés, le palais du facteur cheval, c'est aussi bien de l'art ou " pas du tout" que les tableaux de Warhol"
"ça dépend des gens : les goûts et les couleurs hein.."
'une paire de chaussures classieuses ne vaut pas un rembrandt" (dixit en gros finkielkraut"
etc.
etc.
avant de chercher UNE définition
c'est-à-dire d'encercler de cloisonner la complexité des choses dans un jardinet conceptuel
entendons d'abord comment nous en causons
entendons les catégories, les partages conceptuels, les désirs et les phantasmes qui soustendent ces choses que nous avons coutume de dire
les visions du monde que nous transportons implicitement à travers ces mots ordinaire
bon
c'est en gros de cette façon qu'il faut lire ce que j'ai écrit au dessus
le recours à je ne sais quelle généralité ou définition venue d'un Autre ne nous avancera pas à grand chose (et c'est pourquoi d'ailleurs la philosophie à mon avis n'a pas dit grand chose d'intéressant concernant ce que c'est que cette chose qu'on voudrait nommer de l'art : je crois beaucoup plus à l'anthropologie dans ce domaine. On y est moins victime, par méthode, de préjugés - la plupart des grands textes classiques concernant l'art sont empesés de préjugés - parce qu'ils snt imprégnés justement de culture classique : on s'y réféère à Proust, à Rembrandt, à Mozart : moi jaimerais bien une philosophie de l'art qui cause de Jeanne tripier, de masques bantous, de musiciens outsiders ou de pauvres types qui présentent leur zique sur dogmazic.. je crois que ce serait intéressant.. Je parle pas des études sociologiques sur : le milieu techno, les cultures underground, le reggae, ça c'est très bien, mais ce n'est pas du tout ce que je vise hein.. enfin bon, quand je serais bien vieux j'écrirai mon livre alors en songeant à vous tous et à ce forum, ou je l'écrirai pas, qu'importe..)
Dana, je pense comme toi d'un certain point de vue, mais pour ma part c'est issue d'une reflexion que j'ai depuis déjà quelques (trop courtes années) sur l'art. D'autant que je ne suis malheureusement que trop rêveur pour me servir concrètement de l'anthropologie pour appréhender cette notion.
Quand je dis que je suis en partie en accord, c'est en pensant que "ce que nous disons" sur l'objet, une position qui met en valeur l'opinion, est aussi un moyen de fuite, non?
Je pense qu'il y a d'autres choix possibles entre une prise de partie sévère et tenace: l'art c'est le beau, et le détachement qu'inmplique : "l'art m'est beau", mais je les entrevois difficilement.
D'autre part, le point de vue anthropologique nous débarasse des problèmes inhérents à certains sujets (genre philosophiques) comme celui de l'art. Cela permet d'éviter de tourner en rond, et de tenter d'imposer sa vision sur ces types de concepts, tout en ayant une possibilité d'ananlyse pertinente. On peut penser que cette place que tu prends pour regarder l'art est pratique, pragmatique même.
Tu as toujours apréhendé l'art de cette manière ou as-tu fait dévier ta pensée pour arriver à ce que je pense être un consensus?
Quand j'entends le mot "transcendance", je bouffe un curé.
Ces notions platoniciennes de "Beau" et de "Bien" avec de belles majuscules me laissent de marbre. Je ne sais pas ce qu'est le Beau, ou je sais trop de quelle chimère il s'agit. Et donc, je ne sais pas ce qu'est l'Art avec un grand A.
Je me définirais plutôt moi-même comme artisan sans technique particulière s'évertuant par jeu à produire de petits objets sonores. C'est une activité ou une aventure qui me procure du plaisir, et qui, j'espère, en procure à d'autres (et ce plaisir peut prendre bien des formes). Je ne vais pas chercher beaucoup plus loin.
Puisqu'il y a de l'érudition dans l'air, je sors mon Potlatch de 1955 (j'ai que ça et "Le cerf-volant de Oui-Oui" sous la main) :
L’art n’est plus une belle chose rendue par des moyens, mais de beaux moyens qui rendent occasionnellement quelque chose.
Pour ma part, je remplacerais bien ce mot "moyens" par "la pratique" (je vais quand-même pas dire praxis, non plus, faut pas pousser). L'art plante le décor de nos aventures, et pour ceux qui ont une activité artistique, l'art est juste une possibilité accrue d'aventures. Il m'arrive de visiter des musées, je goûte comme tout un chacun les oeuvres du passé. Mais je déteste l'idée de patrimoine. Beaucoup d'oeuvres se perdent, d'autres restent. Rien ne dit que celles qui ont disparu n'offraient pas un meilleur "décor" que celles qui sont restées. Aucune oeuvre ne mérite vraiment d'être immortelle. Mais toute oeuvre mérite sûrement d'être vécue.
Bon, j'y vais à coups de raccourcis par manque de temps.
Pendant que j'y suis, et pour répondre un peu à la question de françoiscodepostal (derrière l'idée de "se faire un nom", je suppose qu'il y a l'idée de réussite) :
Alors Oui-oui dit au gendarme...
Pardon, c'est l'autre bouquin :
Les amusements qui attachent un homme sont l’exacte mesure de sa médiocrité : le base-ball ou l’écriture automatique, pour quoi faire ? L’idée de succès, quand on ne s’en tient pas aux désirs les plus simples, est inséparable de bouleversements complets à l’échelle de la Terre. Le restant des réussites permises ressemble toujours fortement au pire échec.
Effectivement, tant que cela ne change pas radicalement le monde, la réussite, le "nom", je m'en tamponne quand-même pas mal le coquillard. Et je remplis ma vie comme je peux. En faisant de la musique, notamment.
Je pense qu'il serait utile de déplacer le problème de la définition d'une oeuvre finale ou finie, ou considérée comme telle... à sa naissance ou à sa démarche.
Est-ce que l'art ne se définirait pas tout simplement par la démarche de l'artiste ?
Je réponds en même temps à ma provocation (lorie est-elle une artiste ?), en disant que je ne considère pas Lorie comme une artiste parce que sa démarche ne l'est pas.
Maintenant qu'est-ce qu'une démarche d'artiste ?
expression, construction originale, maîtrise technique (mais pas que), engagement idéologique, prise de risque...
Je pense qu'on pourrait en trouver d'autres et ce serait une panoplie de critères qui mettent en avant la construction d'une oeuvre plutôt que la personnalité d'un artiste (même si "l'Artiste" peut totalement se retrouver dans son "OEuvre"...).
Et je pense qu'avec ça on répond à la question "se faire un nom"... qui est une illusion publicitaire basée sur une marque (l'artiste) pour vendre un produit (les cd).
Ça donne à réfléchir tout ça, mais rien qui me fasse changer d'idée sur le fait qu'une oeuvre est une oeuvre d'art quand elle transcrit un sentiment.
Finalement cette file de discution ça fait un peu :
Q : Comment se faire un nom dans le milieu musical ?
R : Pourquoi voudrait-on se faire un nom dansle milieu musical, et d'abord c'est quoi ce milieu musical et quel rapport a-t-il avec l'art?
Il faudrait voir la réponse de francois à cette question. J'aurais bien participé à l'émission mais je ne serais pas disponible samedi. Donc voila pour la remarque à retenir de mon point de vue francois, c'est cette réponse sous forme de question. Ce serait bien si tu pouvais l'évoquer dans ton émission, que je prendrais le temps d'écouter si tu mettras à disposition une archive.
Aisyk : Oui, je sais, c'est pas bien...
Mais ça ne recommencera pas : il n'y aura plus de débat dans l'émission, trop compliqué à mettre en place techniquement.
Il sera sans doute remplacé par une autre rubrique, il faut que j'étudie cela.
Réponses
Je trouve que la fin résume bien ce qu'est l'art, ou plutôt,ce qu'il devrait être (car pour beaucoup l'art se résume à la célébrité ou à l'argent... snif) :
l'art, c'est l'expression de l'aspiration du beau.
Donc toute création peut être une oeuvre d'art à partir du moment où une seule personne la trouve belle.
Mais bon on dérive un peu du sujet premier...
Sinon dire qu'une oeuvre me touche ou non, ça me paraît être autre chose. Quelqu'un peut faire une oeuvre qui transcrit effectivement ses sentiments, mais qui ne me touchera pas, parce que je n'ai pas l'état d'esprit nécessaire pour être ému par l'émotion que l'oeuvre retranscrit.
Après, je ne crache sur le travail de gens dont les oeuvres ne m'émeuvent pas, pas plus que sur celui de personnes qui ne font pas ça pour transcrire leurs sentiments. ^^
Alors selon vous, Lorie, son producteur, son parolier, son chorégraphe, ses actionnaires feraient des oeuvres d'art ?
[/mode provocation = OFF]
Et les artisans, font-ils des oeuvres d'art ? L'oeuvre d'art peut-elle se satisfaire d'une maîtrise technique ou non ? (voir les débats sur la musique de Iannis Xenakis dans les années 60-70).
eOLe, par contre je ne suis pas très d'accord avec la définition que tu nous donnes. Je la trouve très binaire (le Bien, le Beau, sous-entendus, le Mal, le Moche...). Car même le "moche" est de l'art (le "moche" dans la réaction qu'il nous suggère, pas dans le jugement in fine que l'on peut avoir sur des critères esthétiques.)
scuz, commence à faire soleil, ça tape sur mon neurone gauche, et j'ai débranché celui de droite depuis mai…
Sinon, à mon avis, la meilleure façon pour se faire un nom dans la musique, c'est encore d'être producteur, tiens. En plus, là, non seulement on n'est pas obligés de coucher, mais en plus on peut coucher tout le temps !
Car elle tient compte exactement de tout ce que vous soulignez ici, et c'est pour ça qu'elle est intéressante.
Tu dis qu'elle est binaire.
Mais non elle parle du beau (ou sens large) et ne parle justement pas du moche !
Ce qui est intéressant c'est la notion de relativité qui émane du mot Beau !
Certains trouvent "beau" ce que d'autres trouvent "moche".
Beau, même s'il est très connoté esthétique ne veut pas forcément signifier uniquement "beau". C'est l'idéal, l'absolu, etc... qui passe aussi à travers des sentiments.
Et le plaisir peut passer aussi par des sentiments dé dégout, de choc...
A propos de Laurie, je répondrai oui.
Car même si personnellement je trouve ça vide et nul, tout le monde n'a pas le même avis que le mien et beaucoup de gosses trouvent beaucoup de plaisir à l'écouter.
Encore une fois, l'art est subjectif et relatif...
Quant aux artisans, si l'on prend l'origine éthymologique du terme art (voir mon précédent post) alors on peu dire aussi que les artisans font de l'art.
On dit bien "artisanat d'art" non ?
Après je suis d'accord que l'art ne se résume pas à une maitrise purement technique.
C'est d'ailleurs pourquoi cela n'entre pas dans la définition donnée avant.
Enfin, je pense que quoi qu'on le veuille ou non, une oeuvre d'art reflète toujours un sentiment, car son auteur est tout simplement humain et qu'il éprouve forcément un ou plusieurs sentiments au moment de sa création.
c'est le soleil. déjà dit.
Ce qui est intéressant, c'est la notion de relativité qui émane de la définition de l'art. Ça sert -relativement- à rien de déplacer le problème une lettre après dans le dictionnaire.
Donc ça sert -relativement- à rien de débattre non plus...
On se place donc à l'exact opposé des définitions citées plus (ars, techné) car de l'art (technique, artisanat) à la reconnaissance, le schéma est acceptable car le travail et le talent méritent reconnaissance, et la reconnaissance se paye (argent) à notre époque. Le schéma proposé par le titre de ce sujet est donc une proposition inverse puisqu' elle cherche à obtenir une reconnaissance (argent) avant le travail et le talent. Donc, ostentation and co.
C'est ce qui me déplait, moi le conservateur, particulièrement. Je reste proche, après avoir taté le cul du diable à plusieurs reprises, d'un certain ordre des choses. (en optant sporadiquement pour un soupçon de permissivité, histoire de continuer à manipuler les objets avec l'intelect, en vue de les repositionner quand il me semble juste de le faire)
Donc un "ordre logique", admis par tous depuis fort longtemps, que l'art contemporain, entre autre, à foutu en l'air à grand coup de pompes.
Cela dit, à chaque tentative ayant pour but de cerner la notion "art" ne fut que cassage de dents en bonne et due forme. On peut définir l'art, mais le soucis est que chacun y met sa vision, en prenant en compte, ou non, les contextes liés à celui ci (époques, cultures, intension...) ça rend la définition complexe car sans cesse en mouvement.
Si quelqu'un tente une définition de l'art, je (moi ou un autre) pourrais parvenir à créer un oeuvre qui viendrait contredire cette définition. Donc tuer la précédente caractérisation du mot.
Et c'est en ça que l'art est interessant quand on l'observe. Cette expansion inconstante, définie consciemment ou non par l'homme un groupe d'hommes, voire une machine. (pour moi la machine peut créer de l'art en partie parceque derrière la machine, il y a l'homme, cf. A.Turing, autre sujet passionant d'ailleurs).
L'art est insaisissable. L'art est la sublimation de Dieu.
Non, je déconne... je suis encore en train de tenter de saisir la notion alors qu'elle est déjà bien loin de mes propos.
que voulons-nous dire quand nous disons que :
"ceci c'est de l'art" (sous entendu, ceci n'en est pas")
"l'artiste a mis ses tripes dans cette oeuvre"
"un producteur ne mérite pas le titre d'artiste"
"je ne suis pas vraiment un artiste"
"l'art est une transformation de la chose indicible intolérable en une forme tolérable, désintoxiquée - la sublimation humm"
"un artisan n'est pas vraiment un artiste " ou "un artisan est un artiste comme un autre"
"les peintures d'aliénés, le palais du facteur cheval, c'est aussi bien de l'art ou " pas du tout" que les tableaux de Warhol"
"ça dépend des gens : les goûts et les couleurs hein.."
'une paire de chaussures classieuses ne vaut pas un rembrandt" (dixit en gros finkielkraut"
etc.
etc.
avant de chercher UNE définition
c'est-à-dire d'encercler de cloisonner la complexité des choses dans un jardinet conceptuel
entendons d'abord comment nous en causons
entendons les catégories, les partages conceptuels, les désirs et les phantasmes qui soustendent ces choses que nous avons coutume de dire
les visions du monde que nous transportons implicitement à travers ces mots ordinaire
bon
c'est en gros de cette façon qu'il faut lire ce que j'ai écrit au dessus
le recours à je ne sais quelle généralité ou définition venue d'un Autre ne nous avancera pas à grand chose (et c'est pourquoi d'ailleurs la philosophie à mon avis n'a pas dit grand chose d'intéressant concernant ce que c'est que cette chose qu'on voudrait nommer de l'art : je crois beaucoup plus à l'anthropologie dans ce domaine. On y est moins victime, par méthode, de préjugés - la plupart des grands textes classiques concernant l'art sont empesés de préjugés - parce qu'ils snt imprégnés justement de culture classique : on s'y réféère à Proust, à Rembrandt, à Mozart : moi jaimerais bien une philosophie de l'art qui cause de Jeanne tripier, de masques bantous, de musiciens outsiders ou de pauvres types qui présentent leur zique sur dogmazic.. je crois que ce serait intéressant.. Je parle pas des études sociologiques sur : le milieu techno, les cultures underground, le reggae, ça c'est très bien, mais ce n'est pas du tout ce que je vise hein.. enfin bon, quand je serais bien vieux j'écrirai mon livre alors en songeant à vous tous et à ce forum, ou je l'écrirai pas, qu'importe..)
Quand je dis que je suis en partie en accord, c'est en pensant que "ce que nous disons" sur l'objet, une position qui met en valeur l'opinion, est aussi un moyen de fuite, non?
Je pense qu'il y a d'autres choix possibles entre une prise de partie sévère et tenace: l'art c'est le beau, et le détachement qu'inmplique : "l'art m'est beau", mais je les entrevois difficilement.
D'autre part, le point de vue anthropologique nous débarasse des problèmes inhérents à certains sujets (genre philosophiques) comme celui de l'art. Cela permet d'éviter de tourner en rond, et de tenter d'imposer sa vision sur ces types de concepts, tout en ayant une possibilité d'ananlyse pertinente. On peut penser que cette place que tu prends pour regarder l'art est pratique, pragmatique même.
Tu as toujours apréhendé l'art de cette manière ou as-tu fait dévier ta pensée pour arriver à ce que je pense être un consensus?
Ces notions platoniciennes de "Beau" et de "Bien" avec de belles majuscules me laissent de marbre. Je ne sais pas ce qu'est le Beau, ou je sais trop de quelle chimère il s'agit. Et donc, je ne sais pas ce qu'est l'Art avec un grand A.
Je me définirais plutôt moi-même comme artisan sans technique particulière s'évertuant par jeu à produire de petits objets sonores. C'est une activité ou une aventure qui me procure du plaisir, et qui, j'espère, en procure à d'autres (et ce plaisir peut prendre bien des formes). Je ne vais pas chercher beaucoup plus loin.
Puisqu'il y a de l'érudition dans l'air, je sors mon Potlatch de 1955 (j'ai que ça et "Le cerf-volant de Oui-Oui" sous la main) : Pour ma part, je remplacerais bien ce mot "moyens" par "la pratique" (je vais quand-même pas dire praxis, non plus, faut pas pousser). L'art plante le décor de nos aventures, et pour ceux qui ont une activité artistique, l'art est juste une possibilité accrue d'aventures. Il m'arrive de visiter des musées, je goûte comme tout un chacun les oeuvres du passé. Mais je déteste l'idée de patrimoine. Beaucoup d'oeuvres se perdent, d'autres restent. Rien ne dit que celles qui ont disparu n'offraient pas un meilleur "décor" que celles qui sont restées. Aucune oeuvre ne mérite vraiment d'être immortelle. Mais toute oeuvre mérite sûrement d'être vécue.
Bon, j'y vais à coups de raccourcis par manque de temps.
Pendant que j'y suis, et pour répondre un peu à la question de françoiscodepostal (derrière l'idée de "se faire un nom", je suppose qu'il y a l'idée de réussite) : Pardon, c'est l'autre bouquin :
Effectivement, tant que cela ne change pas radicalement le monde, la réussite, le "nom", je m'en tamponne quand-même pas mal le coquillard. Et je remplis ma vie comme je peux. En faisant de la musique, notamment.
Est-ce que l'art ne se définirait pas tout simplement par la démarche de l'artiste ?
Je réponds en même temps à ma provocation (lorie est-elle une artiste ?), en disant que je ne considère pas Lorie comme une artiste parce que sa démarche ne l'est pas.
Maintenant qu'est-ce qu'une démarche d'artiste ?
expression, construction originale, maîtrise technique (mais pas que), engagement idéologique, prise de risque...
Je pense qu'on pourrait en trouver d'autres et ce serait une panoplie de critères qui mettent en avant la construction d'une oeuvre plutôt que la personnalité d'un artiste (même si "l'Artiste" peut totalement se retrouver dans son "OEuvre"...).
Et je pense qu'avec ça on répond à la question "se faire un nom"... qui est une illusion publicitaire basée sur une marque (l'artiste) pour vendre un produit (les cd).
Finalement cette file de discution ça fait un peu :
Q : Comment se faire un nom dans le milieu musical ?
R : Pourquoi voudrait-on se faire un nom dansle milieu musical, et d'abord c'est quoi ce milieu musical et quel rapport a-t-il avec l'art?
Il faudrait voir la réponse de francois à cette question. J'aurais bien participé à l'émission mais je ne serais pas disponible samedi. Donc voila pour la remarque à retenir de mon point de vue francois, c'est cette réponse sous forme de question. Ce serait bien si tu pouvais l'évoquer dans ton émission, que je prendrais le temps d'écouter si tu mettras à disposition une archive.
C'est plus par soucis personnel et technique que le débat n'aura pas lieu...
Encore une fois désolé
Qu'est-ce qu'on fait ? On le fait bouillir dans une marmite et on le scalpe ?
Mais ça ne recommencera pas : il n'y aura plus de débat dans l'émission, trop compliqué à mettre en place techniquement.
Il sera sans doute remplacé par une autre rubrique, il faut que j'étudie cela.