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Utilisation commerciale - les limites à ne pas dépasser

novembre -1 modifié dans Economie de la musique
Ce thread s'adresse plus particulièrement à ceux qui ont choisi les clauses nc (non-commercial) pour leurs compos, mais les utilisateurs de licences copyleft ont le droit moral pour eux, s'ils veulent contester une utilisation commerciale (ou dégradante) de leur musique, ils sont donc aussi concernés par cet échange d'idées.

Suite à ce thread ou celui-ci, ou encore l'affaire L'Onomatopeur / Envoyé Spécial, force est de constater que la libre diffusion est à tort (et souvent sciemment) assimilée à la gratuité par des tiers commerciaux : certains d'entre eux contreviennent au contrat ou à la licence utilisée par les artistes, en général lorsqu'ils exploitent et/ou modifient une œuvre sans avoir au préalable obtenu l'autorisation des ayant droits.

Ceci étant une infraction au droit d'auteur, cela pose le problème de la réponse (juridique ou non) à apporter à ce genre de cas.

Discutons ici de nos expériences en la matière, où de celles que l'on pourra glaner sur la toile, et surtout de la conduite à tenir en cas d'utilisation commerciale non consentie.

A vos réflexions !
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Réponses

  • Je l'ouvre puisque personne ne le fait.

    Nous avions eu le cas de l'onomatopeur avec l'utilisation de sa musique sur un reportage d'une chaîne télé nationale.

    Il y a les évolutions récentes sur la plateforme bleue (pub sur page artiste qui ont été retirés ensuite... Je ne sais pas, je ne suis pas un artiste et contrairement à Bernard Tapie, j'ai jamais voulu spécialement l'être :wink: ). L'évolution sur la plateforme au miel avec la vente gratuite de son oeuvre pour spot de pub sur un site 100% commerciale.

    Le cas de Drunksouls.

    Les player bleue, miel se joue sur des sites qui utilisent des ads publicitaire (soit par ce que c'est une plateforme gratuite, soit par ce que c'est le webmaster lui-même qui les place)

    Alors c'est quoi une utilisation commerciale ?
    C'est quoi une utilisation commerciale tolérée ?
    Et pour rebondir sur Christophe E. , comment fait-on respecter les différentes clauses des licences CC (By-NC-SA par exemple) ?
  • Question : pourquoi ne pas envisager la rémunération (ou la réparation) d'une musique utilisée sur un pub par... un pub "offerte" au(x) musicien(s) dans des conditions de "visibilité" négociées ?
    Parce que le musicien, il veut soit des sous, soit être vu, non ?
  • haha, on a du le poster en même temps :D
    lequel on garde ?
  • pas celui ci .. :wink:
  • J'ai fait un truc pas courant sur phpBB : fusionner deux topics. :wink:

    Bons débats !
  • Alors c'est quoi une utilisation commerciale ?
    C'est quoi une utilisation commerciale tolérée ?

    Il y aurait au moins deux manières de poser le problème à mon sens

    1° La manière "juridique", définitionnelle. Existe-t-il une définition légale de ce qu'est un type d'échange dit commercial en droit français ?

    http://www.lexinter.net/Legislation/codecommerce.htm

    Je vous laisse méditer là dessus : de mon côté je considère qu'il est vain d'espérer s'accrocher EXCLUSIVEMENT à une définition de ce type. Parce que la réalité qui nous occupe n'est pas exclusivement JURIDIQUE. Ce serait peut-être souhaitable. Mais si on prend la peine de lire les messages et les opitions exprimés au sujet de la fameuse clause "non commerciale" on se rend bien compte que le fond de la question telle qu'elle est posée dans notre petit monde est d'abord MORAL. Le juridique n'épuise pas le moral, et je m'en réjouis..

    2° En l'absence d'une définition fiable et qui fasse l'unanimité de ce qu'est une relation d'échange de type commerciale, nous voilà donc renvoyés à nos propres conceptions. ET là, évidemment, chacun fait avec sa culture. Certains s'appuieront sur la philosophie et l'économie. D'autres sur un sentiment personnel exprimé de manière plus ou moins rationnel (par exemple, Adam Smith a dit, Amartya Sen a dit..), d'autres se nourriront de certains phantasmes (je hais le commerce parce que vendre c'est pas bien etc.)

    Il est question d'une certaine tolérance. Ça indique assez bien que ce que nous appelons "commercial" n'est pas fixé universellement. Ce qui est considéré comme commercial dans un environnement ou pour une personne lambda, ne sera pas considéré de la même manière dans un environnement ou par une personne delta.

    On aura carrément des interlocuteurs pour qui le commerce d'emblée est connoté péjorativement, d'autres pour qui sa valeur morale est neutre, d'autres qui le considèrent au contraire comme un accomplissement civilisationnel, etc.

    Donc
    ça va pas être facile de s'entendre.

    3° Et puis, derrière cette question, se profilent aussi, implicitement, des positions plus ou moins intéressées. DEs postures éthiques (le désintéressement) jusqu'aux postures les plus cyniques ("je n'utilise les licences de libre diffusion que comme un moyen, en espérant à moyen terme être signé chez Universal et adhérer à la Sacem etc.")
    Entre ces deux termes, il y a toute une gamme de postures plus ou moins éthiques, plus ou moins intéressées, plus ou moins cyniques.

    4° Encore un facteur à prendre en compte. L'enjeu de la clause NC, et de ce qu'on entend par commercial, est forcément liée à l'investissement nécessaire à la réalisation de l'oeuvre.
    je parle ici de toute sorte d'investissement : financier bien sûr, mais aussi par exemple, le fait qu'on y mette parfois ses tripes dans une chanson, d'autres fois un peu moins, etc. (donc "matériel et/ou affectif)

    C'est pas la même chose de produire un morceau electronique vite fait en activant un logiciel informatique et des boites à rythme et travailler un an avec une dizaine de musiciens pour produire un album avec des instruments réels etc.
    C'est pas le même problème non plus si on est signé sur un label, avec pressage ou tirage de plusieurs centaines d'exemplaires avec investissement promo et tournées de concerts, et faire de la zique dans sa chambre en ayant pour seule exposition la base de données de dogmazic.
    C'est pas le même type d'investissement en tous cas, et du coup, la clause NC n'a pas la même signification dans ces différents cas, et la "tolérance" à ce que nous concédons comme étant "commercial" ou non, n'a pas le même sens non plus.


    ***********************
    ma pratique personnelle (pour ma musique et les disques d'another record quand je m'occupais du label) :

    Pour ma part je suis en général très tolérant sur la question de ce que je considère comme "commercial" ou pas.
    Je suis tout à fait content qu'on diffuse ma msuique dans un bar ou sur une radio (pour avoir eu des expériences assez précises de ce qu'était que gérer une radio et un bar à musique, je considère que j'y gagne bien plus que j'y perd dans l'histoire : c'est peut-être un usage "commercial", je ne sais pas, mais je le considère comme "non commercial" par rapport à mon interprétation de la clause NC). je serais par contre impacablement restrictif si on utilisait ma musique pour un clip publicitaire ou un film à budget gros ou moyen, ou sur un site web manifestement uniquement préoccupé d'intentions mercantiles. etc..
  • septembre 2007 modifié
    Bon, la moindre des choses c'est d'intervenir ici...

    Je vais sans doute me répéter par rapport aux différents thread de Dogmazic et d'ailleurs sur lesquels je suis déjà intervenu :
    A mon sens les LLD ne doivent concerner que les particuliers : la liberté pour eux de partager ce qu'ils ont aimé comme ce qui se fait "illégalement" (*) en P2P avec les artistes signés.
    (*) On peut toujours invoquer le droit à la copie privé, mais...
    Il n'y a, dans ce cas, aucune utilisation commerciale de la musique.

    Pour ce qui est d'une utilisation commerciale de la musique :

    Nous vivons dans un monde mercantile, capitaliste et j'en passe... Il est évident que, si des sociétés se servant de musique peuvent annuler leurs dépenses sur ce poste, elles le feront pour 2 raisons : être plus compétitif et/ou faire plus de marge.
    Tout simplement, je n'accepte pas qu'une société puisse gagner de l'argent sans aucune contrepartie parce que c'est du dumping par rapport aux musiciens qui vivent ce cette activité et parce que je trouve ça immorale. Ce dernier point est très subjectif, je le reconnais. Beaucoup de sociétés font actuellement du capitalisme décomplexé et n'hésitent pas à dire ouvertement et cyniquement (très subjectif également) : "pourquoi achèterai-je de la musique alors qu'il en existe de la très bonne gratuitement".
    Certains font le parallèle avec le logiciel libre et son utilisation par des sociétés à but lucratif. Je ne suis pas d'accord. Je pense que l'exception culturelle existe et que la culture n'est pas une marchandise.
    Comme on a tous ses compromis, j'en ai fait un concernant l'utilisation commerciale de ma musique, c'est Jamendo. Jusqu'à aujourd'hui et malgré de nombreuses dérives du site, j'y laisse ma musique car il me semble que Jamendo offre une contrepartie, mais là encore cela reste aussi éminemment subjectif... C'est sans doute parce que j'ai découvert les LLD grâce à Jamendo, parce que j'y ai reçu mes première critiques, parce que j'y ai rencontré plein de gens,.... Il y a un autre site que j'ai quitté qui m'avait également offert tout ça... Mais je l'ai quitté quand il est devenu ouvertement décomplexé et a proposé l'utilisation de nos musiques gratuitement pour des publicités réalisées par un site de vente en ligne n'ayant rien à voir avec la musique et 100% commercial sous prétexte de visibilité. Par la suite ce programme est devenu optionnel comme cela a été le cas sur Jamendo dés le début. Sur Jamendo je n'ai activé aucun programme optionnel sauf celui des recettes pub redistribuées... Aïe !!! Dés le premier versement de Jamendo, j'en virerai 50 % à Dogmazic. Oui, je l'ai écrit dans un autre thread ici !!! Pourquoi j'ai activé cette option : Si Jamendo vit grâce à la pub, pourquoi lui laisserai-je encore plus de revenus. Soit je quittai Jamendo à cause de la pub envahissante, soit j'y restai et j'activai cette case. L'option rester et refuser les revenu de la pub était à mon sens encore plus bancale...
    Pour faire un peu de lèche... Il n'y a qu'ici que je suis totalement en accord avec mes valeurs...
    Bon, j'ai été un peu long, j'ai certainement encore des trucs à écrire, mais je laisse pour le moment de la place à d'autres.
  • Oups, Dana a écrit son post en même temps que moi... Mais, il est bien le sien ! Il montre toute la complexité des rapport de l'être humain avec sa conscience.
  • Je vous explique ici comment je perçois l’aspect commercial de vos musiques en tant que vidéaste-monteur dans mon agence de pub.

    Si cela peut vous aider à communiquer vos exigences à ceux qui, comme moi, voudraient utiliser vos musiques à titre commercial, je considère qu’on pourra aboutir, si pas à un terrain d’entente (tout le monde n’acceptant pas de pactiser avec le diable), du moins à une définition mieux compréhensible du concept de musique libre et ainsi à mieux vous protéger si vous estimez devoir l’être.

    Je ne considère ni la Musique ni l’Art en général comme une simple production esthétique, comme une activité dont l’aboutissement doit être un produit fini. L’intérêt premier de l’art est sa démarche. Mais aujourd’hui, l’exception culturelle n’existe pas à mes yeux. Que l’on veuille se battre pour est peut-être une bonne chose mais à l’heure où on peut (aussi) composer en un quart d’heure en créant des boucles sur son ordinateur, toutes les productions ne peuvent être considérées de la même manière.

    Comme ca a été dit, il existe presque autant de définitions que d’artistes. En sous signant à vos licences, en donnant un cadre juridique à différents concepts idéologiques, vous dépassez ces concepts et vous reconnaissez implicitement l’existence d’une réalité, celle du marché de la musique, marché duquel certains cherchent à se protéger catégoriquement, et d’autres à y entrer par une voie nouvelle (le cas des Arctic Monkeys démontre assez que cette voie fonctionne).

    Les différentes licences sont là parce qu’un seul concept ne peut s’appliquer à des artistes ayant des parcours forcément divers et des conceptions apparemment opposées. Quand je demande l’autorisation pour utiliser une musique sur un clip publicitaire, je n’ai pas l’impression d’« agresser » votre communauté étant donné que le cadre juridique que vous posez vous-même m’y autorise et que je reçois plusieurs réponses positives.

    A quoi sont dus ces accords ? Certains espèrent ainsi une visibilité, et à terme, une reconnaissance. En figurant sur un clip de magasin de décoration, que cette visibilité soit réelle ou pas, c’est selon moi à l’artiste d’en juger. Considérant les contraintes qui sont les miennes (contraintes de temps surtout, monter des rushes que je n’ai pas filmé moi-même, rendre sexy un vendeur de voitures d’occasions …) j’essaie de faire au mieux car j’aime mon boulot, l’image c’est mon truc et si je dois passer par la pub pour essayer d’évoluer, je le ferai.

    D’autres artistes qui me donnent leur autorisation se placent, je pense, au-delà des contraintes de production de leur musique, la considérant avant tout comme un plaisir à exprimer des états d’âme, seuls, en groupe, sur un ordinateur, sur une scène, … et si un publicitaire utilise leurs morceaux sur un clip comme ambiance sonore, ils sont prêts à les donner gratuitement, considérant le plaisir qu’il y a à faire de la musique supérieur à ce qu’ils pourraient retirer financièrement de ce qu’il faut bien appeler un produit fini. Si vous considérez que je les exploite, libre à vous de les mettre en garde en avançant vos propres arguments.

    Certains de mes clips sont moins ridicules et j’estime que la mise en commun d’une musique et d’une vidéo donnent à chacune une autre dimension, je ne vais pas dire qu’elles sont transcendées, j’entends des dents grincer et des phalanges craquer, mais simplement que le vidéaste y gagne en qualité, et le musicien en visibilité. Regardez Pahia, Winandy ou la deuxième vidéo de Boccon sur www.videoshopping.lu, je ne pense pas projeter sur ces musiciens les feux de la gloire, mais j'apporte à leur musique une autre dimension.

    Je reconnais que je pourrais décrédibiliser Dogmazic en contribuant à donner de ce site une image de marché de la musique au rabais. Je pense aussi qu’une collaboration avec des agences de pubs peut être favorable à ceux qui veulent une visibilité. La pub c’est pas la panacée mais ca peut être un début.
  • septembre 2007 modifié
    kramik écrit:
    Si cela peut vous aider à communiquer vos exigences à ceux qui, comme moi, voudraient utiliser vos musiques à titre commercial, je considère qu’on pourra aboutir, si pas à un terrain d’entente (tout le monde n’acceptant pas de pactiser avec le diable), du moins à une définition mieux compréhensible du concept de musique libre et ainsi à mieux vous protéger si vous estimez devoir l’être.
    Pour moi, il ne s'agit pas de pactiser avec le diable ni de protection supplémentaire.
    Les licences sont suffisamment diverses pour que l'artiste puisse choisir les limites qu'il compte donner à la diffusion. J'accepte que certains soient des hommes sandwich. Dans la société actuelle nous le sommes tous plus ou moins. Les licences fixent le cadre. Si la diffusion est totalement libre, le diffuseur peut faire ce qu'il veut. Dans le cas de la LAL par exemple, il est intéressant de voir, que la pub utilisant la musique est elle même sous LAL. Il faut que les publicitaires en soient conscient.
    kramik écrit:
    Je ne considère ni la Musique ni l’Art en général comme une simple production esthétique, comme une activité dont l’aboutissement doit être un produit fini.
    Moi non plus. Ils expriment quelque chose, peut importe l'esthétisme. Effectivement, pour moi,l'oeuvre peut évoluer suivant l'interprétation de l'auditeur et des interprêtes qui reprendront la musique avec ou sans modification. L'aspect des modifications est également géré par les licences. Libre à l'artiste de choisir s'il souhaite où non permettre les modifications.
    kramik écrit:
    L’intérêt premier de l’art est sa démarche.
    Non, l'intérêt c'est le contenu. Je m'intéresse à la démarche pour connaître la génèse de l'oeuvre mais ce n'est pas ce qui m'émeut.
    kramik écrit:
    Mais aujourd’hui, l’exception culturelle n’existe pas à mes yeux.
    Si elle existe et certains veulent justement qu'elle puisse sauter.
    kramik écrit:
    à l’heure où on peut (aussi) composer en un quart d’heure en créant des boucles sur son ordinateur, toutes les productions ne peuvent être considérées de la même manière.
    Là encore c'est la façon (la démarche) pour construire et je ne vois pas en quoi un morceau produit en 1/4 d'heure ne serait pas de l'art. Il y a des exemples de morceaux ultra simples mais ô combien puissant dans leur expression. J'aimerai bien pouvoir composer en 1/4 d'heure.
    kramik écrit:
    Comme ca a été dit, il existe presque autant de définitions que d’artistes. En sous signant à vos licences, en donnant un cadre juridique à différents concepts idéologiques, vous dépassez ces concepts et vous reconnaissez implicitement l’existence d’une réalité, celle du marché de la musique, marché duquel certains cherchent à se protéger catégoriquement, et d’autres à y entrer par une voie nouvelle (le cas des Arctic Monkeys démontre assez que cette voie fonctionne).
    Je ne sais pas si les Arctic Monkeys ont accepté de donner leur musique à des publicitaires. Effectivement les licences de diffusion permettent à l'artiste de diffuser ses oeuvres plus facilement mais cela n'implique pas que nous ayons besoin des publicitaires pour ce faire.
    kramik écrit:
    Les différentes licences sont là parce qu’un seul concept ne peut s’appliquer à des artistes ayant des parcours forcément divers et des conceptions apparemment opposées.
    Oui et heureusement. Nous sommes en démocratie.
    kramik écrit:
    Quand je demande l’autorisation pour utiliser une musique sur un clip publicitaire, je n’ai pas l’impression d’« agresser » votre communauté
    Il faut préciser que vous demandez d'utiliser la musique gratuitement, ce qui est une sorte de dumping et une agression très forte pour ceux qui y sont opposés pour des raisons sociales. D'autre part, dans notre société, l'argent égale souvent reconnaissance. Dévaloriser une oeuvre financièrement peut aussi être pris comme un non respect du travail de l'artiste. Pourquoi ne proposez vous pas vos publicités gratuitement ? Vous auriez sans doute plus de succès.
    kramik écrit:
    Si je dois passer par la pub pour essayer d’évoluer, je le ferai.
    Pas moi et heureusement que les licences me le permettent. Autrement, je ne serai pas ici, c'est sûr.
    kramik écrit:
    D’autres artistes qui me donnent leur autorisation se placent, je pense, au-delà des contraintes de production de leur musique, la considérant avant tout comme un plaisir à exprimer des états d’âme, seuls, en groupe, sur un ordinateur, sur une scène, … et si un publicitaire utilise leurs morceaux sur un clip comme ambiance sonore, ils sont prêts à les donner gratuitement, considérant le plaisir qu’il y a à faire de la musique supérieur à ce qu’ils pourraient retirer financièrement de ce qu’il faut bien appeler un produit fini. Si vous considérez que je les exploite, libre à vous de les mettre en garde en avançant vos propres arguments.
    Je ne vois pas ce que "faire de la musique" a à voir avec la pub.
    Je n'irai pas jusqu'à dire que vous exploitez les artistes, en fait je ne connais pas votre société. Peut être êtes vous vous même exploité par vos clients ? Il est clair que je suis très sceptique sur la viabilité d'une société produisant des vidéos à 60 €, à moins que celles ci soient produites en Chine ou à moins que vous ne produisiez ces vidéos en 1/4 heure ! Il suffit de connaître un peu les taux de revient horaires européens pour faire un rapide calcul. D'autres start up web 2.0 exploitent eux clairement les artistes contre de la visibilité.
    kramik écrit:
    Certains de mes clips sont moins ridicules et j’estime que la mise en commun d’une musique et d’une vidéo donnent à chacune une autre dimension, je ne vais pas dire qu’elles sont transcendées, j’entends des dents grincer et des phalanges craquer, mais simplement que le vidéaste y gagne en qualité, et le musicien en visibilité. Regardez Pahia, Winandy ou la deuxième vidéo de Boccon sur www.videoshopping.lu, je ne pense pas projeter sur ces musiciens les feux de la gloire, mais j'apporte à leur musique une autre dimension.
    Oui, certainement et je me passe de cette dimension grâce à la licence que j'ai choisie.
    kramik écrit:
    Je reconnais que je pourrais décrédibiliser Dogmazic en contribuant à donner de ce site une image de marché de la musique au rabais.
    Il est clair que si Dogmazic préconisait ce genre de démarche, ils se décrédibiliseraient !
    Il n'y a aucune pub sur ce site ! Maintenant, ils n'empêcheront certainement pas de démarche individuelle. Encore une fois, nous sommes en démocratie.
    kramik écrit:
    Je pense aussi qu’une collaboration avec des agences de pubs peut être favorable à ceux qui veulent une visibilité. La pub c’est pas la panacée mais ca peut être un début.
    Faire de la musique pour des agences de pub en tant que musicien (pas artiste) rémunéré, pourquoi pas. Faire ça ou le travail que je fais... Mais pour de la visibilité, non !
    J'aurai beaucoup de difficulté à acheter ma baguette avec de la visibilité...
  • kramik j'ai beau relire votre témoignage, je n'arive pas à voir en quel sens cela pourrait nous éclairer quant à la question posée :
    "utilisation commerciale ? quelles limites ? etc."

    il y a des tas de trucs bizarres dans votre texte que mankind concept a relevés, je ne le referais donc pas.

    Est-ce que faire de la musique en vue d'illustration de messages publicitaires est considéré par les musiciens sous licence NC comme relevant du commerce ou non ?
    bon c'est un cas parmi d'autres cas.
    Je vois mal comment on pourrait dire non, ce n'est pas du commerce. La finalité première de la pub c'est quand même de faire la promotion d'un objet en vue de le vendre. Sauf que :
    Imaginons une publicité en vue de soutenir un projet humanitaire ou éducatif, en vue de récolter des dons etc..
    Sommes-nous dans la finalité commerciale, ou est-ce que la finalité morale prime ?
    Je n'ai pas de réponse a priori, tout dépend du message, de l'association de l'ONG etc. Donc au fond de ses propres opinions.

    Il y a une chose qu'il faut rappeler au sujet de la clause "non commerciale"
    Ele ne signifie pas que la musique soit payante en cas d'usage commercial.
    Elle signifie que, dans le cas d'un usage à finalité commerciale (ce terme demeurant flou come je l'ai souligné plus haut - et je m'en réjouis qu'il soit flou d'ailleurs), il importe de demander avant tout usage à l'auteur son consentement.

    Si l'auteur consent à l'usage il peut demander évidemment une contrepartie financière de la part de l'usager (par exemple la boîte de pub, ou L'ong, ou le producteur du court métrage), mais rien n'oblige à une telle contrepartie. Ceci est afaire de négociation entre ol'auteur et l'usager.

    Ceci est très important.

    Même si d'aucuns peuvent par exemple considérer que la diffusion de sa musique dans un bar est un usage commercial, cela signifie juste que l'auteur souhaite qu'on lui demande son consentement avant la diffusion, pas que cette diffusion doive être forcément payante.

    Songez à cela en imaginant les cas suivants :
    - diffusion de la musique par la sono d'un petit bar
    - illustration musicale d'un court métrage d'étudiant en cinéma
    - bo d'un film projeté dans des salles à grande échelle
    - illustration d'un message publicitaire
    - générique d'un programe télé
    - passage sur NRJ ou SKYROCK :)
    - Passage chez ses potos de l'émission indie de la radio campus du coin..

    etc etc..

    je ne vois pour ma part qu'une solution : voir au cas par cas

    s'il y a mention de la clause NC, je pense que l'usager devrait pour être sûr de ne pas commettre d'impair, de faire la demande à l'auteur.. ce n'est pas bien compliqué, surtout à l'époque d'internet, d'envoyer u mail ou de passer un coup de fil.
  • Sans entrer dans des considération philosophiques ou de l'économie de comptoir:
    Je crois que nous devons différencier les différents usages commerciaux potentiels.
    Ce qui choque certains, et ce n'est pas la majorité comme dit précédemment, c'est la forme, la manière d'embobiner, tromper, gruger les artistes, le public, les annonceurs en montant des systèmes indirects basés sur la dictature de la "visibilité".

    C'est un marché de dupes parce qu'en réalité, quoi que l'on fasse il n'y a pas de visibilité.
    On ne peut sortir des exemples particuliers hors du contexte général et en faire la règle absolue.
    Artic monkey sont 1 exemple, sur combien de musiques publiées en ligne dans le monde???
    Et au nom de cet exemple, la grande majorité cède aux sirènes du business sur les contenus mis à disposition.
    La duperie se situe à ce niveau, faire croire que la visibilité est possible par le biais d'internet alors que sa nature même est construite sur la diversité et non l'homogéneisation culturelle, sur la masse d'oeuvres aléatoires disponibles et non l'élitisme prescrit.

    Alors on pourra m'objecter que sans cette "masse" point d'étoiles filantes de la musique en ligne, faux, archi faux, c'est la scène avant tout qui permet pour les plus chanceux de trouver un public, en aucun cas internet qui reste un outil, a quelques exceptions près, qui ramenées à une échelle statistiques peuvent être considérées comme negligeables.
    Même si 100 "artic monkeys" sortaient chaque mois du net, cela resterai négligeable au regard de la masse des oeuvres culturelles produites et mises à disposition.
    La scène étant bien entendu un autre débat.

    Mais de quoi s'agit il réellement:
    Un site internet qui se base sur du nombre de "connexions "pour vendre des espaces publicitaires à des annonceurs est à la limite de l'escroquerie vis à vis de ces annonceurs.
    Les connexions étant générées par une valeur ajoutée (musique ou autre) que l'on a acquit gratuitement, donc sur le papier "tout bénef" pour l'opérateur du site.
    Comment savoir si les personnes qui se connectent à ce site sont vraiment "sensibles" à la réclame?
    Constituent le coeur de cible de la publicité exposée?
    Personne ne peut le dire, et les fameuses "analyses d'audience" et autres "études
    comportementales" sont aussi une belle escroquerie qui se vend assé cher.
    Donc vouloir à marche forcée transformer les cultures libres en réservoir de contenu pour des sites négociant de l'espace publicitaire est une erreur.
    Ni l'annonceur, ni l'artiste, ni le public n'y trouvent réellement leur compte.
    Le modèle est biaisé d'avance puisque l'on s'appuie sur une valeur ajoutée culturelle (les musiques, la vidéo) uniquement utilisée pour générer de la connexion et vendre ce potentiel et en aucun cas utilisée pour ce qu'elle est c'est à dire de la culture à l'etat brut.

    Où se situe dans ce modèle la mise en valeur des cultures libres, le soutien à la création, le soutien à la diversité?

    Aucune réflexion sérieuse sur ce modèle n'a été faite hormis pour vanter ses mérites au travers d'artifices marketings comme le web.zéro.

    Un autre aspect de ce modèle "indirect" est que les recettes générées ne suffiront jamais à contenter tout le monde, on est sur une échelle "basse" en matière économique, proche du dumping, du micro profit, pas sur un commerce de masse "bien juteux" comme voudraient nous le faire croire les tenants du truc.zéro.
    De plus la multiplication naturelle, liée à la structure même de l'internet, de ce type de sites fait que l'offre de visibilité pour les publicitaires augmente mais les cibles
    sont de plus en plus volatiles et dispersées, de moins en moins identifiées.
    Cela oblige d'ailleurs ces plateformes à utiliser force marketing en dehors du net pour exister réellement, a trouver d'autres solutions comme le mélange des contenus Libres/copyright/gestion collective afin d'augmenter leur catalogue et ce au mépris du droit et ce faisant mettant le public dans une situation délicate puisqu'il ne sait plus si ce qu'il télécharge est légal ou pas.

    C'est sur la base de ces réflexions que j'en suis à me demander quelle est la véritable "utilité" des LLD à terme.

    Est-ce pour alimenter ce commerce de dupes ou est-ce réellement pour permettre l'éclosion d'une culture alternative?
    Comment expliquer en termes simples aux publics, aux artistes, aux diffuseurs qu'il est bien plus interessant de faire un don à un artiste, d'acheter son album, d'aller le voir en concert que de cautionner ce système qui n'enrichit personne au final (hormis les vendeurs d'adblocks), trompe tout le monde et n'aide en aucun cas au développement culturel.
    Comment expliquer aux institutions que cette dérive va à terme contribuer largement à uniformiser l'offre culturelle sur le net et le transformer en galerie marchande?

    La clause NC parrait bien accessoire au regard de ces transformations, et son respect demeure complètement relatif.
    Je sais bien que peu comprendrons/cautioneront ce que j'explique preferant les paillettes virtuelles du "junk internet".
    Le développement, la promotion, le soutien aux cultures libres peut largement se passer de ce modèle, c'est une question de volonté de l'ensemble des acteurs du net.

    Bonne zike à tous :)
  • christophee écrit :
    Sans entrer dans des considération philosophiques ou de l'économie de comptoir:

    ??????

    Je crois que nous devons différencier les différents usages commerciaux potentiels.

    tout à fait
    un certain casualtisme s'impose dans cette histoire d'usages commerciaux ou pas, c'est ce que j'essaie de soutenir
    Ce qui choque certains, et ce n'est pas la majorité comme dit précédemment, c'est la forme, la manière d'embobiner, tromper, gruger les artistes, le public, les annonceurs en montant des systèmes indirects basés sur la dictature de la "visibilité".

    C'est un marché de dupes parce qu'en réalité, quoi que l'on fasse il n'y a pas de visibilité.
    On ne peut sortir des exemples particuliers hors du contexte général et en faire la règle absolue.
    Artic monkey sont 1 exemple, sur combien de musiques publiées en ligne dans le monde???
    Et au nom de cet exemple, la grande majorité cède aux sirènes du business sur les contenus mis à disposition.
    La duperie se situe à ce niveau, faire croire que la visibilité est possible par le biais d'internet alors que sa nature même est construite sur la diversité et non l'homogéneisation culturelle, sur la masse d'oeuvres aléatoires disponibles et non l'élitisme prescrit.


    absolument.
    c'est marrant cette histoire de singes arctiques. J'en ai pas écouté une note, mais c'est devenu une vraie tare à la crème non seulement marketing mais politique : en gros ça signifie : "toi aussi le djeunes tu peux le faire !! " La réussite est à la portée de n'importe quel péquin, grâce aux grâces d'internet. etc.
    et ça donne des tripotées de groupes locaux qui se prennent à rêver.. à rêver quoi au fait ? la gloire du rock'n roll revisitée par les mass médias ? Le même rêve que les abrutis de la star ac en somme..
    Pavaorotti est mort, de mon côté j'ai repris deux fois des moules, mais au café ce matin j'étais effaré de voir le nombre de pubs pour vendre des enregistrements du brave homme, et que c'est classé partout numéro un des ventes.
    À une époque, quand j'allais vraiment pas bien, on s'était dit chez another record, que le meilleur moyen de vendre mes foutus disques, ça aurait été que je mette fin à mes jours. Putain on aurait explosé les ventes. Bon..
    au moins même au fond du trou on se marrait bien..
    Des fois je me dis : est-ce que le problème c'est la connerie des marketing men, ou bien est que le problème c'est qu'en fait ça fonctionne le marketing, c'est-à-dire qu'il y a toujours des floppées d'abrutis pour répondre présents quand le marketing envoie ses sirènes clinquantes .?
    c'est comme la maître et l'esclave hein.. les deux consentent et s'en arrangent..


    Alors on pourra m'objecter que sans cette "masse" point d'étoiles filantes de la musique en ligne, faux, archi faux, c'est la scène avant tout qui permet pour les plus chanceux de trouver un public, en aucun cas internet qui reste un outil, a quelques exceptions près, qui ramenées à une échelle statistiques peuvent être considérées comme negligeables.
    Même si 100 "artic monkeys" sortaient chaque mois du net, cela resterai négligeable au regard de la masse des oeuvres culturelles produites et mises à disposition.
    La scène étant bien entendu un autre débat.

    certes
    j'irai même plus loin. L'effet tout à fait inattendu du développement d'internet haut débit, parce que c'est précisément de ça qu'il s'agit (dans les années 90, on pouvait pas télécharger la musique aussi facilement avec nos modem pourraves), hé bien, c'est la réhabilitation de la scène comme finalité majeure de la musique djeunes (au détriment du marché du disque).

    Du coup ça pose beaucoup de questions chez les petits labels surtout. Nombre d'entre eux vont sans doute disparaitre, ou bien se recentrer vers une activité beaucoup plus centrée sur l'organisation de concerts. C'est déjà le cas dans les labels que je connais. C'est inévitable.
    Les moyens labels ont déjà disparu, il reste quelques petits labels qui fabriquent encore quelques disques, mais c'est la fin des haricots, les distributeurs distribuent plus (pour infos, la FNAC fonctionne aujourd'hui avec une centrale d'achat comme les Centre Leclerc, plus moyen de poser son scud chez les détaillants, donc les labels les plus modestes sont évidemment exlus des rayons), sur le net on vent quasiment que dalle à ce que j'entends, restent les concerts.. mais même là, on achête de moins en moins de disques à l'issue des live.. (certains groupes vendent surtout des tee shirt et des casquettes humpppfffff)

    enfin bon
    c'est pas nouveau mais on arrive vraiment à une situation limite là

    personnellement je n'en pense ni du bien ni du mal étant donné que je m'en bats les nouilles mais bon..
    Mais de quoi s'agit il réellement:
    Un site internet qui se base sur du nombre de "connexions "pour vendre des espaces publicitaires à des annonceurs est à la limite de l'escroquerie vis à vis de ces annonceurs.

    c'est plutôtréjouissant non, qu'ils s'escroquent entre eux ? Tu parlais de dupes.. c'est justement ça le marketing par définition : duper l'autre en étant persuadé qu'on n'est pas dupé soi-même, qu'on est plus malin que l'autre.. Qu'ils s'amusent à ça si ça les fait jouir..
    Les connexions étant générées par une valeur ajoutée (musique ou autre) que l'on a acquit gratuitement, donc sur le papier "tout bénef" pour l'opérateur du site.
    Comment savoir si les personnes qui se connectent à ce site sont vraiment "sensibles" à la réclame?

    Constituent le coeur de cible de la publicité exposée?
    Personne ne peut le dire, et les fameuses "analyses d'audience" et autres "études
    comportementales" sont aussi une belle escroquerie qui se vend assé cher.

    surtout que pas mal de navigateurs sont dotés d'outils anti-pub.. c'est amusant..

    Donc vouloir à marche forcée transformer les cultures libres en réservoir de contenu pour des sites négociant de l'espace publicitaire est une erreur.

    je ne te le fais pas dire. Mais ce qui est bizarre, c'est que les dits annonceurs n'ont pas l'air de s'en rendre compte.. ou alors ils doivent bien y trouver leur compte non ? Regarde le fonds de pension qui a investi dans Jamendo.. Il doit bien y avoir une raison non ? Ces gens là se tapent royalement des LLD et de la musique sans parler de l'art..

    Ni l'annonceur, ni l'artiste, ni le public n'y trouvent réellement leur compte.
    Le modèle est biaisé d'avance puisque l'on s'appuie sur une valeur ajoutée culturelle (les musiques, la vidéo) uniquement utilisée pour générer de la connexion et vendre ce potentiel et en aucun cas utilisée pour ce qu'elle est c'est à dire de la culture à l'etat brut.

    Où se situe dans ce modèle la mise en valeur des cultures libres, le soutien à la création, le soutien à la diversité?

    mouarrfff
    oui évidemment si tu prends les choses comme ça :)

    Aucune réflexion sérieuse sur ce modèle n'a été faite hormis pour vanter ses mérites au travers d'artifices marketings comme le web.zéro.

    Un autre aspect de ce modèle "indirect" est que les recettes générées ne suffiront jamais à contenter tout le monde, on est sur une échelle "basse" en matière économique, proche du dumping, du micro profit, pas sur un commerce de masse "bien juteux" comme voudraient nous le faire croire les tenants du truc.zéro.

    ça oui i faut le répéter
    la gateau est pas suffisamment grand pour qu'il y en ait pour tout le monde. mais le truc, c'est qu'on partage pas : dans la mentalité début 2000, seuls quelques uns auront leur part - et tout invite à faire croire que TOI le djeunes, tu seras celui là ! Oui je te le dis, tu seras le nouveau heu singe des neiges arctiques !
    De plus la multiplication naturelle, liée à la structure même de l'internet, de ce type de sites fait que l'offre de visibilité pour les publicitaires augmente mais les cibles
    sont de plus en plus volatiles et dispersées, de moins en moins identifiées.
    Cela oblige d'ailleurs ces plateformes à utiliser force marketing en dehors du net pour exister réellement, a trouver d'autres solutions comme le mélange des contenus Libres/copyright/gestion collective afin d'augmenter leur catalogue et ce au mépris du droit et ce faisant mettant le public dans une situation délicate puisqu'il ne sait plus si ce qu'il télécharge est légal ou pas.

    nous en sommes là : nos braves licences ont été récupérées par le marché, qui récupère toute chose ence bas monde, même l'humanisme la poésie et la morale. ET transforme toute chose en produit marketing, en produit d'appel - sauf que.. d'appel pour quoi ???
    J'irai encore plus loin : quel est l'objet final des sites dont tu parles ?? Multiplier les contenus musicaux ou multiplier les annonceurs ?? La musique est-elle le moyen ou la fin ?? Je crois que la réponse est claire désormais.. (sauf sur dogmazic évidemment :)

    C'est sur la base de ces réflexions que j'en suis à me demander quelle est la véritable "utilité" des LLD à terme.

    Est-ce pour alimenter ce commerce de dupes ou est-ce réellement pour permettre l'éclosion d'une culture alternative?
    Comment expliquer en termes simples aux publics, aux artistes, aux diffuseurs qu'il est bien plus interessant de faire un don à un artiste, d'acheter son album, d'aller le voir en concert que de cautionner ce système qui n'enrichit personne au final (hormis les vendeurs d'adblocks), trompe tout le monde et n'aide en aucun cas au développement culturel.
    Comment expliquer aux institutions que cette dérive va à terme contribuer largement à uniformiser l'offre culturelle sur le net et le transformer en galerie marchande?

    qu'espères tu des institutions christophe ?? comment peut-on encore espérer quelque chose des institutions ?? On n'est plus sous Jack lang dans les années 80 là.. Les institutions dans la musique tout au moins, c'est ou bien les mêmes personnes que dans le business(pour la dite culture dite djeunes), ou bien des représentants de la Haute CUlture avant tout préoccupés de garder leur job et leurs subventionset de péréniser leur petits mondes au fonctionnement bien huilé depuis Malraux.



    La clause NC parrait bien accessoire au regard de ces transformations, et son respect demeure complètement relatif.
    Je sais bien que peu comprendrons/cautioneront ce que j'explique preferant les paillettes virtuelles du "junk internet".
    Le développement, la promotion, le soutien aux cultures libres peut largement se passer de ce modèle, c'est une question de volonté de l'ensemble des acteurs du net.

    C'est bizarre mais je n'y crois pas aux acteurs du net. Je crois qu'il existe des poches de résistance, de gens qui réfléchissent qui ont un souci plus ou moijns éthique, plus ou moins humanistes, qui situent les LLD dans le champ plus vaste de la transmission et de l'échange culturel, du savoir etc.
    et d'autres, une immense et écrasante majorité qui se bat les couilles comme de l'an 40 de la dite transmission etc..

    Au fond, le contexte n'a pas changé, sauf que nos LD ont été récupérées entre temps par le bisness. On doit à mon avis continuer ce qu'on fait depuis des années, expliquer, militer, réfléchir, inventer.
    On est de toutes façons dans une période extrêmement régressive intellectuellement, politiquement, moralement. En France et ailleurs.
    je suis profondément déçu voire désespéré par la manière dont la connerie la plus inepte se répand dans ce pays (et c'est comme le marketing et ses consommateurs, on a les dirigeants qu'on mérite et qu'on élit).

    Alors qu'est-ce qu'on fait ?

    Au début, en te lisant je me disais, mais quel intérêt de lancer ce message pour dire que les problèmes de clause commerciale on n'en a rien à cirer.. Que c'est le cadet de nos soucis.. Maintenant, je comprends mieux. C'est vrai que c'est le genre de fignolage sur lequel on peut se prendre la tête pendant des lustres pendant qu'en arrière plan, c'est la philosophie des LD elle-même qui part en couille, qui devient un joujou pour les décérébrés du web 2.0 et la plupart des abrutis d'internet et d'ailleurs.
    D'un autre côté..
    POurquoi pas continuer quand même coûte que coûte à faire notre petite pédagogie, et exploration de ces licences..

    POur en revenir à ces histoires d'usage commercial ou pas, j'envisage pour mon prochain enregistrement de proposer les morceaux avec une licence où je préciserai les usages que j'autorise a priori, de manière détaillée. les autres usages étant réservé à mon consentement.
    bon
    on verra bien
    [/quote]
  • Personnellement qu'un publicitaire utilise un de mes morceaux pour l'habillage sonore d'une pub ne me dérange pas. J'ai choisi la LAL comme licence et elle l'y autorise pleinement. Par contre le fait qu'il ne respecte pas la propagation de la licence m'agace au plus au point! (c'était notamment le cas sur Bnflowers avec le deal qu'ils avaient trouvé). Mais à partir du moment où ils respecteront la propagation je ne voix pas ou est le problème.
  • tel est ton avis dknight21 et je le respecte
    c'est justement une des raisons qui m'a motivé à choisir une licence plus restrictive (pour une partie de mon repertoire en tous cas, celle auquel je tiens le plus)
    ne pas voir mes chansons illustrer n'importe quoi
    tel est mon avis et je le respecte
    etc..

    on voit bien qu'au fond cette histoire de clause NC renvoie à des opinions et des sentiments personnels, et qu'on ne peut pas en tirer grand chose en termes de généralités

    Cela dit.. ce post ne concerne effectivemenyt pas les utilisateurs de la LAL
    à proprement parler il concerne surtout et peut-être uniquement les utilisateurs des CC NC quelque chose

    (ce qui n'empêche pas que les autres s'interdisent de donner leur point de vue, mais bon, ce n'est pas vraiment le sujet hein ?)
  • Avant d'entrer dans le vif du sujet, je voudrais remercier l'auteur de ceci :
    Là encore c'est la façon (la démarche) pour construire et je ne vois pas en quoi un morceau produit en 1/4 d'heure ne serait pas de l'art. Il y a des exemples de morceaux ultra simples mais ô combien puissant dans leur expression. J'aimerai bien pouvoir composer en 1/4 d'heure.

    Ca fait du bien à lire lorsque je constate par ailleurs, lors de mes pérégrinations sur le net, comme une sorte de stigmatisation de la musique électronique et de tous ceux qui, comme moi, travaillent seuls dans leur coin avec un ordinateur. Que le morceau soit produit en 1/4 d'heure ou en 30, c'est surtout le résultat qui compte à mon avis. Et oui, en effet, pourquoi un morceau produit en 1/4 d'heure ne pourrait-il être considéré comme de l'art ?
    Enfin, bref, ceci mériterait un topic dédié...

    Pour en venir au sujet qui nous occupe et puisque je fais partie des "artistes" concernés par la clause NC, je livre donc maintenant mon point de vue et mon expérience en la matière.

    La définition que je retiens du commerce est celle d'une activité qui consiste à vendre et acheter des biens et services dans un but lucratif, c'est à dire pour en tirer des bénéfices et ainsi s'enrichir.

    Si je m'en tiens à cette définition, l'utilisation commerciale de ma musique consisterait à la vendre sans mon consentement ou bien à l'utiliser pour en tirer profit, ceci dans le cadre d'une activité commerciale. C'est surtout, je pense, ce dernier point (en tirer profit dans le cadre d'une activité commerciale) qui peut s'avérer litigieux et être soumis à interprétations diverses.

    Toutefois, et on ne le répétera jamais assez à mon avis, la clause NC s'exclue pas définitivement une utilisation commerciale de l'oeuvre. Elle ne fait que soumettre cette utilisation à l'accord de l'auteur (idem pour la clause ND d'ailleurs).

    C'est donc à l'auteur de juger, au cas par cas, s'il donne ou non son accord pour l'usage commercial d'un de ses morceaux lorsqu'il reçoit une demande explicite pour un tel usage.
    Cela m'est arrivé il y a quelque temps.
    Une petite compagnie locale de théâtre m'a sollicité pour utiliser un extrait d'un de mes morceaux dans le cadre de sa toute première pièce. Je les y ai autorisé et je n'ai pas vraiment eu le coeur à leur demander une contrepartie financière en échange, bien que j'aurais pu le faire. Je sais bien qu'une petite compagnie de théâtre a des moyens limités et qu'elle ne rentre même pas toujours dans ses frais alors... entre personnes aux moyens limités on peut bien s'entraider dans ce monde de brutes...
    Ceci dit, l'accord pour l'utilisation commerciale dans le cadre de la clause NC est bel et bien une prérogative de l'auteur de l'oeuvre et ne se présume pas.
    Donc, si une personne ou une organisation indélicate venait à faire un usage commercial de l'une de mes oeuvres sous clause NC sans mon accord, ça serait d'abord pour moi une demande (envoyée en recommandé avec AR) de négociation pour participation au bénéfice et/ou d'arrêt total de l'exploitation en question et s'ils ne veulent rien entendre, c'est plainte au tribunal direct.

    Dans le cas récent traité dans ce topic, il me semble que le contrevenant est de bonne foi vu qu'il reconnaît son erreur et propose une indemnisation. Dans un tel cas de figure, je pense que j'arriverais à m'arranger à l'amiable mais, comme on dit, chacun voit midi à sa porte...
    Il me semble juste que le mouvement de la musique libre ne sortirait pas grandi d'une "judiciarisation" de ce genre d'affaire dans la mesure où il ne semble pas qu'elle relève d'une intention malhonnête mais bien d'une erreur reconnue par la personne en infraction.
    A mon avis, ça ferait un très mauvais procès qui pourrait se retourner contre les artistes du libre alors désignés à la vindicte populaire en tant que rapaces procéduriers. Or les méthodes répressives et procédurières sont, je crois, plutôt l'apanage de certaines majors du disque et autres tenants des DRM.
  • Oui, en ce qui concerne cette histoire, je suis bien content moi aussi qu'elle ait évolué vers un arrangement à l'amiable plutôt que vers les tribunaux.

    Mais ce qui me réjouit le plus, c'est de constater que cette clause ND a bien une valeur juridique. valable. et reconnue.... enfin, reconnaissable, on va dire. :roll:

    Disons que cette affaire m'aura un peu réconforté dans l'idée que si je peux prouver qu'une utilisation commerciale a été faite d'un de mes morceaux avec une clause ND, et ce, sans mon concentement, alors j'ai La Loi avec moi pour pourrir la vie au contrevenant :twisted:

    Pas que ce soit mon but ultime, de pourrir la vie aux contrevenants, hein, j'ai quand autre chose à faire, mais disons que je sais maintenant que dire "ouais, mais là, tu vois, y'a une clause ND", ben ça peut avoir son effet...

    A fond d'accord aussi sur le fait que le mieux, c'est de voir au cas par cas (à part peut-être pour Thé Et Fin, auquel cas j'exige à priori au moins une ile deserte rien que pour moi en compensation 8) ).

    Le cas par cas, c'est finalement l'une des possibilitées les plus interessantes de la gestion individuelle.

    Mais c'est aussi, du coup, un peu son point faible.
    Si je suis le seul à décider, y'a du coup aussi des chances pour que je sois le seul à vérifier, et y'a des chances pour qu'une diffusion d'un de mes morceaux dans un resto à sushis dans une ile japonnaise me passe à milles lieux des oreilles.

    Tant que c'est des sushis, je peux m'en accomoder (pas sûr que ce soit le cas de ceux qui entendent ça en mangeant), mais je peux aussi me retrouver à accompagner une pub pour slips mongols... :shock: et là, je le saurais jamais.

    Bah, je me dit que si ça me revient jamais aux oreilles, alors ça me gène pas tant que ça...
    Mais pour le coup, là, je me dit aussi que si ça me revient aux oreilles, alors j'ai de quoi raller.
  • Pour répondre à la question du fil, vous aviez vu ce document :

    www.adamfields.com/CC-NC-allowed-uses-flowchart.pdf

    ?

    La vision est très très large, mais semble envisager l'ensemble des cas de figure et réactions rencontrables.
  • Là encore c'est la façon (la démarche) pour construire et je ne vois pas en quoi un morceau produit en 1/4 d'heure ne serait pas de l'art. Il y a des exemples de morceaux ultra simples mais ô combien puissant dans leur expression. J'aimerai bien pouvoir composer en 1/4 d'heure.

    Ca fait du bien à lire lorsque je constate par ailleurs, lors de mes pérégrinations sur le net, comme une sorte de stigmatisation de la musique électronique et de tous ceux qui, comme moi, travaillent seuls dans leur coin avec un ordinateur.

    je ne sais pas s'il y a une stigmatisation, mais pas sur dogmazic en tous cas
    vu le pourcentage d'utilisateurs de licence de libre diffusion qui font avant tout de la musique électronique ce n'est pas étonnant
    c'est facile à comprendre d'ailleurs dans le sens où le passé des LLD ramène à la culture du sample d'une part et aux licences "libres" informatiques d'autre part

    disons qu'il y a des affinités éventuelles entre ces gens là.. les musiciens électro, les informaticiens, les open source etc. C'est en tous cas une des réponses à la question que je n'ai pas posées mais qui me taraude : pourquoi les LLD ne prennent pas (ou si mal ou si peu) dans les courants musicaux qui me sont plus familiers (donc hors electro) ?


    la question de savoir si c'est de l'art ou pas est évidemment une question absurde

    pour en revenir au sujet

    virgo :

    La définition que je retiens du commerce est celle d'une activité qui consiste à vendre et acheter des biens et services dans un but lucratif, c'est à dire pour en tirer des bénéfices et ainsi s'enrichir.


    oui certes
    mais tu vois bien que justement les appréciations divergent quant à ce qui est considéré comme lucratif ou pas
    (tu trouveras toujours un abruti pour considérer que ta troupe de théâtre fait du commerce parce qu'ils font des entrées payantes, ou que le bar du coin devrait te rémunérer parce qu'il passe ta musique sur son magnétophone)
    du coup le tableau que nous envoie mben semble donner des indications intéressantes au-delà de ces mots (commercial, lucratif) qui renvoient immanquablement à notre appréciation subjective.

    mben :
    Pour répondre à la question du fil, vous aviez vu ce document :

    www.adamfields.com/CC-NC-allowed-uses-flowchart.pdf

    ?

    La vision est très très large, mais semble envisager l'ensemble des cas de figure et réactions rencontrables.

    très chouette ce tableau
    si quelqu'un pouvait le traduire ce serait vraiment un bon outil de réflexion pour ce post
    d'où ça vient exactement mben ?
  • Il faudrait que je recherche, j'avais eu le lien sur une liste creative common (cc-licenses ou -community, je ne sais plus).

    J'essaierais de retrouver ça...

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