Et je me joins à ta demande : si ceux qui connaissent un peu d'autres scènes veulent en parler ici, ça serait pas mal.
Je me posais la question de l'organisation de la scène électronique l'autre jour, par exemple.
Dans mon secteur Haute-Normandie, c'est le "Rock Brutal" et autres avatars de Rage Against The Machine qui cartonne. Faut un mec qui hurle, rote, éructe, degueule dans le micro pendant que trois gus secouent leur casquette en martyrisant des grattes. OK, c'est un genre et d'ailleurs ça plait.
Nous, on se donne l'étiquette "Pop rock" parce que c'est commode, mais on ne sait pas trop comment se "labelliser". On a comparé notre son à Trust, ce qui constitue le meilleur compliment pour un rock en français que l'on veut énergique avec une certaine virtuosité à la guitare. Inutile de dire qu'on est pas trop à la mode quand on joue devant des "jeunes" de la musique qui convient mieux à leurs parents. Les guitaristes ont 42 ans, le batteur 35 et moi, bassiste... 54 ! Dire si on va faire des concessions et se déploiler le cul pour jouer devant cinq tondus et trois pelés ! On ne se la pète pas, on joue juste sérieux, débridés mais sérieux.
Pour compliquer la donne, notre asso "Musiques Actuelles" locale est maquée avec les autres assos de la région et ce gentil réseau fait tourner le catalogue en bookant toutes les municipalités pour avoir l'exclu des autorisations de soirées : Tu passe pas par eux, le mec sera immerdé pour te faire jouer (visite des flics quasi certaine).
Voilà le résumé. On se tape heureusement des gros panards dans le local mais bon... Notre public a 30-40 ans et la coupe du monde de foot arrive...
Pour compliquer la donne, notre asso "Musiques Actuelles" locale est maquée avec les autres assos de la région et ce gentil réseau fait tourner le catalogue en bookant toutes les municipalités pour avoir l'exclu des autorisations de soirées : Tu passe pas par eux, le mec sera immerdé pour te faire jouer (visite des flics quasi certaine).
Comme quoi, ya pas que Clearchannel et autres gros tourneurs internationaux qui bloquent le système…
wow ca devient de plus en plus interressant ce post
Justement je me pose plein de questions dans ces temps troublés ou je prépare mon set live
y manque plus que vous parliez de pédalier midi et MAO sous Linux et j'aurais toute l'info nécéssaire
Bon je peux donner l'exemple de par chez nous(Londres)mais ça va pas vous aider les gars... Ici, jouer n'est pas un problème, nous jouons avec des promoteurs(et on n'est pas plus connus que ça!), c'est comme ça que ça se passe dans la majorité de la grande-bretagne, il suffit que ce promoteur aime bien ta musique, qu'il soit sur que tu puisses amener une 20aine de personnes à tes concerts, et tu joue minimum une fois par mois sans te casser. Nous on bosse avec deux promoteurs en général, pas de contrats, tout se passe par mail ou téléphone. On tourne essentiellement dans un circuit acoustique/folk, éventuellement en début de soirée avant n'importe quelle daube indie...
Bref juste pour dire qu'ayant habité Paris ça n'a rien à voir au niveau mentalités, organisation de concerts. Tous les bars/pubs ou on va ont leur sono(parfois c'est le promoteur qui avec un matos assez reduit peut assurer lui même un concert acoustique).
Bon, ok la plupart du temps on n'est pas payé(on arrive rarement à dégotter plus de 20 personnes quand on joue un mardi soir, parceque nos techniques de marketting sont pas au point, voire quasi inexistantes!).
Mais bon notre énergie et incongruité(on fait des harmonies vocales! plus personne fait ça de nos jours!)fait qu'on a pas trop de problème pour se trouver un slot...
Et pas de problèmes avec les pros! Tout le monde à sa place...parceque tout est fait pour que tout le monde puisse jouer.
En UK y'a pas de syndicats d'artistes ou d'intermittents, c'est marche ou crève...pas de corporatisme (à part la daube majors etc).
La musique, ça va...par contre le système de santé, l'environnement, le social...c'est pas ça...
Edised tu me donnes de plus en plus envie de repartir à Londres !!!
Le rêve ! Jouer de la folk et avoir des gars qui viennent te chercher pour ça !!!!
Sinon concernant les expérimenteux, ayant déjà organisé plusieurs soirées impros sur Agen et Bordeaux, donc soirées avec diverses formations improvisant des musiques expérimentales variées, je peux dire que c'est très dur et que le public est assez peu réceptif.
Sur bordeaux il y a un centre de musique improvisée et libre, mais je n'y ai jamais vu personne les fois où j'y suis passé devant (bon en même temps je ne vis pas sur Bordeaux même) et personne n'est venu non-plus faire de proposition pour nous (musiciens de No Shape) demander d'y jouer.
J'ai l'impression que c'est un cercle encore plus restreint...
D'autant que le public n'est pas curieux, car même avec entrée gratuite, il n'y a jamais foule...
Un truc qui marche bien aussi c'est les soirées "open mike", généralement en prélude aux groupes qui sont à l'affiche, il peut y avoir un slot de 30mn/1heure libre, ou tu débarques avec ta guitare, joue un ou deux morceaux...et voilà, bon moyen de tester de nouveaux morceaux, ou juste se faire repérer par le promoteur qui peut vous engager pour un vrai set ultérieurement.
D'ailleurs si vous voulez des contacts sur Londres pour jouer dans des soirées acoustiques...Je peux toujours vous filer des infos.
Bon bon j'ai pas l'air comme ça mais je bosse
j'ai mené ma petite enquête paranoiaque sur les menaces qui pèsent à mon avis sur les DITES "pratiques amateurs"
je prépare un texte admirable sur la question qui devrait être prêt.. heu. un jour
(mais j'ai des tas de bouquins super chiant à me taper d'ici la rédaction finale)
donc
j'ai dégotté deux textes caractéristiques de ce qui pourraient nous sauter à la figure de la part de notre bienheureux minsitère du cul, dédié à la préservation des espèces menacées (j'ai nommé les bienheureux sanctifiés professionels de la profession - une génuflexion pour leur sauvegarde)
alors il semble que deux idées merveilleuses aient germé dans le cerveau des législateurs et des acteurs des musiques DITES actuelles pour s'occuper enfin sérieusement des DITS amateurs (je mets DITS en majuscule parce que le but de mon essai est de montrer que c'est justement le concept même d'amateur qui pourrit ce bordel.. mais heu.. je vous expliquerai ça en temps voulu)
Donc il y a deux idées géniales :
1° labelliser les lieux de diffusion dédiés expréssément aux pratiques amateurs
comme ça on mélangera pas les pros, ceux qui font un boulot sérieux, et els dilletantes -étymologiquement '"amateurs de musique italienne", c'est mignon non ?
2° accorder généreusement un STATUT (sonnez trompettes enculez clairons) aux amateurs - que d'aucuns nomment aussi resquilleurs - afin qu'il ne soit plus fait de confusion entre la noblesse et la plèbe.
c'est très gentil
ceux qui trouvent que ce serait vachement génial que notre père ministériel (que je préférerais aux cieux) s'occupe enfin de nous devraient de toute urgence relire mes posts
plus ça va et plus, dans le domaine de la création, je me sens ultralibéral
dans le sens où je voudrais que l'état nous lache les baskets
au fait j'ai trouvé un titre pour mon essai :
amateurs versus professionnel : élements d'une guerre annoncée
voici donc ces textes :
le premier a germé dans le cadre de la Commission nationale des musiques actuelles (un groupe a été plus particulièrement chargé d’une réflexion concernant les pratiques amateurs)
le second date de 2004, il s'intitule : Propositions pour préparer l’avenir du spectacle vivant
tout cela sur le site du ministère du cul où ça cogite à coup d'excitations d'experts essayant 1° de percer les mystères de ces anarchiques amateurs qui font des choses sans rien expliquer aux pouvoirs publics et au mépris du marché du disque 2° de sauvegarder le monde merveilleux du pays de Candy des professionnels, lesquels sentent le vent inexorable de la fin de leur cocon.
L'aménagement du décret de 1953
1° labéliser des scènes amateurs
Une commission départementale, placée sous la responsabilité du Préfet, sera chargée d’entériner la reconnaissance des groupements d’amateurs et de labéliser les scènes qui leur seront ouvertes. Elle sera composée de représentants du ministère de la Culture en région (DRAC), de la direction départementale Jeunesse et Sport, de l’Education Nationale, des délégations départementales musique et danse (Addm, Adim, Adiam…), des groupements d’amateurs au travers de structures associatives ressources, ceci dans un souci de cohérence régionale clairement affiché. (s’appuyer Article 11 de la charte des amateurs proposée par J. Favart et contribution S. Lesagère). Cette commission s’assurera du bon fonctionnement de la réglementation et des pratiques. Elle aura une fonction d’observatoire local. Cette commission pourra également “labéliser” des scènes ouvertes aux amateurs. Les structures labélisées devront être en priorité celles dont la mission de service public est clairement définie. Soirées spéciales dédiées aux amateurs et annoncées comme telles, il s’agira, sans concurrence déloyale à une programmation professionnelle reconnue et confortée, d’offrir aux amateurs les meilleures conditions de diffusion.
Préconisation : favoriser la constitution de groupements d’amateurs, labéliser des lieux offrant des conditions d’accueil aux amateurs dans un cadre enfin réglementé, programmer l’adaptation du décret de 1953.
(Dans le cadre de la Commission nationale des musiques actuelles, un groupe a été plus particulièrement chargé d’une réflexion concernant les pratiques amateurs.)
j'aime bien : sans concurrence déloyale à une programmation professionnelle reconnue et confortée
sous entendu les amateurs ne sont ni reconnus ni confortés (??)
PROPOSITIONS Le Ministère de la Culture n’est ni le seul ni le premier responsable de l’ensemble des pratiques artistiques des amateurs. Son action doit donc s’appuyer sur des collaborations interministérielles et s’inscrire dans les partenariats avec les collectivités. Les priorités seront les suivantes :
1/Un projet de loi sur la participation d’amateurs à des spectacles publics Ce texte, qui pourrait être un chapitre de la loi sur le spectacle vivant, sera un signe fort de la volonté de l’Etat de donner aux amateurs un cadre clair leur permettant de rencontrer le public tout en préservant l’emploi culturel de la concurrence abusive du travail insuffisamment ou non rémunéré. Un projet de texte, abrogeant le décret de 1953, est dès à présent susceptible d’être proposé à la concertation. Il précise les caractéristiques d’un spectacle d’amateurs et distingue, pour la participation d’amateurs à des spectacles professionnels, le droit commun, avec présomption de salariat, et les exceptions, liées à un projet de formation régi par convention. Concertation préalable et information des acteurs concernés (inspection du travail, syndicats d’artistes, fédérations de pratique amateur, établissements de diffusion et de formation, hôtellerie-restauration…) sont indispensables.
j'aime beaucoup : tout en préservant l’emploi culturel de la concurrence abusive du travail insuffisamment ou non rémunéré
ben oui faut quand même pas déconner
les amateurs font un travail non rémunéré hein !!
bande de shnourffs
et je suis poli !
hop grosse remontée de posts sur ce thread
phil axel sur la liste de diffusion music-fink témoigne d'une réunion à laquelle il a assisté au Conseil Supérieur des Musiques Actuelles (sic !) et qui porte que la loi prévoyanyt de réglementer la participation des amateurs à des spectacles
Il joint deux textes à son message, textes que je copie ici :
AVANT-PROJET DE LOI
relatif à la participation des amateurs à des représentations du spectacle vivant
Titre 1er – De l'amateur
Art. 1er . - Est dénommée amateur, dans le domaine du spectacle vivant, toute personne qui pratique, seule
ou en groupe, une activité artistique à titre de loisir et qui tire ses moyens habituels d’existence de salaires ou
de revenus étrangers à cette activité.
Lorsqu'un amateur ou un groupement d'amateurs participent à la représentation en public d’une œuvre de
l’esprit organisée dans un cadre non lucratif au sens de l'article L324-11 du code du travail, leur participation
à ces spectacles ne relève pas des règles du code du travail et ils ne perçoivent aucune rémunération.
L'existence de ces spectacles peut être portée à la connaissance du public, à condition que les moyens mis en
oeuvre ne soient pas assimilables à de la publicité professionnelle et que les supports d'information
mentionnent la participation d'amateurs. Du matériel professionnel peut être utilisé dans ces spectacles.
Titre II – Des conditions de la participation des amateurs à des spectacles organisés dans un cadre lucratif
Art. 2. – Lorsqu'un amateur ou un groupement d'amateurs participent à un spectacle organisé dans un cadre
lucratif au sens de l'article L.324-11 du code du travail, leur prestation fait l'objet de contrats de travail et est
rémunérée conformément aux dispositions légales et conventionnelles.
Ces dispositions ne s'appliquent pas dans le cas où une oeuvre est présentée au public avec la participation
d'amateurs pour trois représentations au plus sur une période de douze mois à compter de la première
représentation et à condition que la participation d'amateurs soit mentionnée sur les supports d'information.
Art. 3. – Lorsque des enfants qui n'ont pas dépassé l'âge de la fréquentation scolaire obligatoire participent à
des spectacles organisés dans les conditions définies au second alinéa de l’article 2, les dispositions des
articles L.211 et suivants du code du travail relatives au travail des enfants sont applicables, à l’exception de
celles relatives à la rémunération.
Art. 4. – Est puni de l’amende prévue pour les contraventions de 4e classe le fait de ne pas mentionner, sur
les supports d'information des spectacles visés au troisième alinéa de l'article 1er et au second alinéa de
l'article 2, la participation d'amateurs.
L’infraction mentionnée au précédent alinéa est recherchée par les officiers de police et agents de police
judiciaire, les agents de l’Urssaf ainsi que par les inspecteurs et les contrôleurs du travail.
Art. 5. - Le décret n°53-1253 du 19 décembre 1953 relatif à l’organisation des spectacles amateurs et leurs
rapports avec les entreprises de spectacle professionnelles est abrogé.
---
Article L324-11
(Loi n° 85-10 du 3 janvier 1985 art. 47 Journal Officiel du 4 janvier 1985)
(Loi n° 87-39 du 27 janvier 1987 art. 32 III, IV Journal Officiel du 28 janvier 1987)
(Loi n° 97-210 du 11 mars 1997 art. 3 Journal Officiel du 12 mars 1997)
Les activités mentionnées à l'article précédent sont présumées, sauf preuve contraire, accomplies à titre lucratif lorsque leur réalisation a lieu avec recours à la publicité sous une forme quelconque en vue de la recherche de la clientèle ou lorsque leur fréquence ou leur importance est établie ou, s'il s'agit d'activités artisanales, lorsqu'elles sont effectuées avec un matériel ou un outillage présentant par sa nature ou son importance un caractère professionnel ou lorsque la facturation est absente ou frauduleuse.
bref c'est reparti
je me souviens les gens qui, après avoir lu ma prose, http://www.another-record.com/danahilliot/dana_writings/professionnelsversusamateurs.htm
m'ont pris tout de go pour un parano
désolé de les décevoir
je suis pas si parano que ça
Non, pas parano. On savait que ça allait nous tomber sur la gueule (enfin pas la mienne, vu que je ne participe pas à des spectacles). C'était juste une question de temps.
Bon, ben va falloir relancer la machine à informer le public et les députés.
Quelqu'un sait si le texte en question est officiel, s'il a été inscrit au planning de l'Assemblée Nationale pour les mois à venir ?
J'aime bien la petite comparaison suivante de Phil Axel :
Doit-on empêcher une équipe de football amateur de jouer plus de trois matches sans rémunérer les joueurs ?
oui
une pétition de plus, tu as raison, trop de pétitions tue l'effet politique
mais bon
par contre je crois que pas mal de groupes dits amateurs soient au bout du compte satisfaits qu'on s'occupe d'eux
qu'on les administre
c'est ce que je prophétise quelque part dans mon texte
mais encore une fois :
putain de b.. à queue, qu'on nous foute la paix
pourquoi changer des choses qui fonctionnent (moyennement) ?
c'était pareil pour les dRM, nous on avait rien demandé
tu parles d'un gouvernement soi-disant libéral mon cul oui !
administrer la culture, voilà qui ferait hurler de rire n'importe quel libéral qui se respecte
enfin, on est libéral là où ça arrange, et pour le reste c'est du despotisme soi-disant éclairé (par les experts de la culture mon cul)
vous en avez vu trainer par ici des experts de la culture?
comment sauraient-ils alors ce qui est le meiux pour nous ?
quand vous savez le nombre de kékés qui sont payés à faire des études sur les pratiques amateurs, àchaque nouveau ministre de la culture on lance une nouvelle étude
et les mecs qui font les études, on les voit jamais ici
ils vont dans les centres culturels mon cul
interroger les animateurs de la culture, pauvres zigues en général qui ne savent même pas ce que c'est qu'une licence de libre diffusion
ça me tue
n'importe quel zig sur dogmazigue est dix fois plus experts des pratiques à mateurs que ces tarlouzes à cravate de la drac etc.
voilà c'est dit
j'y reviendraispoint
notre cher bituur me signale ce texte ci : http://www.betapolitique.fr/spip.php?article0390
sur les dernières élucubrations du projet de loi sur la réforme du spectacle vivant
rien de neuf pour ceux qui ont déjà suivi notre fil
mais accablant quand même
Ouaip... il me semble qu'il serait intéressante d'envisager une action de communication professionelle massive et virulente en dehors du net avec notamment des communiqués dans la presse nationale quitte à acheter une page dans un grand quotidien et faire le siège aussi des redactions TV pour avoir un espace d'expression à ce sujet?
Ce que je veux dire par là c'est que lors de dadvsi, nous avons manqué cruellement d'espaces d'expression dans les grands médias,et nous avons tous relevés et relevons encore les incohérences, incompréhensions volontaire ou non de ceux qui ont accès à ces tribunes.
Autant attaquer de suite à les enmerder avec ça plutot que se retrouver une fois de plus "spectateurs" des débats entre législateurs bien pensants et observateurs/journalistes incompétents sans pouvoir faire quoi que ce soit.
Ou bien on fait comme d'hab on signe tous une pétition sur le net dans la joie et la bonne humeur et au final tout le monde s'en tape?
En fait je crois bien qu'ormis les trois pelés que nous sommes à discuter ici en plus de quelques égarés, tout le monde s'en tape gravement..nevermind.
Vouloir nous faire passer pour des "amateurs" sous l'unique prétexte que certains d'entre nous ont une, voir plusieurs activités rémunératrices en plus de l'activité artistique est une vision réductrice et caricaturale des pratiques artistiques.
Ceci est bien révélateur de notre vision sociale commune qui tend à définir un homme ou une femme par son "métier" ou sa condition économique (salarié,chomeur,liberal,rmiste) plutot que par sa dimension humaine.
C'est une honte que cela se passe ici, en france, terre de l'exception culturelle et berceau des lumières.
Tous les artistes qui sont considérés selon les critères socioéconomiques actuels comme des "professionels" sont, ou ont été à un moment de leur existance des "amateurs" au sens de la définition donnée par ce texte de loi.
L'activité artistique n'est pas un métier, quand bien même cela peut devenir une source de rémunération, qui d'ailleur pour les plus chanceux ne dure malheureusement qu'un temps et ne constitue que rarement la principale ressource financière des intéressés.
La grande majorité de ces sois disants "pros"restent de mon point de vue artistique personnel de grands "amateurs" au sens de la pauvreté reccurente de leur contenu artistiques, mais cela est subjectif.
Il est évident que si le seul référentiel de jugement d'une prestation artistique est celui du montant financier alloué à la production de cette activité et au marketing, effectivement, ces gens sont des pros et certains d'entre nous de biens piètres amateurs.
Ce texte sous entend que seul les artistes appartenant au secteur industriel de la musique auront le droit in fine de se produire en public et de toucher une rémunération pour cela.
C'est fondamentalement discriminatoire envers l'ensemble des artistes qui pratiquent leur discipline avec consience, maitrise et quelquefois virtuosité et talent et qui proposent des spectacles d'un niveau bien plus élevé que la majorité des dits "professionnels", malgré le
peu de moyens techniques et économiques dont ils disposent généralement.
Je ne parle pas aussi des "diffuseurs" que sont les petites salles indés, les bars et autres lieux qui font la fierté de notre "underground" culturel et qui se retrouverons tous en fermeture administrative les uns après les autres laissant le champ libre aux grandes salles "sponsorisées" avec force subvention qui proposent de la "soupe culturelle" à un public solvable.
C'est encore une catégorisation supplémentaire qui d'une part sert les intérêt du collecteur d'impots (pour élargir le champ de levée de la dime) et d'autre part ceuxdes sois disants "professionels" qui ne sont en fait que quelques circuits economiques bien rodés qui souhaitent se protéger une fois de plus par la loi plutot que d'accepter l'emergence d'autres formes de pratiques dans le spectacle vivant, complémentaires et non concurrencielles.
Après la censure numérique (dadvsi), la censure économique, la musique libre se verra bientot censurée en dehors d'internet dans le spectacle vivant qui constitue un des solides pilliers du développement de cette culture en dehors d'internet, permettant par là même aux artistes les plus talentueux de rencontrer leur public.
Si par contre il s'agit uniquement de la manifestation un peu maladroite d'une volonté de normaliser un statut fiscal et social dans les pratiques du spectacle, cela relève d'une harmonisation des prélèvements par la mise en place par exemple d'un "chèque spectacle" qui permettrai aux salles de rémunérer les artistes ne faisant pas partie du régime de l'intermitence tout en leur garantissant une protection sociale et une cotisation retraite venant completer celles perçues sur leurs autres activités rémunérées.
Ces prélevements à la source restent aussi vallable au niveau de l'impot sur le revenu de l'artiste qui se produit.
Il n'y a donc aucune incompatibilité fondée entre "amateurs" et "pros", entre intermitents et autres statuts en l'espece, simplement une volonté des promoteurs de ce texte de détruire ce que d'autres construisent modestement, tout en protégeant des lobbies.
De casser la diversité culturelle, de faire barrage à toute initiative dont ils ne sont pas à l'origine.
La qualification "amateur" sur les affiches a une connotation bien péjorative permettant de signaler avec force au public que nous ne sommes que des merdes qui se prennent pour des artistes.
Si c'est un spectacle "amateur" passez au large, c'est forcément de mauvaise qualité.
ça me rappelle le gars sur TF1 qui disait je cite:"Si vous trouvez un contenu culturel gratuit à télécharger sur internet, c'est forcément illégal", ou quand herve rony (snep) parle de plateforme "légale" au lieu de dire "plateforme commerciale"...
Et on nous bourre le mou à grands renforts de shows tv avec la diversité culturelle et l'emergence de "nouvelles scènes" et autres "nouveaux talents"...ass holes!
Très bien dit christopheE, clair, net, précis... j'adhère tout à fait et vu que je n'ai pas grand chose de bien interressant à rajouter par dessus tout ça je me tais mais le coeur y est grave !
tu as tout à fait raison sur lme fait qu'on risque une nouvelle fois de se retrouver spectateurs d'un débat à l'assemblée
après avoir été spectateurs (enfin.. espions) de discussions entre experts
c'est là où ça me gonfle
je ne dis pas que mon texte sur le sujet (qui a été repris sur le site du foruma (malheureusement, l'animateur de ce site n'est plus en fonction à ce que je crois) était très intéressant : mais quand même.. quand je lis les contributions des prétendus experts j'ai l'impression d'avoir fait un effort autrement plus conséquent que le leur
je veux bien aller faire un speech sur le sujet à marseille christophe si tu m'invites
on pourrait monter une journée d'action pour la défense du spectacle vivant (amateur ou pas d'ailleurs, ne jouons pas le jeu des catégorisations phantasmatiques des experts de mes deux)
faut inviter les médias faire un site une pétition etc.
ça me fatigue rien que d'y penser
sinon tu écris :
En fait je crois bien qu'ormis les trois pelés que nous sommes à discuter ici en plus de quelques égarés, tout le monde s'en tape gravement..nevermind.
je crois surtout qu'il y pas mal de gens qui ne font pas de concerts ici -notamment dans les musiques electro
qui ne se sentent pas forcément concernés (démentez moi si je me trompe hein
et aussi
je crains que pas mal de musiciens qui nourrissent plus ou moins explicitement le rêve d'être professionnels (??) ce que je peux comprendre, assument en fait, parfois à leur corps défendant, cette catégorisation amateur/professionnel
et je crois aussi qu'intellectuellementc'est pas évident de se débarasser de ces catégories (je ne dis pas que les musiciens sont des abrutis (quoique certains..) mais que la force du discours domainant, fut-il en retard sur la réalité d'une dizaine de trains, continue de faire son effet
bon à titre perso je ne peux pas m'engager sutr ce thème plus que je ne l'ai déjà fait avec mes moyens
à un moment tu es épuisé de causer dans le désert
c'est le risque que nous courrons tous au final
en ce moment j'ai une putain d'envie de décrocher internet et d'aler vivre dans une communauté de hippies en ariège
je dis pas d'ailleurs que si 1° sarko passe, 2° ma petite entreprise coule à flotsen septembre - c'est pas ce que je ferais
Réponses
Et je me joins à ta demande : si ceux qui connaissent un peu d'autres scènes veulent en parler ici, ça serait pas mal.
Je me posais la question de l'organisation de la scène électronique l'autre jour, par exemple.
Nous, on se donne l'étiquette "Pop rock" parce que c'est commode, mais on ne sait pas trop comment se "labelliser". On a comparé notre son à Trust, ce qui constitue le meilleur compliment pour un rock en français que l'on veut énergique avec une certaine virtuosité à la guitare. Inutile de dire qu'on est pas trop à la mode quand on joue devant des "jeunes" de la musique qui convient mieux à leurs parents. Les guitaristes ont 42 ans, le batteur 35 et moi, bassiste... 54 ! Dire si on va faire des concessions et se déploiler le cul pour jouer devant cinq tondus et trois pelés ! On ne se la pète pas, on joue juste sérieux, débridés mais sérieux.
Pour compliquer la donne, notre asso "Musiques Actuelles" locale est maquée avec les autres assos de la région et ce gentil réseau fait tourner le catalogue en bookant toutes les municipalités pour avoir l'exclu des autorisations de soirées : Tu passe pas par eux, le mec sera immerdé pour te faire jouer (visite des flics quasi certaine).
Voilà le résumé. On se tape heureusement des gros panards dans le local mais bon... Notre public a 30-40 ans et la coupe du monde de foot arrive...
Comme quoi, ya pas que Clearchannel et autres gros tourneurs internationaux qui bloquent le système…
Justement je me pose plein de questions dans ces temps troublés ou je prépare mon set live
y manque plus que vous parliez de pédalier midi et MAO sous Linux et j'aurais toute l'info nécéssaire
Bref juste pour dire qu'ayant habité Paris ça n'a rien à voir au niveau mentalités, organisation de concerts. Tous les bars/pubs ou on va ont leur sono(parfois c'est le promoteur qui avec un matos assez reduit peut assurer lui même un concert acoustique).
Bon, ok la plupart du temps on n'est pas payé(on arrive rarement à dégotter plus de 20 personnes quand on joue un mardi soir, parceque nos techniques de marketting sont pas au point, voire quasi inexistantes!).
Mais bon notre énergie et incongruité(on fait des harmonies vocales! plus personne fait ça de nos jours!)fait qu'on a pas trop de problème pour se trouver un slot...
Et pas de problèmes avec les pros! Tout le monde à sa place...parceque tout est fait pour que tout le monde puisse jouer.
En UK y'a pas de syndicats d'artistes ou d'intermittents, c'est marche ou crève...pas de corporatisme (à part la daube majors etc).
La musique, ça va...par contre le système de santé, l'environnement, le social...c'est pas ça...
(ça rejoint ce que m'avaient dit les gatechien qui tournent souvent là-bas)
on attend les explications des tehcno electro maintenant
et aussi des métalos
des reggaemen
des rappeurs
des tradi
des experimentaux
etc..
Le rêve ! Jouer de la folk et avoir des gars qui viennent te chercher pour ça !!!!
Sinon concernant les expérimenteux, ayant déjà organisé plusieurs soirées impros sur Agen et Bordeaux, donc soirées avec diverses formations improvisant des musiques expérimentales variées, je peux dire que c'est très dur et que le public est assez peu réceptif.
Sur bordeaux il y a un centre de musique improvisée et libre, mais je n'y ai jamais vu personne les fois où j'y suis passé devant (bon en même temps je ne vis pas sur Bordeaux même) et personne n'est venu non-plus faire de proposition pour nous (musiciens de No Shape) demander d'y jouer.
J'ai l'impression que c'est un cercle encore plus restreint...
D'autant que le public n'est pas curieux, car même avec entrée gratuite, il n'y a jamais foule...
D'ailleurs si vous voulez des contacts sur Londres pour jouer dans des soirées acoustiques...Je peux toujours vous filer des infos.
(maile eOle à ce sujet)
merci edi !
peut être plus tard ca m'interressera, je penserais a toi
a c vrai que je chante en francais :roll:
j'ai mené ma petite enquête paranoiaque sur les menaces qui pèsent à mon avis sur les DITES "pratiques amateurs"
je prépare un texte admirable sur la question qui devrait être prêt.. heu. un jour
(mais j'ai des tas de bouquins super chiant à me taper d'ici la rédaction finale)
donc
j'ai dégotté deux textes caractéristiques de ce qui pourraient nous sauter à la figure de la part de notre bienheureux minsitère du cul, dédié à la préservation des espèces menacées (j'ai nommé les bienheureux sanctifiés professionels de la profession - une génuflexion pour leur sauvegarde)
alors il semble que deux idées merveilleuses aient germé dans le cerveau des législateurs et des acteurs des musiques DITES actuelles pour s'occuper enfin sérieusement des DITS amateurs (je mets DITS en majuscule parce que le but de mon essai est de montrer que c'est justement le concept même d'amateur qui pourrit ce bordel.. mais heu.. je vous expliquerai ça en temps voulu)
Donc il y a deux idées géniales :
1° labelliser les lieux de diffusion dédiés expréssément aux pratiques amateurs
comme ça on mélangera pas les pros, ceux qui font un boulot sérieux, et els dilletantes -étymologiquement '"amateurs de musique italienne", c'est mignon non ?
2° accorder généreusement un STATUT (sonnez trompettes enculez clairons) aux amateurs - que d'aucuns nomment aussi resquilleurs - afin qu'il ne soit plus fait de confusion entre la noblesse et la plèbe.
c'est très gentil
ceux qui trouvent que ce serait vachement génial que notre père ministériel (que je préférerais aux cieux) s'occupe enfin de nous devraient de toute urgence relire mes posts
plus ça va et plus, dans le domaine de la création, je me sens ultralibéral
dans le sens où je voudrais que l'état nous lache les baskets
au fait j'ai trouvé un titre pour mon essai :
amateurs versus professionnel : élements d'une guerre annoncée
voici donc ces textes :
le premier a germé dans le cadre de la Commission nationale des musiques actuelles (un groupe a été plus particulièrement chargé d’une réflexion concernant les pratiques amateurs)
le second date de 2004, il s'intitule : Propositions pour préparer l’avenir du spectacle vivant
tout cela sur le site du ministère du cul où ça cogite à coup d'excitations d'experts essayant 1° de percer les mystères de ces anarchiques amateurs qui font des choses sans rien expliquer aux pouvoirs publics et au mépris du marché du disque 2° de sauvegarder le monde merveilleux du pays de Candy des professionnels, lesquels sentent le vent inexorable de la fin de leur cocon.
http://www.culture.gouv.fr/
j'aime bien :
sans concurrence déloyale à une programmation professionnelle reconnue et confortée
sous entendu les amateurs ne sont ni reconnus ni confortés (??)
j'aime beaucoup :
tout en préservant l’emploi culturel de la concurrence abusive du travail insuffisamment ou non rémunéré
ben oui faut quand même pas déconner
les amateurs font un travail non rémunéré hein !!
bande de shnourffs
et je suis poli !
phil axel sur la liste de diffusion music-fink témoigne d'une réunion à laquelle il a assisté au Conseil Supérieur des Musiques Actuelles (sic !) et qui porte que la loi prévoyanyt de réglementer la participation des amateurs à des spectacles
Il joint deux textes à son message, textes que je copie ici :
AVANT-PROJET DE LOI
relatif à la participation des amateurs à des représentations du spectacle vivant
Titre 1er – De l'amateur
Art. 1er . - Est dénommée amateur, dans le domaine du spectacle vivant, toute personne qui pratique, seule
ou en groupe, une activité artistique à titre de loisir et qui tire ses moyens habituels d’existence de salaires ou
de revenus étrangers à cette activité.
Lorsqu'un amateur ou un groupement d'amateurs participent à la représentation en public d’une œuvre de
l’esprit organisée dans un cadre non lucratif au sens de l'article L324-11 du code du travail, leur participation
à ces spectacles ne relève pas des règles du code du travail et ils ne perçoivent aucune rémunération.
L'existence de ces spectacles peut être portée à la connaissance du public, à condition que les moyens mis en
oeuvre ne soient pas assimilables à de la publicité professionnelle et que les supports d'information
mentionnent la participation d'amateurs. Du matériel professionnel peut être utilisé dans ces spectacles.
Titre II – Des conditions de la participation des amateurs à des spectacles organisés dans un cadre lucratif
Art. 2. – Lorsqu'un amateur ou un groupement d'amateurs participent à un spectacle organisé dans un cadre
lucratif au sens de l'article L.324-11 du code du travail, leur prestation fait l'objet de contrats de travail et est
rémunérée conformément aux dispositions légales et conventionnelles.
Ces dispositions ne s'appliquent pas dans le cas où une oeuvre est présentée au public avec la participation
d'amateurs pour trois représentations au plus sur une période de douze mois à compter de la première
représentation et à condition que la participation d'amateurs soit mentionnée sur les supports d'information.
Art. 3. – Lorsque des enfants qui n'ont pas dépassé l'âge de la fréquentation scolaire obligatoire participent à
des spectacles organisés dans les conditions définies au second alinéa de l’article 2, les dispositions des
articles L.211 et suivants du code du travail relatives au travail des enfants sont applicables, à l’exception de
celles relatives à la rémunération.
Art. 4. – Est puni de l’amende prévue pour les contraventions de 4e classe le fait de ne pas mentionner, sur
les supports d'information des spectacles visés au troisième alinéa de l'article 1er et au second alinéa de
l'article 2, la participation d'amateurs.
L’infraction mentionnée au précédent alinéa est recherchée par les officiers de police et agents de police
judiciaire, les agents de l’Urssaf ainsi que par les inspecteurs et les contrôleurs du travail.
Art. 5. - Le décret n°53-1253 du 19 décembre 1953 relatif à l’organisation des spectacles amateurs et leurs
rapports avec les entreprises de spectacle professionnelles est abrogé.
---
Article L324-11
(Loi n° 85-10 du 3 janvier 1985 art. 47 Journal Officiel du 4 janvier 1985)
(Loi n° 87-39 du 27 janvier 1987 art. 32 III, IV Journal Officiel du 28 janvier 1987)
(Loi n° 97-210 du 11 mars 1997 art. 3 Journal Officiel du 12 mars 1997)
Les activités mentionnées à l'article précédent sont présumées, sauf preuve contraire, accomplies à titre lucratif lorsque leur réalisation a lieu avec recours à la publicité sous une forme quelconque en vue de la recherche de la clientèle ou lorsque leur fréquence ou leur importance est établie ou, s'il s'agit d'activités artisanales, lorsqu'elles sont effectuées avec un matériel ou un outillage présentant par sa nature ou son importance un caractère professionnel ou lorsque la facturation est absente ou frauduleuse.
bref c'est reparti
je me souviens les gens qui, après avoir lu ma prose,
http://www.another-record.com/danahilliot/dana_writings/professionnelsversusamateurs.htm
m'ont pris tout de go pour un parano
désolé de les décevoir
je suis pas si parano que ça
bonne lutte
Bon, ben va falloir relancer la machine à informer le public et les députés.
Quelqu'un sait si le texte en question est officiel, s'il a été inscrit au planning de l'Assemblée Nationale pour les mois à venir ?
J'aime bien la petite comparaison suivante de Phil Axel :
Yeah !
une pétition de plus, tu as raison, trop de pétitions tue l'effet politique
mais bon
par contre je crois que pas mal de groupes dits amateurs soient au bout du compte satisfaits qu'on s'occupe d'eux
qu'on les administre
c'est ce que je prophétise quelque part dans mon texte
mais encore une fois :
putain de b.. à queue, qu'on nous foute la paix
pourquoi changer des choses qui fonctionnent (moyennement) ?
c'était pareil pour les dRM, nous on avait rien demandé
tu parles d'un gouvernement soi-disant libéral mon cul oui !
administrer la culture, voilà qui ferait hurler de rire n'importe quel libéral qui se respecte
enfin, on est libéral là où ça arrange, et pour le reste c'est du despotisme soi-disant éclairé (par les experts de la culture mon cul)
vous en avez vu trainer par ici des experts de la culture?
comment sauraient-ils alors ce qui est le meiux pour nous ?
quand vous savez le nombre de kékés qui sont payés à faire des études sur les pratiques amateurs, àchaque nouveau ministre de la culture on lance une nouvelle étude
et les mecs qui font les études, on les voit jamais ici
ils vont dans les centres culturels mon cul
interroger les animateurs de la culture, pauvres zigues en général qui ne savent même pas ce que c'est qu'une licence de libre diffusion
ça me tue
n'importe quel zig sur dogmazigue est dix fois plus experts des pratiques à mateurs que ces tarlouzes à cravate de la drac etc.
voilà c'est dit
j'y reviendraispoint
Ca va aussi très certainement remettre àl'ordre du jour la vente de disque dans les magasins...
Ils ne nous laisseront jamais en paix !
http://www.betapolitique.fr/spip.php?article0390
sur les dernières élucubrations du projet de loi sur la réforme du spectacle vivant
rien de neuf pour ceux qui ont déjà suivi notre fil
mais accablant quand même
Ce que je veux dire par là c'est que lors de dadvsi, nous avons manqué cruellement d'espaces d'expression dans les grands médias,et nous avons tous relevés et relevons encore les incohérences, incompréhensions volontaire ou non de ceux qui ont accès à ces tribunes.
Autant attaquer de suite à les enmerder avec ça plutot que se retrouver une fois de plus "spectateurs" des débats entre législateurs bien pensants et observateurs/journalistes incompétents sans pouvoir faire quoi que ce soit.
Ou bien on fait comme d'hab on signe tous une pétition sur le net dans la joie et la bonne humeur et au final tout le monde s'en tape?
En fait je crois bien qu'ormis les trois pelés que nous sommes à discuter ici en plus de quelques égarés, tout le monde s'en tape gravement..nevermind.
Vouloir nous faire passer pour des "amateurs" sous l'unique prétexte que certains d'entre nous ont une, voir plusieurs activités rémunératrices en plus de l'activité artistique est une vision réductrice et caricaturale des pratiques artistiques.
Ceci est bien révélateur de notre vision sociale commune qui tend à définir un homme ou une femme par son "métier" ou sa condition économique (salarié,chomeur,liberal,rmiste) plutot que par sa dimension humaine.
C'est une honte que cela se passe ici, en france, terre de l'exception culturelle et berceau des lumières.
Tous les artistes qui sont considérés selon les critères socioéconomiques actuels comme des "professionels" sont, ou ont été à un moment de leur existance des "amateurs" au sens de la définition donnée par ce texte de loi.
L'activité artistique n'est pas un métier, quand bien même cela peut devenir une source de rémunération, qui d'ailleur pour les plus chanceux ne dure malheureusement qu'un temps et ne constitue que rarement la principale ressource financière des intéressés.
La grande majorité de ces sois disants "pros"restent de mon point de vue artistique personnel de grands "amateurs" au sens de la pauvreté reccurente de leur contenu artistiques, mais cela est subjectif.
Il est évident que si le seul référentiel de jugement d'une prestation artistique est celui du montant financier alloué à la production de cette activité et au marketing, effectivement, ces gens sont des pros et certains d'entre nous de biens piètres amateurs.
Ce texte sous entend que seul les artistes appartenant au secteur industriel de la musique auront le droit in fine de se produire en public et de toucher une rémunération pour cela.
C'est fondamentalement discriminatoire envers l'ensemble des artistes qui pratiquent leur discipline avec consience, maitrise et quelquefois virtuosité et talent et qui proposent des spectacles d'un niveau bien plus élevé que la majorité des dits "professionnels", malgré le
peu de moyens techniques et économiques dont ils disposent généralement.
Je ne parle pas aussi des "diffuseurs" que sont les petites salles indés, les bars et autres lieux qui font la fierté de notre "underground" culturel et qui se retrouverons tous en fermeture administrative les uns après les autres laissant le champ libre aux grandes salles "sponsorisées" avec force subvention qui proposent de la "soupe culturelle" à un public solvable.
C'est encore une catégorisation supplémentaire qui d'une part sert les intérêt du collecteur d'impots (pour élargir le champ de levée de la dime) et d'autre part ceuxdes sois disants "professionels" qui ne sont en fait que quelques circuits economiques bien rodés qui souhaitent se protéger une fois de plus par la loi plutot que d'accepter l'emergence d'autres formes de pratiques dans le spectacle vivant, complémentaires et non concurrencielles.
Après la censure numérique (dadvsi), la censure économique, la musique libre se verra bientot censurée en dehors d'internet dans le spectacle vivant qui constitue un des solides pilliers du développement de cette culture en dehors d'internet, permettant par là même aux artistes les plus talentueux de rencontrer leur public.
Si par contre il s'agit uniquement de la manifestation un peu maladroite d'une volonté de normaliser un statut fiscal et social dans les pratiques du spectacle, cela relève d'une harmonisation des prélèvements par la mise en place par exemple d'un "chèque spectacle" qui permettrai aux salles de rémunérer les artistes ne faisant pas partie du régime de l'intermitence tout en leur garantissant une protection sociale et une cotisation retraite venant completer celles perçues sur leurs autres activités rémunérées.
Ces prélevements à la source restent aussi vallable au niveau de l'impot sur le revenu de l'artiste qui se produit.
Il n'y a donc aucune incompatibilité fondée entre "amateurs" et "pros", entre intermitents et autres statuts en l'espece, simplement une volonté des promoteurs de ce texte de détruire ce que d'autres construisent modestement, tout en protégeant des lobbies.
De casser la diversité culturelle, de faire barrage à toute initiative dont ils ne sont pas à l'origine.
La qualification "amateur" sur les affiches a une connotation bien péjorative permettant de signaler avec force au public que nous ne sommes que des merdes qui se prennent pour des artistes.
Si c'est un spectacle "amateur" passez au large, c'est forcément de mauvaise qualité.
ça me rappelle le gars sur TF1 qui disait je cite:"Si vous trouvez un contenu culturel gratuit à télécharger sur internet, c'est forcément illégal", ou quand herve rony (snep) parle de plateforme "légale" au lieu de dire "plateforme commerciale"...
Et on nous bourre le mou à grands renforts de shows tv avec la diversité culturelle et l'emergence de "nouvelles scènes" et autres "nouveaux talents"...ass holes!
après avoir été spectateurs (enfin.. espions) de discussions entre experts
c'est là où ça me gonfle
je ne dis pas que mon texte sur le sujet (qui a été repris sur le site du foruma (malheureusement, l'animateur de ce site n'est plus en fonction à ce que je crois) était très intéressant : mais quand même.. quand je lis les contributions des prétendus experts j'ai l'impression d'avoir fait un effort autrement plus conséquent que le leur
je veux bien aller faire un speech sur le sujet à marseille christophe si tu m'invites
on pourrait monter une journée d'action pour la défense du spectacle vivant (amateur ou pas d'ailleurs, ne jouons pas le jeu des catégorisations phantasmatiques des experts de mes deux)
faut inviter les médias faire un site une pétition etc.
ça me fatigue rien que d'y penser
sinon tu écris :
je crois surtout qu'il y pas mal de gens qui ne font pas de concerts ici -notamment dans les musiques electro
qui ne se sentent pas forcément concernés (démentez moi si je me trompe hein
et aussi
je crains que pas mal de musiciens qui nourrissent plus ou moins explicitement le rêve d'être professionnels (??) ce que je peux comprendre, assument en fait, parfois à leur corps défendant, cette catégorisation amateur/professionnel
et je crois aussi qu'intellectuellementc'est pas évident de se débarasser de ces catégories (je ne dis pas que les musiciens sont des abrutis (quoique certains..) mais que la force du discours domainant, fut-il en retard sur la réalité d'une dizaine de trains, continue de faire son effet
bon à titre perso je ne peux pas m'engager sutr ce thème plus que je ne l'ai déjà fait avec mes moyens
à un moment tu es épuisé de causer dans le désert
c'est le risque que nous courrons tous au final
en ce moment j'ai une putain d'envie de décrocher internet et d'aler vivre dans une communauté de hippies en ariège
je dis pas d'ailleurs que si 1° sarko passe, 2° ma petite entreprise coule à flotsen septembre - c'est pas ce que je ferais