Ah, tiens, moi pareil ! Au fait, tu es passé au folk par quel biais ? Juste par curiosité, vu que de mon côté c'est plutôt l'indus puis l'electro qui ont été la suite logique du (post) punk des 80's.
jusqu'à 1983 (15 ans) : j'estime que michel sardou écrit vraiment de bien bonnes chansons
et Francis Cabrel et Balavoine sont mes héros.
84-85 : je trouve que Police et David Bowie c'est vachement cool
en 1986 : suite à un clash familial, mon petit frêre et moi avons la chance de partager un appartement (il a 16 ans, moi 18) : découverte de l'alcool/drugs/punk'n'roll
comme on est les seuls djeuns de notre age à avoir un appart sans parents dedans, ça devient vite un squat pour pas mal de keupons du coin.
(je bosse comme pion pour payer le loyer, le frangin trafficote un peu, mais on paye jamais la bière)
on monte un trio noise-punk-indus marqué notamment par les Virgin Prunes.
1989 : j'entame des recherches sur le néoplatonisme - je cesse d'écouter ces musiques de djeuns - grâce à la femme que j'aime je découvre Didon et Enee de Purcell dans la version des Arts Florissants. Dès lors je vais passer quatre ans à enregistrer tous les programmes de France Musique consacrés à la musique baroque (exclusivement joués sur instruments d'époque)
1992 : brève période où je m'efforce de jouir de la musique contemporaine : boulez, stockhausen, dutilleux..
1992 : à l'occasion encore d'une émission sur france culture j'entends un chant étrange : les chants diphoniques des mongols de la région de tuva. Je me passionne pour les musiques traditionnelles of the world - je découvre notamment les traditions d'Asie Centrale et du moyen orient.
1995 : mon pote david me file une K7 de l'album de Morrissey Vauxhall And I. je tiens encore ce disque en haute estime. je me plonge dans la pop version magic! et inrocks. Quelques mois plus tard j'achête une guitare sèche pourrie : j'en n'ai pas changé depuis.
1996 : je découvre smog, will oldham, cat power et le folk
2003 : mon amie m'initie au folk psychédélique des sixties. Découverte de Jackson C. Franck.
voilà
Ah, j'en étais sûr, je suis plus vieux que toi : tu me dois donc respect et obéissance. Maintenant, prosterne toi. Voilà, c'est bien. Tu peux te relever maintenant.
Sinon, il y a quelques similitudes : j'ai beaucoup écouté les Virgin Prunes aussi. Marrant. Enfin, marrant, pas les Prunes, la similitude avec cet obscur objet musical aujourd'hui oublié.
Autre similitude : le trip punk/dope/n'afoutre. Sauf qu'après j'ai pas rencontré Platon mais l'indus, parce que bon, le punk, c'est bien gentil, mais ça saoûle vite. Alors que le bruit et la sérialité du son des usines le soir au fond des docks, ça, j'ai toujours aimé. Iggy Pop, aussi, à cause de pas mal d'amis ayant 10 ans de plus que moi et qui m'ont forcé à écouter l'Iguane et Bowie alors que j'aimais que Kiling Joke. Au début des années 80 et jusque vers 85, c'est la période batcave et je ressemble à Nosferatu, en version drag queen pour le look, maquillage et bas résille compris. Ca fait pas sérieux à la fac de bio, et je suis convoqué par le directeur qui a du mal à comprendre pourquoi je me balade dans le campus avec un slip rayé par dessus un pantalon en latex moulant, des bas résille aux bras, des rangers peintes avec le motif du Grand Verre de Duchamp, un manteau de la Wermacht sur le dos, faisant le salut nazi à tous les hippies attardés que je rencontre... Je lui explique que tout va bien, puis me fait réformer grâce à une boîte de Mercalm avalée de très bon matin avec un litre de bière et me voilà débarrassé de la perspective de l'armée. Mon dossier de réformé se voit complété de la mention P3 : dingue, ne pas incorporer.
Ensuite, j'écoute de la musique de PD (à l'époque, toute utilisation de boîte à rythme ou de synthé fait passer pour un "PD" celui qui trahit ainsi le sacro saint quatuor basse-batterie-guitare-chant) : la techno débarque via Detroit et la Belgique, et les guitaristes me saoûlent avec leur ego. La question devient : comment se débarrasser des musiciens ? La réponse est : grace à la house music, prise au sens premier du terme de musique autoproduite à la maison. Sinon, au plan des écoutes/productions, l'influence majeure est Skinny Puppy, l'electro-indus canadien bien sombre des années mi 80, Chrome et les Residents aux States. Plus c'est glauque, mieux j'apprécie. Mais c'est un long chemin avant de trouver la joie dans la solitude de la création loin des musiciens et de leurs egos surdimentionnés : je passe par une longue période de jeu mixte, sur une batterie électronique, avec un saxophoniste free jazz, un bassiste grunge, un chanteur doom et moi au mix sampler et aux compos. Avant d'envoyer tout ça aux orties parce que, décidément, je préfère la solitude pour créer. Faut dire aussi qu'on a eu du mal à mobiliser les foules parisiennes sur notre concept free-punk-doom-tek...
Pour casser la linéarité de cette bio, faut quand même que je précise que j'ai une formation classique (clarinette) puis jazz (batterie), que j'ai énormément écouté Magma et que j'ai aussi fréquenté quelques caves free jazz, que Zappa n'est pas étranger à mon univers, et que j'aime bien Coltrane. Mais c'était à l'époque du punk. Je sais, j'ai toujours été en pleine contradiction avec mon temps. Bon, puis de l'electro-indus, je passe à la techno des raves pour le dispositif (la rave, cette invention miraculeuse qui balaye mes dernières scories rock'n'rolliennes), puis à la free party, un peu sur la fin du mouvement. Disons que j'y ai été un peu accepté, avant d'en pointer un peu trop les contradictions au goût des acteurs...
Bon, là je me retrouve exactement dans le même feeling qu'au milieu des années 80, quand on s'ennuyait ferme au plan musical en attendant que la new-cold-wave finisse de s'enfoncer dans son nombrilisme apolitique et dans son esthétique gnagnan pour ado boutonneux et "gothique", et que l'indus n'avait pas encore pointé son nez. Sauf que c'est la techno qui m'ennuie aujourd'hui, même si ses divers déclinaisons (dub-indus, down-tempo, hard-tek, hard-core, jungle, drum'n'bass, etc.) arrivent encore à m'intéresser. Il y a eu l'electronica aussi, un grand moment de découverte... Mais son public est tellement prétentieux et ennuyeux... quant à son discours... pfff... on nage dans le néant apolitique des intellos qui découvrent Deleuze sur le tard, et moi j'ai toujours détesté mélanger la philo avec les tubercules et autres légumineuses "rhizomatiques"...
Là, je reviens d'Argentine avec un pack de CD d'electro tango et il y a des trucs sympas dans cette manière qu'ils ont de porter bien haut leurs racines culturelles en les revisitant sans la crainte de paraître ringards : mouvement de réappropriation d'un passé récent bien compréhensible dans ce pays jeune qui ne dispose pas de patrimoine historique, et qui fait feu de tout bois.
Voilà, je suis encore sur des machines, pour longtemps sans doute, mais je ne revendique pas l'étiquette de "musique électronique" qui ne veut strictement rien dire pour moi.
j'étais MA pendant 5 ans
on m'a rien demandé à l'époque
après j'ai eu mon capes, mais j'ai démissionné avant de faire mon année de stage
du coup je sais pas pour p4 et fonctionnaire
le médecin chef du camp militaire avait eu un peur je crois
Réponses
Ah, tiens, moi pareil ! Au fait, tu es passé au folk par quel biais ? Juste par curiosité, vu que de mon côté c'est plutôt l'indus puis l'electro qui ont été la suite logique du (post) punk des 80's.
+A+
petite autobio musicale
jusqu'à 1983 (15 ans) : j'estime que michel sardou écrit vraiment de bien bonnes chansons
et Francis Cabrel et Balavoine sont mes héros.
84-85 : je trouve que Police et David Bowie c'est vachement cool
en 1986 : suite à un clash familial, mon petit frêre et moi avons la chance de partager un appartement (il a 16 ans, moi 18) : découverte de l'alcool/drugs/punk'n'roll
comme on est les seuls djeuns de notre age à avoir un appart sans parents dedans, ça devient vite un squat pour pas mal de keupons du coin.
(je bosse comme pion pour payer le loyer, le frangin trafficote un peu, mais on paye jamais la bière)
on monte un trio noise-punk-indus marqué notamment par les Virgin Prunes.
1989 : j'entame des recherches sur le néoplatonisme - je cesse d'écouter ces musiques de djeuns - grâce à la femme que j'aime je découvre Didon et Enee de Purcell dans la version des Arts Florissants. Dès lors je vais passer quatre ans à enregistrer tous les programmes de France Musique consacrés à la musique baroque (exclusivement joués sur instruments d'époque)
1992 : brève période où je m'efforce de jouir de la musique contemporaine : boulez, stockhausen, dutilleux..
1992 : à l'occasion encore d'une émission sur france culture j'entends un chant étrange : les chants diphoniques des mongols de la région de tuva. Je me passionne pour les musiques traditionnelles of the world - je découvre notamment les traditions d'Asie Centrale et du moyen orient.
1995 : mon pote david me file une K7 de l'album de Morrissey Vauxhall And I. je tiens encore ce disque en haute estime. je me plonge dans la pop version magic! et inrocks. Quelques mois plus tard j'achête une guitare sèche pourrie : j'en n'ai pas changé depuis.
1996 : je découvre smog, will oldham, cat power et le folk
2003 : mon amie m'initie au folk psychédélique des sixties. Découverte de Jackson C. Franck.
voilà
Sinon, il y a quelques similitudes : j'ai beaucoup écouté les Virgin Prunes aussi. Marrant. Enfin, marrant, pas les Prunes, la similitude avec cet obscur objet musical aujourd'hui oublié.
Autre similitude : le trip punk/dope/n'afoutre. Sauf qu'après j'ai pas rencontré Platon mais l'indus, parce que bon, le punk, c'est bien gentil, mais ça saoûle vite. Alors que le bruit et la sérialité du son des usines le soir au fond des docks, ça, j'ai toujours aimé. Iggy Pop, aussi, à cause de pas mal d'amis ayant 10 ans de plus que moi et qui m'ont forcé à écouter l'Iguane et Bowie alors que j'aimais que Kiling Joke. Au début des années 80 et jusque vers 85, c'est la période batcave et je ressemble à Nosferatu, en version drag queen pour le look, maquillage et bas résille compris. Ca fait pas sérieux à la fac de bio, et je suis convoqué par le directeur qui a du mal à comprendre pourquoi je me balade dans le campus avec un slip rayé par dessus un pantalon en latex moulant, des bas résille aux bras, des rangers peintes avec le motif du Grand Verre de Duchamp, un manteau de la Wermacht sur le dos, faisant le salut nazi à tous les hippies attardés que je rencontre... Je lui explique que tout va bien, puis me fait réformer grâce à une boîte de Mercalm avalée de très bon matin avec un litre de bière et me voilà débarrassé de la perspective de l'armée. Mon dossier de réformé se voit complété de la mention P3 : dingue, ne pas incorporer.
Ensuite, j'écoute de la musique de PD (à l'époque, toute utilisation de boîte à rythme ou de synthé fait passer pour un "PD" celui qui trahit ainsi le sacro saint quatuor basse-batterie-guitare-chant) : la techno débarque via Detroit et la Belgique, et les guitaristes me saoûlent avec leur ego. La question devient : comment se débarrasser des musiciens ? La réponse est : grace à la house music, prise au sens premier du terme de musique autoproduite à la maison. Sinon, au plan des écoutes/productions, l'influence majeure est Skinny Puppy, l'electro-indus canadien bien sombre des années mi 80, Chrome et les Residents aux States. Plus c'est glauque, mieux j'apprécie. Mais c'est un long chemin avant de trouver la joie dans la solitude de la création loin des musiciens et de leurs egos surdimentionnés : je passe par une longue période de jeu mixte, sur une batterie électronique, avec un saxophoniste free jazz, un bassiste grunge, un chanteur doom et moi au mix sampler et aux compos. Avant d'envoyer tout ça aux orties parce que, décidément, je préfère la solitude pour créer. Faut dire aussi qu'on a eu du mal à mobiliser les foules parisiennes sur notre concept free-punk-doom-tek...
Pour casser la linéarité de cette bio, faut quand même que je précise que j'ai une formation classique (clarinette) puis jazz (batterie), que j'ai énormément écouté Magma et que j'ai aussi fréquenté quelques caves free jazz, que Zappa n'est pas étranger à mon univers, et que j'aime bien Coltrane. Mais c'était à l'époque du punk. Je sais, j'ai toujours été en pleine contradiction avec mon temps. Bon, puis de l'electro-indus, je passe à la techno des raves pour le dispositif (la rave, cette invention miraculeuse qui balaye mes dernières scories rock'n'rolliennes), puis à la free party, un peu sur la fin du mouvement. Disons que j'y ai été un peu accepté, avant d'en pointer un peu trop les contradictions au goût des acteurs...
Bon, là je me retrouve exactement dans le même feeling qu'au milieu des années 80, quand on s'ennuyait ferme au plan musical en attendant que la new-cold-wave finisse de s'enfoncer dans son nombrilisme apolitique et dans son esthétique gnagnan pour ado boutonneux et "gothique", et que l'indus n'avait pas encore pointé son nez. Sauf que c'est la techno qui m'ennuie aujourd'hui, même si ses divers déclinaisons (dub-indus, down-tempo, hard-tek, hard-core, jungle, drum'n'bass, etc.) arrivent encore à m'intéresser. Il y a eu l'electronica aussi, un grand moment de découverte... Mais son public est tellement prétentieux et ennuyeux... quant à son discours... pfff... on nage dans le néant apolitique des intellos qui découvrent Deleuze sur le tard, et moi j'ai toujours détesté mélanger la philo avec les tubercules et autres légumineuses "rhizomatiques"...
Là, je reviens d'Argentine avec un pack de CD d'electro tango et il y a des trucs sympas dans cette manière qu'ils ont de porter bien haut leurs racines culturelles en les revisitant sans la crainte de paraître ringards : mouvement de réappropriation d'un passé récent bien compréhensible dans ce pays jeune qui ne dispose pas de patrimoine historique, et qui fait feu de tout bois.
Voilà, je suis encore sur des machines, pour longtemps sans doute, mais je ne revendique pas l'étiquette de "musique électronique" qui ne veut strictement rien dire pour moi.
D'où, chose remarquable, rien ne s'ensuit...
+A+
moi je suis p4
héhé
Bien ! Mais pour être fonctionnaire, P3 c'est mieux. T'as pu être prof et P4 ? Je pensais que c'était pas possible ?
+A+
on m'a rien demandé à l'époque
après j'ai eu mon capes, mais j'ai démissionné avant de faire mon année de stage
du coup je sais pas pour p4 et fonctionnaire
le médecin chef du camp militaire avait eu un peur je crois
Plein de sens et d'esprit.
Il est bien vrai qu'avoir une passion reste une des choses les plus importantes de la vie.
Chapeau...