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Libéralismes ?
Je crée ce sujet comme ça on pourra en discuter
dana écrit:mais faudra bien un jour finir par arrêter ce genre de connerieAl_z écrit:Le libéralisme est le libéralisme.
il y a de multiples courants de pensée qui se réclament du libéralisme avec des centres d'intérêts et des engagements divers etc..
c'est comme si tu disais le "socialisme" et que tu mettais dans le même sac Marx, Lénine, Trostky, etc.
c'est aussi stupide
alors adam smith est responsable de la misère dans le monde et marx des camps staliniens c'est ça
??
pfffffffff
Al_z écrit:Que celui-ci conduise à une méga-concentration et à des oligopoles est sa logique interne et historique. Partant de là et puisque les CC sont libérales, il ne faudra pas s’étonner qu’elles soient récupérées (et elles le sont déjà) dans un sens qui n’est franchement pas celui du petit artisan indépendant ou du désintéressement. Laissez faire, laissez passer. La logique du libéralisme économique par ce qu’elle implique le profit est de prendre une dimension qui va à l’encontre de l’autonomie dont il se réclame au départ. Le libéralisme politique, juridique ou philosophique ne s’oppose en rien à cette logique au contraire il l’a conforte.
!!!!!!!!!!!!!!!!!!
c'est surtout la dernière phrase qui me fait bondir là
alors faut croire que tous les philosophes libéraux se sont trompés en croyant défendre (et parfois se battre pour) les libertés
et que tu as raison toi AL-z contre tous ces imbéciles naïfs
et d'où sors-tuça aussi..Al_z écrit:Que celui-ci conduise à une méga-concentration et à des oligopoles est sa logique interne et historique
il n'y a rien de plus anti-libéral philosophiquement (dans certains courants en tous cas) que la constitution de monopole puisque une des traductions de la "logique" libérale justement dans l'économie est de favoriser la concurrence
enfin je m'effarouche pour rien, je sais bien quo'n lit ce genre d'ineptie chaque jour que dieu fait dans notre beau pays
mais bon..
j'aurais pas dû birfurquer désolé
Réponses
D'une manière générale, le capitalisme mondialisé veut ce qui l'arrange : de l'ultralibéralisme (souvent : pour amoindrir la puissance étatique qui fait rien qu'à l'embêter avec ses lois sociales) mais aussi du protectionnisme (des flics et des juges contre les "pirates" et les resquilleurs, des barrières douanières quand la concurrence extérieure devient menaçante, l'aide de l'Etat quand les affaires vont mal...). Aucun détenteur de gros capitaux ne serait assez con pour être libertarien dans la pratique, je pense. Le libéralisme économique quand ça laisse libre de bouffer les autres, oui, et un Etat fort pour appeler au secours quand c'est les autres qui croquent.
Aux Etats-Unis, par exemple (pays présenté à tort comme symbole du "libéralisme sauvage" et ou "liberal" veut dire "de gauche"), les lobbies industriels ont pignon sur rue à Washington et font plus qu'influer sur le pouvoir politique. Et comment peut-on résumer la politique économique américaine ? Elle est libérale chez les autres (pour conquérir des marchés) et protectionniste chez elle (barrières douanières pour l'acier, par exemple, subventions, nationalisation d'organismes de crédit pour éviter la ruine des banques...).
A noter qu'on peut très bien se présenter comme libéral en économie (laissez faire le Dieu du marché) et pas du tout en politique ou sur les questions sociales (fuck les libertés civiles, ordre moral, police partout...).
Et comme le mot "libéralisme" a été accaparé essentiellement par des gens qui sont dans ce cas de figure, ou même par des gens qui ne sont même pas vraiment libéraux en économie mais qui oeuvrent au service du capital (on en a un fameux exemple à l'Elysée), eh ben, effectivement, le libéralisme, ça fait pas envie, de nos jours.
je veux bien faire de mon côté faire un effort pour présenter différents courants etc..
mais il y a déjà pas mal de ressources sur le web
l'article sur wikipedia peut-être un bon début
si vous voulez vraiment débattre (mais de quoi au fait ????) vous pouvez commencer par là
comme toute philosophie politique, la question centrale est au fond : "comment vivre ensemble" puisque depuis Aristote tel semble être notre lot
pour comprendre l'émergence de la pensée libérale, il ne faut jamais oublier qu'elle apparaît au XVIIè sous des régimes monarchiques despotiques. la question subsidiaire est : comment accroître les libertés individuelles ou quelle place devrait-on réserver à l'État
Rien ne fait plus horreur aux libéraux de tous poils (les vrais) que le despotisme fut-il "éclairé" (faudrait ajouter d'ailleurs que les trois objets d'inquiétude du libéral c'est l'église, la famille et l'état
de ce point de vue, Marx n'est pas du tout étranger à l'esprit du libéralisme soit dit en passant (il s'agit bien de libérer l'homme des tutelles auxquelles il est soumis)
après évidemment, c'est dans la définition du rôle de l'État (c'est-à-dire, les limites de ses prérogatives) que les différents courants vont se singulariser
aujourd'hui le vocable a éclaté, et certains courants soi-disant libéraux sont en réalité tout à fait contraire à l'esprit originel du libéralisme classique
d'où le bordel..
et en plus en France particulièrement on a confondu libéralisme et capitalisme, réduisant toute la pensée libérale au marché anarchique..
notre cher gouvernement qui se présente parfois comme libéral (enfin pas souvent heureusement, vu que ça a pas bonne presse dans ce pays), est en réalité la plupart du temps complètement antilibéral : le fichier EDWIGE pour les libéraux c'est l'horreur absolue : en angleterre un tel fichier a mené des responsables politiques en prison
et je dis et répète souvzent que la manière dont notrte état gère la culture n'est en rien libéral (alors que je milite pour que justement sur ce point là il le soit !)
en français je conseille le recueil de Pierre Manent , Les libéraux, en poche donc pas cher
du même j'ai beaucoup apprécié :Cours familier de philosophie politique (Fayard, 2001, réed Gallimard 2004)
parmis les auteurs libéraux français, au delà de Montesquieu (l'esprit des lois), on peut lire l'essai sur les libertés de raymond aron (et tant d'autres..)
pour le libéralisme disons de gauche dont je me sens proche, mes auteurs favoris sont John Rawls et Amartya Sen, on trouve pas mal de textes sur le web..
et puis il y a toutes les oeuvres majeures : Adam Smith, John Suart Mill, Benjamin Constant etc..
(bizarrement je suis aussi un gros fan de JJ Rousseau, mais ce serait trop long d'expliquer pourquoi je lis en lui de l'inspiration libérale)
ce qui est frappant c'est de constater qu'il y a deux courants qui se mélangent, et qui se mélaient plutôt bien jusqu'à présent : une interprétation "libérale" et disons une tendance "communautariste"..
serait plutôt libéral : redonner le pouvoir à l'auteur, accroître les libertés donc (et constituer un contrat de confiance mutuelle entre les auteurs et les "citoyens")
serait plutôt "communautariste" : le fait de justifier les LLD par ceci que chaque créateur est "un nain juché sur l'épaule des géants" selon le mot de Bernard de Chartres (XIIè), donc que chacun appartient à une communauté avant que de pouvoir revendiquer une quelconque paternité
bon
à vous
Je crois vraiment qu’il y a une unité entre le libéralisme politique (celui de la gauche) et le libéralisme économique (celui de la droite). Mais ceci tout simplement par ce que la gauche ne propose pas ou plus d’alternative au capitalisme - au mieux d’ailleurs elle se dit maintenant « anti-capitaliste ». Dès lors tout ce qu’elle propose en terme d’avancée de droits ne gène pas le capitalisme et ne fait souvent que le rendre plus confortable donc le conforter.
Donner des droits au sans papiers ? C’est bien mais en même temps est-ce que le capitalisme est fondamentalement contre la libre-circulation de la main d’œuvre ? Des patrons n’ont-ils pas eux mêmes demandé à ce que certains de leurs employés soient régularisés ? La politique actuelle de l’immigration, Sarkozy lui même est la conséquence de deux décennies de lepénisme. Ce dernier était une forme de rejet extrême droitier du libéralisme, un fascisme quoi. Nous en subirons longtemps les conséquences mais la logique voudra (et ce sera peut-être la gauche qui le fera) que les règles d’immigration soit assouplies tout simplement par ce que d’un point de vue utilitaire l’immigration est nécessaire dans le contexte démographique et économique (personne en gros ne veut faire le taf des sans papiers…).
Voilà je met aussi un lien vers mon premier post ici resté orphelin de réponse sur un thread alors lancé par Dana :
http://www.dogmazic.net/modules.php?ModPath=phpBB2&ModStart=viewtopic&t=3293&t=3293&sid=e895a4e68a0dea3795ef6dca861e61fb&npds=0
Et puis tant qu’à faire ça aussi :
http://www.journaldumauss.net/spip.php?article308
"tu crois"
bon
tant mieux si tu crois
moi je crois que ce qui serait bien avant de croire des trucs au sujet du libéralisme ce serait d'abord de s'entendre sur ce qu'on veut dire par là
de s'intéresser réellement à ce quon dit les libéraux, et là il y a une littérature immense et des courants très divergents
ça me fait chier de repartir dans une discussion fondée sur des je crois
je préfererais qu'on essaie d'abord de savoir de quoi on cause
après si le débat c"'est :
qu'en est-il de ce qu'en France la plupart des gens appelent "libéralisme" ?
ben c'est un autre débat dont je me contrefous
c'était quoi el sujet aysik alors ?
est-ce qu'on parle des libéralismes ou de cet espèce de machin qu'on appelle comme ça en france ??
Nan mais c'est bon là quoi. Ca t'arrive d'allez au delà des deux premiers mots d'un post ? T'as lu la suite ? T'as lu les références que j'ai donné ? Non. Tu reste derrière ton savoir à la con sans essayer de débattre. Au fond tu "crois" plus que moi quoi.
1) tu causes de sarko
je vois pas le rapport avec le sujet
2) d'un bouquin de michéa
je l'ai pas lu, j'ai zappé le texte super long sur le mauss à ce sujet
que veux-tu que je te dises ?? ça m'intéresse vraiment pas
peut-être si je tombe sur ce bouquin un jour on verra mais bon
aysik c'est quoi le sujet donc ?
je veux bien causer avec toi al_z mais d'abord j'aimerais savoir de quoi on cause
tu dis que je veux pas débattre, mais débattre de quoi mon dieu ??
je donne dans mon premier post quelques point cruciaux qui permettent de reconnaître un pensée de type libérale (classique) et tu me causes de sarko
alors bon
on est mal barré
après si tu veux faire un post sur l'état du ps de l'ump et le méchant sarko pas de pb, j'en ouvre un toutes les semaines sur ce forum
et pourquoi "mon savoir à la con" ?
en quoi est-il à la con ??
Le sujet : "Libéralismes" c'est évidemment pour montrer qu'il en existe plusieurs et de multiples formes mais qu'ils sont perçus de manière uniforme souvent en opposition (libéral moral et libéral économique).
Alors que le fondement même serai plutôt le libéralisme comme idéologie pour libérer d'une règle, d'une morale, en vue de créer un ordre nouveau lui-même soumis aux règles du libéralisme et ainsi de suite...
À mon sens, il est nécessaire de ne pas confondre libéralisme (action de libérer, donc, et d'en faire un but) et anarchisme (littéralement sans hiérarchie mais avec un ordre). La "concurrence pure et parfaite" voulue par nos chers députés européens n'est-elle pas une politique libérale par excellence ? (le but étant de libérer, sous entendu, de libérer des puissances publiques, des monopoles (quoique...))
là il me semble qu'on était censé discuter de ce que dise les libéraux
c'est donc mal barré
d'autre part il me semble que j'ai proposé des choses
j'ai même parlé des licences libres
manifestement tu t'en fous
ça me paraissait pas hyper compliqué pourtant :
si on veut parler sérieusement des libéraux faut commencer par un truc comme ça
après on peut causer
je conçois tout à fait qu'on pense qu'il n'y a pas de vie juste possible sans un état fort etc..
je le conçois
mais discutons à partir de ce dont nous parlons pas en parlant d'autre chose
Aisyk fait bien d’évoquer la différence entre le libéralisme et l’anarchisme. L’anarchisme s’oppose au capitalisme mais aussi au contrôle étatique en voulant leur substituer des formes d’autogestion. L’anarchisme bien plus que le libéralisme et par ce qu’il refuse viscéralement le pouvoir est le mouvement historique qui a remis en question le plus radicalement le rôle de l’État. Le libéralisme critique l’État en ce qu’il peut gêner les affaires ou atteindre à la liberté individuelle. Mais même les libertariens sont d’accord pour que l’État subsiste afin d’exercer son rôle coercitif. Et pour cause, l’État est le meilleur allié du capital lorsqu’il s’agit de le protéger. À la différence des anarchistes, les libéraux ne demandent pas la suppression ou la dissolution de l’État en fédérations d’entités et d’individus librement associés.
Sans doute, l’anarchisme ou plus exactement la pensée libertaire est originellement cousine du libéralisme sur le plan politique : respect de l’autonomie des êtres. Mais la différence cruciale réside dans la conception de l’égalité et le rôle de l’économie. Libertaire implique refus du capitalisme, libéral sous-entend son acceptation. Je suis ok pour établir un distinguo entre libéralisme et capitalisme. Le premier terme étant une galaxie philosophique identifiée, le deuxième plutôt un système économique. Cependant, le capitalisme possède une logique (qui va au delà de l’économie et qui s’étend à la culture, à la société, au droit) et cette logique est libérale.
Le libéralisme se base sur une conception négative de la nature humaine où tout est fait pour tenter de juguler a minima ce qui pourrait opposer les individus. D’où les incessants rapports de force, actions des lobbies, affrontements des intermédiaires et surtout judiciarisation croissante de la société : tout les différends tendent à se régler par la loi ou devant les tribunaux. Le libéralisme a un besoin incessant de créer du droit pour fonctionner or dans cette tâche l’État est son valet. La social-démocratie fut une tentative pour essayer de corriger par l’intervention étatique les méfaits des inégalités. Mais la social-démocratie est en train de mourir un peu partout. Certes en France par exemple la tradition néo-colbertiste résiste, l’intervention étatique demeure une illusion à laquelle on se rattache - ne serait-ce que pour encourager les gens à voter - mais globalement il semble bien clair que c’est le marché qui triomphe partout sans réel contrôle et au mépris de l’autonomie et de la liberté des individus. Le rôle de l’État se limitant de plus en plus à édicter le droit de manière à ne point trop gêner le business. Le libéralisme par ce qu’il encourage le marché finit par aller à l’encontre de la liberté dont il se réclame.
Quant aux LL, je m’y intéresse sinon je ne serais pas ici. Mais il me semble que nous sommes dans la rubrique « de tout est de rien » du forum et que d’autre part il n’est pas inintéressant de débattre du libéralisme dans la mesure où un consensus semble se dégager pour dire que les LL sont libérales.
non bien sûr
mais reconnait qu'il est discutable quand même de commencer par présenter les choses en s'appuyant sur les auteurs qui critiquent ces choses
une espèce de stratégie de pensée consiste à réduire l'objet à un signifiant (par exemple : libéralisme = capitalisme, quel que soit ce qu'on met sous le signe "=") et ensuite de casser cet espèce de monstre qu'on a construit
disons qu'il est bien sur intéressant de lire les textes qui s'opposent au libéralisme, mais ce serait bien d'essayer de faire un tour d'abord dans les libéralismes, d'écouter ce qu'ils ont à dire
enfin bon..
on va essayer..
pourquoi ?
pourquoi ne pas dire : la logique du capitalisme vise à l'accroissement du capital et à l'accumulation des profits (et parfois tout est bon pour atteindre ce but etc..)
et le capitalisme a pu se servir (c'est beaucoup moins vrai dans les discours aujourd'hui, même au FMI) du signifiant "libéralism" ou d'une certaine forme du libéralisme comme base philosophique
c'est le vieux problème des relations entre la philosophie et le réel
Nietzsche portait le nazisme en germe
Heidegger pense comme un nazi
Marx engendre inévitablement Staline
si on pouvait d'emblée éviter de sombrer dans ce déterminisme historique, la discussion partirait sur de meilleures bases
il y a l'excellent Paul Veyne qui écrivit "comment ion écrit l'histoire" pour en finir avec ce déterminisme historique généralisé, style, la NECESSAIRE décadence de l'empire romain etc.
ça n'a rien de nécessaire..
adam smith et marx ne conduisent pas au capitalisme sauvage et aux camps staliniens par une msytérieuse nécessité historique, mais il y a eu des choix, des individus qui ont pensé et fait des choses etc..
bon
Admettons que le capitalisme ne soit pas libéral ce qui de mon point de vue est un non sens.
Qu’est-il alors ? Qui a pensé le capitalisme si ce n’est en partie les libéraux, Marx compris ?
Après pour ce qui est de l’interaction philosophie / réel / histoire c’est effectivement une vaste question.
Marx portait-il Staline en germe ? Non. Mais il a grandement inspiré Lénine et les bolcheviks via la fameuse étape de la dictature du prolétariat censée précéder l’abolition de l’État (étape qui bien sûr jamais ne vint bien au contraire…).
Pour Nietzsche c’est bien plus complexe. Sachant il me semble que ses écrits ont été dans un premier temps dénaturés de manière à les faire paraître antisémites alors que le philosophe ne l’était pas du tout.
Si on prend l’exemple des anarchistes, l’une des plus grandes réalisations de ce mouvement eut lieu durant la guerre d’Espagne. Pourtant alors que les anarchistes sont les ennemis déclarés de tout gouvernement, il se trouva des libertaires pour être ministres durant cette période !
Ce qui me pose problème avec les penseurs libéraux, c’est qu’au fond leur conception de l’homme est négative. L’homme est mauvais : mettons donc tout en place pour limiter sa malfaisance. Mais l’homme c’est un lieu commun n’est ni fondamentalement mauvais ni fondamentalement bon. Il n’est ni totalement égoïste ni totalement altruiste. Pourquoi donc ne pas envisager des structures, un système qui permettent d’encourager des valeurs tels que l’altruisme, l’entraide et l’émulation plutôt qu’un système encourageant l’égoïsme, les querelles de tribunaux, la concurrence etc. Je veux dire que le libéralisme tolère bien entendu des valeurs tel que la fraternité mais il ne les encourage pas, au contraire il pousse non pas même à l’individualisme mais au solipsisme. Pourquoi ne pas imaginer un système qui respecterait l’autonomie tout en favorisant l’entraide ?
je veux bien admettre que le capitalisme puisse s'épanouir (?) dans un système libéral, mais pour en rester à ce niveau de généralités qui à mon avis ne mène nulle part, il est difficile de considérer que la Chine ou certains pays d'asie du sud est (et bien d'autres régions du monde) soient des régimes libéraux
le moins qu'on puisse dire est que les prérogatives de l'état dans ces pays dépassent largement ce qu'on supporterait en France or, le capitalisme s'y déploie manifestement fort à son aise
mais là c'est pareil : dire le "capitalisme", moi je mettrais au pluriel, les différentes formes de capitalisme.
le travail d'un économiste sociologue comme Richard Sennet par exemple est très intéressant à ce sujet
(cf. par exemple de cet auteur : le nouveau capitalisme)
ça veut dire quoi "inspiré" ?
tu veux dire que Lénine a lu marx ? ok. mais il y a des tas de gens qui ont lu Marx, y compris des hommes politiques des réformateurs, et ça n'aboutit pas forcément à la dictature du prolétariat..
Quand à Nietszche.. si tu lis la généalogie de la morale, on peut voir aisément comment les mouvements antisémites se régalèrent.. à cela près que Nietzsche n'avait que mépris pour les dits antisémites qui n'avaient rien pané évidemment.. c'était un troupeau de plus..
lesquels ? parce que "l'homme mauvais par nature" heu franchement, faudra que tu me montres les textes là
Certes dans sa version utilitariste, on a d'abord un individu mû par des intérêts égoïstes, dans la tradition de Hobbes (qui n'est certainement pas le précurseur du libéralisme quon a parfois voulu décrire)
bon : est-ce que ça suffit à dire que l'homme est par nature "mauvais" ??
et y'a quand même des tas de libéraux qui sont aussi des humanistes
Chez Adam Smith on est quand même à l:'opposé exact d'une vision pessimiste de la nature humaine !! la capacité au désintéressement, la capacité d'identification à l'autre (l'empathie), même s'il faut la forcer un peu, enfin bon..
là encore sur les libertés négatives, oui, c'est une tradition forte chez certains libéraux.
Il faut lire ici le texte classique de isaiah berlin, les deux concepts de la liberté. C'est passionant et hautement discutable. Au sein même de, la philosophie libérale, ce concept de liberté négative (c'est-à-dire en gros l'absence d'empêchement) a donné lieu à de passionants débats (et pas que chez les libéraux d'ailleurs) : Rawls et amartya Sen consacrent des pages entières à en discuter.
D'ailleurs :
ben tu devrais lire les libéraux d'aujourd'hui, ceux de gauche, par exemple le passionant
classique d'amartya sen : Un nouveau modèle économique. Développement, justice, liberté. Odile Jacob, 2000
je crois qu'on a dans ce texte de sérieux outils (notamment la notion de capabilité, les libertés positives, ou bien encore sa réflexion sur les biens communs) pour aider à imaginer ce à quoi tu aspires
écoute
ne le prends pas mal, mais là ce que tu dis correspond à une version très marquée du libéralisme, représentée par des gens comme Robert Nozik, pour lequel effectivement, à tout prendre l'homme préfererait jouir peinard tout seul sans s'emmerder avec le reste du monde
mais mon dieu, c'est une des versions de la pensée libérale, et on y trouve exactement l'opposé dans d'autres versions
c'est là où c'est difficile de causer
parce que :
1° tu prends la partie pour le tout (comme si Nozik ou les libertariens étaient les seuls représentants du vaste continent de la pensée libérale).
2° Tu pars du principe que libéralisme et capitalisme sont équivallent, ce qui est complètement simpliste
bon j'essaie de faire des efforts, mais tu vois que c'est immensément plus complexe que ta version non ?
(et je ne sais pas si c'est un savoir à la con.. je crois que c'est un savoir oui, il se trouve que j'ai lu pas mal de choses, voilà, j'y peux rien)
non !!!!!!!!
ça sonne capitaliste si tu veux mais justement !!
le système politique de la Chine est profondément anti-libéral jusqu'à la caricature
En quoi les licences CC sont-elles libérales ?
D'abord le sont-elles vraiment ?
Je crois que oui mais finalement, je n'en suis plus trés sûr aprés avoir lu les points de vues des uns et des autres.
Pour moi elles sont d'obédience libérale car elles remettent l'être humains au centre et qu'elles le libèrent de structures morales ( étatiques ou privées ) qui lui enlèvent sa liberté de créer sans objectif, d'expérimenter que ce soit dans son art ou dans les relations avec d'autres êtres humains, d'inventer sa propre voie et ses propres règles d'échanges.
Maintenant je me trompe peut-être car je n'ai pas lu tous les auteurs cités plus avant et que je fonctionne beaucoup à l'intuition.
bonne question
je pense que si on relit le livre de Lawrence Lessing , free culture,
http://www.wikilivres.info/w/index.php/Culture_libre
on aura une réponse positive
je suis en train de le relire là justement en vue de mon intervention à artishow
mais plusieurs remarques :
Le livre de Lessig qui accompagne la naissance des creative commons ne doit pas nous abuser sur l'usage qui peut être fait de ces licences et l'esprit qui, préside à ces usages
Lessig est franchement un libéral de gauche, et un juriste
on peut déjà étudier ce texte :
http://www.wikilivres.info/wiki/Culture_libre/Propriété#Ensemble
mais 1° il n'y pas que les creative commons et Lessig, il y a d'abord historiquement tout une nébuleuse issue d'une part du monde du logiciel libre, et d'autre part, pas mal d'activistes indépendants (dans les msuqiues electroniques surtout, masi pas seulement)
c'est dans ce maelstrom qui conviait à la fois des anarchistes, des communautaristes, des libertariens etc.. que sont nées les premières licences libres dédiées aux oeuvres d'art (j'y mets pour la france le licence art libre)
2° de nos jours, il existe une vision franchement purement capitaliste des licences libres, qui trahissent à la fois l'esprit des pionniers et des creative commons , qu'incarnent des gens comme jamendo - du moins depuis que Jamendo fait joujou avec le monde de la finance - et un grand paquet d'abrutis décervellés qui animent tout ce monde là
bon une chose est sure : pour un libéral il y a fort à parier que l'hérésie absolue c'est l'existence d'une société de gestion des droits qui ait le monopole de cete gestion et ce par la grâce d'une décision d'ÉTAT
ça c'est insupportable
qu'on me comprenne bien, ce n'est pas la sacem qui déplairait à un libéral mais son monopole
un libéral se demanderait s'il est plutôt à gauche : quel serait le meilleur système pour favoriser la créativité de ceux qui le souhaitent, leur permettre de mettre en oeuvre leur capacité, accroître leur liberté en tant que créateur ?
il y a fort à parier qu'il s'intéresse de près aux licences libres
sur le libéralisme en France, j'oubliais de préciser : malheureusement les rares mouvements qui s'avancent sous ce nom de libéral sont carrément de droite, tendance libertariens
ce qui évidemment ne nous simplifie pas les choses
Mais Dana, dans ta conception du courant « libéral de gauche » (qui est la tienne il me semble enfin même si ce n’est pas le cas, ça m’intéresse de connaître ton point de vue) : quelle est la place du marché dans ce libéralisme ? De même, quelle est la place du droit ? Bref de quelle manière le droit et le marché s’articulent-ils ? Être libéral de gauche est-ce être contre le marché ? Si oui par quel(s) moyen(s) ? En le régulant, en l’abolissant par le droit ? Dans ce cas là, est-ce encore du libéralisme ? Si non, si il s’agit d’accepter totalement le marché : être libéral de gauche n’est-ce pas accepter le capitalisme puisque - tu en conviendras, j’espère - les règles du marché sont unes des bases du capitalisme ? Ne parle-t-on pas aussi d’économie de marché ? Je veux bien admettre par exemple que la France n’est pas le meilleur élève en terme de libéralisme économique ou politique, ceci dit il s’agit jusqu’à preuve du contraire d’une économie de marché et d’une démocratie parlementaire.
Je suis d’accord avec toi : la Chine n’est pas loin s’en faut libérale sur le plan politique. Mais sur le plan économique ? Il y a eut incontestablement une libéralisation non ? Les règles qui président aux échanges, au commerce, à la façon de créer des richesses n’ont elle pas été assouplies dans le sens d’une plus grande « liberté » ? Et pourquoi ne trouve-t-on pas ou si peu d’exemples dans l’histoire contemporaine de systèmes qui aient été, à l’inverse de la Chine actuelle, libéraux sur le plan politique mais pas du tout sur le plan économique ? Si cela avait eut lieu d’ailleurs historiquement de manière significative et durable, dirait-on vraiment qu’il s’agit de systèmes libéraux ?