je crois qu'il faut faire attention à ceci, que j'ai cru discerner dans certains des messages ci-dessus : accorder à cette préoccupation "acoustique" (que ce soit au niveau de la représentation , de la diffusion ou de l'enregistrement et l'écoute de ces enregistrements sur des machines sophistiquées) plus de part qu'elle n'en mérite, ce qui se traduit pas des énoncés du style : l'ingé-son est indispensable à la réalisation du chef d'oeuvre. (j'exagère et plaisante bien sûr).
Dana, je n'universalise pas mon propos, il est bien évident que mes préoccupations de Français n'ont pas de portée universelle. Le contexte dans lequel nous évoluons influence notre perception ainsi que notre conception de l'art. Pour nous l'acoustique est importante parce que la qualité de la reproduction est importante, parce que sans cette qualité, notre musique ne signifie plus rien et devient du bruit. Parce que même un grand artiste, mal enregistré, mal mixé, mal masterisé n'est que du bruit quand il est reproduit sur un support. C'est pourquoi l'ingé-son, dans le cadre de la chaîne de production musicale, est un maillon très important, mais uniquement dans ce cas. Sinon, en dehors de ce contexte, un ingé-son c'est aussi utile qu'un smoking pour traverser la Manche à la nage.
don't worry, je ne pense pas que quiconque ici universalise consciemment l'importance des ingé sons
je souligne juste le risque que nous y soyons portés sans y prendre garde.. mais bon, ce sont là mes propres préoccupations, qui sont hors sujet ici.
Parce que même un grand artiste, mal enregistré, mal mixé, mal masterisé n'est que du bruit quand il est reproduit sur un support.
que du bruit.. humm.. grand artiste ou pas comment sonnerait quelque chose comme "que du bruit" ? J'ai en projet un truc assez zarbi qui consiste à publier un album réalisé à partir d'enregistrements de vaches dotées de cloches (c'est une manie esthétique sans doute de certains paysans d'ici de coller une cloche différente à chacune de leur vache - chose tout à fait inutile, donc artistique , généralement on se contente de mettre une cloche autour du cou du leader point barre). Dans ce projet j'interviendrais uniquement en tant que chef d'orchestre, dans la mesure où on peut diriger un tel troupeau de musiciennes pas bien obéissantes. Mais en amont de l'enregistrement, quand je me balade avec mes oreilles comme seul appareil auditif et écoute le concert de ces vaches, il n'y a aucun ingé son, aucune intervention humaine (excepté d'une certaine manière l'acte "esthétique" du paysan, quelque chose de fascinant, parce qu'il s'en remet forcément à de l'aléatoire) , et c'est loin de n'être que du bruit. Ou bien.. je ne sais pas ce que c'est que le bruit en fait. Mais je doute que le bruit ce soit l'état dans lequel on peut s'attendre à entendre les choses quand l'ingé son s'est absenté
bien ton lien Aisyk ! ........j'ai la tête qui va exploser...je me suis arrêté a la premier partie....j' attend de digérer le truc pour la 2eme....mais il y a deja des tas de réponses a certaines de mes questions......
Il n'y a pas besoin d'ingé-son ni de mastering entre le monde et ton cerveau, enfin, il me semble .
C'est juste entre une représentation de la réalité ( un enregistrement ) et un appareil de reproduction qu'il faut quelqu'un pour étalonner le son. Tout comme il faut un profil ICC entre la prise de vue et sa reproduction sur un écran. L'électronique et le numérique interprètent les données qu'on leur fournit et ne restituent pas la réalité, il faut encore un être humain pour leur dire à quoi ressemble la réalité et s'en rapprocher. C'est pour ça que la plus belle voix jamais entendue et capturée dans un enregistrement ne sera que du bruit, par opposition au son entendu dans la réalité, si on ne traite pas l'enregistrement pour que l'appareillage électronique le reproduise aussi fidèlement que possible. C'est pour ça que l'ngé-son était plus qu'il n'est un rouage essentiel de l'industrie musicale.
Je dis "était", parce que de plus en plus, on remplace la prise de son par l'utilisation d'instruments virtuels qui ne nécessitent pas d'avoir une "oreille" pour être traités afin de les reproduire correctement par un système découte.
Un exemple : Le téléphone. Avez-vous déja essayé de faire écouter un de vos morceaux à un correspondant via le téléphone ? Ca donne un truc dégueulasse, parce que le téléphone ne restitue pas toutes les fréquenes. Et je ne parle pas du téléphone portable ni des logicielles de messagerie instantannées. Même la voix est mal transmise par le téléphone.
Le numérique est en train de tuer la "réalité" dans l'art en se passant d'elle comme étape. On dessine depuis l'ordinateur, on photographie depuis l'ordinateur, l'appareil photo numérique n'étant qu'une excroissance de l'ordinateur, on joue des instruments depuis l'ordinateur, la voix humaine étant le seul instrument qui reste difficile à reproduire par une machine. Mais la synthèse vocale fait des progrés chaque jour. Il y a tout un pan de la pop japonaise qui se passe de chanteur réel, remplacés par des logiciels. Comme parallèlement on vocodise de plus en plus la voix des chanteurs réels, l'oreille des consommateurs s'habituent à une voix qui n'est plus ou pas tout à fait une voix.
Je pense que dans l'industrie, on abaisse par palliers successifs le seuil de qualité de façon à vendre de la merde pour de l'or.
Al_z, avoir un système d'écoute de bonne qualité est une chose personnelle et dépend de ta culture du son, de tes moyens financiers, de la source sonore et de compromis avec tous ces paramètres.
Mais il est possible de se monter une chaîne pour peu de frais en achetant du matériel d'occasion. Je me suis acheté un ampli et des enceintes séparément pour 6 euros chez Emmaus il y a deux mois pour une écoute domestique vraiment satisfaisante, selon mes critères bien sûr.
@bothunter
ok je comprends mieux du coup même si je ne te suis pas
ce qui est troublant, c'est que tu sembles adopter la perspective de "l'industrie musicale" dans ton argumentaire : "C'est pour ça que l'ingé-son était plus qu'il n'est un rouage essentiel de l'industrie musicale. " et "Je pense que dans l'industrie, on abaisse par palliers successifs le seuil de qualité de façon à vendre de la merde pour de l'or"
oui ok, dans l'industrie musicale ok c'est vraiment intéressant comme point de vue.
mais ça ne résout pas à mon sens un présupposé de base sur lequel repose toute ton argumentation : qu'il y aurait une distinction claire et objectivable entre le bruit et la musique, entre la réalité et la copie (l'enregistrement). Qu'on vive effectivement certaines expériences on va dire sonore comme du bruit et d'autres comme "de la musique", qu'on fasse spontanément cette distinction quand on parle de ce qu'on éprouve, j'en suis bien d 'accord. Que cette distinction puisse être objectivée, qu'elle recoupe par exemple une distinction entre "la réalité" (l'original ?) et la "copie" (la transformation des ondes sonores en informations numériques ou en quoi que ce soit d'autres), j'en doute fort.
J'ai un chouette exemple que je ressors souvent (excusez moi de radoter) : quand j'enregistrais un de mes albums, je bossais avec un guitariste qui avait tendance à jouer d'une manière qui me plaisait pas trop. Dans le but de l'éduquer un peu, de le tourner dans le sens où je voulais qu'il aille, je lui fais écouter un des premiers albums de SMOG (Bill Calahan), genre Wild Love (j'aurais pu trouver encore pire, genre Swen to the sky mais bon... allons y doucement). Cet album, c'est devenu un peu un des paradigmes de ce qu'on a appelé par la suite le lofi. Réaction de mon guitariste (qui était fan de Noir désir :
"mais c'est du bruit ça ?! Comment on peut enregistrer et publier un truc pareil ?"
ce qui est marrant d'ailleurs, c'est qu'avec les années, ce qu'on était une poignée de mélomanes en France et dans le monde à vénérer, ce genre de disques, est devenu quasiment une norme, vu le nombre de kékés qui aujourd'hui font délibérément du lofi (dans des studios high tech bien sûr , mais qu'importe (j'aime pas les gens de toutes façons, j'aime quand on n'est pas beaucoup, trop ça m'amuse plus, je suis con je sais mais bon. j'assume)
Ce qui pour moi était une musique céleste, délicieuse, était pour lui du "bruit". Si je publie mon disque de concerts de vaches laitières, il s'en trouvera sans doute pour considérer cela comme du bruit (parce que c'est des vaches ? parce que je vais surement masteriser ça comme un cochon dans l'étable ?), et d'autres pour considérer le résultat comme une musique céleste (parce que c'est des vaches ? parce que c'est lofi ? parce que c'est dana hilliot ? ou bien tout simplement parce que c'est agréable à écouter ?)
Tu vois ce que je veux dire ?
Il m'arrive de trainer dans la gare de lyon et de vivre des expériences musicales tout à fait extraordinaires, mixant dans ma propre tête les voix quasi-synthétiques qui diffusent des informations pratiques pour les voyageurs, les programmes de MTV diffusés dans le café, les gens qui parlent tout autour, le son qui sort des téléphones amplifiés des gamins, les bruits (???) de pas qui claquent dans le grand hall, les crissements des freins quand un train arrive. Est-ce là une expérience musicale ou simplement sonore ou seulement du bruit ?
J'ai le sentiment, mais peut-être je t'ai mal lu, ou ce n'est pas ce que tu veux dire, qu'il y a en arrière plan dans ce que tu écris une sorte de norme à l'aune de laquelle on pourrait incontestablement et sans ambiguité distinguer ce qui n'est que du bruit, et ce qui est de la musique ("C'est pour ça que la plus belle voix jamais entendue et capturée dans un enregistrement ne sera que du bruit, par opposition au son entendu dans la réalité")
Je comprends ce que tu écris. On ne parle pas de la même chose en fait.
Je pars du texte de Gilles qui traite du mastering. Le mastering n'a de sens que dans le contexte de l'industrie musicale. Sinon, on se fout complètement que le son que toi et moi enregistrons sonne bien sur la chaîne de monsieur X que l'on ne connait pas, du moment que ça sonne bien chez nous. Si je veux lui vendre un disque par contre en tant que patron d'un label, je vais faire en sorte que ce qui a été enregistré via un micro soit reproduit à l'autre bout aussi fidèlement que possible. Sinon à quoi ça sert de sélectionner un artiste pour son univers si au bout de la chaîne il n'est pas restitué ?
En tant que directeur artistique je veux faire partager ma découverte tel que je l'ai découverte.
Si tu enlèves mastering de l'équation tu as une reproduction de l'enregistrement qui n'est pas équivalente à l'enregistrement, donc du bruit par rapport à l'original ( une détérioration qualitative de l'enregistrement original, comme une mauvaie photocopie ). Ca n'a donc rien à voir avec une décision arbitraire de ma part considérant que tout ce qui ne sortirait pas du studio d'une major serait du bruit. Ce terme je l'emploie comme en photographie.
Ton guitariste, quand il traite de bruit du LO-Fi, il donne une valeur esthétique au mot bruit, certainement parce qu'il n'a pas l'esprit assez ouvert pour envisager le son d'une guitare autrement que comme son bagage culturel le lui permet. Pour d'autres, le jazz est une forme de bruit car ils ne captent que peu de sons d'un morceau le leur rendant inintelligible. C'est la même chose que lorsqu'on lit un texte comprenant des termes spécifiques à une discipline que l'on ne maîtrise pas, ça devient du charabia selon son propre système de valeur.
J'emploie le terme bruit par comparaison entre le résultat d'un traitement d'un son et l'original capturé pas selon une valeur esthétique qui m'est propre. Car comme toi, j'entends les bruits autour de moi et comme toi je perçois les rythmes, les séquences et comme toi, je mixe dans ma tête les sons pour en faire quelque chose de cohérent. Je fais ça tout le temps. Si je pouvais retranscrire ce que j'entends en arpentant ma réalité, je serais certainement beaucop plus heureux.
Un exemple encore : Si je capte le son d'un concert sans faire attention aux niveaux d'enregistrement, mon oreille peut trouver le son original plaisant et le son de l'enregistrement saturé, et très différent du son que j'ai entendu. Toute la difficulté de la fixation d'une oeuvre sur un support est là. Et c'est la raison de l'existence du mastering.
Parce que le meilleur micro du monde n'enregistre pas la réalité telle que tu l'entends, ses composants interprètent. Ensuite, l'éditeur de son de ton ordinateur interprète et ainsi de suite. Les machine ne savent rien de la réalité ( je ne parle pas d'une réalité objective, juste de celle de celui qui la perçoit ), il faut donc ajuster l'interprétation des machines pour que la réalité revienne dans le résultat du traitement de l'enregistrement initial. C'est ça le mastering, une intervention humaine à l'aide d'un outil naturel ( l'oreille ), et d'outils électroniques pour que la captation de la réalité soit restituée sur le plus grand nombre de matériels de reproduction.
"Il m'arrive de trainer dans la gare de lyon et de vivre des expériences musicales tout à fait extraordinaires, mixant dans ma propre tête les voix quasi-synthétiques qui diffusent des informations pratiques pour les voyageurs, les programmes de MTV diffusés dans le café, les gens qui parlent tout autour, le son qui sort des téléphones amplifiés des gamins, les bruits (???) de pas qui claquent dans le grand hall, les crissements des freins quand un train arrive. Est-ce là une expérience musicale ou simplement sonore ou seulement du bruit ? "
...ça me rappel trop mon premier taf , en usine , une fromagerie , je commençais a 5h du mat et avec les restes de produits illicites et une nuit blanche dans la tête , je prenais par habitude de me servir des sons que j'entendais (machines , voix , rires , le jet d'eau...etc) pour en créer un rythme , une mélodie.....dans la tête....
ça m'aider a tenir ...
il est vrai que l'écart entre le bruit et la musique est mince......
mais je comprend quand même ce que veut dire bothunter , car dans le lo-fi tu donne volontairement cet effet au son....alors que ce que dit bothunter , c'est que la ou une chanteuse travaillera pour que sa voix soit proche de la perfection.....le support lui gâchera tout ce travail......
un peu comme si (avec beaucoup d'imagination) le support transformerai le lo-fi en hi-fi....
...ça me rappel trop mon premier taf , en usine , une fromagerie , je commençais a 5h du mat et avec les restes de produits illicites et une nuit blanche dans la tête , je prenais par habitude de me servir des sons que j'entendais (machines , voix , rires , le jet d'eau...etc) pour en créer un rythme , une mélodie.....dans la tête....
ça m'aider a tenir ...
il est vrai que l'écart entre le bruit et la musique est mince......
Yep !
La même dans la scierie où je bossais.
Suivant l'endroit où on me disait de tafer, les sons étaient différents, si bien qu'il y a un endroit que je surnommais l'Eglise, tellement les scies faisaient un son aigü rappelant des choeurs religieux.
Pareil ça aidait vraiment à tenir, car tu te tapes un concert de 8h d'affilées et c'est vraiment le pied quand tu peux te permettre de te concentrer là-dessus.
indus ! indus !
(c'était mon petit H.S. et je remercie aussi au passage je sais plus qui pour le lien vers le blog de Kek, sur lequel j'ai passé une heure, ne sachant même plus comment je l'avais découvert tellement j'étais dedans ^^)
Je comprends ce que tu écris. On ne parle pas de la même chose en fait.
Je pars du texte de Gilles qui traite du mastering. Le mastering n'a de sens que dans le contexte de l'industrie musicale. Sinon, on se fout complètement que le son que toi et moi enregistrons sonne bien sur la chaîne de monsieur X que l'on ne connait pas, du moment que ça sonne bien chez nous.
j'essaye de remettre la discussion sur un fil.
le bruit est un terme très inadéquat à mon avis pour engager la conversation car c'est
un terme saturé de significations très diverses qui permet d'exclure une part d'inconnue
qui serait de la non musique. Je définirais le bruit comme une emergence sonore
régulière sans contenu cyclique ou pseudo cyclique, comme le bruit blanc ou rose
qui est un ensemble de fréquences permettant d'etalonner un système d'ecoute.
Le bruit correspond en cybernétique a une absence d'information ou une perte de cette
information. Lire pour cela Henri Atlan.
Je ne suis pas du tout d'accord avec cet argument qui consiste à dire que le mastering
n'a de sens que dans le cadre de l'industrie musicale, c'est là justement là ou le
bas blesse car malgré ce que nous pourrons dire, nous avons besoin d'un etalonnage de
niveau, d'une epaisseur du son qui nous evite de mettre la chaine a moitié volume
ou de ne rien entendre sur des enceintes Pc speaker.
Et donc comment fait on pour s'approprier ce processus ? Ca a des conséquences
"politiques" fortes. Ca correspond a une question de culture, celle qui nous influence
celle que nous élaborons et transformons.
Ce que je voudrais c'est qu'il puisse y avoir une prise de conscience de ce que peut
vouloir dire un parti pris acoustique qui fait que l'album solo de Mark Hollis sonne
plus bas que radiohead par exemple mais justement pourquoi ce choix est il fait ?
Et si on doit faire nos choix dans le domaine comment le peut on ?
On est dans ce domaine à un point de convergence entre d'une part une subjectivité
et des règles naturelles car le son est un phénomène physique et on ne peut pas lui
faire faire n'importe quoi.
Entre ces deux pôles il est certain que le capitalisme fait son beurre.
C'est cette tension qui est passionnante, car peut on vraiment dire si on estime qu'un
mastering est bon ou mauvais pour des raisons strictement esthétiques,ou techniques ?
l'article de macmusic donné en lien est un article donnant quelques bases techniques et c'est un bon article mais il y manque un recul sur autre chose que le son.
"l'article de macmusic donné en lien est un article donnant quelques bases techniques et c'est un bon article mais il y manque un recul sur autre chose que le son."
oui mais justement , ces bases techniques sont importantes pour cerner le sujet. Et connaitre aussi l'implication et les effets de l'industrie musicale sur le mastering est important pour pouvoir en discuter, car en faite c'est surtout "eux" qui " mènent la danse " ...
Cette histoire sur la "guerre du volume" , et l'exemple donné sur l'évolution du tracé des trois chansons de Prince , montre parfaitement cet impact de l'industrie du disque.....
Du coup c'est a ce demander si il est réellement question de "parti pris acoustique " dans le mastering ? puisque l'inge-son se doit de prendre en compte l'évolution des formats , du matériel d'enregistrement , du support...etc......
ou est le coté "artistique" la dedans?
"Ce que je voudrais c'est qu'il puisse y avoir une prise de conscience de ce que peut
vouloir dire un parti pris acoustique qui fait que l'album solo de Mark Hollis sonne
plus bas que radiohead par exemple mais justement pourquoi ce choix est il fait ?"
et bien es-que ce ne serai pas plutôt un choix "industriel" plus "qu'artistique" ?
Es que dans ces deux cas l'inge-son serai rentré dans des critères techniques , c'est a dire de se baser sur " tel type de matériel que l'auditeur utilisera " pour écouter son album , de quelle manière leurs chansons seront diffusées , écoutées , copiées ...etc....etc... plus que de s'inquiéter de l'impact artistique.......
"Je ne suis pas du tout d'accord avec cet argument qui consiste à dire que le mastering
n'a de sens que dans le cadre de l'industrie musicale, c'est là justement là ou le
bas blesse car malgré ce que nous pourrons dire, nous avons besoin d'un étalonnage de
niveau, d'une épaisseur du son qui nous évite de mettre la chaine a moitié volume
ou de ne rien entendre sur des enceintes Pc speaker."
malheureusement j'ai bien peur que ce soit le cas.....mais l'inge-son est loin d'en être responsable , car il subit la volonté de "l'artiste" vis avis de ses "auditeurs" (ou vice&versa ).......pour que l'inge-son puisse avoir une approche plus différente , il faudrait que ce soit ou l'artiste ou les auditeurs qui en prennent conscience......
et dans ce cas je comprend mieux ton intervention et ton texte , discuter pour faire prendre conscience aux artistes et auditeurs que nous somme , de notre "rôle" ,de notre "impact" sur le mastering......et dans l'esprit de la musique libre , ça me parait plus important encore.....
Le bruit correspond en cybernétique a une absence d'information ou une perte de cette
information. Lire pour cela Henri Atlan.
C'est comme ça que je l'entendais. Une perte de l'information, du message émit par l'artiste. L'ingé-son et le mastering étant là pour maintenir le message pour qu'il parvienne aussi intact que possible à la cible.
Je ne suis pas du tout d'accord avec cet argument qui consiste à dire que le mastering
n'a de sens que dans le cadre de l'industrie musicale, c'est là justement là ou le
bas blesse car malgré ce que nous pourrons dire, nous avons besoin d'un etalonnage de
niveau, d'une epaisseur du son qui nous evite de mettre la chaine a moitié volume
ou de ne rien entendre sur des enceintes Pc speaker.
Si tu n'es pas tout à fait d'accord c'est que tu es un peu d'accord. Reste à savoir à quel point tu es d'accord ^^
Pour moi, le mastering est directement lié à l'industrie musicale car cette indutrie vend un produit de masse, la musique. Qui dit masse, dit ensemble de personnes indétreminées. L'industrie fait donc un produit qui devra être reproduit aussi fidèlement que possible sur le matériel du plus grand nombre.
Quand j'enregistre une source sonore, je n'ai pas besoin de retravailler, la plupart du temps, cet enregistrement dans mon éditeur de son, pas pour les niveaux en tous cas. Sauf accident bien sûr. Parce que je connais mon matériel. De même un photographe s'arrange pour faire la meilleure prise de vue possible pour éviter de passer par la retouche ensuite. Sauf si il exporte ses images sur le web ensuite. Le son c'est pareil, la prise de son doit être aussi bonne que possible.
Ca a des conséquences "politiques" fortes. Ca correspond a une question de culture, celle qui nous influence celle que nous élaborons et transformons.
Oui, le son des sons est un message en soi.
Le son sert à transmettre des émotions.
Et oui, nous sommes influencés par notre culture personnelle, la culture au sens large et la technologie. La possibilité de travailler sur un son sans le détruire, sans gâcher de la bande magnétique, de tester toutes les possibilités qui nous passe par la tête permet des expérimentations inédites. Avant l'informatique domestique, parce qu'il y avait un coût matériel important, peu de gens pouvaient se permettre d'expérimenter le son comme nous le faisons aujourd'hui. Il fallait travailler dans le milieu de la radio, des studios ou être à l'Ircam pour bidouiller les sons.
Ce que je voudrais c'est qu'il puisse y avoir une prise de conscience de ce que peut
vouloir dire un parti pris acoustique qui fait que l'album solo de Mark Hollis sonne
plus bas que radiohead par exemple mais justement pourquoi ce choix est il fait ?
Je pense que tu veux qu'on te parle de nos propres expériences dans ce domaine...
Le mastering, dont je connais très peu de choses, a été tout de suite un problème à partir du moment où ce que je faisais en musique devait passer la porte de chez moi. Que ce soit les mix-tapes pour démarcher un club ou un festival, un album démo pour démarcher un label, et ensuite lorsque j'ai décidé de m'auto-éditer en licence libre par l'intermédiaire du Web.La question que je me posais était de savoir si les autres entendraient correctement ce que je voulais leur faire entendre, c'est-à-dire Moi au travers d'un mode d'expression, ma singularité, la raison pour laquelle je pensais devoir être retenu, ma différence. Comment faire pour que mon son, passe partout, et qu'on entende les subtilités des différentes couches qui le compose. Je me suis pris la tête longtemps et parallèlement, les habitudes des gens changeaient, et je me suis rendu compte aussi que peu de gens écoutent vraiment. Ecouter de la musique sur un baladeur est devenu très courant, les casques fournis avec ces engins sont peu performants, d'autres écoutent de la musique dans une piètre qualité sur les haut-parleurs bas de gamme de leur ordinateur, et enfin, les gamins écoutent de la musique avec leur téléphone portable qui crache de l'aigu exclusivement. Je ne parle même pas des lieux qui prétendent diffuser des artistes live. J'avoue que ça m'a dégoûter de faire des efforts. Et j'ai pris mon parti de masteriser non plus pour que ce soit agréable sur le plus de matériels possibles, mais pour que cela participe à l'esthétique de mon son. Une sorte de signature en quelques sortes. Je veux un son puissant, fort tout de suite, qui remplisse tout le spectre et fasse talonner les membranes, de telle sorte que celui qui entend soit obliger de baisser le volume. C'est un moyen d'attirer l'attention. C'est ce que j'essaie de faire, j'ai eu des commentaires qui m'ont permis de savoir que ça fonctionne avec certaines personnes. Je masterise pour que ça ne laisse pas indifférent.
On est dans ce domaine à un point de convergence entre d'une part une subjectivité
et des règles naturelles car le son est un phénomène physique et on ne peut pas lui faire faire n'importe quoi.
J'avoue ne pas bien comprendre cette phrase. Qu'est-ce qu'on ne peut pas faire faire au son ?
Entre ces deux pôles il est certain que le capitalisme fait son beurre.
Là non plus je ne comprends pas. Comment, à partir du mastering, le capitalisme peut-il gagner de l'argent ? Tu parle de tendances, de mode, d'esthétique, de mouvement artistiques ?
C'est cette tension qui est passionnante, car peut on vraiment dire si on estime qu'un
mastering est bon ou mauvais pour des raisons strictement esthétiques,ou techniques ?
Pour les deux. Ca dépend de notre culture du son et de nos connaissances techniques dans ce domaine.
Ce qui vaut pour le son vaut pour l'image. Ce qui est intéressant aujourd'hui, c'est que nous pouvons intégrer au son des choses qui avant n'étaient pas permises. Des choses que l'on aurait considéré comme des erreurs. Le souffle par exemple, ou un bruit de masse en fond, ou de la saturation, ou au contraire un volume très, très bas, ou des variations de niveaux. Ca bouscule les habitudes et l'auditeur. Dans l'univers de l'industrie musicale, ces choses-là sont réservées à des marchés de niches. Sur internet, c'est accessible à tout le monde et ça contribue à ouvrir l'esprit.
La musique étant un message, elle ne sert pas qu'à divertir ou à donner à ressentir des sentiments gnagnans bas de gamme. Agresser, donner envie, mettre en colère, provoquer de la répulsion ou au contraire rendre addictif, ça sert aussi à ça le son.
Totoresk : article très bien fait et documenté.
oui effectivement cette histoire de la guerre du volume est un fait
mais ce que j'essaye de montrer c'est que nous ne pouvons pas nous départir
de cette question du mastering et faire comme si ca n'était pas important
malgré notre ambition a-commerciale (d'où mon intérêt aussi de venir discuter
avec vous). par exemple il y a une question d'homogénéité de morceau a morceau sans forcement chercher le niveau globalement.
pour mark mollis il y a eu un choix en référence avec une esthétique du son
parcequ'il a aussi les moyens de faire comme ça qu'il a travaillé avec certaines
personnes etc.
en effet mon texte veut aller dans le sens d'une prise de conscience.
Bothunter : quand je dis qu'on ne peut pas faire au son certaines choses c'est
que par exemple il y a des choses à respecter notamment dans les basses
fréquences sur les oppositions de phases, l'acoustique d'une pièce provoque
des choses, l'échelle du son est logarithmique et pas linéaire, or le mastering
tend à la rendre linéaire etc etc en détruisant la sensation d'acoustique naturelle
que peut avoir un mixage où chaque étage de fréquence a sa place.
la plupart des disques diffusés commercialement en rock par exemple n'ont
aucune dynamique réelle en crête mais une dynamique RMS, basée sur la
montée des haut médium et des aigus et c'est donc subjectif d'un point
de vue dynamique "réel".
Si on veut gagner du niveau globalement on doit enlever de l'énergie dans
des fréquences de type bas médium (dana peut en témoigner sur un enregistrement récent).
Mais par exemple si on doit discuter avec un acousticien de l'ircam ce genre
de manipulation sonore sera tout à fait intolérable pour lui car le fond de son
travail repose sur la manipulation du son.
Et là on trouve un cas limite ou le mastering est contraire au processus artistique
dans ses fondements. Pour un musicien de folk par exemple la question
serait : jusqu'où est ce que ce processus est tolérable tout en étant nécessaire ?
Et j'insiste la réponse n'est ni technique ni esthétique à 100%.
Dans le cas de l'acousticien sa technique est esthétique. Ou peut être que non parcequ'on est plus dans le champ de l'esthetique justement.
"mais ce que j'essaye de montrer c'est que nous ne pouvons pas nous départir
de cette question du mastering et faire comme si ca n'était pas important
malgré notre ambition a-commerciale "
ha mais carrément , mais il est bon de constater comment ça se passe en générale avant de discuter de ce qui serai un "mieux"..
attention je ne dis pas que le mastering c'est purement commercial , j'essaye juste de comprendre comment et pourquoi , en majorité (apparemment), c'est le cas......et comment , et sur quels critères on peu discuter de l'impact "artistique" ......
en faite pour avoir une démarche artistique sur un mastering , il faudrai plus se concentrer sur " la matière" , c'est a dire la chanson/musique de l'artiste ..... plus que sur la "destination" , c'est a dire le support , le tye d'auditeurs..etc....
oui/non? trop simple ?
n'y aurait -t-il pas plusieurs "types" de masterisation? mastering artistique / mastering technique? il n'y a pas de code de langage entre ingé-son , ou entre ingé-son et artistes.....la dessus?
(question débile surement....mais je pose quand même....)
ce que j'essaye de montrer c'est que nous ne pouvons pas nous départir
de cette question du mastering et faire comme si ca n'était pas important
malgré notre ambition a-commerciale (d'où mon intérêt aussi de venir discuter
avec vous).
Ben, peut-être que je me trompe, mais si je ne vends ( dans tous les sens du terme ) pas ce que je fais, que je me contente de semer des sons sans me préoccuper d'où ils atterissent, peut m'importe que ces sons soient formatés pour des oreilles formatées. De plus, parce que nous avons désormais accés à toutes sortes de choses, même celles qui avant étaient systématiquement rejetées, la non masterisation d'un son ou sa mauvaise masterisation peut être tout à fait possible. Quand le rock a inclue des sons de saturation, c'était impensable pour une oreille mélomane de l'époque, aujourd'hui, ça fait partie de notre culture et aussi loin qu'on aille dans la saturation d'un son, personne n'appelle un exorciste. ^^
N'est-il pas possible d'envisager un mouvement esthétique basé sur le son brut non retravaillé ?
par exemple il y a une question d'homogénéité de morceau a morceau sans forcement chercher le niveau globalement.
Cette homogénénité est une problématique d'album. Lorsqu'on écoute des singles ça n'intervient plus dans l'équation. C'est aussi une problématique de playlist depuis que nous entreposons des années de musique sur les mémoires de masse de nos ordinateurs.
Est-ce que les artistes du libre qui sont en mesure de s'affranchir des normes de l'industrie du disque ne sont pas à même de proposer de la musique d'une manière différente, non finie, brute, une publication de sources à télécharger et à transformer soi-même sur son propre matériel ?
Est-ce que nous ne sommes pas à même de faire autre chose qu'une oeuvre finie et imposée telle quelle tant sur le plan technique qu'esthétique ?
Ne pourrions-nous pas donner une autre orientation à la musique et nous affranchir de ce qu'un processus industriel en a fait en 70 ans ?
n'y aurait -t-il pas plusieurs "types" de masterisation? mastering artistique / mastering technique? il n'y a pas de code de langage entre ingé-son , ou entre ingé-son et artistes.....la dessus?
(question débile surement....mais je pose quand même....)
mon experience jusqu'à présent a été sur des critères très simples en fait pour ce
qu'en disait les artistes :
- respecter le mixage
- ne pas faire dans la surenchère de niveau
- avoir des éléments de comparaison (chose valable déjà au moment des prises
et du mix)
- il y a des remarques ensuite après écoute lorsque les gens comparent
sur un repère dont ils ont l'habitude : "tel morceau est peu être trop fort."
"y a une fréquence qui vibre dans ma voiture."
Et la réponse sur un problème ne peut pas dignement être "ben tu n'as pas une
bonne chaîne" (ce qui peut être vrai en plus mais est ce que ca doit être le
problème de l'ingé son ? comment peut il faire pour que ca ne soit plus Un problème ?)
Si les yamaha NS 10 sont depuis longtemps une référence en terme d'écoutes ca n'est
vraiment pas pour rien.Ce sont des enceintes tellement arides à l'ecoute que faire
sonner un mix dessus va induire une qualité quelque soit le système d'ecoute de
l'auditeur chez lui.(je vais vite en disant ça mais c'est un bon etalonnage)
Je dirais qu'une discussion ethique doit se dérouler entre les musiciens et l'ingé son
sur ce qu'ils veulent ou en tout cas sur ce qu'ils pensent vouloir, sur les limites de
ce que peut un studio. Ta question est importante : quel serait un langage adapté
pour pouvoir parler de ce problème là ? On est vraiment perdus sur ce point.
c'est dommage qu'on ait pas vécu en ex rda car ca devait être comme la traban
il devait y avoir une seule voiture, et aussi une seule chaîne hi fi.
là plus de problème pour faire du mauvais mastering il fallait vraiment le vouloir
Ne pourrions-nous pas donner une autre orientation à la musique et nous affranchir de ce qu'un processus industriel en a fait en 70 ans ?
justement non parceque ca demanderait à toutes les personnes qui sont potentiellement
tes auditeurs de changer leur système d'ecoute.
je pousse l'argument à l'extrême pour juste montrer la limite de ce type de positions
je pense qu'on doit faire avec ce paramètre pour être inventif.
faire avec ne veut pas dire s'y aliéner.
justement non parceque ca demanderait à toutes les personnes qui sont potentiellement
tes auditeurs de changer leur système d'ecoute.
Autrement dit, tu insinues que le logiciel libre, la prise en main de la technique par le citoyen, sa capacité à produire lui-même et à apporter le produit de son travail directement à celui à qui il est destiné, tout ça ne changera rien, et que nous serons toujours tributaires des choix technologiques imposés par la bataille des standards depuis les années soixante par les multinationales. Je ne propose pas que mes auditeurs potentiels changent leur matériel de reproduction, mais qu'ils se prennent en charge, qu'ils interviennent dans le processus de création de l'oeuvre final, qui ne serait, non plus celle de l'artiste mais celle de celui qui l'écoute. L'objet des licences libres n'est-il pas justement d'impliquer tout le monde dans le processus créatif ?
Pourquoi avoir la même idée de ce qu'est la musique que nos pères ?
Aujourd'hui, je peux très facilement mettre mes créations à disposition des internautes qu'elles que soient le niveau de maturité de ces créations; des idées avortées, des samples non utilisés, des versions de travail différentes les unes des autres. Tout ça en vrac dans un dossier que n'importe qui pourrait ouvrir et faire ce qu'il veut avec. Ainsi, l'internaute ne vient plus sur l'Archive pour y écouter passivement la création d'un autre, mais y télécharger des bourgeons de créations sur lesquels il peut intervenir. Le mastering étant à la fois un choix technique et esthétique, ces fichiers en flac en seraient dépourvus. Le résultat, ce n'est plus un morceau X dont la paternité est attribuée à Untel mais une multitudes de morceaux ayant pour base des éléments d'un morceau X.
je pousse l'argument à l'extrême pour juste montrer la limite de ce type de positions.
je pense qu'on doit faire avec ce paramètre pour être inventif.
Je pense l'inverse. Je pense que notre influence par le son formaté d'une industrie depuis soixante ans ne nous permet pas d'avoir le recul nécessaire pour faire autre chose. D'autant plus si nous sommes de la partie. Comment être inventif avec une technologie que nous sommes peu à maîtriser ?
Je ne la maîtrise pas, je n'en maîrtise pas les termes techniques, je sais que les basses s'annulent par excés de basses, parce que j'en ai fait l'expérience mais je ne sais pas ce que ça signifie ni comment y remédier par exemple. Comment être créatif autrement qu'en inventant autre chose, en sortant du cadre ?
Comme tu l'as écrit plus haut, on ne peut pas faire ce que l'on veut avec le son. Si c'est juste baisser le volume général pour ne pas faire comme la tendance qui consiste à faire le mastering le plus fort possible, tu parles d'un défi. Ca signifie certainement quelque chose dans le cadre de l'industrie musicale. Mais je n'en fait pas partie, personne ne se dira : "Tiens, son album est moins fort, qu'est-ce qu'il veut dire, est-ce un choix politique ?"
Tu parle d'acte politique plus haut, je propose d'arrêter de masteriser la musique pour en faire un produit fini, de faire de meilleurs enregistrements et d'en restituer la primeur, le son tel qu'il a été capté ou généré au départ, sans se préoccuper de comment il sera reproduit. L'idée c'est qu'au lieu de faire en sorte que les artistes cherchent à s'adapter à un auditeur statistique qui n'est qu'une abstraction pour le marketing, l'auditeur réel se pose la question de qu'elle est sa place dans la chaîne de diffusion, qu'est-ce qu'il peut y faire, comment avoir le son qui lui plaît à lui, indépendamment de la "vision" de l'artiste.
Je trouve ça plus ambitieux que de devoir s'adapter à un outil pour en repousser les limites et plus en accord avec l'idée que j'ai des licences libres.
Si c'est juste baisser le volume général pour ne pas faire comme la tendance qui consiste à faire le mastering le plus fort possible, tu parles d'un défi. Ca signifie certainement quelque chose dans le cadre de l'industrie musicale. Mais je n'en fait pas partie, personne ne se dira : "Tiens, son album est moins fort, qu'est-ce qu'il veut dire, est-ce un choix politique ?"
Tu parle d'acte politique plus haut, je propose d'arrêter de masteriser la musique pour en faire un produit fini, de faire de meilleurs enregistrements et d'en restituer la primeur, le son tel qu'il a été capté ou généré au départ, sans se préoccuper de comment il sera reproduit.
moi je propose de ne plus rien enregistrer du tout
on avait une amie à la maison durant quelques jours (qui du coup a enregistré quelques morceaux avec delphine dora) : elle nous confiait qu'elle n'enregistrait plus rien, mais qu'elle avait une activité régulière d'improvisation et de composition.
c'est pas si absurde.. des tas de musiciens ont fait cela, forcé par l'absence de moyens d'enregistrement, ou bien parce qu'ils jouaient à une époque antérieure à l'invention de l'enregistrement audio, et qu'ils ne savaient ni lire ni écrire (des partitions par exemple, qui sont une manière d'enregistrer finalement)
autre remarque : chacun d'entre nous, j'imagine, enfin les plus de 40 ans a commencé avec un petit magnéto enregistreur stéréo bien pourrave. bon. je me disais, c'est pas évident maintenant avec les ordis pas chers et le home studio à moins de x euros de faire du son vraiment pourrave. En plus giles m'a filé des micros de ouf.. pfff.. Même moi qui suis une tanche en enregistrement, j'ai du mal à faire quelque chose de vraiment pourrave
autre remarque : ceux qui s'occupent de labels ont sans doute noté que désormais quand on recevait des scuds de candidats à la signature, c'était souvent des machins tout clean, enregistrés dans des studios high tech avec un emballage en technicolor. Alors qu'à mon époque, c'était y'a dix ans à peine, on recevait encore la bonne K7 audio enregistrée dans le garage avec le son de la grosse caisse qui bouffait tout le reste. Y'avait tout à faire, c'était vraiment motivant de bosser à partir d'un matériau aussi brut, de réfléchir avec l'artiste à savoir dans quel sens on allait orienter l'album etc.. Maintenant, c'est : voilà le scud, et toi, le label, tu te contentes de promotionner et de diffuser.. mouahhhhhhhhh
Est-ce que tout cela relève du politique ?
Oui, forcément.
Est-ce que s'abstenir de booster le mastering, se passer de mastering, ne pas enregistrer du tout, relève d'un "engagement" politique ? peut-être.. mais j'ai comme un doute sur la "portée" de l'acte quand même.. Vous allez me dire, j'ai des doutes aussi sur la portée de l'"engagement" politique que constitue choisir Ubuntu ou une licence CC alors.. Politique oui, forcément, important ? heu... faut voir..
Oui, on peut aller bien plus loin que mon idée qui restait dans le cadre du sujet de Gilles, supprimons l'enregistrement et la reproduction sonore du spectacle mort que représente le disque. Obligeons-nous à faire ce qu'un artiste est fait pour faire, du spectacle vivant. Au lieu de réseauter comme des moutons sur My.Space, Face.book et cie, créons de la connexion humaine par de la représentation spontanée et de la déclamation poétique.
Quit à remettre en question un système créé par une industrie dans le seul but d'imposer des standards et de faire de l'argent avec, passons-nous du système. Le disque n'a plus de sens, de même qu'un enregistrement, qui n'est, parce qu'il demande des moyens pour le réaliser mais aussi pour l'écouter, et aujourd'hui pour y avoir accés, qu'un moyen de discriminer, de classer et d'isoler.
autre remarque : chacun d'entre nous, j'imagine, enfin les plus de 40 ans Sourire a commencé avec un petit magnéto enregistreur stéréo bien pourrave. bon. je me disais, c'est pas évident maintenant avec les ordis pas chers et le home studio à moins de x euros de faire du son vraiment pourrave.
Pire, j'ai commencé avec deux platines K7, deux Akai avec une pause mécanique hyper précise, et j'ai réalisé 8 morceaux par superposition des pistes en enregistrant la première piste sur la première K7, puis en jouant ce premier enregistrement et en y ajoutant la seconde piste et en enregistrant le tout sur la deuxième platine K7 et ainsi de suite. Bon évidemment quand je foirai une piste, je pouvais jeter tout le travail fait avant et recommencer. C'était à la fois stressant et trés intéressant. Et le son final ressemblait à un mur dont les couleurs sont usées avec le temps, la copie d'une copie d'une copie en analogique dégradant le son. Mais j'ai obtenu des choses sonores émouvantes avec cette façon de faire. Sans compter que je devait me creuser la tête à cause des restrictions techniques.
Réponses
Dana, je n'universalise pas mon propos, il est bien évident que mes préoccupations de Français n'ont pas de portée universelle. Le contexte dans lequel nous évoluons influence notre perception ainsi que notre conception de l'art. Pour nous l'acoustique est importante parce que la qualité de la reproduction est importante, parce que sans cette qualité, notre musique ne signifie plus rien et devient du bruit. Parce que même un grand artiste, mal enregistré, mal mixé, mal masterisé n'est que du bruit quand il est reproduit sur un support. C'est pourquoi l'ingé-son, dans le cadre de la chaîne de production musicale, est un maillon très important, mais uniquement dans ce cas. Sinon, en dehors de ce contexte, un ingé-son c'est aussi utile qu'un smoking pour traverser la Manche à la nage.
je souligne juste le risque que nous y soyons portés sans y prendre garde.. mais bon, ce sont là mes propres préoccupations, qui sont hors sujet ici. que du bruit.. humm.. grand artiste ou pas comment sonnerait quelque chose comme "que du bruit" ? J'ai en projet un truc assez zarbi qui consiste à publier un album réalisé à partir d'enregistrements de vaches dotées de cloches (c'est une manie esthétique sans doute de certains paysans d'ici de coller une cloche différente à chacune de leur vache - chose tout à fait inutile, donc artistique , généralement on se contente de mettre une cloche autour du cou du leader point barre). Dans ce projet j'interviendrais uniquement en tant que chef d'orchestre, dans la mesure où on peut diriger un tel troupeau de musiciennes pas bien obéissantes. Mais en amont de l'enregistrement, quand je me balade avec mes oreilles comme seul appareil auditif et écoute le concert de ces vaches, il n'y a aucun ingé son, aucune intervention humaine (excepté d'une certaine manière l'acte "esthétique" du paysan, quelque chose de fascinant, parce qu'il s'en remet forcément à de l'aléatoire) , et c'est loin de n'être que du bruit. Ou bien.. je ne sais pas ce que c'est que le bruit en fait. Mais je doute que le bruit ce soit l'état dans lequel on peut s'attendre à entendre les choses quand l'ingé son s'est absenté
C'est juste entre une représentation de la réalité ( un enregistrement ) et un appareil de reproduction qu'il faut quelqu'un pour étalonner le son. Tout comme il faut un profil ICC entre la prise de vue et sa reproduction sur un écran. L'électronique et le numérique interprètent les données qu'on leur fournit et ne restituent pas la réalité, il faut encore un être humain pour leur dire à quoi ressemble la réalité et s'en rapprocher. C'est pour ça que la plus belle voix jamais entendue et capturée dans un enregistrement ne sera que du bruit, par opposition au son entendu dans la réalité, si on ne traite pas l'enregistrement pour que l'appareillage électronique le reproduise aussi fidèlement que possible. C'est pour ça que l'ngé-son était plus qu'il n'est un rouage essentiel de l'industrie musicale.
Je dis "était", parce que de plus en plus, on remplace la prise de son par l'utilisation d'instruments virtuels qui ne nécessitent pas d'avoir une "oreille" pour être traités afin de les reproduire correctement par un système découte.
Un exemple : Le téléphone. Avez-vous déja essayé de faire écouter un de vos morceaux à un correspondant via le téléphone ? Ca donne un truc dégueulasse, parce que le téléphone ne restitue pas toutes les fréquenes. Et je ne parle pas du téléphone portable ni des logicielles de messagerie instantannées. Même la voix est mal transmise par le téléphone.
Le numérique est en train de tuer la "réalité" dans l'art en se passant d'elle comme étape. On dessine depuis l'ordinateur, on photographie depuis l'ordinateur, l'appareil photo numérique n'étant qu'une excroissance de l'ordinateur, on joue des instruments depuis l'ordinateur, la voix humaine étant le seul instrument qui reste difficile à reproduire par une machine. Mais la synthèse vocale fait des progrés chaque jour. Il y a tout un pan de la pop japonaise qui se passe de chanteur réel, remplacés par des logiciels. Comme parallèlement on vocodise de plus en plus la voix des chanteurs réels, l'oreille des consommateurs s'habituent à une voix qui n'est plus ou pas tout à fait une voix.
Je pense que dans l'industrie, on abaisse par palliers successifs le seuil de qualité de façon à vendre de la merde pour de l'or.
Al_z, avoir un système d'écoute de bonne qualité est une chose personnelle et dépend de ta culture du son, de tes moyens financiers, de la source sonore et de compromis avec tous ces paramètres.
Mais il est possible de se monter une chaîne pour peu de frais en achetant du matériel d'occasion. Je me suis acheté un ampli et des enceintes séparément pour 6 euros chez Emmaus il y a deux mois pour une écoute domestique vraiment satisfaisante, selon mes critères bien sûr.
ok je comprends mieux du coup même si je ne te suis pas
ce qui est troublant, c'est que tu sembles adopter la perspective de "l'industrie musicale" dans ton argumentaire : "C'est pour ça que l'ingé-son était plus qu'il n'est un rouage essentiel de l'industrie musicale. " et "Je pense que dans l'industrie, on abaisse par palliers successifs le seuil de qualité de façon à vendre de la merde pour de l'or"
oui ok, dans l'industrie musicale ok c'est vraiment intéressant comme point de vue.
mais ça ne résout pas à mon sens un présupposé de base sur lequel repose toute ton argumentation : qu'il y aurait une distinction claire et objectivable entre le bruit et la musique, entre la réalité et la copie (l'enregistrement). Qu'on vive effectivement certaines expériences on va dire sonore comme du bruit et d'autres comme "de la musique", qu'on fasse spontanément cette distinction quand on parle de ce qu'on éprouve, j'en suis bien d 'accord. Que cette distinction puisse être objectivée, qu'elle recoupe par exemple une distinction entre "la réalité" (l'original ?) et la "copie" (la transformation des ondes sonores en informations numériques ou en quoi que ce soit d'autres), j'en doute fort.
J'ai un chouette exemple que je ressors souvent (excusez moi de radoter) : quand j'enregistrais un de mes albums, je bossais avec un guitariste qui avait tendance à jouer d'une manière qui me plaisait pas trop. Dans le but de l'éduquer un peu, de le tourner dans le sens où je voulais qu'il aille, je lui fais écouter un des premiers albums de SMOG (Bill Calahan), genre Wild Love (j'aurais pu trouver encore pire, genre Swen to the sky mais bon... allons y doucement). Cet album, c'est devenu un peu un des paradigmes de ce qu'on a appelé par la suite le lofi. Réaction de mon guitariste (qui était fan de Noir désir :
"mais c'est du bruit ça ?! Comment on peut enregistrer et publier un truc pareil ?"
ce qui est marrant d'ailleurs, c'est qu'avec les années, ce qu'on était une poignée de mélomanes en France et dans le monde à vénérer, ce genre de disques, est devenu quasiment une norme, vu le nombre de kékés qui aujourd'hui font délibérément du lofi (dans des studios high tech bien sûr , mais qu'importe (j'aime pas les gens de toutes façons, j'aime quand on n'est pas beaucoup, trop ça m'amuse plus, je suis con je sais mais bon. j'assume)
Ce qui pour moi était une musique céleste, délicieuse, était pour lui du "bruit". Si je publie mon disque de concerts de vaches laitières, il s'en trouvera sans doute pour considérer cela comme du bruit (parce que c'est des vaches ? parce que je vais surement masteriser ça comme un cochon dans l'étable ?), et d'autres pour considérer le résultat comme une musique céleste (parce que c'est des vaches ? parce que c'est lofi ? parce que c'est dana hilliot ? ou bien tout simplement parce que c'est agréable à écouter ?)
Tu vois ce que je veux dire ?
Il m'arrive de trainer dans la gare de lyon et de vivre des expériences musicales tout à fait extraordinaires, mixant dans ma propre tête les voix quasi-synthétiques qui diffusent des informations pratiques pour les voyageurs, les programmes de MTV diffusés dans le café, les gens qui parlent tout autour, le son qui sort des téléphones amplifiés des gamins, les bruits (???) de pas qui claquent dans le grand hall, les crissements des freins quand un train arrive. Est-ce là une expérience musicale ou simplement sonore ou seulement du bruit ?
J'ai le sentiment, mais peut-être je t'ai mal lu, ou ce n'est pas ce que tu veux dire, qu'il y a en arrière plan dans ce que tu écris une sorte de norme à l'aune de laquelle on pourrait incontestablement et sans ambiguité distinguer ce qui n'est que du bruit, et ce qui est de la musique ("C'est pour ça que la plus belle voix jamais entendue et capturée dans un enregistrement ne sera que du bruit, par opposition au son entendu dans la réalité")
à toi
Je pars du texte de Gilles qui traite du mastering. Le mastering n'a de sens que dans le contexte de l'industrie musicale. Sinon, on se fout complètement que le son que toi et moi enregistrons sonne bien sur la chaîne de monsieur X que l'on ne connait pas, du moment que ça sonne bien chez nous. Si je veux lui vendre un disque par contre en tant que patron d'un label, je vais faire en sorte que ce qui a été enregistré via un micro soit reproduit à l'autre bout aussi fidèlement que possible. Sinon à quoi ça sert de sélectionner un artiste pour son univers si au bout de la chaîne il n'est pas restitué ?
En tant que directeur artistique je veux faire partager ma découverte tel que je l'ai découverte.
Voici une équation : enregistrement + mastering = reproduction équivalente enregistrement.
Si tu enlèves mastering de l'équation tu as une reproduction de l'enregistrement qui n'est pas équivalente à l'enregistrement, donc du bruit par rapport à l'original ( une détérioration qualitative de l'enregistrement original, comme une mauvaie photocopie ). Ca n'a donc rien à voir avec une décision arbitraire de ma part considérant que tout ce qui ne sortirait pas du studio d'une major serait du bruit. Ce terme je l'emploie comme en photographie.
Ton guitariste, quand il traite de bruit du LO-Fi, il donne une valeur esthétique au mot bruit, certainement parce qu'il n'a pas l'esprit assez ouvert pour envisager le son d'une guitare autrement que comme son bagage culturel le lui permet. Pour d'autres, le jazz est une forme de bruit car ils ne captent que peu de sons d'un morceau le leur rendant inintelligible. C'est la même chose que lorsqu'on lit un texte comprenant des termes spécifiques à une discipline que l'on ne maîtrise pas, ça devient du charabia selon son propre système de valeur.
J'emploie le terme bruit par comparaison entre le résultat d'un traitement d'un son et l'original capturé pas selon une valeur esthétique qui m'est propre. Car comme toi, j'entends les bruits autour de moi et comme toi je perçois les rythmes, les séquences et comme toi, je mixe dans ma tête les sons pour en faire quelque chose de cohérent. Je fais ça tout le temps. Si je pouvais retranscrire ce que j'entends en arpentant ma réalité, je serais certainement beaucop plus heureux.
Un exemple encore : Si je capte le son d'un concert sans faire attention aux niveaux d'enregistrement, mon oreille peut trouver le son original plaisant et le son de l'enregistrement saturé, et très différent du son que j'ai entendu. Toute la difficulté de la fixation d'une oeuvre sur un support est là. Et c'est la raison de l'existence du mastering.
Parce que le meilleur micro du monde n'enregistre pas la réalité telle que tu l'entends, ses composants interprètent. Ensuite, l'éditeur de son de ton ordinateur interprète et ainsi de suite. Les machine ne savent rien de la réalité ( je ne parle pas d'une réalité objective, juste de celle de celui qui la perçoit ), il faut donc ajuster l'interprétation des machines pour que la réalité revienne dans le résultat du traitement de l'enregistrement initial. C'est ça le mastering, une intervention humaine à l'aide d'un outil naturel ( l'oreille ), et d'outils électroniques pour que la captation de la réalité soit restituée sur le plus grand nombre de matériels de reproduction.
...ça me rappel trop mon premier taf , en usine , une fromagerie , je commençais a 5h du mat et avec les restes de produits illicites et une nuit blanche dans la tête , je prenais par habitude de me servir des sons que j'entendais (machines , voix , rires , le jet d'eau...etc) pour en créer un rythme , une mélodie.....dans la tête....
ça m'aider a tenir ...
il est vrai que l'écart entre le bruit et la musique est mince......
mais je comprend quand même ce que veut dire bothunter , car dans le lo-fi tu donne volontairement cet effet au son....alors que ce que dit bothunter , c'est que la ou une chanteuse travaillera pour que sa voix soit proche de la perfection.....le support lui gâchera tout ce travail......
un peu comme si (avec beaucoup d'imagination) le support transformerai le lo-fi en hi-fi....
Yep !
La même dans la scierie où je bossais.
Suivant l'endroit où on me disait de tafer, les sons étaient différents, si bien qu'il y a un endroit que je surnommais l'Eglise, tellement les scies faisaient un son aigü rappelant des choeurs religieux.
Pareil ça aidait vraiment à tenir, car tu te tapes un concert de 8h d'affilées et c'est vraiment le pied quand tu peux te permettre de te concentrer là-dessus.
indus ! indus !
(c'était mon petit H.S. et je remercie aussi au passage je sais plus qui pour le lien vers le blog de Kek, sur lequel j'ai passé une heure, ne sachant même plus comment je l'avais découvert tellement j'étais dedans ^^)
j'essaye de remettre la discussion sur un fil.
le bruit est un terme très inadéquat à mon avis pour engager la conversation car c'est
un terme saturé de significations très diverses qui permet d'exclure une part d'inconnue
qui serait de la non musique. Je définirais le bruit comme une emergence sonore
régulière sans contenu cyclique ou pseudo cyclique, comme le bruit blanc ou rose
qui est un ensemble de fréquences permettant d'etalonner un système d'ecoute.
Le bruit correspond en cybernétique a une absence d'information ou une perte de cette
information. Lire pour cela Henri Atlan.
Je ne suis pas du tout d'accord avec cet argument qui consiste à dire que le mastering
n'a de sens que dans le cadre de l'industrie musicale, c'est là justement là ou le
bas blesse car malgré ce que nous pourrons dire, nous avons besoin d'un etalonnage de
niveau, d'une epaisseur du son qui nous evite de mettre la chaine a moitié volume
ou de ne rien entendre sur des enceintes Pc speaker.
Et donc comment fait on pour s'approprier ce processus ? Ca a des conséquences
"politiques" fortes. Ca correspond a une question de culture, celle qui nous influence
celle que nous élaborons et transformons.
Ce que je voudrais c'est qu'il puisse y avoir une prise de conscience de ce que peut
vouloir dire un parti pris acoustique qui fait que l'album solo de Mark Hollis sonne
plus bas que radiohead par exemple mais justement pourquoi ce choix est il fait ?
Et si on doit faire nos choix dans le domaine comment le peut on ?
On est dans ce domaine à un point de convergence entre d'une part une subjectivité
et des règles naturelles car le son est un phénomène physique et on ne peut pas lui
faire faire n'importe quoi.
Entre ces deux pôles il est certain que le capitalisme fait son beurre.
C'est cette tension qui est passionnante, car peut on vraiment dire si on estime qu'un
mastering est bon ou mauvais pour des raisons strictement esthétiques,ou techniques ?
oui mais justement , ces bases techniques sont importantes pour cerner le sujet. Et connaitre aussi l'implication et les effets de l'industrie musicale sur le mastering est important pour pouvoir en discuter, car en faite c'est surtout "eux" qui " mènent la danse " ...
Cette histoire sur la "guerre du volume" , et l'exemple donné sur l'évolution du tracé des trois chansons de Prince , montre parfaitement cet impact de l'industrie du disque.....
Du coup c'est a ce demander si il est réellement question de "parti pris acoustique " dans le mastering ? puisque l'inge-son se doit de prendre en compte l'évolution des formats , du matériel d'enregistrement , du support...etc......
ou est le coté "artistique" la dedans?
et bien es-que ce ne serai pas plutôt un choix "industriel" plus "qu'artistique" ?
Es que dans ces deux cas l'inge-son serai rentré dans des critères techniques , c'est a dire de se baser sur " tel type de matériel que l'auditeur utilisera " pour écouter son album , de quelle manière leurs chansons seront diffusées , écoutées , copiées ...etc....etc... plus que de s'inquiéter de l'impact artistique.......
malheureusement j'ai bien peur que ce soit le cas.....mais l'inge-son est loin d'en être responsable , car il subit la volonté de "l'artiste" vis avis de ses "auditeurs" (ou vice&versa ).......pour que l'inge-son puisse avoir une approche plus différente , il faudrait que ce soit ou l'artiste ou les auditeurs qui en prennent conscience......
et dans ce cas je comprend mieux ton intervention et ton texte , discuter pour faire prendre conscience aux artistes et auditeurs que nous somme , de notre "rôle" ,de notre "impact" sur le mastering......et dans l'esprit de la musique libre , ça me parait plus important encore.....
C'est comme ça que je l'entendais. Une perte de l'information, du message émit par l'artiste. L'ingé-son et le mastering étant là pour maintenir le message pour qu'il parvienne aussi intact que possible à la cible.
Si tu n'es pas tout à fait d'accord c'est que tu es un peu d'accord. Reste à savoir à quel point tu es d'accord ^^
Pour moi, le mastering est directement lié à l'industrie musicale car cette indutrie vend un produit de masse, la musique. Qui dit masse, dit ensemble de personnes indétreminées. L'industrie fait donc un produit qui devra être reproduit aussi fidèlement que possible sur le matériel du plus grand nombre.
Quand j'enregistre une source sonore, je n'ai pas besoin de retravailler, la plupart du temps, cet enregistrement dans mon éditeur de son, pas pour les niveaux en tous cas. Sauf accident bien sûr. Parce que je connais mon matériel. De même un photographe s'arrange pour faire la meilleure prise de vue possible pour éviter de passer par la retouche ensuite. Sauf si il exporte ses images sur le web ensuite. Le son c'est pareil, la prise de son doit être aussi bonne que possible.
Oui, le son des sons est un message en soi.
Le son sert à transmettre des émotions.
Et oui, nous sommes influencés par notre culture personnelle, la culture au sens large et la technologie. La possibilité de travailler sur un son sans le détruire, sans gâcher de la bande magnétique, de tester toutes les possibilités qui nous passe par la tête permet des expérimentations inédites. Avant l'informatique domestique, parce qu'il y avait un coût matériel important, peu de gens pouvaient se permettre d'expérimenter le son comme nous le faisons aujourd'hui. Il fallait travailler dans le milieu de la radio, des studios ou être à l'Ircam pour bidouiller les sons.
Je pense que tu veux qu'on te parle de nos propres expériences dans ce domaine...
Le mastering, dont je connais très peu de choses, a été tout de suite un problème à partir du moment où ce que je faisais en musique devait passer la porte de chez moi. Que ce soit les mix-tapes pour démarcher un club ou un festival, un album démo pour démarcher un label, et ensuite lorsque j'ai décidé de m'auto-éditer en licence libre par l'intermédiaire du Web.La question que je me posais était de savoir si les autres entendraient correctement ce que je voulais leur faire entendre, c'est-à-dire Moi au travers d'un mode d'expression, ma singularité, la raison pour laquelle je pensais devoir être retenu, ma différence. Comment faire pour que mon son, passe partout, et qu'on entende les subtilités des différentes couches qui le compose. Je me suis pris la tête longtemps et parallèlement, les habitudes des gens changeaient, et je me suis rendu compte aussi que peu de gens écoutent vraiment. Ecouter de la musique sur un baladeur est devenu très courant, les casques fournis avec ces engins sont peu performants, d'autres écoutent de la musique dans une piètre qualité sur les haut-parleurs bas de gamme de leur ordinateur, et enfin, les gamins écoutent de la musique avec leur téléphone portable qui crache de l'aigu exclusivement. Je ne parle même pas des lieux qui prétendent diffuser des artistes live. J'avoue que ça m'a dégoûter de faire des efforts. Et j'ai pris mon parti de masteriser non plus pour que ce soit agréable sur le plus de matériels possibles, mais pour que cela participe à l'esthétique de mon son. Une sorte de signature en quelques sortes. Je veux un son puissant, fort tout de suite, qui remplisse tout le spectre et fasse talonner les membranes, de telle sorte que celui qui entend soit obliger de baisser le volume. C'est un moyen d'attirer l'attention. C'est ce que j'essaie de faire, j'ai eu des commentaires qui m'ont permis de savoir que ça fonctionne avec certaines personnes. Je masterise pour que ça ne laisse pas indifférent.
J'avoue ne pas bien comprendre cette phrase. Qu'est-ce qu'on ne peut pas faire faire au son ?
Là non plus je ne comprends pas. Comment, à partir du mastering, le capitalisme peut-il gagner de l'argent ? Tu parle de tendances, de mode, d'esthétique, de mouvement artistiques ?
Pour les deux. Ca dépend de notre culture du son et de nos connaissances techniques dans ce domaine.
Ce qui vaut pour le son vaut pour l'image. Ce qui est intéressant aujourd'hui, c'est que nous pouvons intégrer au son des choses qui avant n'étaient pas permises. Des choses que l'on aurait considéré comme des erreurs. Le souffle par exemple, ou un bruit de masse en fond, ou de la saturation, ou au contraire un volume très, très bas, ou des variations de niveaux. Ca bouscule les habitudes et l'auditeur. Dans l'univers de l'industrie musicale, ces choses-là sont réservées à des marchés de niches. Sur internet, c'est accessible à tout le monde et ça contribue à ouvrir l'esprit.
La musique étant un message, elle ne sert pas qu'à divertir ou à donner à ressentir des sentiments gnagnans bas de gamme. Agresser, donner envie, mettre en colère, provoquer de la répulsion ou au contraire rendre addictif, ça sert aussi à ça le son.
oui effectivement cette histoire de la guerre du volume est un fait
mais ce que j'essaye de montrer c'est que nous ne pouvons pas nous départir
de cette question du mastering et faire comme si ca n'était pas important
malgré notre ambition a-commerciale (d'où mon intérêt aussi de venir discuter
avec vous). par exemple il y a une question d'homogénéité de morceau a morceau sans forcement chercher le niveau globalement.
pour mark mollis il y a eu un choix en référence avec une esthétique du son
parcequ'il a aussi les moyens de faire comme ça qu'il a travaillé avec certaines
personnes etc.
en effet mon texte veut aller dans le sens d'une prise de conscience.
Bothunter : quand je dis qu'on ne peut pas faire au son certaines choses c'est
que par exemple il y a des choses à respecter notamment dans les basses
fréquences sur les oppositions de phases, l'acoustique d'une pièce provoque
des choses, l'échelle du son est logarithmique et pas linéaire, or le mastering
tend à la rendre linéaire etc etc en détruisant la sensation d'acoustique naturelle
que peut avoir un mixage où chaque étage de fréquence a sa place.
la plupart des disques diffusés commercialement en rock par exemple n'ont
aucune dynamique réelle en crête mais une dynamique RMS, basée sur la
montée des haut médium et des aigus et c'est donc subjectif d'un point
de vue dynamique "réel".
Si on veut gagner du niveau globalement on doit enlever de l'énergie dans
des fréquences de type bas médium (dana peut en témoigner sur un enregistrement récent).
Mais par exemple si on doit discuter avec un acousticien de l'ircam ce genre
de manipulation sonore sera tout à fait intolérable pour lui car le fond de son
travail repose sur la manipulation du son.
Et là on trouve un cas limite ou le mastering est contraire au processus artistique
dans ses fondements. Pour un musicien de folk par exemple la question
serait : jusqu'où est ce que ce processus est tolérable tout en étant nécessaire ?
Et j'insiste la réponse n'est ni technique ni esthétique à 100%.
Dans le cas de l'acousticien sa technique est esthétique. Ou peut être que non parcequ'on est plus dans le champ de l'esthetique justement.
ha mais carrément , mais il est bon de constater comment ça se passe en générale avant de discuter de ce qui serai un "mieux"..
attention je ne dis pas que le mastering c'est purement commercial , j'essaye juste de comprendre comment et pourquoi , en majorité (apparemment), c'est le cas......et comment , et sur quels critères on peu discuter de l'impact "artistique" ......
en faite pour avoir une démarche artistique sur un mastering , il faudrai plus se concentrer sur " la matière" , c'est a dire la chanson/musique de l'artiste ..... plus que sur la "destination" , c'est a dire le support , le tye d'auditeurs..etc....
oui/non? trop simple ?
n'y aurait -t-il pas plusieurs "types" de masterisation? mastering artistique / mastering technique? il n'y a pas de code de langage entre ingé-son , ou entre ingé-son et artistes.....la dessus?
(question débile surement....mais je pose quand même....)
Ben, peut-être que je me trompe, mais si je ne vends ( dans tous les sens du terme ) pas ce que je fais, que je me contente de semer des sons sans me préoccuper d'où ils atterissent, peut m'importe que ces sons soient formatés pour des oreilles formatées. De plus, parce que nous avons désormais accés à toutes sortes de choses, même celles qui avant étaient systématiquement rejetées, la non masterisation d'un son ou sa mauvaise masterisation peut être tout à fait possible. Quand le rock a inclue des sons de saturation, c'était impensable pour une oreille mélomane de l'époque, aujourd'hui, ça fait partie de notre culture et aussi loin qu'on aille dans la saturation d'un son, personne n'appelle un exorciste. ^^
N'est-il pas possible d'envisager un mouvement esthétique basé sur le son brut non retravaillé ?
Cette homogénénité est une problématique d'album. Lorsqu'on écoute des singles ça n'intervient plus dans l'équation. C'est aussi une problématique de playlist depuis que nous entreposons des années de musique sur les mémoires de masse de nos ordinateurs.
Est-ce que les artistes du libre qui sont en mesure de s'affranchir des normes de l'industrie du disque ne sont pas à même de proposer de la musique d'une manière différente, non finie, brute, une publication de sources à télécharger et à transformer soi-même sur son propre matériel ?
Est-ce que nous ne sommes pas à même de faire autre chose qu'une oeuvre finie et imposée telle quelle tant sur le plan technique qu'esthétique ?
Ne pourrions-nous pas donner une autre orientation à la musique et nous affranchir de ce qu'un processus industriel en a fait en 70 ans ?
mon experience jusqu'à présent a été sur des critères très simples en fait pour ce
qu'en disait les artistes :
- respecter le mixage
- ne pas faire dans la surenchère de niveau
- avoir des éléments de comparaison (chose valable déjà au moment des prises
et du mix)
- il y a des remarques ensuite après écoute lorsque les gens comparent
sur un repère dont ils ont l'habitude : "tel morceau est peu être trop fort."
"y a une fréquence qui vibre dans ma voiture."
Et la réponse sur un problème ne peut pas dignement être "ben tu n'as pas une
bonne chaîne" (ce qui peut être vrai en plus mais est ce que ca doit être le
problème de l'ingé son ? comment peut il faire pour que ca ne soit plus Un problème ?)
Si les yamaha NS 10 sont depuis longtemps une référence en terme d'écoutes ca n'est
vraiment pas pour rien.Ce sont des enceintes tellement arides à l'ecoute que faire
sonner un mix dessus va induire une qualité quelque soit le système d'ecoute de
l'auditeur chez lui.(je vais vite en disant ça mais c'est un bon etalonnage)
Je dirais qu'une discussion ethique doit se dérouler entre les musiciens et l'ingé son
sur ce qu'ils veulent ou en tout cas sur ce qu'ils pensent vouloir, sur les limites de
ce que peut un studio. Ta question est importante : quel serait un langage adapté
pour pouvoir parler de ce problème là ? On est vraiment perdus sur ce point.
c'est dommage qu'on ait pas vécu en ex rda car ca devait être comme la traban
il devait y avoir une seule voiture, et aussi une seule chaîne hi fi.
là plus de problème pour faire du mauvais mastering il fallait vraiment le vouloir
justement non parceque ca demanderait à toutes les personnes qui sont potentiellement
tes auditeurs de changer leur système d'ecoute.
je pousse l'argument à l'extrême pour juste montrer la limite de ce type de positions
je pense qu'on doit faire avec ce paramètre pour être inventif.
faire avec ne veut pas dire s'y aliéner.
bon j'ai sommeil
Autrement dit, tu insinues que le logiciel libre, la prise en main de la technique par le citoyen, sa capacité à produire lui-même et à apporter le produit de son travail directement à celui à qui il est destiné, tout ça ne changera rien, et que nous serons toujours tributaires des choix technologiques imposés par la bataille des standards depuis les années soixante par les multinationales. Je ne propose pas que mes auditeurs potentiels changent leur matériel de reproduction, mais qu'ils se prennent en charge, qu'ils interviennent dans le processus de création de l'oeuvre final, qui ne serait, non plus celle de l'artiste mais celle de celui qui l'écoute. L'objet des licences libres n'est-il pas justement d'impliquer tout le monde dans le processus créatif ?
Pourquoi avoir la même idée de ce qu'est la musique que nos pères ?
Aujourd'hui, je peux très facilement mettre mes créations à disposition des internautes qu'elles que soient le niveau de maturité de ces créations; des idées avortées, des samples non utilisés, des versions de travail différentes les unes des autres. Tout ça en vrac dans un dossier que n'importe qui pourrait ouvrir et faire ce qu'il veut avec. Ainsi, l'internaute ne vient plus sur l'Archive pour y écouter passivement la création d'un autre, mais y télécharger des bourgeons de créations sur lesquels il peut intervenir. Le mastering étant à la fois un choix technique et esthétique, ces fichiers en flac en seraient dépourvus. Le résultat, ce n'est plus un morceau X dont la paternité est attribuée à Untel mais une multitudes de morceaux ayant pour base des éléments d'un morceau X.
Je pense l'inverse. Je pense que notre influence par le son formaté d'une industrie depuis soixante ans ne nous permet pas d'avoir le recul nécessaire pour faire autre chose. D'autant plus si nous sommes de la partie. Comment être inventif avec une technologie que nous sommes peu à maîtriser ?
Je ne la maîtrise pas, je n'en maîrtise pas les termes techniques, je sais que les basses s'annulent par excés de basses, parce que j'en ai fait l'expérience mais je ne sais pas ce que ça signifie ni comment y remédier par exemple. Comment être créatif autrement qu'en inventant autre chose, en sortant du cadre ?
Comme tu l'as écrit plus haut, on ne peut pas faire ce que l'on veut avec le son. Si c'est juste baisser le volume général pour ne pas faire comme la tendance qui consiste à faire le mastering le plus fort possible, tu parles d'un défi. Ca signifie certainement quelque chose dans le cadre de l'industrie musicale. Mais je n'en fait pas partie, personne ne se dira : "Tiens, son album est moins fort, qu'est-ce qu'il veut dire, est-ce un choix politique ?"
Tu parle d'acte politique plus haut, je propose d'arrêter de masteriser la musique pour en faire un produit fini, de faire de meilleurs enregistrements et d'en restituer la primeur, le son tel qu'il a été capté ou généré au départ, sans se préoccuper de comment il sera reproduit. L'idée c'est qu'au lieu de faire en sorte que les artistes cherchent à s'adapter à un auditeur statistique qui n'est qu'une abstraction pour le marketing, l'auditeur réel se pose la question de qu'elle est sa place dans la chaîne de diffusion, qu'est-ce qu'il peut y faire, comment avoir le son qui lui plaît à lui, indépendamment de la "vision" de l'artiste.
Je trouve ça plus ambitieux que de devoir s'adapter à un outil pour en repousser les limites et plus en accord avec l'idée que j'ai des licences libres.
on avait une amie à la maison durant quelques jours (qui du coup a enregistré quelques morceaux avec delphine dora) : elle nous confiait qu'elle n'enregistrait plus rien, mais qu'elle avait une activité régulière d'improvisation et de composition.
c'est pas si absurde.. des tas de musiciens ont fait cela, forcé par l'absence de moyens d'enregistrement, ou bien parce qu'ils jouaient à une époque antérieure à l'invention de l'enregistrement audio, et qu'ils ne savaient ni lire ni écrire (des partitions par exemple, qui sont une manière d'enregistrer finalement)
autre remarque : chacun d'entre nous, j'imagine, enfin les plus de 40 ans a commencé avec un petit magnéto enregistreur stéréo bien pourrave. bon. je me disais, c'est pas évident maintenant avec les ordis pas chers et le home studio à moins de x euros de faire du son vraiment pourrave. En plus giles m'a filé des micros de ouf.. pfff.. Même moi qui suis une tanche en enregistrement, j'ai du mal à faire quelque chose de vraiment pourrave
autre remarque : ceux qui s'occupent de labels ont sans doute noté que désormais quand on recevait des scuds de candidats à la signature, c'était souvent des machins tout clean, enregistrés dans des studios high tech avec un emballage en technicolor. Alors qu'à mon époque, c'était y'a dix ans à peine, on recevait encore la bonne K7 audio enregistrée dans le garage avec le son de la grosse caisse qui bouffait tout le reste. Y'avait tout à faire, c'était vraiment motivant de bosser à partir d'un matériau aussi brut, de réfléchir avec l'artiste à savoir dans quel sens on allait orienter l'album etc.. Maintenant, c'est : voilà le scud, et toi, le label, tu te contentes de promotionner et de diffuser.. mouahhhhhhhhh
Est-ce que tout cela relève du politique ?
Oui, forcément.
Est-ce que s'abstenir de booster le mastering, se passer de mastering, ne pas enregistrer du tout, relève d'un "engagement" politique ? peut-être.. mais j'ai comme un doute sur la "portée" de l'acte quand même.. Vous allez me dire, j'ai des doutes aussi sur la portée de l'"engagement" politique que constitue choisir Ubuntu ou une licence CC alors.. Politique oui, forcément, important ? heu... faut voir..
Quit à remettre en question un système créé par une industrie dans le seul but d'imposer des standards et de faire de l'argent avec, passons-nous du système. Le disque n'a plus de sens, de même qu'un enregistrement, qui n'est, parce qu'il demande des moyens pour le réaliser mais aussi pour l'écouter, et aujourd'hui pour y avoir accés, qu'un moyen de discriminer, de classer et d'isoler.
Moi aussi je pousse l'argument à l'extrème
Pire, j'ai commencé avec deux platines K7, deux Akai avec une pause mécanique hyper précise, et j'ai réalisé 8 morceaux par superposition des pistes en enregistrant la première piste sur la première K7, puis en jouant ce premier enregistrement et en y ajoutant la seconde piste et en enregistrant le tout sur la deuxième platine K7 et ainsi de suite. Bon évidemment quand je foirai une piste, je pouvais jeter tout le travail fait avant et recommencer. C'était à la fois stressant et trés intéressant. Et le son final ressemblait à un mur dont les couleurs sont usées avec le temps, la copie d'une copie d'une copie en analogique dégradant le son. Mais j'ai obtenu des choses sonores émouvantes avec cette façon de faire. Sans compter que je devait me creuser la tête à cause des restrictions techniques.