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pratiques culturelles des français à l'ère numérique

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Réponses

  • Le lien que je propose fait même remonter l'Éducation Populaire à la naissance de la Ligue de l'Enseignement (1866).
    Je suis également d'accord avec toi sur l'analyse du glissement sémantique des discours et communications de l'administration publique. Néanmoins, penses-tu que le terme "Cultures par tous" soit vraiment dans cette veine de pré-novlangue ?

    Je veux dire que si on regarde comment sont définies la "Culture Libre", "Free Culture", comme le notait Ram Samudrala (lien : http://www.dogmazic.net/compil/documents/ramsamudrala-laphilosophiedelamusiquelibre.pdf) , et bien plus proche de nous, même Ubuntu, pour qui la "Free Culture" est :
    The free culture movement is a social movement that promotes the freedom to distribute and modify creative works in the form of free content. Our aim is to promote a culture of creativity and sharing which is embodied by Ubuntu and the open source software available for it.
    Source : https://wiki.ubuntu.com/UbuntuFreeCultureShowcase
    La notion même de participation des publics (et pas de simple spectateur des animations, mais d'acteur), le partage et la réutilisation des œuvres...

    En ce qui concerne les bibliothèques, ça me rappelle l'intervention de Christian Massault (président de l'asso des médiathécaires lyonnais) lors des conférences d'Artischaud qui parlait de "culture administrée" concernant les bibliothèques, qu'on y conservait au départ que les livres dont le public lambda ne devait surtout pas accéder... Et que cette culture professionnelle là, encore ancrée dans les bibliothèques (archives, documents peu consultables sauf si "laisser-passer estudiantin"...), se heurte à des réalités, 18% des français visitent les bibliothèques, peu sont abonnés... les horaires d'ouvertures des bibliothèques françaises sont parmi les plus courts d'Europe... Je l'appellerai "culture consultative", "annotative", de classement aussi et bien évidemment "administrée" si on se place sur la question de comment on gère une structure telle qu'une bibliothèque, médiathèque.

    On peut parler longtemps de "culture", du terme, de sa polysémie, de ce qu'on veut bien y mettre derrière, je préfère accepter la diversité de ses sens et usages et en retirer le pourquoi on crée, comment, et surtout le devenir des œuvres produites... c'est cela qui m'amine. Si le terme "Cultures par tous" vous dérange parce qu'il simplifie une notion complexe, ou qu'il se réfère à des politiques ineptes, je le comprends (quoique pour le quidam moyen, les politiques ineptes à base de "participatif" sont lointaines et les débats sur la polysémie du terme le sont tout autant...). Mais comprenez aussi que ce terme, n'est qu'un étendard, pas un slogan ; une "volonté de faire", pas un constat ; une invitation, pas une politique.

    Et quoi qu'en dise les quelques relents maoistes (révolution culturelle, les intellectuels ne servent à rien, il faut qu'ils travaillent, qu'ils soient dans l'action...), je crois sincèrement que les critiques les plus acerbes sont à même de bousculer les idées, pour mieux rebondir, pour mieux agir, car sans idées, sans réflexions, on agit à court terme, et on est l'esclave des discours des autres.
  • dana écrit:
    miam ! quelqu'un qui se réfère à « Le nouvel esprit du capitalisme » de Boltanski/Chiappello
    pour ceux (Didier, Alain ?) qui veulent jeter un oeil sur ce désormais classique des sciences sociales, voyez surtout le chapitre VII : « À l'épreuve de la critique artiste ».
    Une interview des auteurs par yann Moulier Boutang sur Multitudes :
    http://multitudes.samizdat.net/Vers-un-renouveau-de-la-critique.html
    Merci dana,
    Mais que penses-tu de Maurizio Lazzarato ?
    http://transform.eipcp.net/transversal/0207/lazzarato/fr
    B. et C. ont fait de l’artiste et de son activité, le modèle de l’économie libérale, alors que ce modèle a été construit sur le « capital humain » en tant qu’entrepreneur de soi-même.(...)
    Le problème : la conception de la « critique artiste » nous renvoie à une conception de l’activité artistique révolue et qui peut-être, dans les termes décrites par B&C, n’a jamais existé.(...)
    La preuve que la théorie de B. & C. est très limitée vient du fait que le libéralisme n’a pas généralisé les modalités de travail des intermittents, les seuls artistes avec un statut de salariés, mais il leur a imposé les contraintes économiques de l’entrepreneur de soi-même, du modèle du capital humain. C’est bien l’artiste et le technicien du spectacle qui doit assumer les comportements et les styles de vie du « capital humain ».(...)
    Pierre-Michel Menger fixe, à travers sa préconisation d’une politique de l’emploi culturel permanent, les limites de l’action possible et raisonnable dans le marché du travail culturel : la « régulation » du « trop » d’artistes et des techniciens intermittents. Le travail de Menger montre bien la complicité, l’imbrication, la complémentarité et la convergence de la « droite » et de la « gauche » autour de la bataille pour l’emploi. Son dernier livre est tout construit sur l’opposition « disciplinaire » entre normal et anormal, comme son titre l’indique clairement : Les intermittents du spectacle : sociologie d’une exception. Pour Menger, « il ne s’agit pas d’un chômage ordinaire, tout comme il ne s’agit pas d’un emploi ordinaire […] La réglementation du chômage des intermittents est celle d’une couverture atypique d’un risque atypique. Mais la flexibilité hors normes a des conséquences redoutables. »(...)

    Et je finis avec Pierre-Michel Menger :
    http://www.dailymotion.com/video/x97ofw_entretien-avec-pierre-michel-menger_news
  • aisyk écrit:
    En ce qui concerne les bibliothèques, ça me rappelle l'intervention de Christian Massault (président de l'asso des médiathécaires lyonnais) lors des conférences d'Artischaud qui parlait de "culture administrée" concernant les bibliothèques, qu'on y conservait au départ que les livres dont le public lambda ne devait surtout pas accéder... Et que cette culture professionnelle là, encore ancrée dans les bibliothèques (archives, documents peu consultables sauf si "laisser-passer estudiantin"...), se heurte à des réalités, 18% des français visitent les bibliothèques, peu sont abonnés... les horaires d'ouvertures des bibliothèques françaises sont parmi les plus courts d'Europe... Je l'appellerai "culture consultative", "annotative", de classement aussi et bien évidemment "administrée" si on se place sur la question de comment on gère une structure telle qu'une bibliothèque, médiathèque.
    Excuse-moi mais il y a des erreurs dans ce que tu dis. D’abord Christian Massault n’est pas président « de l'asso des médiathécaires lyonnais » mais de VDL : vidéothécaires et discothécaires de la région lyonnaise. Je travaille en bibliothèque dans le Rhône, je suis au courant. Ensuite ça fait franchement un bail qu’il n’y a pas que des livres en bibliothèques municipales et que beaucoup y trouvent leurs comptes. D’autre part, le mythe d’une bibliothèque où les documents sont inaccessibles relève du fantasme complet : tu confonds archives, documentation et bibliothèque.

    Enfin sur les horaires d’ouvertures cela rejoint ce que je disais sur la gestion d’une bibliothèque par les lecteurs/trices ET par le personnel, non par les élus. Ces derniers seraient bien entendu favorables à une extension des horaires des médiathèques : ce n’est pas eux qui y travaillent… Mais si cela doit se faire, il faudrait que le personnel soit d’accord. Or pour qu’il soit d’accord cela voudrait dire : embauches ou compensation en temps ou en salaire pour le personnel. Travailler le dimanche ou jusqu’à minuit, tu crois que c’est amusant quand on a une famille et des gosses ?

    Bref sur ce truc super anodin, on est en plein dans le conflit entre critique artiste et critique sociale. Les artistes bohèmes aimeraient aller à la bibliothèque quand ça leur chantent. Les gens qui travaillent en bibliothèque ont un statut protecteur (qui n’est pas celui qu’on trouve souvent ailleurs en Europe) et aimeraient le garder. Encore une fois la solution ne peut naître que d’une libre administration des établissements culturels par les salarié-es et par le public ; aussi conflictuel que puissent être les intérêts de chacun-e ce sera toujours mieux qu’une gestion par des élus : pour caricaturer, dans une ville moyenne, l’adjoint à la culture est en général la femme du Maire…
    Et quoi qu'en dise les quelques relents maoistes
    Je n’ai jamais été maoïste et j’exècre ce mouvement. Va chercher tes références ailleurs.
  • Al_z écrit:
    Excuse-moi mais il y a des erreurs dans ce que tu dis. D’abord Christian Massault n’est pas président « de l'asso des médiathécaires lyonnais » mais de VDL : vidéothécaires et discothécaires de la région lyonnaise. Je travaille en bibliothèque dans le Rhône, je suis au courant. Ensuite ça fait franchement un bail qu’il n’y a pas que des livres en bibliothèques municipales et que beaucoup y trouvent leurs comptes. D’autre part, le mythe d’une bibliothèque où les documents sont inaccessibles relève du fantasme complet : tu confonds archives, documentation et bibliothèque.
    Christian Massault parlait d'une histoire longue, de la création des bibliothèques... de la culture dite administrée, des souvenirs flous, j'en conviens.
    Quand je parle des bibliothèques, je ne remets pas en cause le travail qui y est effectué, mais juste qu'entre les intentions, et les résultats sur les populations, force est de constater que "tout le monde ne vient pas en bibliothèque", et que ce que vous appelez "critique sociale" n'est pas quelque chose de très présent dans les bibliothèques...
    Et oui il n'y a pas que des livres dans les bibliothèques, il y a aussi des automazic maintenant...
    Al_z écrit:
    Enfin sur les horaires d’ouvertures cela rejoint ce que je disais sur la gestion d’une bibliothèque par les lecteurs/trices ET par le personnel, non par les élus. Ces derniers seraient bien entendu favorables à une extension des horaires des médiathèques : ce n’est pas eux qui y travaillent… Mais si cela doit se faire, il faudrait que le personnel soit d’accord. Or pour qu’il soit d’accord cela voudrait dire : embauches ou compensation en temps ou en salaire pour le personnel. Travailler le dimanche ou jusqu’à minuit, tu crois que c’est amusant quand on a une famille et des gosses ?
    Là aussi, ne pas se méprendre.
    Et les infirmières, les sapeurs pompiers, les flics... ? Je ne parle pas d'une volonté de recul social mais d'une prise en compte d'une réalité sociale dans un métier qui croise plusieurs interrogations.
    Et ce sont les mêmes que pour d'autres corps de métiers. Mais nous parlons de bibliothèques, pas de supermarchés ! Et oui pour que cela soit possible il faudrait beaucoup plus de moyens humains au service des bibliothèques.
    Al_z écrit:
    Bref sur ce truc super anodin, on est en plein dans le conflit entre critique artiste et critique sociale. Les artistes bohèmes aimeraient aller à la bibliothèque quand ça leur chantent. Les gens qui travaillent en bibliothèque ont un statut protecteur (qui n’est pas celui qu’on trouve souvent ailleurs en Europe) et aimeraient le garder. Encore une fois la solution ne peut naître que d’une libre administration des établissements culturels par les salarié-es et par le public ; aussi conflictuel que puissent être les intérêts de chacun-e ce sera toujours mieux qu’une gestion par des élus : pour caricaturer, dans une ville moyenne, l’adjoint à la culture est en général la femme du Maire…

    Je rectifie, si tu me prends pour un "artiste bohème".
    "Les gens aimeraient aller à la bibliothèque quand ils ne bossent pas." ou mieux "Les gens aimeraient que les bibliothèques ne soient pas réservées qu'à ceux qui peuvent y aller et dégager du temps pour cela... (étudiants, chercheurs, artistes bohèmes...)" ou encore, "les gens aimeraient que les bibliothèques ne soient pas tout le temps dans des quartiers "centre" mais proches des populations les plus fragiles..." et "les gens préfèrent le bleu au rouge... quoique parfois, le marron leur sied plus..."
    Al_z écrit:
    aisyk écrit:
    Et quoi qu'en dise les quelques relents maoistes
    Je n’ai jamais été maoïste et j’exècre ce mouvement. Va chercher tes références ailleurs.
    Ce ne t'étais pas destiné, je n'ai pas vu de maoisme dans tes missives :) (ni même dans celles de dana, qu'il s'en rassure)
  • aisyk écrit:
    "Les gens aimeraient aller à la bibliothèque quand ils ne bossent pas.
    Bah oui mais tu crois pas que si les gens qui bossent avaient pas tous des horaires de dingues ce serait pas plus simple ? C’est pour ça que je dis que vous ne comprenez pas ce que sous-entend votre « culture par tous ». Un tel truc suppose une remise en question globale de notre civilisation. Mais vous vous contentez d’un truc superficiel et faussement consensuel. Et puis à qui fera-t-on croire que trouver un livre, une BD, un disque ou une connexion internet est un problème aussi urgent et vital que ceux qui concernent la santé ou la sécurité publiques ? - je mets de côté les flics qui sont une corporation à mon avis globalement négative pour le peuple.
  • Al_z écrit:
    Et puis à qui fera-t-on croire que trouver un livre, une BD, un disque ou une connexion internet est un problème aussi urgent et vital que ceux qui concernent la santé ou la sécurité publiques ?
    ou l'alimentation ?

    C'est une première pierre d'une remise en cause globale, oui. Je n'ai pas le pouvoir ni la légitimité pour tout remettre en cause, mais néanmoins j'essaie d'y mettre des gens... Après, que tu le juges, consensuel ou superficiel, c'est un avis.
    Mais une fenêtre de plus vers cet autre possible ne mérite-t-elle pas au moins qu'on y ... participe ?
  • @aysik
    Merci dana,
    Mais que penses-tu de Maurizio Lazzarato ?
    http://transform.eipcp.net/transversal/0207/lazzarato/fr
    ben écoute justement ça tombe bien que tu me poses la question :
    Boltanski ou Menger ou Lazzarato
    j'avais déjà émis de sérieuses réserves sur les thèses de Menger quand son bouquin sur l'artiste comme petite entreprise était sorti (en gros il oublie de tenir compte dans son analyse de toute une pratique contemporaine de création hors système)..
    Et quand je lis la critique que fait Lazzarato de Boltanski, hé bien, je ne peux que confirmer ma tendance à me sentir plus proche des modèles de Boltanski que des analyses de Lazaratto (qui gratte les chiffres certes avec talent, mais qui à mon avis répond à un tout autre niveau que Boltanski.. disons que le second essaie d'élaborer un modèle pour penser la critique, à quelles conditions une critique est-elle encore possible dans le champ politique, ce qui me paraît être une question assez vitale aujourd'hui comme hier, tandis que Lazaretto s'en tient à des analyses socio-économiques, certes intéressantes, mais qui à mon avis font tout aussi bien le beurre des opposants que du pouvoir)
    je me méfie effectivement de la "critique artiste", et je maintiens, ce que je n'ai cessé de faire, que la question la plus vitale reste celle des inégalités et des effets de l'inégalité sur le destin de chacun, artiste ou pas. Je préfère la critique sociale.
    Tu sais ce que je pense du système des intermittents j'imagine :) (là chez lazzarato, les intermittents comme porteurs d'une véritable critique antilibérale. pfffff.. j'ai du mal hein.. la référence à Foucault, pffff.. c'est à des millénaires de ce que je défend, et en plus, tu sais bien que je suis pour le domaine de l'art extrêmement libéral.. et par contre très à gauche quand il s'agit des luttes sociales.)

    cela dit merci beaucoup pour les références, je prendrais le temps d'écouter Menger dont tu me files l'interview un de ces jours.


    une note relative au reste de la discussion
    plus ça va plus je suis convaincu que le seul combat méritant vraiment un titre de priorité c'est celui des inégalités sociales, dans la mesure où elles sont absolument effarantes. C'est ce que j'écrivais à la fin de professionnels versus amateurs. Ce qui peut paraître bizarre, c'est que je traite la question en considérant comme acquis un certain modèle politique d'inspiration libéral (considérant que les libertés sont des biens premiers), mais il n'empêche que..
    Imaginons un monde dans lequel, brutalement, subitement, soudainement, les personnes seraient privés massivement d'accès aux biens suivants :
    1. les psychotropes, antidépresseurs, anxiolytiques, neuroleptiques etc..
    2. des drogues diverses et variées, légales ou pas, y compris l'alcool
    3. de bouquins, de cinéma, de musique, etc..
    4. bref de tout ce qui nous console en ce bas monde
    je crois que l'espèce de paix civile qui se traduit par le fait que les gens ont l'air de supporter leur vie de merde ou les écarts de niveau de vie effarants, ou du moins qui leur permet de survivre en se privant de tout plaisir excepté ces expédients et dérivatifs, hé bien, je suis persuadé que cette illusion s'effondrerait. Je suis sidéré de voir comment on supporte ce qu'on supporte.
  • Je veux dire que si on regarde comment sont définies la "Culture Libre", "Free Culture", comme le notait Ram Samudrala (lien : http://www.dogmazic.net/compil/documents/ramsamudrala-laphilosophiedelamusiquelibre.pdf) , et bien plus proche de nous, même Ubuntu, pour qui la "Free Culture" est :
    Citation:
    The free culture movement is a social movement that promotes the freedom to distribute and modify creative works in the form of free content. Our aim is to promote a culture of creativity and sharing which is embodied by Ubuntu and the open source software available for it.

    Source : https://wiki.ubuntu.com/UbuntuFreeCultureShowcase
    La notion même de participation des publics (et pas de simple spectateur des animations, mais d'acteur), le partage et la réutilisation des œuvres

    On peut parler longtemps de "culture", du terme, de sa polysémie, de ce qu'on veut bien y mettre derrière, je préfère accepter la diversité de ses sens et usages et en retirer le pourquoi on crée, comment, et surtout le devenir des œuvres produites... c'est cela qui m'amine. Si le terme "Cultures par tous" vous dérange parce qu'il simplifie une notion complexe, ou qu'il se réfère à des politiques ineptes, je le comprends (quoique pour le quidam moyen, les politiques ineptes à base de "participatif" sont lointaines et les débats sur la polysémie du terme le sont tout autant...). Mais comprenez aussi que ce terme, n'est qu'un étendard, pas un slogan ; une "volonté de faire", pas un constat ; une invitation, pas une politique.

    +1 comme on dit......
  • aisyk écrit:
    Al_z écrit:
    Et puis à qui fera-t-on croire que trouver un livre, une BD, un disque ou une connexion internet est un problème aussi urgent et vital que ceux qui concernent la santé ou la sécurité publiques ?
    ou l'alimentation ?

    Paf ! en plein dans l'actualité, ce sujet !

    "Passer la journée au boulot m'aide à oublier la faim"

    Imaginons un monde dans lequel, brutalement, subitement, soudainement, les personnes seraient privés massivement d'électricité (c'est plus probable)

    Lien

    un véritable orage comme celui qui s'est produit au début du XXe siècle pourrait causer nombre de dégâts sur les systèmes de production et de distribution électrique, sans parler des communications. Ces orages sont tout à fait exceptionnels, mais en astrophysique, aucun phénomène n'est unique.
    On n'ose pas imaginer la merde que ce serait si la Terre était sans courant et sans com pendant deux semaines, sans parler du coût.
  • je voulais faire un copier-coller justement d'une dépêche AFP de Brice Hortefeux et remplacer plus ou moins les références à l'islam par 'culture pour tous' pour obtenir les post fleuves des défenseurs de la "culture pour tous".

    donc, à la suite de cette longue discussion, il me semble que, plutôt que de défendre 'la culture pour tous', qui est un sujet, bien trop ambitieux et miné, et hors du champ d'action d'ici, il serait mieux de simplement "éduquer sur l'art libre".
  • août 2010 modifié
    On n'ose pas imaginer la merde que ce serait si la Terre était sans courant et sans com pendant deux semaines, sans parler du coût.
    ben en fait si on ose l'imaginer, enfin certains l'osent et ça donne des films catastrophes par exemple, malheureusement y'a toujours un putain de héros qui, on se demande comment, à force de vertus sans doute, finit par sauver le monde et les bipèdes causants qui vivent dessus (enfin sauf les terroristes et les gauchistes), et rétablit l'électricité
    on doit pouvoir imaginer ça autrement sans doute
    (à la limite y'a certains coins du monde où y'a même pas à imaginer, suffit d'y vivre)


    cela dit le tsunami solaire c'était prévu mardi, on est mercredi, pour le moment ça a l'air d'aller, mais je vais me brancher sur CNN toute la journée, j'ai hâte de voir ça, en tous cas y'a de jolies photographies.
  • je voulais faire un copier-coller justement d'une dépêche AFP de Brice Hortefeux et remplacer plus ou moins les références à l'islam par 'culture pour tous' pour obtenir les post fleuves des défenseurs de la "culture pour tous".
    tu fais bien de pas le faire à mon avis :)
  • août 2010 modifié
    tant que j'y suis, là où totresk applaudit, ben c'est justement là où je grince (et je suis pas le seul)
    Mais comprenez aussi que ce terme, n'est qu'un étendard, pas un slogan ; une "volonté de faire", pas un constat ; une invitation, pas une politique.

    ça me rappelle cette asso pas loin de chez moi avec laquelle j'ai eu des mots pas très doux lors d'un débat du samedi soir (le genre de débat où justement il ne saurait surtout pas être question de débattre, où le principe directeur est le consensus, alors forcément avec ma tête de mule brute) : ces gens font profession d'écologie militante MAIS MAIS ils se veulent aussi APOLITIQUE - or, forcément, comme je vois pas bien en quoi consisterait une écologie apolitique, à part : se donner un certain mieux être en faisant pousser des fleurs, ou se donner bonne conscience en faisant cuire son pain au four solaire, ben c'est exactement ce que donne l'écologie vue par nos gouvernants - un nouveau moyen de pousser les gens à acheter de nouveaux trucs nouvellement excitants, avec une chouette plus value de bonne conscience par dessus le marché (je pèse mes mots là), en laissant vaguement croire que si toutes les classes moyennes aisées (parce que les pauvres ils ont pas les moyens) s'y mettent dans l'Indre et loire, ça va réellement sauver la planète, et vous voyez toute la belle famille Ricorée s'astreignant conscienceusement aux nouvelles règles de vie écolo-borléennes : et pendant ce temps là, les big industries peuvent continuer de déverser leur merde tranquillos avec la taxe carbone qui devrait nous faire hurler de rire, et les plus riches eux, qui bousillent tous les efforts (?) des dites classes moyennes aisées durant un an rien qu'en faisant un aller retour Paris/maldives en Jet privé.
    C'est typiquement prendre les gens pour des cons et leur faire un doigt d'honneur à dix miles au-dessus des nuages en sus (et là aussi je pèse mes mots, surtout le mot "sus")

    ben la culture c'est pareil hein, c'est apolitique, surtout la culture pour/par tous

    et puis quand même : est-ce que vous leur avez demandé aux gens s'ils en veulent de la culture pour/par tous ? êtes vous bien sûr que c'est pas la généralisation de votre désir perso qui vous motive
    et d'où tenez vous que ce soit une vie si désirable de créer hein ?
    moi par exemple il y a des jours où j'en chie hein, je trouve pas ça spécialement agréable ni confortable ni désirable (en même temps, un défaut d'imagination m'empêche d'imaginer autre chose donc) :)


    Une invitation ?? miaouuuu pas une politique ? pourquoi ? ça vous écorche la politique ?
    C'est là je crois où nos divergences s'accentuent jusqu'à l'abîme.
  • __sam écrit:
    je voulais faire un copier-coller justement d'une dépêche AFP de Brice Hortefeux et remplacer plus ou moins les références à l'islam par 'culture pour tous' pour obtenir les post fleuves des défenseurs de la "culture pour tous".

    donc, à la suite de cette longue discussion, il me semble que, plutôt que de défendre 'la culture pour tous', qui est un sujet, bien trop ambitieux et miné, et hors du champ d'action d'ici, il serait mieux de simplement "éduquer sur l'art libre".

    Toujours aussi borné le sam à confondre deux formulations...
    La culture pour tous et Cultures par tous...
  • oui c'est moi qui suis borné ;)
  • dana écrit:
    ça me rappelle cette asso pas loin de chez moi avec laquelle j'ai eu des mots pas très doux lors d'un débat du samedi soir (le genre de débat où justement il ne saurait surtout pas être question de débattre, où le principe directeur est le consensus, alors forcément avec ma tête de mule brute) : ces gens font profession d'écologie militante MAIS MAIS ils se veulent aussi APOLITIQUE - or, forcément, comme je vois pas bien en quoi consisterait une écologie apolitique, à part : se donner un certain mieux être en faisant pousser des fleurs, ou se donner bonne conscience en faisant cuire son pain au four solaire, ben c'est exactement ce que donne l'écologie vue par nos gouvernants - un nouveau moyen de pousser les gens à acheter de nouveaux trucs nouvellement excitants, avec une chouette plus value de bonne conscience par dessus le marché (je pèse mes mots là), en laissant vaguement croire que si toutes les classes moyennes aisées (parce que les pauvres ils ont pas les moyens) s'y mettent dans l'Indre et loire, ça va réellement sauver la planète, et vous voyez toute la belle famille Ricorée s'astreignant conscienceusement aux nouvelles règles de vie écolo-borléennes : et pendant ce temps là, les big industries peuvent continuer de déverser leur merde tranquillos avec la taxe carbone qui devrait nous faire hurler de rire, et les plus riches eux, qui bousillent tous les efforts (?) des dites classes moyennes aisées durant un an rien qu'en faisant un aller retour Paris/maldives en Jet privé.
    C'est typiquement prendre les gens pour des cons et leur faire un doigt d'honneur à dix miles au-dessus des nuages en sus (et là aussi je pèse mes mots, surtout le mot "sus")

    ben la culture c'est pareil hein, c'est apolitique, surtout la culture pour tous

    et puis quand même : est-ce que vous leur avez demandé aux gens s'ils en veulent de la culture pour tous ? êtes vous bien sûr que c'est pas la généralisation de votre désir perso qui vous motive
    et d'où tenez vous que ce soit une vie si désirable de créer hein ?
    moi par exemple il y a des jours où j'en chie hein, je trouve pas ça spécialement agréable ni confortable ni désirable (en même temps, un défaut d'imagination m'empêche d'imaginer autre chose donc) :)


    Une invitation ?? miaouuuu pas une politique ? pourquoi ? ça vous écorche la politique ?
    C'est là je crois où nos divergences s'accentuent jusqu'à l'abîme.

    Souvent les organisations (souvent écolos, d'ailleurs, mais pas que...) qui se réclament de "l'apolitique" veulent à ce moment plutôt parler de "non-partisan" (et souvent sans en connaître le sens de l'apolitisme)...
    Les cultures par tous, c'est politique, c'est porteur d'une vision politique, mais ce n'est pas un programme politique, car pas concerté, pas gestionnaire, pas partisane...
    On pourrait d'ailleurs s'essayer à une définition de la vision politique des cultures par tous.
    Une sorte de vision de la société où l'expression individuelle ou collective en serait un des piliers. Une société utopique du dialogue, de la prise de parole, du risque, de l'expérience, de la concertation collective, de la production de pensées...
    Ça fait un peu "réunionaucrate" comme vision, mais les systèmes de débats, de conflits et tous les paramètres qui en découlent m'intéressent au fond. Et quoi de plus important qu'une société où ses citoyens s'expriment par tous les biais qu'ils ont à leur disposition (torchage de cul d'un drapeau, musiques, écritures, prise de parole, silence...). Une société du "bruit".

    Je ne parle pas de "désir" de créer, mais de potentialité, montrer que c'est possible et que chaque être humain détient une possibilité pour s'exprimer avec d'autres...
  • ha ça devient intéressant :
    Je ne parle pas de "désir" de créer, mais de potentialité, montrer que c'est possible et que chaque être humain détient une possibilité pour s'exprimer avec d'autres...
    donc tu admets que du désir "des gens" en général, tu n'en sais trop rien (sinon ce qu'on en projette à défaut d'écouter ce que "les gens" disent) : ok, c'est un bon début
    mais tu remplaces illico cette ignorance par une supposition qui à moi me paraît pas plus confirmable démontrable évaluable : le potentiel
    alors là je te vois venir :
    s'il y a un truc quand même sur lequel on peut tabler : et on a intérêt à tabler dessus si on veut pas passer pour un salaud : les gens (toujours "les gens"), ils ne le savent peut-être pas hein, mais quoiqu'ils disent, quoiqu'ils fassent, il n'empêche qu'ils ont un potentiel : autrement dit : tu sais là où les gens eux mêmes n savent pas, tu sais ce qui est bien pour eux, tu sais ce qu'ils ont au fond d'eux alors même qu'ils l'ignorent
    c'est exactement le principe de ce que je hais le plus : le despotisme qui se veut éclairé


    à ce genre de remarques, Wittgenstein généralement répondait en posant la question suivante :
    COMMENT LE SAIS-TU ?
    et là il y a deux solutions :
    ou bien tu n'en sais rien, et c'est une sorte de prémisse ou de postulat invérifiable (comme dirait les viennois) ou irréfutable (comme dirait Popper) qui relève donc de la croyance (religieuse humaniste bien pensante) - ça ne tient pas la route dans un débat en tous cas (il ne peut même pas y avoir débat si c'est un postulat, c'est carrément une forme de vie)
    ou bien tu le sais, mais alors je serais vraiment très très curieux d'apprendre comment tu le sais
    et là, je crains que la seule manière de le savoir, c'est-à-dire de montrer les raisons qui te conduisent à le croire, de me les montrer par exemple.. et que faire alors ? de la philosophie ? de la psychologie ? ou raconter des anecdotes personnelles qui t'ont poussé à le croire ? etc etc

    j'attends

    qu'on soit bien clair : je n'ai pour ma part aucune idée de la potentialité créatrice de la l'humanité en général
    je n'en pense rien
    je m'en fous
    dans mon métier il m'arrive de rencontrer des gens qui vont se mettre à créer contre toute (mes) attentes, et d'autres non (alors que je m'y serais attendu), si bien que désormais je préfère ne m'attendre à rien du tout et laisser telle ou telle personne (et non pas "les gens" dont je ne connais qu'une infime partie) faire ce qu'elles pensent avoir à faire.
  • dana écrit:
    ha ça devient intéressant :
    Je ne parle pas de "désir" de créer, mais de potentialité, montrer que c'est possible et que chaque être humain détient une possibilité pour s'exprimer avec d'autres...
    donc tu admets que du désir "des gens" en général, tu n'en sais trop rien (sinon ce qu'on en projette à défaut d'écouter ce que "les gens" disent) : ok, c'est un bon début
    mais tu remplaces illico cette ignorance par une supposition qui à moi me paraît pas plus confirmable démontrable évaluable : le potentiel
    alors là je te vois venir :
    s'il y a un truc quand même sur lequel on peut tabler : et on a intérêt à tabler dessus si on veut pas passer pour un salaud : les gens (toujours "les gens"), ils ne le savent peut-être pas hein, mais quoiqu'ils disent, quoiqu'ils fassent, il n'empêche qu'ils ont un potentiel : autrement dit : tu sais là où les gens eux mêmes n savent pas, tu sais ce qui est bien pour eux, tu sais ce qu'ils ont au fond d'eux alors même qu'ils l'ignorent
    c'est exactement le principe de ce que je hais le plus : le despotisme qui se veut éclairé


    à ce genre de remarques, Wittgenstein généralement répondait en posant la question suivante :
    COMMENT LE SAIS-TU ?
    et là il y a deux solutions :
    ou bien tu n'en sais rien, et c'est une sorte de prémisse ou de postulat invérifiable (comme dirait les viennois) ou irréfutable (comme dirait Popper) qui relève donc de la croyance (religieuse humaniste bien pensante) - ça ne tient pas la route dans un débat en tous cas (il ne peut même pas y avoir débat si c'est un postulat, c'est carrément une forme de vie)
    ou bien tu le sais, mais alors je serais vraiment très très curieux d'apprendre comment tu le sais
    et là, je crains que la seule manière de le savoir, c'est-à-dire de montrer les raisons qui te conduisent à le croire, de me les montrer par exemple.. et que faire alors ? de la philosophie ? de la psychologie ? ou raconter des anecdotes personnelles qui t'ont poussé à le croire ? etc etc

    j'attends

    qu'on soit bien clair : je n'ai pour ma part aucune idée de la potentialité créatrice de la l'humanité en général
    je n'en pense rien
    je m'en fous
    dans mon métier il m'arrive de rencontrer des gens qui vont se mettre à créer contre toute (mes) attentes, et d'autres non (alors que je m'y serais attendu), si bien que désormais je préfère ne m'attendre à rien du tout et laisser telle ou telle personne (et non pas "les gens" dont je ne connais qu'une infime partie) faire ce qu'elles pensent avoir à faire.

    Tu me proposes un choix binaire, or, la potentialité ce n'est pas noir ou blanc, c'est plus souvent gris, gris clair, gris foncé... avec toutes les nuances que cela impose. Si j'ai cité le terme "les gens" précédemment, ce n'était pas pour tenter de nommer une pluralité par un terme vague et générique, c'était plutôt une tentative d'analyse un peu burlesque des publics des bibliothèques...
    C'est une théorie, comment tu fondes une théorie ? Sur un présupposé, une pratique ? Ma pratique en tant qu'animateur/élu associatif te dira que même une personne qui se sent éloigné de tout processus créatif peut s'exprimer si tu lui en donnes les outils ou la capacité de se dire "je peux le faire". Mon présupposé philosophique est plutôt humaniste, une vision positive de l'être humain, et j'y intègre l'expression (au sens le plus large).

    Quand à la petite part de mon discours que tu exagères grossièrement en parlant de despotisme éclairé, parler de choses dont ne sont pas conscientes certaines populations ne veut pas dire parler à leur place !
  • parler de choses dont ne sont pas conscientes certaines populations ne veut pas dire parler à leur place !
    ha
    tu appelles ça comment ?
    révéler leur vérité intérieure inaperçue ?
    ça ferait éventuellement de vous des gourous alors (si vous avez des disciples)
    il y a beaucoup de gourous qui se disent , à raison peut-être, humanistes

    je te dis juste de réfléchir au concept de "potentiel" (parce que je en vois pas comment vous pouvez l'éviter celui-là ou un autre du même style)
    est-ce que ce n'est pas un peu cher payé de fonder tout une revendication sur quelque chose d'aussi peu fiable et sujet à toutes les projections ?
    (je suis sûr que Sarko et ses sbires considèrent par principe que les "gens" ont potentiellement peur, sinon ils ne lanceraient pas leurs braises sur le feu couvant de la guerre civile.)

    Bien sûr c'est une catégorie qui appartient, et c'est pas nouveau (Aristote), à la grammaire du langage humain (occidental en tout cas) : tu considères le cas d'un type qui se met à créer et tu supposes presque spontanément, tu ne peux pas t'empêcher de penser, qu'il avait le potentiel pour ça. Bon, très bien. Mais quelle preuve avons nous qu'il avait ce potentiel ? Et comment le savons-nous ? Nous savons juste qu'à un moment il s'est mis à créer. C'est une déduction a posteriori. En fait on ne déduit rien du tout. Le concept de potentiel n'apporte pas grand chose (sinon que si tu écris la biographie de l'artiste, tu vas avoir tendance à faire valoir d'éventuels signes qui dans son enfance sont censés "annoncer" sa vocation future par exemple.. Mais en fait, c'est de la réinterprétation sauvage. Peut-être que ces soi-disant signes n'annoncent rien du tout). Déjà, c'est discutable qu'un artiste ait eu le "potentiel" donc pour devenir ce qu'il est (il se peut très bien qu'il se soit mis à créer pour bien d'autres raisons). Mais alors, généraliser cette potentialité par principe à l'humanité entière.. humm.. ça ne tient pas une seconde rationnellement..
    tu peux bien sûr considérer cette objection comme oiseuse et ne méritant pas une réponse.. mais quand même, est-ce que votre "la culture par tous" ne dépend pas d'une telle présupposition comme tu l'admets toi-même ? ET comment répondrez vous sérieusement à une telle objection si elle se présente ?
  • Pour ma part, ce que j'aimerais avant de commenter à nouveau, c'est lire le programme qui va derrière "Culture par tous". On le trouve quelque part ?

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