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Œuvres orphelines... et le Sénat...

novembre -1 modifié dans Economie de la musique
http://www.pcinpact.com/actu/news/60093-oeuvres-orphelines-paternite-repartition-perception.htm

Qu'est-ce qu'une œuvre orpheline ? Une œuvre sans "auteurs" (identifiés). Et de là à dire que pour certains la seule formalité pour identifier une œuvre serait qu'elle soit déposée auprès de structures "identifiées" (Sacem... ). Voyez le danger qui pourrait s’immiscer dans ces mesures et points de vues partisans. Comptez en plus les labellisations DDEX qui ne manqueront pas d'être appliquées à toutes les œuvres numérisées marchandisées (et donc identifiables), et vous avez ici les prémisces des futurs débats sur les éventuelles LOPSI 3, HADOPETTE et califourchette.
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Réponses

  • boudiou

    hey les gens faut se mobiliser là je crois !
    "Au 21e, la diffusion gratuite est naturelle"
    .
    Ces trois groupements citent ainsi une note du CFC, centre français d'exploitation du droit de copie pour lequel il s'agit « d'adopter un mécanisme de régulation de la diffusion des oeuvres opposable au modèle économique de la gratuité. » La petite phrase de trop, selon la FFII : « le mot est lâché : la culture ne saurait être gratuite. On ne peut, pour l'heure, empêcher les auteurs de donner leurs oeuvres gratuitement. Mais comme ils ont alors tendance à ne plus s'en occuper, elles deviennent orphelines et il faut en profiter pour les contrôler et casser le cancer de la gratuité. Au 20e siècle le paiement était la source incontournable du financement de la diffusion. Au 21e siècle, la diffusion gratuite est naturelle, au choix de l'auteur ».

    c'est du dogme complet là.
  • Heureusement, si je puis dire, il ne s'agit QUE des œuvres visuelles et il ne s'agit QUE d'une proposition de loi de nos très jeunes sénateurs (arf... humpffff)
    http://www.senat.fr/petite-loi-ameli/2009-2010/441.html

    Après il faudra que la jurisprudence un décret ou je ne sais quoi nous dise ce que sont :
    des recherches avérées et sérieuses.

    Et pis ça colle pas vraiment avec le droit moral toussa...

    Si ça passe, les graphistes et photographes libres n'ont plus qu'à incruster leur mail sur leurs jolis travaux avec la licence en plein milieu... rhooooo ça va être bôôôôô.
  • très inquiétant en effet
    pour des gens comme moi qui envoient sur leur compte flickr environ 50 photos par mois.. J'imagine qu'un de ces jours je vais devoir payer pour publier... une de mes propres photos !
    Si j'ai bien compris la prochaine étape donnerait droit à des sociétés privées de racheter éventuellement les droits d'images orphelines - comme si on ramassait dans une poubelle une vieille chaise usagée et on déclarait : cette chaise est à moi ! Si vous désirez vous asseoir dessus désormais, faudra me verser des droits..
  • yza écrit:
    Heureusement, si je puis dire, il ne s'agit QUE des œuvres visuelles et il ne s'agit QUE d'une proposition de loi de nos très jeunes sénateurs (arf... humpffff)
    http://www.senat.fr/petite-loi-ameli/2009-2010/441.html

    Après il faudra que la jurisprudence un décret ou je ne sais quoi nous dise ce que sont :
    des recherches avérées et sérieuses.

    Et pis ça colle pas vraiment avec le droit moral toussa...

    Si ça passe, les graphistes et photographes libres n'ont plus qu'à incruster leur mail sur leurs jolis travaux avec la licence en plein milieu... rhooooo ça va être bôôôôô.

    La proposition de loi a été votée... c'est ce que dit l'article.
  • la proposition oui... mais pas la loi (manquerait plus que le Sénat vote des lois à lui tout seul...).

    Cela dit c'est inquiétant certes, mais assez peu étayé sur le fond... Au risque de faire du mauvais esprit c'est vraiment du travail de lobbiyste pressé : rapide et efficace au Sénat. Ça veut pas dire que ça passera toutes les étapes de notre démocratie (si si ...il reste encore quelques morceaux).
  • En tout cas,
    ce que je vois, c'est que les sensibilités du libre ne sont pas organisées et que face à ACTA (hadopi étant une mise en bouche), aux atteintes à la neutralité du net, à la dénonciation des pratiques amateurs voir semi professionnelles, à considérer que nous ne sommes que des consommateurs, aux prérogatives de l'industrie musicales et consorts....
    les libertés numériques comme on l'entend ne seront qu'un vieux souvenir.

    il y a une tentative ce we a échelle européenne
    http://2010.fcforum.net/
    avec la rédaction d'une charte proposées aux gouvernements.
    http://fcforum.net/en

    d'ailleurs il est dit dedans (traduit)
    Les œuvres orphelines:
    Il devrait y avoir la liberté d'utiliser une œuvre protégée si le titulaire du droit d'auteur ne peut être affichée après une recherche de diligence raisonnable.

    je suis d'ailleurs en train de faire une traduction globale de cette charte
    je vais même faire un post pour celà
  • décembre 2012 modifié
    <br>
  • Salut,

    tu m'as tout l'air vexé.
    Je le suis aussi quand on essaye de sensibiliser pleins de gens sur ces problématiques et que le répondant n'y est pas.
    Si les convictions sont là ça passe généralement.

    Ce que j'en ai compris, c'est qu'il faut arriver a (se) rassembler et ne pas hésiter à composer avec : s'insérer dans des initiatives existantes.
    Ces initiatives ne sont pas encore organisées et très hétéroclites ; elles sont multiples ; la tienne est très louable, comme chacune, mais c'est toujours une de plus.

    Il n'y a donc aucun état d'esprit particulier ; juste de faire ce qu'on peut.
    C'est pourquoi j'ai noté cette initiative
    http://www.dogmazic.net/modules.php?ModPath=phpBB2&ModStart=viewtopic&p=50098#50098

    A plus grande échelle, rassemblant nombres de gens au delà même des quelques troublions que nous sommes, c'est a mon avis une manière d'impulser largement et durablement. Mutualiser les efforts.

    Il y a aussi une façon de base et simple pour impulser quelque peu c'est peut être d'adhérer et de s'investir dans une asso comme Musique Libre ! qui gère le site. Il y en a d'autres plus locales dans lequel tu es peut être déjà ; c'est une première forme de mutualisation.

    Pour hadopi, Musique libre!, a je crois été d'avant garde sur cette problématique ; si tu souhaites porter ton texte ; je peux te donner quelques contacts.

    PS : je ne vois pas le rapport avec la langue française.
  • Soja :

    Bon déja je ne comprends pas ton coup de gueule, mais pour essayer de comprendre, je suis quand même aller voir. et j'ai envie de dire : Et alors ?

    Ce qu'il y a sur ton site, on le trouve partout ailleurs.

    Juste une remarque en passant:

    C'est à la fin de ton texte :
    Techniciens de l'internet, c'est à vous que je m'adresse plus particulièrement, vous avez appris votre métier car le réseau diffuse de manière LIBRE et ouverte à tous sans distinction de race ni d'opinion politique l'information technique, les codes sources, les moyens de la survie du système le plus révolutionnaire que l'Humanité n'a jamais eu. Gardons-le. Développeur, si tu a faim, manges des pâtes, crée toi ton propre réseau, monte ton entreprise, développe tes idées et tes propres logiciels,
    gardes ton indépendance. Ne travaille plus pour ces acteurs malveillants qui n'ont pas eu la chance de goûter au vent de liberté qu'offre le réseau des réseaux. Profite de tes capacités techniques et intellectuelles pour défendre des valeurs universelles.

    Pour ton information, les RACES, ça n'existe pas, sauf si tu parles des animaux ou si tu es raciste, bien sûr. On parle de nationalités ou de cultures, pas de races. Je suppose que c'est une erreur.

    Pour éviter toute déviation du sujet suite à ma remarque sur le terme race. Je sais que la constitution française l'emploi ( La République assure l'égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d'origine, de race ou de religion ), mais depuis, ce terme a été invalidé par la science. La constitution, elle, n'a pas été modifiée. On ne sait jamais, des fois que sur sa lancée l'actuel gouvernement décide de réhabilité les races comme certains se permettent de le faire dans certaines émissions sans que personne ne s'en offusque. ( genre Eric Zemmour sur Arte qui parle de la race blanche et de la race noire )


    Sinon pour revenir au sujet, les Américains ( les inventeurs de l'ACTA ) planchent sur cette histoire d'oeuvres orphelines depuis au moins trois ans déja, donc ça finira bien par montrer le bout de son nez dans une loi en France dans la douce continuité d'Hadopi.

    A terme, plus rien ne pourra plus être publié sans que ce soit au préalable déposé auprés d'un organisme certifié et contre paiement, bien sûr, sauf à risquer de se voir dépouiller de sa paternité au profit d'une entreprise qui a les moyens. Google ?

    J'ai retrouvé le document que je cherchais :

    http://chtiphoto.com/articles.asp?ID=25
  • décembre 2012 modifié
    <br>
  • soja écrit:
    google et Micro-soft (merci la censure sur dOGMAZIC ça fait super crédible!) sont nos meilleurs alliés dans cette lutte, celui qui comprend pas ça encore a juste le droit de prouver le contraire (mais il aura du mal)..

    Cordialement

    Sébastien Job
    SOJA+sojastudio

    Bloquer une marque n'est pas de la censure. La censure consiste à bloquer un moyen d'expression. Une marque n'est pas un moyen d'expression.

    Quant à dire que ces deux multinationales sont nos meilleurs alliés, j'espère que c'est de l'humour. Parce que sinon, je me demande ce que tu fais ici, et si tu as bien compris la spécifité de Dogmazic.

    Google digitalise le monde : Oeuvres de l'esprit, rues, données personnelles.
    Microsoft dépose des brevets logiciels, font des procés pour bloquer l'innovation des concurrents, font de la vente forcée de leurs mauvais logiciels à chaque fois qu'on achète un PC ce qui est équivalent à du racket et conçoivent des logiciels dangereux pour leurs utilistateurs ( failles de sécurité récurrentes ). Internet Explorer est la première tentative avortée par Firefox, de contrôler Internet en imposant leurs propres standards.

    Si Google utilise le logiciel libre pour faire des économies sur le développement de leurs outils, il ne rendent pas à la communauté ce qu'il lui prennent. Quand à Microsoft, leur logiciels étant fermés, personne ne peut en contrôler le fonctionnement.

    Je crois que je n'ai pas eu trop de mal à prouver que ces deux entreprises sont des ennemis avérées.

    Microsoft lutte activement contre le logiciel libre, Google est une entreprise hégémonique qui prend les devants en nous disant qu'ils ne sont pas le Diable.



    Pour revenir au sujet maintenant.

    on pourrait se demander pourquoi des gens, des entreprises s'inquiètent des oeuvres orphelines. En quoi cela est-il génant que des oeuvres se retrouvent sans "père/mère" ?

    C'est un peu comme les friches, c'est là, ça ne gène personne à part les promoteurs immobiliers.

    Ce qui est frappant, c'est de voir que pour une fois, ce n'est pas la musique qui est d'abord concernée mais la photographie, un domaine de l'art qui a littéralement explosé sur le Web, bien devant la musique.

    Les photographes professionnels ont beaucoup de mal à faire respecter leurs droits sur leurs oeuvres, la plupart des organes de presses ou agences de presse préférant prendre d'abord, et traiter le problème éventuel des droits d'auteurs si l'auteur se manifeste, par un arrangement amiable.

    Imaginons maintenant que pour pouvoir prétendre avoir un droit sur une création, il faille passer par un enregistrement de chacune des oeuvres contre paiement auprés d'un organisme agréé, que se passerait-il ?

    D'abord, ce serait une atteinte directe au droit d'auteur, un droit important dans une démocratie et par ricochet une atteinte aux licences libres. Ensuite, ce serait le moyen pour des entreprises multinationales de limiter le nombre d'artistes et le nombre de créations. Les plus pauvres se verraient dans l'impossibilité de montrer ce qu'ils font sans risquer de se voir confisqué ce qu'ils n'auraient pas pu faire enregistrer puisque déclaré comme oeuvres orphelines. Quant aux moins pauvres, ils se verraient limités en fonction de leurs moyens et du possible retour sur investissement de leurs oeuvres.

    Est-ce que ça vaudrait le coup de payer 5 euros par oeuvres enregistrées pour les mettre à disposition sous licence creative common sur le Web ?

    Au revoir la belle utopie d'un Web où circule le savoir et l'art aussi facilement que l'on respire. Bonjour le retour d'un art et d'un savoir uniquement marchand et donc orienté ( tendance, mode, clone de ce qui permet un retour sur investissement rapide ) .
    En permettant à une telle loi de voir le jour, nous nous retrouverions face à une atteinte "douce" à nos libertés. Pas d'interdiction arbitraire, non, juste une incitation forte à déclarer et enregistrer tout ce qui sort de notre esprit sous peine de le voir confisqué. En même temps, c'est aussi un moyen de recensement de tous ceux qui publient sur le Web. Parce que j'imagine que ça ne s'arrêtera pas à la photo et à la musique.

    S'en suivrait une nette baisse du flux de la création sur le Web. Ce serait tout bénéfices pour les multinationales qui d'un côté se retrouverait avec beaucoup moins de concurrence et de l'autre avec les moyens de surexposer enfin leurs productions qui redeviendraient majoritaires avec le message : c'est rare donc c'est précieux. Retour de la rareté artificielle sans recourir aux DRM, ni au contrôle policier. Chaque citoyen du monde étant son propre policier...
    Ces grosses entreprises redeviendraient enfin le canal par lequel tout doit passer. Fini l'internaute électron libre qui publie quand ça le prend, imprévisible et incontrôlable.

    Cette loi est, à terme, une atteinte à la liberté qu'à chaque citoyen de pouvoir s'exprimer.
    C'est la porte grande ouverte à une expression essentiellement corporatiste du monde et de la réalité.

    Bon bien sûr comme l'a dit Yza, il y a encore des Républicains en France. La question est juste de savoir jusqu'à quand. Il reste deux ans et regardez l'état de notre pays en seulement trois ans. Où en sont la liberté, le droit d'expression, les droits du citoyen face à la Police et à la Justice, au Medef ?

    Ce n'est plus être alarmiste que de dire que vu les déclarations de ces derniers mois par un président et un gouvernement qui font peurs, que nous ne sommes plus vraiment en démocratie...

    Et cette obssession de contrôle du Net alors que la misère gagne du terrain ? Qu'une telle loi débarque en France n'est pas surprenant dans le contexte actuel.
  • Merci d'avoir alerté sur la question les zamis
    Il faut que les preneurs d'image « amateurs » déjà prennent conscience de ce qui se passe - et là j'ai peur que ce soit très difficile à faire piger à la humm.. « communauté » des photographes dont c'est pas le métier.
    En fait on retrouve avec la photographie, le bouleversement qui s'est produit avec la musique
    1. les moyens de production sont devenus super accessibles techniquement et financièrement (le home studio d'un côté , l'appareil photo numérique à x millions de pixels de l'autre)
    2. internet bien sûr comme support de diffusion là aussi aisément accessible et techniquement (on se passe des intermédiaires compliqués et devant être persuadés de la valeur de l'oeuvre) et financièrement (fini le coût de pressage des scuds, le prix faramineux des tirages papiers photos)
    1 et 2 pouvant être considérés comme des progrès dans l'autonomie des créateurs (progrès relatifs certes, mais tout de même)
    3. et dans les deux cas, la stratégie ultra conservatrice des propriétaires des moyens de production et de diffusion classiques, de ceux qui possédaient les droits et faisaient la pluie et le beau temps sur ces objets et leurs auteurs. Qui aboutit à la situation présente :
    L'industrie culturelle (et les ayants droits et les politiques dont les intérêts sont devenus indiscernables de ceux des industriels) veulent tout bonnement revenir en arrière et priver les créateurs des avantages qu'ils ont acquis techniquement et financièrement.

    Sincèrement, je dois avouer que je me suis complètement planté dans mes prédictions.
    Si on m'avait dit qu'en 2010 on en serait encore à discuter de choses pareilles, à se plaindre d'un tel vote au sénat, de l'acta de ces choses là, j'aurais jamais cru.
    On vit vraiment une sale période. Un espèce de retour de bâton moraliste et sécuritaire et régressif sur le plan des libertés publiques, après quelques décennies d'émancipation : comme s'il y avait forcément une sorte de mouvement de balancier, après des sommets dans l'émancipation, le progrès des libertés publiques, reviendrait forcément une période dominée par la peur, la sécurité, le contrôle social, etc..
    Putain vivement dans 20 ans alors.. (et je serais trop vieux pour en profiter fais chier !)

    Sinon bothunter je trouve tes remarques excellentes :
    on pourrait se demander pourquoi des gens, des entreprises s'inquiètent des oeuvres orphelines. En quoi cela est-il génant que des oeuvres se retrouvent sans "père/mère" ?

    C'est un peu comme les friches, c'est là, ça ne gène personne à part les promoteurs immobiliers.

    Ce qui est frappant, c'est de voir que pour une fois, ce n'est pas la musique qui est d'abord concernée mais la photographie, un domaine de l'art qui a littéralement explosé sur le Web, bien devant la musique.

    Les photographes professionnels ont beaucoup de mal à faire respecter leurs droits sur leurs oeuvres, la plupart des organes de presses ou agences de presse préférant prendre d'abord, et traiter le problème éventuel des droits d'auteurs si l'auteur se manifeste, par un arrangement amiable.

    Imaginons maintenant que pour pouvoir prétendre avoir un droit sur une création, il faille passer par un enregistrement de chacune des oeuvres contre paiement auprés d'un organisme agréé, que se passerait-il ?

    D'abord, ce serait une atteinte directe au droit d'auteur, un droit important dans une démocratie et par ricochet une atteinte aux licences libres. Ensuite, ce serait le moyen pour des entreprises multinationales de limiter le nombre d'artistes et le nombre de créations. Les plus pauvres se verraient dans l'impossibilité de montrer ce qu'ils font sans risquer de se voir confisqué ce qu'ils n'auraient pas pu faire enregistrer puisque déclaré comme oeuvres orphelines. Quant aux moins pauvres, ils se verraient limités en fonction de leurs moyens et du possible retour sur investissement de leurs oeuvres.

    Est-ce que ça vaudrait le coup de payer 5 euros par oeuvres enregistrées pour les mettre à disposition sous licence creative common sur le Web ?

    Au revoir la belle utopie d'un Web où circule le savoir et l'art aussi facilement que l'on respire. Bonjour le retour d'un art et d'un savoir uniquement marchand et donc orienté ( tendance, mode, clone de ce qui permet un retour sur investissement rapide ) .
    En permettant à une telle loi de voir le jour, nous nous retrouverions face à une atteinte "douce" à nos libertés. Pas d'interdiction arbitraire, non, juste une incitation forte à déclarer et enregistrer tout ce qui sort de notre esprit sous peine de le voir confisqué. En même temps, c'est aussi un moyen de recensement de tous ceux qui publient sur le Web. Parce que j'imagine que ça ne s'arrêtera pas à la photo et à la musique.

    S'en suivrait une nette baisse du flux de la création sur le Web. Ce serait tout bénéfices pour les multinationales qui d'un côté se retrouverait avec beaucoup moins de concurrence et de l'autre avec les moyens de surexposer enfin leurs productions qui redeviendraient majoritaires avec le message : c'est rare donc c'est précieux. Retour de la rareté artificielle sans recourir aux DRM, ni au contrôle policier. Chaque citoyen du monde étant son propre policier...
    Ces grosses entreprises redeviendraient enfin le canal par lequel tout doit passer. Fini l'internaute électron libre qui publie quand ça le prend, imprévisible et incontrôlable.

    Cette loi est, à terme, une atteinte à la liberté qu'à chaque citoyen de pouvoir s'exprimer.
    C'est la porte grande ouverte à une expression essentiellement corporatiste du monde et de la réalité.

    Bon bien sûr comme l'a dit Yza, il y a encore des Républicains en France. La question est juste de savoir jusqu'à quand. Il reste deux ans et regardez l'état de notre pays en seulement trois ans. Où en sont la liberté, le droit d'expression, les droits du citoyen face à la Police et à la Justice, au Medef ?

    Ce n'est plus être alarmiste que de dire que vu les déclarations de ces derniers mois par un président et un gouvernement qui font peurs, que nous ne sommes plus vraiment en démocratie...

    Et cette obssession de contrôle du Net alors que la misère gagne du terrain ? Qu'une telle loi débarque en France n'est pas surprenant dans le contexte actuel.
    C'est un texte qu'il faudrait reprendre et diffuser. Ça t'embête si j'en fais copie sur électrons libres par exemple ? Ou sur mon propre compte flickr (d'où je compte alerter un peu ma petite communauté d'ami(e)s photographes) ?

    @soja
    la censure comme tu dis, est une chose trop grave pour qu'on en fasse mention aussi cavalièrement.
    Ce n'est pas parce que nous n'avons pas parlé d'un texte que tu as publié sur ton site personnel que nous te censurons. Si par exemple tu avais publié ce texte sur le forum et qu'un modérateur avait pris soin de l'effacer, là d'accord, il y aurait probablement quelque chose comme une censure.
    Tu imagines le nombre de pétitions, de déclarations, qui circulent chaque jour sur le net ?
    Et puis dogmazic est un forum au fond très ouvert : tu peux balancer l'information que tu souhaites, la règle du jeu étant que tu peux ou bien susciter l'intérêt, ou bien la critique, ou bien te faire descendre, ou bien c'est l'indifférence qui t'accueille. C'est comme ça. Chacun veut laisser sa petite trace partout, super, sauf que à force, des petites traces, ça finit par devenir saturant.
  • Bothunder, tous,

    Je suis d'accord avec toi sur cette manière sournoise d'orienter, d'inciter à ce que les échanges légales et gracieux ne le soient plus.
    Domaine public numérisé, Oeuvres orphelines, Oeuvre libres, logiciels libres, Internet neutre, ces bien communs sont une épine dans le pied pour les financiers...qui se frottent les mains à l'idée de tout commercialiser en s'accaparant l'ensemble des parts de marché... ce capitalisme à outrance (je suis perso pour dire qu'il en existe des plus loyaux) à besoin d"'assainir" le modèle économique pour inciter à investir.

    Ce n'est pas de la parano, trop actions en ce sens concourent à la même issue ;
    Outre cette proposition de loi sur l'image numérique, la simple négation des initiatives de la libre diffusion par les institutions et plus globalement de la notion de biens communs est en marche.

    Il faut sortir de la toile plus encore et s'organiser, s'investir chacun. Pour ma part, je suis pour aller auprès des politiques en reprenant les propositions de la charte européenne ( voir autre post) ; c'est dès aujourd'hui qu'il faut soumettre aux élus et aux gens cette charte. Il y a en 2012 des élections. Le mieux étant de s'insérer dans des initiatives existantes (par exemple APRIL) ; d'autres seront pour des actions plus radicales mais perso je ne suis pas a l'aise dans ce genre de démarches.
  • Le mieux étant de s'insérer dans des initiatives existantes (par exemple APRIL)
    je suis d'accord avec ce point de vue
    (si chacun y va de son pamphlet personnel, on se fera dévorer tout cru au final)
    sur ACTA, il y a déjà des contestations très organisées, il faut les relayer et s'y inscrire, quand bien même les licences libres ne sont pas toujours mises au premier plan (ce qui est normal, parce que le cas des oeuvres orphelines dépasse le cadre des LLD)
    Ce qui n'empêche pas évidemment de faire ce que nous faisons habituellement : informer directement à l'occasion de discussions dans le monde réel ou sur le net.
    mais la contre-offensive de l'industrie et des conservateurs me laisse je dois dire hébété et accablé. Et malheureusement, une petite voix me dit : tu t'attendais à quoi mon pote ? Quand bien même je me sens relativement informé et pas trop naïf, là, j'ai l'impression d'avoir été durant des années Oui Oui au pays de Candy. Ouille.
  • Dana, ce commentaire tu peux en faire ce que tu veux, bien sûr.

    Eisse, je pense que chacun agira en fonction de ses convictions personnelles.

    Pour ma part je ne crois plus dans le dialogue avec nos élus. Que ce soit avec Dadvsi, hadopi, Loppsi et les fichiers numériques qui se multiplient en dehors de tout contrôle démocratique, ces élus, qui sont une extension de nous -mêmes, des délégués et non des chefs, ont toute l'information et ont déja été suffisamment alertés par les communautés de citoyens et par des experts dans les domaines des libertés. Seulement, ils sont en pré-campagne depuis déja trois ans et en campagne pour les deux prochaines années. Tant qu'on permettra à ces gens de faire autre chose que ce pour quoi nous les payons et les élisons, ils ne servirons à rien. Pour faire simple, ils ne nous représentent plus.

    L'impunité grandissante de la Police malgré le nombre de bavures graves qui se multiplient, le manque de moyen de la Justice pour entrer dans son rôle de contre-pouvoir, la mise au pas de la Presse noyautée par les imbéciles serviles, le fait de court-circuiter de manière systématique le Parlement par la qualification d'urgence pour faire passer les lois avec un minimu de débat, le fait que le Président lui-même soumette dans les medias de grande écoute les projets de lois alors que c'est anticonstitutionnel, montrer du doigt les minorités comme responsables de tous les maux de la société française, le risque tout les jours plus grand de se voir emmené ( enlevé ? ) comme au temps de l'Allemagne de l'Est en garde à vue pour outrage, font que je ne crois plus que nous puissions agir par le dialogue.

    Je ne suis pas non plus un partisan d'Action Directe et de la violence. Mais j'ai beau chercher dans notre Histoire passée, je n'y trouve pas d'autres moyens de combattre le despotisme et l'atteinte aux Libertés qu'en coupant des têtes. La Démocratie qui est un dialogue permanent, est précédée par la violence, toujours, parce que c'est le seul moyen de faire entendre raison aux despotes et de les faire s'assoir autour d'une table pour qu'ils daignent nous accorder l'attention que nous méritons. C'est malheureux et je le déplore. Je ne crois pas non plus à un Capitalisme raisonné ou social.

    Mais je respecte tes convictions républicaines.
  • @bothunter
    Je ne crois pas non plus que « le dialogue avec les élus » constitue une voie de changement politique radical viable à l'heure actuelle (surtotu au niveau national et international)
    L'action violente et la révolution, bon.. On oublie souvent que le lendemain des manifestations de mai 68, un million de pelos défilait dans les rues de paris pour soutenir De Gaule et contre les insurgés.
    Il faut constituer des groupes de pression, du contre lobbying, type APRIL ou STOP ACTA ! etc etc
    Mais que ça se fédère bien sûr..

    Après nous sommes quand même devant une situation très spéciale, loin d'être nouvelle dans l'histoire certes, mais quand même : on a rarement vu des politiques (et pas qu'en France, mais disons grosso modo le G7 et alentours) prendre de manière aussi évidente les citoyens pour des cons. Tout cela sur fond de collusion d'intérêts, les intérêts privés de quelques uns, ultra-riches, étant servis par l'usage éhonté des outils publiques. Et non seulement ça, mais également être prêt à recourir à la violence, à utiliser la force publique, pour mâter les opposants. Ça n'est pas nouveau, mais c'est quand même caractéristique de ce qui se passe en France et ailleurs aussi malheureusement.

    après.. comment s'opposer quand la police rôde et que ça va pas aller en s'arrangeant.. que la plupart des gens grosso modo, continue quand même d'accepter assez gentiment leur situation de merde et les inégalités sans rechigner, se contentant juste de vouloir une plus grosse voiture que leur voisin, et changeant d'avis si le gouvernement leur octroie deux mois avant les élections une petite allocation de derrière les fagots, ou l'emprisonnement de deux trois malfaiteurs ou d'un schizophrène.

    Enfin bon, pour le moment, on peut encore écrire des choses dans ce style tranquillement sur un forum public sans craindre de voir rappliquer les keufs à domicile.. On peut encore..
  • Je me souviens lors des débats au parlement sur DADVSI, il avait été envisagé, ce me semble, la mise en place d'un système de rémunération des œuvres sur internet via la plate-forme de téléchargement peut-être... je me souviens plus très bien... Toujours est-il que cette proposition m'avait hérissé le poil de fraîche libriste que j'étais à l'époque, ainsi que d'autres sûrement puisque des députés de gauche ou du centre (moins mou à l'époque...) avaient justement relevé la problématique si ce n'est des œuvres libres du moins du choix du ou des auteurs de ne pas demander de rémunération. La réponse par contre je m'en souviens bien (je ne sais plus qui répondait... ministre, rapporteur... ?). Cette réponse était très claire : il était hors de question de que cela fût imposé aux auteurs et ceux-ci pouvaient ne rien demander. Ouf!!!

    N'empêche le doute planait jusque là et je m'étais fait la réflexion que cette idée de monétarisation systématique des flux, notamment ceux portant sur les œuvres de l'esprit, si elle persistait, si elle parvenait à s'installer dans la loi, nous conduirait peut-être à dire un jour à dire "ce que je fais n'est pas de la musique, ce n'est pas une œuvre c'est "autre chose" à définir qualifier, imaginer." Coupler ça avec la diffusion sur un "autre web" et en route pour de nouvelles aventures moins populaires peut-être ou pas c'est à voir...

    Aujourd'hui la question se pose par un biais assez sournois je dois dire. Les œuvres orphelines. Bon ... autant il est "facile" d'appliquer cette stratégie dans le secteur de l'image numérique, autant je doute de sa facilité d'application à la musique en ligne. Anéfé une musique qui peut paraître originale au premier abord pourrait être soit :
    - une reprise
    - soit intégrer des samples copyrightés
    - soit être faite par des gens en gestion collective mais qui ne se déclarent pas comme tel (bon ceux là sont prévus dans le système et peuvent récupérer leurs billes... mais bon) bref il y a quand même beaucoup de risque de mordre la main non pas qui les nourrit mais qui les soutient dans ce genre de démarche...

    Cela dit, c'est quand même un bon moyen pour étouffer le droit moral cette histoire... Aujourd'hui, concernant la musique, il est quand même déjà partie aux oubliettes dans les médias. Autrefois, mais il n'y a pas si longtemps, dans les émissions de variétés, les clips on incrustait les infos avec noms des auteurs et compositeurs. Aujourd'hui c'est seulement l'interprète et la maison de disque qui sont cités. Deezer, sacralisé adoubé par la SACEM fait exactement la même chose. Et la dite SACEM prétend défendre le droit moral de l'auteur, elle continue à l'affirmer haut et fort... mouarf. On pourrait dire sinon que c'est par intérêt financier, mais quand on connaît les chiffres... on sait que seuls les éditeurs et les "plus gros" interprètes seront les seuls à tirer leur épingle du jeu. CQFD.

    Voici donc une nouvelle attaque assez grave à prendre en compte et si je m'en tiens au secteur de la musique, il faudrait anticiper une tentative d'application de cette stratégie.

    Plusieurs possibilités sont à envisager :

    - la lutte politique comme évoquée plus haut : communiquer vers les partis politiques, soutenir les asso qui connaissent la "lutte".
    Comme beaucoup je suis pas du tout à l'aise avec ça, mais être membre de l'april ça peut aider déjà... ainsi qu'adhérer à MLO bien sûr ^^. Ça reste quelque chose de perso dans une très large mesure, puisque ça va jusqu'au choix du bulletin dans l'urne. Jusqu'à présent beaucoup se disaient que ces questions étaient subsidiaires par rapport aux questions sociales : retraites, éducation, santé. Ce n'est pas mon avis : on voit combien toutes ces "réformes" sont une entrave aux libertés individuelles et de groupe : partager, échanger et créer sans contrepartie financière imposée... bouh... les vilains mots (maux ?). Bon... va falloir s'armer encore contre les accusations de "dumping" et cie. Youpie !
    Par contre que les choses soient claires... à l'inverse de certains par ici, je suis et reste totalement pacifiste et je crois encore à une sorte de capitalisme raisonné.

    - reprendre le dossier "dépôt via la BNF" : faudrait fouiller dans les archives mais c'est dans les tuyaux. Normalement un dépôt simple suffit mais bon, comme on dit "si vis pacem para bellum, n'est-il pas ? Là, l'asso peut faire beaucoup je pense.

    - Indirectement toutes les missions de l'asso sont utiles pour faire connaître et développer les autres choix que ceux proposés par les institutions publiques ou privées de la culture du divertissement.

    - Pour reprendre mon utopie là haut. Faire de la "pas musique" ou estampiller nos prod avec "ceci n'est pas de la musique" et/ou "ceci est une abstraction sonore" ou n'importe quoi d'autre, vive la fantaisie à la "meuh" : "ceci est un fromage virtuel" ^^.
    On peut envisager aussi de faire circuler le tout sur le ou les autres alternatives au web quasiment intégralement marchand (faudra bien que je m'intéresse à tout ça un jour...). Amener nos connaissances et amis vers ce nouvel espace de liberté re-créé... Car si le scenario catastrophe venait à se réaliser, les alternatives de ce genre ne manqueraient pas de voir le jour, je crois, j'en suis presque certaine. Mais, comme dit Dana : serons-nous là pour le voir et en profiter ou le voir partager par le plus grand nombre et cette fois non contaminé par le capitalisme geôlier (on va dire que le capitalisme geôlier est au capitalisme ce que le logiciel privateur est au logiciel ^^).

    Bon voilà ...un peu longuet ce post, non ? Bref, my 2cents, comme on dit ... pour ce que ça vaut ;)
  • octobre 2010 modifié
    La tâche est rude pour nos générations.
    trop facile d'appliquer de telles politiques quand les papyboomers, dominants, ne connaissent pas le numérique et sont plus préoccupés à sécuriser leurs vieux jours après avoir cultivé l'individualisme à court terme sans se soucier du lendemain. Je suis dure là mais franchement je le pense de plus en plus ; voilà déjà 20ans que je décelais cet état de fait.
    bref on en a encore pour 20ans si çà explose pas d'ici là mais j'en doute; ca peut même durer puisque les chiens ne font pas des chats :lol:

    si l'on agit maintenant c'est peut être pas pour nous pour les prochaines générations ; moi ça me dérange pas de ne pas en voir le bout ; tout cela s'inscrit dans la durée.

    Si l'on peut imaginer sensibiliser un certain nombres d'élus de tout bord, il est déplorable de voir que c'est "en faisant levier" que la majorité d'entre aux agira. Et cela peut se faire démocratiquement. il y a eu nombres de modèle de sociétés humaines qui se sont succédées dans l'histoire ; on peut légitimement penser qu'il y aura autre chose après le capitalisme forcené. Ne nous décourageons pas.
  • Faire de la "pas musique" ou estampiller nos prod avec "ceci n'est pas de la musique" et/ou "ceci est une abstraction sonore" ou n'importe quoi d'autre, vive la fantaisie à la "meuh" : "ceci est un fromage virtuel" ^^.

    C'est rigolo ça.
    Après tout, tu as raison, qui décrète que tel objet est de la musique ou du fromage ?
    ça m'a toujours rendu perplexe par exemple, la manière dont dans le droit d'auteur, les définitions fondamentales (art, musical, littéraire, etc..) sont quasiment abstentes (ou ne tiennent pas la route dès lors qu'on s'y penche sérieusement.
    Ce serait une sorte de parti pris nominaliste
    Un mouvement nominaliste alors ?
    Très intéressant

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