Merci à tous pour ce débat d'un niveau fort correct, on est bien sur le forum de Dogmazic, pas de doute.
Des avenirs possibles, il y en a plein.
L'important c'est de savoir quel est le modèle sociétal qu'on souhaite voir se développer, indépendament des tendances égoïtes des individus qui composent la-dite société.
Celui que propose manocabut en est un, mais faut avouer qu'il a très peu de chance de se concrétiser.
C'est une variante de licence globale, sauf qu'elle n'est plus globale car tu paies 10 euros/mois pour un catalogue qui se restreint aux productions de la structure que tu finances.
Or, l'ère internet est déjà là, les habitudes des téléchargements sont déjà prises et rien ne pourra l'enrayer (échanges cryptés, darknet...).
La loi HADOPI est déjà techniquement inapplicable, c'est un informaticien de métier qui vous l'affirme.
Si elle est votée - et vu les oeillères du gouvernement, c'est comme si c'était fait -, elle rejoindra la loi DADVSI au cimetière des lois inutiles ayant au passage éborgné les libertés individuelles.
Alors existe-t-il d'autres avenirs ? attendez que je sorte ma boule de cristal... hum... oui... je vois... allez en voila un de mon cru :
La SACEM, mandatée par l'état, perçoit et redistribue - à quelques 16% près - à ses sociétaires les redevances provenant des utilisations publiques des oeuvres de ses sociétaires.
Dans cette phrase, il y a un mot très important. Lequel ? -> PUBLIQUES
En effet, la SACEM fait le distingo entre une utilisation publique - soumise à redevance - d'une utilisation privée (cadre familial et personnes gravitant de façon régulière et habituelle dans votre entourage).
Avec un tel distingo, Le P2P n'entre pas dans le cadre familial. Par contre, l'exception de copie privée est - jusqu'à maintenant - préservée.
Pour l'instant cela est donc un obstacle à l'idéologie qui prédomine sur ce site et qui veut que le peuple doive avoir accès à la culture. Les oeuvres doivent pouvoir librement s'échanger entre citoyens.
Imaginons maintenant que la SACEM change sa façon de faire le distinguo, que le couple public/privé soit remplacé par le couple commercial/non-commercial.
Ca change tout.
L'échange d'oeuvres via P2P, d'usage non-commercial, deviendrait de fait légal.
Au passage, les artistes pourraient proposer directement leurs oeuvres en téléchargement, et non pas uniquement en streaming sur leur site perso avec information préalable de la SACEM (comme s'il y avait une différence entre le streaming et le téléchargement).
Dans ce monde, il y aurait deux choix de la part des artistes (mais ça pourrait se faire au titre, et non au répertoire complet de l'artiste) :
- ceux qui appliquent des licences libres du type "licence art libre" ou "CC-by-sa" et qui ne veulent donc pas que la SACEM gère les droits. Ceux là autorisent d'office toutes les utilisations commerciales ou non de leurs oeuvres.
- ceux qui appliquent des licences type CC-nc, et qui donc autorisent les utilisations non-commerciales (p2p, téléchargements, copies de CD...) mais attribue à la SACEM la gestion des droits pour les usages commerciaux.
Il y aurait aussi d'autres catégories plus minoritaires, comme ceux qui veulent continuer à gérer individuellement leurs droits, mais passons.
Qu'est ce que ça changerait pour les artistes du système actuel ? rien. Vos revenus vont déjà baisser de toute façon.
Le téléchargement est déjà un fait. Le légaliser n'empirera pas davantage la situation, et n'importe quelle loi visant à limiter le téléchargement est foutue d'avance, alors autant arrêter d'opposer les artistes au peuple.
Le système actuel est bien différent de celui d'il y a 20 ans où les majors misaient sur des artistes par affinités.
Les majors visent les bankables. Les ventes de CD chutent, mais quid des ventes de DVD ? et la société a changé, la musique est désormais partout (ascenceurs, magasins, restos...) et a perdu probablement un peu de son attrait.
Forcément, des artistes pro qui ne sont pas du top 50 (les bankables) vont voir leur revenu se réduire, mais c'est inéluctable. Faudra s'y faire.
digression sur le fond de la question, modèle sociétal comme tu dis, xulops, c'est de savoir si on reste dans l'économie de la consommation, du consumérisme ou si l'on passe à l'économie de la contribution, à quoi fait penser le projet de manocabut - parmi bien d'autres.
consommation : non qu'il s'agisse de supprimer toute consommation, mais le modèle indutriel du XXe, verticalité tendanciellement absolue, production distribuée à des consommateurs passifs dont le désir est exploité jusqu'au trognon, ce modèle en train de s'effondrer. de par le monde la majeure partie des "plans de relance" ne tentent et n'aboutissent à rien d'autre que redonner un shoot à la consommation... l'overdose guette...
contribution, en relèvent et pourraient y participer de nombreux nouveaux usages et pratiques, non plus de consommation pure, mais d'échanges experts entre tous, et de nombreuses technologies.
bon, "vaste programme", eût dit quelqu'un. cela dit, on est dedans, on ne peut échapper à cette alternative.
xulops, je défends l'idée de remplacement de la distinction public/privé par commercial/non-commercial, que j'avais proposé
- en envoyant un courrier à la SACEM, qui est resté sans réponse.
- en répondant à cet article de numérama : http://www.numerama.com/magazine/11942-Libre-Acces-laquo-Ni-SACEM-Ni-Jamendo-raquo.html, ou Laurent PetitGirard répondait.
le problème internet de cette distinction peut être vite réglé,
par contre, LPG soulève le problème dans le 'monde réel' (qui n'a rien de plus réel qu'ici mais passons) : pourquoi le transporteur du piano d'un concert dit "non commercial" (à sainte marie aux mines par exemple, où joueraient rachid taha et rodolphe burger) seraient payé, et pas les compositeurs/auteurs des titres joués ? ce qui va dans le sens, il me semble de ce que dit manucabut.
ensuite, le choix de la licence au titre et non au répertoire pose problème des filous. y'aura toujours un rapace pour te demander de faire un single en exploitation gratuite contre diffusion, et y'en aurai toujours un près à ça.
(je radote ici, mais faut bien que ça soit dit)
sur le mp3, c'est pas malin d'attaquer un format de données par contre, il y a de nombreux site qui arnaquent les artistes en les exploitant : myspace, youtube, dailymotion, nomajorcomany, mymajorcompany, sellaband, jamendo ...,
et aussi dans le monde réel : tremplins emergenza ...
et des institutions qui courent après sans s'en réussir à négocier, type sacem
enfin, sur l'idée de devoir produire 1 florent pagny pour pouvoir faire 10 mano solo, ça c'est définitivement fini. tant mieux. ce vous proposez comme solution dana et manocabut me plait plus.
par contre, LPG soulève le problème dans le 'monde réel' (qui n'a rien de plus réel qu'ici mais passons) : pourquoi le transporteur du piano d'un concert dit "non commercial" (à sainte marie aux mines par exemple, où joueraient rachid taha et rodolphe burger) seraient payé, et pas les compositeurs/auteurs des titres joués ? ce qui va dans le sens, il me semble de ce que dit manucabut.
Je n'ai présenté là qu'un des avenirs possibles. Mais je savais que celui là rencontrerait un écho chez toi et quelques autres présents ici
Cela dit, je ne vois pas où est le problème dans le cas de LPG : s'Il s'agit bien d'un concert non-commercial, les auteurs n'ont pas à percevoir, ça fait parti du postulat de base pour la dissémination des oeuvres dans la population.
D'ailleurs un tel système éviterait les débilités du genre une école qui doit payer la sacem pour l'utilisation d'une chanson d'Hugues Aufray lors de la fête de fin d'année.
Par contre il y aurait bien perception dans le cas des concerts commerciaux, ce qui permettrait au passage la rémunération des paroliers.
ensuite, le choix de la licence au titre et non au répertoire pose problème des filous. y'aura toujours un rapace pour te demander de faire un single en exploitation gratuite contre diffusion, et y'en aurai toujours un près à ça.
Et alors ? qu'est ce qui t'empêche de l'envoyer chier, ce rapace ?
Si certains aiment se faire exploiter, c'est leur problème. Mais il n'y a pas d'obligation.
De toute façon la loi adopi, comme c'est dit plus haut si elle est voté ne sera pas appliquée et foutra la france dans la merde face aux legislations européennes qui n'acceptent pas ce genre de restrictions, donc c'est même plus la peine qu'on soit pour ou contre, on perd du temps à en discuter en fait.
Par contre, a celui qui comprend pas que l'ecole doive payer pour la diffusion d'Hugues Aufray à la fête de l'école, là moi je tique. Parce que l'ecole tout le reste de sa fete, elle va le payer. La sono, les lampions, les affiches, les boissons, la bouffe et tous les prestataires du jour. Dans cette fête la musique tiens sa place comme tout autre objet ou prestation. Je ne cmprend pas pourquoi on la differencie du reste. Elle est le produit d'un travail commun, non pas seulement celui de Hugues Aufray, mais de toute la chaine qui a permis que cette chanson soit là aujourd'hui disponible sur plusieurs formats. C'est vraiment ça que vous zappez dans toutes vos considerations. L'artiste n'est rien, RIEN tout seul. Sa volonté à lui est une chose, mais elle est forcement liée à la volonté des autres de le soutenir et le develloper dans sa diffusion. Tout seul il restera dans sa cave, dans son garage.
CE N'EST PAS SEULEMENT LA MUSIQUE QUE L'ON PAYE, MAIS LE TRAVAIL DE TOUS LES INTERVENANTS.
C'est vraiment ça qu'il vous faut integrer. Arretez de rever sur le lien direct artiste-public.
Déjà l'artiste n'a pas le statut juridique qui lui permet de vous vendre legalement ses mp3. Et le débuttant n'a aucunement les moyens de prendre des risques à monter une structure legale pour ça.
Alors aujourd'hui l'artiste il peut quoi? Aller s'aglomerer sur les mispace et compagnie, engrosser encore des pourris qui eux n'ont aucun investissement en retour pour les artistes.
Aujourd'hui le veritable nerf de la guerre c'est quoi? LA PROMOTION. Faire savoir au public que tu existes, que ton disque est dans les bacs ou sur le net, et que tes concerts attendent le public.
Le drame est qu'internet est un média qui ne se passe pas des autres. En verité les buzz qui ne sont pas relayés par les médias traditionels ne durent pas longtemps et ne vont pas loin. Internet ne s'auto suffit pas.
Quand je vous dis que vous n'allez que vers ce qui est promu, c'est pas pour vous prendre pour des cons, c'est parce qu'on a tous pas vraiment le choix en fait. Le net c'est comme en medecine, dans sa recherche on va trouver ce que l'on cherche, à condition de savoir à l'avance ce que tu veux trouver. A moins d'y passer des heures de liens en liens ce que l'on a rarement le temps de faire. Mais la decouverte individuelle est quasiement nulle. Comme avant, notre info depend d'un pote, d'un article dans la presse, ou d'une ecoute radio-télé, puis on va voir sur le net.
Le net n'est donc qu'un outil de plus mais en fait n'apporte rien sans PROMOTION.
Voila pourquoi je m'accroche à des façon de travailler, produire et diffuser de la musique de façon proffessionelle, dans une activité qui paye la chaine dont l'artiste à besoin.
Il y a des gens de mon public, des fans, qui ne connaissent même pas l'existence de mon dernier album auto-produit. Pourquoi? Parce qu'avec mon budget je n'ai pu engager un service de presse que pendant quelques semaines. Tout bêtement. Si là j'en ai 20 000 qui me restent sur les bras, c'est qu'en fait le public ne le sait pas.
Autre chose. A chaque débat sur le sujet j'en apprend sur la sacem en fait. Je rigole, mais c'est pour vous dire que moi étant l'artiste classique du scéma vieillot d'enfant des majors, depuis presque dix ans maintenant je fous mes titres en ligne sur mon site et autres supports internet à la con comme dailymesyeuks, j'ai même offert tout l'album entier des Frères Misere, jamais mais alors jamais j'ai eu de nouvelles de la sacem. J'ai fait des concert en live sur CamFrog j'attend toujours que la sacem vienne me faire chier... Quand ça me prend je fais des clips moi-même, ca m'est vraiment jamais venu à l'idée d'aller prevenir la sacem, et elle s'en bat les burnes.
hé ben, le temps de passer trois jours AFK à marseille, et mes virulences avec le dakat et sonic se transforment en super débat de watmille posts, en présence du protagoniste que je salue au passage et que je remercie de venir causer sur ce forum réputé pas facile.
Donc faut que je lise tout ça, pour me pondérer, et comme ça m'a l'air de rassembler un paquet de "nos" problématiques, ça va prendre du temps.
merci en tout cas pour ce petit moment de lecture. Comme on dis en californie "I'll be back".
Par contre, a celui qui comprend pas que l'école doive payer pour la diffusion d'Hugues Aufray à la fête de l'école, là moi je tique. Parce que l'école tout le reste de sa fete, elle va le payer. La sono, les lampions, les affiches, les boissons, la bouffe et tous les prestataires du jour. Dans cette fête la musique tiens sa place comme tout autre objet ou prestation.
Si je ne me trompe pas, dans le cas présent, ce n'était pas le problème de la chanson passée sur la sono (d'ailleurs, ce n'était pas une méga teuf), mais les enfants qui ont interprété en choeur "Au revoir monsieur le professeur" à leur maître qui prennait sa retraite. Bon, disons que pour moi, la SACEM a été un peu maladroite sur le coup.
Chacun a sa vision d'internet. Moi quand j'ai enfin reussi à me connecter avec un ptit modem pouri à l'époque, j'ai flashé completement sur le média. Un miracle. Tout ce dont j'avais revé adolescent était là à ma portée. J'allais pouvoir enfin monter un journal sans pognon, sans papier, sans ditributeur, j'allais pouvoir mettre de la vidéo et du son dedans!
Partout on m'offrait des outils gratuits pour de l'image, du son, de la mise en page... Un putain de paradis! On est dans l'année 2000. A partir de là je deviens fou, j'y passe mes jours et mes nuits à brancher les gens pour éssayer de construire des choses avec eux sur le net. On a fait un journal, deux associations, un festival en Ardeche, des actions de soutiens aux expulsés à Paris, des happenigs debiles et marrants dans Paris, enregistré une compil qui a fini en eau de boudin, de la radio sur le net, beaucoup des soirées avec concert de fanzines imprimés, d'oeuvres d'art vendues au profit dune association qui oeuvre pour l'enfance à Madagascard, etc.. J'ai fait sur et avec le net enormement de choses positives depuis dix ans, et ce n'est vraiment pas la premiere fois aujourd'hui que je déboule dans un microcosme internet pour y rendre la parole, la miene, pas celle d'un avatar.
Vous avez devant vous le mec qui adore le plus internet et qui sera toujours le premier à y défendre nos libertées.
Mais c'est parce que j'adore l'utopie que le média fait naitre en moi, que je souffre en permanence de ce qui s'y déroule, du peu de créativité qui s'en dégage.
Internet passe son temps à parler, et à attendre que les autres agissent. Comment ça se fait que tous les gens qui postent ici ne se sont pas encore fedérés pour ensemble construire des moyens nouveaux, sur des logiques nouvelles qui devraient naitre de vos conversations interminables. Comment ça se fait que le net reste comme les ptits vieuxx du Muppet Show, a son balcon en permanence à attendre qu'il pleuve pour dire qu'il fait jamais beau?
Quand est-ce que nous, "citoyens-netteurs" seront-nous cappables de se prendre en main, d'enfin construire une société là ou c'est encore possible? Le net est à nous, pourquoi n'en faisons nous rien? Pourquoi attendre le reste du monde? Il est temps de PROPOSER et d'arreter de faire les concierges.
Je passais vite faut en cours de weekend et surpris de voir que ce fil à beaucoup bougé.
Merci Mano Solo pour ta présence ainsi que l 'envie de nous répondre c'est surtout ça que je voulais ajouter car pour le reste, beaucoup de choses interressante mais il faut un peu plus de temps que je n'ai pour reprendre certains points et puis beaucoup présent ici le font de toutes façons bien mieux que moi.
N'oublions pas qu'à la base la musique, ainsi que toutes formes d'art sont à la base des moyens d'expression. L'expression d'un sentiment sublimée (dans le meilleur des cas) par un vecteur artistique. L'histoire de l'art remonte aussi loin que celle de l'humanité.
Depuis une proportion ridicule de cette histoire (la revolution industrielle) on a décidé de faire de ce moyen d'expression un produit de consommation courante.
Certains sont devenu au XXè siecle des professionnels de l'expression artistique liés à la mercantilisation sur support industriel.
L'idée de faire cohabiter l'art et le marché, c'est finalement essayer de ménager la chèvre et le chou, un mariage improbable voué à l'échec.
L'industrie a embrassé l'art, l'a instillé dans tous les foyers en en rendant une certaine forme accessible,l'a réduit en formats pré établis et en a caricaturé les possibilités.
L'industrie a certe aussi amené des artistes géniaux sur le devant de la scène, elle a parfois fait un bon travail de médiateur.
Elle a surtout essayé de rentabiliser à outrance ses investissements et n'a pas vu arriver cette revolution numérique venant finalement de son propre camp...
Alors l'industrie du spectacle, serait-ce une simple expérience de l'aventure humaine, un épisode malheureux ?
Par contre, a celui qui comprend pas que l'ecole doive payer pour la diffusion d'Hugues Aufray à la fête de l'école, là moi je tique. Parce que l'ecole tout le reste de sa fete, elle va le payer. La sono, les lampions, les affiches, les boissons, la bouffe et tous les prestataires du jour. Dans cette fête la musique tiens sa place comme tout autre objet ou prestation. Je ne cmprend pas pourquoi on la differencie du reste. Elle est le produit d'un travail commun, non pas seulement celui de Hugues Aufray, mais de toute la chaine qui a permis que cette chanson soit là aujourd'hui disponible sur plusieurs formats. C'est vraiment ça que vous zappez dans toutes vos considerations. L'artiste n'est rien, RIEN tout seul. Sa volonté à lui est une chose, mais elle est forcement liée à la volonté des autres de le soutenir et le develloper dans sa diffusion. Tout seul il restera dans sa cave, dans son garage.
CE N'EST PAS SEULEMENT LA MUSIQUE QUE L'ON PAYE, MAIS LE TRAVAIL DE TOUS LES INTERVENANTS.
Là, sur ce point, je trouve ton avis très intéressant.
Je doute de trouver beaucoup de gens de ton avis sur ce forum. C'est plutôt normal puisque c'est un site parlant de musique libre, donc de dissémination gratuite pour un usage non-commercial.
Mais cette histoire d'école, ça semble avoir choqué beaucoup de monde, ça a fait les 20h et quelques articles dans les "grandes" presses et l'impression générale semblait être que ce n'était pas moral de demander une redevance à l'école pour que les lardons braillent cette chanson.
Tu fais parti d'une minorité dont la voix était inexistante au moment des faits.
J'en déduis que tu n'es pas partisan de la dualité d'usage commercial/non-commercial mais plutôt du système actuel public/privé.
Pourtant je vois une grande différence entre ce titre chanté et la sono, boissons, et autres prestations. Les sono, boissons et autres, ça a couté des sous à ceux qui ont fourni la prestation. Le fait que les chiards eructent du hugues Aufray, qu'est-ce que ça lui a couté à lui, à Hugues ? que dalle.
D'ailleurs, si je me souviens bien, c'est Hugues Aufray qui a payé l'amende en question, preuve que même l'ayant-droit trouvait ça immoral.
J'avoue avoir du mal à comprendre tes arguments, mais j'essaye, ça m'intéresse vraiment.
Oui Dekay, je ne te dis pas le contraire, mais malheureusement le boulot s'arrete là. C'est à dire qu'une fois posé sur le site de Dogmazic par exemple, bin pour moi le truc est déstiné à mourir. Mourir à moins de plaire à un maximum de gens, afin d'être present dans la hierarchie de presentation. Car sur Dogmazic comme partout, en fait on reproduit la logique du top 50. Ce qui plait à plus de gens, sera constament mis en avant. Pourquoi? Parce qu'il n'y a pas de politique veritable du lieu. Personne qui assume des gouts ou une direction donnée. Du coup c'est la machine qui commande. Plus de connections sur un sujet le fait rester au premier plan, comme sur Google en fait. C'est la logique de l'outil.
Cest la même que ce sur quoi vous crachez en permanence dans les maisons de disque et dans le circuit classique. Et c'est même pire parce que je me repette mais par essence même, l'avant garde ne plais pas au grand public. Donc internet tel qu'il fonctionne ne peut mettre en avant que du déjà vu, du consensuel, ou du populaire dans le mauvais sens du terme.
Alors encore une fois ce qui manque aux artistes sur le net c'est des vrais alliés. Dogmazic a fait un pas, mais il est loin d'être suffisant à mes yeux. Le jour ù je me pointerai sur leur site et qu'il ressemblera à autre chose qu'à un magasin de bricolage là je serai content. C'est à dire qu'il manque une veritable équipe rédactionelle, pour mettre en avant des choix personels, il manque un canal vidéo où en permanence je peux voir des clips des artistes, il manque des retransmissions vidéos de petits concerts en direct ou leger differé, il manque du graphisme, etc...
Là on a des gens livrés en pâture et advienne que pourra. C'est pas du boulot.
Là les gens de Dogmazic ils me sautent dessus en gueulant "Mano ferme ta gueule, ou alors tu nous donne les moyens de faire tout ça, mais pour l'instant on fait ce que l'on peut"
Evidement. C'est là qu'on retombe sur le fait que pour que quelque chose vive il faut travailler dessus, et que pour pouvoir travailler, faut pouvoir bouffer.
Donc là il est logique de se retourner vers le public. Apres tout, tout ça est pensée et fait pour lui, non? Mais si Dogmazic se met à demander un euro par mois de participation pour se connecter chez eux, ils perdraient direct les deux tiers si c'est pas plus de leurs connections.
Alors c'est au public de savoir ce qu'il veut, rester à raler comme des ptites vieilles sur le net pendant des lustres, ou alors se mettre à sponsoriser des actions intelligentes...
xulops, j'avais pas bien pigé l'histoire que c'était les mômes qui chantaient. C'est sur c'est du jusqu'auboutisme ridicule. Et c'est pas moi qui me suis soucié de la moindre idée de tunes quand à maintes reprise des écoles m'ont demandé d'utiliser une de mes chansons.
J'avaiis plutot vu ça style kermesse, avec diffusion dans la teuf.
Mais j'ai surtout réagis comme ça parce que depuis mes tout début, si il y a bien un truc qui m'enerve c'est que dans toutes sorte d'evenements, c'est toujours au musicien de l'on demande de jouer gratos. Un concert de soutien c'est toujours ça par exemple, toutes les prestations vont être payées et on fait de l'économie sur finalement le musicien qui est la plupart du temps à l'origine de la possibilité de l'evenement. A tel point que culturellement on voit que chaque artiste connu ou en devenir de l'être est lié avec une association ou une autre. On m'a à mes débuts branché tout de suite pour faire partie de Sol En SI, des Enfoirés et autres. Si j'avais fait ça ma carriere aurait prit une toute autre tournure et j'aurais eu acces au veritable "grand public". J'ai beau être ambitieux comme pas deux, ça ne m'a pas interressé. Parce que je n'ai jamais integré le concept catho qui veut que l'artiste soit un ange désinterressé. Et la grande hypocrisie de passer par le malheur des autres pour ça me fait gerber.
Je deteste tous les dogmes que l'on colle à l'art et aux artistes, et il est évident que pour pouvoir y échapper, l'artiste a besoin d'indépendance. Cette indépendance il l'obtiens avec la commercialisation de son art.
Tout ça pour dire que tant qu'on est pas en recherche d'une vision ECONOMIQUE de la diffusion de la musique, on ne rend pas service aux artistes.
oui mano,
ça fait une paye qu'on se bouge nous autres
alors ça fait peut-être pas beaucoup de bruit partout
ça vaut ce que ça vaut
mais c'est du réel de chez réel on ne peut plus réel quand même
Tout d'abord, merci de venir discuter avec nous. C'est assez rare, pour être souligné.
Je pense que le problème de la rémunération des artistes est très compliqué comme le montre la diversité des échanges, que personne ne détient la solution. J'ajouterai que ce problème est identique pour les ouvriers, les cadres, les chômeurs, les fonctionnaires,...
L'industrie a permis, avec la technologie, de grandes avancées pour l'humanité, et, l'industrie musicale, la diffusion de la musique à bien plus grande échelle, tout comme internet continue cette même évolution.
Internet, avec la dématérialisation, facilite encore plus les échanges "gratuits", mais je ne pense pas que là soit le problème.
C'est vrai qu'Internet n'a rien produit. Ceux qui investissent dans ce média sont encore plus décomplexés et n'ont certainement pas envie de redistribuer les richesses qu'ils accumulent. Il manque sur Internet des lois sociales.
Pour l'instant, il n'existe pas pour internet la même régulation qui existe dans le monde matériel et on voit que tous les acquis obtenus dans le monde réels volent en éclats. Alors Internet, nouvel Eldorado, peut paraître, encore pire... Mais Internet est il pour autant mauvais ?
Je ne pense pas, comme toute invention elle est porteuse d'espoir mais également d'aspect négatifs, comme pour toute les activités humaines.
L'intérêt d'internet, c'est la diffusion du savoir, de la culture. Certains l'utilisent à des fins uniquement mercantiles, c'est encore la même chose que pour toutes les autres activités humaines.
Les revenus des stars du show biz, comme ceux des grands patrons, sont totalement immoraux. Que certains artistes ne vivent pas de leur art n'est pas du au téléchargement illégal, mais à l'égoïsme et à l'inconscience.
La force de l'industrie musicale c'est de faire croire aux artistes qu'ils sont pauvres à cause des pauvres (pirates). Cette industrie arrive à manipuler les artistes, comme elle nous manipule tous. Ne nous trompons pas d'"ennemi".
La force que nous avons chez Dogmazic, c'est d'essayer avec notre structure associative, de réfléchir à autre chose.
en gros le truc c'est que sur internet tout se mélange à la vas-comme-je-te-pousse ?
et bah j'uis pas d'accord avec ça.
les gens ont leur petites habitudes, sur le net comme ailleurs il y a les sentiers balisé (genre yahoo, le truc où on passe tout les jours pour voir ses mails). Et il y a des réseaux plus spécifiques où tout est interconnecté et où vont les gens que ça intéressent (comme ceux qui vont chercher le petit disquaire du coin parce qu'ils ne trouvent pas leur bonheur à la fnac).
je vois pas en quoi d'un point de vu promotionnel ça change quoi que se soit, alors c'est clair les mecs qui font de la chanson à texte se retrouvent au même niveau que les mecs qui font du black métal, mais où est le problème ?
des webzines qui font des tries, il y en a des tas, des netlabels qu'on peut suivre d'un album et d'un artiste à l'autre aussi, même juste des forums où on partagent ses propres gout avec d'autres gens et où tout les jours on découvre des trucs...
l'usage "curieux" d'internet, c'est pas encore la majorité des internautes c'est sur, mais ça vient doucement.
quand à l'économie... peanuts, si ça veut dire faire du web 2.0, ethiquement ça me semble pas très juste...
Decay, c'est encore pire, c'est à la va que je t'abandonne. Je t'abandonne à la loi du clic. Si t'as beaucoup de cliks tu restes en Une, sinon tu redescend dans l'arborescence du fonctionement internet jusqu'à disparaitre de toute visibilité.
La logique du net est donc, la connection attire la connexion. Le public dans sa grande majorité ne va pas chercher plus loin, faute de temps ou de réel interet. Donc il reste quoi? Des microcosmes qui ne jettent aucune passerelles en elles ni eritablement vers l'exterieur. Ces microcosmes rencontrent vite un phenomene de saturation de l'interet de leur public, vu qu'il vieillit, se branche sur d'autres trucs, ou tout bêtement entre dans le monde du travail, et deviennent des gethos d'integristes aigris. Voilà à quoi j'assiste depuis que je suis connecté.
Bien sur je ne pretend en rien être au parfum de tout ce qui se fait et il y a forcement des actions sur le net pour me contredire. Mais justement, si moi je suis pas au courant alors que je navigue et parle avec les gens tous les jours, c'est qu'il y a vraiment un probleme de ... promo.
Ben effectivement, je ne vois pas en quoi Internet serait différent.
Ce que tu décrits est le lot quotidien, dans le monde réel comme dans celui dit virtuel.
Internet n'est que le miroir de notre société.
Réponses
Des avenirs possibles, il y en a plein.
L'important c'est de savoir quel est le modèle sociétal qu'on souhaite voir se développer, indépendament des tendances égoïtes des individus qui composent la-dite société.
Celui que propose manocabut en est un, mais faut avouer qu'il a très peu de chance de se concrétiser.
C'est une variante de licence globale, sauf qu'elle n'est plus globale car tu paies 10 euros/mois pour un catalogue qui se restreint aux productions de la structure que tu finances.
Or, l'ère internet est déjà là, les habitudes des téléchargements sont déjà prises et rien ne pourra l'enrayer (échanges cryptés, darknet...).
La loi HADOPI est déjà techniquement inapplicable, c'est un informaticien de métier qui vous l'affirme.
Si elle est votée - et vu les oeillères du gouvernement, c'est comme si c'était fait -, elle rejoindra la loi DADVSI au cimetière des lois inutiles ayant au passage éborgné les libertés individuelles.
Alors existe-t-il d'autres avenirs ? attendez que je sorte ma boule de cristal... hum... oui... je vois... allez en voila un de mon cru :
La SACEM, mandatée par l'état, perçoit et redistribue - à quelques 16% près - à ses sociétaires les redevances provenant des utilisations publiques des oeuvres de ses sociétaires.
Dans cette phrase, il y a un mot très important. Lequel ? -> PUBLIQUES
En effet, la SACEM fait le distingo entre une utilisation publique - soumise à redevance - d'une utilisation privée (cadre familial et personnes gravitant de façon régulière et habituelle dans votre entourage).
Avec un tel distingo, Le P2P n'entre pas dans le cadre familial. Par contre, l'exception de copie privée est - jusqu'à maintenant - préservée.
Pour l'instant cela est donc un obstacle à l'idéologie qui prédomine sur ce site et qui veut que le peuple doive avoir accès à la culture. Les oeuvres doivent pouvoir librement s'échanger entre citoyens.
Imaginons maintenant que la SACEM change sa façon de faire le distinguo, que le couple public/privé soit remplacé par le couple commercial/non-commercial.
Ca change tout.
L'échange d'oeuvres via P2P, d'usage non-commercial, deviendrait de fait légal.
Au passage, les artistes pourraient proposer directement leurs oeuvres en téléchargement, et non pas uniquement en streaming sur leur site perso avec information préalable de la SACEM (comme s'il y avait une différence entre le streaming et le téléchargement).
Dans ce monde, il y aurait deux choix de la part des artistes (mais ça pourrait se faire au titre, et non au répertoire complet de l'artiste) :
- ceux qui appliquent des licences libres du type "licence art libre" ou "CC-by-sa" et qui ne veulent donc pas que la SACEM gère les droits. Ceux là autorisent d'office toutes les utilisations commerciales ou non de leurs oeuvres.
- ceux qui appliquent des licences type CC-nc, et qui donc autorisent les utilisations non-commerciales (p2p, téléchargements, copies de CD...) mais attribue à la SACEM la gestion des droits pour les usages commerciaux.
Il y aurait aussi d'autres catégories plus minoritaires, comme ceux qui veulent continuer à gérer individuellement leurs droits, mais passons.
Qu'est ce que ça changerait pour les artistes du système actuel ? rien. Vos revenus vont déjà baisser de toute façon.
Le téléchargement est déjà un fait. Le légaliser n'empirera pas davantage la situation, et n'importe quelle loi visant à limiter le téléchargement est foutue d'avance, alors autant arrêter d'opposer les artistes au peuple.
Le système actuel est bien différent de celui d'il y a 20 ans où les majors misaient sur des artistes par affinités.
Les majors visent les bankables. Les ventes de CD chutent, mais quid des ventes de DVD ? et la société a changé, la musique est désormais partout (ascenceurs, magasins, restos...) et a perdu probablement un peu de son attrait.
Forcément, des artistes pro qui ne sont pas du top 50 (les bankables) vont voir leur revenu se réduire, mais c'est inéluctable. Faudra s'y faire.
consommation : non qu'il s'agisse de supprimer toute consommation, mais le modèle indutriel du XXe, verticalité tendanciellement absolue, production distribuée à des consommateurs passifs dont le désir est exploité jusqu'au trognon, ce modèle en train de s'effondrer. de par le monde la majeure partie des "plans de relance" ne tentent et n'aboutissent à rien d'autre que redonner un shoot à la consommation... l'overdose guette...
contribution, en relèvent et pourraient y participer de nombreux nouveaux usages et pratiques, non plus de consommation pure, mais d'échanges experts entre tous, et de nombreuses technologies.
bon, "vaste programme", eût dit quelqu'un. cela dit, on est dedans, on ne peut échapper à cette alternative.
- en envoyant un courrier à la SACEM, qui est resté sans réponse.
- en répondant à cet article de numérama : http://www.numerama.com/magazine/11942-Libre-Acces-laquo-Ni-SACEM-Ni-Jamendo-raquo.html, ou Laurent PetitGirard répondait.
le problème internet de cette distinction peut être vite réglé,
par contre, LPG soulève le problème dans le 'monde réel' (qui n'a rien de plus réel qu'ici mais passons) : pourquoi le transporteur du piano d'un concert dit "non commercial" (à sainte marie aux mines par exemple, où joueraient rachid taha et rodolphe burger) seraient payé, et pas les compositeurs/auteurs des titres joués ? ce qui va dans le sens, il me semble de ce que dit manucabut.
ensuite, le choix de la licence au titre et non au répertoire pose problème des filous. y'aura toujours un rapace pour te demander de faire un single en exploitation gratuite contre diffusion, et y'en aurai toujours un près à ça.
(je radote ici, mais faut bien que ça soit dit)
sur le mp3, c'est pas malin d'attaquer un format de données par contre, il y a de nombreux site qui arnaquent les artistes en les exploitant : myspace, youtube, dailymotion, nomajorcomany, mymajorcompany, sellaband, jamendo ...,
et aussi dans le monde réel : tremplins emergenza ...
et des institutions qui courent après sans s'en réussir à négocier, type sacem
enfin, sur l'idée de devoir produire 1 florent pagny pour pouvoir faire 10 mano solo, ça c'est définitivement fini. tant mieux. ce vous proposez comme solution dana et manocabut me plait plus.
Je n'ai présenté là qu'un des avenirs possibles. Mais je savais que celui là rencontrerait un écho chez toi et quelques autres présents ici
Cela dit, je ne vois pas où est le problème dans le cas de LPG : s'Il s'agit bien d'un concert non-commercial, les auteurs n'ont pas à percevoir, ça fait parti du postulat de base pour la dissémination des oeuvres dans la population.
D'ailleurs un tel système éviterait les débilités du genre une école qui doit payer la sacem pour l'utilisation d'une chanson d'Hugues Aufray lors de la fête de fin d'année.
Par contre il y aurait bien perception dans le cas des concerts commerciaux, ce qui permettrait au passage la rémunération des paroliers.
Et alors ? qu'est ce qui t'empêche de l'envoyer chier, ce rapace ?
Si certains aiment se faire exploiter, c'est leur problème. Mais il n'y a pas d'obligation.
Par contre, a celui qui comprend pas que l'ecole doive payer pour la diffusion d'Hugues Aufray à la fête de l'école, là moi je tique. Parce que l'ecole tout le reste de sa fete, elle va le payer. La sono, les lampions, les affiches, les boissons, la bouffe et tous les prestataires du jour. Dans cette fête la musique tiens sa place comme tout autre objet ou prestation. Je ne cmprend pas pourquoi on la differencie du reste. Elle est le produit d'un travail commun, non pas seulement celui de Hugues Aufray, mais de toute la chaine qui a permis que cette chanson soit là aujourd'hui disponible sur plusieurs formats. C'est vraiment ça que vous zappez dans toutes vos considerations. L'artiste n'est rien, RIEN tout seul. Sa volonté à lui est une chose, mais elle est forcement liée à la volonté des autres de le soutenir et le develloper dans sa diffusion. Tout seul il restera dans sa cave, dans son garage.
CE N'EST PAS SEULEMENT LA MUSIQUE QUE L'ON PAYE, MAIS LE TRAVAIL DE TOUS LES INTERVENANTS.
C'est vraiment ça qu'il vous faut integrer. Arretez de rever sur le lien direct artiste-public.
Déjà l'artiste n'a pas le statut juridique qui lui permet de vous vendre legalement ses mp3. Et le débuttant n'a aucunement les moyens de prendre des risques à monter une structure legale pour ça.
Alors aujourd'hui l'artiste il peut quoi? Aller s'aglomerer sur les mispace et compagnie, engrosser encore des pourris qui eux n'ont aucun investissement en retour pour les artistes.
Aujourd'hui le veritable nerf de la guerre c'est quoi? LA PROMOTION. Faire savoir au public que tu existes, que ton disque est dans les bacs ou sur le net, et que tes concerts attendent le public.
Le drame est qu'internet est un média qui ne se passe pas des autres. En verité les buzz qui ne sont pas relayés par les médias traditionels ne durent pas longtemps et ne vont pas loin. Internet ne s'auto suffit pas.
Quand je vous dis que vous n'allez que vers ce qui est promu, c'est pas pour vous prendre pour des cons, c'est parce qu'on a tous pas vraiment le choix en fait. Le net c'est comme en medecine, dans sa recherche on va trouver ce que l'on cherche, à condition de savoir à l'avance ce que tu veux trouver. A moins d'y passer des heures de liens en liens ce que l'on a rarement le temps de faire. Mais la decouverte individuelle est quasiement nulle. Comme avant, notre info depend d'un pote, d'un article dans la presse, ou d'une ecoute radio-télé, puis on va voir sur le net.
Le net n'est donc qu'un outil de plus mais en fait n'apporte rien sans PROMOTION.
Voila pourquoi je m'accroche à des façon de travailler, produire et diffuser de la musique de façon proffessionelle, dans une activité qui paye la chaine dont l'artiste à besoin.
Il y a des gens de mon public, des fans, qui ne connaissent même pas l'existence de mon dernier album auto-produit. Pourquoi? Parce qu'avec mon budget je n'ai pu engager un service de presse que pendant quelques semaines. Tout bêtement. Si là j'en ai 20 000 qui me restent sur les bras, c'est qu'en fait le public ne le sait pas.
Autre chose. A chaque débat sur le sujet j'en apprend sur la sacem en fait. Je rigole, mais c'est pour vous dire que moi étant l'artiste classique du scéma vieillot d'enfant des majors, depuis presque dix ans maintenant je fous mes titres en ligne sur mon site et autres supports internet à la con comme dailymesyeuks, j'ai même offert tout l'album entier des Frères Misere, jamais mais alors jamais j'ai eu de nouvelles de la sacem. J'ai fait des concert en live sur CamFrog j'attend toujours que la sacem vienne me faire chier... Quand ça me prend je fais des clips moi-même, ca m'est vraiment jamais venu à l'idée d'aller prevenir la sacem, et elle s'en bat les burnes.
Donc faut que je lise tout ça, pour me pondérer, et comme ça m'a l'air de rassembler un paquet de "nos" problématiques, ça va prendre du temps.
merci en tout cas pour ce petit moment de lecture. Comme on dis en californie "I'll be back".
dF
Partout on m'offrait des outils gratuits pour de l'image, du son, de la mise en page... Un putain de paradis! On est dans l'année 2000. A partir de là je deviens fou, j'y passe mes jours et mes nuits à brancher les gens pour éssayer de construire des choses avec eux sur le net. On a fait un journal, deux associations, un festival en Ardeche, des actions de soutiens aux expulsés à Paris, des happenigs debiles et marrants dans Paris, enregistré une compil qui a fini en eau de boudin, de la radio sur le net, beaucoup des soirées avec concert de fanzines imprimés, d'oeuvres d'art vendues au profit dune association qui oeuvre pour l'enfance à Madagascard, etc.. J'ai fait sur et avec le net enormement de choses positives depuis dix ans, et ce n'est vraiment pas la premiere fois aujourd'hui que je déboule dans un microcosme internet pour y rendre la parole, la miene, pas celle d'un avatar.
Vous avez devant vous le mec qui adore le plus internet et qui sera toujours le premier à y défendre nos libertées.
Mais c'est parce que j'adore l'utopie que le média fait naitre en moi, que je souffre en permanence de ce qui s'y déroule, du peu de créativité qui s'en dégage.
Internet passe son temps à parler, et à attendre que les autres agissent. Comment ça se fait que tous les gens qui postent ici ne se sont pas encore fedérés pour ensemble construire des moyens nouveaux, sur des logiques nouvelles qui devraient naitre de vos conversations interminables. Comment ça se fait que le net reste comme les ptits vieuxx du Muppet Show, a son balcon en permanence à attendre qu'il pleuve pour dire qu'il fait jamais beau?
Quand est-ce que nous, "citoyens-netteurs" seront-nous cappables de se prendre en main, d'enfin construire une société là ou c'est encore possible? Le net est à nous, pourquoi n'en faisons nous rien? Pourquoi attendre le reste du monde? Il est temps de PROPOSER et d'arreter de faire les concierges.
http://www.automazic.net/
http://www.dogmazic.net/
là t'as quand même un beau triplet alternatif, réel, éthique, ...
Je passais vite faut en cours de weekend et surpris de voir que ce fil à beaucoup bougé.
Merci Mano Solo pour ta présence ainsi que l 'envie de nous répondre c'est surtout ça que je voulais ajouter car pour le reste, beaucoup de choses interressante mais il faut un peu plus de temps que je n'ai pour reprendre certains points et puis beaucoup présent ici le font de toutes façons bien mieux que moi.
A bientôt !
la participation à tout ça sous n'importe quel forme, c'est une action dans le monde réel.
...
Depuis une proportion ridicule de cette histoire (la revolution industrielle) on a décidé de faire de ce moyen d'expression un produit de consommation courante.
Certains sont devenu au XXè siecle des professionnels de l'expression artistique liés à la mercantilisation sur support industriel.
L'idée de faire cohabiter l'art et le marché, c'est finalement essayer de ménager la chèvre et le chou, un mariage improbable voué à l'échec.
L'industrie a embrassé l'art, l'a instillé dans tous les foyers en en rendant une certaine forme accessible,l'a réduit en formats pré établis et en a caricaturé les possibilités.
L'industrie a certe aussi amené des artistes géniaux sur le devant de la scène, elle a parfois fait un bon travail de médiateur.
Elle a surtout essayé de rentabiliser à outrance ses investissements et n'a pas vu arriver cette revolution numérique venant finalement de son propre camp...
Alors l'industrie du spectacle, serait-ce une simple expérience de l'aventure humaine, un épisode malheureux ?
Là, sur ce point, je trouve ton avis très intéressant.
Je doute de trouver beaucoup de gens de ton avis sur ce forum. C'est plutôt normal puisque c'est un site parlant de musique libre, donc de dissémination gratuite pour un usage non-commercial.
Mais cette histoire d'école, ça semble avoir choqué beaucoup de monde, ça a fait les 20h et quelques articles dans les "grandes" presses et l'impression générale semblait être que ce n'était pas moral de demander une redevance à l'école pour que les lardons braillent cette chanson.
Tu fais parti d'une minorité dont la voix était inexistante au moment des faits.
J'en déduis que tu n'es pas partisan de la dualité d'usage commercial/non-commercial mais plutôt du système actuel public/privé.
Pourtant je vois une grande différence entre ce titre chanté et la sono, boissons, et autres prestations. Les sono, boissons et autres, ça a couté des sous à ceux qui ont fourni la prestation. Le fait que les chiards eructent du hugues Aufray, qu'est-ce que ça lui a couté à lui, à Hugues ? que dalle.
D'ailleurs, si je me souviens bien, c'est Hugues Aufray qui a payé l'amende en question, preuve que même l'ayant-droit trouvait ça immoral.
J'avoue avoir du mal à comprendre tes arguments, mais j'essaye, ça m'intéresse vraiment.
Cest la même que ce sur quoi vous crachez en permanence dans les maisons de disque et dans le circuit classique. Et c'est même pire parce que je me repette mais par essence même, l'avant garde ne plais pas au grand public. Donc internet tel qu'il fonctionne ne peut mettre en avant que du déjà vu, du consensuel, ou du populaire dans le mauvais sens du terme.
Alors encore une fois ce qui manque aux artistes sur le net c'est des vrais alliés. Dogmazic a fait un pas, mais il est loin d'être suffisant à mes yeux. Le jour ù je me pointerai sur leur site et qu'il ressemblera à autre chose qu'à un magasin de bricolage là je serai content. C'est à dire qu'il manque une veritable équipe rédactionelle, pour mettre en avant des choix personels, il manque un canal vidéo où en permanence je peux voir des clips des artistes, il manque des retransmissions vidéos de petits concerts en direct ou leger differé, il manque du graphisme, etc...
Là on a des gens livrés en pâture et advienne que pourra. C'est pas du boulot.
Là les gens de Dogmazic ils me sautent dessus en gueulant "Mano ferme ta gueule, ou alors tu nous donne les moyens de faire tout ça, mais pour l'instant on fait ce que l'on peut"
Evidement. C'est là qu'on retombe sur le fait que pour que quelque chose vive il faut travailler dessus, et que pour pouvoir travailler, faut pouvoir bouffer.
Donc là il est logique de se retourner vers le public. Apres tout, tout ça est pensée et fait pour lui, non? Mais si Dogmazic se met à demander un euro par mois de participation pour se connecter chez eux, ils perdraient direct les deux tiers si c'est pas plus de leurs connections.
Alors c'est au public de savoir ce qu'il veut, rester à raler comme des ptites vieilles sur le net pendant des lustres, ou alors se mettre à sponsoriser des actions intelligentes...
J'avaiis plutot vu ça style kermesse, avec diffusion dans la teuf.
Mais j'ai surtout réagis comme ça parce que depuis mes tout début, si il y a bien un truc qui m'enerve c'est que dans toutes sorte d'evenements, c'est toujours au musicien de l'on demande de jouer gratos. Un concert de soutien c'est toujours ça par exemple, toutes les prestations vont être payées et on fait de l'économie sur finalement le musicien qui est la plupart du temps à l'origine de la possibilité de l'evenement. A tel point que culturellement on voit que chaque artiste connu ou en devenir de l'être est lié avec une association ou une autre. On m'a à mes débuts branché tout de suite pour faire partie de Sol En SI, des Enfoirés et autres. Si j'avais fait ça ma carriere aurait prit une toute autre tournure et j'aurais eu acces au veritable "grand public". J'ai beau être ambitieux comme pas deux, ça ne m'a pas interressé. Parce que je n'ai jamais integré le concept catho qui veut que l'artiste soit un ange désinterressé. Et la grande hypocrisie de passer par le malheur des autres pour ça me fait gerber.
Je deteste tous les dogmes que l'on colle à l'art et aux artistes, et il est évident que pour pouvoir y échapper, l'artiste a besoin d'indépendance. Cette indépendance il l'obtiens avec la commercialisation de son art.
Tout ça pour dire que tant qu'on est pas en recherche d'une vision ECONOMIQUE de la diffusion de la musique, on ne rend pas service aux artistes.
ça fait une paye qu'on se bouge nous autres
alors ça fait peut-être pas beaucoup de bruit partout
ça vaut ce que ça vaut
mais c'est du réel de chez réel on ne peut plus réel quand même
Je pense que le problème de la rémunération des artistes est très compliqué comme le montre la diversité des échanges, que personne ne détient la solution. J'ajouterai que ce problème est identique pour les ouvriers, les cadres, les chômeurs, les fonctionnaires,...
L'industrie a permis, avec la technologie, de grandes avancées pour l'humanité, et, l'industrie musicale, la diffusion de la musique à bien plus grande échelle, tout comme internet continue cette même évolution.
Internet, avec la dématérialisation, facilite encore plus les échanges "gratuits", mais je ne pense pas que là soit le problème.
C'est vrai qu'Internet n'a rien produit. Ceux qui investissent dans ce média sont encore plus décomplexés et n'ont certainement pas envie de redistribuer les richesses qu'ils accumulent. Il manque sur Internet des lois sociales.
Pour l'instant, il n'existe pas pour internet la même régulation qui existe dans le monde matériel et on voit que tous les acquis obtenus dans le monde réels volent en éclats. Alors Internet, nouvel Eldorado, peut paraître, encore pire... Mais Internet est il pour autant mauvais ?
Je ne pense pas, comme toute invention elle est porteuse d'espoir mais également d'aspect négatifs, comme pour toute les activités humaines.
L'intérêt d'internet, c'est la diffusion du savoir, de la culture. Certains l'utilisent à des fins uniquement mercantiles, c'est encore la même chose que pour toutes les autres activités humaines.
Les revenus des stars du show biz, comme ceux des grands patrons, sont totalement immoraux. Que certains artistes ne vivent pas de leur art n'est pas du au téléchargement illégal, mais à l'égoïsme et à l'inconscience.
La force de l'industrie musicale c'est de faire croire aux artistes qu'ils sont pauvres à cause des pauvres (pirates). Cette industrie arrive à manipuler les artistes, comme elle nous manipule tous. Ne nous trompons pas d'"ennemi".
La force que nous avons chez Dogmazic, c'est d'essayer avec notre structure associative, de réfléchir à autre chose.
et bah j'uis pas d'accord avec ça.
les gens ont leur petites habitudes, sur le net comme ailleurs il y a les sentiers balisé (genre yahoo, le truc où on passe tout les jours pour voir ses mails). Et il y a des réseaux plus spécifiques où tout est interconnecté et où vont les gens que ça intéressent (comme ceux qui vont chercher le petit disquaire du coin parce qu'ils ne trouvent pas leur bonheur à la fnac).
je vois pas en quoi d'un point de vu promotionnel ça change quoi que se soit, alors c'est clair les mecs qui font de la chanson à texte se retrouvent au même niveau que les mecs qui font du black métal, mais où est le problème ?
des webzines qui font des tries, il y en a des tas, des netlabels qu'on peut suivre d'un album et d'un artiste à l'autre aussi, même juste des forums où on partagent ses propres gout avec d'autres gens et où tout les jours on découvre des trucs...
l'usage "curieux" d'internet, c'est pas encore la majorité des internautes c'est sur, mais ça vient doucement.
quand à l'économie... peanuts, si ça veut dire faire du web 2.0, ethiquement ça me semble pas très juste...
...
La logique du net est donc, la connection attire la connexion. Le public dans sa grande majorité ne va pas chercher plus loin, faute de temps ou de réel interet. Donc il reste quoi? Des microcosmes qui ne jettent aucune passerelles en elles ni eritablement vers l'exterieur. Ces microcosmes rencontrent vite un phenomene de saturation de l'interet de leur public, vu qu'il vieillit, se branche sur d'autres trucs, ou tout bêtement entre dans le monde du travail, et deviennent des gethos d'integristes aigris. Voilà à quoi j'assiste depuis que je suis connecté.
Bien sur je ne pretend en rien être au parfum de tout ce qui se fait et il y a forcement des actions sur le net pour me contredire. Mais justement, si moi je suis pas au courant alors que je navigue et parle avec les gens tous les jours, c'est qu'il y a vraiment un probleme de ... promo.
Ce que tu décrits est le lot quotidien, dans le monde réel comme dans celui dit virtuel.
Internet n'est que le miroir de notre société.