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pratiques culturelles des français à l'ère numérique

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Réponses

  • bon
    en fait je crois que je suis trop sensible à la question des inégalités sociales pour pouvoir éprouver le moindre début d'ébauche d'enthousiasme pour "la culture par tous" - en fait, il s'est passé un truc bizarre cet été, j'ignore de qui ça vient, mais on reçoit LE POINT, un magazine d'actualité, tous les mercredis dans notre boîte aux lettres - un abonnement pour découvrir si j'ai bien saisi. J'ai rien demandé, mais comme je n'ai pas le courage de faire quoi que ce soit, plombé par d'interminables problèmes - genre comment payer mon loyer et mettre de l'essence dans la caisse - je me fous au pieu et le lis (je pouvais pas écrire : je me fous au lit et le lis) : c'est stupide, parce qu'à l'arrivée je me sens encore plus détruit, déprimé, désespéré et en colère :) Ça cause que de riches là dedans, des mecs super friqués, que tu peux même pas imaginer. Bon. J'avais supprimé la télé, et pas de bol, LE POINT arrive dans ma boîte aux lettres. Faudrait que j'arrive à le jeter. Faudrait. C'est affreux.

    Bref
    comme je m'apprête à répondre au questionnaire qui va probablement suivre cette période d'abonnement gratos : Lisez pas ce truc là !! (à moins de gagner 6000 euros par mois minimum et encore)

    bon
    la culture pour ou par tous, j'arrive vraiment plus à me motiver là
  • tdBt écrit:
    Pourquoi le hip hop arrive des banlieues si ce n'est le symptôme de gens qui ont besoin de s'exprimer de s'identifier et de se reconnaitre.
    Malheureusement mauvais exemple, si on regarde la chronologie du hiphop, oui il viens des banlieues pour dire un ras le bol (et encore les plus "révolutionnaires" en terme de textes était monté par des gens plutôt éduqués, le fils Cassel avec assassin, les mecs de la rumeurs qui sont diplomés, etc, etc..), mais au fil du temps le marché à récupéré le bordel, et aujourd'hui ont à des Bouba qui font les racailles juste pour reproduire l'idée d'indépendance et finalement de "free market" américain, qui n'est en rien une issue, une revendication solide et encore moins une reflexion politique pour améliorer ou faire connaitre la situation des banlieues populaires françaises.dF

    Je le sais bien cela.
    MAis tu le dis toi meme c'est un par la création populaires que les gens ont su dire plutôt que tout casser.
    Après oui le marché l'a récupéré. mais devrions nous ne plus nous exprimer de peur d'etre récupéré? quitte a peter un plomb et tout casser?
    Soit on me lit pas ou mal soit j'écris vraiment mal.

    Mais j'arrive pas a comprendre ton argumentation.
    Ni celle de dana d'ailleurs
    Sur que c'est moi alors.

    Mais vraiment je comprends pas la remise en cause de cette démarche pourtant saine et positive. ?!

    :idea:
  • dana écrit:
    [...]
    Bref
    comme je m'apprête à répondre au questionnaire qui va probablement suivre cette période d'abonnement gratos : Lisez pas ce truc là !! (à moins de gagner 6000 euros par mois minimum et encore)

    bon
    la culture pour ou par tous, j'arrive vraiment plus à me motiver là

    Ok, désolé pour toi de cette salle période. :roll:

    Pour le reste, je ne comprends pas pourquoi décrier l'idée d'inciter chacun a s'exprimer par l'art. Un certaine manière de se canaliser ; une manière poétique de communiquer.
    Au delà des formules, qui pourraient te sembler maladroites (je dis pas qu'elles le sont mais je respecte ta manière de l'appréhender) le fond me semble bien a défendre.

    Marre de voir orienter l'art qu'à des fins de commerce ; dire que l'art n'est pas en premier lieu pour les marchands mais est un bien commun me parait élémentaire. Et cela me surprends que tu ne soit pas d'accord avec cela.

    En tout cas moi je le dirai encore et encore.
  • Citation:
    Mais vraiment je comprends pas la remise en cause de cette démarche pourtant saine et positive. ?!

    L'agument c'est qu'il y avait des groupes qui avaient une culture politique et les yeux biens ouverts, la plupart étaient plutot éduqués, et disaient des trucs qui parlaient aux gens, parlaient des gens, et exposaient une situation sociale.
    Une fois que le marché récupère le truc, c'est lavé plus blanc que blanc, et donc maintenant le hiphop français, sur les traces du hiphop ricain, ne fait que justifier l'état de fait et se censure largement tout seul, pour bien, surtout, ne rien dire de vraiment politique (la gestion de leur/notre cité).
    Je généralise là hein, il reste des groupes qui disent pas que des conneries, mais c'est pas ceux que t'entends, donc la culture hiphop bien que venue du peuple pour le peuple, est aujourd'hui quasi muette sur les conditions des classes populaires appelées ici "tous". C'est plus de la culture. Et si l'idée c'est que "tous" fasse de cette culture qui n'apporte rien, c'est pas terrible.

    Citation:
    MAis tu le dis toi meme c'est un par la création populaires que les gens ont su dire plutôt que tout casser.

    Tu vois quand même bien la tendance est plutot à casser et faire les cons avec l'autorité que des qui se donnent la peine de faire de la musique (ou autre) et des textes qui interpellent pour de vrai leur semblables, si ça avais lieu on aurait des banlieues populaires unies et ça ferait un peu plus mal.

    La récup par le marché franchement faudrais pas réver elle aura toujours lieu tant qu'il existera, c'est son point fort la récup. "Ils" récupèreront de toute façon, mais tant qu'ils ne peuvent pas soustraire, c'est bon. (et là normalement j'en colle une à _sam avec le coté viral des licences, base sure pour la création de bien communs, non discriminatoires et disont-le, éternels)

    dF

    et oui je lis pas bien j'essaie de synthétiser les points de vues dans ma tête, et comme il fait chaud il se peux que je dise des conneries, c'est pas nouveau.[/quote]
    _________________
    "Avant internet l'idiot du village restait dans son village" (anonyme IRC)
    "Je me retire des réseaux sociaux [...], l’expérience ne vaut pas le coup. Les idiots ont gagné." (Trent Reznor)
    Procuste est mort... www.antiblues.org
  • __sam écrit:
    [...]

    pas pour te vexer eisse, mais je ne crois pas que ça soit le moment de dresser des étendards avec des thématiques aussi large et complexe que 'la culture par tous'. c'est juste le moyen de se faire aspirer dans le cyclone du capitalisme, du genre 'la culture par tous, avec SFR'. my 2 cents

    sisi ca vexe. je lis de dana que mon champs lexical est de l'enculage de mouche ou que cela serait trop compliqué....enfin bon ca m'importe peu. tant pis.

    aujourd'hui cette thématique est proposée par Artischaud depuis 2 éditions maintenant.
    Alors ca vous parle pas ou c'est pas "à la mode de chez vous"
    mais c'est pas tombé comme ca un beau jour d'octobre de notre tête. Et notamment de la mienne.

    Ce que je remarque c'est que la musique libre n'empêche pas une manière corporatiste de voir les choses. (occupons nous de la musique pour l'heure ; la pratique populaire on s'en fout) c'est précisément ce qui rend impossible les moyens de trouver un axe de réflexion commun pour permettre des solutions équitables et durables autour du bien commun dont certains en vivent.

    je n'irai pas plus loin.
    Stand, conf, manif, auprès de gens multiples et variés, c'est en tout aujourd'hui pour moi une notion élémentaire a développer et cela va au delà du libre. Et ca vous surprendra mais les gens y sont plutôt sensibles.

    ca vaudrait un bon débat par avec entrevue physique. je suis assez convaincu.
    au delà de la difficulté de passer par l"écrit un message , je crois aussi qu'on aime stigmatiser les initiatives et de s'interloquer entre bon camarades.
    soit.
  • juillet 2010 modifié
    Tdbt, svp

    ce que je peux te dire c'est que si je n'avais pas eu la musique dans ma vie j'aurais surement fait le con et serait en zonzon.

    La musique m'a permis de m'épanouir, de me canaliser, de me sociabiliser, de m'identifier...bref

    C'est de cela que je parle.

    l'autre chose que je dis c'est que la culture faite par tout le monde doit être considérée comme ce qui nous relie chacun ; aussi dans l'idée de savoir vivre ensemble et communiquer, apprendre,....

    je vous parle d'un truc sain qui à en plus l'opportunité de dire à un journaliste qui associe culture et fric que la culture ce n'est une question QUE de fric

    Ça n'a rien de plus compliqué.

    Alors si ca ca vous chatouille et bah moi je dis 3X :idea:
  • moi je comprend pas toute cette remise en question autour de ce terme , "culture par tous".....c'est quand même fichtrement simple......

    peut-être regarder et écouter ici : http://www.artischaud.org/spip.php?article3

    ça rejoint le concept de "read-write" de lessig.....

    après bon ....on a déjà débattu sur la "définition simple" (inexistante) de "culture".....mais bon si on cherche a "comprendre ce que l'on veut dire" plutôt que de chercher "les définitions exactes des mots utilisés".......on gagne surement pas mal de temps......(après une fois qu'on a compris ce que l'on veut dire , on empêche personne de proposer une formule plus adéquat....mais bon....)

    "la culture par tous" , c'est une histoire de prise de conscience ....sur le fait que l'on n'est pas (plus) de simples spectateurs , de simples consommateurs ......

    du coup c'est aussi une remise en question sur le droit d'auteur......(et c'est la qu'intervient la culture libre......)
  • merci moultes totoresk
    je me dis que je ne suis pas fou ! :lol:
    ouf !
  • La culture par tous. La culture pour tous. Quoi de plus séduisant ? Mais je crains fort que l’art - si on peut résumer ce terme à la culture ce qui est loin d’être évident - soit tout simplement mort.

    Je ne sais pas ce que sera la culture demain. Des choses subventionnées par telle mairie tellement de gôche. Des trucs faits par tout le monde que personne ne remarquera. L’insignifiance ludique de l’art contemporain. Le sens de l’esthétique a disparu. Des pratiques. Derrières des écrans. Des utopies numériques qui se suffisent à elles-mêmes. Des villes muséifiées. Tout a été fait, tout a été dit. Les seules choses qui restent sont le marché, la capital et la consommation.

    Au fond, ce qui est produit a peu d’importance. C’est la façon de consommer qui importe. Quoi de plus normal, en réalité, dans une société qui ne produit plus que des services et quasiment plus rien d’industriel. Dans nos sociétés post-modernes, la culture sera tertiaire ou ne sera pas. Tout jugement moral sur ce sujet serait hors de propos. Enfin pour l’instant.
  • Belle analyse marxiste de la culture dana !
    Je comprends ce que tu veux dire, mais cela ne m'empêche pas de penser qu'une utopie, pour avancer, doit essayer, expérimenter... et apprendre, avant de dresser des constats enfermant.
  • ce que je reproche à ce slogan, c'est qu'il est bien trop vaste pour notre petite entreprise. pourquoi pas prendre carrément 'la vie pour tous' ou 'la vie par tous' ;) ?
  • Belle analyse marxiste de la culture dana !
    Je comprends ce que tu veux dire, mais cela ne m'empêche pas de penser qu'une utopie, pour avancer, doit essayer, expérimenter... et apprendre, avant de dresser des constats enfermant.
    j'ai pas écrit ce texte alain :)
    (et d'ailleurs je l'aurais pas écrit comme ça)
    juste pour dire que voilà, le mot culture, on peut en faire bien des choses, si bien qu'au bout du compte il ne veut plus dire grand chose, et se prête dès lors particulièrement bien à ce genre de rhétorique qui vise à aveugler l'opinion en lui projetant des jolis mots consensuels, et surtout pas à produire du sens.
    je n'ai rien contre les utopies, mais certaines utopies ne me font pas rêver, surtout si elles utilisent comme slogan ce genre de mot
    en tous cas, c'est très bien pour artishow si ça ne dérange pas les lyonnais, mais chez dogmazic, non merci :)
  • __sam écrit:
    ce que je reproche à ce slogan, c'est qu'il est bien trop vaste pour notre petite entreprise. pourquoi pas prendre carrément 'la vie pour tous' ou 'la vie par tous' ;) ?
    Artischaud ne se "limite" pas à la musique, sam. C'est un festival pluri-artistique, avec des sensibilités différentes, danse, théâtre, arts numériques, musique... On est dans une dimension "autre" que la seule et vaste et large "musique libre"... Je pense que depuis le début, on est dans une espèce d’incompréhension sur cela.

    Artischaud a pour vocation, par sa dimension, par son projet, à répondre à des enjeux différents. La musique est une voie, comme la danse, la théâtre... (et de multitudes d'autres formes d'expression). La philosophie de départ étant de donner de la voie à ceux qui n'en ont pas, aux formes qui ne sont pas sélectionnées, aux œuvres qui circulent... à l'expression. Et nous prenons le parti de prendre l'expression comme une définition de la culture, celle qui nous fait avancer et qui fait avancer ce projet.
  • (((
    "culture pour tous" etc pour artichaut, pas de souci,c'est votre projet.
    il me semblait juste que ça débordait sur dogmazic qui devenait aussi labellisé 'culture pour tous'. et c'est sur ce cas de figure que je trouvais ça mauvais.
    par ailleurs, c'est vrai que artischaud est directement accessible depuis la homepage de dogmazic.
    )))
  • __sam écrit:
    (((
    "culture pour tous" etc pour artichaut, pas de souci,c'est votre projet.
    il me semblait juste que ça débordait sur dogmazic qui devenait aussi labellisé 'culture pour tous'. et c'est sur ce cas de figure que je trouvais ça mauvais.
    par ailleurs, c'est vrai que artischaud est directement accessible depuis la homepage de dogmazic.
    )))

    "culture pour tous" CF : Malraux et Jack Lang dans le texte, pas Artischaud... Si tu confonds les deux, on va avoir des soucis de compréhension supplémentaires... :/
  • dana écrit:
    juste pour dire que voilà, le mot culture, on peut en faire bien des choses, si bien qu'au bout du compte il ne veut plus dire grand chose, et se prête dès lors particulièrement bien à ce genre de rhétorique qui vise à aveugler l'opinion en lui projetant des jolis mots consensuels, et surtout pas à produire du sens.
    je n'ai rien contre les utopies, mais certaines utopies ne me font pas rêver, surtout si elles utilisent comme slogan ce genre de mot
    en tous cas, c'est très bien pour artishow si ça ne dérange pas les lyonnais, mais chez dogmazic, non merci :)

    Je ne pense pas que l'on soit seulement sur la stratégie du "slogan publicitaire"; mais plutôt sur de la création de sens. Et à Artischaud (sans justement le "show" que tu évoques, ce n'est pas anodin), nos actions, et les projets que l'on porte, que ce soit le festival pluri-artistique, le projet de lieu de diffusion, d'ateliers, les présentations et conférences sur la culture libre, c'est justement cet état d'esprit là qui nous anime. Créer du sens, du lien, donner à boire et à manger et surtout permettre à chacun de s'approprier les modestes briques que nous mettons à disposition de tous pour diffuser un message simple "tout le monde peut créer et participer". Le jugement sur la portée artistique de tel ou tel travail, in fine n'appartient pas au créateur, ni même à des instances étatiques...
  • Oui sam le thème est vaste.
    La libre diffusion du savoir, des contenus, des outils, découle d'une démarche globale de l'autonomie, de l'épanouissement personnelle, du participatif.
    Cela a toujours été le cas.

    Les licences libres sont une pratique qui appartiennent à cette démarche. Il suffit de se confronter à la société civile, à une pluralité de gens pour s'en rendre compte ; et notamment comprendre que aborder les licences libres seulement est un axe qui ne mène à rien.

    Les licences libres découlent d'une philosophie qui se confronte aux autres.

    Sinon si on considérerait que la culture par tous n'est pas un thème à soutenir sinon à développer , il est sure que la modification des statuts de la sacem que tu souhaites ne l'est point du tout.

    Vraiment Sam je déplore que tu n'abordes chaque fois que le point vue de l'artiste, voir le tien. Ça fait rejaillir une démarche bien personnelle.

    Nous essayons, tant que faire se peut, de parler globalement d'un phénomène de société issue de la mise en réseau ; nous développons le spectacle vivant et participons à la réflexion autour des licences libres.
    Et nous ne sommes profondément par corporatistes et excusez encore la formule mais notre démarche se veut être citoyenne.
  • "Vraiment Sam je déplore que tu n'abordes chaque fois que le point vue de l'artiste, voir le tien. Ça fait rejaillir une démarche bien personnelle."

    comment dire : si je discute ici c'est pas dans ce sens, mais si ça peut t'aider à te dire que j'ai tort, alors tant mieux ;)
    (sur le reste ("épanouissement personnel" etc.), je m'arrête là donc)
  • J’ai un peu de mal avec tout le charabia autour du participatif. C’est pas méchant comme truc mais bon. Démocratie participative. Management participatif. Syndicalisme participatif. Maintenant culture - ou plus exactement si j’ai bien compris - expression participative. La plupart du temps, le participatif consiste à faire accepter et faire intérioriser par un individu ou un groupe d’individus des décisions qui de toute façon seraient prises sans cette démarche. Mais le participatif comme le développement durable, c’est un peu l’étiquette en plus, le truc qui fait que ça passe mieux.

    Mon reup, qui n’est pourtant pas un révolutionnaire, a « participé » activement et pendant longtemps à un conseil de quartier dans une ville de la région lyonnaise assez en pointe sur ce thème. Il en est arrivé à la conclusion que tout ce qui était vraiment important était décidé par les élites municipales et les urbanistes et que le rôle du conseil de quartier était d’assurer une sorte de courroie de transmission de décisions prises en haut. En gros, le participatif permet juste de comprendre mieux des décisions qui ne reviennent pas aux gens concernés. La domination est mieux acceptée et elle s’exerce d’autant mieux qu’elle a été soi-disant validée de manière participative. Aussi qui participe à ces structures ? Des profs, des intellectuels, des retraités, des membres de différents lobbies : des gens qui ont le temps.

    Le jour où les conseils de quartiers seront remplacés par des comités de quartiers souverains gérant les affaires avec le personnel de la commune avec le minimum d’élus - ceux-ci devant être pourvu d’un mandat précis - alors là je serai d’accord. Ce ne sera plus du participatif mais de l’autogestion et cela ne suppose pas autre chose qu’une révolution. Force est de constater qu’on est loin aujourd’hui d’une telle prise de conscience.

    Au fond, une culture ou une expression participative voudrait dire que l’on peut dire/créer ce qu’on veut mais que ça ne change rien. Or précisément si on veut que les gens deviennent vraiment maîtres de leur destin, il faudrait revoir non seulement toutes les structures sociales et économiques mais aussi avoir une réelle implication politique, idéologique et morale. Si on veut que les gens s’expriment, encore faut-il qu’ils aient quelque chose à dire, qu’ils aient le temps et les moyens de le faire. Cela suppose de revoir de fond en comble notre système de valeurs, de s’affranchir de la tutelle étatique et d’institutions locales qui reproduisent l’État à plus petite échelle, de remettre en cause l’abrutissement généralisé par la publicité et les média mainstream. Revendiquer l’épanouissement est quelque chose de profondément idéologique et politique au sens large du terme.

    Deleuze dont je ne suis pas un inconditionnel a dit un jour : « La bêtise n’est jamais muette ni aveugle. Si bien que le problème n’est plus de faire que les gens s’expriment, mais de leur ménager des vacuoles de solitude et de silence à partir desquelles ils auraient enfin quelque chose à dire. Les forces de répression n’empêchent pas les gens de s’exprimer, elles les forcent au contraire à s’exprimer. Douceur de n’avoir rien à dire, droit ne n’avoir rien à dire, puisque c’est la condition pour que se forme quelque chose de rare ou de raréfié qui mériterait un peu d’être dit. Ce dont on crève actuellement, ce n’est pas du brouillage, c’est des propositions qui n’ont aucun intérêt. Or ce qu’on appelle le sens d’une proposition, c’est l’intérêt qu’elle présente. »

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