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éléments pour une histoire des licences libres

novembre -1 modifié dans A propos des licences libres
après une causerie à table avec mon amie Delphine Dora (dont vous trouverez la musique sur dogma :) (on causait à partir de cette énigme que constitue le thread de xx pages suscité par mano solo)
j'ai ajouté une note au texte que j'ai publié en vue de critiquer ou de prévenir les abus d'une éventuelle "licence globale" (voir sur le blog de dogma)
note numéro 10 donc :
"Un sociologue attaché à une méthode qualitative aurait sans doute des informations intéressantes à tirer de la manière dont les mouvements inspirés des premières licences libres ont évolué ces dix dernières années. À la fin des années 90, les initiatives liées aux licences libres reposaient sur des discours à teneur fortement idéologique, et explicitement dirigés contre le système de la musique commercial. Dix années plus tard, on constate que les réalisations concrètes (labels, plate-forme de diffusion, associations en tous genre, et bien sûr, des milliers de projets artistiques) qui utilisent ces licences se sont totalement émancipées intellectuellement des catégories et modes de pensée du système ancien. C’est par les pratiques et les réalisations qu’au bout du compte le mouvement s’est libéré de ses crispations anti-culturelles pour constituer une véritable alternative. Internet a favorisé, en tant qu’outil, cette émancipation, parce que le champ du web était laissé quasiment libre par les industries culturelles. Le risque aujourd’hui, pour les alternatives, seraient que les industries et les businessmen parviennent à récupérer le contrôle non seulement réel mais idéologique de cet outil. La loi Hadopi constitue un exemple flagrant de ce type de tentative. Effectivement, il leur faut la loi et la puissance publique pour parvenir à leurs fins. C’est pourquoi je crois tout à fait vital que le législateur futur daigne enfin se pencher sur les alternatives sans sombrer dans l’erreur de ne les considérer que comme des positions contre-culturelles. Il s’agit bien de constater le pluralisme des pratiques, des idées et des valeurs, plutôt que d’en revenir à des oppositions idéologiques totalement dépassées aujourd’hui. "*

je crois qu'il y a là quelque chose d'intéressant sur notre propre histoire
comment nous sommes passés d'une attitude contre-culturelle (truc qu'on nous renvoie d'aillleurs à la gueule : nous ne serions qu'une bande d'anarchistes aigris)
à une attitude réellement créatrice d'alternatives
et ce, avant tout par la pratique, comme si nos pratiques avaient toujours été "en avance" sur nos positions intellectuelles, et qu'aujourd'hui nous étions arrivés, comme l'a dit l'un d'entre nous sur le fameux thread mano (ou bien est-ce que c'était dans un message privé ?) une certaine "maturité"
de fait, le business, on n'en parlait quasiment plus sur le forum, je veux dire que jusqu'à l'arrivée de mano, c'était devenu un sujet pour nostalgiques de l'ancienne époque (genre de sujet qui avait cours autrefois, et j'ai largement contribué à l'époque : "ha le système du disque est injuste, gnaganagan)
l'a fallu qu'un dinosaure vienne se pointer ici pour qu'on en recause :)
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Réponses

  • Je m'attendais à un cours magistral en 4 tomes, en cliquant sur le bouzin..
    Bah c'est raté mais c'est très intéressant pour qui est arrivé un peu sur le tard dans le monde merveilleux du libre...

    C'est marrant, cette histoire de licence globale, j'y étais attaché quand je surfais sur des sites de P2P...

    je dirais à présent : licence globale = approbation des modes de production préhistoriques de contenus 'industriels' ...

    (Comme quoi on évolue en lisant des contre-avis et en y réfléchissant...)
    C'est comme si les clients de biocoop devaient verser une redevance à Auchan pour concurrence déloyale... (je plaisante)


    Pour qui navigue sur votre plateforme : non vous n'avez rien d'anarchistes anti-culturels...
    Juste un point de vue évolué et en avance sur son temps...
    Malheureusement ou heureusement bien ancré idéologiquement.
  • dana, ce que tu dis dépend de ce que tu appelles business :
    l'initiative pragmazic et autres thread auxquels j'ai participé parle souvent d'économie de la musique, et il faut surement mettre ce terme dans business.
  • Pour ma part j'aurais plutôt tendance à considérer le peu d'histoire sur les licences libres appliquées à la musique que je connaisse d'assé près (2004-2009) d'une manière très comparable à celle de feu les radio libres ou dans une moindre mesure le mouvement alternatif des années 80.

    Je verrai grosso modo la progression chronologique comme suit:
    (en même temps c'est pas exactement fidèle, il me faudrait un peu plus de temps pour bien ordonner et dater précisément).

    Instant 0:
    1- Underground/Experimental/art contemporain (vnatrc) -->
    2- occupation du terrain (web)/ démocratisation faible mais progressive (musique-libre.org)-->
    3- éclosion d'un champ culturel spécifique et alternatif à l'industrie (debut de dogmazic) / début des plateformes kikoulol (jam et les autres) -->
    4- début de défrichage économique (pragmazic ou d'autres) / debut du rouleau compreseur industriel (Dadvsi) --->
    5- Récupération de l'idéologie par des pseudos "politiques" noyautant le mouvement / "Marketeurs décomplexés" (jam pro et toujours les autres) et en parallèle rouleau compresseur industriel a plein régime (Hadopi) ect...-->

    /// Vous êtes ici....////

    6- Assimilation du libre au système industriel ( le libre en tant que promotion pure - consolidation d'une sous-culture libre-gratuite faire valoir de la vraie culture pro industrielle)-->
    7- Isolation et radicalisation des derniers réfractaires extrêmistes (fin de dogmazic) -->
    8- fin du mouvement, dissolution totale dans la masse.

    - Putain, c'etait pas mal le libre quand même, à l'époque, tu te souviens quand on pouvais télécharger des musiques sur le net sans aller en taule?
    - Arrête, tu sais très bien que c'est encore une légende urbaine à la con, il est fou lui, charger de la musique sur le net..ça va pas bien toi.

    Donc, en avance, je sais pas, je crois plutot que les autres étaient en retard, mais en voie de disparition, sans doute.

    Bonne zike et profitez bien du peu de temps qu'il reste.
  • héhé
    oui dans mes moments les plus euphoriques j'ai tendance à voir les choses comme ça aussi christophe e

    [j'ai pas bien compris ton message _sam.. ]

    dans ma note et le texte sur la licence globale j'essayais surtout d'inviter le légilsteur (présent futur à à venir éventuellement) à se calmer à prendre le temps d'observer et adopter un modèle de représentation pluraliste
    bon
    tout ça est très irénique j'en suis conscient.. mais ça coûte rien de le dire
    par exemple, vu comment les choses tournent, on risque d'assister au phénomène suivant lors des prochaines discussions post-hadopi :
    le "libre" aura sa part dans les débats à n'en pas douter mais :
    même le politiquer le plus ouvert et le plus honnête intellectuellement risque d'assimiler sans vergogne la totalité des pratiques sous licence libre (c'est-à-dire assimiler jamendo et dogmazic par exemple) parce que la distinction serait trop complexe et trop fine, et qu'on ne peut pas concevoir une loi qui tiendrait compte d'une telle distinction
    on en arrivera efectivement immanquablement au point que tu as numéroté "6"
    6- Assimilation du libre au système industriel ( le libre en tant que promotion pure - consolidation d'une sous-culture libre-gratuite faire valoir de la vraie culture pro industrielle)-->
    c'est-à-dire le libre comme outil marketing transitoire etc
    là où nous allons à toute vitesse d'un pas assuré

    quid de l'avenir de dogmazic ?
    bah
    ça pourra rester un groupe de "never has been " (concept dont je réclame les droits au passage - que j'ai lancé lors de la fameuse discussion si on peut, dire avec le dénommé manosolo, ajoutant que s'il était un has been, nous n'avions même pas nous le mérite d'avoir jamais été d'où "never has been" :) je reviens à mes moutons.. un groupe de has been extrémiste et inoffensifs

    c'est bien possible sauf que
    il se pourrait aussi sait-on jamais que :
    christophe e décroche le contrat pour faire la synchro comme on dit de nos jours de l'émission "des chiffres et des lettres" sur france 3 (ou 2 je sais plus)
    que Rico devienne le bassiste de mano solo et du coup^fasse fortune en profitant du come back du dit mano
    et que dana hilliot finisse par prendre sa carte à l'UMP et soit élu aux éléctions régionales sur la liste de Birce Hortefeux
    qui sait hein
    on va bien finir par devenir de vieux schnock :)
    (regardez ce que sont devenus les "alternatifs" des années 80 :)
  • pour dana : je disais que ce n'est pas parce que manosolo était venu ici qu'on avait parlé de business. j'ai plutôt l'impression qu'on a souvent abordé le sujet (et moi comme ardent défenseur de la clause NC qui en offense beaucoup ici)

    pour dana et christophe e : autant je ne suis pas "kikoulol l'avenir est radieux et l'homme est bon", autant c'est dommage de vous voir presque résigné sur :
    - une vraie compréhension de licence libre par le public (grand et petit)
    - son obligatoire absorption par le marketing,
    - les politiques simplificatrices
    - les industries culturelles type 'poulet loué'.
  • Hé bien Sam mon ami, ardent défenseur de la clause ( Non Connu qui n'offusque personne ), j'aimerais connaître ta vision des choses, pour disons, les deux prochaines années. Qu'advientra-t-il des licences creatives commons ? Bon je sais, c'est un peu stérile comme question, il y aura peut-être des ruptures technologiques dans les 5 prochaines années qui ne peuvent pas être prévues, mais comme tu fais remarquer que voir tout en noir est dommage, c'est forcément que tu vois les chose autrement. Donc rééquilibre la balance par des arguments, disons plus gris :)
  • nitrom, l'avenir, il dépend aussi de ce que nous en faisons (bien sûr, chacun à notre petite échelle). c'est pour ça que je voulais être un peu plus optimiste (ce qui n'est pourtant pas un de mes traits de caractère)
    et donc pour les 2 ans qui viennent, concernant les licences libres, je vais continuer à promouvoir une idée de culture populaire qui remet la question artistique et esthétique au centre, et éloigne le marketing et la diffusion à tout prix.
    et pour les 2 ans, j'espère (allez on se défoule sur moi) que cette fameuse clause NC me permettra de toucher des droits sur les diffusion commerciales.
  • Dana a écrit :
    C’est pourquoi je crois tout à fait vital que le législateur futur daigne enfin se pencher sur les alternatives sans sombrer dans l’erreur de ne les considérer que comme des positions contre-culturelles. Il s’agit bien de constater le pluralisme des pratiques, des idées et des valeurs, plutôt que d’en revenir à des oppositions idéologiques totalement dépassées aujourd’hui.
    Il faudrait que nous devenions une force politique, même une petite force politique. Nous en avons les moyens intellectuels, nous sommes déja une force de proposition. Mais je nous vois plus comme des résistants que comme des politiciens. La politique rejoint le marketing, ça implique de travailler une image, de mentir, de simplifier beaucoup pour être compris du plus grand nombre, donc au final de perdre le sens de la pensée d'origine. C'est pourquoi Dogmazic finira par disparaître mais renaîtra ailleurs, sous une autre forme. Croire qu'on peut gagner face au cynisme affiché, érigé en totem 4X3 c'est ne pas bien comprendre ce qu'est la nature de l'être humain, une espèce bien plus proche du mouton croisé d'une pie que du bonobo. Personnellement, je suis fatigué par ce que je ressens venant du monde du libre. L'idée répandue que les licences ouvertes et libres ne sont que des outils dont on peut faire tout ce qu'on veut dans l'inconscience la plus crasse. L'idée répandue que le salut est dans le placement de produits ou l'oeuvre déguisée en pub. Que le design d'un site est finalement plus important que son contenu. Que sans modèle économique viable, sous-entendu capitaliste, nous ne serions que des anarchistes doublés d'utopistes. Tout ça me débecte, tout ça m'emmerde, me gonfle, me file des gazs, me fait chier grave.
    Dogmazic résiste parce que certains, ici, ne désarment pas. Mais combien de poseurs de morceaux à la chaîne pour combien de gens qui essaient de dégager une pensée claire qui pourrait faire émerger une vrae alternative ?
    Bon sang, les artistes, posez vos machines à sur produire, et prenez le temps d'utiliser votre cerveau pour penser à quoi vos licences servent. Personne ne gagnera la notoriété jetable que l'on vous promet dans les massmedia, personne ne sort du net et fais la carrière de Bowie, alors à quoi bon ?
    Devenir une nouvelle classe sociale ?
    Celle qui fabrique du contenu gratos pour des marchands de lessive ?
  • hmm moi non plus je partage pas le pessimisme ambiant sur le futur des CC, simplement parceque je me fout des CC !!!
    On a le modèle c'est GNU/GPL à partir de là, regalons à perpétuer ce modèle et en inventer des alternatives (pour les ceusse qui veulent une NC, grand bien leur fasse) qui seront toujours compatible avec le CPI et, je pense, le seront encore longtemps. Qu'est-ce on s'en fout de l'avenir de CC ou de la dérive promotionelle qu'elles prennent, puisqu'ils ont livré les modèles de licences, qu'il en existe plein d'autres adaptables.
    Pour l'instant je publie en BySa je suis compatible avec la GPL, personne ne peut retirer ma musique du pot commun, parfait. Si creative commons deviens ouverte cacateux, je passe tout en LAL ou GNU/art ou je ne sais quoi, et pis c'est tout.

    Je veux dire que le pot commun existera, c'est tout ce qui m'importe.

    dF
  • heu
    bon je répondrais pas à tout le monde maintenant
    mais l'objet au départ de ma note, c'était d'essayer de voir ce que les licences libres pourrait faire au champ politique de la musique
    dire : moi je m'en branle je continuerai de faire ma sauce dans mon coin quoiqu'il arrive
    ben c'est renoncer à faire quelque chose au politique (encore que, les petits ruisseaux font parfois les grandes rivières mais bon)
    ce qui ne me gène pas parce que c'est tout à fait comme ça que je vois "mon" avenir dans la musique
    mais telle n'était point la question :)
  • Et si, Dana, la solution était ailleurs.
    Je veux dire, si la crispation sur la défense d'une idée avec les mêmes outils que nos parents n'était plus pertinente. Si finalement la solution était dans le mouvement, le nomadisme.
    L'Internet permet de créer sans fin par le biais de la circulation sans entrave, de la modification constante, le remix, le collage, etc...
    Les idées sur le Net sont pareilles à des oeuvres d'art, elle bougent tout le temps, se recyclent sans fin. Si les idées rencontrent un noeud de résistance à un moment donné, elles font comme l'eau, elles contournent, créent des mares plus loin, générant un nouvel écosystème qui lui-même va finir par devoir migrer vers autre chose. Dogmazic n'est qu'une étape sur la longue route des idées sur la liberté. Comme dans le logiciel libre, certains pourront reprendre les idées qui sont présentes dans ce site pour créer auttre chose qui se réclamera d'une certaine filiation avec le site Jaune/Orange/Noir.
  • ChristopheE écrit:
    [...]

    Instant 0:
    1- Underground/Experimental/art contemporain (vnatrc) -->
    2- occupation du terrain (web)/ démocratisation faible mais progressive (musique-libre.org)-->
    3- éclosion d'un champ culturel spécifique et alternatif à l'industrie (debut de dogmazic) / début des plateformes kikoulol (jam et les autres) -->
    4- début de défrichage économique (pragmazic ou d'autres) / debut du rouleau compreseur industriel (Dadvsi) --->
    5- Récupération de l'idéologie par des pseudos "politiques" noyautant le mouvement / "Marketeurs décomplexés" (jam pro et toujours les autres) et en parallèle rouleau compresseur industriel a plein régime (Hadopi) ect...-->

    /// Vous êtes ici....////

    6- Assimilation du libre au système industriel ( le libre en tant que promotion pure - consolidation d'une sous-culture libre-gratuite faire valoir de la vraie culture pro industrielle)-->
    7- Isolation et radicalisation des derniers réfractaires extrêmistes (fin de dogmazic) -->
    8- fin du mouvement, dissolution totale dans la masse.
    .

    Je ne peux pas être aussi pessimiste car à quoi bon.
    V. Mabillot, prof d'université en com avec logicels libre, fac Lyon II, me disait encore hier soir que ce l'on voit c'est une bulle comparable a celle d'internet.
    Elle exploserait au bout de 5 ans ; Resterons ceux qui sauront aller au delà de cette bulle en se concentrant sur un projet pérenne et alimentée par des valeurs fondamentales et universelles.
    alors nous nous faisons débordé par des fins peu avouables qui justifierait les moyens ; encore une traversée désertique de plus.
    Mais après ne serons nous pas plus fort. Excusez l'optimisme ! :roll:
  • koko
    Et si, Dana, la solution était ailleurs.
    Je veux dire, si la crispation sur la défense d'une idée avec les mêmes outils que nos parents n'était plus pertinente. Si finalement la solution était dans le mouvement, le nomadisme.
    oui oui
    j'aime beaucoup cette idée de nomadisme (et la relation avec les "références parentales" me donne ici quelques idées mais chuuuttt. on n'est pas sur un forum de psy là :)
    mais je me demande un truc
    la solution
    ok
    mais quel est le problème ?
    ou : quelle est la question ?

    tous autant que nous sommes, je crois qu'on a trouvé notre solution, notre arrangement avec la réalité
    les licences libres, du point de vue de mon petit bricolage personnel sont un moyen bien pratique d'arrangement entre mon imaginaire et la réalité
    (et je me garderai de vous expliquer en quoi c'est la solution à mon problème :)

    mais après ?
    comment passe-t-on au niveau politique (du "moi" au "nous") dans la mesure où le politique suppose nécessairement qu'on prenne en compte la pluralité des désirs et qu'on essaie de discerner une problématique disons "générale" qui soit plus que la somme (introuvable et incalculable) des singularités

    donc :
    du point de vue politique (de la polis)
    quel est le problème ?
    autrefois, quand le monde de la musique était disons "saturé" par un modèle unique, des croyances à peu près consensuelles, des pratiques assez communes, des modèles rarement mis en question, c'était plutôt facile de faire dans la contre-culture, l'alternatif (sauf qu'à se vouloir toujours "contre", "opposé à" etc.. on contribuait aussi à légitimer le modèle auquel on s'opposait)
    mais aujourd'hui ?
    c'est plus compliqué de discerner LE problème auquel les licences libres apportent une "solution" (ou auquel le "nomadisme" par exemple ou guy debord par exemple apportent une solution)

    si quelqu'un a une idée je suis intéressé
  • La question est : Que fais-je de ma vie ?
    Je la vis ou pas ? Est-ce que j'attends qu'on me donne ma chance ou est-ce que je fais de ma propre initiative, rectifiant le cap au fur et à mesure ?
    Faisons-nous de la contre-culture ?
    Non. La contre-culture est de la culture qui n'a pas encore émergé, la culture non reconnue. Starwars était de la contre-culture, aujourd'hui c'est la culture dominante, merchandising à la clef. La contre-culture c'est la tentative de tuer le père ( merdouille, je fais de la psy bas niveau :) )

    Nous sommes, pas tous, mais beaucoup, j'en suis sûr, des nomades à différents niveaux. La nomadisme est l'ennemi du pouvoir étatique car il est un problème en terme de contrôle.
    Nous sommes des nomades sociaux. Notre apparence ne revendique plus rien, juste une normalité qui met à l'abri de problèmes aussi variés que le contrôle d'identité au faciés. Nous gardons notre énergie pour plus important que de braver connement les flics qui auront toujours le dernier mot.
    Nous sommes des nomades culturels, nous nous servont des technologies de l'information pour contribuer au pot commun et affiner notre propre pensée. Que nous soyons au boulot, au chômage, au rSa, nous sommes en formation continue perpétuelle conscient que nous n'en saurons jamais assez.
    Nous sommes des nomades immobiles, nous pratiquons le mobilis imobile par le biais d'une technologie qui permet une forme d'omniscience en nous affranchissant de l'espace-temps.
    Nous sommes des nomades des idées, récupérant à droite et à gauche dans le kit des idées de tous les auteurs passés et présents. L'Internet nous permet de raisonner selon les mêmes modalités qui nous permettent de suivre une chaîne d'hyper liens.

    Nous créons une alternative qui tend à se détacher des modèles dominants et à entrevoir, mais c'est dur et c'est probablement normal, que le monde peut tourner autour de ce qui est fondamental pour un être grégaire, la lien social. Ce lien social, le capitalisme et la culture reconnue, nous l'on confisqué pour mieux nous diviser. Le nomadisme c'est la communauté. Un moyen efficace de se défendre contre les attaques de flics ( terme général désignant les tentatives de contrôle, les agents Smith ) mais aussi le devoir d'accueillir l'autre, l'extra-commnautaire, de partager avec lui.

    Un Homme plein est un être qui crée, qui partage, qui contribue, qui apprend et qui transmet.
    Les licences permettent de renouer du lien social et ainsi de renouer avec ce que nous sommes initialement, des êtres humains et non des consommateurs.
    ( ce sera mon dernier mot Jean-Pierre )
  • Il est trop tôt pour écrire une histoire des licences libres et ouvertes car même si une maturité apparaît parmi leurs défenseurs, ces licences n'ont pas encore fait leur preuves.
    L'histoire n'est pas encore à écrire mais à vivre.

    Il est aujourd'hui, nécessaire d'avoir une réflexion sur le pourquoi et les conséquences de nos actes, ça oui.
    Avant d'être des philosophes ou des sociologues de forums ( j'allais dire de comptoir :) ), nous sommes des activistes qui utilisons des outils qui démontrent une transformation de nos consciences en direction d'un mode contributif et participatif. Ce qui en résulte, comme l'utilisation des licences libres et ouvertes, renforce la transformation de nos consciences dans un mouvement sans fin qui s'amplifie constamment. Nous venons d'un monde où la représentation de toute chose se fait via un équivalent en terme de valeur marchande ( nous convertissons tout en son poids en or ). Nous sommes habitués à penser ainsi car nous sommes éduqués et immergés par et dans un monde conçu ainsi. Et pourtant en moins de 15 ans, les dogmes capitalistes les plus, semblait-il, ancrés, ont volés en éclats face à des usages permis par les outils technologiques contributifs et participatifs; l'informatique et les réseaux.

    Ces technologies peuvent être employés à deux fin différentes et opposées :
    Coercition et libération.
    Coercition car elle peuvent nous emphêcher de nous connaître nous-même, libération car elle peuvent permettre l'inverse.

    Sommes-nous en mesure de dire que nous avons trouvé le moyen de nous émanciper de l'ancien monde et de ses modes de fonctionnement ? Non.
    Nous sommes en attente.
    Il est toujours dificile de quitter le giron du nid douillé, de l'espace connu et de faire un pas dans le noir complet. Pour l'instant, les plus hardis d'entre nous essaient d'adapter les principes du capitalisme au monde de l'électron en y introduisant les notions de partage et d'accés pour tous. Mais ça ne donne au mieux qu'une entreprise en déficit. Sauf pour les rockstars ayant su fédérer un fichier de fans conséquents dans l'autre monde. NIN bénéficie de retombées sonnantes et trébuchantes en mettant ses oeuvres sous licence by.nc.sa, uniquement parce que les fans leur ont attribué une valeur auparavant quand l'accession à leur musique était soumise à l'achat d'un cd et qu'aujourdh'ui, ils peuvent y avoir accés gratuitement. ( je simplifie volontairement et je cite NIN parce que c'est un groupe et un exemple trés intéressant; le premier à voir compris l'usage et l'esprit de l'Internet )

    Le grand saut va consister à non pas adapter de vieilles recettes mais à en créer de nouvelles basées sur d'autres formes de réttributions. Ca va demander de la volonté et à devoir en assumer les échecs éventuels.
    Ce n'est qu'à partir de là et en ayant assez de recul pour pouvoir en tirer des leçons que nous pourrons commencer à écrire l'histoire d'un mouvement qui a contribué à changer le monde.

    Bref, le temps de voler hors du nid est venu.
  • Il m'est venu une autre piste de réflexion en écoutant un reportage diffusé sur Arte ce soir.
    Qu'est-ce qui est important pour un artiste ? Vivre de son art un jour ou exprimer son art maintenant ?
    La vie humaine est fragile, courte, incertaine, demain n'existera peut-être jamais. Il est important de donner à voir, à entendre et à ressentir tout de suite plutôt que de spéculer sur une possible notoriété qui permettrait, peut-être, d'entrer dans la lumière.
    Le pot commun ( cf deFred ) est un témoignage de tout ce que des artistes ont produit et diffusé depuis que les licences libres et ouvertes existent. De par la dissémination rapide et massive des licences, les oeuvres sont copiées d'un serveur à un autre, d'un disque dur à autre en permanence. Les licences libres et ouvertes permettent d'écrire l'histoire de l'art par ceux qui font l'art en temps réel, et d'en garder la mémoire de manière potentiellement illimitée.
  • Au delà de la nécessité pour les créateurs (quels qu'ils soient) d'exprimer leur art maintenant, faisant fie de tout le reste, se pose toujours à un moment donné l'intégration à un environnement tout d'abord personnel, puis social du moment que le créateur décide (si il en ressent le besoin) de donner à connaitre ses oeuvres.

    A partir de ce moment là, l'environnement dénature totalement la démarche créatrice, et l'avantage extraordinaire que proposait les licences libres/ouvertes permettant aux oeuvres de s'intégrer très facilement dans n'importe quel environnement voire à le modifier suivant les transformations des usages ou des oeuvres elles-mêmes (surtout dans le numérique), va se perdre dans la récupération rigide d'un système classique qui fige les supports, les usages, oblige et contraint un type déterminé à l'avance, conditionné, de rapport public/oeuvre/artiste pour répondre à des besoins typiquement commerciaux qui n'ont rien à voir avec la création et sa dissémination.
    "Vivre de son art" est un dommage collatéral de la création ,certainement pas une fin en soi, tout du moins quand on considère uniquement les motivations primitives, instinctives menant à l'acte de création.
    Maintenant je comprend tout à fait que c'est mieux de gagner des sous pour certains et que c'est une aspiration respectable et naturelle, mais de toutes façons le faux argument qui consiste à dire que quand on en vit on a plus de temps pour créer n'est pas réellement sérieux, c'est plus une question de confort (bien agréable au demeurant) que de création.

    Pour ce qui est de l'histoire, des LL/LO appliquée à la musique, elles sont à un tournant majeur de leur existence en ce moment, qui va entraîner rapidement leur assimilation au système industriel et les transformer petit à petit en faire valoir de l'industrie , outil promotionnel pour les uns, sous-culture de '"musiciens du dimanche" gratuite permettant de vendre des espaces publicitaires pour les autres.
    C'est en ce sens qu'il me semble au contraire nécessaire et urgent d'en écrire l'histoire récente (2000-2009) avant que les révisionnistes débarquent...

    En tout état de cause, si l'envie m'en prend, j'écrirai "mon" histoire des LO (qui n'est pas forcément partagée par d'autres et qui est forcément subjective, de mauvaise foi et violente), mais j'aurais aimé que Dana, Bituur, Rico, Manu et quelques autres (très peu en fait) qui ont réellement initié/participés activement (et le font encore avec force convictions) à ce mouvement en France en défendant une certaine éthique, se penchent sur un ouvrage collaboratif en LAL par exemple, parce que c'est plus "leur histoire" que la mienne...

    Quelqu'un pourra toujours faire la suite en 2020 avec les survivants, mais ce ne sera que des récit d'anciens combattants, qui n'intéresseront que quelques sociologues farfelus quand le libre sera assimilé complètement.

    Je ne doute pas d'ailleurs qu'en lançant ce genre de propos, quelques opportunistes (tireur de couverture à eux, sport très répandu ici-bas) ne se jettent pas dessus pour le faire avant les autres, histoire, justement de tirer profit exclusif, comme c'est le cas habituellement du travail des autres... (je cause ici des pseudos penseurs du libre et de l'internet des djeunss qui écrivent des trucs, passent dans les médias et ne font que desservir ce mouvement pour leur propre intérêt, la licence globale en est un exemple caractéristique).

    Cela me rappelle d'ailleurs une phrase entendue quelques années auparavant:
    "Chez musique-libre, vous avez des idées, nous on a des moyens, filez-nous vos idées on saura quoi en faire..." et c'est bien ce qui se passe tous les jours malheureusement.

    Par ailleurs quand je vois ou lit sur des forums de sites sensés défendre le logiciel libre des gens qui expliquent à qui veut l'entendre que les plateformes basées sur la publicité mélangeant savamment contenu libre et sacem tout en se présentant comme les seuls vrais acteurs des musiques libres, sont les meilleures, la seule solution pour "populariser" le libre, ça me fait vomir à tous les coups et cela montre au combien l'emballage est plus important que ce qui est à l'intérieur du paquet...
  • faut que tu l'écrives cette histoire christophe (tu as déjà un lecteur ;)).
    ensuite, je redis ce que j'ai dit auparavant : pourquoi n'y aurait-il que des survivants en 2020. y'a possibilité d'être optimiste aussi, non ? toujours pas ?
  • il y aura des survivants car il ne faut pas se leurré d'ici 5 ans les licences pourvuent d'une clause NC seront assimiler par le système marchand, et le Libre ne concernera que les "survivants" des licences gnu/gpl, lal, etc ...

    Ceci dit se dire qu'il y aura des survivants c'est déjà être hyper optimiste je trouve...

    au niveau du politique le truc le plus simple serait de faire un push armé, d'occuper l'ellysé, et de prendre le controle du pays par la force et la terreur.
    Ensuite commencer un travail de formatage des esprits des français ( environs 10 ans) et le tour sera joué...
    Non ! éloignez-vous de moi avec cette camisole !!!!!
    :lol: :lol: :lol: :lol:

    bref comme tu le dit Dana, on a tous notre solution perso (Dieu bénisse les LLD) mais pas de quoi transformer un "moi" en "nous"...
    On pourrait faire du lobbying à la greenpeace, avec la voix citoyenne et tout et tout... (beurk, mais pas idiot)...


    to be continued



    ...
  • J'aime beaucoup ta façon de voir les choses Christophe et moi aussi, j'éprouve une gande déception depuis que je fréquente les forums d'autres sites, notamment ceux qui mettent en avant la défense du logiciel libre et qui défendent parallèlement des sites et des usages contraires au libre en n'argumentant que sur l'emballage et la soi-disant ergonomie. Ta vision de la suite des évènements est réaliste, il me semble. Cette idée de bouquin pour que les pionniers du mouvement en France donnent leur version de l'histoire avant que le couple Zimmer/Kratz modfifie les chose à leur sauce dans VSD me semble urgent. Cela pourrait se faire sous la forme d'entretiens, par exemple.

    De mon côté j'envisage que les choses se passent autrement. Certe, je pense comme toi qu'il y aura assimilation de ceux qui de toute façon n'attendent que ça. Il n'y aura pas de surprise. Mais je pense aussi que les technologies et les usages qui ont fondé les licences changent la donne. Ainsi, comme on crée des forks ( reprise du code source ) de certains logiciels pour monter des projets alternatifs, le mouvement mutera un peu plus loin, peut-être dans une autre couche de l'Internet, abandonnant le Web au marchands pour s'épanouir sur un freenet par exemple ou fonder l'échange de fchiers sur le P2P, où la tentation de la visibilité est beaucoup plus difficile à satisfaire.
    C'est ce qui est intéressant aujourd'hui, c'est que nous pouvons inventer toutes sortes de canaux donc éviter de se "battre" pour se défendre ou s'imposer. Nous pouvons faire ce que nous voulons.

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