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Notre Documentation
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un projet de manifeste pour ceux quise sentiraient concerné
Dans l’histoire des pensées qui accompagnent le mouvement des licences libres, cohabitent plusieurs attitudes vis-à-vis de la perspective de la commercialisation des œuvres. La plupart des théoriciens et des utilisateurs n’ont rien contre le commerce en soi, mais, jusqu’à récemment, l’attitude dominante, dans la lignée sans doute des idéologies liées au logiciel libre, tendait à considérer plutôt le commerce comme un moyen en vue d’une fin plus noble : le non-empêchement de la circulation des œuvres (ou pour le dire de manière plus grandiloquente : la liberté et la promotion des biens communs). De nos jours, avec la popularité croissante des LLD, de nouveaux utilisateurs beaucoup moins informés, voire totalement ignorants, des principes historiques du mouvement, choisissent les LLD dans une totale indifférence vis-à-vis de leurs implications politiques et collectives (par exemple, viser l’intérêt général, améliorer l’accès de la majorité des citoyens à la jouissance des oeuvres). De manière symptomatique, les discours tenus par la nouvelle direction des licences Creative Commons passent quasiment sous licence l’idéal originel, s'adressant d'abord au monde des affaires. Les LLD deviennent à l’usage de cette désormais majorité d’utilisateurs des moyens provisoires en vue d’une autre fin, par exemple être à la mode, l’accroissement de la visibilité sur internet, un tremplin vers la professionnalisation, une étape nécessaire mais transitoire avant la commercialisation des œuvres. Bref, elles deviennent avec le succès de simples outils marketing parmi d’autres, et comme à chaque fois que le marketing s’empare d’une création intellectuelle, il le vide de sa substance conceptuelle ; d’une pensée pensante, susceptible de transformer nos représentations du monde, il en fait une pensée pensée (si bien qu’elle est figée, et que plus rien n’est à penser sous ces mots), et, au final, un slogan à la mode.
Nous voudrions ici préciser une troisième manière, radicalement différente et forcément marginale sous une économie capitaliste dominée par l’empire du marketing, d’envisager l’usage des LLD. Cette manière est le fait de personnes qui, pour des raisons tout à fait subjectives, entretiennent vis-à-vis de l’idée de la commercialisation de leurs œuvres une aversion tenace. Je voudrais préciser ici qu’il n’est nullement question d’une aversion envers le commerce en général, ni d’une déférence envers une quelconque idéologie anti-capitaliste. Non. C’est un sentiment plus qu’une idée, dont sans doute seule une exploration psychanalytique permettrait d’extirper l’archéologie. Pour ce qui est de nos œuvres, nous aimerions éviter autant que possible qu’il en soit fait commerce. Que d’autres se préoccupent d’en faire commerce, hé bien : c’est leur problème. Nous interprétons l'usage des LLD comme une forme de sacrifice quant aux rémunérations que la diffusion et la commercialisation de nos oeuvres seraient susceptibles d'engendrer. Que des sociétés de collecte de droits d'auteurs ramassent ici et là de l'argent qui nous reviendrait peut-être si nous les réclamions, cela nous importe peu au final. Il nous est sans doute plus facile de renoncer à cette dimension financière de nos droits parce que nous n'avons que peu de notoriété, une ambition extrêmement relative, et que nous ne comptons pas sur la pratique de l'art pour payer notre loyer. De fait, à l'heure où la plupart des artistes semblent extrêmement préoccupés par la question de leur rémunération en tant que créateur, nous adoptons une position insouciante, franchement je-m'en-foutiste, considérant qu'après tout, ce que nous perdrions soi-disant en menu-monnaie, nous le gagnons en tranquillité d'esprit en évitant soigneusement de participer à cette foire d'empoigne qu'est devenu le bisness de la musique sur internet et ailleurs. Nous partons du fait que la crise et la paupérisation croissante de la population diminue forcément la part du budget qu'on peut consacrer à la consommation d'oeuvre d'art, et que sans doute la meilleure manière d'exprimer notre solidarité en tant qu'artiste, avec les pauvres (dont nous faisons souvent partie après tout), c'est de laisser nos oeuvres circuler le plus aisément possible, sans en gréver le flux par des barrages financiers. Nous croyons que le moment serait propice pour les artistes d'abandonner leur prétention à disposer d'un statut spécial, de rémunérations spéciales, d'aides sociales spéciales. Cette vision va évidemment à contre-courant du modèle dominant aujourd'hui dans la société française tout au moins, de l'artiste-entreprise (comme l'avait prophétisé le sociologue P-M. Menger), non seulement compatible avec le capitalisme traditionnel, mais qui d'une certaine manière fournit le modèle du citoyen entrepreneur-et-consommateur du néo-capitalisme.
Il s’agit donc aussi de délimiter notre territoire (notre manière de vivre avec les licences libres), sans pour autant s'ériger comme donneurs de leçons : à dire vrai, je crois même que cette manière de voir, l'accent porté ici sur le problème de la commercialisation et du marketing, n'est pas très fidèle à l'esprit originel des fondateurs de nos licences, et certainement pas vouée à un grand succès. Mais il est sans doute symptomatique en ces temps troublés que certains utilisateurs historiques des LLD ressentent actuellement le besoin de faire des bilans des années passées, rappeler des principes fondateurs, redonner les logiques de leur démarche, voire, de créer de nouvelles organisations. La confusion croissante actuellement, engendrée par la popularité nouvelle des LLD, peut expliquer ce regain de réflexions fondamentales. Dans un monde qui ne croit qu’en l’action, qui érige en justification le passage à l’acte, ce moment d’arrêt que constitue la pensée ne manque pas d’être stigmatisé comme perte de temps et dilletantisme.
Le problème de l’action politique, c’est que si elle veut prétendre à une certaine efficacité dans le réel, il lui faut réduire autant qu’il est possible sa fenêtre de tir, s’insérer dans les rouages les plus infimes de la réalité. Sinon, elle court le risque, non seulement de l’inefficacité, mais aussi d’être taxée d’idéalisme ou d’utopisme. Il semble préférable de faire avec la réalité telle qu’elle est, avec ce qui existe de fait, et de se coltiner les us et coutumes de l’industrie du disque, ou de telle ou telle société de droit d’auteur, la redevance sur la copie privée, tel alinea dissimulé entre deux articles du CPI, plutôt que de prétendre réformer d’un coup d’un seul le monde la culture. Le prix à payer risque fort d’être condamné au bout du compte à ne regarder les choses que par ce petit bout de la lorgnettte. On dira : les licences libres, ha oui, « ce mouvement qui lutte pour récupérer une part de la redevance sur la copie privée », ou : « ce syndicat qui défend les intérêts des artistes en voie de professionalisation » ou « cette association qui tente de faire modifier l'article 122.4 du Code de la Propriété Littéraire et artistique ».
J'ai participé à ce genre d'entreprise autrefois, j'ai milité pour ce genre de choses. Aujourd'hui je dois avouer que ces perspectives me plongent dans un ennui accablé. Mais je conçois et quelque part me réjouit que d'autres y consacrent d'une part de leur énergie. Il me semble toutefois que la petite voix qui répugne au commerce de l'art, bien qu'elle fut presqu'inaudible de nos jours, et forcément suspecte d'idéalisme, de romantisme, etc. etc., bien qu'elle apparaisse incompréhensible dans la logique de l'agent intéressé sur laquelle s'appuie certains économistes pour analyser les comportements des gens, hé bien il me semble que cette petite voix, il est souhaitable que quelques uns la fassent entendre, ne serait-ce que pour, d'un point de vue purement musical, qu'il y ait aussi des contrepoints dans la symphocacophonie ambiante.
Nous voudrions ici préciser une troisième manière, radicalement différente et forcément marginale sous une économie capitaliste dominée par l’empire du marketing, d’envisager l’usage des LLD. Cette manière est le fait de personnes qui, pour des raisons tout à fait subjectives, entretiennent vis-à-vis de l’idée de la commercialisation de leurs œuvres une aversion tenace. Je voudrais préciser ici qu’il n’est nullement question d’une aversion envers le commerce en général, ni d’une déférence envers une quelconque idéologie anti-capitaliste. Non. C’est un sentiment plus qu’une idée, dont sans doute seule une exploration psychanalytique permettrait d’extirper l’archéologie. Pour ce qui est de nos œuvres, nous aimerions éviter autant que possible qu’il en soit fait commerce. Que d’autres se préoccupent d’en faire commerce, hé bien : c’est leur problème. Nous interprétons l'usage des LLD comme une forme de sacrifice quant aux rémunérations que la diffusion et la commercialisation de nos oeuvres seraient susceptibles d'engendrer. Que des sociétés de collecte de droits d'auteurs ramassent ici et là de l'argent qui nous reviendrait peut-être si nous les réclamions, cela nous importe peu au final. Il nous est sans doute plus facile de renoncer à cette dimension financière de nos droits parce que nous n'avons que peu de notoriété, une ambition extrêmement relative, et que nous ne comptons pas sur la pratique de l'art pour payer notre loyer. De fait, à l'heure où la plupart des artistes semblent extrêmement préoccupés par la question de leur rémunération en tant que créateur, nous adoptons une position insouciante, franchement je-m'en-foutiste, considérant qu'après tout, ce que nous perdrions soi-disant en menu-monnaie, nous le gagnons en tranquillité d'esprit en évitant soigneusement de participer à cette foire d'empoigne qu'est devenu le bisness de la musique sur internet et ailleurs. Nous partons du fait que la crise et la paupérisation croissante de la population diminue forcément la part du budget qu'on peut consacrer à la consommation d'oeuvre d'art, et que sans doute la meilleure manière d'exprimer notre solidarité en tant qu'artiste, avec les pauvres (dont nous faisons souvent partie après tout), c'est de laisser nos oeuvres circuler le plus aisément possible, sans en gréver le flux par des barrages financiers. Nous croyons que le moment serait propice pour les artistes d'abandonner leur prétention à disposer d'un statut spécial, de rémunérations spéciales, d'aides sociales spéciales. Cette vision va évidemment à contre-courant du modèle dominant aujourd'hui dans la société française tout au moins, de l'artiste-entreprise (comme l'avait prophétisé le sociologue P-M. Menger), non seulement compatible avec le capitalisme traditionnel, mais qui d'une certaine manière fournit le modèle du citoyen entrepreneur-et-consommateur du néo-capitalisme.
Il s’agit donc aussi de délimiter notre territoire (notre manière de vivre avec les licences libres), sans pour autant s'ériger comme donneurs de leçons : à dire vrai, je crois même que cette manière de voir, l'accent porté ici sur le problème de la commercialisation et du marketing, n'est pas très fidèle à l'esprit originel des fondateurs de nos licences, et certainement pas vouée à un grand succès. Mais il est sans doute symptomatique en ces temps troublés que certains utilisateurs historiques des LLD ressentent actuellement le besoin de faire des bilans des années passées, rappeler des principes fondateurs, redonner les logiques de leur démarche, voire, de créer de nouvelles organisations. La confusion croissante actuellement, engendrée par la popularité nouvelle des LLD, peut expliquer ce regain de réflexions fondamentales. Dans un monde qui ne croit qu’en l’action, qui érige en justification le passage à l’acte, ce moment d’arrêt que constitue la pensée ne manque pas d’être stigmatisé comme perte de temps et dilletantisme.
Le problème de l’action politique, c’est que si elle veut prétendre à une certaine efficacité dans le réel, il lui faut réduire autant qu’il est possible sa fenêtre de tir, s’insérer dans les rouages les plus infimes de la réalité. Sinon, elle court le risque, non seulement de l’inefficacité, mais aussi d’être taxée d’idéalisme ou d’utopisme. Il semble préférable de faire avec la réalité telle qu’elle est, avec ce qui existe de fait, et de se coltiner les us et coutumes de l’industrie du disque, ou de telle ou telle société de droit d’auteur, la redevance sur la copie privée, tel alinea dissimulé entre deux articles du CPI, plutôt que de prétendre réformer d’un coup d’un seul le monde la culture. Le prix à payer risque fort d’être condamné au bout du compte à ne regarder les choses que par ce petit bout de la lorgnettte. On dira : les licences libres, ha oui, « ce mouvement qui lutte pour récupérer une part de la redevance sur la copie privée », ou : « ce syndicat qui défend les intérêts des artistes en voie de professionalisation » ou « cette association qui tente de faire modifier l'article 122.4 du Code de la Propriété Littéraire et artistique ».
J'ai participé à ce genre d'entreprise autrefois, j'ai milité pour ce genre de choses. Aujourd'hui je dois avouer que ces perspectives me plongent dans un ennui accablé. Mais je conçois et quelque part me réjouit que d'autres y consacrent d'une part de leur énergie. Il me semble toutefois que la petite voix qui répugne au commerce de l'art, bien qu'elle fut presqu'inaudible de nos jours, et forcément suspecte d'idéalisme, de romantisme, etc. etc., bien qu'elle apparaisse incompréhensible dans la logique de l'agent intéressé sur laquelle s'appuie certains économistes pour analyser les comportements des gens, hé bien il me semble que cette petite voix, il est souhaitable que quelques uns la fassent entendre, ne serait-ce que pour, d'un point de vue purement musical, qu'il y ait aussi des contrepoints dans la symphocacophonie ambiante.
Réponses
bon c'est pas un texte intelligible en dehors de ce forum je le crains
c'est en quelque sorte une mise au point vis-à-vis de moi-même après le thread sur le syndicat solo et les boutons que ça me fait
je pense pas que ce manifeste soit voué à recueillir beaucoup d'adhésion (à part peut-être deux trois personnes sur ce forum dont je devine déjà les noms , et d'ailleurs, il s'en fiche (le manifeste)
mais je serais curieux de savoir ce que certains d'entre vous en pensent
Même si je ne suis pas totalement d'accord avec certains points, il se trouve que le fait de respecter, d'encourager et de considérer sur un pied d'égalité les artistes ne souhaitant pas "vivre de leur passion", "se professionnaliser" et autres termes similaires, et les autres, qu'ils utilisent les licences ouvertes pour leur "promo" ou qu'ils restent convaincus que l'on peut créer une valeur économique autour de leurs créations sans pour autant sacrifier au système industriel, devrait être naturel compte tenu de la diversité d'interprétation que l'on peut faire dans l'utilisation d'un outil comme les LLD.
Oui, il existe nombre de créateurs qui ne considèrent pas leur art comme un produit marchand.
Non, ils ne sont pas illuminés ou abrutis.
Non, la valeur économique n'a jamais été une mesure étalon de la valeur artistique, la soupe industrielle est souvent là pour nous le rappeler.
Maintenant, la perception de cette approche n'est effectivement pas forcément assimilable d'un premier abord compte tenu de la réalité de notre système économique actuel dominant (bien qu'il ait un petit peu de plomb dans l'aile ces temps-ci).
Et cette approche ne peut qu'être farouchement combattue par les tenant de l'assimilation des "contenus" culturel par la masse critique, du mélange copyright/sacem/libre pour mieux confondre les utilisateurs et parvenir à un modèle médiocre que j'appelle le "junk-internet" , la poubelle 2.0, qui consiste à proposer du "gratuit" contre de la pub, de la visibilité contre des "clics" payants, ultime sursaut dérisoire du "faire du pognon sur internet avec le web.zéro pour les nuls" et c'est bien la tendance dominante actuellement.
Mais bon, vouloir que l'internet soit un système de diffusion désintéressé des cultures et du savoir tout en permettant une cohabitation par ailleurs avec des initiatives économiques est un combat du passé, une utopie qui a fait long feu.
Bonne zike à tous
d'où par exemple la "force" ou "rigueur" ou justesse de la LAL...
: waow, ça c'est génial, aha ha
sans doute oui
(dois-je entendre ici une des raisons du ton désabusé qui teinte (à mes yeux, mais je me trompe peut-être) la plupart de tes messages ici ?)
reste à se donner à soi-même ses propres règles (auto-nomos
bituur relève le lapsus lingae suivant : ha ben oui !!
c'eût été dommage de le passer sous silence (genre de commentaire dont raffole la comtesse du canard enchaîné
une remarque toutefois suite à ta remarque concernant la justesse de la LAL
il me semble que dans la LAL c'est l'indifférence vis-à-vis du commerce qui prévaut, alors que ce que je raconte c'est plutôt une aversion (en ce qui concerne mes machins en tous cas).. sauf que, le système extrêmement contraignant de l'héritage des caractères de la licence dans la LAL aboutit finalement à donner à tout commerce d'une oeuvre sous LAL un caractère subversif : commercialisez si ça vous chante, mais pour ce faire vous devrez aussi diffuser la LAL et sa philosophie.. ce qui est assez ingénieux
l'idée de viralité.. on n'a pas fait mieux sur internet, et de l'héritage à la viralité, j'aime assez les liens
toutefois
la clause NC à laquelle il m'arrive d'être attaché pourrait tout à fait être interprété comme une réserve de principe envers tout usage commercial (plutôt qu'un moyen d'assurer certains contrats plus juteux que d'autres).
de toutes façons, maintenant je travaille sous GNOUART ou YELLOW OPEN LICENCE donc
Grâce aux licences ouvertes et libres, une oeuvre peut être "habitée" par la pensée de son auteur et donc purgée de toute forme de désir de notoriété dans le but d'accéder aux fastes de ce que peut offrir la société consumériste à certains "privilégiés" : plus de produits hightech, de voyages, de mets chère, de faveurs sexuelles, de produits stupéfiants, etc...
Effectivement, avec quelques années de recul, mon sentiment est que l'on est en train de vivre un formidable gâchis.
Je me souviens, ce devait être en 1993 ou 1994, je sais plus, avec mon modem 14400 bauds, a discutailler sur des listes, le début des forums, mailinglists (c'etait nouveau pour moi en tout cas à cette époque, et plein de promesses mais ça ramait quand même grave).
Enfin, un vieux con cause, mais en fait il y avait un truc qui commençait à se passer, du partage, des échanges et le commerce, c'était loin, mais loin de tout ça.
Avec les licences ouvertes (que j'ai découvert sur le tard en 2004), j'ai naïvement pensé, je l'avoue, que l'on pourrait retrouver un peu de cet esprit, et effectivement cela a duré un temps, le temps que certains s'en emparent pour les détourner alléchés par le "y a un truc à faire avec ça".
Maintenant, l'accélération de la prise en main purement mercantile du net l'a transformé très rapidement en grande galerie marchande, et les licences ouvertes ne peuvent que soit se fondre dans la masse et servir de "faire valoir" éthique pour la grande majorité, soit se cantonner à quelques ilots encore un peu "originels" dans la promotion de certaines idées que ces outils peuvent permettre de véhiculer comme ici par exemple.
Je reste tout de même convaincu, et c'est encore un moteur pour moi, que défendre l'accès aux cultures alternatives libres ou non (déjà on sent la dissidence poindre avec mon idée originelle sur les LLD) doit rester une priorité.
Les porter vers le plus grand nombre, sortir du net, contourner la galerie marchande et se casser par la porte de derrière pour mieux encercler cette forteresse devenue froide et lugubre pour la reconquérir par l'extérieur.
Faut continuer à informer, à expliquer, à sensibiliser, mais directement au contact des publics et moins par l'intermédiaire d'internet.
Et des publics les plus jeunes pour qu'enfin, ils fassent plus tard du net autre chose que ce que nous connaissons aujourd'hui.
Je suis convaincu que les bornes automazic sont un bon moyen pour enclencher les neurones des gens qui découvre l'univers des licences ouvertes et leur faire se poser des question, mais il en existe sans doute bien d'autres à inventer.
Parce que ce l'internet, ça reste quand même un formidable miroir de ce qu'est notre société (certains peigne-cul sondeurs ou maketeurs appelent ça "laboratoire"), même si certains aspects sont un peu grossis au travers de son prisme, notamment le culte de l'anonymat des uns, la paranoïa sécuritaire des autres, et les comportements individualistes, je trouve que ça reste assé fidèle et pour ce qui nous concerne, les pratiques des créateurs ou des publics, les différents rapports à l'art que chacun développe, se retrouvent aussi dans ce miroir mais puisent quand même leur origine dans le réel et il ne faudrait pas l'oublier.
Ce que je veux dire par là, c'est que de mon point de vue, la meilleure façon de promouvoir les différentes utilisations que l'on peut faire des LLD c'est bien de les confronter aux "néophites", de provoquer un interêt sur ces outils et les pratiques par une approche ludique et en aucun cas basée sur les enjeux commerciaux, même si c'est pas interdit de promouvoir aussi les aspects économiques possibles, mais ils me semblent tout de même périphériques compte tenu des enjeux culturels auxquels nous sommes confrontés.
Un autre paradoxe assé parlant, c'est que l'arpanet a été donné par des militaires à une communauté scientifique pour en faire l'internet, et qu'avec les DRM, les "marqueurs" sur les fichiers numériques, les échanges cryptés, la surveillance des flux IP, la "riposte graduée" , on est en train de le rendre aux militaires quelque part..
Et effectivement, l'esprit des créateurs des CC, l'évolution de ces licences???
Désolé pour la pseudo philo de comptoir, je --->
Ce serait comme dire qu'une ville est une galerie marchande parce qu'il y a beaucoup de panneaux publicitaires et de vitrines de magasins. D'abord on devrait parler de web et non d'internet qui est le support du web. Le net est un ensemble de réseaux, pas un espace global. Nous nous " déplaçons" tous dans un ou plusieurs de ces réseaux. Nous créons des réseaux nous-mêmes.
Les licences ouvertes et libres sont un réseau qui en comporte un grand nombre en son sein. Parmi ces réseaux nous avons les marketeur 2.0 qui pensent avoir trouver un filon digne de la bulle internet de la fin des années 90. Ils y a les artistes, les partageurs via les réseaux P2P, une autre couche du net, ceux qui utilisent les licences pour avoir accès à une forme de notoriété pour être remarqué via le nombre de téléchargements, il y a ceux qui ne savent pas, ceux qui croient savoir, il y a Dogmazic et son forum, etc...
Certes, on peut déplorer que beaucoup de sites marchands soient mis en avant dans Google, mais il y a beaucoup plus de sites sans pub, de blogs de toutes nature tenus par des gens dont le seul but est de communiquer, de donner leur avis, d'analyser, de recouper l'information, de compiler, etc...
De même qu'il y a des artistes de toutes natures dont le seul but est la publication de leurs oeuvres et la dissémination via l' outil informatique bien plus intéressant que les possibilités dans le monde réel parce que moins élitiste.
Dans la réalité, les potes, les affinités et les compromis sont la base pour avoir accès à un lieu ou un évènement. Sur le web, ce n'est pas le cas. Le seul impondérable est un forfait mensuel. Et même là, on peut passer par des strutures de type ECM ou les Hotspots. On peut déposer ses oeuvres sur son propre site sans contrainte, sans que quelqu'un vienne faire entrer le paramètre de la rentabilité dans l'équation. C'est ça surtout le web, permettre à des gens sans contacts d'avoir une vitrine sur le monde. Et c'est aussi ça que l'industrie du divertissement à du mal à appréhender : on ne peut pas faire de l'argent avec quelque chose que tout le monde possède et auquel tout le monde a accés. D'où cette idée stupide de restreindre l'accès.
Maintenant, je pense aussi qu'il y a des actions à mener dan la réalité mais pas uniquement pour les licences ouvertes et libre mais pour l'art en général. Il y a une méconnaissance du grand public des lois, de la signification de certains mots, de comment fonctionne l'industrie du divertissement, etc...
Les licences libres ne sont pas l'avenir de l'art, l'avenir de l'art serait le partage sans avoir besoin de licences.
Plutôt que d'informer les gens uniquement sur l'art "libre", il faut les informer sur l'ensemble du problème pour qu'ils décident en toute conscience de ce qu'il veulent. Je soutiens Automazic, mais je pense qu'une borne seule ne permettra pas aux gens de se poser les bonnes questions. Il est nécessaire qu'il y ait un accompagnement pédagogique car une borne n'est qu'un outil et il peut être mal utilisé. Il est nécessaire d'aller parler aux gens en vrai.
c'est-à-dire comment on entend(ait) ces histoires de licences libres autrefois, et ce qu'il en est maintenant
je suis loin d'avoir l'ancienneté de Christophe sur le net (putain 93/94, ça m'impressionne quand même ! devait pas y avoir foule sur le réseau en cte temps là), mais on a tous à un moment investi imaginairement sur ce web, la cité dont tu causes koko
et c'est intéressant de voir comment on se débrouille aujourd'hui intellectuellement et pratiquement avec ce que c'est devenu
(évidemment y'a bien des djeunes qui vont nous cracher à la gueule, mais bon..)
Concernant l'art, pour être moi-même en école d'art je peux dire que aujourd'hui, dans le monde qui est le notre. Si un type fait quoi que se soit en ayant une vague intention artistique mais qu'il néglige sa position aux sujet du libre, il est juste inintéressant. On peut être pour ou contre mais être ignorant à l'heure du web 2.0, c'est juste impardonnable.
Ce qui fait que j'engueule souvent les gens qui pensent pouvoir faire l'économie de se poser ce genre de questions.
(bien sur je parle de gens qui surf régulièrement, si on est peintre et que notre seul rapport à la technologie est un poste de radio ou de télévision la question ne se pose pas ou en tout cas moins directement).
et je parlais juste du milieu de l'art.
et pour ça je me joins à vous pour dire qu'il faut en discuter avec les gens, il y a pas d'autres solution, en tout cas pas de solutions "automatiser".
...
le CPI donne les pleins pouvoirs aux auteurs vis à vis de leurs oeuvres
les LO definissent ce que l'auteur autorise.
c'est fou comme un truc tout con comme ça (façon de parler, hein) peut engendrer comme approches différentes... En ce qui concerne le web, une diffusion en LO, de base, pourrait donc simplement être une conséquence de la volonté de l'auteur à être cohérent dans sa démarche: s'il met à dispo ses morceaux sur le vèb, il faut aussi que ces morceaux soient légalement accesibles.
A partir de là, bien sûr, y'a matière à broder.
Et allez-y m'sieur dame, la foire aux scénarios :roll: est ouverte.
c'est le filon juteux du moment
c'est le tremplin inespéré vers la vrai gloire
c'est l'outil politique par excellence qui permet de lutter contre le système en place
c'est la philosophie de base qui supporte les principes d'une vie honete et ethique
...
Non, vraiment, allez-y
y'a encore la place
c'est l'image de marque réhausée des salles d'attente
la justifcation de l'existance des clefs usb
la main de DIEU sur terre
le souffle nouveau
le future à porté de main
Allez-y: chacun y trouvera une place pour son idée géniale.
Bon
Ceci étant dit, je précice tout de même. Chacune de ces idée peut effectivement être géniale.
mais dana remarque : et du coup, le refus de la commercialisation d'une oeuvre, c'est presque une charte en soi. un truc qui dit: ce morceau, là, y'a un scenario dedans... et c'est à vous de le découvrir
edit: ... ou, quoi qu'il en soit, de l'interpréter à votre façon. un truc du genre: quoi qu'il en soit, y'a un scénario, ensuite, on en force une explication ou on laisse le soin aux autres d'y voir la leur.
bon, je suis pas sûr d'avoir capté l'idée de dana, là. c'est du moins ce que ça m'inspire...
Je suis nouveau sur le site, et la conversation qui s'engage m'a donné envie de répondre.
Dana, je comprend totalement ta position, je pense que je partage exactement la même. C'est intéressant de voir que le concept du libre a été crée à la base, on s'en doute, avec des visées plus humanitaires que mercantilistes. Mais au fur et à mesure que le mouvement s'agrandit, toutes les divergences possibles apparaissent, et ce qui est intéressant, c'est que l'idée simple de la mise à disposition libre d'oeuvres culturelle permettent toutes ces positions, de la plus mercantiliste ( utiliser le libre comme vitrine pour vendre plus...) à la plus désintérréssée ( tout donner, gratos ).
Tu fais bien de rappeler quelles sont les valeurs auxquels tu crois, mais je pense que l'éclatement de l'idée de base en plusieurs courants est une étape nécessaire, et que même si l'on peut regretter que certain utilise l'idée pour de mauvais buts, c'est la vocation d'une grande idée que d'inspirer plein d'attitudes différentes.
Le temps est peut-être venu de réfléchir à l'avenir du libre ?
( bon ok vous le faites tous les jours, mais pour la rhétorique c'était sympa...)
Tiens je viens de lire un article qui interroge sur le libre et l'intérêt qu'il peut susciter en ces temps de crise à venir ( ceux qui disent que la crise est déja là ont encore quelque chose à nous vendre )
Ca se passe sur Framasoft, ça s'appelle : Le logiciel libre profitera-t-il de la crise ? et l'introduction est : Le logiciel libre : on y vient pour le prix, on y reste pour la qualité.
Est-ce que c'est transposable pour l'art libre ?
http://www.framablog.org/index.php/post/2008/12/19/crise-et-logiciel-libre
+ 1
j'étais en train de me demander où j'allais glisser ce même lien avec cette même question ...
J'ai hésiter à ouvrir un fil rien que pour ça mais j'ai eu un peu peur qu'on se méprenne sur mes intentions. Et puis je trouve que ça rentre dans le cadre de ce fil. Je pense que des gens vont se dire que le libre peut être un débouché dans un monde où les gens n'ont plus les moyens d'avoir accès aux produits culturels en "dur".
C'est cynique de raisonner en terme de marché quand la misère frappe à la porte du plus grand nombre mais il est pertinent de se poser la question.
Il est clair que quand on a du mal à boucler ses fins de mois, on ne pense pas s'offrir le dernier disque en plastique de la dernière starlette lancée par Univermoche.
Donc : est-ce que l'art libre on y vient pour le prix et on y reste pour la qualité ?
Aussi J'ai vu hier sur freenews une rediffusion de la retransmission des RMLL de mont-de-marsan ; Les gens autour de table organisée par DIVERGENCE FM pronostiquaient des débouchés pour répondre aux appels d'offre des grande institions pour les équiper de logiciels libres et d'assurer les services qui vont autour ; Le mécène des RMLL est une mutuelle de 100 000 adhérents qui se lance d'ailleur dans la création d'une société à cet effet.
Cette communauté du logiciel libre, plus marquée avec le Sens Gnu GPL montre bien l'équilibre possible entre la notion de partage et d'accès mais aussi la possibilité pour ceux qui le souhaitent de s'entreprendre. L'April, est là, en parralèle pour réaliser du lobbying et de la pédagogie...et peut etre influer pour la conservation d'une certaine éthique dans ces entreprises. Je n'en connais aps assez sur l'April pour etre dans l'affirmative mais je considère que le logiciel a tout simplment 10 ans d'avance sur la culture.
Après avoir longuement discuté avec Dana (et ce fut un réel plaisir) je crois qu'effectivement nous devons proposer aux artistes la constitution d'une structure de défense, de représentation et d'accompagnement suivant une certaine idée du partage et d'accès aux oeuvres ; mettre des restriction quant a ce qui pourrait etre vu comme un miroir aux alouettes en pension complete.
Mais que nous pouvons aussi sereinement et murement réfléchir a des solutions qui permettent a des artistes qui s'accomplissent a plein temps dans leur art les moyens de rester sous licence libre.
Car tout montre que c'est possible ; seuls quelques outils et une implication, toujours vraies, des artistes dans la gestion de leur oeuvres, une l'amélioration continue du système nous permettra d'y faire face.
Je suis donc plus que persuadé qu'il faille avancer sur un outil mais que bien évemment le manifeste danéen pourrait etre tout ou partie un canevas de déonthologie.
didier
bon
bien
dont acte
Libre à eux. Déception parmi ceux qui les connaissaient ? Peut-être.
Je ne porte pas de jugements sur les artistes qui signent là-bas. Seulement si ils ont tenu un discours militant en faveur des licences libres et ouvertes et envers ceux qui applaudissent cette "reconversion" comme sur les forums de JA MENDO.
Faire la comparaison entre logiciel libre et art libre n'est pas, à mon sens, pertinent. D'un côté un outil dont il est indispensable de garder le contrôle pour rester libre dans une société qui devient massivement informationnelle. De l'autre une partie de la culture qu'il faut libérer et gardée libre, et des créateurs qui créent sous licences libres et ouvertes dont l'objectif premier n'est pas la professionnalisation.
Avez-vous envie de parler Syndicat sur ce fil ?
Je demande ça, parce que sur l'autre fil, en parler c'est forcément dans le sens constructif, c'est-à-dire, partir du principe que ça va se faire et apporter sa pierre à l'édifice.
...
pour ma part j'ai joins le temps d'un post ou deux la discussion au manifeste.
Je ne sais rien pour trummel mais pour fred oscar il s'en voit désolé ; son projet de disque coute 17 000€ et les sociétés de subvention (je n'en connais pas les noms) l'oblige a adhérer sans quoi....pas de bras pas de chocolat.
Personne n'a ici porté de jugement.
Leur jeter des cailloux serait une double peine mais je comprends là une douce blague de notre cher étienne; moi j'espère plutot qu'ils aient les raisons bientot de revenir a leurs premiers amours.
Pour la professionnlaisation et ce que cela induit continuons ailleurs que sur ce post.
Mais on voit là toujours la dualité d'associer une éthique et ce qui peut être aussi une activité à plein temps ne suffirait elle même qu'à nourrir sa famille.
Alors peut on discuter de l'un sans l'autre (toute raison gardée)? peut on réfléchir l'un sans l'autre? Peut être.
didier
bon
ça me fera de la peine un moment quand il s'agit d'artistes que j'ai essayé de convaincre (ce qui n'est pas le cas d'odran, c'est pas moi qui m'y suis collé, il est arrivé sur le label après que j'ai quitté)
c'est une des raisons pour lesquelles je milite pour un modèle de "vie artistique" tout à fait déconnecté de ces "raisons" qui sont censés "obliger" les artistes à adhérer à la sacem..
une vie artistique est possible en dehors de ces circuits balisés
s'il y en que ça intéresse (et il s'en trouvera toujours un petit nombre que ça intéressera) ben ça vaut le coup de défendre ce modèle au moins pour ceux là
après.. que ça fasse pas bander les foules qu'importe