Plus je relis et plus je trouve qu'une "caricature" de "l'artiste" est faite......
Autant tu évoques les différentes "facettes" des ingé-son vis a vis du mastering ,(ce qu'ils font , ce qu'ils pensent , ce qu'ils devraient faire ou penser...Etc....) autant tu restes sur une image figée de "l'artiste" , du "musicien".......
Es que tout simplement cela ne viendrai pas du fait que le mastering serai le plus souvent qu'un "outil commercial" ?.....(attention , je ne l'affirme pas , je pose la question....)
Es- que justement ce(t éventuel) constat du mastering ne viendrai pas du fait que beaucoup d'artistes sont dans une" recherche du jackpot" plus que dans une" recherche artistique" ? (pour caricaturer)
J'ai regardé un petit film sympa il y a quelques jour (what just happened ? ) , et on y voit un réalisateur de film contraint de modifier son "œuvre" pour des intérêts financiers.....
chose qui doit être assez courante , j'imagine....avec tous ces "agents artistiques" , "producteurs" ....Etc.....Etc....
Du coup je me demande si le mastering ne serai tout simplement pas le reflet de ce que deviens "l'artiste"....c'est a dire un "marchand" .........? (ou un "produit"...?)
(attention aussi , je ne dis pas que tous les artistes sont des "marchands" , je ne dis pas que si on vend une galette ou un place de concert c'est parce qu'on veut faire plein de tunes......mais es-que certains ne sont pas dans cet état d'esprit.....??)
pour simplifier , il y a l'artiste qui créait pour vendre....et il y a celui qui créait sans y penser , celui qui mettra un effet sur une voix parce c'est " a la mode" , parce que c'est "vendeur" et celui qui ne tient pas compte de "la mode" ...de ce qui "marche bien".......
Et le truc c'est autant l'un et l'autre peuvent accorder de l'importance au mastering......mais pas pour les mêmes raisons......
(j'oublie de mentionner le fait que des artistes sont sous "contrat" et donc qu'ils doivent plus ou moins , rendre des comptes a leur "producteur" , "maison de disques"....Etc....chose que je ne connais pas du tout....je ne sais pa s comment ça fonctionne la dedans , mais es-que le "type de mastering" reste réellement un "choix " de l'artiste dans ces situations...??)
J'aimerais trop lire des expériences de zikos ayant confié leur mastering à un ingé son et savoir un peu si au final ils étaient admiratifs du taf effectué, ou si au contraire, ça leur a plutôt donné envie de s'occuper eux-même du mastering de leurs prochains taf.
Car je suis super étranger à ces pratiques, vu que perso, je m'occupe de tout concernant mes prods audio/video.
Mais si certains, vachement impliqués habituellement dans leur mastering, ont voulus essayer de confier l'objet à des tympans étrangers/neutres/objectifs, ce serait intéressant de savoir pourquoi celà à fonctionné ou au contraire pourquoi celà n'a pas fonctionné.
Pour venir en écho à totoresk, je pense que le mastering est forcément orienté vers une destination donnée, surtout quand il s'agit de grosses productions. Compression très prononcée histoire de sortir du lot en diffusion radio... mais là encore ça dépend du style. il n'y a pas un mastering parfait, mais un mastering par disque, en dehors des aspects purement technique - équilibrage des fréquences, des niveaux entre les morceaux - il s'agit de coller à ce qui est dessus, et au public visé, car il y en a toujours un, même pour ceux qui ne sont pas là pour faire de la thune.
Je ne vais pas répondre au remarques précédentes pour éviter de faire partir ce fil en sucette. A moins que vous n'insistiez pour que je fasse valoir mon point de vue ? ^^
Pour venir en écho à totoresk, je pense que le mastering est forcément orienté vers une destination donnée, surtout quand il s'agit de grosses productions.
Je ne suis pas d'accord avec la conclusion de cette phrase. D'abord, ça ne dépend pas de la taille de la production. L'objet du mastering c'est de faire en sorte que l'enregistrement soit reproduit de manière audible et aussi fidèle que possible par le plus grand nombre de systèmes de reproduction. Aujourd'hui, ça va de la sono pro au haut-parleur tout pourri des téléphones portables bas de gamme qui sont aussi fidèles que le transistor mono qu'écoutait mon grand-père en se rasant le matin.
Ayant mixé et manipulé des vinyles les trois quarts de ma vie d'adulte derrière des platines, je peux vous assurer que la plupart des productions indé venant de Chicago, New-york ou Los Angeles ne sont pas le fait de gros studios et que le mastering est conçu, non pas pour des enceintes de PC mais bien pour passer sur des système de sono puissants. S'il y a un corrélation entre mastering et système de reproduction, il n'y en a pas entre mastering et marketing.
Pour ce qui est de se distinguer en passage en radio avec un mastering particulier, vu toute la compression du traitement des stations radio aujourd'hui, le mastering fait en amont par un ingé-son n'a presque plus d'intérêt tellement tout sonne pareille.
Au 20ème siècle, la chaîne de la production musicale était détenue par ceux qui fabriquaient les systèmes de reproduction. Le mastering était donc un moyen de rendre le tout cohérent, de l'enregistrement à la reproduction, et aussi un moyen de vendre de la musique sur support et du matériel allant de l'électrophone à la chaîne hi-fi haut de gamme. Au 21ème siècle Universal fabrique de la musique mais ne fabrique pas de matériel de reproduction, Sony le fait encore et continue à produire de la musique, Apple vend du hardware et du fichier mp3 sans produire de fichier ( pas encore ).
On pourrait comparer ce qui se faisait avant avec ce qui se fait maintenant sur les support vidéos HD où toute la chaîne de production est cohérente de l'enregistrement jusqu'à la reproduction sur un écran conçu pour ça. Ca sert à la fois à vendre des supports et du matériel de reproduction et à imposer un standard.
Le mastering du fichier numérique n'est pas auditivement plus plat ( froid ) par choix mais par contrainte, parce que les systèmes de reproduction d'aujourd'hui sont plus souvent bas de gamme. La musique étant devenue un produit jetable et dévalorisé que l'on entend plus qu'on ne l'écoute, comme un fond sonore elle n'a donc pas besoin d'être précise d'autant plus que ceux qui achètent la musique ont des critères esthétiques tirés vers le bas depuis l'avènement du mp3. On emploi souvent le terme mélomane pour parler de l'utilisateur final qui écoute de la musique sous licence de libre diffusion, ce terme n'est plus vraiment approprié. Un mélomane est une personne qui porte une grande attention, à la fois à la qualité du son enregistré et à la qualité de reproduction de cet enregistrement. Etre mélomane et écouter un morceau dont certaines fréquences sont détruites partiellement ou complétement ( mp3, ogg ) sur des enceintes qui n'en restituera qu'une partie ne veut plus dire grand chose.
Juste sur le mot mélomane (les gens aiment bien discuter pendant des heures sur les mots par là), ce à quoi tu fais référence ce n'est pas plutôt un audiophile ?
De mon côté je pense que je suis mélomane, j'aime énormément la musique sous toutes ses formes, j'en écoute beaucoup, je suis collectionneur de CD, mais pas du tout audiophile, la majeure partie de ce que j'écoute c'est sur mon archos premier prix, mon autoradio, ou sur mon PC avec mon casque à 80€.
comme disait quelqu'un plus haut, il y a des morceaux qui le font vibrer même sur un HP de téléphone portable, et je pense que c'est mon cas aussi (même si quand même le côté écouter de la musique sur son téléphone, ça me dépasse un peu, mais je fais ça aussi à un autre niveau en écoutant beaucoup de mp3)
Audiophile est un terme pour qualifier ceux qui sont en quête d'un saint Graal du son et ça passe effectivement par le matériel souvent coûteux. Mais le mélomane est un amateur de musique au sen noble du terme. Pour moi, le plaisir d'écouter de la musique passe par la qualité du son et donc du système de reproduction, c'est indissociable. Il ne me viendrait pas à l'idée d'écouter de la musique par téléphone. En tant que compositeur de musique, rien ne m'est plus pénible que de constater que des fréquences indispensables à l'esthétique de mes morceaux ne passent pas sur certains systèmes-son médiocres incapables d'encaisser. Un twitter de haut parleur de PC, par exemple.
Le mp3 en qualité basse, la majorité de ce qui est en écoute sur le Web dispense un son fébrile, un léger tremblement désagréable à puissance moyenne qui rend son exploitation sur un système son puissant rédhibitoire. Si le format mp3 se comprends aux origines du Web, il n'a plus aucun sens aujourd'hui à l'heure de l'ADSL. Ce qui me fait rigoler ( très doucement ), c'est qu'on utilise encore ce format de compression destructeur sous prétexte de place sur les serveurs mais que des sites comme Deezer, Musicme ou Soundmusic sont tout en flash et incompatibles avec des configurations informatiques ou un ADSL faible. Ces plateformes feraient mieux d'investir dans du FLAC et coder leur plateforme avec un langage ouvert.
Je ne suis pas d'accord avec la conclusion de cette phrase. D'abord, ça ne dépend pas de la taille de la production. L'objet du mastering c'est de faire en sorte que l'enregistrement soit reproduit de manière audible par le plus grand nombre de systèmes de reproduction. Aujourd'hui, ça va de la sono pro au haut-parleur tout pourri des téléphones portables bas de gamme qui sont aussi fidèles que le transistor mono qu'écoutaient mon grand-père en se rasant le matin.
Ayant mixé et manipulé des vinyles les trois quarts de ma vie d'adulte derrière des platines, je peux vous assurer que la plupart des productions indé venant de Chicago, New-york ou Los Angeles ne sont pas le fait de gros studios et que le mastering est conçu, non pas pour des enceintes de PC mais bien pour passer sur des système de sono puissants. S'il y a un corrélation entre mastering et système de reproduction, il n'y en a pas entre mastering et marketing.
ouep , mais es-que faire en sorte que le son soit audible sur un téléphone portable ,ça fait pas justement "opération marketing" ?
perso si je vendais du son je préfèrerai que mon son soit meilleur sur une chaine hi-fi classique , ou grosse sono ou pc avec bonne carte son et haut-parleur...Etc....kit a avoir de la perte , que ce soit inaudible , sur pc portable ou téléphone portable....Etc.....
Comment , "artistiquement" , peut-on penser a ça?
J'imagine le peintre qui fait une toile de 3m sur 2 , a qui on viendrai dire : "bah oui mais c'est dommage parce que tu ne pourra pas l'exposer a tel endroit , parce que les gens n'auront pas assez de recul....tu pourrais pas la faire plus petite? "
Le format de la toile fait partie intégrante de l'œuvre , et je trouves dommage que l'on réfléchisse a modifier le format ou la qualité d'une œuvre juste pour qu'il y ai une plus grande polyvalence d'utilisation .......
ça devrai être l'inverse....a "l'auditeur" , au "spectateur" de s'adapter.......
Après de faire le choix de remastériser pour passer le son sur de la grosse sono...la c'est autre chose.......
Je pensais vraiment pas que le "mastering" n'était qu'une question de format ou support....je pensais que l'inge-son pouvait justement rajouter "sa touche"..en collaboration avec l'artiste.....justement comme un musé adapterai "l'environnement" a la toile du peintre ...la profondeur , le contraste , la lumière , la circulation autour de la toile...Etc.....etc...... et la ou justement la plupart des musés se contenterai d'un mur "neutre" et d'un éclairage "typique"......un autre pourrait proposer a l'artiste de mettre sa toile sur un socle mobile , en rotation , avec un éclairage changeant sur un laps de temps , ou que sait-jeuu.....etc.....de "mettre en scene" l'œuvre.......
Pour revenir au sujet, je me demande si aujourd'hui, ça a encore du sens de masteriser la musique puisque elle est de moins en moins consommée sur support et est alterée par des formats de compression destructeurs post mastering.
Avec les licences libres, et la mise à disposition des sources, il serait plus intéressant, non plus de mettre un morceau finalisé et rigide à disposition de tout le monde, mais des enregistrements de qualité en FLAC que chacun pourrait régler à sa convenance en fonction de son matériel pour en tirer le meilleur parti.
L'idée du profil embarqué comme dans les photos proposé par Lunt dans son essai me plaît bien.
Peut-être qu'une communauté de développeurs/artistes/mélomanes pourrait mettre au point un logiciel capable de mettre en corrélation les caractéristiques techniques du matériel de reproduction avec un réglage optimum du morceau qui serait proposé au mélomane. Ou un plugin dans un éditeur de sons comme Audacity qui analyserait le morceau et égaliserait les fréquences en fonction de matériel de reproduction proposé.
ouep , mais es-que faire en sorte que le son soit audible sur un téléphone portable ,ça fait pas justement "opération marketing" ?
perso si je vendais du son je préfèrerai que mon son soit meilleur sur une chaine hi-fi classique , ou grosse sono ou pc avec bonne carte son et haut-parleur...Etc....kit a avoir de la perte , que ce soit inaudible , sur pc portable ou téléphone portable....Etc.....
Comment , "artistiquement" , peut-on penser a ça?
Ce n'est que mon avis sur la question, en fonction de mon expérience. Peut-être qu'un ingé-son ou quelqu'un qui a de meilleurs notion du mastering comme Lunt pourrait te dire l'inverse, je ne sais pas.
Mais le fait est que la musique enregistrée sert surtout à ventre des moyens de reproduction. Une Major a tout intérêt à faire masteriser ses prods pour qu'elles passent sur des HP de téléphone portable, parce que c'est aussi un argument pour vendre ces appareils qui serviront à vendre de la musique. Je me rappelle d'une anecdote dans les années 90. Public ennemy avait fait masterisé un de ses albums pour que les fréquences flinguent les haut-parleurs des sonos de voiture. En tant qu'artiste, nous pouvons légitimement faire en sorte que notre musique ne soit pas écoutable avec un casque bas de gamme.
ça devrai être l'inverse....a "l'auditeur" , au "spectateur" de s'adapter.......
Oui, au moins de faire l'effort de respecter l'oeuvre. Mais vu ce qu'est devenue la musique, c'est-à-dire un fond sonore pour se détendre en faisant les courses, pourquoi les auditeurs feraient-il des efforts ? Encore faut-il qu'ils pensent que ça en vaille la peine.
Je pensais vraiment pas que le "mastering" n'était qu'une question de format ou support....je pensais que l'inge-son pouvait justement rajouter "sa touche"..en collaboration avec l'artiste.....justement comme un musé adapterai "l'environnement" a la toile du peintre ...la profondeur , le contraste , la lumière , la circulation autour de la toile...Etc.....etc...... et la ou justement la plupart des musés se contenterai d'un mur "neutre" et d'un éclairage "typique"......un autre pourrait proposer a l'artiste de mettre sa toile sur un socle mobile , en rotation , avec un éclairage changeant sur un laps de temps , ou que sait-jeuu.....etc.....de "mettre en scene" l'œuvre.......
Il n'y a pas de grands albums sans grands ingé-sons. Comme il n'y a pas de grands concerts sans grands ingé-sons. Ce n'est pas pour rien que dés qu'ils le peuvent, les artistes trimballent avec eux leur ingé-son. ^^
La musique enregistrée avant l'ère mp3, était le résultat d'un travail en studio, que ce soit en qualité d'enregistrement, de mixage et de traitement du son. Miles Davis était impressionnant sur scène mais sur ses albums il était rendu impressionnant par le travail de l'ingé-son. Comme le dit Lunt dans son essai, il n'y a pas de son naturel. Le meilleur concert sera sans intérêt restitué tel quel sans traitement du son, que ce soit en studio ou bien à l'aide d'un équaliser sur sa chaîne ou sa table de mixage.
Il n'y a pas de grands albums sans grands ingé-sons.
d'accord avec toi si tu acceptes de préciser le mot "album" en disant par exemple "enregistrement" - parce qu'il y a dieu merci d'immenses "musiques" sans ingé-son (pour donner un exemple heu : Purcell, Jean-Sébastien Bach, Mozart, qui à ma connaissance ne disposaient pas d'un ingé son, ce qui les empêchât point d'être tout de même assez appréciés)
je suis toujours sidéré à l'idée de penser que le premier outil de gravure des sons audio sur un support matériel date de 1877.. c'est très récent quand on y songe. On vit comme si l'écoute d'un enregistrement avait toujours constitué la manière la plus évidente d'écouter de la musique. Mais bon.. je divague..
c'était là une parenthèse (et je me vois pas dire grand chose de plus, vu que tout ce que j'ai appris du son je le dois quasiment entièrement à Giles = lunt
Dana : " d'accord avec toi si tu acceptes de préciser le mot "album" en disant par exemple "enregistrement" - parce qu'il y a dieu merci d'immenses "musiques" sans ingé-son (pour donner un exemple heu : Purcell, Jean-Sébastien Bach, Mozart, qui à ma connaissance ne disposaient pas d'un ingé son, ce qui les empêchât point d'être tout de même assez appréciés)."
Il ne me semble pas que les artistes dont tu cites les noms aient fait des albums, notion encore plus récente que le premier enregistrement sonore ^^
Par contre, on construisait des théatres et des opéras pour magnifier leurs oeuvres, l'acoustique étant un élément essentiel pour la musique non amplifiée.
Mais je ne suis pas entièrement d'accord avec toi. Ces immenses musiques sont venus à nos oreilles contemporaines par le biais de l'enregistrement et donc par le travail des ingé-sons. La musique classique ou symphonique n'étant pas les musique les plus faciles à enregistrer et à mixer. Ce n'est pas pour rien que certains enregistrements sont des références pour les mélomanes avertis.
Certe, les partitions papier sont énormes mais je ne suis pas musicien donc incapable de retranscrire des notes en son dans ma tête et d'en apprécier le génie...
en fait, une chose qu'on oublie souvent, c'est qu'avant l'invention de l'enregistrement "audio" donc, la seule manière de jouir de la musique c'était que quelqu'un la joue. Or, il y avait bien des musiciens, et bien des manières de l'entendre jouer. L'opéra certes (quoique ce soit là aussi très récent). Mais aussi par exemple, dans les salons bourgeois, les demoiselles de bonne famille prenait du bon temps et en faisait profiter leur entourage, en jouant sur leur épinette quelques airs connus et à la mode, ou bien dans la rue, tel ou tel chansonnier chantait sa ritournelle, au moyen age, les troupes de comédiens et musiciens se produisaient sur le parvis des églises, et dans bien des cultures, la musique était omniprésente : pensez aux griots d'Afrique de l'ouest, aux femmes chantant tout en pilant le mil, ou les aèdes grecs etc etc etc
et combien de musiques ainsi se sont perdues (pour nos grandes oreilles finasseuses de contemporains)
en fait je me fiche un peu ici de la manière dont ces musiques sont venus à nos grandes oreilles fourbues, épuisées, saturées de contemporains. je crois simplement que les questions d'acoustiques sont intéressantes mais disons très "actuelles". ce qui n'enlève rien à leur intérêt évidemment. Disons que ces problématiques ont rapport pas seulement à la jouissance de la musique, mais aussi à leur conservation. Et c'est un aspect fort important des choses en ce qui concerne le sujet des droits d'auteurs, qui a pris une drôle de tournure une fois que les outils de conservation et d'enregistrements sont devenus plus accessibles (disons à partir des années 50). D'où aussi le fait que les embellisseurs d'enregistrements soient devenus à des titres divers, depuis l'invention en France des droits voisins (sous l'empire du despote éclairé (ou pas) que prétendait être Jack Lang, en 1986), des postulants au droit d'auteur. Et que ça complique sévèrement les choses je trouve (j'ai toujours pensé que les interprètes et les producteurs n'auraient jamais du être admis au titre d'auteur. Que c'est l'erreur fatale qui fait qu'aujourd'hui c'est devenu la foire d'empoigne ce machin.. mais bon.. ça se dit plus ça.. je vais encore me faire incendier - ce de quoi je me fiche royalement d'ailleurs
mais là on est bien en amont ou éloigné en tous cas du texte de Giles, donc..
Pour ce qui est du texte sur le mastering, je l’ai trouvé dur à lire là comme ça. Faut dire que 17 pages sur un ordi pour moi c’est trop long. Si je suis motivé, j’imprimerai tout ça et le lirai à tête reposée.
Je me réjouis que des techniciens trouvent dans leurs techniques de quoi philosopher.
Je n’y connais rien en mastering ni en mixage. Vraiment rien. Ce que je vois c’est que ma vieille chaîne est en train de me laisser tomber doucement et que si je veux avoir de quoi écouter de la musique correctement chez moi, il va falloir investir.
C’est bien joli d’être un mélomane ou un audiophile ou que sais-je encore mais ce n’est pas à la portée de tout le monde.
Encore le bon vieux cliché entre culture élitiste, de masse ou populaire etc.
C’est bien joli d’être un mélomane ou un audiophile ou que sais-je encore mais ce n’est pas à la portée de tout le monde.
c'est certain....mais bon , même avec les moyens...ça doit pas être simple de choisir LE matos qui retranscrit le mieux le son......
mais comme dit bothunter , déjà si il y avais le moins de perdition possible sur le format et sur le support....ça serai déjà ça de gagné......
mais bon.....on pourrait aussi parler de la qualité auditive de chacun..... es-que l'on perçois tous les mêmes sons de la même manière ? es-que certains d'entre nous ont l'audition altéré...ou au contraire une très bonne ouïe ?
D'ailleurs Lunt en parle dans son texte (de mémoire) , en faisant allusion a une éventuelle version pour malentendants sur archive.org .........
Mais bon il me parait plus pertinent de partir de la source de la création , et d'observer a quel moments les "pertes" réelles de "qualité" apparaissent ....et en quoi l'artiste , l'inge-son , le format , le support , le matos peuvent éviter ou corriger ces problèmes.....
et je pense que bothunter , en parlant du format touche un point important......honnêtement je ne connais pas le format FLAC......mais ça me donne envie de tester......(j'y cours!)
Après pour le "support" , j'aimerai bien avoir justement l'avis de "pros" : depuis la création du support musicale , lequel c'est fortement démarqué des autres jusqu'a aujourd'hui? ( par exemple , il y a 15 ans j'entendais souvent parlé du D A T.....)
les remarques continuent et je ne suis pas sur de pouvoir répondre à tout
donc je vais commencer par le message de totoresk qui me dit que je fais
une caricature de l'artiste. (il manque une subtilité de l'approche parfois)
Qu'il s'agisse des artistes (je mets au pluriel car il y a des modalités très
différentes) ou des ingénieurs du son, la question est de savoir jusqu'à quel
point ils sont agents ou acteurs de ce qui se produit, autant au sens musical
qu'au sens d'un processus social en cours.
IL n'y a pas forcément d'adéquation avec un logique marchande et c'est là
où je considère pour ma part, qu'on ne peut pas appliquer une logique où
tout serait la conséquence du "marché". (je ne dis pas que c'est la logique
de totoresk).
Le paradigme qui m'a interessé est celui de l'ingénieur du son musicien,
pour une raison basiquement nombrilisme et parce que c'est celle que je connais
le mieux puisque c'est mon cas. C'est le cas de bon nombre de personnes
qui n'ont pas fait que du home studio. Il est d'ailleurs interessant de travailler
avec un ingé son plutot batteur ou gratteu et on voit l'influence de cette pratique
sur ses prises mais c'est complexe à déconstruire.
Il nous manque des chiffres sérieux, une enquête qui permettrait de déterminer
des proportions sur les parcours, qui fait quoi, les intentions des acteurs ou agents.
Le plus choquant c'est quand les artistes n'ont pas de contrainte de marché
et qu'ils veulent adopter des standards que le marché leur imposerait,
s'ils étaient sur une grosse maison de disque. Ca n'est pas rare malheureusement
à en juger par certains démos qu'on reçoit mais ce n'est qu'un circuit.
Il faut que ca sonne "comme ça".
Matmix : concernant les expériences de musiciens, il y aurait là aussi beaucoup
à creuser et je peux témoigner, pour avoir été au côté d'un groupe qui a eu des
difficultés à ce niveau si bien qu'ils ont pris la décision d'aller à abbey road.
Je dirais on voit l'arbre à ses fruits, et contrairement à un autre studio où l'ingénieur du
son était tout sauf incompétent ils sont arrivés chez eux et il n'y avait rien à redire (des modifs étaient encore possible pour l'ingé son anglais).
tomek : parmi les bêtises qu'on a pu me dire, il y a des affirmations du type je
masteries sur un système de très haute fidélité et moi de répondre mais qu'en restera t il sur un système hi fi moyen ? chacun a sa sauce.
bothunter témoigne que certaines prods de chicago sont faites pour tourner sur
des sonos très puissantes et ca me conforte dans cette idée : en matière de
mastering il faut savoir ce qu'on veut plus que jamais, savoir où ce que tu masterises atterrira d'ou aussi cette option d'un master par support et d'une téléologie technique.
Ceci dit c'est une chose de savoir ce qu'on veut, une autre de pouvoir dire qu'on
maitrise tout ce qu'on fait, et donc en feed-back notre intention s'en trouve affectée.
pardon pour les remarques que j'oublie ou celles que je laisse en instance car elles
méritent d'y réflechir mieux.
remarque de dana sur cette question de la musique jouée sans enregistrement : c'est ce
que j'essaye justement de pointer par rapport à la question de la mise en mémoire.
Que permet elle ? Qu'est ce qu'elle empêche ?
Un tableau , ou des fresques préhistoriques sont restées malgré une usure due au temps
et donc est ce que ca ne conditionne pas quelque chose sur les modalités de création
et de transmission de l'art ?
bothunter a raison de répondre qu'il y a eu des acoustiques étudiées pour les
concerts , comme les théatres antiques et ca poserait la question du mastering dans
une question plus large qui est celle des "conditions d'ecoute" sauf que l'enregistrement
met une distance supplémentaire , une étape de plus.
on reprend les beattles on ne les interprète pas comme on inteprète une partition
de baroque car quand on joue du baroque on est pas influencé par une mémoire
sonore enregistrée de l'epoque de la création.
pourrait il y avoir un chef d'orchestre sans mémoire ni désir ? (clin d'oeil bionien)
l'ecoute est individualisée aujourd'hui mais peut on dire que notre manière d'ecouter
la musique avec nos systèmes d'ecoute est si singulière ? c'est ça que j'essaye
de cerner aussi dans cet essai.
bon je fais des digressions du coup je dois m'arrêter là car le travail m'appelle.
bien sûr qu'il existe une "histoire" savante de l'acoustique (un amphithéâtre ou une agora est une merveille d'acoustique - il est intéressant d'ailleurs de délirer sur l'acoustique de l'agora athénienne et la démocratie - comment se faire entendre de ses concitoyens.. suffit de voir comment sont conçues les assemblée de députés et sénateurs encore aujourd'hui : il y a un rapport direct entre la démocratie et l'acoustique..)
Mais
mais
je crois qu'il faut faire attention à ceci, que j'ai cru discerner dans certains des messages ci-dessus : accorder à cette préoccupation "acoustique" (que ce soit au niveau de la représentation , de la diffusion ou de l'enregistrement et l'écoute de ces enregistrements sur des machines sophistiquées) plus de part qu'elle n'en mérite, ce qui se traduit pas des énoncés du style : l'ingé-son est indispensable à la réalisation du chef d'oeuvre. (j'exagère et plaisante bien sûr).
la perspective que j'essaie de placer dans ce thread met au contraire l'accent sur toutes cette musique qui se dissémine dans l'espace qui est là, non pensé comme espace acoustique, en tous cas pas consciemment pas délibérément, donc pas planifié dans le processus de création comme tel, par exemple la place publique ouverte aux vents, le chant entonné sous la case du chef achuar battue par les pluies diluviennes de la forêt amazonienne, la salle de bains où Géraldine chantonne le dernier tube d'obispo etc..
ça n'enlève rien aux discussions qui ont cours ici à partir du texte de Giles, sauf que ça en relativise la portée un tout petit peu, du moins pour ceux d'entre vous qui seraient amenés à universaliser un petit peu trop les choses en accordant aux préoccupations acoustiques une part trop importante dans le processus de création et de "production" (il existe en fait une infinité de musiques, de pratiques musicales, "non produites" au sens moderne du terme. On s'en fout, obnubilé qu'on est pas nos machines sophistiquées, mais bon..).
remarque de dana sur cette question de la musique jouée sans enregistrement : c'est ce
que j'essaye justement de pointer par rapport à la question de la mise en mémoire.
Que permet elle ? Qu'est ce qu'elle empêche ?
Un tableau , ou des fresques préhistoriques sont restées malgré une usure due au temps
et donc est ce que ca ne conditionne pas quelque chose sur les modalités de création
et de transmission de l'art ?
...on reprend les beattles on ne les interprète pas comme on inteprète une partition
de baroque car quand on joue du baroque on est pas influencé par une mémoire
sonore enregistrée de l'epoque de la création.
Je pense que la mise en mémoire est indispensable si l'on veut perpétuer une technique. Personne ne sait comment jouait Mozart, néanmoins on le présente comme un génie. On peut être un chorégraphe génial et être un piètre danseur. Si l'on n'avait pas d'enregistrements vidéos de Béjart, le prendrait-on pour un danseur génial d'après les chorégraphies qu'il a créé ? Donc la mémoire fixée sur support nous permet d'avoir une meilleure connaissance des techniques et des techniciens sans avoir été un témoin direct. Mais dans le même temps cette mémoire nous écrase. Ne pas avoir d'enregistrements de Mozart a peut-être libérer les compositeurs et interprètes qui ont vécu après lui. Ils n'ont pas été écrasé par le père.
Ils ont pu interpréter ses partitions. Par contre, ils sont aussi formaté certaines interprétations qui sont difficiles à dépasser. Je pense que la transmission orale permet de par le biais des distorsions de permettre aux être humains d'être créatifs alors que la transmissions écrite, enregistrée, enferme cette créativité, l'étouffe par la référence impitoyable au document fixé.
bothunter a raison de répondre qu'il y a eu des acoustiques étudiées pour les
concerts , comme les théatres antiques et ca poserait la question du mastering dans
une question plus large qui est celle des "conditions d'ecoute" sauf que l'enregistrement
met une distance supplémentaire , une étape de plus.
Je ne sais pas si j'ai raison, mais très tôt, ce qu'on appelle aujourd'hui l'art vivant est devenu un spectacle de masse et on a fait en sorte, sinon de l'améliorer par des artifices, du moins de permettre une reproduction optimal des oeuvres. L'acoustique est un de ces moyens. Puis l'acoustique a été remplacée par les moyens d'amplification éléctriques issues du téléphone avec le micro, puis de là est arrivé l'industrialisation de la musique avec la création d'une chaîne de production allant de l'enregistrement à la fabrication de moyens de reproduction de cet enregistrement.
Mais, "La carte n’est pas le territoire" ( sémantique générale - Alfred Korzybski )
Ca veut dire que la représentation de la réalité n'est pas la réalité. Un chanteur utilisant un micro ne chante pas aussi fort dans la réalité. Sa voix est amplifiée, puis on harmonise la musique autour et ça varie d'un pays à l'autre. En France, les voix sont trop mises en avant, aux USA, la voix est considérée comme un instrument et homogénéisée avec la musique d'accompagnement. Sans compter tous les outils qui permettent de rattraper les couacs, les fausseté, la mesure non respectée, les samplers servaient à ça à l'origine avant de devenir des instruments de production musicale à part entière. Ce qu'on entend sur le support n'est pas ce qui a été enregistré, c'est aussi ce qui rend le spectacle vivant si intéressant.
La musique est un moyen d'exprimer les sentiments, de communiquer ses états d'âmes, de provoquer chez l'Autre ce qu'on ressent soit. L'esthétique vient ensuite, puis la question de savoir à quel public cela s'adresse. Il va sans dire que le traitement final du son peut changer l'idée de départ. L'enregistrement lui-même peut changer l'idée de départ. Je parlais plus haut des prods américaines en House, hip-hop ou technos qui étaient masterisées pour le gros son. L'idée de ces producteurs est de faire passer un message, en l'occurence la puissance de la basse et le ressenti par le corps de cette fréquence. Ca tape au ventre, départ de l'énergie dans le corps humain. Le corps aussi est une membrane qui reproduit dans l'organisme une partie de l'enrgistrement sonore. Ecouter un morceau de techno de Detroit dans son casque audio et sur un système de 2000 watts n'a pas le même impact et ce n'est pas dù à la différence de puissance. C'est dù au fait que le mastering est prévu pour délivrer certaines fréquences avec une certaine puissance sur des membranes de haut-parleurs prévues pour cela. Le casque audio ne laissant pas passer ces fréquences et ne délivrant qu'une partie du message. De même jouer de la guitare sèche sur un terrain de foot ne délivrera pas le même message que dans une pièce de quelques mètres carrés.
Le mastering, pour moi, sert à délivrer le message que veut délivrer l'artiste aussi fidèlement que possible dans les conditions qu'à en tête l'artiste. Un bon ingé-son est une personne qui a de la culture, qui est capable de comprendre le message et de le rendre audible sur un système de reproduction, voir de rendre audible quelque chose d'important dont l'artiste n'avait pas conscience. Rien de plus génial que d'entendre sa musique comme un auditeur. C'est l'effet passage à la radio qui n'est pas qu'un processus narcissique mais une vraie expérience de dédoublement qui nous met en position d'auditeur et on entend enfin sa musique après s'en être écoeuré à force de travailler dessus. La première fois que j'ai joué une de mes prods sur un système son puissant, je suis littéralement tombé sur le cul et ça n'avait absolument rien à voir avec le matériau que j'avais entendu pendant des semaines sur mon propre système de reproduction.
Tout le problème aujourd'hui est que la chaîne de production musicale dominante formate le son, ne délivre aucun message, ne fait qu'appliquer des recettes éculées et afin de gagner du temps et de l'argent, fait en sorte que ce qui sera enregistré colle avec ce qui sera reproduit. On fait le chemin inverse où la musique est un produit devant respecter un cahier des charges et ensuite on cherche ce qui va rentrer dans les cases. Et l'autre problème est que beaucoup d'artistes cherchent à rentrer dans ces cases.
Réponses
j'attends d'avoir un peu plus de temps pour pouvoir relire et argumenter un peu plus que ce que je n'ai fait.
Autant tu évoques les différentes "facettes" des ingé-son vis a vis du mastering ,(ce qu'ils font , ce qu'ils pensent , ce qu'ils devraient faire ou penser...Etc....) autant tu restes sur une image figée de "l'artiste" , du "musicien".......
Es que tout simplement cela ne viendrai pas du fait que le mastering serai le plus souvent qu'un "outil commercial" ?.....(attention , je ne l'affirme pas , je pose la question....)
Es- que justement ce(t éventuel) constat du mastering ne viendrai pas du fait que beaucoup d'artistes sont dans une" recherche du jackpot" plus que dans une" recherche artistique" ? (pour caricaturer)
J'ai regardé un petit film sympa il y a quelques jour (what just happened ? ) , et on y voit un réalisateur de film contraint de modifier son "œuvre" pour des intérêts financiers.....
chose qui doit être assez courante , j'imagine....avec tous ces "agents artistiques" , "producteurs" ....Etc.....Etc....
Du coup je me demande si le mastering ne serai tout simplement pas le reflet de ce que deviens "l'artiste"....c'est a dire un "marchand" .........? (ou un "produit"...?)
(attention aussi , je ne dis pas que tous les artistes sont des "marchands" , je ne dis pas que si on vend une galette ou un place de concert c'est parce qu'on veut faire plein de tunes......mais es-que certains ne sont pas dans cet état d'esprit.....??)
pour simplifier , il y a l'artiste qui créait pour vendre....et il y a celui qui créait sans y penser , celui qui mettra un effet sur une voix parce c'est " a la mode" , parce que c'est "vendeur" et celui qui ne tient pas compte de "la mode" ...de ce qui "marche bien".......
Et le truc c'est autant l'un et l'autre peuvent accorder de l'importance au mastering......mais pas pour les mêmes raisons......
(j'oublie de mentionner le fait que des artistes sont sous "contrat" et donc qu'ils doivent plus ou moins , rendre des comptes a leur "producteur" , "maison de disques"....Etc....chose que je ne connais pas du tout....je ne sais pa s comment ça fonctionne la dedans , mais es-que le "type de mastering" reste réellement un "choix " de l'artiste dans ces situations...??)
Car je suis super étranger à ces pratiques, vu que perso, je m'occupe de tout concernant mes prods audio/video.
Mais si certains, vachement impliqués habituellement dans leur mastering, ont voulus essayer de confier l'objet à des tympans étrangers/neutres/objectifs, ce serait intéressant de savoir pourquoi celà à fonctionné ou au contraire pourquoi celà n'a pas fonctionné.
En gros je pose deux fois la même question là
Je ne suis pas d'accord avec la conclusion de cette phrase. D'abord, ça ne dépend pas de la taille de la production. L'objet du mastering c'est de faire en sorte que l'enregistrement soit reproduit de manière audible et aussi fidèle que possible par le plus grand nombre de systèmes de reproduction. Aujourd'hui, ça va de la sono pro au haut-parleur tout pourri des téléphones portables bas de gamme qui sont aussi fidèles que le transistor mono qu'écoutait mon grand-père en se rasant le matin.
Ayant mixé et manipulé des vinyles les trois quarts de ma vie d'adulte derrière des platines, je peux vous assurer que la plupart des productions indé venant de Chicago, New-york ou Los Angeles ne sont pas le fait de gros studios et que le mastering est conçu, non pas pour des enceintes de PC mais bien pour passer sur des système de sono puissants. S'il y a un corrélation entre mastering et système de reproduction, il n'y en a pas entre mastering et marketing.
Pour ce qui est de se distinguer en passage en radio avec un mastering particulier, vu toute la compression du traitement des stations radio aujourd'hui, le mastering fait en amont par un ingé-son n'a presque plus d'intérêt tellement tout sonne pareille.
Au 20ème siècle, la chaîne de la production musicale était détenue par ceux qui fabriquaient les systèmes de reproduction. Le mastering était donc un moyen de rendre le tout cohérent, de l'enregistrement à la reproduction, et aussi un moyen de vendre de la musique sur support et du matériel allant de l'électrophone à la chaîne hi-fi haut de gamme. Au 21ème siècle Universal fabrique de la musique mais ne fabrique pas de matériel de reproduction, Sony le fait encore et continue à produire de la musique, Apple vend du hardware et du fichier mp3 sans produire de fichier ( pas encore ).
On pourrait comparer ce qui se faisait avant avec ce qui se fait maintenant sur les support vidéos HD où toute la chaîne de production est cohérente de l'enregistrement jusqu'à la reproduction sur un écran conçu pour ça. Ca sert à la fois à vendre des supports et du matériel de reproduction et à imposer un standard.
Le mastering du fichier numérique n'est pas auditivement plus plat ( froid ) par choix mais par contrainte, parce que les systèmes de reproduction d'aujourd'hui sont plus souvent bas de gamme. La musique étant devenue un produit jetable et dévalorisé que l'on entend plus qu'on ne l'écoute, comme un fond sonore elle n'a donc pas besoin d'être précise d'autant plus que ceux qui achètent la musique ont des critères esthétiques tirés vers le bas depuis l'avènement du mp3. On emploi souvent le terme mélomane pour parler de l'utilisateur final qui écoute de la musique sous licence de libre diffusion, ce terme n'est plus vraiment approprié. Un mélomane est une personne qui porte une grande attention, à la fois à la qualité du son enregistré et à la qualité de reproduction de cet enregistrement. Etre mélomane et écouter un morceau dont certaines fréquences sont détruites partiellement ou complétement ( mp3, ogg ) sur des enceintes qui n'en restituera qu'une partie ne veut plus dire grand chose.
Juste sur le mot mélomane (les gens aiment bien discuter pendant des heures sur les mots par là), ce à quoi tu fais référence ce n'est pas plutôt un audiophile ?
De mon côté je pense que je suis mélomane, j'aime énormément la musique sous toutes ses formes, j'en écoute beaucoup, je suis collectionneur de CD, mais pas du tout audiophile, la majeure partie de ce que j'écoute c'est sur mon archos premier prix, mon autoradio, ou sur mon PC avec mon casque à 80€.
comme disait quelqu'un plus haut, il y a des morceaux qui le font vibrer même sur un HP de téléphone portable, et je pense que c'est mon cas aussi (même si quand même le côté écouter de la musique sur son téléphone, ça me dépasse un peu, mais je fais ça aussi à un autre niveau en écoutant beaucoup de mp3)
Le mp3 en qualité basse, la majorité de ce qui est en écoute sur le Web dispense un son fébrile, un léger tremblement désagréable à puissance moyenne qui rend son exploitation sur un système son puissant rédhibitoire. Si le format mp3 se comprends aux origines du Web, il n'a plus aucun sens aujourd'hui à l'heure de l'ADSL. Ce qui me fait rigoler ( très doucement ), c'est qu'on utilise encore ce format de compression destructeur sous prétexte de place sur les serveurs mais que des sites comme Deezer, Musicme ou Soundmusic sont tout en flash et incompatibles avec des configurations informatiques ou un ADSL faible. Ces plateformes feraient mieux d'investir dans du FLAC et coder leur plateforme avec un langage ouvert.
Mais on s'éloigne du débat.
ouep , mais es-que faire en sorte que le son soit audible sur un téléphone portable ,ça fait pas justement "opération marketing" ?
perso si je vendais du son je préfèrerai que mon son soit meilleur sur une chaine hi-fi classique , ou grosse sono ou pc avec bonne carte son et haut-parleur...Etc....kit a avoir de la perte , que ce soit inaudible , sur pc portable ou téléphone portable....Etc.....
Comment , "artistiquement" , peut-on penser a ça?
J'imagine le peintre qui fait une toile de 3m sur 2 , a qui on viendrai dire : "bah oui mais c'est dommage parce que tu ne pourra pas l'exposer a tel endroit , parce que les gens n'auront pas assez de recul....tu pourrais pas la faire plus petite? "
Le format de la toile fait partie intégrante de l'œuvre , et je trouves dommage que l'on réfléchisse a modifier le format ou la qualité d'une œuvre juste pour qu'il y ai une plus grande polyvalence d'utilisation .......
ça devrai être l'inverse....a "l'auditeur" , au "spectateur" de s'adapter.......
Après de faire le choix de remastériser pour passer le son sur de la grosse sono...la c'est autre chose.......
Je pensais vraiment pas que le "mastering" n'était qu'une question de format ou support....je pensais que l'inge-son pouvait justement rajouter "sa touche"..en collaboration avec l'artiste.....justement comme un musé adapterai "l'environnement" a la toile du peintre ...la profondeur , le contraste , la lumière , la circulation autour de la toile...Etc.....etc...... et la ou justement la plupart des musés se contenterai d'un mur "neutre" et d'un éclairage "typique"......un autre pourrait proposer a l'artiste de mettre sa toile sur un socle mobile , en rotation , avec un éclairage changeant sur un laps de temps , ou que sait-jeuu.....etc.....de "mettre en scene" l'œuvre.......
Avec les licences libres, et la mise à disposition des sources, il serait plus intéressant, non plus de mettre un morceau finalisé et rigide à disposition de tout le monde, mais des enregistrements de qualité en FLAC que chacun pourrait régler à sa convenance en fonction de son matériel pour en tirer le meilleur parti.
L'idée du profil embarqué comme dans les photos proposé par Lunt dans son essai me plaît bien.
Peut-être qu'une communauté de développeurs/artistes/mélomanes pourrait mettre au point un logiciel capable de mettre en corrélation les caractéristiques techniques du matériel de reproduction avec un réglage optimum du morceau qui serait proposé au mélomane. Ou un plugin dans un éditeur de sons comme Audacity qui analyserait le morceau et égaliserait les fréquences en fonction de matériel de reproduction proposé.
Ce n'est que mon avis sur la question, en fonction de mon expérience. Peut-être qu'un ingé-son ou quelqu'un qui a de meilleurs notion du mastering comme Lunt pourrait te dire l'inverse, je ne sais pas.
Mais le fait est que la musique enregistrée sert surtout à ventre des moyens de reproduction. Une Major a tout intérêt à faire masteriser ses prods pour qu'elles passent sur des HP de téléphone portable, parce que c'est aussi un argument pour vendre ces appareils qui serviront à vendre de la musique. Je me rappelle d'une anecdote dans les années 90. Public ennemy avait fait masterisé un de ses albums pour que les fréquences flinguent les haut-parleurs des sonos de voiture. En tant qu'artiste, nous pouvons légitimement faire en sorte que notre musique ne soit pas écoutable avec un casque bas de gamme.
Oui, au moins de faire l'effort de respecter l'oeuvre. Mais vu ce qu'est devenue la musique, c'est-à-dire un fond sonore pour se détendre en faisant les courses, pourquoi les auditeurs feraient-il des efforts ? Encore faut-il qu'ils pensent que ça en vaille la peine.
Il n'y a pas de grands albums sans grands ingé-sons. Comme il n'y a pas de grands concerts sans grands ingé-sons. Ce n'est pas pour rien que dés qu'ils le peuvent, les artistes trimballent avec eux leur ingé-son. ^^
La musique enregistrée avant l'ère mp3, était le résultat d'un travail en studio, que ce soit en qualité d'enregistrement, de mixage et de traitement du son. Miles Davis était impressionnant sur scène mais sur ses albums il était rendu impressionnant par le travail de l'ingé-son. Comme le dit Lunt dans son essai, il n'y a pas de son naturel. Le meilleur concert sera sans intérêt restitué tel quel sans traitement du son, que ce soit en studio ou bien à l'aide d'un équaliser sur sa chaîne ou sa table de mixage.
je suis toujours sidéré à l'idée de penser que le premier outil de gravure des sons audio sur un support matériel date de 1877.. c'est très récent quand on y songe. On vit comme si l'écoute d'un enregistrement avait toujours constitué la manière la plus évidente d'écouter de la musique. Mais bon.. je divague..
c'était là une parenthèse (et je me vois pas dire grand chose de plus, vu que tout ce que j'ai appris du son je le dois quasiment entièrement à Giles = lunt
Il ne me semble pas que les artistes dont tu cites les noms aient fait des albums, notion encore plus récente que le premier enregistrement sonore ^^
Par contre, on construisait des théatres et des opéras pour magnifier leurs oeuvres, l'acoustique étant un élément essentiel pour la musique non amplifiée.
Mais je ne suis pas entièrement d'accord avec toi. Ces immenses musiques sont venus à nos oreilles contemporaines par le biais de l'enregistrement et donc par le travail des ingé-sons. La musique classique ou symphonique n'étant pas les musique les plus faciles à enregistrer et à mixer. Ce n'est pas pour rien que certains enregistrements sont des références pour les mélomanes avertis.
Certe, les partitions papier sont énormes mais je ne suis pas musicien donc incapable de retranscrire des notes en son dans ma tête et d'en apprécier le génie...
et combien de musiques ainsi se sont perdues (pour nos grandes oreilles finasseuses de contemporains)
en fait je me fiche un peu ici de la manière dont ces musiques sont venus à nos grandes oreilles fourbues, épuisées, saturées de contemporains. je crois simplement que les questions d'acoustiques sont intéressantes mais disons très "actuelles". ce qui n'enlève rien à leur intérêt évidemment. Disons que ces problématiques ont rapport pas seulement à la jouissance de la musique, mais aussi à leur conservation. Et c'est un aspect fort important des choses en ce qui concerne le sujet des droits d'auteurs, qui a pris une drôle de tournure une fois que les outils de conservation et d'enregistrements sont devenus plus accessibles (disons à partir des années 50). D'où aussi le fait que les embellisseurs d'enregistrements soient devenus à des titres divers, depuis l'invention en France des droits voisins (sous l'empire du despote éclairé (ou pas) que prétendait être Jack Lang, en 1986), des postulants au droit d'auteur. Et que ça complique sévèrement les choses je trouve (j'ai toujours pensé que les interprètes et les producteurs n'auraient jamais du être admis au titre d'auteur. Que c'est l'erreur fatale qui fait qu'aujourd'hui c'est devenu la foire d'empoigne ce machin.. mais bon.. ça se dit plus ça.. je vais encore me faire incendier - ce de quoi je me fiche royalement d'ailleurs
mais là on est bien en amont ou éloigné en tous cas du texte de Giles, donc..
Sur ce
Je me réjouis que des techniciens trouvent dans leurs techniques de quoi philosopher.
Je n’y connais rien en mastering ni en mixage. Vraiment rien. Ce que je vois c’est que ma vieille chaîne est en train de me laisser tomber doucement et que si je veux avoir de quoi écouter de la musique correctement chez moi, il va falloir investir.
C’est bien joli d’être un mélomane ou un audiophile ou que sais-je encore mais ce n’est pas à la portée de tout le monde.
Encore le bon vieux cliché entre culture élitiste, de masse ou populaire etc.
c'est certain....mais bon , même avec les moyens...ça doit pas être simple de choisir LE matos qui retranscrit le mieux le son......
mais comme dit bothunter , déjà si il y avais le moins de perdition possible sur le format et sur le support....ça serai déjà ça de gagné......
mais bon.....on pourrait aussi parler de la qualité auditive de chacun..... es-que l'on perçois tous les mêmes sons de la même manière ? es-que certains d'entre nous ont l'audition altéré...ou au contraire une très bonne ouïe ?
D'ailleurs Lunt en parle dans son texte (de mémoire) , en faisant allusion a une éventuelle version pour malentendants sur archive.org .........
Mais bon il me parait plus pertinent de partir de la source de la création , et d'observer a quel moments les "pertes" réelles de "qualité" apparaissent ....et en quoi l'artiste , l'inge-son , le format , le support , le matos peuvent éviter ou corriger ces problèmes.....
et je pense que bothunter , en parlant du format touche un point important......honnêtement je ne connais pas le format FLAC......mais ça me donne envie de tester......(j'y cours!)
Après pour le "support" , j'aimerai bien avoir justement l'avis de "pros" : depuis la création du support musicale , lequel c'est fortement démarqué des autres jusqu'a aujourd'hui? ( par exemple , il y a 15 ans j'entendais souvent parlé du D A T.....)
donc je vais commencer par le message de totoresk qui me dit que je fais
une caricature de l'artiste. (il manque une subtilité de l'approche parfois)
Qu'il s'agisse des artistes (je mets au pluriel car il y a des modalités très
différentes) ou des ingénieurs du son, la question est de savoir jusqu'à quel
point ils sont agents ou acteurs de ce qui se produit, autant au sens musical
qu'au sens d'un processus social en cours.
IL n'y a pas forcément d'adéquation avec un logique marchande et c'est là
où je considère pour ma part, qu'on ne peut pas appliquer une logique où
tout serait la conséquence du "marché". (je ne dis pas que c'est la logique
de totoresk).
Le paradigme qui m'a interessé est celui de l'ingénieur du son musicien,
pour une raison basiquement nombrilisme et parce que c'est celle que je connais
le mieux puisque c'est mon cas. C'est le cas de bon nombre de personnes
qui n'ont pas fait que du home studio. Il est d'ailleurs interessant de travailler
avec un ingé son plutot batteur ou gratteu et on voit l'influence de cette pratique
sur ses prises mais c'est complexe à déconstruire.
Il nous manque des chiffres sérieux, une enquête qui permettrait de déterminer
des proportions sur les parcours, qui fait quoi, les intentions des acteurs ou agents.
Le plus choquant c'est quand les artistes n'ont pas de contrainte de marché
et qu'ils veulent adopter des standards que le marché leur imposerait,
s'ils étaient sur une grosse maison de disque. Ca n'est pas rare malheureusement
à en juger par certains démos qu'on reçoit mais ce n'est qu'un circuit.
Il faut que ca sonne "comme ça".
Matmix : concernant les expériences de musiciens, il y aurait là aussi beaucoup
à creuser et je peux témoigner, pour avoir été au côté d'un groupe qui a eu des
difficultés à ce niveau si bien qu'ils ont pris la décision d'aller à abbey road.
Je dirais on voit l'arbre à ses fruits, et contrairement à un autre studio où l'ingénieur du
son était tout sauf incompétent ils sont arrivés chez eux et il n'y avait rien à redire (des modifs étaient encore possible pour l'ingé son anglais).
tomek : parmi les bêtises qu'on a pu me dire, il y a des affirmations du type je
masteries sur un système de très haute fidélité et moi de répondre mais qu'en restera t il sur un système hi fi moyen ? chacun a sa sauce.
bothunter témoigne que certaines prods de chicago sont faites pour tourner sur
des sonos très puissantes et ca me conforte dans cette idée : en matière de
mastering il faut savoir ce qu'on veut plus que jamais, savoir où ce que tu masterises atterrira d'ou aussi cette option d'un master par support et d'une téléologie technique.
Ceci dit c'est une chose de savoir ce qu'on veut, une autre de pouvoir dire qu'on
maitrise tout ce qu'on fait, et donc en feed-back notre intention s'en trouve affectée.
pardon pour les remarques que j'oublie ou celles que je laisse en instance car elles
méritent d'y réflechir mieux.
que j'essaye justement de pointer par rapport à la question de la mise en mémoire.
Que permet elle ? Qu'est ce qu'elle empêche ?
Un tableau , ou des fresques préhistoriques sont restées malgré une usure due au temps
et donc est ce que ca ne conditionne pas quelque chose sur les modalités de création
et de transmission de l'art ?
bothunter a raison de répondre qu'il y a eu des acoustiques étudiées pour les
concerts , comme les théatres antiques et ca poserait la question du mastering dans
une question plus large qui est celle des "conditions d'ecoute" sauf que l'enregistrement
met une distance supplémentaire , une étape de plus.
on reprend les beattles on ne les interprète pas comme on inteprète une partition
de baroque car quand on joue du baroque on est pas influencé par une mémoire
sonore enregistrée de l'epoque de la création.
pourrait il y avoir un chef d'orchestre sans mémoire ni désir ? (clin d'oeil bionien)
l'ecoute est individualisée aujourd'hui mais peut on dire que notre manière d'ecouter
la musique avec nos systèmes d'ecoute est si singulière ? c'est ça que j'essaye
de cerner aussi dans cet essai.
bon je fais des digressions du coup je dois m'arrêter là car le travail m'appelle.
http://www.macmusic.org/articles/view.php/lang/fr/id/91/La-pratique-du-Mastering-1-Historique
Je lis ton texte et je vous en propose mon avis
Mais
mais
je crois qu'il faut faire attention à ceci, que j'ai cru discerner dans certains des messages ci-dessus : accorder à cette préoccupation "acoustique" (que ce soit au niveau de la représentation , de la diffusion ou de l'enregistrement et l'écoute de ces enregistrements sur des machines sophistiquées) plus de part qu'elle n'en mérite, ce qui se traduit pas des énoncés du style : l'ingé-son est indispensable à la réalisation du chef d'oeuvre. (j'exagère et plaisante bien sûr).
la perspective que j'essaie de placer dans ce thread met au contraire l'accent sur toutes cette musique qui se dissémine dans l'espace qui est là, non pensé comme espace acoustique, en tous cas pas consciemment pas délibérément, donc pas planifié dans le processus de création comme tel, par exemple la place publique ouverte aux vents, le chant entonné sous la case du chef achuar battue par les pluies diluviennes de la forêt amazonienne, la salle de bains où Géraldine chantonne le dernier tube d'obispo etc..
ça n'enlève rien aux discussions qui ont cours ici à partir du texte de Giles, sauf que ça en relativise la portée un tout petit peu, du moins pour ceux d'entre vous qui seraient amenés à universaliser un petit peu trop les choses en accordant aux préoccupations acoustiques une part trop importante dans le processus de création et de "production" (il existe en fait une infinité de musiques, de pratiques musicales, "non produites" au sens moderne du terme. On s'en fout, obnubilé qu'on est pas nos machines sophistiquées, mais bon..).
Je pense que la mise en mémoire est indispensable si l'on veut perpétuer une technique. Personne ne sait comment jouait Mozart, néanmoins on le présente comme un génie. On peut être un chorégraphe génial et être un piètre danseur. Si l'on n'avait pas d'enregistrements vidéos de Béjart, le prendrait-on pour un danseur génial d'après les chorégraphies qu'il a créé ? Donc la mémoire fixée sur support nous permet d'avoir une meilleure connaissance des techniques et des techniciens sans avoir été un témoin direct. Mais dans le même temps cette mémoire nous écrase. Ne pas avoir d'enregistrements de Mozart a peut-être libérer les compositeurs et interprètes qui ont vécu après lui. Ils n'ont pas été écrasé par le père.
Ils ont pu interpréter ses partitions. Par contre, ils sont aussi formaté certaines interprétations qui sont difficiles à dépasser. Je pense que la transmission orale permet de par le biais des distorsions de permettre aux être humains d'être créatifs alors que la transmissions écrite, enregistrée, enferme cette créativité, l'étouffe par la référence impitoyable au document fixé.
Je ne sais pas si j'ai raison, mais très tôt, ce qu'on appelle aujourd'hui l'art vivant est devenu un spectacle de masse et on a fait en sorte, sinon de l'améliorer par des artifices, du moins de permettre une reproduction optimal des oeuvres. L'acoustique est un de ces moyens. Puis l'acoustique a été remplacée par les moyens d'amplification éléctriques issues du téléphone avec le micro, puis de là est arrivé l'industrialisation de la musique avec la création d'une chaîne de production allant de l'enregistrement à la fabrication de moyens de reproduction de cet enregistrement.
Mais, "La carte n’est pas le territoire" ( sémantique générale - Alfred Korzybski )
Ca veut dire que la représentation de la réalité n'est pas la réalité. Un chanteur utilisant un micro ne chante pas aussi fort dans la réalité. Sa voix est amplifiée, puis on harmonise la musique autour et ça varie d'un pays à l'autre. En France, les voix sont trop mises en avant, aux USA, la voix est considérée comme un instrument et homogénéisée avec la musique d'accompagnement. Sans compter tous les outils qui permettent de rattraper les couacs, les fausseté, la mesure non respectée, les samplers servaient à ça à l'origine avant de devenir des instruments de production musicale à part entière. Ce qu'on entend sur le support n'est pas ce qui a été enregistré, c'est aussi ce qui rend le spectacle vivant si intéressant.
La musique est un moyen d'exprimer les sentiments, de communiquer ses états d'âmes, de provoquer chez l'Autre ce qu'on ressent soit. L'esthétique vient ensuite, puis la question de savoir à quel public cela s'adresse. Il va sans dire que le traitement final du son peut changer l'idée de départ. L'enregistrement lui-même peut changer l'idée de départ. Je parlais plus haut des prods américaines en House, hip-hop ou technos qui étaient masterisées pour le gros son. L'idée de ces producteurs est de faire passer un message, en l'occurence la puissance de la basse et le ressenti par le corps de cette fréquence. Ca tape au ventre, départ de l'énergie dans le corps humain. Le corps aussi est une membrane qui reproduit dans l'organisme une partie de l'enrgistrement sonore. Ecouter un morceau de techno de Detroit dans son casque audio et sur un système de 2000 watts n'a pas le même impact et ce n'est pas dù à la différence de puissance. C'est dù au fait que le mastering est prévu pour délivrer certaines fréquences avec une certaine puissance sur des membranes de haut-parleurs prévues pour cela. Le casque audio ne laissant pas passer ces fréquences et ne délivrant qu'une partie du message. De même jouer de la guitare sèche sur un terrain de foot ne délivrera pas le même message que dans une pièce de quelques mètres carrés.
Le mastering, pour moi, sert à délivrer le message que veut délivrer l'artiste aussi fidèlement que possible dans les conditions qu'à en tête l'artiste. Un bon ingé-son est une personne qui a de la culture, qui est capable de comprendre le message et de le rendre audible sur un système de reproduction, voir de rendre audible quelque chose d'important dont l'artiste n'avait pas conscience. Rien de plus génial que d'entendre sa musique comme un auditeur. C'est l'effet passage à la radio qui n'est pas qu'un processus narcissique mais une vraie expérience de dédoublement qui nous met en position d'auditeur et on entend enfin sa musique après s'en être écoeuré à force de travailler dessus. La première fois que j'ai joué une de mes prods sur un système son puissant, je suis littéralement tombé sur le cul et ça n'avait absolument rien à voir avec le matériau que j'avais entendu pendant des semaines sur mon propre système de reproduction.
Tout le problème aujourd'hui est que la chaîne de production musicale dominante formate le son, ne délivre aucun message, ne fait qu'appliquer des recettes éculées et afin de gagner du temps et de l'argent, fait en sorte que ce qui sera enregistré colle avec ce qui sera reproduit. On fait le chemin inverse où la musique est un produit devant respecter un cahier des charges et ensuite on cherche ce qui va rentrer dans les cases. Et l'autre problème est que beaucoup d'artistes cherchent à rentrer dans ces cases.
Cette forme d'art est morte.