Alors, je fais exactement l'inverse. Sur le principe je suis pour des licences permissives, comme la LAL, mais si j'ai le moindre doute sur les utilisations possibles (et que j'ai citées plus haut) alors je mets une licence plus restrictive, quitte à en changer plus tard, pour passer pourquoi pas à la LAL. Comme ça je regrette rien.
Parce que si tu mets un morceau en LAL au début, pour passer plus tard à la CC-by-nc-nd, tous ceux qui l'auront téléchargé à l'époque ou c'était en LAL, comment ils savent qu'ils n'ont plus le droit de modifier, ou d'utiliser à des fins commerciales le morceau ? Et s'ils font une de ces utilisations, et que tu n'es pas d'accord, je suis pas sûr que t'aie grand chose à leur reprocher, puisqu'ils utilisent ton morceau selon les termes de la licence au moment où ils l'ont télécharger. Il me semble hein, quelqu'un de plus calé que moi pourra peut être confirmer ou corriger ce que je viens de dire.
C'est ça Gabite, le contrat précédent, tant qu'il n'a pas été dénoncé par l'auteur et communiqué à l'ensemble des personnes l'ayant accepté, prévaut. Donc les œuvres téléchargées précédemment restent sous licence LAL.
Exemple : Je mets un album en LAL en téléchargement, je souhaite en faire un cd que je publierai en CC BY NC ND, c'est tout à fait possible. Les versions téléchargeables en LAL restent en LAL, les version "numérisées à partir du CD" devront rester en CC BY NC ND.
Bah, quand même y a une différence importante, c'est le droit de diffusion. Je télécharge ou j'achète un album en CC by-nc-nd, j'ai le droit de le copier et de le refiler à mes potes pour qu'ils découvrent et fassent tourner à leur tour, j'ai le droit de mettre un lien sur mon blog ou sur mon site (tant qu'il n'y a pas de pub).
Je télécharge ou j'achète un album en full copyright, j'ai le droit d'en faire rien à part l'écouter seul chez moi, ou dans un cadre strictement familial.
Même si dans la pratique, ça se fait de graver des CDs full copyright pour les potes, c'est interdit, ça fait donc une sacrée différence, même avec la plus restrictive des licences libres.
En fait avec l'exception à la copie privée, rien ne t'empêche de graver le cd et de le refiler à tes potes, pas plus que rien, à part des DRM, ne t'empêche de faire tourner le fichier téléchargé sur ithunes. Par contre, je suis d'ccord avec toi, mettre le morceau sur ton blog en dehors d'un fichier lu en streaming est illégal pour ce qui est du droit d'auteur tous droits réservés.
Mais dans les faits ces nuances ne sont quasiment jamais prises en compte par un utilisateurs pas averti et le streaming, notamment via Youtube, a permis de contourner la loi. Donc les différences entre licences avec clauses restrictives et le tous droits réservés ne sont pas si importantes.
Mais ce qui m'importe le plus dans l'utilisation des clauses restrictives c'est de devoir passer par l'auteur.
Cette obligation légale pose les problèmes que j'ai cité vers la fin de mon commentaire.
Qu'en est-il du partage lorsque l'auteur n'est pas atteignable ?
Dois-je enfreindre la loi, ou l'oeuvre doit être à jamais figée ?
Et dans ce cas, pour le bénéfice de qui ?
Parce que si je peux comprendre que l'auteur de son vivant trouve important que son oeuvre ne soit pas modifiée, quelle importance cela a-t-il lorsque l'auteur n'est plus de ce monde ou lorsqu'il s'est désintéressé de son oeuvre sans que personne ne soit au courant ?
Dans ces cas précis, ces clauses sont en contradictions avec le Libre, car il n'y a plus de partage possible puisque personne pour lever les clauses.
Ne faudrait-il pas mettre l'oeuvre sous une licence avec clause de non modification pour une copie de l'oeuvre respectant le choix de l'auteur, et une copie sous une licence full libre permettant de faire évoluer l'oeuvre, par ailleurs ?
Je pose la question. Les licences libres permettent cette flexibilité.
Dans le livre Un monde sans Copyright - Joost Smiers et Marieke van Schijndel publié sous CC 0 1.0 ( http://www.framabook.org/un_monde_sans_copyright.html ), il y a un passage intéressant sur le sujet traité ici, permettez-moi d'en faire une copie :
Si nous soutenons que les droits moraux, au surplus des droits
d’exploitation dont nous discuterons plus avant dans ce livre, sont
injustifiables, il nous reste alors encore de nombreuses questions
sans réponse. La plus cruciale est de savoir si les artistes devraient
rester là à regarder leur travail être adapté ou modifié sans avoir
leur mot à dire. En fait, il n’y a pas de choix. Ce sera un choc
culturel pour certains, bien sûr. Mais cela ne sera pas le cas dans
de nombreuses cultures où le droit d’auteur, et par conséquent les
droits moraux, n’ont pas pris racine. Par ailleurs, nous n’avons au-
cune raison de supposer qu’une multitude de gens s’approprieront
systématiquement les œuvres artistiques et les traiteront irrespec-
tueusement. Enfin, savoir quelles adaptations sont acceptables et
lesquelles endommagent l’intégrité de l’œuvre, voilà qui relève du
débat public.
Il y a toujours le risque qu’une œuvre apparaisse dans un contexte
qui n’inspire que le dégoût : cela ne peut en aucun cas être l’inten-
tion de l’artiste. Par exemple, l’œuvre peut être utilisée dans un
objectif que l’auteur rejette avec passion ou auquel il est hostile.
Le droit d’auteur offre des compensations à de telles situations.
Si aucune permission n’a été demandée, il est facile pour un tri-
bunal de conclure que le droit d’auteur a été enfreint. Mais que
pourriez-vous faire si, comme nous le prétendons, le droit d’auteur
n’est plus viable ? En fait, il existe dans la panoplie juridique un
certain nombre d’instruments tout à fait appropriés (contrairement
aux apparences) pour satisfaire l’exigence légitime de l’artiste de ne
pas être traîné dans la boue. Nous nous référons ici à la diffamation,
et en particulier aux actes jugés injustes et illégaux.
Ce passage est intéressant car il explique que le détenteur de la Paternité d'une oeuvre reste tout puissant malgré la permissivité apparente des licences "full" libres.
En bref, ce n'est pas parce que le Père de l'oeuvre permet par défaut la modification ou la commercialisation de l'oeuvre qu'il ne peut pas dire qu'il n'est pas d'accord à postériori.
Mais dans ce cas précis, la dissémination de l'oeuvre par défaut ne passe plus par la levée de clauses restrictives.
L'oeuvre ne peut être empêchée de circuler et de changer de formes.
Ce qui est intéressant c'est que la toute puissance de l'artiste est subordonnée à l'appréciation d'un tiers, un juge.
Parce que si je peux comprendre que l'auteur de son vivant trouve important que son oeuvre ne soit pas modifiée, quelle importance cela a-t-il lorsque l'auteur n'est plus de ce monde ou lorsqu'il s'est désintéressé de son oeuvre sans que personne ne soit au courant ?
Perso, je dirais qu'il est évident que l'oeuvre que tu réalises te représente et qu'elle véhicule tes idées, ton regard sur le monde, etc...
Si on décide que quand tu es mort tu ne te soucies plus de ton oeuvre, il y a du vrai, physiquement t'es plus là.
Mais ton oeuvre, ton message, te représentent toujours, on peut pas décider que puisque tu n'es plus là pour défendre ton taf, n'importe qui peut faire n'importe quoi avec.
Si par exemple de ton vivant, tu crées un morceau offrant un point de vue négatif sur les majors, la récupération des oeuvres post-mortem, la diffusion commerciale à grands coups de sponsors absurdes, etc... un joyeux mélange de tout ça quoi.
Le morceau est reconnu, il tabasse, devient porte-parole du milieu underground, grosse classe, tout ça sous licence libre, le bonheur quoi.
Bon, pas de chance, tu veux sauver un canard qui s'est échoué sur ton toît, tu tombes de l'échelle et SPLAF t'es mort.
Elle pourrait donc être récupérée sans soucis par une major, décidant d'en faire un remix version schtroumpf party et de la balancer non-stop sur NRJ, Skyrock et Fun Radio, sans que celà ne pose problème au niveau de la loi.
Gros foutage de gueule en plus ahah vis-à-vis du morceau engagé, car en cuttant à mort et en resamplant dans un ordre différent de l'original, on peut aboutir à une version encensant tout ce qui était à la base montré du doigt et dénigré
Du coup, ce morceau qui était le porte parole d'un mouvement culturel, devient une sorte de jingle technoïde de l'été et va totalement à l'encontre du message d'origine.
Forcément, je prends l'exemple le plus extrème hein, c'est pour montrer les limites du concept "je suis mort, faites ce que vous voulez".
Si le morceau autorise les modif' avec seulement pour contrainte une viralité, j'imagine que le challenge n'est pas énorme à surmonter pour en faire une reprise, etc...
Par contre, avec la clause ND, en effet, faudra se résigner à ce que l'oeuvre reste brute à jamais.
Mais évincer une licence à la mort de l'auteur, ce serait tirer dans le pied du canard, non ? ^^
A ma découverte des licences libres, j'utilisais une "cc by nc nd 2.0", histoire de limiter un peu les usages de mes compos, le temps que j'apprivoise mieux la notion de libre partage.
Aujourd'hui, j'utilise une "cc by nc sa 2.0" et comme pour Gabite, j'aime bien en effet connaître l'utilisation parallèle de mes compos.
D'ailleurs, je fais sauter sans problème la viralité, si le projet me botte.
Puis ça fait toujours plaisir, si surtout on en apprécie l'usage, d'en connaître un peu plus sur la personne sensible à notre création.
Ce qui est intéressant c'est que la toute puissance de l'artiste est subordonnée à l'appréciation d'un tiers, un juge.
Il y a là matière à réflexion, non ?
C'est tout a fait logique comme me l'a si justement dit Aisyk :
Or, les licences ouvertes ne prônent pas en France la non-paternité de l'auteur, ce serait contraire au droit d'auteur français (droit moral inaliénable, incessible et perpétuel). Même les licences pour les logiciels informatiques mentionnent les auteurs.
En cas de litige, car c'est bien là le seul moment où tu vas faire valoir tes droits, un juge, personne de justice est nécessaire et normalement seule autorité compétente.
Bien que je partage ton pragmatisme, sur les questions sur la mort, la folie ou tout autre problème lié à un "petit" créateur dis toi que 70 ans après ta mort tes œuvres seront dans le domaine public et là on pourra en faire pas mal de choses.
Permettez-moi juste un dernier commentaire et après j'arrête de faire changer ce sujet de direction.
Les oeuvres dérivées sous licences libres obligent tout artiste auteur de la nouvelle version à citer l'auteur original.
De plus transformer l'oeuvre originale n'est pas réellement la transformer mais en transformer une copie.
C'est comme dans un éditeur de sons, le fichier sur lequel on travaille ne détruit pas le fichier original.
L'oeuvre modifiée est donc une plus value à l'oeuvre originale, elle l'enrichi, l'oeuvre passe de diffusée à modifiée, donc vivante, et même vivace.
Cette oeuvre ne tombe pas en désuétude, elle stimule l'intérêt, elle instruit, elle convainc de jeunes artistes de se lancer à leur tour, elle contribue à faire en sorte que l'art ne soit pas un bien de consommation mais un moyen d'expression.
Par exemple, dans les musiques électroniques, mais aussi le jazz il est très fréquent de faire remixer ou réinterpréter l'oeuvre originale pour lui donner une dimension plus attrayante, explorer des champs du possible que l'auteur original n'a pas eu le temps ou l'envie, ou les moyens d'explorer.
Si des oeuvres de jazz sont venues jusqu'à nous en traversant les années c'est parce que les jazzmen ont cette tradition de la réinterprétation inscrite dans leur mouvement.
Pourtant, les auteurs de l'oeuvre originale ne sont pas tombés dans l'oubli, au contraire, ils continus à vivre dans le travail d'auteurs plus récents.
Alors bien sûr ça reste valable en demandant la permission à l'auteur de l'oeuvre originale, mais on ne m'ôtera pas de l'idée que devoir demander pour faire quelque chose se rapproche plus d'une forme de paternalisme que d'une forme de respect
Copier est la première chose que fait un artiste. En général on copie ce qu'on aime.
La deuxième étape est la modification, la réinterprétation selon ses propres filtres de l'oeuvre pour laquelle on a du respect.
La troisième étape est la contribution, on propose de faire écouter, de rendre publique cette réinterprétation.
Enfin, l'artiste fini par composer ses propres oeuvres influencé par ce qu'il aime.
C'est ainsi que l'art fonctionne.
Mais bon, j'arrête là, je ne suis pas intervenu pour convertir, juste pour discuter
Pour ce qui est de mon expérience , je suis passé par plusieurs protections comme toi , mais à l'inverse , je me suis dirigé vers la CC by Nc-Nd en dernier. (En ayant commencé par la LAL et en passant par quasiment chaque étape en"renforçant" la protection" ...
Alors, je fais exactement l'inverse. Sur le principe je suis pour des licences permissives, comme la LAL, mais si j'ai le moindre doute sur les utilisations possibles (et que j'ai citées plus haut) alors je mets une licence plus restrictive, quitte à en changer plus tard, pour passer pourquoi pas à la LAL. Comme ça je regrette rien.
Parce que si tu mets un morceau en LAL au début, pour passer plus tard à la CC-by-nc-nd, tous ceux qui l'auront téléchargé à l'époque ou c'était en LAL, comment ils savent qu'ils n'ont plus le droit de modifier, ou d'utiliser à des fins commerciales le morceau ? Et s'ils font une de ces utilisations, et que tu n'es pas d'accord, je suis pas sûr que t'aie grand chose à leur reprocher, puisqu'ils utilisent ton morceau selon les termes de la licence au moment où ils l'ont télécharger. Il me semble hein, quelqu'un de plus calé que moi pourra peut être confirmer ou corriger ce que je viens de dire.
Pardon , j'ai omis de préciser que les changements de licences s'appliquaient à chaque nouveau projet et dans le cours de l'évolution de mes travaux , les anciens étant restés avec leur protection d'auparavant.
Les travaux sous LAL sont restée sont LAL , en CC-by sous CC-by ,etc.
C'est plus l'évolution d'une démarche personnelle ,
et puis pourquoi changer le format d'origine d'une licence ?
Au fil du temps j'ai aussi retiré pas mal de morceaux et albums en circulations sous du CC-by mais je ne dis pas aux auditeurs qu'il doivent cesser de les partager , bien au contraire. Mais ça peut laisser un flou pour ce qu'il est des oeuvres des artistes libristes devenus Sacem.
transformer l'oeuvre originale n'est pas réellement la transformer mais en transformer une copie.
Tout à fait. On ne fait pas vraiment de modification. C'est pas comme si par exemple une sculture était rendue publique, avec autorisation aux spectacteurs de venir y faire des modifications. Puisqu'alors les modifications seraient par la même occasion une sorte de destruction de l'oeuvre d'origine.
Tandis qu'on parle bien ici de copies et donc l'oeuvre d'origine n'est effectivement jamais modifiée.
Je pense par contre que cette histoire de modification s'inscrit plus dans une optique de classification des utilisations. Les licences libres "libèrent" (au moins d'un point de vue légal, à défaut de le faire en vrai, puisque les pratiques sont déjà là), la diffusion. L'une des particularités de ces licences, c'est qu'elles mettent en avant non plus le fait qu'une oeuvre soit diffusée ou non, mais l'utilisation qui en sera faite une fois la diffusion réalisée. Et donc les licences classent les usages possibles et disent que si la diffusion est de toute façon libre, ce sont les usages qui pourront ou non être autorisés (ça vaut ce que ça vaut comme approche et c'est trés discutable, ne serait-ce que sur le coté réaliste des restrictions qu'un auteur peut vouloir faire respecter).
Quoi qu'il en soit, la "modification" est cet usage qui consiste donc à utiliser une copie d'une oeuvre pour s'en servir de matière première modelable, mixable, etc.
L'utiisation commerciale est cette utilisation qui... n'a toujours pas de définition claire ^^ mais à défaut, donne une idée générale sur les utilisations qui entrent clairement dans ce qui est de toute évidence une utilisation commerciale (synchro de pub, bo de film vendu aux cinemas ou en dvd, etc). Les cas les plus discutables restent à voir avec l'auteur comment il envisage la chose.
Mais plus ça va, et plus je suis sceptique sur cette idée de classification des usages post-diffusion. c'est pour ça que j'utilise la cc by-sa ces derniers temps. Puisqu'au final, le respect de la parternité reste ce qui me semble le plus important dans la diffusion. Non pas pour une histoire d'orgueil ou de brousoufs, mais bien pour permettre aux mélomanes / zicos qui se retrouvent avec un son de savoir d'où il vient, de pouvoir faire des recherches sur le contexte du truc, etc.
Pour la SA, ma foi j'expérimente. Pas encore fixé.
Donc les différences entre licences avec clauses restrictives et le tous droits réservés ne sont pas si importantes.
J'espère que tu trolles, parce que la différence notée par Gabite est FONDAMENTALE ! Pas au niveau des pratiques, mais au niveau de la démarche. Et c'est bien ça qui importe quand on parle de licence, donc de droit. Parce que si on se fout du droit, et donc de la démarche de l'auteur, de la façon dont il propose son oeuvre, et qu'on part du principe que tout le monde pirate, ce n'est même pas la peine d'avoir le genre de débat qui est l'objet de cette discussion.
L'utiisation commerciale est cette utilisation qui... n'a toujours pas de définition claire ^^ mais à défaut, donne une idée générale sur les utilisations qui entrent clairement dans ce qui est de toute évidence une utilisation commerciale (synchro de pub, bo de film vendu aux cinemas ou en dvd, etc). Les cas les plus discutables restent à voir avec l'auteur comment il envisage la chose.
C'est justement cette notion de "viralité" qui m'effraie le plus , cette même utilisation commerciale qui est de rattacher mon image ou mon travail à quelque chose de non-éducatif ,surtout en étant rémunéré , ex: la publicité.
Mais là ça rejoint plus mon approche morale et ma propre vision du monde culturel.
Je rejoint Gabite pour dire que je veux garder un contrôle de ce qui pourrait m'échapper.
Par contre à deux reprises en essayant de me faire diffuser sur des plateformes de musiques à vocation commerciale , je n'ai pu être exaucé puisque la clause clause ND bloquait l'application d'un jingle (donc modification) de présentation. On m'a tout simplement répondu que l'on ne pouvait pas me diffuser pour des problèmes dû à cette clause sans discuter. (étrange)
Donc les différences entre licences avec clauses restrictives et le tous droits réservés ne sont pas si importantes.
J'espère que tu trolles, parce que la différence notée par Gabite est FONDAMENTALE ! Pas au niveau des pratiques, mais au niveau de la démarche. Et c'est bien ça qui importe quand on parle de licence, donc de droit. Parce que si on se fout du droit, et donc de la démarche de l'auteur, de la façon dont il propose son oeuvre, et qu'on part du principe que tout le monde pirate, ce n'est même pas la peine d'avoir le genre de débat qui est l'objet de cette discussion.
Jean-Pierre
Ah ben moi qui ne voulait pas faire trop partir ce débat dans tous les sens...:)
Je ne trolle pas, ce n'est pas dans mes habitudes, merci de me donner le bénéfice du doute.
Intervenir dans ce débat en extrayant une très courte phrase de son texte ( il y avait des choses avant cet extrait ) ce n'est pas très fair play surtout si c'est pour m'accuser de troller. Surtout que j'ai quand même écrit trois commentaires argumentés avant...
Mais bon passons, je te réponds quand même.
Dans ta réponse, tu pars de ton point de vue d'utilisateur de licences libres, c'est pour ça que tu répètes que ce que dit Gabite est fondamental. En tant qu'utilisateur moi même, je te suis tout à fait.
Mais ta réponse sous-entend que tous les utilisateurs, les artistes et ceux qui les téléchargent sont initiés aux licences libres. Et donc à même de voir la différence entre libre et pas libre.
J'ai un gros doute sur ça.
Et comme tu le dis toi-même, au niveau des pratiques tu es d'accord avec moi.
La différence est bien au niveau de la démarche.
Tu notes aussi, et je suis d'accord, que les licences libres et le droit d'auteur c'est surtout du droit, donc de la technique.
Et c'est surtout là qu'est le problème, car si le droit régit la vie en société qu'en est-il de la connaissance du droit dans la vie de tous les jours par ceux qui y sont assujettis ?
J'ai bien peur que beaucoup de nos concitoyens, et nous-mêmes d'ailleurs, ayons très peu de notions de droit et que nous confondions usages admis avec usages légaux. Ce qui fait que nous devons être très souvent en infraction.
Ta remarque à la fin " Parce que si on se fout du droit, et donc de la démarche de l'auteur, de la façon dont il propose son oeuvre..." est intéressante.
D'une part, je pense que la majorité des artistes et des gens qui les téléchargent ne connaissent que de façon très superficielle les licences libres et leur utilisation. Ca explique certainement pourquoi si peu de gens en débattent dans le monde de l'art libre. Alors que dans le monde du logiciel libre, on n'arrête pas.
Dans le sujet de ce topic, on s'intéresse aux artistes utilisant les clauses restrictives.
Mais qu'en est-il de ceux qui téléchargent les oeuvres avec ce genre de clauses restrictives ?
Est-ce que les usages "normaux" ( usuels ) sur internet ne sont pas un partage sans limites que les oeuvres soient fermées ou libres ?
Je pense qu'une restriction même apposée par un artiste du Libre avec une démarche cataloguée éthique sera contournée par la plus grande partie des gens qui téléchargent parce simplement c'est logique.
Je comprends bien ce qui pousse un artiste du Libre a vouloir un retour sur l'utilisation de ses oeuvres, mais je comprends moins la volonté d'obliger, et donc je comprends tout à fait qu'on passe outre la plupart du temps.
Ca ne veut pas dire que j'encourage au piratage puisque ce dernier est aujourd'hui un délit et qu'un délit ce n'est pas rien.
Mais quelque part, je trouve anormal qu'un artiste du Libre puisse acculer quelqu'un à commettre un délit, ça n'est tout simplement pas la finalité des licences libres. Et pourtant je suis sûr que beaucoup d'usagers du Net se mettent en porte-à-faux avec le droit d'auteur à cause des clauses Nd et Nc.
Même si le risque est faible pour l'utilisateur final, mettre une clause ou deux restrictives dans une licence libre n'est pas en adéquation avec les usages de l'Internet, c'est se raccrocher à une idée du droit d'auteur que pourtant les artistes du Libre combattent, celle de contraindre les utilisateurs finaux à la volonté de l'auteur, ce qui est très proche techniquement parlant du droit d'auteur tous droits réservés.
Je rappelle qu'enfreindre une licence libre est un délit au même titre qu'enfreindre le droit d'auteur tous droits réservés, puisque c'est exactement la même chose.
Et ces clauses sont d'autant plus contraignantes que l'auteur gardant quand même ses prérogatives d'auteur avec une licence full libre, il est toujours à même de contraindre à postériori celui qui fait un usage de son oeuvre qui lui semble inapproprié ( j'ai développé tout ça dans les précédents commentaires ).
Tu vois, d'un côté on oblige un usager à passer par un auteur pour lever une clause arbitrairement restrictive avec le risque d'en faire un délinquant si il ne s'y plie pas, et tout ça parce que l'auteur veut un retour à toux prix.
De l'autre, on laisse l'usager faire ce qu'il veut d'une oeuvre sous une licence full libre, et la loi étant du côté de l'auteur, il est toujours à même de dire qu'il n'est pas d'accord avec tel ou tel usage.
La logique du Libre voudrait qu'on protège l'utilisateur final quel qu'il soit qu'il y ait modification ou commerce de l'oeuvre car l'auteur reste tout puissant et peut saisir la justice à tous moments pour faire valoir son droit.
Moi, je suis un partisan du NON après plutôt que du NON avant avec le risque que ce NON soit non suivi et que l'utilisateur final commette un délit par ma faute simplement parce que mon raisonnement date d'un autre âge. ( enfin c'est mon point de vue, vous n'êtes pas obligés de le partager ).
Si je comprend bien Rufus ce que tu tends à démontrer est simple :
pourquoi se borner à utiliser une licence quelle qu'elle soit si les utilisateurs n'en tiennent pas rigueur. Tu sous entends qu'il y a une sorte de futilité à courir après un droit qui échappe à la majorité des personnes qui prendrons les œuvres pour en faire, au final ce qu'il veulent. Tu en déduis qu'à la limite laissons de coté les licences vu que l'usage fait des compositions de l'artiste par les autres lui échappera quoi qu'il arrive.
J'ai bon ?
Parce que justement la multiplicité des questions que tu poses à le don de me perdre.
Si je comprend bien Rufus ce que tu tends à démontrer est simple :
pourquoi se borner à utiliser une licence quelle qu'elle soit si les utilisateurs n'en tiennent pas rigueur. Tu sous entends qu'il y a une sorte de futilité à courir après un droit qui échappe à la majorité des personnes qui prendrons les œuvres pour en faire, au final ce qu'il veulent. Tu en déduis qu'à la limite laissons de coté les licences vu que l'usage fait des compositions de l'artiste par les autres lui échappera quoi qu'il arrive.
J'ai bon ?
Parce que justement la multiplicité des questions que tu poses à le don de me perdre.
Pas exactement...Mais peut-être que j'écris des commentaires trop longs aussi. C'est quand même un sujet qui mérite qu'on le développe et qui est assez complexe.
Je vais essayer de simplifier.
Dans ce topic, le sujet est la clause restrictive Nd, mais ça pourrait tout aussi bien s'appliquer à sa soeur, la clause Nc.
Je ne dis pas que les licences ne servent à rien, puisque justement au contraire elles servent à protéger l'utilisateur final de l'auteur, lequel, quelle que soit la licence, garde sa toute puissance donnée par le droit d'auteur et renforcé par les lois récentes telles Hadopi.
Ce que je dis pour faire court, c'est que le Net est lié à des usages et que ces usages ne tiennent pas compte des restrictions de circulation des oeuvres.
Aujourd'hui, la loi interdit ces usages jusque-là ignorés ou bien tolérés. Aujourd'hui copier sans autorisation est un délit, une oeuvre libre comme non libre.
Une clause Nd n'empêche pas la copie de l'oeuvre tant que l'utilisateur final tient compte de la clause Nd, mais par contre, je ne peux pas copier, ni diffuser l'oeuvre si je la transforme en ne demandant pas l'accord préalable de l'auteur.
Donc, dans certains cas de figure, les clauses Nd et Nc empêchent la libre diffusion des oeuvres.
Malgré les restriction imposées par l'auteur, parce que l'outil Internet est fait pour copier et donc faire circuler sans entraves le contenu qui y est hébergé, émettre une restriction quant à la liberté de circulation des oeuvres, qu'elles soient libres ou non libres revient au même, l'utilisateur final aura tendance naturellement à la contourner.
Et je fais juste remarquer que si nous utilisons des licences pour protéger les utilisateurs finaux de notre droit d'auteur, pourquoi allons nous risquer d'en faire un délinquant en l'obligeant à respecter une restriction qui n'est pas naturelle ?
il y a juste une chose qui me dérange.......les licences libres ne sont pas la pour "protéger" l'auteur mais + pour protéger le mélomane , "l'utilisateur" ......... car elles (les licences libres) rendent les choses plus claires (enfin normalement.... ) pour ce même "utilisateur" ... le tout en harmonie avec l’évolution de notre société , le net , le numérique ......
si j'ai ouvert ce débat sur la clause ND , c'est en espérant que certains auteurs aient des info sur la "vision" qu'en ont les autres auteurs , les mélomanes , les "utilisateurs" .... et vice et versa.......
et je comprend carrément ce que cherche a expliquer rufus ....
.... a mes yeux la "libre diffusion" est déjà la...... elle n'attend pas le droit .........
et les licences libres se collent a cette réalité ...... pour la rendre légale ...... pendant que "d'autres" cherchent a en profiter (d'ailleurs peut-être aussi parmi le "monde du libre" (autre débat)) , ou a la combattre .....ou a la maintenir illégale...... plus pour des questions monétaires que pour des question d’éthique......
maintenant remplacez dans ce que je viens d’écrire "libre diffusion" par "libre dérivation" .......
oui je penses que de la même façon la "libre dérivation" est déjà la........ (attention je parle bien de dérivation/modification dans un cadre non-commercial) ........
et je me dis que si ,aujourd'hui , ensemble , avec nos licences libres , nous sommes d'accord pour dire que la "libre diffusion" est la "base" d'une licence libre.....
peut-être que demain nous seront tous d'accord pour dire que le droit a la modification fera parti de cette même "base" .......
bon maintenant que j'ai fini mon speech bisounours rêveur ....... j'ai envie de poser une question :
ou se trouve la limite entre la copie et l'inspiration.......?
et aussi , si on est attaché a l’intégrité d'une œuvre .....ne serait-ce pas logique de faire toutes les recherches possibles pour vérifier que l'on n'a pas soi même "repris" "copié" quelqu'un ...sans s'en rendre compte.....?
mon beau père c'est sérieusement mis a la gratte il y a 1 an.....au bout de quelques temps , sa prof lui a demander d’écrire une petite mélodie.....ce qu'il a fait.....
quand il est arrivé a son cours avec sa mélodie , il l'a jouée.....et la première question qu'il a eu : "es-que ça ressemble a quelque chose de connu ?" .....
avant même de savoir si ça plaisait , si il avait bien exécuté les accords ...... vla la question qu'il sort......... je me suis bien marré quand il me l'a raconté......
je suis sur que c'est arrivé a beaucoup d'entre nous de se poser la question....ou alors d’être trop content d'avoir trouvé un riff...un son.....et puis ...on se rend compte qu'on a rejoué le petit bonhomme en mouss (aaaarrrrggggh l'horreur !!!! )
Par contre à deux reprises en essayant de me faire diffuser sur des plateformes de musiques à vocation commerciale , je n'ai pu être exaucé puisque la clause clause ND bloquait l'application d'un jingle (donc modification) de présentation. On m'a tout simplement répondu que l'on ne pouvait pas me diffuser pour des problèmes dû à cette clause sans discuter. (étrange)
Tient oui, c'est interessant, ça. Finalement, à moins de vouloir vendre une zic telle qu'elle, ce qui reste un cas trés particulier d'utilisation commerciale, le fait d'interdire les modifs doit pas mal contribuer à bloquer une bonne partie des usages commerciaux. ça empèche effectivement d'y mixer un jingle, mais aussi d'en retravailler une version pour la "synchroniser" sur tout un tas de trucs. carrément.
C'est marrant finalement comme d'autres clauses que la NC (je pense aussi à la SA) peuvent freiner les utilisations commerciales. C'est à se demander si la NC est vraiment utile (je déconne bien sûr, la NC a aussi un message fort, à défaut d'être clair).
Le sujet de ce thread est : "ND... pour quelles raisons utilisez-vous cette clause ?"
Et, en fait, très vite, ça se transforme en bon vieux troll de trolleur sachant troller (hein, Koko ?) pour attaquer les usagers des clauses ND et même NC accusés d'être des artistes pas encore épanouis, ou n'ayant pas encore bien compris la libre diffusion... Décidément, depuis le texte de Dana de 2005, on n'a pas avancé d'un pouce. C'est désespérant.
Bon, puisque je suis passé par là, je vais au moins répondre à la question du thread. Pour ma part, je n'ai jamais utilisé la clause ND pour des musiques ou des chansons. En revanche, je l'utilise pour des textes seuls (roman ou nouvelle, essai, poème). Si j'avais le courage, je stipulerais d'ailleurs aussi que mes textes de chanson sont eux aussi sous ND en tant que textes, même si les morceaux dont ils sont partie intégrante sont, eux, sous clause NC-SA.
Mes raisons :
Je fais le choix d'autoriser les reprises, le sampling, les remixes, les dérivations (hors champ commercial) car cela correspond à ma vision de la création musicale et de la pratique de la musique. Pour la création littéraire, je peux, le cas échéant, avoir la même démarche : je ne m'interdis pas le cadavre exquis (qui pourrait être poursuivi à l'infini par qui veut), je pourrais même envisager d'inventer des personnages romanesques qui puissent être librement mis en scène par d'autres auteurs que moi-même dans le cadre d'un collectif d'auteurs ou même d'une invitation à la libre création de "suites"... Bref, tout est possible. Mais, pour la plupart des textes que j'ai pu diffuser jusqu'ici, j'estime qu'ils forment chacun une unité (fond et forme) qui n'a pas à être modifiée par quelqu'un d'autre que moi-même. J'ajoute qu'il existe pour les écrits un droit de citation qui permet tout à fait à un autre auteur d'insérer des mots, phrases ou formulations de mon crû dans sa propre oeuvre (droit qui n'a pas d'équivalent dans la musique). Et dans tous les arts, il n'est pas interdit non plus de faire "à la manière de", de copier un style ou un concept, que ce soit pour lui rendre hommage ou pour le parodier. Il y a déjà là suffisamment de liberté à mon sens pour que nul auteur n'ait à rendre compte, fût-ce aux libristes, des privilèges qu'il conserve sur son oeuvre.
Quant à mes textes de chanson, je ne vois aucun inconvénient à ce qu'ils soient réutilisés par d'autres compositeurs avec d'autres musiques, mais a priori, je refuse qu'on en change un mot ou une virgule, sauf si l'auteur de la modification réussit à me convaincre du bien-fondé esthétique ou idéologique de sa modif (mais dans ce cas, il faut effectivement me demander mon avis). Entrave à la liberté ? Volonté de contrôle ? Peut-être. J'ouvre par ailleurs suffisamment de droits aux utilisateurs pour assumer sans la moindre honte de souhaiter conserver ce contrôle-là. Mais il est vrai qu'aucune des licences actuelles ne correspond vraiment à mon voeu sur ce point : j'autorise les modifications et dérivations des chansons mais pas la modification des textes des chansons. Il me faudrait en fait un mix de clause SA et ND. Mais nous sommes ici à la marge des usages effectifs et surtout des contrôles réels possibles sur ces usages. Les clauses NC, SA et ND sont surtout à prendre comme des déclarations d'intention, tant il est vrai que le CPI laisse en théorie tout pouvoir à l'auteur en vertu du droit moral tandis qu'en réalité l'auteur est dépourvu de vrai moyen de contrôle effectif des usages sur la toile et dans le vaste monde.
Il est évident que le type qui reprendrait une de mes chansons en en modifiant le texte malgré ma volonté contraire ici exprimée et pas stipulée de façon claire par mes licences contradictoires (SA pour ensemble texte+musique, ND pour texte seul), aurait peu de chance de me voir lui tomber sur le rable, et si finalement c'était le cas, y compris sur le plan judiciaire, cela ne ferait que créer en fin de compte une jurisprudence. On ne peut non plus attendre d'un texte juridique telle une licence qu'il prévoie à l'avance tous les cas de figure les plus marginaux ou les moins probables.
Par contre à deux reprises en essayant de me faire diffuser sur des plateformes de musiques à vocation commerciale , je n'ai pu être exaucé puisque la clause clause ND bloquait l'application d'un jingle (donc modification) de présentation. On m'a tout simplement répondu que l'on ne pouvait pas me diffuser pour des problèmes dû à cette clause sans discuter. (étrange)
Tient oui, c'est interessant, ça. Finalement, à moins de vouloir vendre une zic telle qu'elle, ce qui reste un cas trés particulier d'utilisation commerciale, le fait d'interdire les modifs doit pas mal contribuer à bloquer une bonne partie des usages commerciaux. ça empèche effectivement d'y mixer un jingle, mais aussi d'en retravailler une version pour la "synchroniser" sur tout un tas de trucs. carrément.
C'est marrant finalement comme d'autres clauses que la NC (je pense aussi à la SA) peuvent freiner les utilisations commerciales. C'est à se demander si la NC est vraiment utile (je déconne bien sûr, la NC a aussi un message fort, à défaut d'être clair).
oui ...je n'avais pas pensé au cas d'utilisation de la clause ND sans la clause NC a côté........ en faite , c'est aussi parce que c'est plus le cadre non-commercial qui m’intéressait avec cette clause ND.......
l'usage commercial ...en faite je m'en fou complètement ......je ne voulais en aucun cas faire un débat sur le NC.............
mais ça reste quand même intéressant bien sur ......
il me semble , pour le moment , que l'une des premières raisons de l'utilisation de cette clause...... c'est l'usage de texte , de paroles.......
mais bon......... je vais faire un exemple rapide:
un auteur : mr X , écris une chanson qui est "contre" la peine de mort (ne faites pas attention au sujet , c'est au pif....hein....enfin presque...)
un autre auteur mr Y entend cette chanson et ça l'inspire d'en écrire une "pour" la peine de mort .......
mr Y a deux options :
- écrire seul ses paroles en s'inspirant mais sans utiliser l’œuvre de mr X ..... parce qu'il y a une clause ND ......
-reprendre les paroles de mr X et changer les mots ...... parce qu'il n'y a pas de clause ND ......
au bout du compte....... qu'il y ai une clause ND ou pas..... mr Y écrira sa chanson pour la peine de mort ...
mais qu'es que ça change , concrètement , la clause ND , dans ce processus ?
pourquoi les sons peuvent ils être plus facilement modifiables ...... mais moins les mots........
je ne sais pas.....ce n'est pas comme si mr X collait une affiche signée "MR X" et que mr Y arrivait derrière pour raturer et remplacer certains mots......sans changer la signature........la je comprend complétement.........
mais avec la configuration des licences libres.....cela n'est pas faisable.....
mr Y modifie l'affiche et rature la signature "MR X" pour y mettre "MR Y" , par contre si il doit citer la source , il doit mettre en bas " source : affiche "contre la peine de mort" de MR X ..........
alors je ne jouerai pas au jeu de "ceux qui utilisent le ND " ne sont pas assez libres...ou quoi que ce soit du genre....... ce n'est pas le sujet....... ( juger sans avoir cherché a comprendre............ça me semble débile......)
et mon but n'est pas de "convertir" ......en tout cas pas en imposant quoi que ce soit.....
des gens peuvent lire ce forum et se mettre a l'utiliser alors qu'ils ne le faisaient pas , parce qu'ils ont lus un argument d'un utilisateur de cette clause....
et a l'inverse certains peuvent abandonner cette clause .... pour une même raison.......
je m'en fou...... le tout est de comprendre .......
Ouais, c'est super flou cette limite entre dérivation de la composition et inspiration de la composition.
Il faudrait définir exactement ce qu'est une dérivation.
C'était le même soucis pour l'ambiguité de la parodie (à partir de quand celà devient une parodie et pas seulement une "cover" ?)
Car s'inspirer d'un morceau, d'un groupe ou encore d'un mouvement, ce n'est pas interdit, ça peut même être inconscient.
N'importe qui trouvera toujours une référence à un groupe, un poème, un discours, dans le travail d'un autre.
(c'est d'ailleurs super intéressant d'entendre dire de son taf que ça rappelle carrément un groupe (par ex) sans jamais l'avoir entendu nous-même !)
Donc je pense que c'est un peu impossible de sortir un truc "tout neuf", on est forcément influencé par quelque chose, qu'on le fasse volontairement ou involontairement.
L'influence est-elle redevable dans ce cas-là ?
Exemple : je suis influencé par le mouvement industriel, dois-je faire une demande écrite à tous les acteurs de la scène industrielle pour savoir si j'ai le droit de créer des travaux dérivés de ce mouvement ?
Voilà. peut-être pas une "redevance" dans le sens contacter tous les auteurs d'un mouvement ^^, mais une certaine reconnaissance du fait que rien ne sort comme ça "ex-nihilo", oui carrément. C'est du moins l'une des principales raisons qui m'a fait lacher la ND. Mes bruits sont largement inspirés de plein de trucs. Je me suis permis de m'en inspirer, de jouer avec, etc. Et passer comme message un truc du genre "faites de même avec mes bruits si ça vous chante", c'est une forme de reconnaissance de cette inspiration.
Ensuite, comme Toto, je remarque que la plupart des interventions sur ce sujet en faveur de la ND mettent en avant un intérêt relatif aux textes. Et j'avoue que c'est un truc que je peux aussi comprendre, je crois. Du moins ça résonne sur certaines idées persos, certains ressentis que j'ai moi-même vis à vis de mes morceaux.
D'une manière générale, je suis assez à l'aise avec l'idée que des sons (instrumentaux ou bruits...) puissent être repris, triturés, etc. En même temps, un texte véhicule un sens en plus, que simplement du rhytme et des harmonies. Et je reconnait avoir aussi plus de mal à voir mes textes utilisés pour véhiculer d'autres messages, ou sortis de leur contexte pour "justifier" une idée que je ne partage pas. Le "sens linguistique" est un sens puissant... et par la même occasion peut-être aussi plus délicat à manipuler.
C'est pour ça par exemple que quand je diffuse un morceau avec les pistes séparés, je ne fournis pas toujours la piste vocale. Le texte oui, ça ne me gène pas. Mais je suis nettement moins à l'aise à l'idée que ma voix, avec mes paroles, puisse être tournées pour me faire dire un truc que je cautionne pas. Ce foutu sens linguistique
En même temps, comme raconté par Rufus dans un autre thread, ma voix est fournie avec un morceau, dans une version "originale" qui reste dispo et ensuite ma foi... les gens interprètent de toute façon.
Tient oui, c'est interessant, ça. Finalement, à moins de vouloir vendre une zic telle qu'elle, ce qui reste un cas trés particulier d'utilisation commerciale, le fait d'interdire les modifs doit pas mal contribuer à bloquer une bonne partie des usages commerciaux. ça empèche effectivement d'y mixer un jingle, mais aussi d'en retravailler une version pour la "synchroniser" sur tout un tas de trucs. carrément.
oui ...je n'avais pas pensé au cas d'utilisation de la clause ND sans la clause NC a côté........ en faite , c'est aussi parce que c'est plus le cadre non-commercial qui m’intéressait avec cette clause ND........
Oui , mais c'est bien la clause ND qui a bloqué la diffusion.
la radio We7 (pour ne pas la citer)
toujours à cause de la clause de non-modification,
qui freinait l'ajout d'un jingle y compris avec mon autorisation.
Il aurait fallut que je change de licence pour être diffusé au final.
ça m'a été expliqué en english dans leur mail.
Par contre ils ont pris deux morceaux sous LAL ,
de qualité moindre (son et compo).
Ensuite, comme Toto, je remarque que la plupart des interventions sur ce sujet en faveur de la ND mettent en avant un intérêt relatif aux textes. Et j'avoue que c'est un truc que je peux aussi comprendre, je crois. Du moins ça résonne sur certaines idées persos, certains ressentis que j'ai moi-même vis à vis de mes morceaux.
Cela rejoint bien l'idée que le "libre" peut connaître différentes déclinaisons selon le domaine concerné : les problématiques, les enjeux et les usages ne sont pas forcément identiques pour un logiciel, un texte (informatif, scientifique, littéraire, politique...), une musique, une chanson, une photo, une vidéo, un dessin, une BD, un site web...
C'est d'ailleurs la force des CC, contrairement à la LAL, il me semble, de proposer plusieurs jeux de clauses qui permettent d'adapter les licences libres ou ouvertes à ces différents domaines.
Il est intéressant de constater que la clause ND, si l'on en croit nos quelques témoignages, est utilisée plus particulièrement pour des textes ou des textes mis en musique que pour des musiques seules. Je me demande d'ailleurs si, au contraire, la LAL ne serait pas plus en vogue du côté des musiques instrumentales, voire électroniques ou expérimentales ? A voir... Il y aurait sans doute là matière à une étude de type sociologique (ce que Dana appelait naguère de ses voeux, il me semble), et matière à réflexion aussi autour du rapport au sens et au sentiment dans l'art, autour de la notion de mélodie et de travail en musique, et autour de la dialectique langage/musique (langage de la musique et musique du langage).
En tout cas, c'est important, je trouve, de laisser l'auteur choisir la licence qui lui convient en fonction du projet esthétique/artistique/idéologique/politique qui lui est propre dans le champ d'activités qui est le sien. C'est pourquoi j'aimerais que les libristes barbus habitués au dénigrement des "clauses impures" (NC et ND) cessent enfin de s'offusquer de l'utilisation de ces clauses ou de considérer qu'elles ne sont qu'une première étape pour un artiste avant de basculer vers la "vraie liberté".
Je lis souvent des propos qui consistent à dire, en gros, que l'évolution souhaitable pour un artiste qui vient au libre est de passer de la CC BY-NC-ND à la CC BY-NC-SA, puis à la CC BY-SA ou à la LAL, qui seraient l'apanage des vrais libristes arrivés à maturité. Plus rares sont ceux qui prônent de prolonger ensuite l'aventure jusqu'à la CC BY, ou même jusqu'à la "DO WHAT THE FUCK YOU WANT" ou encore jusqu'à la non-licence CopyHeart voire jusqu'à la diffusion d'oeuvres anonymes dont tout un chacun pourrait s'approprier librement la paternité — car, puisque rien ne se crée ex nihilo, autant que chacun puisse être propriétaire de tout.
Laissons tout simplement l'auteur choisir ce qui convient selon lui à son but. Le choix de telle ou telle clause devrait être considéré sur le même plan que le choix d'un mot, d'une note, d'une couleur dans une oeuvre ou que le choix d'une police de caractère, d'un outil, d'un instrument ou d'un pinceau.
Le rôle d'un site comme Dogmazic doit être justement d'expliquer les conséquences juridiques ou éthiques du choix de telle ou telle clause, afin que les auteurs choisissent en connaissance de cause. Rappelons qu'un même auteur peut parfaitement avoir recours à des licences différentes selon les oeuvres et les supports. Cette liberté de "petit tyran", comme il a été dit ailleurs, ne nuit en rien à l'usager dès lors qu'elle suit une certaine cohérence. S'il est indéniable qu'un auteur ne peut garder un contrôle total sur ce qui est fait de son oeuvre (aucune licence ni aucune loi ne saurait d'ailleurs garantir ce contrôle), il faut bien cependant qu'il puisse, lorsqu'il crée son oeuvre puis lorsqu'il la diffuse, exprimer sa volonté, son intention, en disant : "ça, ça a un sens tel quel et je ne veux pas que ce soit déformé", ou "ça, je veux que ça se répande de façon virale pour affaiblir le monde de la rente et promouvoir la liberté des échanges et la coopération entre les humains", ou encore "ça, je ne veux pas que ce soit une marchandise", voire le contraire : "ça, je veux que ce soit une marchandise et j'espère me faire plein de thunes avec", mais dans ce dernier cas, on n'est plus dans le cadre de la musique libre, évidemment.
Réponses
C'est ça Gabite, le contrat précédent, tant qu'il n'a pas été dénoncé par l'auteur et communiqué à l'ensemble des personnes l'ayant accepté, prévaut. Donc les œuvres téléchargées précédemment restent sous licence LAL.
Exemple : Je mets un album en LAL en téléchargement, je souhaite en faire un cd que je publierai en CC BY NC ND, c'est tout à fait possible. Les versions téléchargeables en LAL restent en LAL, les version "numérisées à partir du CD" devront rester en CC BY NC ND.
Et d'accord avec toi sur les différences entre droit d'auteur © et licences ouvertes.
En fait avec l'exception à la copie privée, rien ne t'empêche de graver le cd et de le refiler à tes potes, pas plus que rien, à part des DRM, ne t'empêche de faire tourner le fichier téléchargé sur ithunes. Par contre, je suis d'ccord avec toi, mettre le morceau sur ton blog en dehors d'un fichier lu en streaming est illégal pour ce qui est du droit d'auteur tous droits réservés.
Mais dans les faits ces nuances ne sont quasiment jamais prises en compte par un utilisateurs pas averti et le streaming, notamment via Youtube, a permis de contourner la loi. Donc les différences entre licences avec clauses restrictives et le tous droits réservés ne sont pas si importantes.
Mais ce qui m'importe le plus dans l'utilisation des clauses restrictives c'est de devoir passer par l'auteur.
Cette obligation légale pose les problèmes que j'ai cité vers la fin de mon commentaire.
Qu'en est-il du partage lorsque l'auteur n'est pas atteignable ?
Dois-je enfreindre la loi, ou l'oeuvre doit être à jamais figée ?
Et dans ce cas, pour le bénéfice de qui ?
Parce que si je peux comprendre que l'auteur de son vivant trouve important que son oeuvre ne soit pas modifiée, quelle importance cela a-t-il lorsque l'auteur n'est plus de ce monde ou lorsqu'il s'est désintéressé de son oeuvre sans que personne ne soit au courant ?
Dans ces cas précis, ces clauses sont en contradictions avec le Libre, car il n'y a plus de partage possible puisque personne pour lever les clauses.
Ne faudrait-il pas mettre l'oeuvre sous une licence avec clause de non modification pour une copie de l'oeuvre respectant le choix de l'auteur, et une copie sous une licence full libre permettant de faire évoluer l'oeuvre, par ailleurs ?
Je pose la question. Les licences libres permettent cette flexibilité.
Dans le livre Un monde sans Copyright - Joost Smiers et Marieke van Schijndel publié sous CC 0 1.0 ( http://www.framabook.org/un_monde_sans_copyright.html ), il y a un passage intéressant sur le sujet traité ici, permettez-moi d'en faire une copie :
Ce passage est intéressant car il explique que le détenteur de la Paternité d'une oeuvre reste tout puissant malgré la permissivité apparente des licences "full" libres.
En bref, ce n'est pas parce que le Père de l'oeuvre permet par défaut la modification ou la commercialisation de l'oeuvre qu'il ne peut pas dire qu'il n'est pas d'accord à postériori.
Mais dans ce cas précis, la dissémination de l'oeuvre par défaut ne passe plus par la levée de clauses restrictives.
L'oeuvre ne peut être empêchée de circuler et de changer de formes.
Ce qui est intéressant c'est que la toute puissance de l'artiste est subordonnée à l'appréciation d'un tiers, un juge.
Il y a là matière à réflexion, non ?
Perso, je dirais qu'il est évident que l'oeuvre que tu réalises te représente et qu'elle véhicule tes idées, ton regard sur le monde, etc...
Si on décide que quand tu es mort tu ne te soucies plus de ton oeuvre, il y a du vrai, physiquement t'es plus là.
Mais ton oeuvre, ton message, te représentent toujours, on peut pas décider que puisque tu n'es plus là pour défendre ton taf, n'importe qui peut faire n'importe quoi avec.
Si par exemple de ton vivant, tu crées un morceau offrant un point de vue négatif sur les majors, la récupération des oeuvres post-mortem, la diffusion commerciale à grands coups de sponsors absurdes, etc... un joyeux mélange de tout ça quoi.
Le morceau est reconnu, il tabasse, devient porte-parole du milieu underground, grosse classe, tout ça sous licence libre, le bonheur quoi.
Bon, pas de chance, tu veux sauver un canard qui s'est échoué sur ton toît, tu tombes de l'échelle et SPLAF t'es mort.
Elle pourrait donc être récupérée sans soucis par une major, décidant d'en faire un remix version schtroumpf party et de la balancer non-stop sur NRJ, Skyrock et Fun Radio, sans que celà ne pose problème au niveau de la loi.
Gros foutage de gueule en plus ahah vis-à-vis du morceau engagé, car en cuttant à mort et en resamplant dans un ordre différent de l'original, on peut aboutir à une version encensant tout ce qui était à la base montré du doigt et dénigré
Du coup, ce morceau qui était le porte parole d'un mouvement culturel, devient une sorte de jingle technoïde de l'été et va totalement à l'encontre du message d'origine.
Forcément, je prends l'exemple le plus extrème hein, c'est pour montrer les limites du concept "je suis mort, faites ce que vous voulez".
Si le morceau autorise les modif' avec seulement pour contrainte une viralité, j'imagine que le challenge n'est pas énorme à surmonter pour en faire une reprise, etc...
Par contre, avec la clause ND, en effet, faudra se résigner à ce que l'oeuvre reste brute à jamais.
Mais évincer une licence à la mort de l'auteur, ce serait tirer dans le pied du canard, non ? ^^
A ma découverte des licences libres, j'utilisais une "cc by nc nd 2.0", histoire de limiter un peu les usages de mes compos, le temps que j'apprivoise mieux la notion de libre partage.
Aujourd'hui, j'utilise une "cc by nc sa 2.0" et comme pour Gabite, j'aime bien en effet connaître l'utilisation parallèle de mes compos.
D'ailleurs, je fais sauter sans problème la viralité, si le projet me botte.
Puis ça fait toujours plaisir, si surtout on en apprécie l'usage, d'en connaître un peu plus sur la personne sensible à notre création.
C'est tout a fait logique comme me l'a si justement dit Aisyk :
En cas de litige, car c'est bien là le seul moment où tu vas faire valoir tes droits, un juge, personne de justice est nécessaire et normalement seule autorité compétente.
Bien que je partage ton pragmatisme, sur les questions sur la mort, la folie ou tout autre problème lié à un "petit" créateur dis toi que 70 ans après ta mort tes œuvres seront dans le domaine public et là on pourra en faire pas mal de choses.
Les oeuvres dérivées sous licences libres obligent tout artiste auteur de la nouvelle version à citer l'auteur original.
De plus transformer l'oeuvre originale n'est pas réellement la transformer mais en transformer une copie.
C'est comme dans un éditeur de sons, le fichier sur lequel on travaille ne détruit pas le fichier original.
L'oeuvre modifiée est donc une plus value à l'oeuvre originale, elle l'enrichi, l'oeuvre passe de diffusée à modifiée, donc vivante, et même vivace.
Cette oeuvre ne tombe pas en désuétude, elle stimule l'intérêt, elle instruit, elle convainc de jeunes artistes de se lancer à leur tour, elle contribue à faire en sorte que l'art ne soit pas un bien de consommation mais un moyen d'expression.
Par exemple, dans les musiques électroniques, mais aussi le jazz il est très fréquent de faire remixer ou réinterpréter l'oeuvre originale pour lui donner une dimension plus attrayante, explorer des champs du possible que l'auteur original n'a pas eu le temps ou l'envie, ou les moyens d'explorer.
Si des oeuvres de jazz sont venues jusqu'à nous en traversant les années c'est parce que les jazzmen ont cette tradition de la réinterprétation inscrite dans leur mouvement.
Pourtant, les auteurs de l'oeuvre originale ne sont pas tombés dans l'oubli, au contraire, ils continus à vivre dans le travail d'auteurs plus récents.
Alors bien sûr ça reste valable en demandant la permission à l'auteur de l'oeuvre originale, mais on ne m'ôtera pas de l'idée que devoir demander pour faire quelque chose se rapproche plus d'une forme de paternalisme que d'une forme de respect
Copier est la première chose que fait un artiste. En général on copie ce qu'on aime.
La deuxième étape est la modification, la réinterprétation selon ses propres filtres de l'oeuvre pour laquelle on a du respect.
La troisième étape est la contribution, on propose de faire écouter, de rendre publique cette réinterprétation.
Enfin, l'artiste fini par composer ses propres oeuvres influencé par ce qu'il aime.
C'est ainsi que l'art fonctionne.
Mais bon, j'arrête là, je ne suis pas intervenu pour convertir, juste pour discuter
Pardon , j'ai omis de préciser que les changements de licences s'appliquaient à chaque nouveau projet et dans le cours de l'évolution de mes travaux , les anciens étant restés avec leur protection d'auparavant.
Les travaux sous LAL sont restée sont LAL , en CC-by sous CC-by ,etc.
C'est plus l'évolution d'une démarche personnelle ,
et puis pourquoi changer le format d'origine d'une licence ?
Au fil du temps j'ai aussi retiré pas mal de morceaux et albums en circulations sous du CC-by mais je ne dis pas aux auditeurs qu'il doivent cesser de les partager , bien au contraire. Mais ça peut laisser un flou pour ce qu'il est des oeuvres des artistes libristes devenus Sacem.
Tandis qu'on parle bien ici de copies et donc l'oeuvre d'origine n'est effectivement jamais modifiée.
Je pense par contre que cette histoire de modification s'inscrit plus dans une optique de classification des utilisations. Les licences libres "libèrent" (au moins d'un point de vue légal, à défaut de le faire en vrai, puisque les pratiques sont déjà là), la diffusion. L'une des particularités de ces licences, c'est qu'elles mettent en avant non plus le fait qu'une oeuvre soit diffusée ou non, mais l'utilisation qui en sera faite une fois la diffusion réalisée. Et donc les licences classent les usages possibles et disent que si la diffusion est de toute façon libre, ce sont les usages qui pourront ou non être autorisés (ça vaut ce que ça vaut comme approche et c'est trés discutable, ne serait-ce que sur le coté réaliste des restrictions qu'un auteur peut vouloir faire respecter).
Quoi qu'il en soit, la "modification" est cet usage qui consiste donc à utiliser une copie d'une oeuvre pour s'en servir de matière première modelable, mixable, etc.
L'utiisation commerciale est cette utilisation qui... n'a toujours pas de définition claire ^^ mais à défaut, donne une idée générale sur les utilisations qui entrent clairement dans ce qui est de toute évidence une utilisation commerciale (synchro de pub, bo de film vendu aux cinemas ou en dvd, etc). Les cas les plus discutables restent à voir avec l'auteur comment il envisage la chose.
Mais plus ça va, et plus je suis sceptique sur cette idée de classification des usages post-diffusion. c'est pour ça que j'utilise la cc by-sa ces derniers temps. Puisqu'au final, le respect de la parternité reste ce qui me semble le plus important dans la diffusion. Non pas pour une histoire d'orgueil ou de brousoufs, mais bien pour permettre aux mélomanes / zicos qui se retrouvent avec un son de savoir d'où il vient, de pouvoir faire des recherches sur le contexte du truc, etc.
Pour la SA, ma foi j'expérimente. Pas encore fixé.
Jean-Pierre
C'est justement cette notion de "viralité" qui m'effraie le plus , cette même utilisation commerciale qui est de rattacher mon image ou mon travail à quelque chose de non-éducatif ,surtout en étant rémunéré , ex: la publicité.
Mais là ça rejoint plus mon approche morale et ma propre vision du monde culturel.
Je rejoint Gabite pour dire que je veux garder un contrôle de ce qui pourrait m'échapper.
Par contre à deux reprises en essayant de me faire diffuser sur des plateformes de musiques à vocation commerciale , je n'ai pu être exaucé puisque la clause clause ND bloquait l'application d'un jingle (donc modification) de présentation. On m'a tout simplement répondu que l'on ne pouvait pas me diffuser pour des problèmes dû à cette clause sans discuter. (étrange)
Ah ben moi qui ne voulait pas faire trop partir ce débat dans tous les sens...:)
Je ne trolle pas, ce n'est pas dans mes habitudes, merci de me donner le bénéfice du doute.
Intervenir dans ce débat en extrayant une très courte phrase de son texte ( il y avait des choses avant cet extrait ) ce n'est pas très fair play surtout si c'est pour m'accuser de troller. Surtout que j'ai quand même écrit trois commentaires argumentés avant...
Mais bon passons, je te réponds quand même.
Dans ta réponse, tu pars de ton point de vue d'utilisateur de licences libres, c'est pour ça que tu répètes que ce que dit Gabite est fondamental. En tant qu'utilisateur moi même, je te suis tout à fait.
Mais ta réponse sous-entend que tous les utilisateurs, les artistes et ceux qui les téléchargent sont initiés aux licences libres. Et donc à même de voir la différence entre libre et pas libre.
J'ai un gros doute sur ça.
Et comme tu le dis toi-même, au niveau des pratiques tu es d'accord avec moi.
La différence est bien au niveau de la démarche.
Tu notes aussi, et je suis d'accord, que les licences libres et le droit d'auteur c'est surtout du droit, donc de la technique.
Et c'est surtout là qu'est le problème, car si le droit régit la vie en société qu'en est-il de la connaissance du droit dans la vie de tous les jours par ceux qui y sont assujettis ?
J'ai bien peur que beaucoup de nos concitoyens, et nous-mêmes d'ailleurs, ayons très peu de notions de droit et que nous confondions usages admis avec usages légaux. Ce qui fait que nous devons être très souvent en infraction.
Ta remarque à la fin " Parce que si on se fout du droit, et donc de la démarche de l'auteur, de la façon dont il propose son oeuvre..." est intéressante.
D'une part, je pense que la majorité des artistes et des gens qui les téléchargent ne connaissent que de façon très superficielle les licences libres et leur utilisation. Ca explique certainement pourquoi si peu de gens en débattent dans le monde de l'art libre. Alors que dans le monde du logiciel libre, on n'arrête pas.
Dans le sujet de ce topic, on s'intéresse aux artistes utilisant les clauses restrictives.
Mais qu'en est-il de ceux qui téléchargent les oeuvres avec ce genre de clauses restrictives ?
Est-ce que les usages "normaux" ( usuels ) sur internet ne sont pas un partage sans limites que les oeuvres soient fermées ou libres ?
Je pense qu'une restriction même apposée par un artiste du Libre avec une démarche cataloguée éthique sera contournée par la plus grande partie des gens qui téléchargent parce simplement c'est logique.
Je comprends bien ce qui pousse un artiste du Libre a vouloir un retour sur l'utilisation de ses oeuvres, mais je comprends moins la volonté d'obliger, et donc je comprends tout à fait qu'on passe outre la plupart du temps.
Ca ne veut pas dire que j'encourage au piratage puisque ce dernier est aujourd'hui un délit et qu'un délit ce n'est pas rien.
Mais quelque part, je trouve anormal qu'un artiste du Libre puisse acculer quelqu'un à commettre un délit, ça n'est tout simplement pas la finalité des licences libres. Et pourtant je suis sûr que beaucoup d'usagers du Net se mettent en porte-à-faux avec le droit d'auteur à cause des clauses Nd et Nc.
Même si le risque est faible pour l'utilisateur final, mettre une clause ou deux restrictives dans une licence libre n'est pas en adéquation avec les usages de l'Internet, c'est se raccrocher à une idée du droit d'auteur que pourtant les artistes du Libre combattent, celle de contraindre les utilisateurs finaux à la volonté de l'auteur, ce qui est très proche techniquement parlant du droit d'auteur tous droits réservés.
Je rappelle qu'enfreindre une licence libre est un délit au même titre qu'enfreindre le droit d'auteur tous droits réservés, puisque c'est exactement la même chose.
Et ces clauses sont d'autant plus contraignantes que l'auteur gardant quand même ses prérogatives d'auteur avec une licence full libre, il est toujours à même de contraindre à postériori celui qui fait un usage de son oeuvre qui lui semble inapproprié ( j'ai développé tout ça dans les précédents commentaires ).
Tu vois, d'un côté on oblige un usager à passer par un auteur pour lever une clause arbitrairement restrictive avec le risque d'en faire un délinquant si il ne s'y plie pas, et tout ça parce que l'auteur veut un retour à toux prix.
De l'autre, on laisse l'usager faire ce qu'il veut d'une oeuvre sous une licence full libre, et la loi étant du côté de l'auteur, il est toujours à même de dire qu'il n'est pas d'accord avec tel ou tel usage.
La logique du Libre voudrait qu'on protège l'utilisateur final quel qu'il soit qu'il y ait modification ou commerce de l'oeuvre car l'auteur reste tout puissant et peut saisir la justice à tous moments pour faire valoir son droit.
Moi, je suis un partisan du NON après plutôt que du NON avant avec le risque que ce NON soit non suivi et que l'utilisateur final commette un délit par ma faute simplement parce que mon raisonnement date d'un autre âge. ( enfin c'est mon point de vue, vous n'êtes pas obligés de le partager ).
pourquoi se borner à utiliser une licence quelle qu'elle soit si les utilisateurs n'en tiennent pas rigueur. Tu sous entends qu'il y a une sorte de futilité à courir après un droit qui échappe à la majorité des personnes qui prendrons les œuvres pour en faire, au final ce qu'il veulent. Tu en déduis qu'à la limite laissons de coté les licences vu que l'usage fait des compositions de l'artiste par les autres lui échappera quoi qu'il arrive.
J'ai bon ?
Parce que justement la multiplicité des questions que tu poses à le don de me perdre.
Pas exactement...Mais peut-être que j'écris des commentaires trop longs aussi. C'est quand même un sujet qui mérite qu'on le développe et qui est assez complexe.
Je vais essayer de simplifier.
Dans ce topic, le sujet est la clause restrictive Nd, mais ça pourrait tout aussi bien s'appliquer à sa soeur, la clause Nc.
Je ne dis pas que les licences ne servent à rien, puisque justement au contraire elles servent à protéger l'utilisateur final de l'auteur, lequel, quelle que soit la licence, garde sa toute puissance donnée par le droit d'auteur et renforcé par les lois récentes telles Hadopi.
Ce que je dis pour faire court, c'est que le Net est lié à des usages et que ces usages ne tiennent pas compte des restrictions de circulation des oeuvres.
Aujourd'hui, la loi interdit ces usages jusque-là ignorés ou bien tolérés. Aujourd'hui copier sans autorisation est un délit, une oeuvre libre comme non libre.
Une clause Nd n'empêche pas la copie de l'oeuvre tant que l'utilisateur final tient compte de la clause Nd, mais par contre, je ne peux pas copier, ni diffuser l'oeuvre si je la transforme en ne demandant pas l'accord préalable de l'auteur.
Donc, dans certains cas de figure, les clauses Nd et Nc empêchent la libre diffusion des oeuvres.
Malgré les restriction imposées par l'auteur, parce que l'outil Internet est fait pour copier et donc faire circuler sans entraves le contenu qui y est hébergé, émettre une restriction quant à la liberté de circulation des oeuvres, qu'elles soient libres ou non libres revient au même, l'utilisateur final aura tendance naturellement à la contourner.
Et je fais juste remarquer que si nous utilisons des licences pour protéger les utilisateurs finaux de notre droit d'auteur, pourquoi allons nous risquer d'en faire un délinquant en l'obligeant à respecter une restriction qui n'est pas naturelle ?
Voilà, c'est tout.
il y a juste une chose qui me dérange.......les licences libres ne sont pas la pour "protéger" l'auteur mais + pour protéger le mélomane , "l'utilisateur" ......... car elles (les licences libres) rendent les choses plus claires (enfin normalement.... ) pour ce même "utilisateur" ... le tout en harmonie avec l’évolution de notre société , le net , le numérique ......
si j'ai ouvert ce débat sur la clause ND , c'est en espérant que certains auteurs aient des info sur la "vision" qu'en ont les autres auteurs , les mélomanes , les "utilisateurs" .... et vice et versa.......
et je comprend carrément ce que cherche a expliquer rufus ....
.... a mes yeux la "libre diffusion" est déjà la...... elle n'attend pas le droit .........
et les licences libres se collent a cette réalité ...... pour la rendre légale ...... pendant que "d'autres" cherchent a en profiter (d'ailleurs peut-être aussi parmi le "monde du libre" (autre débat)) , ou a la combattre .....ou a la maintenir illégale...... plus pour des questions monétaires que pour des question d’éthique......
maintenant remplacez dans ce que je viens d’écrire "libre diffusion" par "libre dérivation" .......
oui je penses que de la même façon la "libre dérivation" est déjà la........ (attention je parle bien de dérivation/modification dans un cadre non-commercial) ........
et je me dis que si ,aujourd'hui , ensemble , avec nos licences libres , nous sommes d'accord pour dire que la "libre diffusion" est la "base" d'une licence libre.....
peut-être que demain nous seront tous d'accord pour dire que le droit a la modification fera parti de cette même "base" .......
bon maintenant que j'ai fini mon speech bisounours rêveur ....... j'ai envie de poser une question :
ou se trouve la limite entre la copie et l'inspiration.......?
et aussi , si on est attaché a l’intégrité d'une œuvre .....ne serait-ce pas logique de faire toutes les recherches possibles pour vérifier que l'on n'a pas soi même "repris" "copié" quelqu'un ...sans s'en rendre compte.....?
mon beau père c'est sérieusement mis a la gratte il y a 1 an.....au bout de quelques temps , sa prof lui a demander d’écrire une petite mélodie.....ce qu'il a fait.....
quand il est arrivé a son cours avec sa mélodie , il l'a jouée.....et la première question qu'il a eu : "es-que ça ressemble a quelque chose de connu ?" .....
avant même de savoir si ça plaisait , si il avait bien exécuté les accords ...... vla la question qu'il sort......... je me suis bien marré quand il me l'a raconté......
je suis sur que c'est arrivé a beaucoup d'entre nous de se poser la question....ou alors d’être trop content d'avoir trouvé un riff...un son.....et puis ...on se rend compte qu'on a rejoué le petit bonhomme en mouss (aaaarrrrggggh l'horreur !!!! )
C'est marrant finalement comme d'autres clauses que la NC (je pense aussi à la SA) peuvent freiner les utilisations commerciales. C'est à se demander si la NC est vraiment utile (je déconne bien sûr, la NC a aussi un message fort, à défaut d'être clair).
Et, en fait, très vite, ça se transforme en bon vieux troll de trolleur sachant troller (hein, Koko ?) pour attaquer les usagers des clauses ND et même NC accusés d'être des artistes pas encore épanouis, ou n'ayant pas encore bien compris la libre diffusion... Décidément, depuis le texte de Dana de 2005, on n'a pas avancé d'un pouce. C'est désespérant.
Bon, puisque je suis passé par là, je vais au moins répondre à la question du thread. Pour ma part, je n'ai jamais utilisé la clause ND pour des musiques ou des chansons. En revanche, je l'utilise pour des textes seuls (roman ou nouvelle, essai, poème). Si j'avais le courage, je stipulerais d'ailleurs aussi que mes textes de chanson sont eux aussi sous ND en tant que textes, même si les morceaux dont ils sont partie intégrante sont, eux, sous clause NC-SA.
Mes raisons :
Je fais le choix d'autoriser les reprises, le sampling, les remixes, les dérivations (hors champ commercial) car cela correspond à ma vision de la création musicale et de la pratique de la musique. Pour la création littéraire, je peux, le cas échéant, avoir la même démarche : je ne m'interdis pas le cadavre exquis (qui pourrait être poursuivi à l'infini par qui veut), je pourrais même envisager d'inventer des personnages romanesques qui puissent être librement mis en scène par d'autres auteurs que moi-même dans le cadre d'un collectif d'auteurs ou même d'une invitation à la libre création de "suites"... Bref, tout est possible. Mais, pour la plupart des textes que j'ai pu diffuser jusqu'ici, j'estime qu'ils forment chacun une unité (fond et forme) qui n'a pas à être modifiée par quelqu'un d'autre que moi-même. J'ajoute qu'il existe pour les écrits un droit de citation qui permet tout à fait à un autre auteur d'insérer des mots, phrases ou formulations de mon crû dans sa propre oeuvre (droit qui n'a pas d'équivalent dans la musique). Et dans tous les arts, il n'est pas interdit non plus de faire "à la manière de", de copier un style ou un concept, que ce soit pour lui rendre hommage ou pour le parodier. Il y a déjà là suffisamment de liberté à mon sens pour que nul auteur n'ait à rendre compte, fût-ce aux libristes, des privilèges qu'il conserve sur son oeuvre.
Quant à mes textes de chanson, je ne vois aucun inconvénient à ce qu'ils soient réutilisés par d'autres compositeurs avec d'autres musiques, mais a priori, je refuse qu'on en change un mot ou une virgule, sauf si l'auteur de la modification réussit à me convaincre du bien-fondé esthétique ou idéologique de sa modif (mais dans ce cas, il faut effectivement me demander mon avis). Entrave à la liberté ? Volonté de contrôle ? Peut-être. J'ouvre par ailleurs suffisamment de droits aux utilisateurs pour assumer sans la moindre honte de souhaiter conserver ce contrôle-là. Mais il est vrai qu'aucune des licences actuelles ne correspond vraiment à mon voeu sur ce point : j'autorise les modifications et dérivations des chansons mais pas la modification des textes des chansons. Il me faudrait en fait un mix de clause SA et ND. Mais nous sommes ici à la marge des usages effectifs et surtout des contrôles réels possibles sur ces usages. Les clauses NC, SA et ND sont surtout à prendre comme des déclarations d'intention, tant il est vrai que le CPI laisse en théorie tout pouvoir à l'auteur en vertu du droit moral tandis qu'en réalité l'auteur est dépourvu de vrai moyen de contrôle effectif des usages sur la toile et dans le vaste monde.
Il est évident que le type qui reprendrait une de mes chansons en en modifiant le texte malgré ma volonté contraire ici exprimée et pas stipulée de façon claire par mes licences contradictoires (SA pour ensemble texte+musique, ND pour texte seul), aurait peu de chance de me voir lui tomber sur le rable, et si finalement c'était le cas, y compris sur le plan judiciaire, cela ne ferait que créer en fin de compte une jurisprudence. On ne peut non plus attendre d'un texte juridique telle une licence qu'il prévoie à l'avance tous les cas de figure les plus marginaux ou les moins probables.
NC akhbar !
oui ...je n'avais pas pensé au cas d'utilisation de la clause ND sans la clause NC a côté........ en faite , c'est aussi parce que c'est plus le cadre non-commercial qui m’intéressait avec cette clause ND.......
l'usage commercial ...en faite je m'en fou complètement ......je ne voulais en aucun cas faire un débat sur le NC.............
mais ça reste quand même intéressant bien sur ......
il me semble , pour le moment , que l'une des premières raisons de l'utilisation de cette clause...... c'est l'usage de texte , de paroles.......
mais bon......... je vais faire un exemple rapide:
un auteur : mr X , écris une chanson qui est "contre" la peine de mort (ne faites pas attention au sujet , c'est au pif....hein....enfin presque...)
un autre auteur mr Y entend cette chanson et ça l'inspire d'en écrire une "pour" la peine de mort .......
mr Y a deux options :
- écrire seul ses paroles en s'inspirant mais sans utiliser l’œuvre de mr X ..... parce qu'il y a une clause ND ......
-reprendre les paroles de mr X et changer les mots ...... parce qu'il n'y a pas de clause ND ......
au bout du compte....... qu'il y ai une clause ND ou pas..... mr Y écrira sa chanson pour la peine de mort ...
mais qu'es que ça change , concrètement , la clause ND , dans ce processus ?
pourquoi les sons peuvent ils être plus facilement modifiables ...... mais moins les mots........
je ne sais pas.....ce n'est pas comme si mr X collait une affiche signée "MR X" et que mr Y arrivait derrière pour raturer et remplacer certains mots......sans changer la signature........la je comprend complétement.........
mais avec la configuration des licences libres.....cela n'est pas faisable.....
mr Y modifie l'affiche et rature la signature "MR X" pour y mettre "MR Y" , par contre si il doit citer la source , il doit mettre en bas " source : affiche "contre la peine de mort" de MR X ..........
alors je ne jouerai pas au jeu de "ceux qui utilisent le ND " ne sont pas assez libres...ou quoi que ce soit du genre....... ce n'est pas le sujet....... ( juger sans avoir cherché a comprendre............ça me semble débile......)
et mon but n'est pas de "convertir" ......en tout cas pas en imposant quoi que ce soit.....
des gens peuvent lire ce forum et se mettre a l'utiliser alors qu'ils ne le faisaient pas , parce qu'ils ont lus un argument d'un utilisateur de cette clause....
et a l'inverse certains peuvent abandonner cette clause .... pour une même raison.......
je m'en fou...... le tout est de comprendre .......
je suis pas la pour casser du ND.......
Il faudrait définir exactement ce qu'est une dérivation.
C'était le même soucis pour l'ambiguité de la parodie (à partir de quand celà devient une parodie et pas seulement une "cover" ?)
Car s'inspirer d'un morceau, d'un groupe ou encore d'un mouvement, ce n'est pas interdit, ça peut même être inconscient.
N'importe qui trouvera toujours une référence à un groupe, un poème, un discours, dans le travail d'un autre.
(c'est d'ailleurs super intéressant d'entendre dire de son taf que ça rappelle carrément un groupe (par ex) sans jamais l'avoir entendu nous-même !)
Donc je pense que c'est un peu impossible de sortir un truc "tout neuf", on est forcément influencé par quelque chose, qu'on le fasse volontairement ou involontairement.
L'influence est-elle redevable dans ce cas-là ?
Exemple : je suis influencé par le mouvement industriel, dois-je faire une demande écrite à tous les acteurs de la scène industrielle pour savoir si j'ai le droit de créer des travaux dérivés de ce mouvement ?
Ensuite, comme Toto, je remarque que la plupart des interventions sur ce sujet en faveur de la ND mettent en avant un intérêt relatif aux textes. Et j'avoue que c'est un truc que je peux aussi comprendre, je crois. Du moins ça résonne sur certaines idées persos, certains ressentis que j'ai moi-même vis à vis de mes morceaux.
D'une manière générale, je suis assez à l'aise avec l'idée que des sons (instrumentaux ou bruits...) puissent être repris, triturés, etc. En même temps, un texte véhicule un sens en plus, que simplement du rhytme et des harmonies. Et je reconnait avoir aussi plus de mal à voir mes textes utilisés pour véhiculer d'autres messages, ou sortis de leur contexte pour "justifier" une idée que je ne partage pas. Le "sens linguistique" est un sens puissant... et par la même occasion peut-être aussi plus délicat à manipuler.
C'est pour ça par exemple que quand je diffuse un morceau avec les pistes séparés, je ne fournis pas toujours la piste vocale. Le texte oui, ça ne me gène pas. Mais je suis nettement moins à l'aise à l'idée que ma voix, avec mes paroles, puisse être tournées pour me faire dire un truc que je cautionne pas. Ce foutu sens linguistique
En même temps, comme raconté par Rufus dans un autre thread, ma voix est fournie avec un morceau, dans une version "originale" qui reste dispo et ensuite ma foi... les gens interprètent de toute façon.
Sinon, carrément : Dérivation / inspiration... je trouve ça pas mal kif / kif en ce qui me concerne. Y'a peut-être un coté "ré-inventer la roue" dans l'inspiration
Oui , mais c'est bien la clause ND qui a bloqué la diffusion.
la radio We7 (pour ne pas la citer)
toujours à cause de la clause de non-modification,
qui freinait l'ajout d'un jingle y compris avec mon autorisation.
Il aurait fallut que je change de licence pour être diffusé au final.
ça m'a été expliqué en english dans leur mail.
Par contre ils ont pris deux morceaux sous LAL ,
de qualité moindre (son et compo).
Cela rejoint bien l'idée que le "libre" peut connaître différentes déclinaisons selon le domaine concerné : les problématiques, les enjeux et les usages ne sont pas forcément identiques pour un logiciel, un texte (informatif, scientifique, littéraire, politique...), une musique, une chanson, une photo, une vidéo, un dessin, une BD, un site web...
C'est d'ailleurs la force des CC, contrairement à la LAL, il me semble, de proposer plusieurs jeux de clauses qui permettent d'adapter les licences libres ou ouvertes à ces différents domaines.
Il est intéressant de constater que la clause ND, si l'on en croit nos quelques témoignages, est utilisée plus particulièrement pour des textes ou des textes mis en musique que pour des musiques seules. Je me demande d'ailleurs si, au contraire, la LAL ne serait pas plus en vogue du côté des musiques instrumentales, voire électroniques ou expérimentales ? A voir... Il y aurait sans doute là matière à une étude de type sociologique (ce que Dana appelait naguère de ses voeux, il me semble), et matière à réflexion aussi autour du rapport au sens et au sentiment dans l'art, autour de la notion de mélodie et de travail en musique, et autour de la dialectique langage/musique (langage de la musique et musique du langage).
En tout cas, c'est important, je trouve, de laisser l'auteur choisir la licence qui lui convient en fonction du projet esthétique/artistique/idéologique/politique qui lui est propre dans le champ d'activités qui est le sien. C'est pourquoi j'aimerais que les libristes barbus habitués au dénigrement des "clauses impures" (NC et ND) cessent enfin de s'offusquer de l'utilisation de ces clauses ou de considérer qu'elles ne sont qu'une première étape pour un artiste avant de basculer vers la "vraie liberté".
Je lis souvent des propos qui consistent à dire, en gros, que l'évolution souhaitable pour un artiste qui vient au libre est de passer de la CC BY-NC-ND à la CC BY-NC-SA, puis à la CC BY-SA ou à la LAL, qui seraient l'apanage des vrais libristes arrivés à maturité. Plus rares sont ceux qui prônent de prolonger ensuite l'aventure jusqu'à la CC BY, ou même jusqu'à la "DO WHAT THE FUCK YOU WANT" ou encore jusqu'à la non-licence CopyHeart voire jusqu'à la diffusion d'oeuvres anonymes dont tout un chacun pourrait s'approprier librement la paternité — car, puisque rien ne se crée ex nihilo, autant que chacun puisse être propriétaire de tout.
Laissons tout simplement l'auteur choisir ce qui convient selon lui à son but. Le choix de telle ou telle clause devrait être considéré sur le même plan que le choix d'un mot, d'une note, d'une couleur dans une oeuvre ou que le choix d'une police de caractère, d'un outil, d'un instrument ou d'un pinceau.
Le rôle d'un site comme Dogmazic doit être justement d'expliquer les conséquences juridiques ou éthiques du choix de telle ou telle clause, afin que les auteurs choisissent en connaissance de cause. Rappelons qu'un même auteur peut parfaitement avoir recours à des licences différentes selon les oeuvres et les supports. Cette liberté de "petit tyran", comme il a été dit ailleurs, ne nuit en rien à l'usager dès lors qu'elle suit une certaine cohérence. S'il est indéniable qu'un auteur ne peut garder un contrôle total sur ce qui est fait de son oeuvre (aucune licence ni aucune loi ne saurait d'ailleurs garantir ce contrôle), il faut bien cependant qu'il puisse, lorsqu'il crée son oeuvre puis lorsqu'il la diffuse, exprimer sa volonté, son intention, en disant : "ça, ça a un sens tel quel et je ne veux pas que ce soit déformé", ou "ça, je veux que ça se répande de façon virale pour affaiblir le monde de la rente et promouvoir la liberté des échanges et la coopération entre les humains", ou encore "ça, je ne veux pas que ce soit une marchandise", voire le contraire : "ça, je veux que ce soit une marchandise et j'espère me faire plein de thunes avec", mais dans ce dernier cas, on n'est plus dans le cadre de la musique libre, évidemment.